Montés sur leurs montures, Cyrdan et Eol sortirent de la forêt gardienne au crépuscule. Ils avaient fait une progression grandiose depuis Éllesméra, et à la vue de la rivière Edda, Eol se réjouit. Il se tourna vers Cyrdan, derrière lui.

"Nous y sommes. Encore quelques journées de voyages, et puis nous serons aux Beors. Sais-tu si nous pourrons y trouver gîte pour un petit laps de temps? Et aussi, où irons-nous par la suite? Je pencherais vers le territoire de Du Vanyali Ebrithils, où de nouveaux partisans, sans les joindre officiellement, leur ferait grand plaisir."

Il consulta une petite carte de l'Alagaësia en attendant que Cyrdan réfléchisse. Il aiguisa tant bien que mal, en gardant son équilibre, la lame de son épée courte, en préparation à d'éventuelles mauvaises rencontres.

Voyant que son ami se battait avec une carte et une épée, il s'empressa de l'arrêter.

"Ne t'inquiète pas pour la route, je l'ai déjà fais. Nous n'avons juste à suivre l'Edda, puis de longer l'Az Ragni, et il ne nous mènera directement à Farthen Dur. Et tu m'avais demandé si le forgeron avait du talent, je peux te dire que c'est une personne qui a un handicap qui l'empêche de communiquer avec les autres personnes, mais qui lui permet de façonner de le métal en lui parlant par la pensée. C'est étrange je sais, mais son travail est formidable."

Il avançaient rapidement depuis leur départ, et Cyrdan se sentait revivre en sentant le vent lui claquer sur le visage avec la vitesse de sa monture.

Eol rangea sa carte, puis fixa longuement Cyrdan, incrédule.

"J'ai déjà vu maintes histoires de dons, ou handicap, mais celui-ci, je dois l'avouer, m'impressionne, sans que je dénote s'il me fait plaisir ou me rend triste pour cet être. Par contre, sachant un peu plus qui tu est, sans toutefois te connaître vraiment, je puis te dire une autre face à mon problème: je recherche un arme, une épée, résistante à tout intempéries, coups, magie (ou presque). Une épée immortelle, dont un nom sera gravé à sa garde, lui rendant honneur."

Sa recherche étant ardue, et presque dévouée à l'échec, Eol fut finalement heureux d'apprendre le problème de ce forgeron. Peut-être celui-ci était un des seuls êtres vivants à pouvoir lui façonner tel arme.

-x-Deux jours plus tard, quelque part dans les Beors-x-

Nous voici presque arrivés à Farthen Dur. Je ne pense pas que nous pourrons y entrer sans problème. Y aurait-il un moyen de joindre le forgeron dont tu me parlais sans y entrer?

Un soldat s'approcha des deux inconnus et leur demanda de sa voix bourrue ce qu'ils voulaient à la cité maison.
Quand il apprit qu'ils venaient voir l'Ermite forgeron, il alla chercher le soldat chargé de lui faire passer les messages du monde extérieur à son domaine.
Eragolar était le seul ami de Balgorf, il ne l'avait jamais vu mais il avait appris à le connaitre en échangeant des missives par le panier de ravitaillement du forgeron. Il savait donc comment s'y prendre pour formuler une demande à Balgorf.

Il remit une affichette aux deux elfes ce laquelle il était inscrit




Quelle pièce veux tu ?(exemple lame, masse, arc, plastron ...)

À quelle distance combattras-tu avec cette arme ? Lointaine > 1m30 ou rapprochée <1m30

Veux tu une arme/armure lourde , légère ou adaptable => puissant ou moins ?

Utilise tu la magie dans tes combats ?

Si oui, veux tu de quoi stocker ton énergie dans ton arme/armure ?

De quelle façon (du plus au moins puissant) (diamant, rubis, émeraude, or)?

Quel degré d'originalité veux tu ? (de 1 : un bon vieux standard qui a fait ses preuves à 10: un peu ridicule mais efficace )

Ton arme doit elle être belle quitte à ce qu'elle soit plus lourde ( de 1: un morceau de bois me suffit à 10: arme d'apparat qui sert à se battre) ?

Te bats tu pour la gloire et l'honneur ou ton âme est elle noire comme le charbon ?

Veux tu un aspect spécifique associé à ton arme/armure ?

Les yeux plissés, Eol regarda Cyrdan. Supris, il lui dit:

"Je dois avouer que les choses se font rapidement avec ton ami, Balgorf. J'en suis plus qu'heureux. Maintenant, je lui enverrai une réponse sous peu, en attendant, installons nous ici, et esperons que la forge ne prenne pas plus de quelques jours."

Il s'assit, alluma un feu, puis rédigea:

Cher Balgorf,

la magie n'étant un secret pour moi, j'aimerais effectivement avoir de quoi stocker de l'énergie, soit un émeraude. Je ne suis pas maître en l'art, mais vaut mieux prévenir. Je pencherais pour une arme moyenne, une épée, c'est-à-dire une lame et demie, en combat semi-rapproché. Le corps à corps est parfois nécessaire.

L'arme serait de poids léger. Pour l'aspect de l'arme, je vous laisse carte blanche. Cependant, j'aimerais qu'elle soit unique, sans se rapprocher des standards des épées normales. J'aimerais qu'elle soit d'une grande beauté, en gardant une efficacité, donc belle et simple. Je me bat ni pour la gloire, ni pour mes propres desseins, mais bien pour l'égalité, le droit, les peuples. Et spécifiquement, si l'arme pouvait avoir une teinte verte/réfléchissante, grand plaisir cela me ferait.

Si possible, une armure de cuir cloutée serait appréciée. Vous m'enverrai sous peu le prix à payer, et joint de mes remerciements, je vous retournerai le tout.

Votre humble redevant,
Eol.

PS: Pourriez-vous graver Sagesse sur la garde de l'épée?

Eol bourra et fuma sa pipe, puis sourit. Ses aventures se commençaient de manière spectaculaire, mais facile. Les temps ardues viendraient sûrement dans un avenir rapproché...

Il souhaite bonne nuit à Cyrdan, tout en lui disant qu'il était heureux de sa compagnie, et de leurs futures, peut-être, aventures.[/i]

Cyrdan resta éveiller longtemps après que Eol se fut coucher. Son regard divaguait quelque part entre les montagnes sans qu'il ne s'en rende compte. Aujourd'hui plus que tout, il sentait bien que quelque chose manquait à son bonheur. Il lui manquait le grain de sel qui poussait tous les êtres en avant, une bête ronronnant gentiment lorsqu'elle était satisfaite, et qui, comme en ce moment pour Cyrdan, rageait bruyamment dans votre cœur si quelque chose n'allait pas. Et cette chose, c'était l'amour.

Cyrdan se sentait comme une carcasse vide sans un brin de vie. Certains diraient qu'il avait le mal de vivre, d'autre qu'il n'était qu'un gamin qui ne comprenait rien à la vie. Mais pour lui, tout était très clair, c'était la chaleur intérieur de l'âme sœur qu'il lui manquait afin de s'épanouir. Que faire alors ? Attendre, attendre que son heure vienne. Et que l'élue se présente à lui.

Lorsque Cyrdan sortit de sa rêverie, il remarqua qu'il faisait nuit noir, et qu'une larme coulait sur sa joue. Il l'essuya et s'assit, entourant ses jambes dans ses bras et se balançant lentement en avant et en arrière. Le monde lui paraissait soudainement froid et cruel, il se sentait piégé, comme un lièvre coincé dans son trou par un loup assoiffé de sang. Ses yeux se fermèrent en même temps que sa lassitude des galères quotidienne l'emportaient dans un sommeil agité...

Eragolar revint avec un Feldunost chargé de paquets de soie blanche. Il les déposa devant les elfes sans dire un mot.
Lorsque les deux habitants de la foret ouvrirent, ils découvrirent un mot écris dans du papier plié.
On pouvait lire :
"Ces armes sont une partie de moi, et je sens toujours vibrer leur métal au moment où vous lisez ces mots. Elles sont à vous. Ma seule récompense sera de les entendre chanter au loin en me disant qu'elles servent un but noble entre vos mains"
Ils déroulèrent les paquets et virent
Pour Cyrdan :

Celesita est une lame longue ayant le profil d'une rapière qui mesure 4.5 pieds de long, elle est fine pour pouvoir être maniée rapidement mais n'en est pas moins mortelle. Le fil de la partie tranchant continue sur la garde bombée pour de le porteur puisse être réactif au corps à corps et donner des coups de poing mortels à ses ennemis. La poignée a été travaillée avec 2.5 onces d'or à l'intérieur accessible facilement pour puiser l'énergie emmagasinée au cours des voyages et pour favoriser l'utilisation de la deuxième main en donnant des coups plus puissants, le centre de celle-ci est plus large pour pouvoir bien positionner les deux mains l'une derrière l'autre et le forgeron y a ajouté un "pas d'âne" : anneaux de fer dans lesquels le guerrier positionne ses doigts pour donner à ses coups encore plus de force. Au bas de la poignée a été intégré une pièce de bois revêtue de cuir en forme de tête de sphère pour appuyer de tout son poids sur un coup d'estoc rendant celui-ci quasiment imparable. Cette arme est taillée pour la bataille, mais sa longueur fait d'elle une lame peu furtive se rangeant dans un fourreau placé sur le dos entre les omoplates pour ne pas trainer par terre dont la partie supérieure est ouvragée de fil d'or représentant un dragon à l'œil menaçant...

Et pour Eol :

L'Epée des Trois Dragons est une lame de 3.5 pieds de long, sa poignée recouverte de cuir est confectionnée pour une main et demi. Mais elle sa spécialité vient de sa lame qui est composée de trois estocs côte a côte, remplis chacun de la fougue d'un dragon enchainée dans du métal par le génie du forgeron. Ces dragons étaient sauvages et leurs noms étaient Cyrabane, Furla et Sohdel. Lorsqu'ils sont morts tués par les urgals postés en embuscade, leur colère d'être pris en traitre fut si forte pendant leur combat qu'elle fut emprisonnée dans des gemmes aux capacités exceptionnelles lorsque submergés par le nombre de béliers, ils ont fini par succomber tous les trois. La force de Cyrabane fut emprisonnée dans un saphir aussi rouge que ses écailles, la vivacité de Furla dans une émeraude chatoyante d'un vert profond et l'endurance de Sohdel fut capturée au sein d'un rubis bleu aussi ondoyant que le queue du dragon en vol. La garde de l'épée des trois dragons est sertie de ces trois reliques de l'ancien temps qui séparées sont déjà exceptionnellement puissantes mais qui rassemblées, dépassent leur simple somme. Les trois Dragons sont représentés sur la garde et la poignée, chacun avec son attribut minéral entre les crocs. On peut lire une inscription en ancien langage sur la base de la lame:"Orothrim": "Sagesse". Le combat des Trois Dragons ne fait que commencer...

Empoignant son épée, Eol fut obligé de laisser son visage dessiner un immense sourire. C'était, à son avis, une pure merveille, digne du nom Orothrim, et serait crainte de tout ennemis à l'égalité. La sortant du fourreau, il fut imprégné par la beauté et la puissance de l'arme. Se pratiquant, il exécuta quelques coups, parades. L'arme ne semblait pas être là, elle semblait faire partie intégrale de lui. Après une demie-heure, il la rangea, s'assit, puis sourit à toute dents.

"Mon cher Cyrdan, je le crois bien, l'aventure commence bel et bien à partir de maintenant. Nous sommes fins prêts pour défendre nos causes. Te joins-tu toujours à moi?"

Une satisfaction et un sentiment d'impatience, ce qui était rare chez Eol, se faisaient palpables dans la poitrine de celui-ci.

Enfin!

Cyrdan prit son épée tandis que Eol était déjà entrain de s'escrimer avec. Cependant il ne bougea pas, ses yeux examinant chaque centimètre de l'arme avec une attention inébranlable. JAMAIS, au grand jamais il n'aurait pensé avoir une arme comme elle un jour. Elle était exactement ce qu'il demandait pour devenir ce qu'il espérait être. Ce qu'il espérait faire. Puis, au bout d'une demi-heure, lorsque son ami eut fini d'essayer la sienne et que lui même eut fini d'examiner ce qui risquait fort de lui sauver la vie, il se remit à bouger, et alors, sautillant pratiquement sur place, il regarda Eol, son ami, et lui demanda :

"Je n'ai pas besoin de l'essayer, je sais que c'est exactement ce que je veux, où partons nous ?"

Puis, se tournant vers Eragolar, il lui demanda:

"Eragolar, pourriez vous s'il vous plaît, faire passer le message à Balgorf, que je le remercie du fond du cœur pour un tel ouvrage, dit lui qu'il est, pour moi, le meilleur forgeron à ma connaissance. Au revoir !"

Puis il se retourna vers son ami et attendit sa réponse.

Eragolar qui avait découvert les armes en même temps que les èlfes, était lui aussi ébahi par ce que le forgeron avait réalisé. Ces armes avaient une élégence peu commune qui allait bien avec leurs porteurs et elles étaient adaptées aux guerriers sans que Balgorf ne les ait jemais vu se battre ni même rencontré, il devait ressentir le métal comme jamais personne n'avait communiqué avec un minéral. Lorsque Cyrdan lui demanda de féliciter le forgeron, il resta quelques instants sans comprendre les paroles qui lui étaient adressées.
Puis il se ravisa et répondit:
"Il sera très fier de recevoir de si élogieux compliments de la part des elfes soyez en assuré"
sur ce, il repartit vers l'immense montagne avec son feldunost.

- Mon cher Cyrdan, nous partons, sans destination fixe. Avec ton accord, allons vers le nord-ouest, a la croisée des trois territoire. Ce sera mouvementé, et, pour la première fois de ma vie, j'ai hâte de rendre sagesse sur ces terres en utilisant la force. Orothrim ne passera pas inaperçue...

Toujours hagard, le sourire au visage, il regarda le levé du soleil. Ils étaient prêt. Une idée lui traversa l'esprit.

- Ami. Cyrdan. Parmis ces temps, voyager seul n'est rien de bon. Je te propose que, a partir de maintenant, nous prêtions sermant d'amitié, de solidarité. Jamais, tant que les temps sont hostiles, nous nous séparerons. Avec ton accord, bien sûr. Voyager seul est blasant, mais surtout dangereux. Qu'en pense-tu?

Cyrdan regarda son ami, écoutant sa proposition de partir plein nord-ouest. Plus que jamais, la guerre l'appelait. Et son envie de répondre à l'appel était irrésistible. Une lueur de plaisir dans les yeux, il fit glisser un ongle sur sa lame.

"Moi, Cyrdan, ami de Eol, jure sur les tourments de la mort que jamais je ne trahirais mon compagnon et ami Eol. Et que je le suivrais ou qu'il ira, ce qu'il fera également le jour où je prendrais les devants, si un tel jour doit exister."

Il regarda Eol attendant qu'il fasse de même. Son épée au poing il se tint droit, tel une sentinelle de pierre. Le soleil se levait, Cyrdan sentait des picotements dans ses jambes, qui attendaient patiemment ses foulées, si il devait y en avoir.

Eol sourit. L'aventure s'annonçait bonne.

- Eol, fils de Fingaël, jure serment de solidarité et fidélité devant son frère Cyrdan. Que l'un de nous soit séparé de l'autre, et celui-ci partira, quels que soient les embuches, à son aide.

Eol sourit de nouveau. Il fit mine de monter en selle, puis dit à Cyrdan:

- Frère, nous voici partit pour de bon, jusqu'à, sûrement, notre mort. Allons-y!

Et ils partirent plein nord-ouest.

Cyrdan huma l'air, et, d'un coup d'œil avec Eol, tout fut comprit entre les deux hommes. Ils étaient six, trois dans le premier arbre, et 3 dans le second. Les deux elfes ralentirent la cadence de leurs montures et se mirent au pas. Cyrdan avait la main sur Celesta. Ne tenant plus en place, il fit signe à Eol de s'arrêter et s'avança.

"Chien ! N'avez-vous donc aucun honneur pour prendre vos ennemis ainsi par surprise ? Allez, sortez de vos trous bande de fils de lâches ! Sac à purins !"

Il entendit des murmures rageurs venant des arbres, mais rien ne bougea.

"Alors ? N'avez-vous donc pas suffisamment de ce qui fait de vous des hommes pour descendre ? Allez descendez que Celesta repeigne le chemin de vos entrailles pourrîtes !"

Ce fut trop, les ennemis sortirent, criant de rage, la bataille commençait...

Eol aurait aimé pouvoir leur adresser la parole, mais ne fut pas vraiment déçu de pouvoir laisser aller Orothrim.

- Crydan, toi à gauche, moi à droite.

Un gaillard assez grand se pointa devant Eol. Eol lui sourit calmement. Un humain, de plus assez lent. Dommage qu'il ait à le fendre en deux. L'homme lui décocha un poing, Eol l'esquiva, et d'un geste presque automatique, envoya sa sagesse en plein coeur du gaillard. Le coup si puissant qu'il venait d'envoyer le supris, au point que les deux autre hommes le prirent chacun d'un bord, l'empoignant par les bras. Ils étaient plus fort musculairement qu'Eol. Celui-ci se souvint alors de la légende des trois dragons... et puisa un peu d'énergie dans le rubis. Il écarta les bras... et fit voltiger ses ennemis de dix pieds chacuns. Il écarquilla les yeux. L'énergie contenue dans ces pierres était inimaginable! Au comble de plaisir, Eol se jeta sur l'un, esquiva un coup maladroit qu'il lui envoya, puis du revers lui tracha la gorge. Un saut périlleux arrière par deçu le deuxième, puis Eol l'assoma d'un coup de poing à l'aide d'Orothrim. Il garderait ce mécréant pour l'intérrogé. Il se tourna vers Cyrdan, dont le combat rageait toujours contre ses adversaires. Eol était éberlué par la puissance de l'arme de Cyrdan. Décidement, Balgorf avait une main de maître...

Il sourit, malgré la violence.