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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie]

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Maximilien


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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] Vide

Maximilien
Message Sujet: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Ven 29 Aoû 2008 - 12:00


Teirm est une riante cité aux remparts épais, qu'on dit d'ailleurs inexpugnables. Il est notable que, pour une fois, on puisse apporter un certain crédit à de telles assertions, rumeurs pas si fantoches que ça. Il faut dire que la chose est plutôt maousse dans son genre, et qu'après, il y a encore pas mal de surprises pour un éventuel assaillant. Non, je ne parle pas là des maisons et de leurs élévations successives totalement inutiles, parce qu'il faut vraiment être con pour ne pas se cacher. Enfin, quoiqu'il en soit, ce sont des surprise, alors n'allons pas gâcher leur effet par une révélation fort peu opportune. Donc, disions-nous, Teirm est une riante cité inexpugnable. N'importe quel loffiat pourvu d'un litron vide viendrait corroborer ces dires, mais il se tromperait. Imprenable il y a de cela un siècle ou deux, Teirm était devenue totalement obsolète en tant que forteresse...

« Clong Clong Clong » trois claquements métalliques successifs. Sinistre mélodie, cabalette à une mission, prélude à une autre. C'est la douce musique de la mort, de l'airain et du pus. Le Zeppelin cargo concerné est animé, il y a beaucoup de mages dedans, bien en sécurité à cette altitude. La plupart on revêtu une élégante houppelande gris perle avec boutons demi-sphère, des cache-nez en lapin et des passe-montagnes consciencieusement tricotés dans des couleurs improbables. Il faut dire qu'on se les pèle, et que là n'est pas l'occasion de se frictionner pour faire face au froid... Aut' chose à foutre, dirons-nous.

Comme ce dirigeable se délestait gaiement, on glandait dans un autre. Deux mages à la barbe hirsute se regardent en chien de faïence, un plateau d'échec acajou sapin entre eux, des pièces vernies faisant les intermédiaires. L'un semble quand même plus heureux que l'autre, c'est, assurément, lui le dernier à avoir joué. L'autre se masse son menton velu d'un air songeur, mais il n'oublie pas d'avoir l'air méchant non plus.
« Je vais en Z,3 »
« Mais, ça n'existe pas Marcel, tu perds la boule »
« Ça non plus, ça n'existe pas, ou ça ne devrait pas exister » dit-il, montrant d'un doigt distrait un énorme caisson qui pendouille au ventre du zeppelin. On le voit depuis le hublot. C'est amusant, ça ressemble à une fruit trop mûr, une espèce de pruneau géant tout de fonte, d'acier et de ficelles pour consolider le tout. Il y a des fentes, des interstices, défauts de construction pour les uns, bouche d'aération pour les autres. Les avis divergent, mais tous s'accordent tout de même à dire que c'est moche et inutile.
« Et puis bon, vous m'emmerdez avec vos règles à la con. J'arrête de jouer »
« Béotien guatémaltèque ! »
« Le Guatemala n'existe pas, raclure »
Et c'est sûr ces mots plein de fraîcheur, primesautiers et clairs, que nos deux mages s'en vont superviser les opérations de largage. Un gros type à la bedaine brunâtre semble fier de lui, un fouet à la main. Une bande de sous-fifres serviles et avilis se traîne mollement au sol, essayant tant bien que mal d'atteindre de goguenards leviers, qui les toisent comme ça, sans pudeur.
« Bigre, tout cela est bien pathétique, Marcel ! Prenons les choses en main »
Et ils le font, Marcel empoigne avec vigueur le pommeau poussiéreux d'un levier, son compagnon se charge d'un autre. Levier n°1 « Clong », levier n°2 « Clong ». Et cela compromet grandement l'équilibre de l'engin volant. Il faut dire que plusieurs tonnes au bout du nez, ça fait pencher. On se dépêche d'abaisser le levier n°3 « Clic »... Clic ? Ce n'est pas normal et...Clong ! Une secousse, un soubresaut énorme, agite le Nautilus, zeppelin cargo de son état, et le caisson va s'écraser sur Teirm.
« Voilà qui est chose faite Marcel ! Allons-donc enjoindre nos amis les magiciens de bouger leur fion »

Alors qu'on lâchait tout ce beau matériel sur les maisons, Rogaton contemplait le spectacle, à bonne distance du champ de bataille. Son Terraformeur complètement vidé de ses munitions. Au loin, dans le noir, Teirm... Teirm et sa citadelle complètement superflue, Teirm et ses toitures prétentieuses, Teirm et ses bateaux réduits en bois de chauffage. Teirm la fière, Teirm l'impétueuse, Teirm la cramée. Dans la nuit gonflent de grasses déflagrations, purées épaisses d'écarlates, de jaunes et de blancs. Les dernières cartouches de quelques zeppelins. On en a que des échos ici, et on imagine le tonnerre qu'il y a là-bas. Rogaton est plutôt sensible, alors il est bien content d'avoir la chose en sourdine. Quand, soudain ! « Flash ! ». Un titanesque visage vert s'élève dans le ciel, aveuglant sûrement les gens qu'il cible. Il a un sourire tout blanc, assez malsain, des yeux plissés de plaisir, une bouille machiavélique en somme. Hypocrite, veule, matoise !
« C'est plus de la guerre conventionnelle... Lancez le signal, ils vont comprendre leur douleur. »

Les combats nocturnes laissent aux belligérants une grande liberté de mouvement, et une grande liberté tout court pour une imagination débordante. La fraîcheur de la nuit revigorant cervelles amollies et inventions endormies, ce genre de théâtres d'opérations donne lieu à des effets pour le moins saugrenus. Explosions, feux d'artifices, visages verts géants... Mais aussi rayon jaunâtre. Oui, rayon jaune pisse, jaune sale. Dans le ciel de Teirm fuse un immense pinceau lumineux qui, par un habile jeu d'ombres et de lumières, décrit une chauve-souris stylisée... Avec un monocle et un crâne dessiné sur la poitrine. Oui, une immense chauve-souris qui ne laisse rien présager de bon, elle observe tranquillement, son monocle ne laissant rien transparaître de ses émotions. Et puis vient le son. Cette stridulation gigantesque qui couvre tous les autres bruits, les prend, les étrangle, les met par terre. Le hululement aigu et irrégulier comminatoire, bombardement ? Un peu. Apocalypse ? Totalement. La stridulation sombrait dans un ton plus grave quand ça a commencé.

C'est là que, pour les besoins de notre chronique, Jean-Charles intervient. Jean-Charles n'est qu'un vagabond, gamin errant pieds nus en volant des pommes de terre. La morve au nez il contemple le gros caisson fumant. Avec le noir on ne le voit pas bien, mais il pulse une lumière violacée, obscène et dégueulasse. Il fume aussi, des corolles étranges et sifflantes qui se parent du violet de rigueur. Il y a au moins dix personnes dessous ce tas de fonte, seul souvenir de leur présence : un œil qui a eu la bonne idée de quitter son porteur. Jean-Charles en oublie sa morve d'étonnement, et elle coule insidieusement dans sa bouche puante... Et elle revient dans son nez de surprise et de peur quand un chauve-souris transperce le ciel. Et puis le bruit aussi. Elle va jusqu'aux sinus la morve, elle se cache. Son propriétaire aussi aurait bien envie de se cacher, le caisson vibre. « Bom », « Bam ». Le son du métal contre le métal, le marteau du forgeron qui frappe le bel et bon acier. Sauf que là, on frappe de la fonte pourrie fissurée. Que se passe-t-il donc ?


« C'est y vraiment moche de tomber dans l'eau, comme ça, comme une merde de mouette » pérorait Madame Pondu. Mademe Pondu était chanceuse, elle vivait dans une partie du port épargnée par le feu grégeois. Il dévorait tout, sauf la maison de Madame Pondu et celles de ses voisins. Mais ici on avait un autre genre d'animation. Deux énormes structures noirâtres qui s'étaient écrasées juste sur le seuil de chez Madame Pondu. L'un d'eux avait littéralement explosé une jetée, et des échardes sournoises avaient troué un imprudent. Le caisson coupable du crime avait à présent sombré. Et son copain aussi d'ailleurs. Quoiqu'il y eut pu avoir dedans, ça n'avait pas de chance... Quand soudain ça devient un spectacle son et lumière ! Bom, bom, Crraaaac. Un sinistre froissement, une plaque de taule qui va s'écraser au loin et... « le démon ! » s'écrie madame Pondu.
Un pachyderme s'extirpe du caisson en grognant. Enfin... un reste de pachyderme. Un amas de chairs verdâtres et d'os jaunis. Le tout renforcé par des tiges de métal, des vérins rouillés, des plaques de blindages trouées. L'éléphantesque créature voit son ventre s'épancher de tripes marronnasses qui flottent cahin-cahant sur les flots calmes. La bête est énorme, un de ses yeux n'est plus que purée asticotée, l'autre a été troqué contre une longue-vue cuivrée complètement ensevelie sous des outs putréfiés. L'éléphant grogne bizarrement, c'est plus un gargouillis grave qu'un grognement, mais ça fait peur. Et puis il y a d'autres choses avec lui, qui le suivent. Certaines n'ont pas aimé l'atterrissage, preuve en est de leurs membres tordus, leurs têtes fracassées, mais elles marchent. Des cadavres suppurants aux visages figés, des panses bedonnantes et crevées, des armes de fortune : pelles, balais, rateaux et parfois des sabres, dagues et barres à mine. L'un d'eux n'a qu'une trompette cabossée en guise de bras, une trompette reliée à un réservoir rongé par les mouches. La trompette crachote une humeur poisseuse et répugnante, une puanteur envahit les narines... La chose balance de la fange sur les Teirmiens...

Pendant ce temps là, Jean-Charles fait face à une énorme chose, un anthropoïde ayant de loin passé la date de péremption. Son œil est en fait une loupe bien crade, rongée par des strates de poussière et d'épiderme pourris. La chose lève un bras muni d'une masse d'arme et son œil de fortune tombe en grinçant.


« Merde, je vois plus rien, l'unité 547 à perdu son œil »
« Tu t'en fous, tape ! »

Et la chose frappa, Jean-Charles n'était plus.


Même instant, même manège. Un caisson éventré déverse des flots de goules puantes et à moitié mécanisées. De cette masse purulente émergent des shakos usés, des bicornes détrempés, des tricornes poisseux. Certains choses se sont grimées en hommes, ou on été grimées en hommes. Manteaux amples d'officiers, ceintures ne serrant que des lambeaux de muscles, pantalon couvrant de membres mécaniques. Tout cela avance, Cloquogènes en joue. Et des déjections se répandent sur la foule, des déjections mais aussi d'énormes vers, des substances moins familières, de petits os fendus...
D'autres créatures, planquées derrière des plaques de métal abondamment corrodé, activent des arbalètes vermoulues. Les carreaux partent mollement, transpercent quelques gorges avant de s'effriter, de se répandre en copeaux verts dans les artères, les viscères et tout ça.

Autre caisson, une baleine à moitié décomposée se traîne dans la rue, à son ventre cousus des milliers de membres. Pattes d'animaux de toutes sortes, jambes d'humains, serres d'airain. Un moteur grondant souffle dans la cage thoracique évidée de la bête. Des hallebardes sont plantées dans les chairs qu'il reste, hérissant de piques menaçants la créature. Une petite nacelle de fonte est montée sur la tête de la baleine, dedans un hommes, véritablement vivant; Une pince à linge sur le nez, des lunettes bosselées sur les yeux... Et un boute-feu dans les mains. Il déverse du feu grégeois sur tout ce qui passe à portée. C'est le légendaire Garin ! Garin le fol et Gmourf dos à dos avec lui. Ce dernier, muni d'une sarisse biscornue, perce au petit bonheur la chance.

Plus loin, c'est un zeppelin cargo qui, toile crevée, s'est écrasée sur une église. Il ne reste du lieu de culte pas grand chose, tout broyé sous les caissons de fonte qu'il est. Quelques morceaux de chairs et des bras d'acier se sont dispersés à l'entour du site du crash... Mais rien qui ne soit absolument vital au fonctionnement des machines. Immédiatement un prêtre est badigeonné de fange puis écorché par un barbelé rouillé. Devant lui un bipède à l'œil diabolique, la mâchoire sur le ventre et la tête littéralement dans le cul.

C'est ainsi qu'en une trentaine de points de la ville le chaos se répand dans toute sa laideur. Il pue, il sue, il est beau il est ignoble ! Il étale ses abominations sur tout et n'importe quoi. Rien ne semblait préparer les Teirmiens à un tel assaut.


[Bref, tout ça pour dire que de saugrenus morts-vivants mécanisés viennent vous calmer, bande de moules Mr. Green
Les bestioles sont animées par des mages à l'abri dans les zeppelins, bien en altitude. D'autres dirigent les bêtes depuis la flotte ou les montagnes (là, ce sont des escadrons spéciaux qui font partie de l'armée de Brexou.

Et il y a trente caisson disséminés allègrement dans la cité]
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Dayazell


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Dayazell
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Ven 29 Aoû 2008 - 12:18


Et depuis quand il y a des dirigeables en Alagaesia ?
C'est en 1897 que le premier dirigeable a été crée...Et encore, il volait à même pas 30 métre du sol, et il s'écrasait rapidement...

















Mais je dois avouer que c'est réalisable...


Dernière édition par Sabretran le Sam 25 Juil 2009 - 0:10, édité 1 fois
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Maximilien


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Maximilien
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Ven 29 Aoû 2008 - 12:33


Tu es au courant qu'on utilise des zeppelins depuis les débuts de la guerre Mr. Green ?

Bon, stop flood.
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Dayazell


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Dayazell
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Ven 29 Aoû 2008 - 12:36


Oui bon, j'avoue que c'est franchement ingénieux...
Mais comme même, faut arreter là, vous arretez pas "d'inventer"
On peut trés bien dire qu'on a l'éléctricité nous...
Bref, y a pas d'abus, là, mais faut arreter, si on continue comme ca, on va bientot en arriver aux ondes supersonic....

10h36
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Brexinga


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Brexinga
Dirigeant de l'Umettelig Jeger
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 30 Aoû 2008 - 16:11


[Dit Sabretan, si tout se que tu as à dire ses, ses nazes votre technique, et qu'elle est si naze que sa, allez dépêche toi de la réduire en cendres, si elle est si naze, mais quand on aura fini la guerre, on verra bien qui rire le dernier.

Pour finir se HRPG. Je propose une petite idée. Le topic Champ, Camps et Piments commencent à être vraiment trop confus, car les prepéaratifs de défenses de la ville et leur essaies de catapultes se font sur un topic ou la ville n'a jamais été mentionné. Donc voila. Je propose qu'a partir de se moment tout se qui n'a pas attrait à mes hommes, qui sont encore loin de la ville. Au cocon de Sabretan, et au hommmes qui veulent fuir, mais qui vont échouer se tiennent sur se topic. Ici ses la bataille pour Teirm, champ et camp et piment ses la guerre ou vous voulez sauver 15 000 hommes, choses qui va foiré Smile.]
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Dayazell


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Dayazell
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 30 Aoû 2008 - 16:22


Je ne dit pas que c'est naze !! Mais il faut bien trouver les mots pour se reconforter ^^
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Lun 1 Sep 2008 - 18:03


Le véritable gagnant de toutes ces guerres meurtrières observait celle qui se déroulait d’un œil critique. A vrai dire, il ne comprenait toujours pas le pourquoi de cette bataille territoriale, mais de son point de vue, ce qui comptait ne résidait pas ici. N’appartenant à aucun clan connu de l’Alagaësia, il n’avait même pas de préférence pour le vainqueur. La seule chose qui importait était que tous les gens présents ici finissent leurs jours à pourrir sous le soleil, et que les mastodontes des cieux aillent voir ailleurs. Après tout, ils étaient ici sur son territoire.
D’un cri rauque, il signifia aux intrus qu’il était temps de partir, mais c’était comme si ils ne lui accordaient aucune importance. Et ils étaient bien trop gros pour qu’il veuille aller les affronter en combat singulier. Surtout qu’une odeur agréable venait de titiller ses ‘narines’. Celle de son plat préféré : la charogne, plus ou moins fraichement faisandée. Elle avait tout de même une senteur exotique qu’il n’arrivait pas à identifier, mais elle semblait tellement prometteuse. N’y tenant plus, il déploya ses ailes aussi noires qu’une goutte d’encre puis fonça sur Teirm, guidé par le fumet appétissant. Derrière lui, d’autres branches et feuilles s’agitèrent, signe que quelques uns de ses confrères venaient de suivre son exemple. Dans le silence le plus total, il louvoya parmi les courants d’air, survola deux masses en pleine effervescence et manqua de se faire embrocher par un projectile perdu. Un croassement d’indignation s’échappa de son bec, mais il était déjà loin, et il voyait déjà son futur repas.
Soucieux d’arriver avant ses congénères et les autres voraces, il fondit sur le truc qui sentait si fort la charogne que cela l’enivrait. Il ne remarqua pas que, pour une carcasse, celle si bougeait drôlement. Pour ne pas tomber, il s’y agrippa avec ses pattes et commença à piocher joyeusement dans la chair putréfiée. Nombre de ses ‘collègues’ l’imitèrent, cherchant une manne où ils seraient seuls avant que les vautours ne débarquent – lesquels, du haut de leurs nids des montagnes venaient de se mettre difficilement en vol. Le plus pressé d’entre eux avait déjà atteint le champ de bataille et tournoyait paresseusement histoire de trouver une ouverture dans l’écran de fumée grise qui couvrait l’endroit d’où venait cette délicate senteur de putréfaction bien avancée.
Le manège des corbeaux ne passa pas inaperçu aux yeux des défenseurs. Leur apparition subite signifiait que quelque habitant venait de passer l’arme à gauche et qu’il avait commencé à pourrir en un temps record. Une chose hautement impossible qui inquiéta tous ceux qui n’étaient pas sur les remparts. Qu’est ce que l’ennemi avait donc encore manigancé ? Et pourquoi les chiens qui couraient dans la ville se mettaient-ils tous à aboyer subitement ?
Un petit millier d’hommes se dispersèrent en petits groupes, chargés de suivre les corbeaux et les chiens, mais avec une grande prudence, voire une paranoïa, vu que certains yeux avaient vu des caisses – et même une machine volante – s’écraser au sol. Vingt petits groupes d’une cinquantaine de personnes dont au moins dix mages. Tous se ressemblaient, couverts de poussière, de terres, et – pour certains de feuilles de chou. Certains hommes transportaient même des bouteilles emplies d’un liquide pour lequel le mot poisseux n’était qu’un doux euphémismes.

Aiguillonné par les cris des archers postés sur les toits qui – à travers le mouvement des flammes ont pu voir un truc informe suivi d’autres trucs un peu plus informes encore. Puis vint la révélation, dans toute son horreur. Une petite vingtaine de soldats en train de se faire massacrer sur un fond de feu grégeois. Un spectacle vu comme en plein jour qui fit se hérisser une véritable forêt de poils. Très vite, les hommes se dispersèrent en courant pour éviter diverses projections. Heureusement qu’il y avait les bâtiments et des portes disloquées. Une charrette renversée gisait sur le sol, miraculeusement intacte. Un abri idéal bien que provisoire en attendant le groupe demander en renfort.
Derrière les horreurs, le feu grégeois dansait toujours. Le feu purificateur d’origine divine, auraient dit certains avant de s’agenouiller pour se faire embrocher. A ce rythme, il allait sans nul doute remplacer l’eau bénite, et de manière nettement plus efficace.
Hors de vue des monstres et hors de portée de leurs attaques, cachés qu’ils étaient derrière l’amas de bois et de gravats entassés de l’autre coté de la charrette, la dizaine de mages s’activa. Ils avaient toute la matière, première qu’il leur fallait.
Les flammes ardentes, c’était bien joli, mais l’ennui, c’est que sans air, elles allaient avoir de petits problèmes. Les mages s’empressèrent alors de piéger une partie des flammes dans une sorte de sphère magique qui empêchait le renouvellement de l’air sans leur accord, ou sans leur mort.
Un bruit écœurant retentit soudain contre leur abri de fortune. Une sorte de splosh pas franchement ragoutant avec une odeur qui donne la nausée. Un bref instant, chacun se félicita de ne pas s’être goinfré récemment. D’autres bruits retentirent, et un truc pointu traversa l’abri offert par la charrette et les quelques gravats pour s’arrêter à quelques millimètres des yeux d’un soldat. Il n’eut pas le temps de réfléchir à sa chance que déjà, les magiciens relâchaient légèrement leurs efforts pour circonscrire une partie des flammes en une surface précise. Non pas à cause d’un épuisement quelconque, mais parce que les dix autres magiciens étaient déjà arrivés. Informés des positions des monstres par les quelques archers montés sur les toits à l’occasion, ils échangèrent un signe pour montrer que tout était prêt. Un sorte de barrière magique créait un couloir – avec plafond s’il vous plait - intangible autour des trucs putréfiés. Tout pouvait la traverser, sauf les flammes. Et encore, le sort était prévu pour ne tenir qu’une poignée de secondes avant de céder.
Enfin bref, tout cela pour aboutir à la mort supplémentaire de quelques soldats – qui avaient, par la même occasion démontré que le corps arrêtait presque tout – mais surtout, dès que le signe fut donné, à un magnifique appel d’air. Comme si quelqu’un avait ouvert la porte d’une pièce en feu, les flammes jaillirent comme le diable d’une boite pour s’engouffrer dans le corridor délimité. En quelques secondes, elles parcoururent suffisamment de distance pour avoir carbonisé l’infâme truc puant et quelques corbeaux. Un ou deux soldats imprudents se firent rôtir vifs, contrairement à leurs collègues réfugiés dans les caves des maisons encore debout.

Timidement, les soixante dix soldats émergèrent de leur cachette, suivis par dix neuf magiciens. Nul ne l’avait vu depuis qu’il avait trébuché. Sans doute avait-il, à l’instar des monstres, rôti vifs sur place. Les flammes finissaient de grignoter les ares bouts de bois restant dans une atmosphère qui fleurait la charogne carbonisée et le métal chauffé. Car métal il y avait bien, au milieu des amas de chair, trucs grésillants et autres débris. Il jonchait le sol en barres et autres formes rougeoyantes. S’il y avait eu une forme originelle, elle avait été totalement disloquée après avoir été projetée contre un mur par le souffle. La pachyderme avait même perdue toute sa tenue, et sa grande carcasse se décomposait en bouts noircis. Détruits, rayés de la surface du monde, ils seraient recyclés en armes de fortune ou en mitraille.
Soulagés devant ce spectacles, les hommes se regardaient, le visage noirci de suie. Cette horde putréfiée n’était vraisemblablement la seule. Combien y en avait-il qui se promenaient dans les rues, loin de toutes flammes ?


«Pas la peine de penser à ça.... grommela l’un des magiciens, captant les pensées de ses compagnons. Les autres sauront bien se dépêtrer. Et on ferait mieux d’aller donner un coup de main... »

Soutenant les deux mages qui trébuchaient de fatigue et lâchant le cadavre de celui qui venait de lâcher entre leurs mains. Quitte à mourir, autant le faire en étant utile, et non en se faisant tuer par un quelconque magicien ou même par un truc sans nom.

Ailleurs, un corbeau regardait avec attention le mastodonte cracheur de feu. Mais attention, ce n’était pas n’importe quel corbeau. C’était Kraaâa, l’un des corbeaux les plus intelligents de toute l’Alagaësia. Les guerres, il l’avait compris depuis bien longtemps, constituaient la base d’une alimentation à foison, et donc de la multiplication des siens. Et à ce rythme là, ils seraient bientôt suffisamment nombreux pour se lancer à l’assaut des rampants pour les détruire – le prix à payer pour leur infâme tentative de prise de possession des airs. Le petit cerveau du corbeau fourmillait d’idées folles, et il ne vit qu’un peu tard les rampants qui s’approchaient par petits groupes. Ses yeux en dénombrèrent au moins une cinquantaine. Des yeux si facilement abusés par les jeux d’ombre et lumière qui dissimulaient bon nombre d’hommes.
L’espace d’un instant, les soldats restèrent cloués par la vision, puis l’urgence repris le dessus. Sans cesser de boucher, les hommes passaient dans les maisons désertées, espérant que personne n’aurait l’idée saugrenue de... Non, mieux valait ne pas y penser. Même dissimulés, chacun prenait garde de ne pas se retrouver sur la trajectoire du boutefeu. La cinquantaine de cadavres qui gisaient par là – certains carbonisés, d’autres pas – montrait que les deux trucs devant eux étaient au moins aussi redoutable l’un que l’autre. Sauf que l’un d’entre eux avait la fâcheuse manie de lancer du feu. Un feu tout ce qu’il y a de basique et qui avaient une fâcheuse ressemblance avec le feu grégeois. Ce devait d’ailleurs en être, et l’on pouvait penser qu’il devait y avoir quelque chose pour alimenter ce fameux feu. Un réservoir de truc inflammable par exemple.
En pyromanes avertis qu’ils étaient, les mages n’hésitèrent pas une seule seconde. Usant de leur magie, une quarantaine d’entre eux embrasèrent à distance, ni vus ni connus – ou presque pour certains – le truc qui avait du être une baleine et tout ce qui se trouvait autour. Une dizaine opta pour une autre tactique qui consistait à allumer les flammes à l’intérieur de la baleine. En quelques secondes, tout ne fut plus que flammes de diverses couleurs accompagnées d’une fumée noire et nauséabonde. Les épéistes qui accompagnaient les magiciens s’étaient depuis longtemps mis en retrait, bien à l’abri, chacun couvrant l’autre. Au signal, ils étaient prêts à jaillir de leur cachette pour courir puis achever les monstres.

Encore ailleurs, des hommes fourmillaient autour d’une catapulte de taille réduite. Elle surplombait une zone sans nulle vie humaine et avait tendance à balancer des pavés de tailles diverses un peu partout. Une fois ‘réglée’ convenablement, elle lança sur les créature une pluie de pavés accompagnés de quelques barils d’huiles qu’un magicien avisé embrasa dès qu’il se fut répandu sur le sol.
Non loin de là, une centaine d’homme affrontait un caisson fraichement ouvert de créatures vaguement humanoïdes. Dans ce groupe là, il n’y avait qu’un dizaine de mages dont la tâche était de dévier tout jet de vase. Une vingtaine d’hommes bardés de plates jouaient d’une puissante hache de guerre à deux mais. Ce qu’elle ne tranchait pas, elle avait tendance à lui infliger des dégats contondants qui déplaçaient parfois des pièces de métal. Sur leurs coté, une vingtaine de piquiers également qui s’amusaient à embrocher de la charogne à l’abri devant leurs impressionnants pavois couverts d’une fine couche de métal soigneusement polie et astiquée.


*Attention les mirettes !! *

C’était là la voix d’un mage qui retentissait dans tous les esprits. Des pinceaux de lumière aveuglante allèrent frapper la surface des pavois qui les renvoyèrent vers les créatures. L’assaut des hommes du Nomins gagnait en férocité lorsque un vrombissement se fit entendre. Quelque chose fila à toute allure se ficher dans la tête de l’un des monstres. Un plat circulaire d’une vingtaine de centimètres de diamètres et dont le fil semblait pouvoir trancher n’importe quoi. Un deuxième ne tarda pas à jaillir d’une direction différente pour se ficher dans un articulation.

* Désarmez les d’abord !! *

L’ordre était clair et sans équivoque. Jouant de leurs piques comme d’un crochet, les soldats dépouillèrent autant que possible les trucs de ce qui leur servait d’armes tandis que les archers les tiraient comme des lapins. De temps à autre, un projectile se fichait quelque part, et le truc perdait l’usage de son bras...

Aidés par une autre vingtaine de trio mage/archer/épéiste, les monstres disséminés ne tardèrent pas à s'embraser, certains de loin, et d'autre étant le fruit d'attaques kamikaze d'un soldat particulièrement zélé porteur de tonnelets d'huile qu'il répandait en sautant vers les monstres avant de les embraser. A chaque fois, les commandos se retiraient. Ils avaient pour eux l'abri des murs et la vivacité, et une certaine notion du mot vie...

Toutes les informations récoltées sur ces monstres étaient transmises par des mages spécialistes de signaux lumineux. Ils se formaient au dessus de l'écran de fumée et étaient visibles à des kilomètres à la ronde...
Non loin des remparts les plus proches de la mer, une centaine de mages étaient assignés à créer un vent de sable depuis les plages les plus proches, soit moins d'une vingtaine de mètres au delà des murailles de pierre. Les grains de sable tourbillonnaient jusque dans la cité, passant à travers la muraille de feu pour former de petits tas dorés...
Les milliers de soldats qui n'étaient pas dans les remparts étaient pour le moment, absolument introuvables. Il y avait tant de planques dans cette ville...
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Maximilien


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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] Vide

Maximilien
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mar 2 Sep 2008 - 13:18


La bataille battait son plein. On approchait du pachyderme fraîchement débarqué dans le port de Teirm. Madmae Pondu sous un patte, son hideux télescope se braqua sur quelques gonzes qui s'amenaient, sûrement dans l'optique d'abattre la bête. Pataude, elle restait redoutable. C'est un grognement indolent qu'elle se traîna mollement vers une charrette, charrette qui avait eu la mauvaise idée d'abriter quelques types qui, quelque soit leur rôle, n'avaient pas beaucoup de chance. Ce qui restait de l'éléphant bavouilla un remugle intestinal des plus infects qui alla frapper la carcasse retournée, déclenchant quelques irrépressibles crises de vomissement... Plutôt émétique la cochonnerie. Et là, splotch. Voilà un homme sous la patte du pachyderme, quelques esquilles pointés dans la chair rance de l'automate, et un autre gus empalé sur une défense brisée. C'est pas très beau à voir.

« Marcel, ces types sont des mages, je le sens d'ici ! »

Marcel s'en foutait, mais l'auteur de cette pertinente déclaration, non. Il sentait que quelque chose n'allait pas autour de son éléphant. Ne pouvant intervenir de là où il était, il opta pour la solution la plus simple et la plus évidente : cogner. Alors il s'attela à la tâche et badigeonna de fèces un mage, en décapité un autre involontairement -une hallebarde plantée dans le crâne de la bête avait chut-. Mais il y avait d'autres hommes à chapeau pointu dans l'assemblée. On ne pouvait les voir d'ici, mais ils étaient bel et bien présents. L'éléphantesque chose frappa alors au hasard, défonçant carrément une maison. Ravalement de façade fructueux : des aliborons fâcheux s'étaient planqués là, maintenants il n'en restait que de petits morceaux roses et dégoulinant.

Et puis là, le drame, un grand souffle, une grande bourrasque et un bruit de déflagration. Très vite ça sent la chair grillée, la carne moisie qu'on passe au barbecue. Des grands crissements de métal, des boulons qui vont un peut partout. Le zombie équipé d'une trompette font littéralement sur place, cristallisant un dernier jet fangeux dans une gangue de cuivre... C'est beau.


« Marcel, je l'ai bien eu dans le cul là... »
« Active le mode Infernoformation »

Le mode infernoformation, c'est quand même long à mettre en place. Et ça demande une certain énergie. Alors autant le faire dans des conditions agréables, et dans un contexte plus propice aux tours de magie qu'une bonne soixantaine de gus en armes. La longue-vue tient toujours, reliée à la boîte crânienne du monstre par un conduit rouillé. Bon, tout cela n'est pas en très bon état, mais ça marche assez pour voir que les types s'en vont.

« Elle est où madame Pondu ? » que demande un gros mafflu, une énorme baderne adipeuse avec une moustache couverte de flocons de gras. « Elle est où, merde ?! » Ses bas-joues flageolent laidement alors qu'il s'énerve, on le sent prêt à taper le soldat auquel il s'adresse. Mais lui il a pas le temps, il y a d'autres automates qui s'éparpillent tranquillement dans le port. Et puis bon, il est tout d'un coup réduit en miette.

« C'est bon, InfernoFormation enclenchée »

Le pachyderme s'est remis d'aplomb, l'air bien méchant et surtout très visqueux. Des chairs grésillantes dégouttent de ses membres d'acier ramollis. Mais il y en a d'autres derrière, relativement épargnés. Et puis les flancs de la bête sont maintenant hérissés de trombones à coulisses cabossés, certains choient dans des bruits creux, ils cabriolent en résonnant et agonisent dans des « pouet » misérables.

« Fais les pisser dans leur froque mon garçon, qu'ils ne s'en remettent pas ! »

Tous les trombones à coulisses se réveillent en même temps. Des pistons triment sec à l'intérieur de la chose, il y a des ratés et des couinements de tubes qui s'emboîtent mal dans les autres. Mais dans l'ensemble c'est beau, la bête expectore des nuages de vapeurs immenses, sa cage thoracique n'en peut plus de pression et des os explosent tranquillement. Et puis ce son atroce qui couvre toute la ville, qui fait trembler les muscles et tomber les tuiles et ardoises et qui emporte tout , les gens et les clebs, le feu et l'eau. Tout ça s'en va dans ce vortex tonitruant.

Et un autre appel lui répond même ! La baleine qui crisse follement, elle déploie des cors de chasse, des hautbois et des trompettes ! Les flammes même ne s'en remettent pas, elles vacillent, la vapeur dévore tout et s'étale en gros bourrelets cotonneux. Les zombies en sont engloutis, la lumière ingurgitée, les flux magiques s'en affolent. Un œil de vrai mage pur et dur aurait vu en lieu et place de la trame bien ordonnée des flux un gros fouillis trémulant, vague concaténation d'entortillements incongrus. C'est la baleine qui s'excite. Elle explose de partout, part en morceau, brûle, des lambeaux moisis essaiment un peu partout, mais elle avance. C'est une véritable torche avec un fou sur sa tête, un fou qui pompait allègrement sur son boute-feu. Et la torche s'avance vers les portes en démolissant certaines choses avec se queue, corps bien portants ou maisons branlantes.

Ses petits copains aussi la suivent, faisant fi des bras, des jambes ou même des têtes qu'ils laissent là. Il s'entre-tapissent de vase pour étouffer les flammes. Une odeur putride monte dans l'air et attire les corbeaux. Certains se prennent des pavés d'ailleurs, pavés qui viennent d'écraser le ventre dodu d'une grosse araignée pourrie. Ce ventre est énorme, improbablement gigantesque, résultat livide de peaux humains cousues entre elle. Et puis c'est fragile, ça fait splotch. La place se transforme en cloaque puant, déclenchant force malaises chez les vivants, galvanisant les morts. Enfin tout de même, galvanisés ou pas, les zombies qui restent en chient. Mais ils font ce qu'ils peuvent physiquement, magiquement, ils ont de la chance d'être contrôlés par des mages qui assurent.

« Au fait Johnny, il est où ton super zombie que t'avais confectionné ? »
« Il est tombé sur une taverne miteuse, ils faut le temps qu'ils vous rejoignent »
« Tu fais chier hein ! Grouille-toi »

Un pan de mur entier s'étale mollement sur la place, écrasant de nombreux troufions sous son plâtre rance. Quand les nuages de poussières s'estompent, c'est un gros lard ricanant qui apparaît, un gros lard avec un fût en fonte au milieu de la panse et une dizaine de morgenstern calés dans une dizaine de bras. Il y a une onzième main qui s'agite frénétiquement sur la poitrine du monstre, cherchant à embraser une sorte d'allumette toute empoissée, et elle y arrive. Et elle allume un truc dans le fût, et c'est aussitôt un énorme baril qui va s'écraser sur le champ de bataille, un baril plein d'un truc visqueux et noir. Une flammèche et hop, un gros incendie en plus. Personne ne peut contenir ça, c'est trop.

Et ça fait pareil partout dans Teirm, absolument partout. Une odeur de kébab premier prix emplit toutes les maisons...

... et même la citadelle. Le gros château inutile. Il a beau être haut, ilne peut pas se protéger du ciel le château. Deux énormes caissons se sont fracassés sur ses fortifications, et ils fument beaucoup. Ils craquent, ils se disloquent, ils gémissent. Ceux-là sont les mieux remplis. Et puis juste quand un mec s'approche, hallebarde en avant, pour regarder, une plaque de fonte est éjectée (écrasant au passage le bidasse infortuné) Des ours puants en sortent, le poil exsudant quelque chose de sale et les gueules écumant un truc encore plus sale. Leurs yeux fous sont en verre, en fer ou en trucs blancs et floconneux, comme de la neige. Ils hurlent ce qu'ils peuvent avec leurs gorges squameuses, des sifflets disposés sur leurs colonnes vertébrales prennent le relais, éjectant de la vapeur à des mètres et des mètres de hauteur. C'est la panique au sommet de Teirm, avec des morts et... des morts. Après les ours viennent des chameaux décapités, des épaulards mille-pattes, des panthères unijambistes, des hommes éventrés, des mammouths déliquescents...

Retour à la baleine qui avance inexorablement. Elle trébuche sur ce qui semble être un pavé déchaussé et roule sur la rue inclinée de Teirm. Après un rétablissement malitorne, pathétique même, elle se cogne sur les portes de la ville. Sa bouche ouverte laisse passer un énorme bélier et des tombereaux de mouches. Bom ! Bom ! Elle cogne dur sur les battants de chêne. Elle brûle encore un peu, des mouches y passent, et des corbeaux aussi, beaucoup d'emplumés charognards. S'ils survivent, ce sont des jets de merde perdus qui les engluent, et des automates maladroits qui les dispersent à coup de masses, de haches, d'arbalète ou de mortiers à naphte. C'est dégueulasse.
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Dayazell
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mer 17 Sep 2008 - 17:08


Rodger et Flaman filaient discrètement dans les rues, ils cherchaient un entrepôt et Rodger ne cessait de tourner la carte dans tout les sens ne sachant dans quel sens la lire :

-Attend, dis moi, On est là, n'est ce pas ?

Il indiqua de son doigt velu un point invisible dans la précieuse carte de Teirm.

-Mais non imbécile ! Ca c'est la déchèterie ! Passe moi cette carte, tout de suite !

Il lui arracha des mains, puis parcourra son doigt sur la cartographie, cherchant un bâtiment bien précis. Son visage s'éclaira lorsqu'il le trouva enfin :

-On l'a laisser du coté des murailles, dire qu'il était juste à coté de nous depuis le début !

Il rangea soigneusement le parchemin dans la poche de son pantalon, avant de rebrousser chemin. Il faisait froid, c'était la guerre ! On entendait au loin les cris de la population effrayé par l'invasion des revenants. Mais eux, ce n'était pas leurs affaires, ils laissaient Monsieur Green s'en occuper, leurs rôle à eux, c'est d'appliquer le plan de Brent tant que c'était encore possible. Ils bifurquèrent dans une rue adjacente, de gros dirigeables se dessinaient nettement dans la nuit obscure. Des zeppelins... Leurs adversaires étaient très sophistiqué, et la simple idée de les sous-estimer était impensable. Tandis qu'ils se rapprochaient de l'escalier donnant au chemin de ronde, l'atmosphère se fit soudainement lourde, on se croierait dans un autre monde, dans une autre vie. Parfois, des cris résonnaient, ils paraissaient si lointain, et si proche à la fois. On entendait même les lointaines explosion produites par le bombardement du camp... Ils arrivèrent enfin à l'escalier. Flamman regarda Rodger, ce dernier allait l'aider dans sa tache. Flamman était magicien, au service du Nomin, Rodger lui, était un gros tat de muscle, qui fera les travaux nécessitant de la force brute. Ils arrivèrent en haut de la muraille, essouflé. Puis ils parcoururent le chemin de ronde, à la recherche de la bonne tour. Ils la trouvèrent, une centaine de pas plus loin, et prirent sa direction. Le lourd battant en bois taillé grossiérement se présenta devant eux, on y lisait dans une plaquette de marbre "Entrepot de munitions pour gardiens" Avec un horrible grincement, la porte pivota, et ils purent discerner dans l'obscurité les tonneau d'alcool se comptant par dizaines. Rodger ouvrit la bouche, béa d'admiration :

-Waouh...Avec ca, on fera une joli feu !

-Contente toi de les soulever et de les ramener là bas, on a pas beaucoup de temps, le générale Brent nous donne du temps, mais il va bientôt se faire massacrer, et alors tout sera foutu.

Rodger acquiesça, conscient de l'importance de leurs mission. Puis il prit le premier tonneau et le souleva en direction des murailles, il ployait sous l'effort, mais il résistait. Ils arrivèrent enfin derriére le premier créneau. Rodger posa le tonneau, et attendit que Flamman le rejoigne.

-Merci Rodger, maintenant incline le, et verse son contenu dans le vide.

Intrigué, il s'exécuta, se demandant à quoi cela servait réellement. L'alcool se divisa en plusieurs filet au contact de l'air, mais c'est à ce moment que Flamman lanca son sort. C'était un sort d'air, divisant en de minuscules gouttelettes le produit inflammable. A présent, c'était comme une sorte de rosée qui tomba doucement, sur le gazon entourant Teirm. C'était si minuscule, si petit, le sort divisait l'alccol en de si microscopique goutte que le vent les emportaient, loin, trés loin. Flamman continua, répartissant équitablement la légère pluie inflammable. Elle tomba aussi sereinement sur les brin d'herbe qu'ils ne flanchaient même pas sous le poids. Ils firent ainsi avec le premier tonneau, répartissant son contenu sur plus de vingt mètres carré. Puis Rodger chercha un autre baril, et ainsi de suite, il vidèrent tout l'entrepôt, répartissant la pluie d'alcool sur toute l'herbe bordant Teirm, quand l'armée adverse avancerait, il suffira d'une étincelle pour enflammer toute la vallée, les 50 000 soldats mourront sous les flammes. Et cela serait si soudainement qu'aucun de leurs mages ne pourra l'arrêter. C'était ça, le plan de Brent. Flamman et Rodger avaient réussi dans leurs taches, et si discrètement que même la magie de Flamman ne pourra être repérer avec touts les mages qui s'activaient à l'intérieur de la ville.
Il suffisait à présent d'une étincelle, une...

Dzeiga et Rolou s'appliquèrent à leur tache dés qu'ils reçurent le message de Brent, ils devaient préparer les vieille catapulte à bombarder les cinquante mile hommes lorsqu'ils approcheraient. Aidé de plusieurs dizaines de soldats, ils poussèrent les quinze catapultes en direction des murailles, mais en s'arrêtant à plus de trente métres de ces dernières. On fit rouler également une cinquantaine de Scorpion. Ces armes étaient les plus meurtrière, leurs portée est de plus de trois cent métres, avec une vitesse si rapide que, si l'armée adverse était compact, elle perçait trois hommes d'un coup. N'importe qu'elle plaque d'armure ne lui resistais. Et une cinquantaine de Scorpion pouvaient tirer ensemble un taux de 275 flèches par minute, de quoi faire d'énormes dégâts dans l'armée adverse. On rechargea également une vingtaine de baliste en haut des tours. Les concilien trouveront la mort quand touts ces engins se mettront en marche. Surtout de la part des scorpions, qui en dix minutes pouvaient tirer 2500 flèches...
Dzeiga supervisait toute cette activité intense avant que les conciliens n'arrivent, encore faudra-t-il qu'ils sortent sain et sauf de l'épreuve du champ en flamme, ils seraient tout de suite criblé de fléchés pouvant embrocher trois hommes d'un coup et survivre à une grêle de rochers de plus de trente kilogramme. Quand a Rolou, il notait dans son bloc note les munitions qui s'étalaient sous ses yeux. Ils avaient finalement décider qu'a chaque dix minutes, un ravitaillement de plusieurs milliers de fléchés sera distribué aux scorpion, baliste et autres. Quand au catapulte et au pierriére, un ravitaillement de plus de cent rochers sera donné chaque vingtaine de minute, suivant la cadence de tir de chaque engin. C'était sur, les conciliens allaient mordre la poussiére...

Dants et Great'Gil'Sayan regardaient avec appréhension les 100 mages Nomins envoyé une heure plus tot, travailler à leurs taches, Brent leurs avait dit que les conciliens pouvaient refaire le coup du gaz retenu à trente centimètre du sol. Ils devaient donc éviter que cela se répète de nouveau. La centaine de mage travaillait à créer de minuscules aération dans le sol. Ainsi, si il y avait de nouveau du gaz, ce dernier serait aspiré dans le sol, et conduit dans une chambre forte où il seraient neutraliser par un mage. Les magiciens avaient également renforcer les énormes protection autour de la ville. Aucune téléportation n'était autorisé, et chaque projectile serait comme freiné par un mur invisible. Ces défense existaient depuis longtemps, mais les mages de l'alliance, réunit au mages Nomin les avaient rendu plus résistante. Et les mages adverses devraient épuiser beaucoup de leurs énergie pour vaincre leurs murailles magiques.
Les conciliens allaient s'en prendre plein la figure !

Dangasse et Drayser étaient de puissant magicien, et lorsqu'ils avaient vu les revenants hybride terrasser la population, leurs ordres avaient été simple. Les créatures étaient contrôlé par des magiciens, il suffisait de repérer leurs aura, et on devinait qu'il étaient dans des zeppelins, contrôlant ainsi visuellement les créatures qui faisaient de ravages parmi les habitants. Mentalement, le message fut transmis, et ensemble, les magiciens allianceux et Nomins attaquèrent l'esprit des manipulateurs. Ils seraient pendant un instant occupé par autre chose que de faire bouger les carcasses. Et un courageux soldat ferait glisser sous la créature un baril d'essence. Un grand Boum, et de la viande blanche sautera au firmament. Dangasse était particulièrement curieux de savoir comment les conciliens réagirait lorsque, de leurs zeppelin, ils apercevrait les morceau de viande qui s'envolaient vers le ciel.
Les conciliens réfléchiront à deux fois la prochaine fois qu'il les attaqueront.

Alarmi et Girophare se postèrent au sommet d'une tour, Teirm grouillait d'activité, d'un coté, les mages qui s'affairaient à pulvériser les créature des ténèbres, de l'autre les hommes qui préparait Teirm en guerre, balistes, catapultes, ect... On voyait également les 8500 Nomin se battre prés du camp, ils allaient tous mourir, mais pour un bon prix, laisser Teirm se mettre en place. Et la menace qui était toujours aussi présente était incontestablement les zeppelins qui planaient dans le ciel tel un danger planant, littéralement. Alarmi était le meilleur magicien du Nomin pour ce qui concernait la possession de corps d'animaux, ou plus justement, la manipulation des animaux, tandis que Girophare était un professionnel dans le domaine du camouflage. Ils formaient une très bonne équipe, assez bien soudé pour réaliser leurs taches. Alarmi se concentra, et pénétra profondément dans les frêles corps de toutes les chauves souris entourant Terim, cinq cents, environ. Et quand une explosion dut à un feu gégois résonna, il leur ordonna de tous se réveiller et de battre des ailes. Faisant croire qu'ils avaient eut peur du bruit. Ce fut comme un nuage à basse altitude qui passa entre les zeppelins.
Girphare entra ensuite en action. Pendant que les centaines de chauves souris s'affolaient autour des zeppelins, il créa parmi eux un oiseau de fer au bec si long et si fin que la lame pouvait pénétrer la plus résistante des armures. Il en créa exactement cinq, de ses oiseaux. Cinq sur cinq cents chauve souris. Il était impossible de repérer leurs aura dans l'important dégagement d'énergie. Et discrètement, parmi les centaines de volatile qui tournoyait naturellement autour des zeppelins, Ces cinq oiseaux foncèrent soudainement vers les ballons, prêt à ouvrir une large ouverture dans ce tissus qui retenait de l'air chaud.
Cinq, sur cinq cents. Il faudra suffisamment d'intelligence aux conciliens pour savoir repérer les intrus avant que ces derniers ne fassent éclater les ballons. Sauront-il s'en sortir ?

Brent avait préparé tout ca avant sa mort, et à présent, tout s'appliquait à merveille.
La guerre n'avait pas encore était terminé, et ils allaient leurs donner du fil à retordre, ça c'était sur, ils devront payer cher Teirm, très cher. Cette ville côtière si paisible et si belle.
On pouvait même voir certains magicien se donner du plaisir à exterminer les créatures des ténébres, où encore, on pouvait remarquer avec quel adresse et quel calcul Flamman répartit la rosée d'alcool. On se préparait, toute la ville se préparait, à accueillir les conciliens, dans leurs cher villes. Et bien évidement, quand on à un invité spécial, il faut utiliser des manières un peu...spécial. Un comité d'accueil attendait donc l'armée adverse, dan les quinze mille allainceux et dans les quatre mille Nomins. On distribuera quelques entrées, principalement des fléchés et des rochers. Et on leurs serrera chaleureusement la main, en enflammant le gazon sur lequel ils se tenaient. Cette nuit personne ne pourra dormir sous la lumière éclatante du feu dévorant le champ, il ne cesseront de bouchonner leurs oreilles, les dormeurs entendront clairement les multiples explosion qui projetteraient les revenant d'où ils venait, c'est à dire au ciel. Et ils auront beau lui mettre des ressorts, leurs lits ne cessera de trembler sous l'impact des rocher et des projectile de plus de trente kilogramme qui tomberaient tel une pluie un jour d'hiver sur les conciliens.
C'était sur, cette nuit, les historiens se mettront à coeur joie pour écrire cette bataille, qui rentrera profondément dans l'histoire Alagaesienne !
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Maximilien


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Maximilien
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 4 Oct 2008 - 22:25


[Ceci compte pour du beurre, mais je le laisse pour sa qualité littéraire intrinsèque]




Un cercle opalin se créa dans les cieux, au milieu du rien, au milieu du noir. Un éclat rougeoyant vint déchirer ces sombreurs pessimistes, puis le calme revint et le vent, d'abord effarouché, se remit à souffler gaillardement. Mais il butait sur quelque chose, ou quelqu'un. Sa plus profonde intimité en était toute chamboulée, sa substance même frémissait à l'approche de cet obstacle. D'ailleurs, tout boitait autour de cet écueil soudainement apparu. Même les étoiles s'étiolaient quelque peu, se voilaient nonchalamment derrière des voiles nuageux, des poussières cosmiques, des météorites, des planètes, des systèmes solaires entiers pour échapper à la vue de « ça ». En fait, c'était tout simplement un gonze venu régler cette histoire une bonne fois pour toute. Substitut commode au théâtre pour une catharsis généralisée, pierre angulaire d'un dispositif mystérieux, grosbill. Quelques milliers d'helminthes grouillaient sous lui, passaient et repassaient sous ses pieds, sous son regard stoïque. Il ne jouissaient pas particulièrement de la situation, mais éprouvait tout de même un plaisir non-feint, une presque délectation lui pourléchant les entrailles et s'échappant de sous ses ongles en ronflant.

Tout cela était trop bien huilé, trop évident. Ces étendues vides à peine foulées par une brise nocturne, ces murs trop calmes et ces baraques trop calcinées. Une guerre comme on en voit trop, avec des morts, du sang et des massacres d'une trivialité exaspérante. Rien de bien folichon en somme, des rouages mille fois manœuvrés et des levers mille fois actionnés, une kyrielle de cadavres broyés sous ces roues dentés, se contentant d'éructer des sons gras et tuméfiés en finissant en purée. Pas un seul pour avoir un traitement de faveur, une roue dorée, un pressoir dernier cri, un coup de maillet d'argent riveté platine. Il fallait changer ça. Laïaga psalmodia quelques mots, ne consistant non pas en une formule précise, mais en une exorde personnelles. Les mots d'ancien langage, eux, se contentaient de ruisseler à travers son esprit, de baigner de la synapse quelques fractions de seconde et d'agir sur les flux. C'est d'une toute autre litanie qu'avait besoin le dragonnier, quelque chose qui lui ôte ce qui lui restait de doutes et qui l'exorcise de cette conscience trop propre qui le rongeait. Il se tut, et la magie se libéra brute et informe sur le champ de bataille. Quelques étincelles ici et là, et c'est un monde entier qui s'embrasa, quelques milliers de chenilles qui paniquèrent et d'autres milliers d'insectes qui n'eurent même pas le temps de dire « ouf ». Si tant est qu'ils aient jamais pu prononcer un si simple onomatopée.

Les flammes dévorèrent en quelques instants la terre entière, s'insinuèrent dans les entrailles d'un humus déjà noirci par les ardeurs insoutenables du brasier, allèrent ingurgiter les dernières racines qui pouvaient subsister de l'apogée. Tout cela pour alimenter des langues verdâtres lapant goulûment un firmament invisible. Puis, comme si quelque divinité malveillante avait décidé de prendre part à cet étalage de puissance quasiment incontrôlée, le vent s'étoffa, gonfla, grossit et souffla un bon coup. Les flammes allèrent s'écraser contre les murailles de Teirm, attisées par une conjuration aimable d'éléments. Cabale des plus destructrices qui fit même passer son instrument par-dessus les murs... un tout petit peu. Sin'Saïan ne se soucia guère des morts que pourraient engendrer son œuvre. Il n'avait pas besoin de cela pour les sentir, pour voir ces luminescences se déliter, s'évaporer dans un flux plus trapu que les autres. Il se contenta de rediriger quelques flammèches sur les bestioles hagardes qui voltigeaient entre les zeppelins. Le poil roussit d'un coup sur ces milliers d'organismes innocents, et l'airain, de son côté, fondit en sifflant. La plupart du temps assez vite, une autre fois trop tard. Un ballon expectora une quantité indécente d'air chaud dans un tonnerre assourdissant, puis alla s'étaler mollement au sol, encore agité de spasmes là ou des gens étaient prisonniers de sa toile cirée.

Pendant ce temps là, les zombies étaient maltraités. Leurs maîtres un peu trop occupés à combattre d'autres enchanteurs, ils avaient du mal à réagir à ce qu'on leur faisait. Des barils des sens entre les couilles, et c'était réglé. La majeure partie des victimes fut vaporisée sans encombres, l'autre libéra des tonnes et des tonnes de pâte fétide. Un agent corrosif assurément mortel quand il se retrouvait à suçoter la peau... Puis, revigorés par une rage infinie, les morts s'ébrouèrent et repartirent à l'assaut. En amont les mages du concile avaient reçu une aide providentielle. Laïaga s'était mêlée du conflit et avait écrasé suffisamment d'esprits pour que le « Mal » prenne l'avantage. Et ensuite tout s'était déroulé très vite. Une ou deux cervelles avaient sauté, les mages dans les zeppelins avaient finit de crever ou s'étaient ressaisis. Il n'en fallait pas plus pour que les combats reprennent vraiment dans Teirm.


[Oui, en fait il y a pas de qualité littéraire intrinsèque. Ah ah ah]


Dernière édition par Docteur Jest le Sam 4 Oct 2008 - 22:54, édité 1 fois
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Dayazell
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 4 Oct 2008 - 22:42


Euh, Jest, Laïaga est venue en personne prendre son PJ dans "Champ camp et piment" et là je suis un peu perdue car je ne sais pas sur quel post me fier...
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Maximilien


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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 4 Oct 2008 - 22:45


Si j'avais fait mon post plus tôt, la question se poserait pas Mr. Green Bah, disons que c'est une apparition éclair avant qu'il n'aille dans l'autre topic. Foutre le feu à ton bouzin c'est pas bien long.

Bon bref, je vais voir avec Laïagounet, parce que c'est pas glop.


Dernière édition par Docteur Jest le Sam 4 Oct 2008 - 22:50, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 4 Oct 2008 - 22:49


Mmmm, ce qui me dérange, c'est le fait qu'il fous le feu par plaisir...On dirait qu'il connait dejà mon plan. Sauf qu'il ne le connait pas, et par conséquent, il n'a aucune raison de jeter une boule de feu sur le gazon que comme ca. Sache aussi qu'il a ramener 15 000 hommes derriére lui, et que si il fout le feu sans les proteger, ils crament tous. Donc je te conseille d'éditer pour eviter la colére de Brexinga quand il saura qu'il a perdue 15 000 hommes simplement par la faut d'un Laïaga qui aurait jeté une boule de feu par plaisir XD
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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 4 Oct 2008 - 22:51


...
En gros, je me suis réveillé au mauvais moment, donc fais comme si j'avais pas posté.
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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 4 Oct 2008 - 23:15


Roh dommage...Une fois de plus, c'était un de tes trés joli posts ^^
Sinon tu pourrait me faire le resumé de ce qui se passe dans ce topic, car malgrés l'avoir lu, je n'ai pas tout saisi, et Laïaga veut rentrer en jeu.
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Maximilien
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Lun 13 Oct 2008 - 21:02


Bon sinon, Laïaga prend en charge le bon déroulement des opérations à partir de maintenant \o/
Ca va chier des bulles... Muhahaha...
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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 8 Nov 2008 - 21:15


[Tout à été prévue avec Laîaga, si vous voulez des explications, faîtes le par MP s'il vous plait, si il y a désaccord, j'éditerais ^^]

Monsieur Soprany leva sa queue de pie, des éclaires traversèrent le tissu soyeux. Mélancoliquement, il s'assit sur le tabouret en velours vert, s'étira les doigts, et les posa délicatement sur les notes de l'orgue. Une petite fille toussa à coté de lui, il la regarda, étonné de la voir là, puis quand il comprit, il leva sa mains et lui fit signe d'approcher. Ils étaient à présent deux, dans une salle aussi vaste que les cieux. Ils s'observaient, mutuellement, comme un couple qui sait que sa fin est proche, les émotions les submergeaient, envahissaient et pourtant seul le silence leurs convenaient. La lèvre de Mr Soprany trembla, et il ne put se retenir d'avantage, il tendit brusquement les bras et déclara d'une voie toute tremblotante :

-Viens là mon enfant !


La petite fille éclata en larme et se jeta carrément dans les bras chaleureux qui ne demandaient qu'elle, Mr Soprany céda également, et un flot de larme humidifia ses joues pâles...Voir un adulte pleurer vous rend obligatoirement triste, car seule les rudes coups les mettent dans cet état. Ils avaient l'air du père et de la fille, s'enlaçant ainsi dans cette salle aussi haute que la cathédrale du Mont Helgrind, ils avaient l'air du père et de la fille, pleurant de cette façon et se regardant comme si seul le regard de l'autre pouvait vous réconforter. Et pourtant, Soprany et la fille n'avaient aucun lien de sang. C'était simplement un maître musicien et son apprentie. Ils avaient pour rôle de motiver les troupes Nominsienne durant leurs guerre, de les bercer une dernière fois dans une musique qui titillera longtemps dans les oreille du défunt. Mais tout le monde savait que la ville était perdue, que les troupes adverses étaient de cinquante mille homme et que la porte venait d'être défoncé, et c'était cela le rude coup qui avait fait pleurer Mr Soprany...
De devoir jouer une musique sans espoir, sans vie et sans plaisir, de devoir parcourir les touches du piano en sachant que des centaines de corps tombaient en cet instant même, que des maison s'embrasaient d'un coup à quelques centaines de mètres, et que la mort et sa faucheuse vous guettaient dans l'ombre, attendant patiemment que les dernière flammèche d'espoir vous abandonnent...

-Allez Athéna, on doit chanter...

La petite fille releva ses yeux tout brillant, et regarda le bonhomme qui lui avait appris le sens de la vie et qui avait fait envoler l'oiseau de liberté qui siégeait dans le cœur de la petite fillette. Elle acquisca avec des mouvement saccadé, poussa un petit gémissement et se dirigea derriére l'orgue. Soprany se retourna dans son tabouret vert, et s'apprêta à commencer. C'est alors que se produisit un événement étrange, Athéna pointa ses paume vers le tubes contorsionné de l'instrument musicale et murmura quelque chose. Son image parut se dissoudre, et on aurait dit qu'une poussière de couleurs multicolore avait été aspiré à travers les trous des tubes. Athéna n'était plus là, et Soprany n'avait même pas cillé. Il était habitué a voir l'incroyable petite se dissiper dans la musique, elle avait découvert son don à sa naissance. Son petit cœur attachait tellement d'importance à ce qu'elle aimait qu'il cessait de battre pour faire battre le vrai cœur d'Athéna, celui qui se trouvait dans son esprit, son petit royaume à elle, son empire. Un endroit privé où seule sa personne était maître...
Le doigt de Soprany appuya sur une touche, et une note grave s'éleva, une note puissante qui vous faisait dresser les cheveux sur la tête, une note qui vogua lentement vers le firmament, passant entre les arbres et se mêlant au sifflement du vent, une note qui passa dans les moindres recoins, qui s'insinua dans l'eau et qui fit peur au poisson. Une note qui pénétra dans chaque oreille, tellement puissante que même les insectes l'entendirent, ils s'agitèrent aussitôt et crièrent à tue tête sous la peur. Un autre doigt enchaina, et la musique s'emballa, une belle et haute mélodie qui vous faisait sentir puissant, qui vous donnait l'impression d'être invincible...La mort ? un simple sommeil éternelle... La douleur ? Un sentiment aussi banale que le froid du matin...
Puis Athéna entra en jeux. Sousl a puissance des notes de l'orgue, elle fut expulsé par les tuyau magique à une vitesse folle. Partout, elle y était, elle était elle même le partout. Quel sensation extraordinaire que d'être et ne pas être, d'être là , mais pas vraiment là.
Elle descendit telle un voile immaculé sur la cité en guerre. Une voie mélancolique sortit de sa bouche, elle était si mélodieuse, si envoutante que même le temps sembla s'arrêter. Elle passa à travers les murs, descendit les profondeurs de la terre, remonta la hauteur du ciel...Les bébés se taisaient dans leurs berceau, les femmes cessaient de pleurer, les hommes redressaient leurs casque et les enfant courraient dans les rue, tendant les bras sen essayent vainement de s'agripper à une Athéna invisible. La population était hypnotisé sous cette voie si forte et longue, ils oublièrent leurs soucis et sentirent leurs âme frétiller sous cette art si original et enchanté. Sa petite voie fluette s'harmonisait si bien avec les sons grave de l'orgue que l'on se disait "C'est peut être ce vieux Soprany qui nous refait encore un de ses effet magique !" Mais non...La chorale d'Athéna était bel et bien présente, seulement qu'elle l'était plus dans l'esprit que dans les oreilles...
Aussi vite qu'elle était apparu, la voie se volatilisa, tandis que l'orgue continuait sa mélodie grave qui vous serraient le cœur si fort que vous aviez envie d'éclater. Athéna était en fait partie vers les conciliens. Elle les vit de loin, les trente mille homme prés du camp et les quinze mille qui se détachait pour partir à l'assaut de la ville. Elles 'avança violemment. Elle était un esprit, un esprit toutefois bizarre, un esprit à cœur et à ambition, débordé d'art. Personne ne la vit, aucun mage ne la sentit, elle était le Partout, et elle était partout à la fois. Comment localiser quelque chose qui était partout ? Telle une vague envahissant une plaine, elle déferla sur l'armée adverse, lançant une music puissante, très puissante à l'intérieur même des esprit des soldats. Une mélodie grave et pénétrante, qui répandit un intense sentiment de froid et qui fit flageoler les jambes de l'armée, une music froide et sans vie qui éteignit l'incendie d'espoir qui siégeait dans les âmes soldat. Les plus peureux sentirent leurs cœur défaillirent, et ils se bouchèrent les oreilles, mais la music retentait toujours, elle était partout et elle était le Partout. C'était le genre de son grave qui faisait que vous vous sentiez vulnérable, qui vous prévenait d'un danger au delà de la raison d'un humain. Athéna susurra des mauvaises foi et inséra la peur chez les plus courageux. Elle déversa des flots de pensée noirâtre et étala de la crasse dans les esprits des conciliens, leurs ratatinant leurs optimisme et leurs arrachant le peu de confiance qui trônait encore. Et une fois de plus, elle se volatilisa, personne ne savait où elle était aller. Elle était le Partout et elle était partout à la fois...

***


-Tirez plus fort !!

Des gémissement s'entendirent tandis que des centaines d'homme tiraient ensemble un bloc de granit de plusieurs tonne de plusieurs mètres de haut. On aurait dit une atmosphère de marchand d'esclaves, et pourtant, aucun claquement de fouet ne retentissait, des gourdes d'eau était disposé et ceux qui étaient fatigué retournaient à leurs domicile. Ces tireurs étaient en fait des volontaires. Des soldats étaient passé dans les rues et avaient fait passer le message selon lequel toutes personnes en force de tirer un poids lourd durant plus de dix minute devait se présenter aux mains des autorité pour la protection de la ville et de la patrie. Des milliers d'hommes s'étaient accepté volontaire, et ils tiraient à présent avec acharnement, à l'unisson, sur ces énormes carré de pierre qui raclaient le sol sablonneux de l'entrée de la ville avec un bruit atroce. Heureusement qu'il y avait le grand Soprany et la majestueuse Athéna pour leur redonner de l'espoir et leurs dorloter les oreilles...Soudain, une corne de guerre retentit, c'était un éclaireur qui annonçait que des mouvements de troupes se constataient sur les troupes adverses, signifiant sa prochaine avancé. Les hommes accélérèrent le rythme, essayant de courir inutilement car la corde les retenaient et les obligeaient à suivre la vitesse du bloc de granit. Les énormes rocher avaient été conçue au début pour renforcer la porte. Ils se plaçaient derriére et faisaient croire aux ennemi que la porte pouvait être défoncé. Sauf qu'un tronc a l'effet d'une pichenette contre un éléphant quand il devait pousser plusieurs dizaines de tonnes de granit. Les ennemi se faisaient donc taillader en pièce parles flèches des archers posté en haut de l'entrée. C'était un plan magnifique. Sauf que dans ce cas, il n'y avait plus de porte, et un battant de pierre laissait choir quelques doute... Aussi fallait-il créer une porte de toute pièce.
Les volontaire poussérent un soupir de soulagement et tombèrent au sol lorsque le premier bloc de pierre fut enfin placé derriére la porte. Le deuxième tardait, le troisième n'avait même pas encore bouger. Encore fallait-il aux conciliens d'en venir à bout du premier rocher, ce qui laissait largement le temps aux Nominsiens de se préparer.
Des mages créèrent une fine plaque de bois gravé et qui formait une parfaite copie de l'ancienne porte, elle prit la forme de l'entrée et parut plus inoffensif que l'escargot sur la feuille humide du matin.
Les volontaires applaudirent leurs exploits, se saluant et essuyant leurs sueur. Leurs efforts étaient récompensé. La porte de Teirm était maintenant remplacé. Ils prirent avec un peu plus d'enthousiasme le corde du deuxième bloc de granit, et avec des grimace à faire flancher le cœur le plus dur, tirèrent les deux autre blocs...

***


Un rat parcourra le sol nu et crasseux, levant un petit nuage de poussière, qui déterminait de la saleté de la pièce. Un prisonnier pesta, et un autre lança à la bestiole son trognon de pomme. C'était en vérité juste pour s'occuper, ils avaient l'habitude de voir des souris passer sur leur main pendant leurs sommeil pour grignoter le reste d'un repas pris sans cuillère. Ils s'étaient familiarisé avec les cafards, criquet et autres depuis longtemps. Rien n'ébranlait le silence dur comme du fer qui engourdissait le cerveau des détenue. Certains d'entre eux avaient encore espoir comme quoi un de leurs proche allait payer une pension contre sa liberté, ou encore qu'un génie de mercenaire trouve enfin l'idée d'un plan d'évasion, qui animerait leurs muscles engourdi. Les barreaux à leurs fenêtrer et cellule était mystérieusement tailladé par de violent coup de couteau, ou de machette, comme si un fou furieux, avec l'énergie de désespoir, avait tapé désespérément contre les barres de fers nuit et jours, croyant au fait qu'ils vont enfin céder...Mais c'était il y a des années, et peut être que son squelette enfoui sous la terre morbide du cimetière de la prison résonnait encore des de la triste mélopée des coups contre les barreaux. La vermine croulait en abondance dans les profond remous de la pierre fissuré des murs qui tenaient pourtant toujours aussi bon. Elle était dans les vêtement, dans les oreillers crasseux, ou encore entre les espacement fissuré qu'il y a entre les pavé noire et enfoncé par les milliers de pieds. A présent, elles se dirigeaient tous vers un même endroit, un endroit ou des bruits cassaient le silence envoutant qui s'était installé depuis des heures...Un endroit ou il y avait de l'action, de la bagarre...Même la vermine savait que quand des prisonniers se battaient entre eux, c'était un cadavre assuré qui les attendait, une chair qui à réussi à survivre aux nombreuses année d'enfermement et qui était juteuse, juteuse d'un espoir qui venait de s'éteindre, mais qui qui subsistait. Si la prison était en plein airs, vous verrez des vautours qui observaient avec un sourire ravi les trois hommes qui se bagarraient. Un des trois, le plus petit, le plus maigre et le plus freluquet, cria en se saisissant de son plat. Une expression désapprobatrice sur le visage, qui se transforma cependant en angoisse lorsqu'il vit les deux autres gars enlever leurs vêtement, révélant une musculature rebondie. Un sourire sadique se dessina sur leurs visage tandis qu'ils se saisirent du pauvre garçon. D'un mouvement du poignet, ils l'envoyèrent valdinguer contre le mur, il heurta la pierre avec un bruit de craquement, et glissa le long du mur, les mains ouvertes. Les autres détenue vinrent se coller aux barreaux et tordirent le cou pour voir le combat mortel. Et une rumeur s'éleva, lentement, allant de bouche en bouche, d'oreille en oreille, jusqu'à devenir un véritable grondement qui fit trembler le sol et agita la vermine : "A mort, à mort, à mort, à mort" Ils commencèrent à frapper les barres avec des bâton, et tapèrent le sol avec leurs pieds nu. Les deux colosse parurent s'y plaire, et ils prirent le maigrichon et le plaquèrent contre les barreaux. Un des deux l'immobilisa, l'autre alla chercher un bâton. Avec un suspense déprimant, il leva la canne lentement, délicatement, puis brusquement, l'abbatit sur la tête du malheureux, qui ferma d'ailleurs immédiatement les yeux, inconscient. Son agresseur fit un habile moulinet et retourna la barre à l'horizontale. Avec une force à intimider à un taureau, il enfonça le bâton dans le creux de l'estomac du jeune homme. On arrivait à la phase finale, les insectes s'excitaient, sachant très bien le sort qui attendait le jeune maigrichon qui avait refusé de livrer son plat à ses agresseurs. Les prisonniers scandaient plus fort que jamais, toute la prison vibrait, secoué par un suspense pesant qui semblait plaire aux prisonniers endormi. Même les puces semblaient sauter plus haut qu'avant. Le colosse leva les mains, comme pour imposer le silence, et se prépara pour le coup finale.

-Mais c'est quoi ce bordel ?! Arrêtez ça tout de suite !

Un garde était sortit de l'entrebâillement, il tenait dans ses mains une arbalète. Il la pointa d'un mouvement rapide vers les deux colosses qui lâchèrent aussitôt leurs victime. Puis ils se réfugièrent dans l'ombre, se ratatinant pour s'échapper du champ de vision du garde. D'autre soldats émergèrent, en une formation entrainé, ils pointèrent tous leurs armes vers les détenue qui lâchèrent leurs bâton et levèrent les bras en l'air. Dans cette prison, les gardes inspiraient le respect, et l'obéissance, tant par leurs armes et par leurs absence de pitié à descendre un prisonnier trop dangereux.
Une fois l'ordre rétabli, on ouvrit la cellule ou la bagarre s'était passé, et on fit sortir le malheureux encore inconscient pour l'emmener à l'infirmerie.

-Eh bien, eh bieeeen...C'est la deuxième fois qu'on vous prend en train de taper sur des mioches. Abattez les moi.
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Dayazell


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Dayazell
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 8 Nov 2008 - 21:16


Le cachot en entier détourna les yeux tandis que le bruit des flèches se fichant dans le corps des deux géants envahit la salle. Les deux colosses n'étaient plus.

-Bien, dit le colonel d'un ton doucereux, revenons à nos moutons, même si remplacer le mot "mouton" par "prisonniers" ne changerait en rien le sens de la phrase !

Le colonel s'esclaffa à sa propre blague, tapant des mains et des pieds. Du coté des prisonniers, des dents grinçaient.

-Bref, nous venons faire un accord avec vous. Vous guerroyer pour nous, si vous vous en sortez vivant, vous êtes libre. Touts vos droits de citoyen vous sont rendu, aucune persécution et vous pourrez changer de nom. Vous êtes d'accord ?

Les quelques prisonniers resté dans l'ombre s'avancèrent, intéressé par l'affaire. Les gros bras firent frémirent leurs avant bras, excité à l'idée de bouger et de se bagarrer. Un murmure d'approbation parcourra les cellules et certains hochèrent la tête. Ils avaient toujours voulu mourir dignement, pour la plupart, et pourrir dans une cellule sans aucune tombe ne faisait pas partie de cette catégorie. Si le Nomins tenait sa parole, alors c'était une occasion incontournable, le seul moyen de sortir de taule. Mais malgré touts ces arguments, il y avait une certaine hésitation, personne ne pouvait être sur qu'il n'y avait pas anguille sous roche, et c'est pour ça qu'ils se tournèrent tous vers un seul et même point : Le boss. Le boss était "El patron" celui qui commandait la prison, le roi des détenue. Il trônait sur une chaise qui serait minable si elle n'était pas constitué d'os, des cuisses de poulet. Cependant, il n'était pas rare de voir un fémur qui dépassait. Il disait qu'il y avait toujours un bout qui lui rentrait dans le cul, quand les prisonniers lui avaient proposé une chaise en bois, il avait dit que c'était pour le prestige. Il n'était pas vraiment méchant, il n'était pas non plus bête, seulement il ne fallait pas l'énerver au mauvais moment ou endroit. Aucune décision n'était prise sans son accord, et personne ne pouvait contrer ses décisions. Il exerçait une tyrannie incontestable sur la prison, mais heureusement, il n'en profitait pas...

Le marché du Nomins posait apparemment un problème car il mit beaucoup de temps à réfléchir, ce qui n'était pas de coutume. Sa barbe entière fut secoué lorsqu'il parla d'une voie de stentor :

-Comment pouvions être sur que vous et votre langue fourchue allez tenir parole ?

Un petit bonhomme au teint pale qui s’était tenu à l’écart jusque là s’avanca vers la cellule d’El patron.

-Euh, eh bien. Nous allons tous signer un contrat stipulant que vous aller respecter vos engagements de soldats Nomins, que vous n’allez pas communiquer avec l’ennemi, ou rejoindre ses rangs, et que vous obéirez aux ordres. De notre coté, le contrat assure que l’on vous rendra la liberté une fois que la guerre est finie, que l’on s’en sorte vainqueur ou pas…


Le Roi mâchouillait un os, réfléchissant à la meilleur option.

-Et ou est ce contrat ?

Le nain coupa les bandes d’un lourd rouleau de parchemin qui se déplia instantanément, laissant tomber un long tapis de papier qui s’étira sur plus de deux mètres. Il avait été fait par les meilleurs spécialiste de Teirm, qui avaient soigneusement veiller à ne laisser aucune feinte qui pourrait être profitable aux prisonniers. Ils ne pourraient adresser aucun signe aux Conciliens, ne pourrait pas renforcer leurs armée, ne pourrait pas se retourner contre le Nomins, et enfin, ils seraient obliger de guerroyer jusqu’à la mort durant toute la période de guerre.
Avec anxiété, touts les êtres présents dans la battisse retinrent leurs souffle, attendant la décision du Boss.

-Laissez moi deviner, dit-il, c’est un contrat magique, si nous y désobéissons, nous ne deviendrons plus maître de notre corps, on va se transformer en pantin obéissant à la lettre…

Le colonel eut un petit sourire en coin, en effet, les meilleurs ingénieurs en magie de Teirm avaient allié leurs forces magiques et leurs savoir pour rédiger ce papier magique. Personne au monde ne pourrait le contourner, car le contrat avait été sortit directement de la volonté des mages, toute personne le signant été plié sous la volonté de leur personnalité. En conclusion, il fallait tuer ces mages pour briser le contrat, ou encore briser leurs défenses mentales et imposer une autre philosophie. Il fallait tout de même encore que les conciliens sachent qu’en fait, cinq cent soldats sont des mercenaires professionnelle, qu’ils sont des anciens prisonniers, qu’ils ont signé un contrat magique qui impose la volonté de plusieurs mages répartit dans les quatre coins de Teirm dont on ne connaît même pas l’identité et le lieu. Ce qui était tout simplement impossible.

-En effet, c’est ce qui se passera si il y a trahison.

Le boss mâchouilla une cuisse, anxieux. Il était impressionnant sur son trône en os. Il prit une grande inspiration, observa avec intensité les yeux du colonel, puis soupira.

-Nous combattrons !!

Une énorme acclamation accueillit ses paroles, on ouvrit les grilles, et sous les centaines d’arbalétes pointé sur eux, les prisonniers se dirigèrent vers la table de signature…

***


Un homme se tenait dans l’ombre, observant calmement un panorama de tout le ville de Teirm. Les explosions incessantes et la pale lueur de la nuit projetaient sur lui une faible lumière, rendant son aspect caverneux. Il était le générale suprême de la cité, on lui devait de nombreuses victoires et des dizaines de medailles attachaient son col. Il tenait toujours avec lui une lance d’or et un épée au fourreau incrusté de perles accroché à sa ceinture. En ce moment même, il tenait un télescope en bronze par lequel il observait tout ce qui se passait à des kilomètres à la ronde. Rien n’echappait à la lunette perçante.

-Mon Générale, dit une voie derriére lui, on attend vos ordres.

Le grand homme à la lance dorée tiqua :

-Sire Ludoque ! Est-ce que mes précédents ordres ont d’abord été appliqué ?

Le messager recula, apeuré, mais réussit à articuler :

-Oui Monsieur, les trois blocs de granit ont été déposé devant l’entrée de la ville, toutes les armes de défenses ont pris des places stratégique, les vingt mille recrue on rejoint nos rangs et touts nos effectifs se sont placé aux endroits adéquat. Il ne reste plus qu’à attendre.

Le générale se retourna alors, de multiples cicatrice lui barraient le visage, mais aucune ne le déformait. Ses cheveux gris argenté luisant et ses yeux opale lui donnaient un air serein.
Il s’avanca vers une table et observa le plan qui y était posé. Le messager timide s’avanca lentement, et observa à son tour la carte. Sans prévenir, le générale pris un pion et l’enfonca violemment dans la table :

-Voici mes ordres, vous changerez complètement la place de nos effectifs. Nos trois mille archers court vont se poster sur les toits des maisons, se barricaderont derriére n’importe quoi, planches ou autres et tireront en masse, sans véritablement viser. Quand aux deux mille archers longs, je veux qu’ils se postent derriére les créneaux des tours. Leurs portée doublera alors.
Je veux que les mille arbalétriers de précisions s’agenouillent derrière les créneaux des muraille, et qu’ils tirent par les archères où encore par les meurtrières. N’oublie pas que durant l’avancée de l’ennemi, nous auront l’avantage par notre hauteur, je veux donc que nos six mille archers en profitent au maximum, car en trois volée, on peut tuer au moins le quart des cinquante mille hommes.

Le messager acquisca, remplit d’espoir par ces prévisions. Le générale prit un autre pion et l’enfonca dans un autre point de la carte :

-Je veux que les quatre mille cavaliers se transforment en dix division de quatre cent hommes. Ils se posteront un peu partout dans la ville et formeront un cercle autour de la porte. Je ne peux pas prévoir les actions de l’ennemi et je donne donc simplement comme ordre de toujours attaquer de revers, c’est le point faible de toutes les cavalerie. Toujours veillez à surprendre l’ennemi en l’attaquant par surprise. Il faut leur donner l’impression que notre nombre est écrasant, que les divisions arrivent de partout. Me suis-je bien fait comprendre ?? Bien. Pour les six mille six cent cinquante épéistes. Je veux qu’ils se condensent en une forte constitution, si ils s’eparpillent, ils se feront facilement tuer l’un après l’autre. Je veux donc qu’ils se mettent tous le long de la rue principale, et qu’ils débordent sur les rues adjacente. Ne laissant aucune chance à l’ennemi de les prendre par surprise.


-Mais Mon générale, les rues seront bouché, six mille homme, c’est énorme !

Le générale sourit, un rictus de vieux renard.

-Exactement, en les bouchant, ils interdisse l’accés aux conciliens et donnent une chance aux six mille archers de bien les cribler de flèches. Tout ceci, si bien sur, ils arrivent un jour à détruire les trois blocs de granit.
-Vous êtes malin mon générale !

Ralim, (car c’est comme ça qu’il s’appelait) prit un autre prion et l’enfonca dans une autre direction :

-Nos trois mille deux cent cinquante magiciens se posteront sur le chemin de ronde, ils avanceront vers les créneaux pour attaquer et disparaitront une fois finit. De cette façon, les sorciers ennemi ne pourront avoir le temps de répliquer. Je veux qu’ils lancent beaucoup de sort unis. Et qu’ils fassent attention à ne pas gaspiller inutilement leurs pierres d’énergie. Un des leurs restera constamment en contact avec moi et c’est lui qui transmettra les ordres à touts nos effectifs et divisions militaire, chaque parole sera directement transmise à ma personne. Me suis-je bien fait comprendre ?
-Parfaitement, Générale Ralim !

L’homme à la lance dorée pris alors plusieurs pion et les plaça lentement dans différents endroits.

-Je veux que les catapultes se postent derriére les remparts et que leurs angles soit préparé par des éclaireurs posté dans les tours. Ils tireront le plus vite possible et je veux que les postes le plus simple soient entretenue par de simples civile, comme tirer des cordes ou abaisser un levier. Leurs premières salves seront avec des rochers simple pour que cela ne se voit pas dans la nuit. Dans les volée suivante, des tonneau d’huile enflammé accompagné de petit rocher de trois kilos chacun, le tout imprégnée d’acide seront projeté. Je veux que la villes sois piégé, des tonneaux d'essence qui explosent, des pierres qui roulent dans les rues, les pierres qui tombent du ciel ! L'enfer se déchainera sur nos ennemi et aucune pitié ne sera accordé !! ME SUIS-JE BIEN FAIT COMPRENDRE !!!!

Il prit sa lance et l'enfonça dans le sol, une gerbe d'étincelle illumina la pièce et des craquelures zébrèrent le sol. C'était de cette façon qu'ils marquait ses ordres. Et le messager ne comptait pas déformer ses paroles. Il acquisca et se prépara à sortir, son bloc note noircit par une écriture apeuré accroché à son cou. C'est là que la porte s'ouvrit d'un coup. Un émissaire suant se présenta devant la porte.

-Générale Ralim ! Une troupe de quinze mille homme s'est détaché de l'armée concilienne, elle avance vers la ville, à trois cent mètre ! Doit-on active le piège ? Doit-on l'activer ??

Un sourire s'épanouit sur les lèvres de Ralim. Avec un regard à faire frémir, il dit :

-Oui...Oui...Libérez la flamme, libérez la mort pour qu'elle les fauches à jamais !!!!
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Dayazell


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Dayazell
Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Sam 8 Nov 2008 - 21:16


Une cloche fit vriller l'air de sa mélopée soudaine. Les cris des habitants retentit et une soudaine agitation agita la ville. Une voie hurla dans la nuit: "L'ennemi avance ! Protégez vos vie ! Protégez vos vie contre le courroux de la mort obscure ! N'ayez pas peur !" Des régiments de soldats parcouraient les rues, passant en filiale dans les ruelles étroite et se disposant en formations serré sur la place principale. Sur les toits de la ville, une demi douzaines de milliers d'archers sautaient entre les toits, construisant une barricade ici, criant les meilleurs angles par là. Le murailles tremblaient sous le passage des nombreux hommes, le bruit incessant des levier que l'on rabaisse des catapulte emplit l'air d'un battement intense. Quelques vingt mille nouvelle recrues attendaient derriére les remparts, certains étaient de bouchers, portant encore leur tablier taché de sang. Portant de grand coutelas et des haches si grandes qu'ils pourraient couper un bœuf. D'autres étaient de simples voyageurs tenant de longues épée rouillé et un sombrero dans leurs main. C'était parfois de simples civiles, tenant l'épée inutilisé qui trônait dans les placard de touts les habitants. Ils n'étaient pas pourtant de médiocres combattants, juste inexpérimenté. La ville allait se défendre, et elle utiliserait touts les moyens pour y parvenir. En l'occurrence, le plan que le Nomins avait acheminé était prêt, il ne manquait plus que l'ordre, toujours ce mot qui dépendait de la vie de dizaines de milliers d'hommes : "FEUUUUUUUUUUUU !!!"
Les hommes retinrent leurs souffle.
Tout sembla s'arrêter.
Un dernier froid fit frissonner le Nomins.
Quatre magiciens lancèrent un "brisingr" à différent endroits de la plaine, de façon bien répartit pour diminuer le temps de propagation des flammes. La flamme enflamma le gazon comme de l'essence renversé, le monde entier sembla s'embraser. Les conciliens allaient voir leurs pied huilé bruler sans rien pouvoir y faire, il périraient sous des flammes de deux mètres, ravagé par un feu destructeur et assaillit de tout part par les tentacules de l'enfer. Les chevaux s'effondreront, incapable de continuer la robe en feu. Les arcs se consumeront et les épée rougiront. Ils étaient tout simplement finit. Mais les Nominsiens étaient cruelle, et ne s'étaient pas arrêter là. A trente centimètre de terre sous les pieds des conciliens, était dissimulé une trentaine de tonneau d'essence. Ils étaient imprégné d'alcool et devaient s'enflammer à la moindre flammèche...Sauf qu'il y avait carrément un torrent de flammes et ils explosèrent rapidement. Sous les quinze mille hommes en feu. Trente explosions retentirent sur différent endroits, projetant des âmes au firmament et perçant des corps comme de jouets d'enfant. des cailloux volèrent en éclat et la terre sembla s'effondrer. Un énorme panache de poussière s'éleva et masqua l'ennemi de particules marron. Tout n'était que flamme et terre, tout n'était que mort et désolation, tout n'était que cris d'agonie et souffle dernier. Les conciliens étaient aveugle, et ils ne purent voir les deux cents javelot foncer vers eux à plusieurs centaines de kilomètres heure. Chaque javelots pouvait au moins percer trois homme à cet distance, faisant d'énorme dégâts, les scorpions de Teirm allait pulvériser l'armée adverse. Tchouic ! Un sifflement emplit l'air tandis que deux mille flèches tiré par les archers long posté à des tours de plus de quarante métres de haut. Avant même que les projectiles n'atteignent le sol, une deuxième volé fut lancé par les scorpions. Les conciliens seraient percé par des traits fulgurant, anéanti par une vitesse inimaginable. C'est alors que l'air bourdonna d'énergie. C'était les magiciens, et leur attaque était la plus importante. Tel un raz de marrée, des pieux traversèrent le nuage de poussière, c'était comme un groupe d'oiseau qui vous fonçait dessus. Partout on en trouvait, et partout était le danger. des pierre de plus de trois kilos tombaient sur les casques de soldats et des flash aveuglant éclatait sous les yeux des soldats. Dans la panique et la mort, certains conciliens, manipulé par un mage, prenaient leurs épée ou leurs arc et commençaient à tirer sur leurs comparse, obligeant d'autre soldats à les tuer également. Ca devait être la folie. Le sang et le désespoir. Tout ceci sans vraiment savoir ce qui se passait, aveuglé par les particules de terre nombreuse. Les scorpions continuaient leurs massacres, pouvant lancer jusqu'à six flèches par minute.
Il semblait que l'armée sombre était finit. Mais Teirm ne pouvait le savoir réellement que lorsque le nuage se dissiperait. L'évidence était pourtant flagrante. Qui pouvait résister à pareille carnage, un monde remplit de pieux fonçant en tout sens, de javelots pouvant transpercer trois homme, de flèches par millier, d'un feu brulant sous ses pieds et d'explosion incessante, comment pouvoir savoir quand votre ami allait se mettre à tuer, manipulé par un mage, comment prévoir la chute d'un rocher sournois ? Tout cela en étant sous un nuage de fumée ? C'était impossible tout simplement. Et avant même que les quinze mille homme touchent les rempare de la ville, ils auraient subit d'énorme perte, d'énorme pertes...

Dans sa baie, Ralim jubilait devant le merveilleux spectacle qui s'offrait à lui

-Je ne vous laisserais pas Teirm bande d'ingrat...Et vous le savez très bien. Et maintenant, vous en payer le prix, brulant sous les flamme de la vengeance...
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Laïaga

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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] Vide

Laïaga
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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mar 13 Jan 2009 - 18:19


J’observais le monde s’embraser. Le monde devint fou, une pluie de javelots et de flèches tomba dru du sommet des remparts, des roches, des sorts, et les flammes, immenses, brûlantes, les quinze mille hommes qui se lancèrent à l’assaut disparurent dans un avant-goût d’enfer, engloutis par la tourmente surréaliste. Ils semblèrent fondre sous les flammes, se dissiper…
Le maelstrom continua pendant plusieurs minutes, un bombardement de tous les corps d’armée, puis il prit fin, aussi soudainement qu’il s’était déclenché. Les flammes s’éteignirent, le vent dissipa la fumée, les scorpions et les catapultes cessèrent de tirer. Une scène d’apocalypse se dévoila. Des forêts de projectiles plantées dans un sol dévasté, calciné, mort, des cratères, mais de cadavre, nulle trace. Et une présence, qui était partout à la fois, ou plus justement, était le partout en question. Impossible de la définir, mais je pouvais la sentir, c’était un esprit, porté par des notes pures et terriblement tristes, envoutantes et angoissantes. C’était une mélodie qui résonnait dans les esprits, une ode au désespoir, une déferlante de peur primale qui faisait trembler mes hommes. Mes quinze mille hommes, que j’avais dissimulés, envoyant une illusion faite de magie tester le terrain. Quinze mille hommes qui venaient de voir le sort qui aurait dû être le leur, et qui entendaient dans leurs esprits cette aria insensée.
J’en vis certain lâcher leurs armes et fuir, je ne fis rien pour les arrêter, je me contentai de me tourner vers mes hommes et de hausser la voix :

-Soldats du Concile !

Ils me regardèrent, quoi que pas tous ne pouvaient me voir, car je n’avais pas de position surélevée, mais je continuais à entendre des murmures. Certains discutaient même à voix haute sans se soucier plus que ça de moi. Je répétai en criant cette fois :

-SOLDATS DRASOIS ! Mastaï vous regarde, soldats, du haut des cieux, il a le regard braqué sur nous, et tout ce qu’il souhaite, c’est de nous voir vaincre. Soldats ! Regardez les couards fuir ! Pensez-vous qu’on leur accordera la gloire ? Pensez-vous que pour eux il y aura un lendemain ? Regardez maintenant cette ville, la ville de nos ennemis, une ville de vice. Ceux qui y vivent se complaisent dans l’oisiveté, ils se repaissent de tranquillité et de faiblesse. Leurs dirigeants sont des faibles, des impotents, qui minent eux-mêmes leur pouvoir. Soldats du Concile, sommes-nous des faibles ?

Le cri incompréhensible qui me répondit avait valeur de non. Je souris, étendant les bras :

-Non. Nous ne sommes pas des faibles, et nous ne nous soumettrons plus aux désirs des faibles. Nous sommes drasois, nous sommes des tueurs. Ils ne sont que des conscrits, des miliciens, ils ne peuvent rien, malgré leur esbroufe, ils ne peuvent rien face à nous.
Soldats, vous ne connaissez pas la peur, la défaite vous fuit, la mort est votre tendre amie. Soldats, avec moi, vous combattrez, vous marcherez sur les ruines sanglantes et fumantes de Teirm, et nous ferons de cette ville une vile concilienne. Vous m’entendez bien soldats ? Alors en avant. A moi, guerriers, A MOI !

Un ramassis de phraséologie réchauffée qui résonnait encore à leurs oreilles, occultant l’effet pervers de cette mélodie venue de Teirm, et dont je n’arrivais pas à localiser la source. Je ne croyais à rien de ce que je venais de dire, mais si le Nomins nous prenait pour des agneaux, il allait apprendre à ses dépens qu’il avait tort. Moi aussi, je pouvais influencer les esprits. Moi aussi, je pouvais peser de mon poids.
Mes hommes avaient été épargnés. Les autres, le reste de l’armée, en finissait avec le poste avancé qui avait posé tant de problèmes. Ils se mirent en position, il allait falloir avancer, et même si les pertes seraient considérables, il faudrait prendre la ville. Je me tournai vers l’ombre qui venait d’apparaître à côté de moi. Je le reconnaissais, ce forban, et il serait utile ici, grand merci.

-La porte est ouverte, Laïaga, dit-il de sa voix d’outre-tombe qui collait si bien avec son aura meurtrière. Ils ne pourront pas en reconstruire une avant l’attaque, mais attends-toi à voir des sortilèges prendre sa place. Cependant, je pense que je me suis bien débrouillé. Tu aurais dû les voir, à essaye de me tuer, ces insectes.
-Je vois que tu n’as pas changé, répondis-je à Emy Law. Je voudrais te demander quelque chose. Je voudrais que tu te charges des magiciens sur les remparts. Ils sont nombreux, et je vais avoir d’autre chats à fouetter, mais toi, tu es tout préposé à cette tâche, pas vrai ?
-Ouai, pourquoi pas, répondit le sorcier. Ça pourrait être marrant. Mais ça pourrait ne pas l’être, aussi. J’espère qu’ils ne sont pas trop mauvais.
-Ils sont surtout très nombreux, mais tu peux prendre le contrôle de ces…euh…cadavres ambulants, là, qui se baladent dans la ville sous contrôle de mages à nous. Tu ne devrais avoir aucun mal à leur faire dépasser leurs limites.
-Ce soir, ce sera du sang qui débordera des égouts, rétorqua-t-il simplement, avant de disparaître, jouissant de ses esprits qu’il maîtrisait à la perfection. Je mis mes hommes en branle, mais en même temps, je dissociais partiellement mon esprit de mon corps. Les homes suivaient, mais ceux du reste de l’armée supportaient toujours de plein fouet les attaques de ce « partout » insaisissable qui minait leur moral. Dés que nous fûmes en vue, comme attendu, les défenseurs se déchainèrent de nouveau, mais moi, je me laissais porter, mon corps avançait presque mécaniquement, et mon esprit se lança dans la nuit. De toute façon, la majorité des projectiles se perdait loin de leurs vraies cibles. Ce n’était pas leur faute, au demeurant, les servants de baliste comme les archers ne pouvaient pas deviner que ces éléphants de guerre, ces ailes de cavalerie, ces phalanges de piquier n’étaient que poudre aux yeux, illusions nées de ma magie. Et les mages ? Ils s’en rendaient bien compte, mais comment dire lesquels étaient les vrais, lesquels étaient les images ? Je souris doucement. Il était des gens qui auraient pu trancher. Svean aurait pu. Ces mages-là ne pouvaient pas, je les brouillais, si bien qu’ils ne pouvaient même pas traquer mes propres mages, et ils ne pouvaient même pas me repérer, tout ce qu’ils pouvaient savoir, c’était qu’un ou des jeteurs de sorts puissants se trouvaient avec leurs assaillants.

<><><><><>
« Peut-être sur Terre.
Peut-être dans le futur. »
Blame ! tome 1

-Qui es-tu ? Ou plutôt, qu’es-tu ?

Le silence seul me répondit. Il m’était impossible de dire si j’avais réellement réussi à attirer mon adversaire du moment, ou pas. Peut-être parlais-je dans le vide ? L’idée semblait stupide. Je n’étais pas fou ! Mais en même temps, je ne ressentais aucun retour. Puis finalement :

-Et toi, qui es-tu ?

Dans ce vide sans fin, ce plan inconnu, cet endroit qui n’existait pas, cette petite voix d’enfant me fit sourire. Je me rappelai bien vite que c’était une ennemie, qu’un seul de nous ressortirait de cet endroit, et repris mon sérieux. N’empêche, quelle jolie voie…

-Un général du Concile, inconnue, je m’appelle Laïaga Sin’Saïan.
-Laïaga ? Le parjure ? J’ai entendu parler de toi. Un ancien dragonnier, à ce qu’on dit, et un puissant magicien. Mais je ne pensais pas qu’on pouvait faire ce que tu viens de faire. Aucun des magiciens que je côtoie n’a jamais réussi à me localiser si précisément, et encore moins à m’emmener où je ne veux pas aller.
-C’est que tu ne côtoies que des médiocres, répondis-je. Je ne suis pas si doué que ça avec les esprits, c’est peut-être toi qui étais trop confiante, voix évanescente. Peut-être croyais-tu trop que tu étais insaisissable ? Ou peut-être que c’est moi, et que ce n’est pas tellement contre ton gré que tu es « ici » avec moi. J’ai tort ?
-C’est dommage que tu veuilles me tuer, répondit-elle, éludant complètement ma question. Pourtant, j’aimerais bien te voir pour de bon. Tu veux bien faire ça ? Ça ne te coûte rien. Je ne veux pas mourir aveugle.

Je ne répondis pas, me contentant d’imaginer ce monde qui n’existait pas pour elle et moi. Un immense désert de sable qui s’étendait à perte de vue en dunes ocre, parsemé de squelettes grandioses de titans antiques. Nous étions sur un rocher qui affleurait, et il ne faisait pas beau, l’air était lourd et le ciel bas et plombé. Le soleil ne transparaissait pas. Moi, j’étais debout, j’avais mon long, mon vieux manteau, et elle, elle était assise dans une chaise à bascule, ses genoux remmenés contre sa poitrine. Plus une enfant, pas encore une adolescente, je lui donnais de douze à quatorze ans, mais c’était difficile à évaluer, elle me faisait l’effet de ces filles qui semblent plus jeunes qu’elles ne le sont.

-J’ai quinze ans, dit-elle (elle avait sans doute lu dans mes pensées). Je vais bientôt en avoir seize, dans trois mois, si je suis encore en vie. Mais toi, tu es bien plus vieux non ? Un grand guerrier, qui a vu bien des choses, et a oublié tant, c’est triste.
-Très. J’ai plus de huit cent vingt ans aujourd’hui. J’ai commis tant d’atrocités que les énumérer prendrait toute ta vie et tu mourrais de chagrin avant la fin. Je n’ai rien accompli de ma vie, ni enfants, ni parents en vie. J’ai aimé des femmes, mais jamais longtemps. Quand mon heure viendra, si on me fait l’honneur d’une tombe, on pourra marquer dessus « Ici repose Laïaga Sin’Saïan. Il a accompli beaucoup de choses, il a été un sorcier cruel, un Ombre impitoyable, un parjure redouté, il a marqué le monde par le malheur. Au milieu de tout ça se glissent quelques années au service du Blanc. Il a pris beaucoup de vies, mais ne l’a jamais donnée. Le temps de l’homme est révolu. Vient celui de sa légende ; les dieux fassent qu’elle soit plus belle que sa vie. » Bel hommage posthume, non ? En tout cas, moi, c’est ce que je me ferais graver. Je ne vois pas pourquoi tu voulais me connaître, petite.

La jeune fille se passa une main dans ses cheveux de feu et se gratta le crâne, faisant mine de réfléchir, avant de répondre avec un calme accablant :

-Allons, tu sais bien que ce n’est pas vrai, hein ? T’es quelqu’un de gentil, ça se voit, mais t’as choisi le mauvais chemin, les mauvais amis. Regarde autour de toi et vois la destruction ; est-ce ce que tu veux ?

Je jetai un œil sur les alentours. Ce monde était ma création. Je m’assis par terre à côté de la chaise de l’adolescente. Elle put se rendre compte qu’au lieu d’une plaine sans fin, elle se tenait maintenant au sommet d’un à-pic vertigineux qui donnait sur un immense canyon. Les squelettes étaient toujours présents.

-Tu n’es personne pour juger mes amis et mes choix, rétorquai-je posément. Tu m’as vu, ton souhait est exaucé, tu me vois tel qu’est le vrai Laïaga. Alors, qu’est-ce qu’on fout là, dis-moi ?
-Rien, on parle. Il est bizarre, ton monde parfait, parjure, tu sais ?
-Il n’a rien de parfait. C’est juste le coin idéal pour y construire une maison.

Elle partit d’un rire franchement amusé.

-Je crois que je comprends pourquoi tu veux tout détruire, dit-elle.
-Je ne veux pas tout détruire. Je vais désigner un vainqueur pour une lutte ancestrale, petite. D’ailleurs…
-Athéna, me dit-elle sans me laisser finir.
-Ouai. Bon. Sois gentille et meurs, ça facilitera la tâche de tout le monde.

Elle me regarda avec un sourire taquin tandis que je me levais et tirai un sabre de mon baudrier. J’avais récupéré ces sabres nains, un rouge, un bleu, le feu de la vie et le froid de la mort, cette dualité puérile que je me plaisais à afficher, comme si tout était si net. Mais ils m’avaient bien servi quand même. Ils étaient les meilleures armes que je n’aie jamais eues.

-Tu n’es pas le genre d’hommes à abattre une enfant, dit Athéna, toujours de sa même voix douce.

Pourtant, elle se trompait, et l’acier chanta. La chaise vola en éclats, des échardes jaillissant en tous sens. Elle avait disparu, et je me rendis compte qu’effectivement, je ne contrôlais pas tout ici. Elle était en ces lieux, au moins autant par sa volonté que par la mienne.

-Peut-être que tu me confonds avec un autre, Athéna ! jetai-je tout en cherchant sa trace dans ce monde d’esprit.

Je la trouvai, et frappai, avec toute la force intangible de ma magie, mais je ne touchai que le vide.

-La fuite n’est pas une option, repris-je dans un murmure que le vent portait. Dans ce monde où le temps n’a pas court, tu sais bien que je finirai par t’attraper. Tu n’as pas le droit à l’erreur, pourtant, l’erreur viendra forcément.

Ici, elle n’était plus partout, dans un lieu dont elle n’était pas la maîtresse, et si elle faisait un faux-pas, je ne la raterais pas.

-Tu as raison, j’ai dû te prendre pour quelqu’un d’autre, me répondit-elle finalement. Quelqu’un qui n’aurait pas attaqué une nation en paix, et n’aurait pas voulu abattre une petite fille. Mais tout le monde peut se tromper, non ? NON ?!

Pour la première fois, je sentis la colère pointer dans sa voix, et elle était accompagnée de peur. C’était bien, elle faisait mon jeu, si elle s’emportait…L’attaque ne vint pas de partout, elle était très localisée, elle prit la forme d’un roc qui se souleva du sol pour fuser vers mon crâne. Je l’évitai sans peine, et mon esprit, déjà, venait percuter le point d’origine du sort. C’était trop localisé, mais encore une fois, je ne rencontrai que du vide. Cependant, elle n’avait pas l’expérience du combat.

-Oui. Mais des fois, ça peut être fatal.

Elle apparut « physiquement » dans mon dos, un couteau dans la main, et essaya de me le planter entre les omoplates. Je me retournai brusquement, alors qu’elle était certaine de m’avoir surpris, et déviai la lame d’un coup sur son poignet, avant de riposter d’un coup de poing. Je ne la touchai pas, pourtant mon esprit fit mouche, et elle roula au sol, ses habits se salissant de la poussière ocre du désert.

-Ma foi, on dirait que je n’ai pas une chance. C’est dommage. Tu es un être cruel, en fin de compte, même si tu as été bon auparavant. Tu sais qu’on chante des chansons sur toi ? Des bardes racontent tes histoires, ce ne sont que des contes, sans réalité, pour la plupart. Mais dis-moi, ça fait quoi d’être une légende ?

Elle se releva et s’épousseta.

-Tu as déjà partagé le quotidien de tout le monde, Laïaga Sin’Saïan ?

Sa voix n’avait plus rien de posé. Elle parlait avec colère et une certaine froideur.

-Non, bien sûr que non. Tu es un maître dragonnier, tu as été un Ombre, avant cela, tu étais forcément un sorcier, c’est ce que tu as dit, non ? As-tu déjà connu la faiblesse ?
-Tu penses bien…

Mon sabre toujours en main, je m’approchai d’elle. Mon regard était dénué d’émotions. Si je la frappais ici, elle mourrait pour de bon, je ne prenais aucun plaisir à ça, mais ça devait être fait.
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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] Vide

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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mar 13 Jan 2009 - 18:19


-Non, tu mens. Tu as toujours été puissant. J’ai grandi sans pouvoir marcher, sans même pouvoir vivre seule, il fallait toujours que quelqu’un soit avec moi, pour que je ne me fasse pas mal. Et tu sais quoi ? C’est ce genre de choses qui fait aimer la vie. Pas toute ta magie, parjure, elle ne sert à rien.
-Tu marches plutôt bien, pour quelqu’un qui est incapable de survivre seule. Et tu es plutôt dangereuse. Ne va pas me dire que quelqu’un capable de ce que tu as réalisé est faible et impuissant, ce serait me prendre pour un idiot.
-C’est récent, répondit-elle d’une petite voix. C’est depuis que j’ai rencontré monsieur Soprany. Depuis que je peux me fondre dans la musique, alors, je peux prendre l’énergie des gens. Je leur donne de la joie ou de la tristesse, de la peur ou du courage, et je peux prendre de l’énergie, leur énergie à tous, et vivre normalement.
-Comme un vampire, en gros ?
-En plus beau. Tu entends la musique ? J’ai toujours voulu mourir en chanson…

Elle me sourit alors que je portais mon coup de taille. Cette fois, elle n’essaya pas d’éviter. Je la voyais déjà le buste ouvert quand je me rendis compte qu’elle était deux pas trop loin. Je haussai un sourcil. C’était impossible, comme si on m’avait déplacé sans que je m’en rende compte. Et puis en fait oui, j’entendais la musique. Un air entrainant, qui donnait envie de danser, et surtout, qui arrachait par pans entiers mon monde, celui qui n’existait pas. Je jurai intérieurement tout en essayant de donner un nouveau coup de sabre dans la jeune femme, mais elle disparut à son tour, et puis moi aussi. Ce plan que j’avais créé n’était plus, quelqu’un avait sauvé ma proie, et je pensais savoir qui c’était. Il n’y avait pas trente six millions d’orgues dans cette ville…

<><><><><>
« L’heure de la faux a sonné »


-Tenez vos positions, tenez vos putains de positions ! Soldats, formez un cercle. OU SONT CES ENCULES DE MAGES !

Ganymède s’époumonait vainement. La créature difforme décapita à moitié l’homme qui était entrain d’essayer de la tuer, puis bondit sur les épéistes qui tentaient de former un cercle défensif maladroit. Elle éventra un premier avec une épée nominsienne, puis continua son carnage. Le capitaine se jeta sur elle, para un estoc dévastateur, et réussit à lui trancher le bras. Il tomba au sol avec l’arme, mais la créature ne sembla pas s’en préoccuper. Elle ne saignait même pas. Un homme lui enfonça une épée dans le dos, puis remonta le long de la colonne vertébrale de l’entité, alors que cette dernière faisait mine de se retourner, mais elle finit quand même par cesser de bouger et par s’effondrer au sol.

-Qu’est-ce que c’est que ça ?!
-Un…un zombie, mon capitaine, un foutu mort-vivant.
-Dites pas de connerie, Sanchez . Quelqu’un a une véritable explication ?

Tout en parlant, le capitaine se baissa. Ce n’était pas la première de ces bestioles qu’ils croisaient, mais ils n’avaient pas eu le temps de se pencher plus avant sur le problème jusque là. Ils en avaient vus trois, et le premier avait abattu le tiers de ses hommes à lui seul avant qu’ils ne se ressaisissent.
La créature était humanoïde, mais ses chaires étaient putréfiées, son corps était clairement mort depuis longtemps. Il portait des lambeaux de vêtements et une cotte de maille qui avait mieux supporté le passage du temps.

-Bon, c’est p’t-être un zombi, convint-il. Il faut qu’on trouve un magicien pour lui expliquer la situation. Section ! En avant !

Les épéistes se mirent en marche, mais ils n’allèrent pas loin, dans les rues de la ville désertées. Silencieuse comme le néant, une ombre se faufila jusqu’à eux et chargea sans crier gare, dans un silence parfait qui fut vite troublé par le cri d’un mourant. Le capitaine se retourna, distribuant ses ordres tandis que ses hommes formaient un cercle défensif, tentant de déchiqueter la colonne vertébrale du mort-vivant. Une première lame vint s’enfoncer dans le torse de l’être immonde alors qu’il avait déjà abattu trois soldats, quand une seconde ombre bondit d’un toit et atterrit au milieu des guerriers. Il y eut des cris et des effusions pourpres, et de nouvelles ombres bondissaient et tuaient encore plus, mais dans l’ensemble, pour une bataille, ce fut silencieux en court. En quelques minutes, il n’y avait plus de vivants. Trois cadavres des zombies du Concile gisaient au sol, et onze autres reprenaient leur marche, semblait-il, sans but.
Mais les mages des remparts ne restèrent pas bien longtemps dans l’ignorance. Ils eurent tôt fait de rencontrer les êtres ranimés, mécanisés et putréfiés.

-Lycan, Faës, Grim, c’est quoi cette merde ?!

Ils avaient tous vus des zeppelins tomber au sol, ou de simples formes sombres indiscernables de loin, mais qui avaient fait un raffut de tous les diables, mais aucun n’aurait été capable d’imaginer les horreurs qu’ils recelaient.

-Aucune idée, répondirent les trois commandants des mages postés sur les remparts. Ça sort de nulle part, on a jamais vu ça.

Gorgon eut un sourire torve. C’était bien là une idée de conciliens. Il n’y avait que ces mécréants pour imaginer des trucs comme ça ! Il referma les doigts de sa main droite comme une serre, prononçant les mots de pouvoir. Ils pouvaient bien emmener autant de zombies qu’ils le voulaient, il les crèverait tous, bon sang !
Le poing d’air jaillit de sa main et cisailla proprement le zombi le plus proche de lui. Des débris de métal volèrent en tous sens alors que son bras, formé à l’aide de bouts de ferraille articulés entre eux explosait, comme son torse qui laissait voir ses côtes par endroits. Le mage sourit. Ils n’étaient pas aussi dangereux qu’ils n’étaient effrayants.
Il dut réviser ses conclusions quand le tronc privé de sa partie inférieure se mit à ramper vers lui. En plus, d’autres de ces êtres contre-nature grimpaient sur le chemin de ronde. Déjà à l’intérieur de la ville, ils ne rencontraient guère de résistance tant qu’ils restaient dans les rues. Le mage cracha et envoya un second poing d’air qui déchiqueta cette fois le mort-vivant au-dessous du coup. Il tira sa lance courte, se préparant au combat, et sentit que la panique commençait à gagner les rangs de ses camarades.

-Première compagnie ! cria-t-il, occupez-vous de ces sales bêtes. Démembrez-les, hachez-les, laminez-les je m’en bats les couilles. Les autres, personne ne vous a autorisés à oublier l’armée qui avance vers nous.
-Commandant ! On ne peut rien faire, on ne sait même pas où ils sont au milieu de ces images.

Gorgon eut une grimace. Soudain, il eut une vision qui le mit en rage. D’un « brisingr » hargneux, il immola plusieurs de ses hommes qui tentaient de s’enfuir des remparts pris d’assaut.

-La ferme, soldat ! rugit-il. Ne leur laissez pas un instant de répit ! Ceux qui désobéiront seront exécutés.

Il se lança avec l’élite de ses mages contre les créatures. Elles étaient trop nombreuses…Et ce mage avec les assaillants…Quel genre d’homme était donc capable de créer de tels illusions et en même temps de les aveugler totalement ?! Quel foutu fils de pute avait recours à ce genre de tactiques ?
Plus il pensait, et plus il enrageait, et plus il tranchait les zombies qui déferlaient, qui semblaient innombrables, couverts de sang, certains tenaient leurs propres organes dans une main et une arme improvisée dans l’autre, parfois, un râteau, une bêche ou une faux.
Il vit certains de ses mages et des archers et des guerriers postés sur les remparts rester pétrifiés tandis que la mort fondait sur eux et les emportait, d’autres se mettre à fuir en hurlant, le visage déformé de terreur. Lui ne fit qu’entrer dans une rage telle qu’on pouvait aisément le qualifier de berserker. Sa lance trancha le cou d’un zombi, puis sa magie vint l’achever. Les flammes jaillissaient de ses mains, l’air en pulsait en lames invisibles, et pourtant, il finit par tomber, encerclé par plus d’ennemis qu’il ne pouvait en contenir, et il fut transpercé, roué de coups, égorgé.
« L’heure de la faux a sonné, » se dit-il en son for intérieur.
La panique se répandait sur les remparts. Il y eut d’abord un mouvement de recul, mais les mages étaient des soldats entrainés, et pour beaucoup, ils n’avaient pas de famille proche à cause des exigences de leur ordre qui s’accordaient mal avec la vie de couple. De fait, nombre n’avaient rien de plus à perdre que des amis qui se tenaient eux aussi sur les remparts, et ce fait les aida sans doute à conserver leur cohérence. Le combat s’engagea entre des mages et une minorité de piquiers et d’épéistes contre la horde de déjà-morts.
Dans la plaine, l’armée eut droit à un répit, et les illusions, lentement, se dissipèrent.

<><><><><>
« On n’arrête pas la grande horloge »


Ralim pourfendit un dernier guerrier mort. Celui-là n’avait plus qu’un seul bras qui tenait une barre de fer rouillé, la moitié de son crâne était défoncée et suppurait d’une matière grisâtre teintée de rouge rosé, sans doute mélange de cervelle broyée, de sang et d’os laminé. En tendant le bras, on pouvait toucher sa colonne vertébrale ébréchée à travers son torse.
Il régnait une puanteur infecte au pied de la grande tour d’ivoire qui servait de quartier général à l’ancien Marche-Mort de Teirm. Les réformes récentes l’avaient déchu de son poste de chef suprême des forces armées locales, mais il gardait une place importante dans la hiérarchie, et surtout, sa voix était écoutée part tous. Mais cette nuit-là, il avait bien cru qu’il allait mourir. Les rues étaient emplies des hurlements des blessés et d’une population terrorisée. Des gens pleuraient et imploraient les dieux. Il sentit les larmes lui monter aux yeux en voyant la scène de carnage. Il avait tout juste voulu quitter son repaire pour se rendre sur les remparts et superviser les mages, et il avait vu ces goules qui remontaient l’avenue, défonçant les portes des maisons, éviscérant, découpant gratuitement. Alors ses homes avaient combattu, et lui aussi, bien sûr. De bons guerriers, les anciens danse-lames et danse-flammes de l’Empire, les unités d’élite toutes armes à pied confondues. Ils étaient cinq à être encore debout, mais ils avaient tué une trentaine de ces zombies. Il y avait eu une perte pour chaque mort-vivant. C’était un chiffre record…
Dans la nuit, des claquements déchirèrent le silence relatif qui avait succédé au bruit de l’acier qui rencontre l’acier. C’était quelqu’un qui tapait dans ses mains. Ralim sursauta en voyant quelqu’un sortir de l’ombre d’un porche. L’instant d’après, l’inconnu avait cinq lames pointées vers lui. Il ne s’arrêta pas pour autant d’applaudir. Ralim se rendit compte avec effroi qu’il était incapable de sentir la présence de cet homme – ou de cette femme, pour ce qu’il en savait – et qu’il aurait aussi bien pu tous les tuer sans qu’ils ne le voient venir.

-Qui es-tu, vagabond ? La ville est en guerre, rentre chez toi, dit-il d’un ton qui se voulait confiant.

De fait, il était dur de ne pas s’en être rendu compte, tant les bruits de la bataille servaient de toile de fond. Des quartiers entiers étaient la proie des flammes crachées par les dirigeables, le port était un champ de débris tandis qu’une partie de l’artillerie continuait de lutter contre une flotte supérieure en nombre.

-Désolé, Marche-Mort, je suis venu prendre cette ville.
-Pardon ?
-Tu as bien entendu. Je ne souhaite pourtant pas me battre, aussi je te demande de lâcher les armes. Cette bataille est perdue d’avance, tu n’as rien à gagner à tomber avec Teirm.
-Va te faire foutre, crevard de Concilien ! cracha un des hommes avant d’attaquer, portant un estoc parfait, rapide et précis.

Les hommes ne perdirent pas de temps à le suivre. Seul Ralim resta en arrière, incapable de bouger, perturbé par les propos de son adversaire.
Le combat ne dura pas. L’homme enveloppé dans une cape noire à capuche tira une épée à la lame de cette même couleur, trop vite pour que ses assaillants ne puissent vraiment le réaliser. Il para le premier coup, esquiva en passant entre deux guerriers, taillant à droit et décochant un coup de poing à gauche. Un premier soldat s’effondra la gorge ouverte, l’autre décolla, le crâne défoncé par la force inhumaine de l’inconnu. Il se retourna, enfonçant sa lame dans le torse du troisième soldat, perforant un poumon. Une boule de feu partit de la main du troisième. Une sphère d’énergie vide jaillit de celle de l’homme en noir, absorba la boule de feu et la vie du lanceur qui tomba au sol. La sphère vide se dissipa et revint à son lanceur. Le premier homme, celui au crâne fracassé, toucha le sol.

-Qui es-tu, bon sang ! jeta Ralim.
-Tu as une famille, général, une femme, et deux enfants, et ta mère à charge, pas vrai ?

Ralim pâlit, prenant ça comme une menace, mais la voix qui émanait de la cape sombre était étrangement douce.

-Ne meurs pas pour rien. Emmène-les loin d’ici. Urû’Baen est encore sûre, ou Dras Leona, on y vit bien, quoi que tu penses de la Guilde et du Concile.
-La ferme, connard, comment me connais-tu ? Qui ES-TU ?!

Tout en criant, le Marche-Mort se lança sur son adversaire. L’homme en noir dévia la lame de la lance de son adversaire du plat de la main et para le coup d’épée que Ralim portait de l’autre main. Le jet d’eau sous pression que lança le Marche-Mort rencontra une protection invisible et ne fit qu’éclabousser les murs, arrachant des bouts de pavé ou de chaux ça et là.
Ralim resta béat.
L’homme en noir retira sa capuche, dévoilant une chevelure noire et crasseuse en bataille, et des yeux verts comme l’espoir dans un visage taillé à la serpe.

-Monseigneur ?

Il ne savait plus que faire, face à son ancien empereur, qui restait là sans rien dire.

-Hé merde…Pourquoi vous battez-vous avec ces lâches, sire ?

Laïaga haussa les épaules.

-Il faut bien qu’un camp gagne, Honoré, répondit-il. Quand j’ai accédé à la gouvernance de l’Empire, il n’était pas déjà pas au mieux de sa forme. Quand je l’ai quittée, ça n’allait pas mieux, au contraire. J’ai été un mauvais empereur, j’en conviens, mais l’Empire en lui-même a fait son temps.
-Vous vous trompez ! Il y a des hommes de bien dans l’Empire. On aurait pu bâtir quelque chose de grand. S’il n’y avait pas eu la Guilde, on…
-Mais il y a la Guilde ! le coupa le dragonnier. L’histoire d’un empire, elle se fait en trois temps, Honoré. Le temps des conquérants, le temps des bâtisseurs, et le temps des fainéants. L’empire était à l’hiver de sa vie, les chefs d’avant Illécamie avaient trop dilapidé sa puissance pour que nous puissions faire quelque chose. Et regarde maintenant : il a disparu. Le Nomins devrait être plus puissant, as-tu l’impression qu’il l’est ? As-tu le sentiment d’appartenir à un groupe faut pour durer ?
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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] Vide

Laïaga
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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mar 13 Jan 2009 - 18:19


Le March-Mort ne répondit pas. Le silence s’installa pendant quelques secondes, puis Laïaga reprit :

-Je ne te demande pas de me comprendre, mon vieux, je sais que tu es attaché à tes idéaux, comme je l’étais avant. Il faut des idéaux pour vivre. Ne les abandonne jamais. Mais en temps que guerrier, tu peux bien comprendre que Teirm est finie, n’est-ce pas ? On n’arrête pas la grande horloge, Honoré Ralim…

Honoré Ralim hocha la tête lentement, avec circonspection. Oui, il comprenait, mais il répugnait à l’avouer. Parce qu’il était un guerrier d’exception, un mage de guerre parmi les meilleurs de son temps, dragonniers exceptés, il détestait s’avouer vaincu. Mais n’importe quel aveugle verrait la situation désespérée. Pourtant, Ralim devait être de ces hommes qui aiment à renverser les probabilités…

-Je le vois bien, monseigneur, mais je reste quand même. Ma femme pensera comme moi : c’est notre foyer. Nous ne pouvons l’abandonner à l’aire de malheur que nous promet la Guilde, comprenez-vous ?
-Ne sois pas idiot. Les portes seront ouvertes pour toi et les tiens, pars tant que tu le peux ! Vas donc demander aux drasois si nous leur avons apporté le malheur.
-« Nous »…
-Hein ?
-Vous dites « nous », alors, je suppose qu’il est trop tard pour vous remmener dans le droit chemin. Je n’ai donc d’autre choix que de vous abattre.

Dans la nuit, il se fendit d’un sourire, puis partit d’un fou rire incontrôlable. Laïaga sourit lui aussi. Imbécile de Ralim. Vraiment, l’Empire avait réuni de trop bons hommes. Trop bons pour leur propre bien…
Ralim riait toujours quand il passa à l’attaque. Un estoc de l’épée, puis un coup de lance, de taille cette fois. Laïaga para l’épée et se pencha en arrière, le fer de la lance passant au-dessus de son visage. Il riposta d’une série d’estocs redoutables, et plusieurs entaillèrent le bras ou la joue du March-Mort qui s’exténuait pour ne pas mourir. Il lança de nouveau un sort, tentant cette fois de condenser l’eau de l’air autour du visage de son ancien chef, mais encore une fois, il fut contré sans effort. Il se battait contre un homme qui avait la force des dragons en lui. Il réussit cependant à se dégager de la série d’attaque et frappa de nouveau, abandonnant l’idée de la magie. Sa lance et son épée foncèrent en même temps pour prendre le dragonnier en ciseau, mais Ralim ne rencontra que le vide : Laïaga sauta au-dessus des lames et décocha de sa main libre un kunai. Le Marche-Mort tenta de se décaler, mais le projectile lui ouvrit profondément le crâne, lui crevant un œil au passage, et il tituba vers l’arrière en poussant un râle, du sang lui couvrant la moitié du visage.

-Il est toujours temps de quitter cette ville, Honoré. Tu ne gagneras pas…

Ralim ne répondit pas, poussa un cri de guerre et se projeta avec ce qu’il lui restait de forces sur Laïaga. Mais c’était une attaque désespérée, le dragonnier le para sans peine et d’un geste sec éventra son ancien subordonné avant de lui enfoncer sa lame dans le torse. Pourtant, un étonnement sans bornes se peignit sur son visage, et un rictus à la limite de la folie déforma celui, ensanglanté, du Marche-Mort.

-Vous pêchez par excès de confiance, Laïaga, souffla-t-il ; sa voix n’était plus qu’un mince filet d’ondes sonores, à peine audibles. Pas de magie face à moi, et convaincu de m’avoir à votre merci, vous…baissez…votre…
-…garde, compléta le dragonnier d’une voix sourde, tout en se reculant du cadavre encore chaud de Ralim.

Ce dernier tomba au sol, tandis qu’une dague restait enfoncée dans le ventre de Laïaga Sin’Saïan. Le maître dragonnier se maudit pour son imprudence, à trop se croire invincible, il avait lui-même ouvert une faille dans ses défenses, et Ralim, en maître d’armes digne de ce nom, l’avait exploitée au meilleur moment : quand il était certain que c’était fini.
Il tira la garde de la dague, poussant un hurlement étouffé qui emplit la rue, et se concentra, de la sueur perlant sur son visage, mais la plaie se referma sans un bruit. Il n’y parut bientôt plus, excepté la déchirure du tissu noir.
Il jura mais un peu tard, tout en ramassant et essuyant sa lame noire, qu’on ne l’y reprendrait plus. De fait, ils furent nombreux, les généraux du Nomins, à mourir sans même voir le mage approcher.

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« Le vent divin l’a emporté »


Un tremblement fabuleux ébranla les jambes comme les âmes même des plus braves. Ça n’avait rien d’un séisme, c’était syncopé, régulier, et durable, et fichtrement terrorisant. Les hommes rassemblés dans la grand’rue de Teirm sentirent tout leur courage vaciller. Les prisonniers qui avaient accepté de risquer leur vie pour abolir leur peine se demandèrent s’ils n’avaient pas eu tort de signer ce contrat magique. Il était pourtant trop tard, et l’Ancien Langage les forçait à tenir leurs positions.
Mais quand tous virent la monstruosité déboucher au milieu de la rue, emportant dans un vacarme indicible tout un bâtiment, et piétinant une dizaine d’hommes, le tout baignant dans un barrissement apocalyptique qui fit trembler les vitres, alors les hommes se demandèrent si l’Ancien Langage était réellement si absolu. Le pachyderme voyait ses restes de peau renforcés de plaques de blindage, ses membres aidés par des vérins, et derrière lui trainaient des viscères bruns qui répandaient une odeur écœurante. Ils furent nombreux à ne pas pouvoir retenir leur déjeuner et vomir dans leurs casques ou sur le sol. Les fils barbelés accrochés aux pâtes écorchées de l’éléphant gigantesque happèrent plusieurs soldats malchanceux, leur crevant les yeux, les saignant à blanc dans d’horribles gris, tandis que les défenses de la bête valsaient de droite et de gauches, et que les lames qui y étaient accrochées par des lanières de cuir dansaient une gigue macabre. La trompe recouverte de plaques de bronze projeta contre un mur trois soldats. Les pattes immenses piétinèrent des hommes. Il y eut un mouvement de panique caractérisé là où était jaillie l’apparition, mais les archers avaient beau hérisser de flèches la créature putride, elle ne semblait pas s’en soucier, elle continuait à dispenser la mort à tour de bras.
Il fallait des mages pour lutter contre cette bête, mais ils étaient occupés sur les remparts, et même s’ils semblaient destinés à vaincre les hordes mort-vivantes, ils étaient sérieusement diminués.

-Colonel Nibel, qu’est-ce qu’on fait ?

La question la plus élémentaire. Celui qui la posait était un jeune soldat qui n’avait pas la trentaine, avec des yeux bleus comme le ciel et une carrure de taureau. Dans cet océan de panique, il devait être le seul être à pouvoir rester stoïque. Il ne s’en cachait pas, appuyé sur son espadon, Arngrim attendait paisiblement les ordres.

-Quatrième compagnie, cinquième compagnie, allez prêter main forte aux mages, tout de suite ! hurla le colonel à une estafette qui eut tôt fait de relayer les ordres. Escadron Delah, escadron Delnoch, escadron Skeln, tailladez cet éléphant jusqu’à ce qu’il rampe au sol. Arngrim, prends un peloton avec toi et…

Et rien que le néant qu’apporte une façade de maison qui vous aplatit au sol. Après la façade vint la baleine. La baleine ? Oui, elle-même, impressionnant animal de trente mètres de long et de neuf de haut qui dévastait tout sur son irrésistible passage. Sur son dos se dressait la nacelle de fonte d’où émanait ce rire qui avait tout de celui d’un fou hystérique.
Ils furent nombreux encore à être déchiquetés par les hallebardes fichées dans les flancs de la bête. Le vacarme devenait presque douloureux en soi, entre les barrissements du pachyderme, le fracas des bâtiments détruits, les cris de douleur, les hurlements des officiers pour maintenir l’ordre, et le moteur que l’on entendait entre les flancs de l’animal.

-Vous allez tous brûlerbrûlerbrûler !

Le fou au boutefeu rugissait et exultait, semant la peur dans les rangs presque aussi efficacement que le monstre qu’il chevauchait. Quant aux malheureux qui s’approchaient trop près de l’animal sans pour autant se faire hacher menu par les hallebardes, ils goutaient à la sarisse de Gmourf. Les deux bandits avaient rejoint le Concile pour le meilleur et pour le pire.
« Pour l’instant, c’est pour le meilleur » se dit Garin le fol, ses poils roussis par la chaleur et ses lunettes cabossées recouvertes de suie et de poussière.

-Toute la ville va brûûûûler ! Le monde entier sombrera dans les flammes infernales ! J’vais tous vous cramer, morpions, asticots, bande d’excréments sur pattes !

Et pour cramer, il cramer, et Gmourf tranchait, de la bave dégoulinant du goupillon lui servant de casque. La défense eut beau s’organiser, elle se révéla incapable de lutter efficacement contre les créatures d’outre-tombe. Il fallut détourner des balistes initialement prévues pour défendre les portes au cas où les assaillants arriveraient à entrer. Mais même les lourds piques n’arrêtaient pas les créatures. Il en fallut une demi-douzaine pour faire chuter le pachyderme, et ce dernier se releva. Encore trois projectiles le « tuèrent », brisant sa colonne vertébrale, explosant son crâne et annihilant le moteur qui l’animait. Dans un dernier barrissement à faire trembler les murs, il tomba pour cesser de bouger, mais ça devait bien arriver.
Il avait rempli son office. Dans les caniveaux de chaque côté de la grand’route, du sang s’écoulait vers les égouts de la ville. Il formait un ruisselet sombre. Dans l’ombre des grands blocs de granit renforçant la porte fantoche, un homme au regard meurtrier souriait avec un air malsain. Accroupi, il avait un long sabre noir posé sur les jambes. Il se redressa, et forma brièvement un cercle entre son pouce et son indexe gauche. L’instant d’après, un géant de quatre mètres armé d’un marteau de guerre, dont la peau semblait de pierre, se tenait derrière lui, semblant sorti de nulle part.

-Hé ! cria une voix. Qu’est-ce que c’est que ça !

Les magiciens sur les remparts, qui avaient réussi à endiguer les morts-vivants, se retournèrent vers les portes. Une partie d’entre eux prit la direction de l’allée principale pour aider à abattre la baleine surnaturelle, et l’autre se concentra sur Emy Law. Les nerfs à vif, ils n’avaient ni le cœur ni l’esprit à la modération, et en l’occurrence, c’était sans doute tant mieux pour eux.
Le sorcier ténébreux pesta. Mais le géant ne prêta guère d’attention aux jeteurs de sorts. Il leva son arme et frappa de toutes ses forces sur le premier bloc de granit tandis que des sortilèges venaient s’écraser sur sa cuirasse. Des éclats de granit gros comme le poing voltigèrent, et Emy Law, il avait bougé. Quasiment invisible dans la nuit, il se rapprocha des magiciens et invoqua de nouveau. Des héros des temps jadis, des créatures de légende, certains êtres que l’on n’avait jamais vus nulle part, mais on ne peut lutter seul contre tant de mages, et ses créatures finirent par se faire détruire. Les mages s’assemblèrent pour lancer un sortilège sur le géant au marteau. Il s’agissait de l’écraser sous des tonnes de roche, et ce fut rondement mené. Deux des six immenses blocs de granit avaient cependant succombé, et encore une trentaine de mages. Ils voyaient leurs rangs dangereusement éclaircis sans jamais arriver à saisir exactement qui les attaquait ainsi. Un sorcier capable d’invoquer autant d’esprits dans un même temps ? Un mage susceptible de générer des illusions qui emplissaient tout leur champ de vision ? Un assassin qui abattait tous leurs généraux sans qu’aucun ne le voie venir ? Bon, mais quel genre de soldats le Concile avait-il bien pu recruter ? Honoré Ralim, le Marche-Mort de la ville, un des mages les plus puissants de la ville, sinon le plus puissant, avait été retrouvé mort entouré de quatre de ces hommes les plus doués, dont trois étaient des magiciens eux-mêmes redoutables. Et ce n’était pas un mort-vivant qui avait fait cela, les blessures témoignaient de l’œuvre d’un épéiste expérimenté.

-Arngrim ?

Le plus haut gradé des mages de guerre attendit que son soldat se retourne.

-Chef ?
-Trouvez ce sorcier et tuez-là, Arngrim.

Le guerrier hocha la tête et s’en fut dans les ombres de la nuit qui ne semblait jamais devoir prendre fin. Il était un bretteur d’excellence, et avait déjà participé à des missions d’assassinats, parfois pour abattre des magiciens de haut niveau, mais de sorcier, il n’en avait jamais combattus, et jamais dans la ville qu’il devait défendre.
A quelques pâtés de maison de là, ils étaient trois et ils se tenaient dans l’ombre d’une ruelle totalement déserte, excepté leurs silhouettes. La femme avait le regard d’un chien fou, les deux hommes s’observaient avec méfiance.

-Vous attendez qu’il y en ait qui baisse les yeux ou quoi ? jeta-t-elle avec irritation. J’vous l’ai déjà dit, si vous voulez tellement vous mesurer, regardez qui a la plus longue, on gagnera du temps.
-Toujours aussi fine, cette pétasse, remarqua l’homme avec un sabre dans le dos d’un ton désinvolte. Je me demande pourquoi je l’écorche pas, ça la calmerait peut-être un peu.
-Essaye pour voir, répliqua la femme avec hargne.

Le troisième homme leur intima de se taire, tapota trois fois le sol pour donner le rythme, et ils prononcèrent le mot de pouvoir ensemble. Sous leurs yeux, à partir d’un tas de sable informe, se dressa une reproduction miniature de la porte de la ville, avec ses bloques de roche et ses sortilèges matérialisés par des couches successives en plus de la porte fantoche.

-Une phrase anthologique, peut-être ? dit l’homme au sabre noir.
-Alea jacta est, proposa la femme avec de la dérision dans la voix.
-Le vent divin l’a emporté…compléta l’homme à l’épée au côté, avec plus de sérieux.

Et d’un revers de la main, il fit voler le sable qui formait les blocs de roche en particules éparses. Il y eut un grand fracas. L’homme au sabre sourit dans la nuit, et d’une pichenette, fit tomber au sol la barbacane de sable. Quant à la femme, elle prit une petite poignée de sable et la projeta à droite et à gauche de la porte effondrée.

-C’est amusant comme sortilège ! dit-elle.
-Mais crevant, hein ? dit l’homme à l’épée.
-Je serais incapable de toucher un grain de plus, convint l’homme à l’épée.

Si on avait pris du recul, on aurait pu observer les blocs de granit voler en éclats sans raison apparente. Quant à la barbacane, elle se brisa par le milieu, emportant la porte fantoche. Enfin, une pluie de débris se mit à choir sur les défenseurs les plus proches de la porte, ils partaient du tas de gravats résultant de la destruction des blocs de roche, et déchiquetaient ceux qui les recevaient sans pitié.
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Laïaga

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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] Vide

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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mar 13 Jan 2009 - 18:19


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« Pourtant cela t’interroge »


La plaine semblait devoir rester plongée pour toujours dans l’ombre ; voilà ce que se disaient les soldats du Concile qui avançaient en terrain découvert vers les murs de la ville. Les illusions qui les préservaient relativement avaient disparu, et les mort-vivants qui avaient accaparé les mages pendant un bon moment étaient semblait-il tous morts. La marche qui avait été un bel acte héroïque au début ressemblait maintenant à une longue descente aux enfers. Ils y avaient les sortilèges qui taillaient à vif dans leurs rangs, bien qu’avec les larges coupes dans leurs effectifs pratiquées par leurs troupes inhumaines, leurs propres mages pouvaient se défendre la plupart du temps. Cependant, il arrivait forcément qu’ils manquent leur coup, et que les Teirmiens puissent frapper au but. En ces moments-là, c’était comme si quelque main divine avait refermé sa poigne gigantesque sur des dizaines d’hommes qui tombaient.
Et toujours, dans leurs oreilles bourdonnantes, dans leurs esprits fatigués, cette rengaine inlassable qui les poussait à tout abandonner, à fuir, car il n’y avait pas d’autre alternative que la déchéance dans cette bataille ; pourquoi restaient-ils donc ? Ils avaient été des centaines à fuir, et si la sanction pour de tels comportements était généralement la mort, il était impossible d’abattre tous les fuyards.
Il fallait continuer avancer, malgré les flèches, les roches, les javelots, l’huile brûlante pour les premiers arrivés sur les remparts…La première troupe de quinze mille hommes avait été amputée de moitié avant de franchir les portes de la ville. Ce furent alors sept mille guerriers qui se lancèrent sur des mages, des archers et des servants d’artillerie dans la majorité, et même si ceux-là étaient remontés à bloc par le chant magique d’Athéna, et même si les conciliens étaient démoralisés et tristes, la tactique paya. Le tir de barrage dut tout de suite cesser et le reste de l’armée se lança à l’assaut de la ville. Soudain, tous les mages du Concile qui vivaient encore parmi les troupes sous le contrôle de Brexinga entrèrent dans la danse, et passèrent à leur tour à l’attaque, submergeant les défenseurs par le surnombre, et pendant que les mages encore postés sur les remparts devaient lutter pour se défendre des attaques de la magie, les conciliens pouvaient profiter de leur supériorité pour lancer des sorts qui s’avéraient rapidement dévastateurs.
En quelques minutes de combats acharnés au cœur de la nuit, ce qui restait de défenseurs sur les remparts périt, dans les cris et le fracas des armes. Le Concile tenait le mur de la ville…
C’est le moment que choisirent les défenseurs pour lancer leurs pièges. Mais la bataille était loin d’être gagnée. Ce fut à ce moment que les défenseurs lancèrent une contre-attaque. Des archers étaient postés sur les toits et des cavaliers harcelèrent les ennemis passant par la grande porte défoncée de la ville portuaire, se repliant toujours au plus vite vers la grand’rue en espérant attirer les conciliens derrière eux. Cela finit par marcher, lentement, ces derniers s’enfoncèrent dans la ville, se répandant dans les ruelles pour éviter de se faire encercler, mais il y eut de nombreuses pertes à causes de maisons que l’on effondrait à l’aide de sorts préétablis, des attaques lancées par des groupes restreints d’épéistes aidés par leurs tactiques de guérilla. Il y avait ceux qui déversaient des torrents de perles dans les rues pour déséquilibrer les assaillants, puis frappaient là où ils avaient été affaiblis, infligeant de lourdes pertes. Il y avait ceux qui lançaient des projectiles incendiaires, jarres remplies d’huile lampante ou sortilèges fixés sur de simples cailloux, avant de se lancer au combat en profitant de la confusion.
Il y eut ceux avec des armures énormes qui répandirent la panique dans les rangs des assaillants, car leurs défenses étaient telles que les coups d’épée ne semblaient pas les atteindre, et pourtant, même caparaçonnés comme ils l’étaient, ils se déplaçaient lestement.
Les mages finirent par avoir raison d’eux, mais pas avant qu’ils aient taillé de vastes saignées dans les troupes de l’armée noire à l’aide de leurs boutes-feu, quoi que trois ou quatre d’entre eux périrent d’un retour de flammes malheureux.
Mais les plus effrayants étaient les chevaucheurs de chameaux. Pourtant, ils étaient fabuleusement déplacés dans ce contexte, avec leurs montures venues d’ailleurs, mais ils étaient aussi prodigieusement entrainés et dangereux, équipés de plats qu’ils lançaient. Ces plats ; quand ils volaient, on entendait la mort siffler en approchant, et puis on voyait son frère d’épée tomber. C’était terrible pour le moral. Quand ils en venaient au contact, ils tiraient de longs cimeterres qui pénétraient les armures trop légères et pouvaient même briser un os s’ils n’arrivaient pas à trancher. En plus, ils étaient solidement épaulés par des mages de talent, si bien qu’il était quasiment impossible de les abattre tous. En plusieurs escarmouches, dont cinq ou six ou les hommes de Mr.Green furent piégés et encerclés, il fut impossible aux soldats du Concile de les éradiquer, quand bien même les chameliers combattaient l’élite du Concile, les sardaukars (du nom du camp de formation d’où ils étaient issus, lui-même inspiré d’un guerrier de légende). Quoi que face aux soldats lourdement cuirassés, ils subirent de lourdes pertes.
Et puis il y avait ces renforts sortis d’on ne sait où. Des milliers d’hommes qui venaient considérablement gonfler les troupes du Nomins, si bien que, la nuit avançant, il devint moins évident que la victoire revenait au camp de l’ombre, que beaucoup honnissaient. Le désespoir se faisait plus grand chez les uns tandis que la victoire semblait à portée de main chez les autres.
Puis le chant se tut. Il y eut comme un instant de grâce, parmi les soldats du Nomins Ageati, quand cette présence chaleureuse et réconfortante s’en fut avec soudaineté. En un instant, ces hommes et ces rares femmes se rendirent compte qu’ils se tenaient une épée ou une hache à la main, au milieu de cadavres, et de blessés hurlants, de pauvres hères qui essayaient de retenir leurs tripes avec leurs mains sanguinolentes alors qu’ils venaient de se faire éventrer, ils se rappelèrent qu’ils avaient des femmes et des enfants, ou des maris, dans certains cas, ils se souvinrent qu’ils étaient mortels et qu’ils pourraient survivre à un changement de régime. La faim, la douleur, la peur, tout cela revint au galop, et il y eut un flottement, un instant de grâce au milieu d’une mêlée furieuse, comme un grain d’éternité, un moment soudain figé dans le cours du temps, car les conciliens aussi ressentirent ce départ. Mais pour eux, ce fut un renouveau. Les braves pères de famille qui pensaient à rejoindre les leurs, abandonnant une guerre pour un espace vital dont ils ne sentaient pas le besoin immédiat, laissant là ces combats dans une cité qui n’était pas la leur pour des dirigeants qu’ils n’avaient jamais vu en chaire et en os, se souvinrent soudain des préceptes de la Religion, des messes trois jours par semaine, des sermons, sur le courage, la nécessite de combattre pour survivre, pour s’assurer un droit à l’existence, sur la vie après la mort : elle n’existait qu’au travers de la gloire. Tel était le panthéon des héros, la mémoire collective, car dans les bras d’Orizä la déesse de la mort, tous étaient égaux. Mais aux yeux de Mastaï le guerrier suprême, les meilleurs parmi les hommes devaient être récompensés.
Et tous ici rêvaient de plaire, rêvaient de cette récompense, et ils redoublèrent d’ardeur, oubliant la peur. On raconte souvent au coin du feu les légendes de guerriers invincibles, qui ne faisaient qu’attaquer sans jamais se défendre, si bien que le moindre coup pouvait être mortel, mais personne ne pouvait vraiment les vaincre, car ils frappaient si fort et si vite qu’il était impossible de les approcher. On les appelait berserkers, et bon nombre des soldats du Concile, par un endoctrinement habile et de longue haleine, approchaient de cet état suprême, ce qui faisait d’eux des guerriers redoutables, même en infériorité numérique ou tactique.
Mais le mal était fait ; les pièges étaient nombreux, même si certains avaient été détruits par les attaques des zeppelins, et même le l’absence de peur n’empêche pas de ressentir le froid et ses effets engourdissant. Un vent du nord vint souffler sur la ville, gelant les soldats des deux camps, ralentissant les combats.
La grand’rue qui traversait la ville d’est en ouest était le théâtre des affrontements les plus virulents, ils étaient des milliers de chaque camp à s’égorger, s’étriper, se transpercer, se couper, se percer…Le cadavre de la baleine gisait, immobile, empuantissant à deux cent mètres à la ronde, mais il ne ferait plus de mal à personne, il n’était qu’une carcasse en partie nécrosée, et le moteur en son sein s’était tu. Mais les barbares dans la nacelle avaient réussi à fuir, et s’étaient retranchés dans une taverne en ville d’où il était impossible de les déloger.
Et le temps passa…
Même manège, un peu plus tôt : je pénètre par les double-portes dans l’immense cathédrale de la ville. Il fait nuit et froid, les vitraux, qui doivent être magnifiques de jour, ne sont que des verres sombres, et le vent du nord souffle rageusement dans la nef du lieu de culte, comme s’il voulait m’emporter.
Je souris. Ici la musique était si forte qu’elle était entêtante, clairement d’origine magique, même si c’était sur une vraie orgue que jouait le vieil homme à une centaine de pas de mois.
Je marchai, d’abord doucement, puis en courant dans sa direction. Il tourna brièvement la tête, le temps de me voir tirer mon épée, et se concentra de nouveau sur sa musique, insensible au monde extérieur. Il était soit très courageux, soit complètement désespéré, pour se ficher ainsi de mourir. Mais il fallait en finir. Je n’aimais pas tuer les vieilles gens, d’autant plus s’ils se laissaient faire, mais je n’avais guère le choix, la victoire dépendait de mes actions. Ma lame siffla, et la tête du vieil homme sauta de ses épaules, pour tomber à ses pieds, alors que son buste s’effondrait mollement sur les touches d’ivoire et d’ébène de l’instrument gigantesque. Son sang qui jaillissait à gros bouillons maculait le clavier de vermeil. Un cri d’une douleur et d’une peine infinies retentit à mes oreilles, menaçant de me jeter à terre, et je me rappelai où j’avais déjà entendu ce son. C’était des années plus tôt, quand deux magiciens et leurs armes enchantées se dressaient face à un Ombre sur le pont d’un navire, pour sauver Teirm de la menace qu’il faisait planer dessus. Et ils réussissaient, bon sang, ils réussissaient !
Le cri se tut, et la musique aussi, celle qui résonnait, entêtante, dans mes oreilles et mon esprit depuis le début de l’assaut, dont j’étais incapable de dire s’il datait de quelques dizaines de minutes ou de plusieurs heures.
L’ombre se dressa face à nous, et je sentis mon cœur manquer un battement, il était impressionnant, avec ses yeux rouges et mauvais. Nous n’étions que deux jeunes hommes, deux magiciens qui découvraient péniblement leur art, et nous avions nos armes à la main, mais la magie de l’Ombre nous plaquait contre le bastingage arrière. A quelques pieds de nous, l’eau clapotait calmement contre la coque du navire. Paisiblement.
« Répète après moi, dit Shaka. »
Il avait sans doute compris quelque chose qui me dépassait, mais je ne cherchais pas à comprendre, répétant des mots en Ancien Langage dont je ne connaissais pas le sens. Je ne reconnus que « libérer » dans le sortilège, et je me demandai si mon ami n’avait pas perdu l’esprit : nous n’avions aucune chance dans un duel de magie pure, face à l’Ombre, même à deux.
« Alors, braves petits, on veut tenter un dernier coup avant de trépasser ? On veut mourir en beauté, peut-être ? Vous êtes décidément pitoyables… »
Aucun de nous ne répondit. L’Ombre leva son bras armé d’une épée courte, et puis l’incantation prit fin. Il poussa alors un cri terrible, un cri d’une douleur et d’une peine infinies, et…
La petite fille ne s’était pas encore totalement matérialisée. Elle ressemblait à un fantôme, un esprit éthéré, qui essayait de reprendre pied dans la réalité. Mais même comme ça, je voyais les larmes ruisseler sur ses joues, et son visage tordu par la douleur. Elle voulut me dire quelque chose, mais ses lèvres remuèrent sans émettre le moindre son. Je ne pus lire qu’un bout de sa phrase avant qu’elle ne soit emportée par le vent froid :
« …pourtant cela t’interroge… »
Je retirai mon bras de l’instrument de musique et descendis du clavier, laissant des empreintes de sang sur le dallage de marbre rose. J’avais dû écarter le corps sans vie du musicien pour m’approcher des tuyaux, et marcher dans son sang. Je jetai un dernier regard à l’orgue que j’avais défoncée d’un coup de poing aidé de toute ma vigueur de dragonnier. Un large trou béait au milieu des tuyaux de cuivre, et ils étaient tordus ou brisés sur presque toute la largeur du clavier. Du sang, le mien, gouttait des jointures des doigts de ma main droite.
« On a réussi, Shaka, on a réussi ! m’écriai-je. On a tué cet Ombre, ce connard. Comment tu as su ? Et puis comment t’as fait ? »

-Tu as absorbé son âme ? complétai-je à voix haute.
-Non, me répondit une voix amicale derrière moi. Je l’ai juste libérée. Il souffrait tellement…Je le sais, j’ai vécu la même chose que lui. Toi aussi, même si tu l’as oublié.
-Oui. Pour rien au monde, je ne voudrais me souvenir.

Mais c’était trop tard. Maintenant, je me rappelais de tout, de ces huit cent longues et déchirantes années. Mais le plus dur était de me souvenir des quatre dernières. Les larmes dévalaient mes joues alors que je me retournais et serrais Shaka dans mes bras. Le guerrier blond parut étonné par une spontanéité et une tendresse qui n’étaient pas du tout de moi.

-Marrant, dit-il, je me rappelais de tes piques ironiques et de ton verbe acéré, mais pas de tes effusions de sentiments.

Je ris de bon cœur.
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Laïaga

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[Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] Vide

Laïaga
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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mar 13 Jan 2009 - 18:20


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« N’as-tu rien à regretter ? »


La lune était gibbeuse et elle dispensait sa lueur blafarde sur le monde. La température avait baissé rapidement, et les combats se continuaient depuis plus de deux heures à l’intérieur de la ville, entre les murs, dans les ruelles. Dans la grand’rue de Teirm, la situation n’a pas évoluée. Elle était jonchée de cadavres anonymes qui s’entassaient et formaient des barricades de fortune tandis que les armées ferraillaient et que les archers crachaient leurs flèches.
Et nous, Law, Taya, moi, nous errions dans les coins déserts, influant l’issue de petites rixes sans trouver la puissance pour s’impliquer dans un acte d’envergure, et donc incapables de modifier l’issue de la bataille dans son ensemble. Il en incombait maintenant aux hommes du commun de décider de l’avenir de cette ville.
Mes errances me portèrent vers un lieu que je connaissais bien. C’était une taverne de deux étages assez larges, avec vue sur le port et l’océan, et au-dessus de la porte pendait l’enseigne « La Pause du Marin ». Une des chaînes qui retenaient la pancarte de bois à un épieu jaillissant du mur avait cédé, et le panonceau pendouillait maintenant mollement, grinçant sinistrement dans le vent. Il y avait de la lumière à l’intérieur, et la porte n’était pas verrouillée, même s’il n’y avait naturellement aucun des échos de chants et de rires que j’entendais chaque soir quand j’y travaillais. Je ne pus résister, tant à l’envie de retrouver ce lieu familier qu’à celle de me reposer, même si la situation ne s’y prêtait guère. Je jetai un œil à Shaka :

-On va prendre un pot ? Tu m’en devais un, et comme je ne sais pas pour combien de temps tu comptes rester parmi les vivants…
-Je me rappelle pas te devoir quoi que ce soit, rétorqua le spadassin avec suspicion.
-La mort a dû t’abimer la mémoire ; tu avais perdu un pari…humm…c’était quand on s’était rendus à mon jugement pour la mort de ton dragon. Le dernier arrivé devait payer une tournée.
-Très juste ! rétorqua l’ancien Ombre. Alors pour moi ce sera un hydromel s’te-plait.
-Hypocrite ! J’étais arrivé bien avant toi ! J’avais déjà pris un repas et la bière que tu aurais dû payer quand tu as poussé les portes de la taverne.
-Allez, admettons, dit le jeune homme avec un sourire. C’est pour moi ce soir.

Nous nous retrouvâmes attablés dans une table proche du feu qui brûlait dans la cheminée, les deux seuls clients de l’établissement, comme on pouvait s’y attendre. Il faisait bon, et la bière était délicieuse, comme à mon habitude. Les propriétaires qui m’avaient succédé avaient dû garder ma tradition de faire importer la bière de Farthen Dûr, comme en fait la plupart des bonnes tavernes de l’Alagaësia.

-Dis-moi vieux frère…C’est comment, de mourir ?

Shaka sirota son hydromel tout en m’observant par-dessus le rebord de sa choppe. Le tavernier, que je ne connaissais pas, lorgnait pour sa part sur nos épées, et le sang qui me tâchait, et s’inquiétait visiblement beaucoup.

-Honnêtement, finit-il par répondre, je n’en ai pas la moindre idée. Je ne me souviens de rien, si ce n’est que je suis mort. Ça, je m’en rappelle très bien. Une belle mort, pas vraie ?
-Une mort magnifique, lui répondis-je en me souvenant le désert brûlant, l’air miroitant, la fabuleuse décharge d’énergie sur un Ombre qui avait été mon ami et son ultime sortilège pour protéger autrui.

Après ça, il n’y avait plus rien eu qu’un immense terrain vague et les survivants. Mon sort d’énergie m’avait complètement vidé, et le manoir du Vallon Perdu était parti en poussière. Il avait fallu totalement le rebâtir.

-Tavernier, un autre hydromel !

Le petit homme mince s’approcha de notre table avec la boisson commandée.

-Vous comptez rester un moment ? demanda-t-il. Je pense que je vais fermer boutique pour ce soir. Et pas que je veuille vous mettre à la porte mais…

Il se tordait nerveusement les mains. J’eus un mince sourire et regardai tout autour de moi.

-Laisse ouvert, tavernier, quel que soit le vainqueur, tous les empires ont besoin de tavernes, et tu ne risques rien. En plus, tu feras deux heureux ce soir.
-Vous êtes des guerriers ? demanda-t-il soudain. Je veux dire, des soldats, comme ceux qui se battent dehors ?
-Pas vraiment. Je suis un revenant du royaume des morts, et ce mec avec les cheveux en bataille est un survivant tout court, avec huit cent ans de batailles épiques dans les jambes. Tu comprends que l’on soit las. Nous ne demandons que l’hospitalité.
-Mais vous risquez d’apporter votre conflit dans ma taverne ! dit l’homme. En plus, las ou pas, je tiens plus à ma vie qu’à votre confort. Je suis désolé de vous dire les choses ainsi, mais je préfère vous demander de partir. Je suis resté aussi longtemps que possible, mais c’est fini, le Concile sera presque ici, et je ne veux pas me trouver sur le chemin de ces soudards.

Je pris le couteau pointu posé à côté de l’assiette de ragoût vide que je m’étais faite servir et le fis tenir en équilibre, la pointe sur le bout de mon pouce.

-Tu es magicien, tavernier ? demandai-je.
-Pas le moins du monde, mais j’aurais aimé, assurément, j’aurais pu défendre mon bien comme ça.
-Hé bien, c’est dommage, rétorqua Shaka doucement. Si tu l’avais été, on aurait pu t’apprendre des trucs fantastiques.
-Ah bon ? demanda-t-il, pas très convaincu.
-Et ouai, repris-je. Mais je peux quand même te dire quelque chose qui va te faire plaisir : ici, tu es invincible. La magie n’a pas prise sur le bois de ces lieux. Ou en tout cas, pas celle des petites frappes qu’on peut trouver dans les deux camps. Personne ne pourra te faire sortir d’ici contre ton gré, et personne ne pourra lever la main sur toi, car il y a des protections magiques qui l’empêchent. La ville entière pourrait bien exploser que la Pause du Marin se dresserait toujours.
-Et comment ça se fait ?
-Simple : c’est moi qui ai monté ces défenses. Laïaga, enchanté. Et lui c’est Shaka.
-Moi c’est Siebens. J’ai déjà entendu parler d’un Shaka. Un Ombre, mais il est mort il y a un moment déjà. Parait que c’est l’ancien proprio qui l’a tué. C’est une histoire qui se transmet en même temps que la taverne. C’est marrant non ? Au fait, pourquoi vous avez fait des défenses magiques ici, sieur Laïaga ?
-C’était un ami du premier proprio, répondit Shaka pour moi.

D’un geste vif, il attrapa le couteau en équilibre sur mon doigt et le planta violemment dans le bois de la table. Ou essaya-t-il. La lame resta à la surface du plateau du meuble, sans même érafler le bois.

-Mon ami ici est présent est un assez bon magicien, dit-il.

C’est le moment que choisit le quatrième larron pour pousser la porte de la taverne. Je le détaillai. Il portait un espadon dans le dos, et des plaques d’armure sur les bras, mais avait une démarche lourde et un regard lent. En gros, les atours d’un guerrier qu’il n’était pas. Ses yeux étaient bleu gris. Oh, et c’était un parfait tas de muscles. Sans doute un de ces imbéciles qui ne comptent que sur la force brute pour se dire des guerriers.

-Salut la compagnie, dit-il d’une voix enjouée en venant s’asseoir à notre table. Tavernier, sers-moi une mousse.

Et il parla. Au-dehors, les bruits de la bataille semblaient tantôt se rapprocher, tantôt s’éloigner, et jamais le jour ne daignait se lever, comme si la nuit était figée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un survivant dans cette ville. Le tavernier, désœuvré, vint vite se joindre à notre conversation que menait l’inconnu qui disait s’appeler Arngrim. Nous rîmes et bûmes, et jouâmes aux cartes tout en parlant, jusqu’à ce qu’Arngrim abatte un jeu digne d’un cas d’école, annonçant un « capot pique ». Avec sept atouts en main, et un as, ce qui mettait un point final à la partie. Il me fit alors un sourire sardonique.

-Tu es peut-être un as de la magie, messire Laïaga, mais la contrée, c’est pas ton jeu, hein ?
-Avec le jeu que t’avais, tu risquais pas gr…
-Alors jouons à quelque chose que tu maîtrises mieux ! me coupa-t-il.

Et il tira une dague de sa ceinture pour me frapper avec. C’avait été un mouvement rapide, mais encore loin de l’excellence, et je n’eus guère de mal à dévier son coup du plat de la main, faisant tomber la dague de Shankaï dans ma paume d’un mouvement sec et la projetant moi-même vers son visage. Ses yeux s’agrandirent de peur et il bascula en arrière pour ne pas se faire ouvrir en deux, tombant au sol. Shaka, toujours prompt à réagir, avait pris sa hache papillon posée contre la table et en assena un coup sur Arngrim, mais celui-ci avait eu le temps de faire une roulade arrière et la lourde lame ne frappa que l’air et le sol. Au passage, les lattes du plancher n’eurent pas une éraflure. Mes protections fonctionnaient toujours. Tirant mon épée, je frappai de nouveau l’étranger et portai un estoc avec la dague dans mon autre main quand il stoppa mon épée. Pendant ce temps, le tavernier s’époumonait à nous exhorter à aller se battre dehors.
Arngrim se baissa et bondit en arrière, évitant tout à la fois un coup de hache qu’une sphère d’énergie vide lancée par mon ami. Celle-ci fut de toute façon rapidement absorbée par les murs magiques. Je saisis une table de la main et l’envoyai contre notre adversaire qui se protégea de ses bras. La table, malgré sa vitesse, ne se brisa pas et retomba au sol. Moi et Shaka étions déjà dans la rue à attendre l’assassin.

-Il est pas mauvais, remarqua mon frère d’armes. Meilleur que le trouffion de base en tout cas.
-Pas excellent non plus, et pas magicien. Il se défend bien, et avec de l’entraînement, il aurait pu devenir redoutable, mais il ne peut pas lutter contre nous.

C’est le moment que choisit le guerrier pour charger par la porte ouverte, tête baissée et son espadon aussi grand que lui en avant. Je fis un pas de côté, portai un estoc qu’il bloqua avec ses bras protégé, et lançai une attaque sur son esprit. Je fus surpris de me heurter, non à une barrière comme le mur d’une citadelle matérialisé en esprit, mais à un pentacle, de ceux utilisés pour graver un sortilège qui devrait perdurer dans le temps. Et je me rendis compte que tout mon art était inefficace à passer outre cette protection derrière laquelle se tenait l’esprit de mon adversaire. Illécamie, peut-être, aurait pu faire quelque chose. Et peut-être pas. Ça me semblait vraiment imparable…
Moi et Shaka le martelions d’attaques à l’arme et à la magie dans un ballet déchainé ponctué d’étincelles et du bruit de l’acier contre l’acier. Comme il était impossible d’attaquer l’esprit d’Arngrim, nous n’arrivions pas à directement briser son corps, par exemple, en lui explosant une vertèbre ou en lui pinçant une artère, mais en revanche, il présentait les brûlures d’une boule de feu qui l’avait touché, et s’il arrivait systématiquement à éviter les attaques, ça paraissait plus être de la chance et un instinct de survie surdimensionné que du véritable talent. Mais ça passait à chaque fois plus près, quoi que j’avais du mal à comprendre comment il était passé entre les pics de roche que j’avais faits jaillir du sol alors qu’une chape d’air solidifié l’écrasait et que Shaka lui projetait dessus un nuage de particules diverses et très véloces.
Et puis il se retrouva à genoux. Une entaille barrait maintenant son visage, d’où coulait un sang épais, et il haletait, épuisé. Je ne perdis pas de temps à le contempler. Shaka s’était légèrement reculé à cause d’une série d’attaques de l’homme et j’étais donc tout désigné pour l’abattre. Je donnai un coup d’épée qui allait le décapiter. Il fit quelque chose d’inattendu. Sa lame s’envola presque littéralement ; elle ne semblait plus rien peser et seuls des réflexes aiguisés par des siècles de bataille vinrent me sauver. Je levai mon poing armé de la dague de Shankai et l’espadon le percuta. La lame courbe vola en éclats au-dessus de la rose gravée à la base, des éclats de métal m’entaillèrent le visage et la main, mais le léger ralentissement me donna le temps nécessaire pour reculer, et la lame me fit qu’effleurer mon buste, déchirant mes vêtements et laissant une marque écarlate. Arngrim avait à peine manqué son coup qu’il repassa à l’attaque, frappant et frappant encore avec une célérité qui défiait même les miennes, si bien que j’avais du mal à parer. Il fut cependant obligé de se retourner pour éviter un nuage de poussière que lui envoyait Shaka. Si ça n’avait l’air de rien comme ça, c’était suffisant pour déchiqueter un homme, même en armure, tant la matière était rapide à l’intérieur. Arngrim bondit, s’agrippa à un rebord de fenêtre, puis sauta encore sur un toit tandis que le nuage de poussière venait décaper le mur, le creusant sur plusieurs centimètres et faisant exploser la fenêtre. Des cris retentirent de l’intérieur de la maison. Je pris alors une décision difficile. L’énergie contenue dans les deux pierres qui restaient de mes sabres, rouge et bleu, ceux que je portais depuis mon retour à la vie et que j’avais perdus dans mon combat contre Svean, je l’absorbai complètement, une énergie fabuleuse, presque assez pour que je me sente ressourcé. Arngrim bondit d’un toit juste au-dessus de mon ami. Shaka décocha une série de sphères diverses, énergie vide, feu, foudre, vent, eau, des pavés, des débris de verre, mais l’épée géante du soldat semblait dévier la magie. Le premier bouclier que je dressai pour stopper son coup n’eut pas plus d’effet qu’une feuille de papier, idem pour les quatre suivants qui tentaient d’empêcher la lame d’avancer vers mon ami. Je sentais qu’il se mettait de la partie, créant des défenses au fur et à mesure qu’elles cédaient, et tout ça, à la vitesse de la pensée, en une fraction de seconde, essayant de gagner le temps qu’il lui fallait pour éviter le coup mortel. L’épée s’enfonça dans le pavage tandis que Shaka en sentait le souffle sur son visage et décochait un formidable coup de sa hache papillon. Les spasmes d’un fou rire secouèrent sa chevelure blonde.
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Laïaga

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Message Sujet: Re: [Baston générale] A l'intérieur de la ville[Bataille finie] | Mar 13 Jan 2009 - 18:20


-Toi t’es pas un type comme les autres, ami Arngrim ! dit-il. Et tu caches bien ton jeu. Je me demande bien ; quelle arme tu utilises ? Et qui es-tu ?

Le guerrier se redressa et essuya le sang sur son visage d’un revers de bras.

-Je suis juste un capitaine de l’armée Bleue. Rien à dire de plus. On m’a ordonné de tuer Sin’Saïan, je l’ai trouvé, je le tuerai, c’est tout.
-Ton corps et ton esprit sont protégés de la magie et ton épée la dissipe. Ce serait porter atteinte à notre intelligence que de dire être un soldat comme les autres ! reprit le manieur de hache.
-Quelle différence, mage, si au final tu meurs quand même ?

Et il reprit son assaut furieux. Mais cette fois je ne le laissai pas faire, et Shaka non plus, qui ne semblait plus guère disposé à la retenue. Pour qui est un humain comme tout le monde, le combat qui suivit fut un fabuleux spectacle son et lumière. Pour qui peut la voir comme on verrait un cours d’eau s’écouler, ce fut le plus formidable feu d’artifice depuis la bataille du lac Leona qui changea la face de cette région du monde.
Ce n’étaient plus seulement des sphères et des poings d’air, ou des lames immatérielles, mais de véritables déchaînement d’ingéniosité et de gigantisme à la foi pour piéger notre insaisissable adversaire qui nous démontrait que ses esquives ne devaient rien à la chance.
Il finit par me repousser d’un coup de pied dans le ventre et à faire glisser Shaka sur quelque pas après que celui-ci eut paré un coup de son épée.

-Vous êtes tous les deux pitoyables…dit-il d’une voix grave. Regardez-vous ! Vous êtes venus raser cette ville, et depuis le début de notre combat, vous avez détruit une dizaine de maisons et tués deux fois plus de gens au moins. Mais vous ne m’avez infligé que quelques égratignures ! Des dragonniers ? Vous faites honte à votre ordre ! cracha-t-il avec hargne.
-Petit merdeux…lui répondit Shaka avec une fureur profonde dans la voix.

Il repartit à l’attaque et ne put que manquer son coup tandis qu’Arngrim sautait en l’air. Ce-dernier pirouetta sur lui-même pour éviter le nuage de sphérules que je lui projetais, voltigeant encore et encore tandis qu’elles revenaient, alors que c’était totalement impossible, j’avais la vision assez bonne et une conscience de mes sorts assez aigue pour savoir que l’espace entre deux de ces sphères était bien trop petit pour qu’un homme adulte, surtout de sa carrure, puisse passer.
Mais il le faisait quand même, et il faisait mieux, de son épée, il redirigeait les sphérules vers le sol pour les y faire exploser. Quand nous rajoutions à notre sortilège des pics de roche jaillissant du sol, un retrait de l’oxygène autour des son visage, un embrasement de l’l’espace autour de lui, il s’en tirait encore, quoi que le dernier sortilège lui eut roussi les poils et que de nombreuses cloques se faisaient voir sur les parties nues de sa peau.

-Je vous ai énervés ? demanda-t-il avec un enjouement suspect. Regardez autour de vous la belle Teirm ! N’a-t-elle pas changé ?

Et nous regardâmes ; mais de Teirm, nulle trace. Il n’y avait qu’une vaste plaine nue, et plantée de milliers et de milliers d’armes, des lances, des haches, des épées, des sabres, des fléaux, des faucilles, enfoncés dans le sol bon gré mal gré comme quelque forêt martiale et surnaturelle.
Un champ de bataille sans début ni fin. Je ne comprenais pas.

-Une matérialisation infinie d’épées ? demanda Shaka avec un air admiratif. C’est pas mal, t’es décidément pas un type comme les autres hein ?
-Connaisseur ? demanda Arngrim. C’est bien. Alors tu comprends que vous n’avez aucune chance ?
-Tu nous sous-estimes, dit Shaka pendant que j’étais toujours perdu dans mes pensées. On peut se débrouiller très bien, quand on est à deux. J’en veux pour preuve ces petites brûlures qui se baladent sur ton joli corps sexy.

Une matérialisation infinie d’épées ? Le vieux poème d’invocateur me revint en mémoire.

-Non, vous allez bel et bien mourir, dit Arngrim. Dans votre monde, votre domaine, je n’aurais eu aucune chance, mais ici, chez moi, je suis le Maître. Vous allez perdre parce que tu es trop fier pour l’admettre, et parce que ton copain a trop peur pour l’admettre. N’est-ce pas, Shaka, Laïaga ? Toi, qui te crois tellement fort que tu peux affronter les esprits, et tu finis par trouver ton maître, et toi, Laïaga, qui crains tellement la mort que tu ne peux t’empêcher ni de la rechercher en feignant toute l’insouciance du monde, ni de la dispenser. Réponds-moi, Sin’Saïan.
-Peut-être bien. Et peut-être que c’est toi qui pète plus haut que ton cul ? Tu as déjà entendu ce vieux poème, dis-moi ? Je fais corps avec ma lame ; l’acier est mon corps et le feu, mon sang, et cætera.
-Une vieille rengaine, mais elle ne te donnera pas le courage qui te manque.

Je poussai un soupir. Il avait raison, cet idiot, ce poème ne me servait de rien ; j’avais espéré une réaction de sa part – et surtout de ce monde étrange – à son énonciation, même partielle, mais rien n’était advenu. Du coup, on se retrouvait à le combattre à armes égales. Sauf que dans son monde, nous étions incapables d’user de magie, et il fallut s’en remettre à nos épées. Dans un déluge de coups parfaitement chorégraphiés entre moi et mon frère d’armes, il para et riposta, et ses coups, plus rapides et plus puissants que ceux de deux des combattants les plus dangereux d’Alagaësia, firent mouche. Il me fit tomber en arrière, manquant de m’écorcher sur une épée dressée dans le sol, et quand je me remis debout, moins d’une seconde après, je vis que sa lourde épée s’était enfoncée dans le tronc de Shaka sur la moitié de celui-ci. Je restai pétrifié par la vision de mon ami qui s’affaissait, retenu par l’épée d’Arngrim, du sang coulant des commissures de ses lèvres. Puis Arngrim retira son arme, et Shaka tomba au sol dans un bruit mou. Je me sentis totalement glacé. Une effroyable douleur me déchira tandis que je me rendais compte du plaisir simple que le revoir m’avait procuré. Je me dis que j’aurais eu besoin d’un ami, là, en ce moment, mais je m’étais enfermé seul avec ma solitude. Mes anciens amis, je les avais perdus peu à peu, et ceux qui me restaient étaient trop peu nombreux, trop loin. Je ne reverrais jamais Svean, et jamais Eïfir.
Une larme roula sur ma joue et tomba sur le sol poussiéreux, y faisant une seule tâche plus sombre. Seule et sombre, comme moi. Je poussai un soupir. Je me sentais vide et fatigué, comme ça m’était si souvent arrivé, mais jamais pendant un combat. Il m’arrivait de me dire que j’étais las de la vie, mais en général, tenir une épée me redonnait goût à l’existence. Là, non. Je me redressai cependant et fixai Arngrim des yeux.

-Sais-tu, lui dis-je, que c’est la deuxième fois qu’il meurt ? Est-ce que tu sais que la première fois, c’est moi qui l’ai tué ?
-Non, je n’étais pas au courant, dit Arngrim, mais si tu veux tout savoir, cette fois-ci c’est ta faute aussi. La faute de tes choix passés, parjure.
-Ouai, t’as tout compris. J’ai fait que des conneries jusque là. Je vais sans doute en faire une maintenant. N’empêche que t’as pas de chance. Normalement, j’aurais remarqué que je ne pouvais pas te battre, et je cherchais une issue de ce piège. Mais là, je me sens complètement apathique.
-C’est censé me faire peur ? demanda l’épéiste, sceptique.
-C’est un poème d’invocateur, dis-je. Comme toi, non ? Un conjurelames, c’est ça ? C’est étonnant. Je n’en ai jamais vu…durant les dix dernières années.
-Pardon ?

Mais je me lançai dans un assaut furieux. Je frappais et frappais et frappais encore, sans penser à rien d’autre que de frapper, je ne cherchais même plus à me défendre. Un peu dans cet état de berserker que nous essayions de faire atteindre à nos soldats. Mais Arngrim restait le plus fort, il se contentait de pas me tuer, sans doute intéressé par ce que je venais de dire. Il bondit en arrière, me repoussant violemment, et me fixa quelques secondes tandis que je me ramassais sur moi-même.

-Quand as-tu vu un de mes frères ?
-Un beau jour ensoleillé dix ans plus tôt, je crois. Quand j’étais encore un Ombre. Un temps lointain et mes souvenirs sont flous. Oh, et je n’ai pas très envie de satisfaire ta curiosité. Mais il m’a aidé. Il m’a donné le poème ; que tu reconnais, pas vrai ? L’acier est mon corps…Mais c’est des conneries, juste des mots posés sur de la magie, comme t’as dû le comprendre, pour nous emmener là, Shaka et moi. L’important, c’est ton pouvoir, ta force. Ne pas craindre la mort ; la vie ; la douleur. Etre vide, tout vide. Tu as réussi admirablement !

Je tapai dans mes mains en souriant. Il sembla quelque peu décontenancé. Je lui fis un clin d’œil en tendant ma main libre pour saisir un long sabre noir qui dépassait du sol.

-A armes égales, conjurelames ? Réjouis-toi : tu m’as fait assez mal pour que je n’aie plus peur de mourir. Allons, je ne suis pas quelqu’un de compliqué à comprendre, tu aurais dû prévoir la chose. Ah mais non, excuse-moi, tu ne me connais pas, tu ne sais rien de moi, tu ne pouvais pas.

Je partis d’un grand rire et me mis à frapper en dansant, décochant mes coups de mes deux armes couleur de nuit, l’impression que j’avais, c’était que mes yeux brillaient comme des joyeux remplis de folie à raz-bord, et que mes lames virevoltaient comme si elles avaient des ailes. Mais toujours, Arngrim parait et ripostait et tapait dans le mille. Je finis par me reculer, le corps recouvert de zébrures rouges.
La terre trembla. On en arrivait finalement à ce que je préparais depuis que j’avais vu Shaka mourir une deuxième fois, depuis que cet inconnu avait finalement réussi là où l’Ombre de Shaka, Nadyssim, Némésis, Séïnna, et tant et tant d’autres avaient échoué : depuis que j’étais brisé. Je lui fis un clin d’œil amical, une main tendue devant moi, lame pointée vers l’extérieur, et je me concentrai. Les milliers d’épées à perte de vue tombèrent et s’entrechoquèrent, et je le vis se mettre à courir vers moi. Dans une seconde, l’acier transpercerait ma chaire. Dans une seconde, je mourrais. Je n’avais pas peur. Ou peut-être seulement moins. Je venais de voir ma vie défiler devant moi, d’une certaine manière. Je me rappelais les mots d’Athéna à la toute fin, et je me rappelais le poème dont ils étaient tirés.
L’heure de la faux a sonné
On n’arrête pas la grande horloge
Le vent divin l’a emporté
Pourtant cela t’interroge
N’as-tu rien à regretter ?

-Non !

Le monde se désagrégea comme poussière au vent, révélant la rue de Teirm dévastée, ses pavés déchaussés, ses murs déchiquetés. La lame s’enfonça dans mon torse tandis que je faisais mon baroud d’honneur. Mais même à la toute fin, il n’y eut pas mes plus beaux jours qui passaient en boucle, il n’y eut que les moyens que j’avais de m’échapper. La réponse était : aucun.
Je vis l’étonnement se peindre sur le visage d’Arngrim et le sortilège fusa. C’était une sphère d’énergie pure, couleur émeraude, qui alla à sa rencontre, elle semblait être bordée d’un liserai de néant, comme absorbant la lumière, et elle se déplaçait trop vite pour l’œil. Pourtant, il tenta de se déplacer, de parer avec son épée d’un autre monde, mais avait-il la moindre chance ?
Même moi je ne pus suivre sa célérité de mouvement. Mais je sentis clairement la lame quitter mes chaires pour venir s’interposer avec le sortilège. Et puis la mort.
Non, je ne regrettais rien.

La sphère émeraude semblait transcender l'espace, accompagnée d'un sifflement, presque une mélodie, comme le son du vent dans les branches des arbres ; on aurait dit une gigue entrainante et joyeuse. Puis elle percuta la lame de l’épée d’Arngrim, et ce fut le chaos, tout le chaos que pouvait générer l’énergie d’un maître dragonnier dans sa plus parfaite intégralité, la flamme vitale d’un homme de huit cent ans, survivant de plus de guerres que n’en voyait personne de sa race en toute une vie.

<><><><><>
« Sans armes, ni haine, ni violence »


Le jour qui se leva était gris et froid. Avec les premières lueurs de l’aube churent les premiers flocons, recouvrant d’un tapis immaculé le carnage. Les cadavres furent drapés d’un dais blanc et pur. Le sang dans les rues fut lavé par le nouveau jour. En quelques heures, Teirm se couvrit de son manteau d’hiver. Le monde semblait s’estomper, comme noyé, ouaté. Rien ne semblait bouger dans les rues. La bataille était terminée. La ville était en ruines, les morts se compteraient par milliers, le port était dévasté, des quartiers avaient été la proie des flammes toute la nuit durant, et d’eux, ils ne restaient que des bases de mur, noires de suie.
La cathédrale de la ville s’était effondrée, ensevelissant ses occupants, et le quartier du port était totalement rasé. Ici il n’y avait plus qu’un incroyable terrain vague, parsemé de décombres et de poussière, comme si une explosion avait tout dévasté. Des ombres bougent qui fouillent sous les décombres, en retirent d’autres ombres, peut-être des cadavres de proche. Il en est une qui excave longuement avant de retirer une silhouette indistincte et de s’enfuir avec le corps. Le sang qui en coule souille la neige de gouttelettes incarnates comme le ferait celui d’une oie sauvage.
Seule la taverne du quartier du port est encore debout. Le panonceau annonçant son nom a été emporté et de lui il ne reste qu’un moignon métallique jaillissant du mur. Mais pas même une vitre de l’établissement n’est éraflée. Une ardoise adossée à côté de la porte annonce, à la craie blanche, « La Pose du Marin », sic.
Bientôt dans la ville dévastée les gens sortent de chez eux pour constater que la bataille est terminée. Peut-on dire que Teirm a gagné ? Les remparts de la ville sont effondrés sans que l’on sache trop ce qui a causé ça, le port est à l’état de loque, la population a plus baissé dans la nuit passé qu’au cours de la précédente épidémie de peste, la garnison du Nomins a presque totalement été anéantie.
Mais est-ce que le Concile aux sombres desseins a vaincu ? Non plus, car son armée s’est retirée, on voit le piétinement de leurs pas dans la neige, à quelque distance de Teirm, là où ils étaient quand elle a commencé à tomber. Et on n’a même pas été capables de tuer le fou au boutefeu et son acolyte à la sarisse. Mais on raconte ici et là qu’un puissant guerrier est tombé cette nuit. Un grand fléau qui s’est éteint, mais qui a emmené avec lui le héros qui l’a vaincu. Le tenancier de la Pose du Marin, comme il l’avait malencontreusement rebaptisée, affirmait qu’il avait tout vu. Malgré le carnage autour de sa taverne (dont on remarquait, d’ailleurs, si on prenait assez de recul, qu’elle était au centre de l’immense cercle de destruction qui n’avait rien laissé debout), on se pressait et on dégageait la voie pour se rendre chez lui et lui faire raconter son histoire encore et encore. Et puis on se sentait en sécurité, dans ce bâtiment. On disait qu’un ancien propriétaire y avait dressé assez de défenses magiques pour la prévenir d’un raz-de-marée, et on appelait cet homme de bien Laïaga. Mais il avait quitté la ville portuaire depuis plusieurs années, et n’y était pas revenu quand elle avait eu besoin de lui.
Assis en tailleur quelque part à l’ombre des éboulis, seuls témoins encore présents des anciennes murailles imposantes de la cité, June saupoudra son vélin d’une poignée de sable et le rangea dans sa sacoche avec le reste de ses écrits. Le chroniqueur des guerres s’étira longuement avant de se lever, de ressembler son matériel d’écriture, et de tout entasser dans son écritoire. Il n’y avait pas d’écurie ouverte ce jour-ci, mais il irait à pied. Il était d’autres guerres qu’il voulait retranscrire avec les mots, il n’avait pas le temps d’attendre.
Pourtant ce jour-là, il ne fut pas le seul que l’on vit partir de Teirm.
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