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[Histoire] Histoire du Concile et de la Guilde

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Laïaga

Dirigeant du Cam Serarna

Nombre de messages : 15534
Âge : 32

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[Histoire] Histoire du Concile et de la Guilde Vide

Laïaga
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: [Histoire] Histoire du Concile et de la Guilde | Dim 14 Sep 2008 - 14:45


Chroniques des Ombres
Chapitre premier

Les Treize, le combat et enfin l’ombre…


-A l’abri ! A l’abri ! Il arrive !

C’était la panique la plus totale dans la cité. Une effervescence malsaine, mélange de terreur, d’hystérie, de violence, de panique…Les cris formaient un fond sonore à toute l’activité de la grande ville aux tours de marbre et d’acier. Mais il n’y avait rien à faire, ils auraient dû le savoir. Il n’y avait qu’à regarder, observer, et lentement sombrer.
Les carillons résonnaient dans toute la cité, leur voix claire et pure prenant le pas sur le cri inarticulé de la populace, la nuée apeurée qui s’égayait en piaillant.
L’armée des morts du Quatrième de la Destruction montrait son nez à l’horizon, inimaginable marée noire de cadavres ranimés, troupe hétéroclite et nécrosée dont la seule évocation est synonyme de destruction. L’effroi était encore pire du fait des rumeurs qui racontaient que les Treize de la Destruction avaient été détruits, rongés par les luttes intestines.
L’armée immortelle était réputée invincible. Et la ville à laquelle elle s’en prenait n’était pas une ville de guerriers.

-On descend la cité ! cria un ingénieur dans la salle de contrôle. Plus le choix, manœuvre de repli. Vérifiez la pression.
-Ok.
-Combustible.
-Ok.
Catalyseurs à mana.
-Ok.
-Intégrité système.
-Ok.
-On est partis !

L’ingénieur abaissa un interrupteur à bascule. Tout avait été préparé. L’issue avait été envisagée depuis des jours par le conseil des sages. Il ne restait plus qu’à passer aux actes. Ce qu’ils faisaient. Il y eut un vrombissement sourd qui se répandit dans toute la cité. L’ingénieur se nommait Sébastian Joséö. Il avait une femme qu’il aimait, de sept ans son ainée, et trois enfants, deux filles, et un garçon. Trois était un bon chiffre dans la société du Peuple Gris. La société qui habitait cette ville qui venait de faire le choix de toute entière s’enfoncer sous terre.
Cette ville se nommait Bénédicité, et elle était la capitale du Peuple Gris. La seule que l’on pensait volontiers imprenable. Le Peuple Gris n’était pas un peuple guerrier, c’étaient des magiciens et des scientifiques. Chez eux trois était un chiffre béni des dieux. C’est pour ça que Sébastian était heureux, il aimait sa famille, et vivait bien dans une société ayant gommé les inégalités sociales.
La salle de contrôle de la ville s’emplit de la vapeur expulsée à plusieurs centaines de degrés par une conduite défaillante. Le Gris fut ébouillanté et mourut dans un dernier cri étranglé.
Il y eut tout d’abord une secousse, et puis Bénédicité du Peuple Gris se mit à s’enfoncer sous le sol d’une immense plaine boisée. Alentours, un nuage de vapeur se répandait sur la terre recouverte d’herbe et d’arbres, expulsée par les échappements des chaudières comme la fumée de mille et mille cheminées. Les feuillus alentours étaient secoués, parfois déracinés, un nuage blanc comme une nappe de brume s’épandit autour de la ville qui s’enfonçait, s’enfonçait…
Un cri inhumain fendit l’air et tous dans Bénédicité purent l’entendre, au milieu de la panique de l’attaque imminente et du ronflement des fantastiques machines à vapeur qui sous le sol de Bénédicité l’emportait vers les profondeurs, condensé de technologie et de magie alliées par la science du Peuple Gris.
C’était le cri d’Archimonde le roi démoniaque, le Quatrième, lui que l’on disait mort depuis longtemps, dans l’armée innombrable ne pouvait être défaite car chacune de ses victimes devenait leur allié.

-On va les avoir…souffla le patriarche du haut de la tour d’ivoire. Oui, on va y arriver, nous serons prisonniers de notre propre cité, mais nous survivrons, nous serons les derniers du Peuple Gris, et un jour, dans cent ans ou dans mille ans, nous pourrons revenir, et reprendre possession de ce monde qui fut nôtre.
-Oui, un jour, mais ce jour-là, les petits-enfants de nos petits-enfants ne seront déjà plus que poussière, rétorqua sombrement la matriarche, et personne, au sein du conseil des sages, ne trouva à redire. A ce moment-là, peut-être ceux qui sortiront sur le monde ne se rappelleront-ils même plus être le Peuple Gris.

L’attente fut morne. Au sommet de la tour d’ivoire, le conseil des sages ne pouvait que regarder son horizon se rapprocher de plus en plus, et puis survint la fin de tout, ou du moins, ce que l’on pouvait considérer comme telle. La déchéance de la plus grande et la plus belle cité de tous les temps.
Alors que celle-ci s’était déjà enfoncée de vingt-cinq mètres.
Il y eut tout d’abord un tremblement, presque imperceptible du haut de la tour d’ivoire, on ne se rendit compte de rien dans le mouvement descendant de la ville, et ensuite vint l’inclinaison, comme si les machines sous les pieds des habitants étaient soudainement devenues folles. A l’est, Bénédicité s’enfonçait. A l’ouest, elle restait immobile. Mais cet état ne dura que quelques minutes, l’inclinaison de l’axe est/ouest n’était que de un pourcent quand les choses dépassèrent leur point de non-retour. Un hurlement de métal torturé, puis un tremblement de terre et Bénédicité se fractionna en deux. La partie est s’enfonça subitement de dix mètres, créant effondrement et destructions. Un nuage de poussière se répandit sur la ville, sur fond de hurlement de panique et de cris de douleurs, d’éboulements et de débuts d’incendie.
Dans le centre-ville, les tours de roche ou de métal et de verre qui formaient une couronne autour de la tour d’ivoire s’ébranlèrent, certaines s’abattant de tout leur long sur les citoyens, égayés comme une nuée d’étourneaux, d’autres s’effondrant sur elles-mêmes, réduisant en bouillie ceux qui se trouvaient à l’intérieur, vision apocalyptique de géant se tassant dans une pluie de débris mortels, moellons et verre pilé. Une nouvelle explosion retentit.
Le Patriarche, la Matriarche, et le conseil des sages ne pensaient plus du tout que tout allait bien. L’enfer sur terre qu’ils redoutaient venait de s’avérer. Et c’était pire que ceux qu’ils avaient imaginé. Ils avaient pensé qu’il ne restait plus que le Némésis, voila qu’ils voyaient la légion noire d’Archimonde à l’horizon.
Des débris de Gris et de chaudière furent expulsés du trou formé lors de la dernière explosion ; une forme floue en jaillit, puis se stabilisa, et tous purent reconnaitre le Némésis, le Premier de la Destruction, qui venait de renverser la situation.
Des monceaux de cadavre se mirent alors à choir du niveau du sol dans la cité. Ce fut une surprise, ils auraient dû être encore à plusieurs heures de Bénédicité, mais ces choses qui avaient été des Gris avant étaient bien là, présents, morts et réveillés pour semer la destruction. Certains étaient putréfiés, d’autres gardaient une apparence vaguement semblable à ce qu’ils avaient été de leur vivant. Ils tombaient comme une pluie fétide et recouvraient les rues, s’épandaient comme une marée puante, ils remplissaient les rues, tuaient les hommes, femmes et enfants, fauchaient les vies, détruisaient les maisons, une série d’explosions retentit.
Le Peuple Gris avait beau être posé et renfermé, cela ne l’empêchait pas de se développer dans tous les domaines, et même des morts-vivants sans peur et sans douleur ne pouvaient rien face aux derniers mortiers que les défenseurs de la cité plaçaient dans les rues, empêchant la marée couleur de nuit de plus se répandre. Mais c’était comme frapper dans l’eau, pour chaque zombie tué, un autre revenait et d’autres encore suivaient, et tout le monde le savait, dans les deux camps : Bénédicité ne tiendrait pas dans cet équilibre précaire bien longtemps.
La présence du Némésis réduisait encore cette échéance. Ses sortilèges se riaient des mortiers, des explosifs, des flammes et de la mort. Le Némésis était comme un dieu de la mort. Insensible à tout ce qui l’entourait.
Les revenant semblèrent désorganisés quand de grands humanoïdes tout d’acier de quatre mètres de haut vinrent les évincer, chacun maniait une longue épée de trois mètres qui réduisait en poussière maisons comme cadavres sur pattes, et une de ces choses que l’on appelait mitrailleuse, six canons rotatifs dont un seul tirait à la fois, à raison de mille balles chaque minute. Les êtres démesurés étaient une douzaine, et ils semblaient suffire pour renverser le cours de la bataille.
Plusieurs s’effondrèrent sous les sortilèges du Némésis. C’était une cacophonie infernale dans la cité en proie au chaos. La marée de cadavres envahissait peu à peu le territoire des vivants, grossissant ses rangs malgré des milliers de pertes. Les nids de mitrailleuses ne suffisaient pas à enrayer leur avancée, et les « survivants » marchaient sur les restes de cadavres de leurs frères d’armes pour s’approcher de leurs adversaires. Plusieurs tireurs se recouvrirent ensevelis sous les lambeaux de corps et périrent étouffés de la pire façon qui soi.
Ainsi accaparés par leur résistance les habits de Bénédicité ne virent-ils pas la Seconde de la Destruction. Ils s’avérèrent incapables de la localiser même quand ils eurent pris conscience de son sortilège. Il ne s’agissait au début qu’une sphère d’un noir plus profond que l’imagination ne peut le concevoir conçue au sein de la tour d’ivoire. A l’intérieur de l’immense tour, le chaos se fit, les meubles, et puis les Gris, le plancher, le plafond, les autres étages, tout fut aspiré par le sortilège qui gagnait en taille. Les murs, rapidement, se mirent à trembler et se fissurer, mais tout semblait trembler et se fissurer à Bénédicité. Dans un craquement presque doux, des pans de la tour d’ivoire cédèrent et furent aspirés par la sphère de néant. A ce moment-là on commença à voir le sortilège de l’extérieur. La sphère de néant absolu entrainait à elle les débris alentours, ce qu’il restait des tours, les habitants, les maisons, et même les autotractés à vapeur. C’était comme ces étoiles trop vielles et massives effondrées sur elle-même, qui devenaient tellement denses que la lumière elle-même ne pouvait s’en échapper, ces fissures de l’espace, comme les appelaient les astronomes. Quiconque voyait le fabuleux sortilège de celle qui maîtrisait la gravité ne pouvait s’empêcher de faire la relation. Autour du sortilège, qui avait maintenant scindée en deux la tour d’ivoire, la vue était brouillée, comme en pleine chaleur, la lumière semblait distordue, et on voyait au travers des choses que l’on n’aurait pas dû voir. Mais le plus étrange, c’était le sommet de la tour d’ivoire, le dernier étage qui semblait flotter en l’air et qui, en plus de résister à la gravité terrestre, résistait à celle du sortilège.
Le quartier tout autour de la tour d’ivoire n’était plus qu’un terrain vague, le pavage des rues s’envolait, et la terre elle-même, à la verticale du condensé de gravité, un cratère de trente mètres de large s’était formé et creusé jusqu’à la plaque de métal qui supportait Bénédicité. Celle-là même commençait à se déformer, toujours dans ce cri de métal au supplice. Une large bande de terre nue et ravagée s’étendait derrière le Némésis. Les morts-vivants avaient réussi à passer, la douzaine de méchas avaient été abattus, la plupart totalement démantelés.
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Laïaga

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Message Sujet: Re: [Histoire] Histoire du Concile et de la Guilde | Dim 14 Sep 2008 - 14:45


L’horizon des événements se déchira. Impossible de savoir si c’est la Seconde de la Destruction qui perdit son sang froid, ou si c’était un coup sciemment prévu, mais sa fissure de l’espace disparut. Il ne resta que la singularité au centre de tout ça, un infini de la taille d’une tête d’épingle transparente, on pouvait voir la Vérité en regardant au travers. Le temps et l’espace. Le passé et le futur. Le tout et le rien.
Quel que soit l’angle selon laquelle on la regardait, elle restait claire au centre d’une tempête distordue. Le champ d’aspiration du sortilège se fit plus grand, et il rejetait, mais ce qu’il avait de terrible, c’est qu’il ne rejetait pas ce qu’il aspirait, pas comme il l’aspirait. Des membres arrachés et fichés dans des pans de murs jaillissaient et faisaient plus de morts encore, et d’autres se faisaient aspirer. Des monstruosités jaillissaient de cette chose, mais il n’y avait qu’un mot qui venait à l’esprit quand on la regardait :
« Voici Dieu, et tel est le regard qu’il porte sur le monde. »
Voilà ce que l’on se disait, et peut-être même que l’on avait raison. La singularité sembla croître, mais on ne pouvait en être sûr, il était impossible de se fixer sur plus d’un point de sa surface à la fois.
Alors un ilot de calme jaillit dans l’enfer sur terre. Ce fut comme un éclair transcendant l’espace, et la singularité cessa de croître. Au contraire, elle se délita comme un banc de brume, et rapidement il n’en resta plus que le souvenir funeste.
Alors s’engagea le combat entre les enfants de Mère, ceux envoyés ici pour contrecarrer les Treize de la Destruction et qui survivaient encore, et leurs ennemis de toujours qui vivaient encore. Le combat dura des heures et des heures de presque-répit pour la ville qui continuait de trembler et de s’effondrer au rythme des sortilèges titanesques échangés par les esprits incarnés.
Il devint clair au terme de cette lutte entre demi-dieux que ceux de la Destruction allaient l’emporter. La cité sombrerait, ultime vestige, mais sa population était maintenant réduite à quelques milliers de survivants. Soudain il y eut comme un coup de tambour et le temps sembla se stopper. Au dernier étage de la tour d’ivoire, sur une terrasse circulaire entourée d’arcades de marbres, une fabuleuse explosion de pouvoir venait d’avoir lieu. C’était un dégagement d’énergie sans précédent, une onde de choc de flux, un tsunami de magie qui submergeait jusqu’au Némésis lui-même. Un sortilège comme il n’y en aurait sans doute jamais plus. Il y eut tant de magie libérée en cet instant qu’elle devint visible, onde or et argent qui se répandit sur toute la ville. Vingt corps furent réduits en poussière au sommet de la tour d’ivoire, et leur poussière tomba au bas de la tour tandis que l’ultime étage s’effondrait finalement, comme avec grâce, il tombait et s’écrasait par terre, voltigement de débris de marbre et d’or. La vague or et argent roulait, croissait, devenait plus puissante tandis que le Peuple Gris acceptait un ultime sacrifice.
L’essence de toute une race à travers tout un monde fut condensée en un unique point hors de la réalité, une volonté inébranlable, un véritable dieu. Pendant une seconde le temps ne fit plus, et il fut de nouveau. Une plainte, comme issue de milliers et de milliers de millions de gorges d’hommes, de femmes, d’animaux, et de tant d’autres choses, déchira l’espace, recouvrit le monde, et se tut.
Le monde venait de changer et changerait encore. Dans un ultime tremblement, dernier soubresaut d’un mourant, Bénédicité fut totalement ensevelie, et là où elle s’érigeait, une montagne naquit, comme une fleur qui éclot. Il n’y eut plus trace de ce qui avait été la plus grande et plus belle cité de l’Histoire.

-Qu’avez-vous fait…

La voix provenait, épuisée, d’un petit être au plus haut sommet de la chaîne de montagnes.

-Qu’avez-vous fait ? Que m’avez-vous fait ? Quelle est cette magie ?

La voix était presque suppliante. Le corps fluet du Némésis semblait être redevenu celui d’un Gris. Il reçut la réponse sous formes d’images et de sensations, pas de mots. Il vit la magie bridée par des chaînes de mots et de runes, ces mots et ces runes que bien plus tard l’on nommerait l’Ancien Langage, il vit le déferlement d’une volonté supérieure sur une cité perdue de toute façon. Et un questionnement. Où étaient donc les autres ?
Le Némésis se permit de ricaner, alors qu’il en était réduit au stade d’un insecte sous une semelle à quelques centimètres de lui. Il se mit même à hurler, pleurer, se plier de rire, secoué de spasmes comme l’avait été la cité défunte avant de sombrer pour la dernière fois.

-Il n’y a plus d’autres !

Sa voix exprimait la plus pure satisfaction enfantine.

-Je les ai tous faits miens. Vous n’aviez rien vu ? Rien soupçonné ? Je les ai tous utilisés puis fais miens, et le seul ennemi que vous avez combattu durant cette journée, ce fut moi. Moi seul…

Il riait, c’en devenait hystérique, fou, il riait encore quand la volonté le fit disparaître, retourner dans les circonvolutions chaotiques de son monde. L’Unique de la Destruction promit qu’il ne serait jamais un souvenir. La volonté rétorqua qu’il serait oublié. Ainsi fut tournée une page de l’histoire. Les enfants de Mère qui avaient survécu à cette guerre retournèrent auprès de celle qui les avait créés.
La volonté devint Père, l’égal de Mère, tant le sortilège avait été puissant et durable, mais deux êtres furent exclus de cet état de grâce et rendus à la vie. Ce furent le patriarche et la matriarche, protégés durant l’ultime envoutement par un esprit qu’ils avaient invoqué. Ils furent l’ombre noire du Peuple Gris.
Ainsi débuta le temps des Ombres et l’histoire du Concile.
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