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Rencontres diplomatiques - Volet 1

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Pierrot

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Pierrot
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Message Sujet: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mer 23 Mai 2012 - 13:03


Rencontres diplomatiques – Volet 1

Le Saint Empire Léonien

Annexes : Carte d'Aberon, Plans du Palais

Il faisait doux ce matin là. Le roi s’était levé à l’aube. Et comme à chaque réveil, il avait monté un étage pour prendre son petit déjeuné dans le jardin suspendu. Une légère bise passait dans ses cheveux. Il a dorait émerger de son sommeil devant Aberon. Les jours les plus dégagés, on pouvait voir jusqu’à l’océan, à condition d’avoir une bonne vue. Le royal petit déjeuné terminé, Pierrot se rendit directement en salle d’armes. Il s’entrainait au maniement des armes deux à trois fois par semaine. Bien qu’il fût plus fort que son maitre d’armes dans à peu près toutes les disciplines, ces exercices le maintenaient en forme. Il passa une armure légère en cuir et choisi une lame, assez médiocre, de conception humaine. Le maitre d’armes se mit en garde, le roi fit comprendre qu’il était prêt, et l’exercice commença.

Même si elle débutait comme toutes les autres, cette journée était cependant différente. En effet, le royaume du Surda allait aujourd’hui recevoir la Sainte impératrice de l’Empire Léonien, pour une rencontre diplomatique. L’impératrice Myad avait déjà été reçue par le Royaume, par Pierrot lui-même. Mais c’était en d’autres temps, dans un autre contexte, pour d’autres forces. La rencontre qui débutait ce jour-ci avait d’autres enjeux. Ceux d’instaurer une paix durable dans un monde où elle était si fébrile. Sous couvert d’accords commerciaux, une relation solide était souhaitée entre les deux nations. Il était vital d’être en bons termes avec l’Empire, qui représentait la force dominante du continent. Le Surda était depuis longtemps, et particulièrement sous le règne de Pierrot, une nation pacifiste, qui n’entrait dans un conflit que lorsqu’elle était agressée. Sa notaire passivité lors du dernier conflit contre les dragons sauvage – que certains qualifiaient à tort de lâcheté – jouerait certainement en sa faveur pour la suite.

Tout le palais était en effusion. Il était en effet rare de recevoir des invités aussi prestigieux. Il n’y avait pas eu de visite diplomatique depuis bien longtemps. L’impératrice serait installée dans les appartements mauves. Ça lui ferait peu de changement. Ses appartements étaient prêts. Les cuisines tournaient, la petite salle à manger avait été dressée, la salle diplomatique était préparée. Les jardiniers s’afféraient à rendre impeccables les trois jardins. Chaque statue, chaque bronze, chaque bibelot était astiqué et dépoussiéré. Le palais était d’un neuf … royal !

Une musique retentit. Les cuivres soufflaient. L’impératrice était en vue, à la porte Nord. Le chef de la garde fit ouvrir celle-ci à l’approche du cortège impérial. Le roi entendit. Il était toujours à l’entrainement, suant, dans son armure. Il stoppa, rangea son arme, enleva son armure et courut dans ses appartements. Le temps que le cortège passe le pont, la porte et remonte l’avenue qui conduisait à la place centrale, il avait bien vingt minutes devant lui. Il se lava, tailla sa barbe, coiffa ses cheveux, puis demanda à son valet de l’aider à s’habiller. Dernières pièces : la cape, la couronne. Il était prêt. Il descendit à la Grande Porte. Le cortège impérial entrait juste sur la grande place. La Grande Porte s’ouvrit, et le roi descendit les marches, les bras grand ouvert, vers Myad. Dans le protocole Surdain, cela signifiait que le souverain accueillait son invitée comme une égale, et qu’elle était la bienvenue.

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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mer 23 Mai 2012 - 21:20


- Et pourquoi pas l’armée entière tant que vous y êtes ?

Le baron pinça les lèvres, de petites rides de contrariété se creusant au coin de ses yeux alors qu’il plissait les paupières.

- Vous déformez mes propos, Majesté, murmura-t-il à la limite de l’insolence tant son exaspération était flagrante. Chercheriez-vous à me ridiculiser une nouvelle fois ?
- Loin de moi cette idée, répondit son interlocutrice en souriant, radieuse et menaçante. Je cherchais simplement à vous faire prendre conscience de la démesure de votre proposition.

Elle fit basculer ses mains comme une fleur éclose, les sourcils levés dans un étonnement vaguement agacé.

- La raison d’exister de la compagnie du Fleuve noir, c’est de m’épargner la débauche financière et le vomissement militaire partout sur mon passage. Elle est toute indiquée pour m’escorter en voyage diplomatique,conclut l’elfe d’un ton laissant entendre qu’une énième protestation serait fort mal accueillie.

Quelques hommes échangèrent un regard éloquent, partagés entre la résignation, la frustration et pour certains, de la curiosité. Il était presque devenu un amusement que de contempler ses pairs en colère se faire froidement rabrouer. Myad s’en était rendu compte et en avait déduit que ses Conseillers avaient fini par s’accoutumer à sa gouvernance. Preuve en était que leurs réunions duraient moins longtemps, étaient plus paisibles et les interventions plus pertinentes. Elle soupçonnait même ses membres d’apprécier ces réunions, étant donné leur refus total de déléguer leur obligation de parution.

- Vous avez sans doute raison, comme toujours, murmura le baron en réussissant à esquisser un sourire admiratif.
- Allons, vous me flattez, ironisa l’Impératrice en hochant la tête en un remerciement exagérément appuyé. Puis, revenant soudainement au reste de l’assemblée : Il est donc décidé que je quitterai Dras Leona avec l’intégralité des membres du Fleuve noir demain en soirée. Yenlui prendra les décisions à ma place et Oryon prendra en charge la sécurité de la cité en mon absence. Je me remets à vous pour le reste…

L’étincelle glacée qui traversa un instant le regard de la souveraine raidit plusieurs personnes sur leur siège. A vrai dire aucun d’entre eux ne prit ces derniers mots à la légère. Des têtes étaient tombées – les plus sottes, les moins discrets – mais ils savaient tous aussi bien qu’elle qu’ils avaient plus ou moins profité des abus perpétrés pendant qu’elle guerroyait contre Nuit. Depuis son retour à la capitale, l’elfe prenait soin de rappeler très régulièrement la justesse de sa mémoire et sa détermination. On ne l’appelait pas la Dame sanglante pour rien. Ceux qui l’avaient trahi, ne seraient-ce qu’en esprit, n’étaient pas tranquilles. Après tout, cette créature n’avait rien d’humain…

¤

Sa monture reptilienne se remettant d’une épopée traumatisante, Myad chevauchait cette fois-ci une pouliche grise, vive et fraîche comme par un premier jour de printemps. Ses dix-huit compagnons l’encadraient en une procession sans cesse changeante selon le terrain, le territoire et les circonstances diverses. Partis au crépuscule en une longue procession, l’un derrière l’autre, ils s’étaient rassemblés de façon protectrice autour de leur meneuse aux heures les plus peuplées. Tous portaient l’épaisse cape noire, accrochée à gauche ou à droite selon leur adresse, à la monture d’argent. Un demi-masque recouvrait la moitié supérieure de leur visage en figurant une tête de serpent, dont les deux crochets descendaient jusqu’au bas de la mâchoire. Utile uniforme ; nul ne vint les ennuyer une seule fois durant tout leur voyage. Rapides, silencieux, efficaces, ils filaient sur les routes avec une effrayante harmonie.

Quant à elle, Myad portait une combinaison de cuir noir renforcé de pièces d’armure, deux dagues – l’une elfique, l’autre drow, son fouet et la double faux dans son dos. La partie supérieure semblait jaillir de son épaule en une aile unique, sinistre. Pas de cape pour cette fois, elle avait envie de sentir le vent la serrer contre lui sans rien pour les séparer. Ses cheveux étaient attachés en une longue natte, rebondissant sur un châle noir à franges recouvrant son cou, son torse. Elle portait des gants, comme chaque jour depuis son retour de l’Outreterre.

L’Impératrice était fière de ses suivants ; elle s’attacha d’ailleurs à poursuivre leur entraînement ou à échanger des connaissances avec eux tout au long de leur cheminement.

¤

Leur traversée du Surda confirma les informations véhiculées jusqu’à elle par ses éclaireurs – dont le nombre fluctuait selon les caprices du Mor’ranr – annonçant son retour proche sur la scène internationale. Les contrées semblaient relativement prospères, ne portant pas de cicatrices dans la terre et dans la pierre ainsi que les territoires fraîchement conquis par l’Empire. L’Impératrice se durcit un peu plus à ce souvenir.
Si cela ne tenait qu’à elle, la noblesse serait abolie ou avilie grâce à un serment de loyauté en ancien langage.

- Quelque chose vous préoccupe ? demanda une voix jeune, discrète, féminine.
- Qu’est-ce qui ne me préoccupe pas, ce serait plutôt ça la question, ricana Myad.

Elle tourna la tête vers la jeune métisse aux superbes yeux d’un vert si pâle qui en paraissait lumineux. Une lumière qui rappelait la fluorescence du plafond de Goterada, onirique, inquiétante, troublante.

- Puis-je vous suggérer une potion pour vous aider à vous détendre ? suggéra la sorcière, toujours de sa voix douce, presque effrayée.
- A condition que tu en boives avec moi, belle Erha, chuchota l’Impératrice en approchant sa monture de la sienne. Tu ne t’es pas décrispée depuis notre sortie de l’Empire.

La sorcière se tut un instant, sans quitter les prunelles sanglantes de sa maîtresse, avant de lui décocher un sourire de connivence.

- Saviez-vous qu’il faut toujours se méfier des apparences, n’est-ce pas, Dame sanglante ?

Les chevaux adoptèrent un trot soutenu, ralentissant leur cadence alors qu’ils approchaient du palais, vers lequel la souveraine dirigea un regard songeur.

- Quelle que soit la situation… Je préfère me fier à mon instinct qu’à des stéréotypes, répondit-elle vaguement, perdue dans ses souvenirs.

Sur un ordre télépathique ils changèrent de formation pour se placer en deux rangées suivant l’Impératrice, en tête de file. Myad entendit un grognement désapprobateur qu’elle devina être celui d’Onello. Les hommes et leur parano belliqueuse… songea-t-elle, amusée. Le roi ne leur ferait rien qui ne puisse aller à l’encontre des intérêts du Surda. Et rien, en cet instant, n’eut été plus suicidaire que s’attaquer à l’Impératrice du Saint Empire.

¤

Myad arrêta son cheval à une dizaine de pas des marches pour mettre pied à terre. Six de ses suivants firent de même pour s’avancer derrière elle tandis qu’elle s’approchait de Pierrot. Un septième s’empara prestement des brides ainsi libérées qu’il garda sagement alignés. Les onze derniers compagnons restèrent sur leur monture. Gage de franchise ; ce n’était pas une invasion. La Dragonnière inclina la tête pour saluer cet homme de rang égal – quel que soit l’étendue de leur territoire. Elle arborait un léger sourire, assez pour sembler courtoise. Son regard volait partout, notant la propreté et la netteté environnantes. Le roi avait les joues légèrement roses, peut-être venait-il de courir ou de se battre. Entraînement physique. S’était-il préparé à un affrontement ? Cette pensée la fit rire intérieurement.

- Salut à vous, Monseigneur, le harangua-t-elle de sa voix claire et calme. Me voici, ainsi que mon escorte, répondant à votre invitation.

Elle désigna d’un geste ample les individus massés derrière elle, qui n’avaient pas bougé de leur place. Pourtant, en lien direct avec leurs pensées, Myad savait qu’ils étaient très actifs. Observateurs, curieux, admiratifs, condescendants.

- Cela fait longtemps que nos chemins ne s’étaient pas croisés, reprit-elle avec une étincelle de malice dans la voix. Je suis satisfaite de vous retrouver ici.
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Pierrot

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Pierrot
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Jeu 24 Mai 2012 - 21:04


Le cortège était un peu plus nombreux que prévu. Le roi se tourna vers le valet en chef, qui le suivait. Ce dernier compris de suite le regard et s'en alla à travers le palais. Le chef écuyer s'avança vers les montures, et se proposa d'emmener les chevaux à l'écurie.

"Si vous permettez ..."

Le roi cru bon d'ajouter

"N'ayez crainte, ils seront bien traités. Lavés, brossés, nourris. Ils auront un box chacun."

Puis, il s'adressa enfin à Myad.

"Impératrice myad, soyez la bienvenue en terres surdaines. Aberon vous a ouvert ses portes, et je vous ouvre celles de mon palais."

Sentant la forte activité psychique qui émanait de l'impératrice et de son escorte, ainsi qu'une rumeur d'inquiétude, il ajouta

"Reposez un peu vos méninges, vous ne risquez rien ici. Dites-vous bien que je n'ai aucun intérêt à me faire de l'empire un ennemi, et encore moins à l'attaquer chez moi !"

Puis, baissant la voix et faisant un clin d'oeil à Myad

"Et tout à fait entre nous, si j'avais du vous tuer, je m'y serais pris avant."

À ces mots, il lâcha un rire jovial qui reflétait une blague assez fine de sous-entendus. Le chef valet avait donné des instructions pour la préparation de plus de chambres. Le roi avait tourné les talons, invitants ces convives à le suivre. Il pénétra dans la salle des statues, où se trouvait le grand escalier. Il marchait côte à côte avec Myad, tout en expliquant comment se déroulerait le futur proche.

"Je vous ai fait préparer vos appartements. J'avais d'abord pensé à vous installer dans les appartements de la reine, car ils sont les plus spacieux après les miens. Mais ils communiquent également avec les miens, et mon chef de la sécurité m'a fait comprendre que ce pouvait être dangereux. Et puis la proximité fait parler. je vous ai donc installé dans les appartements mauves. Je me suis dis que ça ne vous dépaysagerait pas trop" dit-il en souriant.

En haut des escaliers, ils arrivèrent dans la salle du trône, puis prirent le couloir jusqu'à la porte des appartements mauves.

"Voila, c'est ici. je vous propose de vous reposer et de vous laver un peu si vous le souhaitez, après ce long voyage. Vos accompagnateurs seront logés à l'étage au dessus, dans les chambres. Si vous le souhaitez cependant, je peux faire préparer les trois autres suites pour que quelque uns de vos compagnons logent à vos côtés. Quand vous serez prête, nous pourrons descendre déjeuner dans la petite salle à manger. En suite et bien, nous aviserons, peut-être songerons nous à nous mettre au travail. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, deux valets resterons à votre disposition devant votre porte. Lorsque vous voudrez me rejoindre, je serais dans les jardins, au rez-de-chaussée. À plus tard !"

Sur ce, le roi laissa Myad à ses appartements, et descendit lire dans le jardin.

La porte du couloir s'ouvrait sur un grand salon. Plusieurs sofas et divans y étaient répartis. Il y avait une petite table sur laquelle était disposée une coupe de fruits et une bouteille de cuvée royale d'alcool de lin. Dans un coin, un bureau et à côté une petite bibliothèque. En face de la porte d'entrée, une porte donnée sur la vaste chambre. Un lit à baldaquins était au centre. Contre le mur, un dressing, rempli de vêtements à la taille de l'impératrice. Des hauts, des pantalons, des robes. il y en avait pour tous les goûts. Ces habits sortaient bien évidemment des factures textiles de Cithrì. Toujours en enfilade, une dernière porte ouvrait sur une salle de bain. Très claire, elle se composait en son centre d'une grand baignoire. Une coiffeuse sur le mur de droite, une armoire sur le mur de gauche, qui renfermait une gamme impressionnantes de savons et sels de bain, ainsi que des serviettes de différentes taille.

L'impératrice Myad avait de quoi se prélasser et se délasser, parce qu'en Surda, on sait recevoir !
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Ven 25 Mai 2012 - 12:31


Celui qui semblait être le responsable des écuries s’approcha du cortège d’un pas prudent, assuré et néanmoins assez lent pour rester courtois. Il semblait les interroger du regard, comme s’il craignait de faire un faux pas à la moindre occasion.

"Si vous permettez ..." dit-il doucement, tâtant le terrain.

Le roi ajouta alors :

"N'ayez crainte, ils seront bien traités. Lavés, brossés, nourris. Ils auront un box chacun."
- Démontez, cavaliers.

Myad tourna légèrement la tête de côté pour vérifier qu’ils suivaient bien sa directive, ce qui fut effectivement le cas. Hommes et femmes posèrent pied à terre avant de donner leur bride respective à l’écuyer le plus proche. Ils conservèrent toutefois leur place, en retrait ou proche de leur maîtresse, qui choisit de retourner sa totale attention vers le seigneur des lieux.

"Impératrice myad, soyez la bienvenue en terres surdaines. Aberon vous a ouvert ses portes, et je vous ouvre celles de mon palais." Il les examina brièvement, son regard étincelant d’amusement avant de reprendre la parole : "Reposez un peu vos méninges, vous ne risquez rien ici. Dites-vous bien que je n'ai aucun intérêt à me faire de l'empire un ennemi, et encore moins à l'attaquer chez moi !"

Les membres de l’escorte réagissent plus ou moins discrètement à cette annonce. La plupart se raidit, rappelée à l’ordre par cette simple déclaration ; eux qui se pensaient prudents, ils laissaient leur esprit bouillonner ! Myad ne pouvait leur en vouloir. Après tout, elle n’avait pas précisé que le personnage qu’ils allaient visiter était aussi compétent, que ce soit en combat ou en magie. Il était tout aussi bien qu’ils l’apprennent par eux-mêmes.

"Et tout à fait entre nous, si j'avais du vous tuer, je m'y serais pris avant," lui chuchota alors ledit personnage en lui faisant un clin d’œil.

Il éclata de rire, un rire chaleureux, et néanmoins saupoudré d’une certaine menace, qui fit sourire Myad à son tour.

- En effet, il vaut mieux s’y prendre à l’avance pour essayer de me tuer, lui répondit-elle sur le même ton.

Il y avait dans sa plaisanterie, prononcée d’une voix malicieuse, autant de sous-entendus que ceux glissés par le monarque dans la sienne.

Il pénétra dans la salle des statues, où se trouvait le grand escalier. Il marchait côte à côte avec Myad, tout en expliquant comment se déroulerait le futur proche.

- Je vous ai fait préparer vos appartements. J'avais d'abord pensé à vous installer dans les appartements de la reine, car ils sont les plus spacieux après les miens. Mais ils communiquent également avec les miens, et mon chef de la sécurité m'a fait comprendre que ce pouvait être dangereux.
- En terme de probabilité, il n’a effectivement pas tort, approuva l’Impératrice avec un sourire compatissant – ses conseillers la harcelaient sans cesse avec la sécurité.
- Et puis la proximité fait parler. Je vous ai donc installé dans les appartements mauves. Je me suis dis que ça ne vous dépaysagerait pas trop !

Le sourire de connivence de l’Impératrice s’élargit tandis qu’elle adressait au roi un coup d’œil amusé.

- Au contraire, je me sens mal si je ne suis pas noyée de mauve au moins huit heures par jour, ironisa-t-elle.

En vérité la couleur ou l’espace de sa chambre l’importaient peu ; tout ce dont elle avait envie, c’était que celle-ci soit fonctionnelle. On ne passe pas un demi-siècle à vagabonder dans les conditions les plus simples sans garder une certaine modestie de goûts…
Tout en avançant la souveraine prenait note de ce qu’elle voyait, des travaux importants réalisés depuis sa première visite en ces lieux jusqu’au souvenir de la disposition des salles. On sentait que le changement était relativement récent ; Myad n’avait pas d’opinion positive ou négative sur celui-ci étant donné qu’elle n’était pas en mesure de considérer si ces travaux avaient été nécessaires. Ce n’était pas grave, elle était censée passer plusieurs jours en ces lieux ; ils auraient tout le temps d’en discuter.

Pierrot s’arrêta finalement devant une grande porte travaillée avec finesse, d’un pourpre délicatement peint. La femelle hybride déduisit sans trop de difficulté qu’ils étaient arrivés à destination.

- Voila, c'est ici. Je vous propose de vous reposer et de vous laver un peu si vous le souhaitez, après ce long voyage. Vos accompagnateurs seront logés à l'étage au dessus, dans les chambres. Si vous le souhaitez cependant, je peux faire préparer les trois autres suites pour que quelques-uns de vos compagnons logent à vos côtés.
- Ce ne sera pas nécessaire, le remercia l’Impératrice.

*Erha, Laerine, vous guiderez vos compagnons. Soyez courtois, attentifs et discrets. Herios, j’attends ta visite.*

- Quand vous serez prête, nous pourrons descendre déjeuner dans la petite salle à manger. En suite et bien, nous aviserons, peut-être songerons nous à nous mettre au travail. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, deux valets resterons à votre disposition devant votre porte. Lorsque vous voudrez me rejoindre, je serais dans les jardins, au rez-de-chaussée. À plus tard !
- A bientôt, Monseigneur, répondit fort poliment l’Impératrice avec un léger sourire.

*Soyez prudente, ma Dame, n’hésitez pas à nous appeler.*

Elle entendit de nombreuses pensées inquiètes s’agiter ainsi autour de son esprit, qu’elle ferma de façon hermétique. Comprenant là qu’elle n’en ferait qu’à sa tête, le Fleuve noir s’éloigna vers les chambres qui leur étaient allouées. Un petit air de vacances flottait dans l’air.

Une fois seule, l’Impératrice ferma un instant les paupières pour s’imprégner du calme serein qui régnait dans cette pièce. Elle huma patiemment les odeurs douces, réconfortantes des tissus les plus délicats, des fruits mûrs, des vieux livres, des divans soigneusement entretenus. Lorsqu’elle rouvrit les yeux ce fut pour confirmer qu’en effet, ces appartements étaient bel et bien mauves. Des touches d’autres couleurs venaient adoucir l’espace pour empêcher qu’il soit étouffant. Herios, l’homme polyvalent de la troupe, ne devrait pas tarder. Un sacré phénomène que ce petit homme-là. Il arrivait toujours à surgir de n’importe où avec une facilité déconcertante, impeccablement apprêté, vous trouvait l’introuvable sans avoir l’air de s’être fatigué. S’il ne combattait pas il était précieux à sa manière.
En trottinant dans les appartements telle une adolescente curieuse, la demoiselle de soixante-dix ans se sentait l’âme d’une exploratrice admirative. Elle examina la bouteille, caressa les vêtements laissés pour elle – quel maudit espion avait réussi à trouver ses mensurations exactes pour les chuchoter ici ? songea-t-elle, plus incrédule qu’agacée – et roula sur le lit. Le pétillement d’un esprit familier l’incita à revenir dans le salon, où, sans surprise, elle ouvrit à Herios. Après l’avoir saluée, il se glissa à l’intérieur en lui présentant les effets qu’elle avait apporté avec eux.
Il y avait là du matériel pour entretenir ses armes mais également pour écrire et prendre des notes, quelques bijoux et vêtements de qualité. Il y avait aussi un petit paquet mince et plat, d’une trentaine de centimètres, emballé dans du papier de soie dont il ignorait le contenu. En cela Herios était un serviteur modèle : il ne cherchait jamais à savoir ce que sa maîtresse ne trouvait pas obligatoire de lui faire connaître.

- Où as-tu mis les cadeaux du roi ? demanda-t-elle distraitement, plongée dans sa contemplation.
- Juste ici, Majesté.

La souveraine lui jeta un coup d’œil pour le voir poser sur le bureau deux objets soigneusement emballés dans un emballage propre, le premier de cuir teint de pourpre piqueté d’argent contenant une bouteille que son producteur avait défendu becs et ongles jusqu’à ce qu’elle la lui arrache ; le second était un assortiment de verres en cristal de très belle qualité, protégé par une solide boîte de bois peint et du velours mauve à l’intérieur. Herios l’interrogea de ses prunelles noires, les bras le long du corps, ses longs cheveux sombres attachés en un catogan parfait.

- C’est parfait, tu peux aller te reposer, le congédia Myad avec un signe de tête.

Il la remercia, la salua et partit. Fort satisfaite de se retrouver de nouveau seule, l’Impératrice ôta prestement l’ensemble de ses vêtements, bijoux, accessoires pour tout jeter sur un divan et flotter gracieusement jusqu’à la baignoire où elle allait pouvoir se détendre en toute tranquillité.

¤

Deux heures plus tard, Myad était tout à fait reposée ; ses cheveux encore humides tombaient sur ses épaules en une cascade soyeuse. Elle avait revêtu une robe d’un gris plus pâle que sa peau, ce qui la faisait paraître plus sombre, drapée à l’épaule droite. Son éternel collier ne l’avait pas quittée, avec le pendentif oscillant devant son ventre. Posé sagement sur sa tête le magnifique diadème d’or blanc et de pierres précieuses rappelait son rang, plus par figuration que par nécessité, car elle doutait que quiconque ne puisse la confondre avec une quelconque manante.
Cela faisait un bon moment qu’elle était prête, toutefois dans un souci de convenance, elle attendit deux heures d’absence avant de sortir de ses appartements, ses cadeaux dans les bras et sa dague drow ceinturée à la cuisse du côté où la robe était fendue. En la voyant surgir les valets s’empressèrent de lui proposer leur secours, auquel elle répondit simplement qu’elle désirait trouver le roi dans les jardins. Ils insistèrent pour porter ses effets, en vain, Myad refusa. Les jeunes hommes abandonnèrent et l’un d’eux accéda en sa requête. Il la guida à travers les couloirs pour l’amener jusqu’à l’extérieur, au sein d’un très beau jardin aux mille odeurs. A peine fut-elle entrée dans ce paradis multicolore que l’Impératrice poussa un soupir de satisfaction. Drow peut-être, elfe également… Ses spartiates de cuir noir la portèrent vers son hôte, assis tranquillement, contemplant la vue qui s’offrait à lui.

- Je vous remercie pour vos services, ces appartements sont du meilleur goût, l’interpella-t-elle doucement.

S’asseyant au côté du monarque, la septuagénaire fit un geste gracieux pour l’inviter à prendre les deux paquets qu’elle tenait de son autre bras.

- Puis-je vous remercier à mon tour par ces modestes présents ?
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Pierrot

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Pierrot
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Ven 25 Mai 2012 - 20:51


"Ravi de voir que ni ma mémoire ni votre morphologie ont changé !"

Myad venait d'arriver dans le jardin. Elle avait trouvé robe à son goût. Elle était ravissante de sobriété, très impériale dans le style, mais en même temps discrète. Il faisait beau et doux, presque chaud. L'été consentait enfin à arriver. Le roi était assit sur un banc. Il lisait un très vieux livre, comme le laissait penser son état. Il le referma délicatement l'ouvrage et le posa sur une petite table. C'est un livre ... sur lui-même. Si savait que Myad l'avait remarqué.

"N'y voyez pas de mégalomanie. Il n'est pas vraiment à ma gloire ce livre. Apparemment son auteur ne me portait pas dans son coeur. Il doit être mort le pauvre, depuis !"

Puis, Myad lui présenta des cadeaux. Deux paquets. L'un contenait une bouteille de ... de ... très bonne question d'ailleurs, on verrait bien en goûtant. Le second était une boite en bois. Elle contenait des verres d'un très grand ouvrage, protégés par ...

"Du mauve, encore du mauve ! Non, je plaisante. C'est magnifique. Je disais encore ce matin à Maître Thiebault - le décorateur du palais - que je changerais bien le service de verreries du bar de mon petit salon. Cela tombe à point ! Quant à cette bouteille, je suis persuadé qu'elle contient quelque chose d'exquis."

Il se tourna vers le valet qui avait escorté l'impératrice jusqu'aux jardins.

"Veuillez apporter cela à Hector, je lui fais confiance, il saura où la ranger !" Puis, revenant à Myad : "Cet homme est fantastique. Hector, c'est mon sommelier. Il connait tout ce qui se boit dans le monde, je crois. Nous n'avait pas besoin de registre pour connaitre l'étendu de la cave du palais, il EST le registre. Il lui faut moins de deux minutes pour trouver une bouteille. Tout est organisé comme dans une bibliothèque. Peut-être vous emmènerais-je la visiter si nous en avons le temps. Pour l'heure, je vous propose de passer à table, vous devez être affamée !"

Pierrot montra de sa main le chemin à Myad et lui emboîta le pas. Ils traversèrent la galerie et se retrouvèrent dans la petite salle à manger. Elle était prête. La table était dressée pour deux. D'un décor assez dépouillé, dans des tons bleus clairs, la salle n'était pas immense, elle était conçue pour les repas en petit comité. Une table peu longue avait été dressée, afin que les deux puissent discuter sans hausser le ton. Le repas commença.

"Alors, avez-vous fait bon voyage ? Aucune mésaventure en terre surdaine ? Cela dit, vous étiez bien accompagnée !"
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Lun 28 Mai 2012 - 12:41


"N'y voyez pas de mégalomanie. Il n'est pas vraiment à ma gloire ce livre. Apparemment son auteur ne me portait pas dans son cœur. Il doit être mort le pauvre, depuis !"

L'Impératrice adressa un regard étrange à son interlocuteur, à la fois perçant et lointain, comme si elle notait le moindre détail tout en l'analysant dans une autre dimension. Cela ne dura qu'un instant, à la suite de quoi elle retrouva l'expression paisible précédemment arborée.
Elle avait plusieurs jours devant elle pour réfléchir sur le roi du Surda, et autant de nuits pour trier les informations recueillies. Il allait de la sécurité, de la prospérité de l'Empire qu'elle connaisse précisément les dirigeants des factions voisines. Pour le moment elle trouvait être assez au fait des choses concernant Marek, et Ellenwen... Leur découverte mutuelle ne pouvait ressembler à celle de Pierrot et de sa personne. Autre contexte temporel, spatial, émotionnel, racial. Il lui faudrait apprendre cet homme comme le faisaient les gens normaux avec d'autres de statuts équivalents, par petites touches, en une aquarelle capricieuse.

Elle lui tendit ses cadeaux. Non qu'elle fut d'une nature expressément généreuse, néanmoins il était de coutume d'offrir à son hôte des présents quand il vous recevait. Et puis il est appréciable d'entamer des négociations sur une note cordiale...

"Du mauve, encore du mauve ! Non, je plaisante. C'est magnifique. Je disais encore ce matin à Maître Thiebault - le décorateur du palais - que je changerais bien le service de verreries du bar de mon petit salon. Cela tombe à point ! Quant à cette bouteille, je suis persuadé qu'elle contient quelque chose d'exquis."
- Ravie que cela vous plaise. J'ai trouvé quatre bouteilles de cet alcool, par hasard, dans la cave amoureusement gardée d'un vigneron affolé. Je me suis doutée qu'un esthète comme vous saurait l'apprécier à sa juste valeur.

Le roi remit la bouteille au valet, qui s'empressa de s'en emparer avec une délicatesse admirable.

"Cet homme est fantastique. Hector, c'est mon sommelier. Il connait tout ce qui se boit dans le monde, je crois. Nous n'avait pas besoin de registre pour connaitre l'étendu de la cave du palais, il EST le registre. Il lui faut moins de deux minutes pour trouver une bouteille. Tout est organisé comme dans une bibliothèque. Peut-être vous emmènerais-je la visiter si nous en avons le temps. Pour l'heure, je vous propose de passer à table, vous devez être affamée !"
- Je vous en prie, répondit-elle d'un ton amusé, le remerciant pour sa courtoisie.

Ils se rendirent effectivement dans la salle à manger, une pièce assez simple qui ne manquait pas de charme, décorée suffisamment pour être agréable. Le raffinement surdain détonait tant avec l'art excessif de Léonie qu'elle en restait rêveuse. Elle se garda bien de faire des comparaisons et garda ses réflexions pour elle. Ils s'assirent l'un en face de l'autre, et l'elfe se permit un dernier regard autour d'elle, au plafond, contemplation curieuse, avant de se fixer durablement aux prunelles scintillantes du roi.

"Alors, avez-vous fait bon voyage ? Aucune mésaventure en terre surdaine ? Cela dit, vous étiez bien accompagnée !"

L'Impératrice pencha légèrement la tête, comme pour le remercier.

- Je vous suis gré de n'avoir pas répandu de rumeurs sur ma personne qui eussent pu troubler mon voyage. Personne ne s'est opposé à nous, ni même fait montre d'un comportement hostile à notre égard. A vrai dire, nous avons plutôt éveillé la curiosité, ce qui n'est guère surprenant.

Dix-neuf cavaliers vêtus de noir et d'argent, chevauchant en silence derrière leurs masques, cela avait de quoi intriguer l'elfe le plus blasé.

- Le Fleuve noir est la compagnie que j'ai choisi personnellement pour ma protection. Elle est formée, contrôlée, dirigée par moi et nul autre. Cela m'évite des ennuis. Malheureusement ils ne sont pas omnipotents... Ce n'est pas tant à l'extérieur de nos frontières qu'ils me protègent, ironiquement.

Myad ne comptait plus le nombre d'empoisonnements, d'assassins, de colis piégés qui lui avaient été envoyés depuis le début de son règne, un rythme qui s'était accéléré depuis ses représailles sanglantes. Certains avaient vraiment hâte qu'elle ne parte.
L'Impératrice ne craignait pas d'aborder les troubles intérieurs de l'Empire étant donné que cela était connu de tous - elle était sûrement le chef d'Etat déclenchant les sentiments les plus contrastés de l'Alagaesia - et que cela montrerait à Pierrot qu'elle ne se jouait pas de lui, jouant franc jeu dès l'entrée.

- Et vous ? Comment vous portez-vous ? J'ai remarqué que vous aviez embelli votre demeure, et que les villages ont été restaurés récemment. Le pays semble plutôt bien se porter.

Mieux que l'ancienne Alliance en tout cas.
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Pierrot

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Pierrot
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mer 30 Mai 2012 - 10:58


Pierrot était flatté que les changements se voient à ce point. Il y avait mis de tout son esprit et son savoir faire pour mettre en marche le redressement du pays.

"Effectivement. Et la partie visible révèle ce qui se voit moins. Nous auront très bientôt un poids économique important. L’avantage de ne pas s’être impliqué dans la guerre, voyez-vous, c’est que nous n’avons quasiment pas été touchés. Pendant que vos nations reconstruisent, nous nous développons. Lorsque que j’ai pris le pouvoir, le palais était sombre, poussiéreux, tout partait en vrille. Il est l’image du royaume pour les visiteurs, il doit donner un sentiment de limpidité, de clarté absolue. Vous savez déjà que nous somme à la pointe de l’industrie textile. Et puis nous commençons à produire de l’excédent alimentaire également. Nous pensons à l’export. C’est un peu le but de ma démarche diplomatique, mais nous pourrons y revenir plus tard. Assez parlé du Surda, mangeons !"

Le repas se composait de produits frais, finement cuisinés, issus de la production locale. Des légumes, des fruits, des viandes, il y en avait pour tous les gouts. Une fois le repas terminé, le roi se leva.

"Puis-je vous proposer une promenade digestive ?"

Il s’adressa à un valet : "Allez nous faire préparer deux chevaux s’il vous plait."

Et s’adressant de nouveau à Myad : "Je vais me changer. Chevaucher avec une cape, c’est déjà peu commode en parade, alors pour se promener … Si vous voulez faire de même, je vous en prie. Rejoignons-nous devant la grande porte, dans une vingtaine de minutes. Comme toujours, si vous avez besoin de quoi que ce soit, adressez-vous à un valet. Oh, je doute que votre escorte nous soit utile. Ce n’est pas que je veuille vous priver, mais les habitants un peu simples s’effrayent d’un rien, j’aimerais assez qu’ils me voient en si curieuse compagnie."

Sur ces mots, le roi monta se changer dans ses appartements.
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Myad


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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Jeu 31 Mai 2012 - 17:58


"Effectivement. Et la partie visible révèle ce qui se voit moins. Nous auront très bientôt un poids économique important. L’avantage de ne pas s’être impliqué dans la guerre, voyez-vous, c’est que nous n’avons quasiment pas été touchés. Pendant que vos nations reconstruisent, nous nous développons."

Myad ne fit aucun commentaire néanmoins derrière son sourire, il y avait autre chose qu'une attention polie. Elle qui était allée jusqu'à combattre en première ligne les dragons envoyés par Nuit n'était pas très sensible à la politique du Surda, qui consistait à ne jamais se mouiller pour toujours bien s'en tirer. Il est facile de faire front à la fatalité quand on a laissé les autres régler le destin du monde. Toutefois, son esprit correctement fermé et son expression parfaitement contrôlée ne laissèrent rien filtrer de son opinion.

"Lorsque que j’ai pris le pouvoir, le palais était sombre, poussiéreux, tout partait en vrille. Il est l’image du royaume pour les visiteurs, il doit donner un sentiment de limpidité, de clarté absolue. Vous savez déjà que nous somme à la pointe de l’industrie textile. Et puis nous commençons à produire de l’excédent alimentaire également. Nous pensons à l’export. C’est un peu le but de ma démarche diplomatique, mais nous pourrons y revenir plus tard. Assez parlé du Surda, mangeons !"

L'Impératrice manqua lui répondre qu'elle se doutait bien qu'il ne l'avait pas invitée pour lui montrer les fleurs du jardin, mais elle se retint, doutant que son humour ne soit opportun.
D'ailleurs le reste du repas se déroula dans une ambiance cordiale, les deux souverains ne manquant pas de mots fins pour plaisanter sans toucher aux sujets fâcheux ; de plus les mets étaient délicieux, ce qui ne surprit pas Myad accoutumée à la qualité de vie en Surda.

"Puis-je vous proposer une promenade digestive ?"
- J'accepte volontiers, c'est une très bonne idée, répondit-elle, toujours soulagée de pouvoir s'évader à l'air libre - telle un animal sauvage.
"Allez nous faire préparer deux chevaux s’il vous plait" puis s'adressant de nouveau à elle : "Je vais me changer. Chevaucher avec une cape, c’est déjà peu commode en parade, alors pour se promener … Si vous voulez faire de même, je vous en prie. Rejoignons-nous devant la grande porte, dans une vingtaine de minutes. Comme toujours, si vous avez besoin de quoi que ce soit, adressez-vous à un valet. Oh, je doute que votre escorte nous soit utile. Ce n’est pas que je veuille vous priver, mais les habitants un peu simples s’effrayent d’un rien, j’aimerais assez qu’ils me voient en si curieuse compagnie."

La jeune femme fit un signe de tête signifiant qu'elle ne voyait rien à redire à ses paroles et prit congé. Elle retourna à ses appartements, où elle enfila un pantalon de tissu près du corps couleur crème, une tunique de cuir brun sans manches et une ceinture de cuir et d'or à ses hanches. Des gants de cuir recouvrirent ses mains jusqu'à la moitié de ses avants-bras et elle enfila des bottes montant jusqu'au-dessus de ses genoux. Ses cheveux furent attachés en un chignon simple. Entourant son cou d'un foulard fauve, elle s'épargnerait des remarques éventuelles sur les cicatrices récentes sur sa nuque.

Elle rejoignit son escorte pour leur annoncer la suite du programme, et leur donner des consignes ; ils allaient devoir s'entraîner, et dur. Il n'était pas question de se la couler douce en son absence. Ils acceptèrent, certains après avoir grommelé. Satisfaite, l'Impératrice repassa par sa chambre jeter un oeil dans son mystérieux paquet plat avant de le ranger, de le protéger par des sortilèges puissants et de rejoindre Pierrot à l'endroit convenu. Il était accompagné de deux chevaux. Naturellement, Myad se dirigea vers celui qui semblait lui être destiné, et au signe du roi, lui parla en ancien langage pour le rassurer. Elle montait généralement à cru, hormis en voyage long car la salle permettait de porter des affaires. Pourtant elle monta en selle en se disant qu'il valait mieux que les gens la voient au même niveau que leur roi, leur simplicité d'esprit pouvant faire des conclusions étranges.

- Je vous suis, dit-elle aimablement à Pierrot, souriante.
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mar 5 Juin 2012 - 23:57


Ils se mirent en marche, vers le sud. Les deux chevaux avançaient de front. Il passèrent la porte d'Aberon, et se retrouvèrent après quelques centaines mètres de là en pleine campagne. Il n'y avait rien de ce côté de la ville que des prés en herbes et la forêt. À quelques kilomètres devant, se trouvait une colline, entourée d'un bois. Ils s'y dirigèrent.

"Je veux vous montrer quelque chose. C'est un de mes points de vues préférés du pays !"

Pierrot lança son cheval au galop. Celui de Myad suivi. Ils pénétrèrent dans le bois. Les chevaux ralentirent à la sortie de celui-ci et entamèrent la montée de la colline. Quand ils furent en haut, les chevaux s'arrêtèrent d'eux même. Le ciel c'était quelque peu couvert, mais la vue demeurait bonne. L'atmosphère s'était également rafraîchi. Loin devant, tout au sud, se découvrait un paysage escarpé, rocailleux, qui s'ouvrait au loin, à plusieurs dizaines de kilomètres, sur l'océan. Ce dernier soufflait une bise salée et revigorante. Pierrot resta quelques instant à contempler.

"Il m'arrive de venir ici quand l'ambiance du palais me pèse. Je respire, je trouve ça agréable. profitez-en donc pour vous changer l'air des bronches ! Oh et puis, nous sommes entre nous, personne ne nous observe, alors mettons le protocole de côté si cela de vous offense pas. Laissons les monseigneur, votre excellence et tout le fatras derrière nous."

Le temps se couvrait de plus en plus. Après avoir fait une pause en haut de la colline et contemplé le paysage, les deux souverains se remirent en route, descendant les colline par l'autre versant, face à la mer. Alors qu'ils sortaient à nouveau d'un petit bois, ils sentirent quelques goûtes tomber. Puis un éclair jaillit au loin, suivi de quelques secondes d'un grand boum. L'orage éclata, et la pluie s'intensifia. Pierrot mit les chevaux au galop.

"Il y a un village dans le creux, derrière ce bosquet ! Nous trouverons bien une auberge pour nous mettre à l'abris !"

Après quelques minutes de course effrénée, ils arrivèrent effectivement dans un hameau, qui se composait d'une cinquantaine de maison tout au plus. ils allèrent directement sur la place du village. L'eau ruisselait sur les pavés et finissait par creuser des rigoles dans les rues en terre. Les deux, trempés, posèrent les chevaux à l'écurie de la taverne et entèrent dans ladite. Ils dégoulinaient de toutes parts. Le tenant des lieux les regardait avec curiosité. Il fixait surtout Pierrot.

"Eh bien tavernier, viens nous aider, et arrête de nous regarder comme ça, tu vas nous user le portrait enfin voyons !"

L'homme restait penaud. Il attrapa une pièce en bronze sur le comptoir, baissa les yeux dessus, puis les releva vers Pierrot. Il s'avança, chancelant, Et s'agenouilla.

"Mon Seigneur, que cette piètre masure vous fasse bon accueil. Puisse-t-elle vous accueillir le temps de vous sécher !"

"Eh bien, eh bien, relève toi ! Vas donc nous faire chauffer de la cervoise. Je vais m'occuper d'allumer un feu !"

Le roi s’approcha de la cheminée, disposa le bois, et attrapa les allumettes. Le feu pris vite. Il disposa des chaises pour étendre devant son manteau, ses chaussures et chaussette. Il étala également ses pieds nus devant le feu. Il s'adressa à l'impératrice.

"Alors, mettez vous donc à l'aise. On va attendre que ça se passe. Profitons que la taverne soit déserte, séchons nous. Je ne pensais pas que le temps se gâterais ainsi, je suis vraiment confus."

Le tavernier apporta deux choppe de cervoise tiède.
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Myad


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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Ven 8 Juin 2012 - 20:55


"Je veux vous montrer quelque chose. c'est un de mes points de vous préférés du pays !"

Pierrot lança son cheval au galop. Celui de Myad suivi. Ils pénétrèrent dans le bois. Les chevaux ralentirent à la sortie de celui-ci et entamèrent la montée de la colline. Quand ils furent en haut, les chevaux s'arrêtèrent d'eux même. Le ciel c'était quelque peu couvert, mais la vue demeurait bonne. L'atmosphère s'était également rafraîchi. Loin devant, tout au sud, se découvrait un paysage escarpé, rocailleux, qui s'ouvrait au loin, à plusieurs dizaines de kilomètres, sur l'océan. Ce dernier soufflait une bise salée et revigorante. Pierrot resta quelques instant à contempler.
Myad acquiesça sans trouver nécessaire de répondre. Ils partirent au galop, leurs chevaux dynamisés par la caresse de leurs talons - ou dans le cas de l'elfe, d'une pensée - filant à travers les bois. L'air qu'elle inspirait lui donna mille informations simultanément, l'amoncelant de données différentes sur la nature, l'âge, la santé de la plus petite espèce vivante. Le ciel lui même s'alourdissait progressivement ; l'elfe sentait la pluie venir. Cela ne la dérangeait pas, sauvageonne qu'elle fut.
Ils débouchèrent sur un endroit fort beau, où la soudaine lumière, sans arbres pour la trancher et l'amenuire, fit plisser les yeux de la Gardienne. Qu'elle rouvrit aussitôt pour embrasser d'un regard admiratif les environs magnifiés. Lorsque le roi se tourna vers elle pour voir sa réaction, l'Impératrice hocha la tête d'un air approbateur.

"Il m'arrive de venir ici quand l'ambiance du palais me pèse. Je respire, je trouve ça agréable. profitez-en donc pour vous changer l'air des bronches ! Oh et puis, nous sommes entre nous, personne ne nous observe, alors mettons le protocole de côté si cela de vous offense pas. Laissons les monseigneur, votre excellence et tout le fatras derrière nous."

L'elfe haussa un sourcil tandis qu'un sourire sarcastique se dessinait sur sa figure.

- Quel dommage, j'en suis follement attristée. Elle faillit ajouter : puis-je vous appeler Pierrot chéri ? Mais elle garda ses plaisanteries pour elle. Oryon, lui, aurait pu plaisanter avec elle. Penser à son apprenti lui rappela à quel point il lui manquait. Cela faisait des semaines qu'ils ne s'étaient pas croisés...

Reprenant son sérieux, son sourire se faisant mélancolique, elle précisa néanmoins :

- Nous devons tous trouver un lieu paisible où nous pouvons nous retirer seul, avec nous-mêmes... Là où rien ne peut nous atteindre. Et ce lieu dans son cas se trouvait entre les antérieurs protecteurs de Yenlui.

Alors que le roi l'invitait à quitter les yeux, le ciel devenant de plus en plus sombre, l'Impératrice cessa de penser au dragon d'or et à l'incroyable souffrance qui le torturait en silence depuis son retour d'Outreterre.
La première goutte de pluie sonna sur son épaule.
Puis une autre, encore une... Et le crépitement humide, si familier à ses oreilles, ne généralisa. Elle offrit son visage aux cieux sans souci d'abîmer une éventuelle coiffure. Le cheval suivait celui du roi, et elle, et bien, elle se laissait porter... La caresse sans cesse renouvelée de la pluie sur ses joues, le long de son cou... Quand soudain la voix du seigneur du Surda la fit redresser la tête :

"Il y a un village dans le creux, derrière ce bosquet ! Nous trouverons bien une auberge pour nous mettre à l'abris !"

Le roi ne semblait pas se formaliser de se mêler à la population ; soit. Par familiarité ou caprice, cela, elle n'aurait su le dire. Pour sa part, elle savait parfaitement ce qui se passait à sa venue dans un village. C'était l’effervescence, ravie, angoissée, fière aussi. Chacun était secrètement satisfait d'avoir attiré l'attention, même un instant, d'un personnage aussi imprévisible. Personne ne pourrait jamais la traiter comme n'importe qui. Contrairement à l'homme qui entrait dans une taverne et qui, bonne ou mauvaise chose, pouvait s'il le désirait pse fondre facilement dans la masse.

"Eh bien tavernier, viens nous aider, et arrête de nous regarder comme ça, tu vas nous user le portrait enfin voyons !"

Myad ne pipa mot, fixant le tavernier qui détourna le regard aussi vite que possible de ses prunelles sanglantes. Elle était habituée. Après avoir découvert l'identité de son nouveau client, le visage de l'humain se décomposa.

"Mon Seigneur, que cette piètre masure vous fasse bon accueil. Puisse-t-elle vous accueillir le temps de vous sécher !"
"Eh bien, eh bien, relève toi ! Vas donc nous faire chauffer de la cervoise. Je vais m'occuper d'allumer un feu !"

Le roi s'affaira auprès de la cheminée, allumant un feu et se mettant à l'aise. L'elfe s'approcha de sa démarche féline, puis s'assit en tailleur à une distance respectueuse de son hôte. Ses cheveux étaient luisants, tels des fils de soie mouillés, et ondoyaient très légèrement à cause de l'humidité. Les flammes chantèrent au moins aussi fort que la pluie dans les bois, orgueil des éléments s'entrechoquant. Myad pensa à Ellesméra. Une main sèche et brûlante, une paume fraîche qui la picotait légèrement. Son sourire réapparut, discret, et pourtant d'une tendresse inhabituelle. Puis, comme s'il se fut agit d'un rêve, il s'évanouit.

"Alors, mettez vous donc à l'aise. On va attendre que ça se passe. Profitons que la taverne soit déserte, séchons nous. Je ne pensais pas que le temps se gâterais ainsi, je suis vraiment confus."
- Ne le soyez pas. Ce ne sont pas quelques gouttes de pluie qui vont nous fâcher. Et puis je suis une elfe, ne l'oubliez pas.

Une elfe à la croisée des chemins, mais une elfe tout de même. Après quelques instants d'un silence méditatif, le tavernier leur apporta la cervoise promise, que Myad accepta sans regarder le tavernier - sans quoi il aurait pu la lui renverser dessus et le remercia poliment.

- Avez-vous l'habitude de vous mêler ainsi à la population ? J'ai cru comprendre que vous cherchiez à vous comporter en roi proche du peuple.
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Pierrot

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Pierrot
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mer 13 Juin 2012 - 13:42


La chaleur du feu faisait son ouvrage. Le roi était passé de trempé à humide. La pluie n’avait pas semblé gêner l’impératrice, au contraire. Ils buvaient leurs cervoises en discutant. L’ambiance chaleureuse de cette taverne déserte, sombre, éclairée par la lueur du feu de cheminée complétées de quelques bougies était plutôt propice au dialogue.

"Disons que je sors souvent du palais, pour voir comment les gens vont et vivent. Je pense que c’est important. Mais je ne ‘cherche’ pas à me ‘comporter comme’, je pense que j’ai toujours été proche des gens. Je me vois très mal sur un piédestal, loin de tout, ne composant qu’avec mes ministres, prenant des décisions lointaines pour le peuple, qui ne leur correspondrait pas. Je suis souverain, certes. Le peuple ne m’a pas vraiment choisi, certes ; Mais à présent, je suis là, et ils vivent mieux. Un peu moins de la moitié des habitants en âge de travailler est employée par le royaume. Chacun ce ceux qui y travaillent perçoivent salaire ou solde. Personne n’est esclave ici, l’abolition du servage à été une de mes toutes premières mesures."

Pierrot marqua une pause. Il observait Myad en train de sécher en buvant sa bière. Elle avait vraiment l’allure d’une grande dame.

"Vous savez, pour tenir un pays, il y a deux grandes méthodes. Soit un instaure la terreur, une politique répressive extrême ; les gens ont peur, ceux qui sortent du chemin sont châtiés. Mais ce n’est pas épanouissant et c’est dur de prospérer ainsi. Ou alors on œuvre pour s’accorder la confiance du peuple. S’ils se sentent libre et qu’ils peuvent vivre décemment, alors ils participeront volontiers à l’effort d’évolution et de prospérité du pays."

Finalement, Pierrot trouvait beaucoup mieux de discuter dans cette taverne qu’au palais, dans la salle diplomatique, où l’ambiance était un peu plus studieuse. Il reprit

"Voyez, j’attends beaucoup de notre rencontre. Il y a un moment déjà que j’aspire à une entente harmonieuse entre les peuples. Nous sommes tous là, sur ce continent, nous avons de quoi nous aider les uns les autres, autant mettre nos différences à profit plutôt que de les imposer aux autres. J’accorde naturellement et assez spontanément ma confiance. Peut-être ai-je les moyens de me sentir en sécurité. Notez d’ailleurs que vous et vos compagnons pouvez porter vos armes à l’intérieur du palais et aller presque où bon vous semble. Enfin en tout cas pour l’instant ma politique générale semble porter ses fruits au Surda !"
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mer 13 Juin 2012 - 14:46


"Disons que je sors souvent du palais, pour voir comment les gens vont et vivent. Je pense que c’est important. Mais je ne ‘cherche’ pas à me ‘comporter comme’, je pense que j’ai toujours été proche des gens. Je me vois très mal sur un piédestal, loin de tout, ne composant qu’avec mes ministres, prenant des décisions lointaines pour le peuple, qui ne leur correspondrait pas."
- Sur ce point, nous nous accordons, répondit doucement l'Impératrice avec une légère grimace qui exprimait avec quel amour elle accueillait les entrevues forcées avec ses conseillers.

On ne pouvait pas dire que Myad ressemblait à Pierrot en cela que, en tant qu'elfe, hybride de surcroît, elle n'appartenait même pas à la même espèce. Elle qui s'était faite craindre par la prestance et la violence pendant plus de cinquante ans ne pouvait assurer avoir été proche des gens. D'ailleurs sa réputation datait de son apprentissage auprès deu précédent Empereur, Brexinga ; la Dame noire, toujours sombre et froide, évoluant telle une murène au travers d'une foule effrayée, méprisante envers tous, à la voix sensuelle et au regard monstrueux.
Finalement, les années passant, Myad avait fini par s'attirer un nouveau sentiment de la masse : au-delà de la peur, ou de l'admiration, l'affection.
Le peuple prenait conscience qu'elle se préoccupait réellement de ses sujets, certes de façon inhabituelle, et de sa personnalité atypique, mais ils aimaient ça, ces légendes, ces iris carmins, ces hanches ondoyantes, ces canines de fauve. S'ils n'avaient pas les mêmes méthodes, les deux souverains avaient réussi l'un des tours de bras les plus difficiles pour un chef d'Etat : conquérir le respect, la reconnaissance de la populasse.

"Je suis souverain, certes. Le peuple ne m’a pas vraiment choisi, certes ; Mais à présent, je suis là, et ils vivent mieux. Un peu moins de la moitié des habitants en âge de travailler est employée par le royaume. Chacun ce ceux qui y travaillent perçoivent salaire ou solde.

Ne souhaitant pas s'aventurer sur ce terrain avec un voisin, Myad ne fit aucun commentaire et se contenta de hocher lentement la tête. Toutefois elle avait ses idées propres.
L'engagement massif par l'Etat ne lui paraissait pas une idée intéressante, car selon elle, cela encourageait à l'assistanat et donnerait à l'invidivu l'illusion qu'il était, dépendait, se confondait dans une entité gouvernementale. Elle préférait qu'ils se sentent liés, redevables de l'Empire, mais qu'ils croissent et réfléchissent par eux-mêmes, sous sa surveillance. En assumant leurs responsabilités.

"Personne n’est esclave ici, l’abolition du servage à été une de mes toutes premières mesures."

En levant les yeux vers ceux de son hôte, Myad remarqua qu'il l'étudiait attentivement, sans animosité. Peut-être était-ce un reproche, ou une question discrète ; il était connu que Myad n'avait interdit ni l'esclavage, ni la prostitution, ni le commerce de drogues.
En vérité presque tous les commerces étaient autorisés à condition qu'ils soient déclarés et soumis à l'impôt, hormis celui des enfants, des prostituées sans leur autorisation expresse et celui des créatures magiques. Mais cela, peut-être que le roi ne le savait pas. Après tout, la distance déforme les rumeurs, et la vérité devient horrible, exarcerbée, vidée de son sens et de sa substance...

"Vous savez, pour tenir un pays, il y a deux grandes méthodes. Soit un instaure la terreur, une politique répressive extrême ; les gens ont peur, ceux qui sortent du chemin sont châtiés. Mais ce n’est pas épanouissant et c’est dur de prospérer ainsi. Ou alors on œuvre pour s’accorder la confiance du peuple. S’ils se sentent libre et qu’ils peuvent vivre décemment, alors ils participeront volontiers à l’effort d’évolution et de prospérité du pays."
- Où voulez-vous en venir ? demanda l'Impératrice, haussant un sourcil alors qu'elle reposait sa chope vide.
"Voyez, j’attends beaucoup de notre rencontre. Il y a un moment déjà que j’aspire à une entente harmonieuse entre les peuples. Nous sommes tous là, sur ce continent, nous avons de quoi nous aider les uns les autres, autant mettre nos différences à profit plutôt que de les imposer aux autres. J’accorde naturellement et assez spontanément ma confiance. Peut-être ai-je les moyens de me sentir en sécurité. Notez d’ailleurs que vous et vos compagnons pouvez porter vos armes à l’intérieur du palais et aller presque où bon vous semble. Enfin en tout cas pour l’instant ma politique générale semble porter ses fruits au Surda !"

Ayahantê eut un geste gracieux en guise de remerciement.

- Bien entendu, je vous suis reconnaissante de cette confiance que tout le monde n'accorde par à l'Empire. Et je crois pouvoir assurer qu'en effet, le Surda vous doit son rétablissement voire, au-delà, son développement.

Elle planta ses prunelles dans celles du roi, calme et déterminée, consciente que la négociation commencerait ici même et pas dans une salle hautaine perdue dans un palais.

- Vous m'avez conviée, je suis venue à vous. C'est là le début d'un accord que des politesses échangées. Vous n'êtes pas sans savoir que ma politique actuelle va totalement à l'encontre du commerce international ; les commerçants étrangers sont taxés 3 à 5 fois plus que leurs concurrents locaux depuis deux ans. Cela a permis croissance de l'offre intérieure et de la demande, mais je suis prête à changer les droits de douane si le Surda s'invite dans nos étalages. Cependant il y a deux problèmes. Premièrement, la fixation de la quantité, de la qualité et des biens que vous vous proposez d'exporter. Deuxièmement, je ne peux vous assurer la sûreté de vos caravanes... Quand le Mor'ranr Knifr attaque les miennes. Comment comptez-vous parer à ce risque ?
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Pierrot

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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mer 13 Juin 2012 - 15:24


"Tavernier, la même chose !"

Pierrot tisonna le feu qui perdait de la vigueur, remis une bûche; le feu de raviva.

"Où voulez-vous en venir ?" demanda l'Impératrice, haussant un sourcil.

"Je faisais simplement part de mes observations sur ma longue expérience politique et diplomatique"

Les négociations commençaient. Le tavernier remit une tournée de cervoises.

"Nous avons l'avantage - ou le desavantage selon certain points de vues - de ne pas avoir connu la dernière guerre. Nos terres sont restées fertiles. Nous avons donc à offrir des produits issus de l'agriculture de grande qualité. Cette année, nous avons produit de l'excédent, et c'est la raison pour laquelle je me tourne vers le commerce pour ne pas le gâcher. Si nous pouvons trouver une ententes sur les frais de douanes, le marché pourrait devenir intéressant. Vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes à la pointe du marché textile, de l'habillement quotidien au luxe. La garde-robe qui est a votre disposition dans votre suite en est issue. vous pouvez d'ailleurs emporter ce que vous voudrez, personnellment je ne rentre pas dedans."

Le roi eut un sourire amusé à la remarque sur le Mor'ranr Knifr.

"Vous savez, Myad, de ma chambre, je vois le Manoir de Marek. je pense qu'il est suffisamment malin pour comprendre qu'il st dans son intérêt de ne pas faire attaquer mes caravanes. Elles porteront l'étendar du royaume. Si vous m'assurez qu'elles se seront pas attaquées par vos gens, alors elles ne courront aucun risque."
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Jeu 14 Juin 2012 - 15:44


"Je faisais simplement part de mes observations sur ma longue expérience politique et diplomatique"

Le tavernier lui tendit une chope pleine ; Myad la prit sans le regarder, ne quittant pas un instant les prunelles de son interlocuteur qui était à peu près aussi humain qu'elle, à n'en pas douter.

"Nous avons l'avantage - ou le desavantage selon certain points de vues - de ne pas avoir connu la dernière guerre. Nos terres sont restées fertiles. Nous avons donc à offrir des produits issus de l'agriculture de grande qualité. Cette année, nous avons produit de l'excédent, et c'est la raison pour laquelle je me tourne vers le commerce pour ne pas le gâcher. Si nous pouvons trouver une ententes sur les frais de douanes, le marché pourrait devenir intéressant.
- J'en conviens. Nous ne sommes pas en situation de famine néanmoins un import de denrées alimentaires serait plus confortable pour les populations les moins favorisées.
- Vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes à la pointe du marché textile, de l'habillement quotidien au luxe. La garde-robe qui est a votre disposition dans votre suite en est issue. vous pouvez d'ailleurs emporter ce que vous voudrez, personnellment je ne rentre pas dedans."

L'Impératrice ne releva pas la plaisanterie ; elle réfléchissait. Cette discussion était étrangement similaire à celle eue avec Pierrot lorsqu'elle était venue le quérir pour le compte de l'Alliance. Cette fois pourtant, sa position était différente. Il y avait à prendre en compte un environnement potentiellement hostile, et ces milliers de gens qui étaient sous sa responsabilité, aveugles et gourds...

"Vous savez, Myad, de ma chambre, je vois le Manoir de Marek. je pense qu'il est suffisamment malin pour comprendre qu'il st dans son intérêt de ne pas faire attaquer mes caravanes. Elles porteront l'étendar du royaume. Si vous m'assurez qu'elles se seront pas attaquées par vos gens, alors elles ne courront aucun risque."

Elle fit une moue sceptique.

- Et comment vais-je convaincre mes propres marchands de venir commercer avec vous s'ils craignent les raids à la moindre occasion ? Il me faut plus que votre assurance pour qu'ils me fassent confiance. Vos caravanes seront protégées mais je tiens à ce que celles qui viennent en Surda reçoivent les mêmes droits. Il n'y a pas motif à entreprendre un si long voyage si l'on sait son entreprise destinée à faillir. Arrangez-vous avec Marek s'il est présent, mais il est hors de question que j'envoie mes marchands sur une voie où vous seul serez gagnants.
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Pierrot
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Ven 15 Juin 2012 - 17:09


L’impératrice, et c’était légitime, semblait soucieuse pour ses commerçants.

"Vous savez, j’ai fait énormément d’efforts pour que les routes du Surda soient sûres. Il n’y a plus de bandits sur les routes principales et secondaires, des patrouillent circulent continuellement sur celles-ci. Quant à Marek, je peux vous affirmer que le Surda ne lui offre qu’une résidence personnelle, et que peut-être à part quelques gardes dans son manoir, aucun de ses soldats n’a le droit de circuler sur mon territoire. D’ailleurs aucun soldat d’aucune faction n’a le droit de circuler sur le territoire, alliée comme ennemie, sans une autorisation de passage exceptionnelle signée par moi-même ou à défaut par le chef de mon armée. Je peux donc me porter garant de vos commerçants sur mes terres, tant qu’ils ne passent pas par des chemins et qu’l ne transportent pas d’armes de guerre – sauf bien sûr si celles-ci font partie d’une commande, sait-on jamais."

Myad semblait peu rassurée à l’idée d’envoyer des caravanes dans un lieu qu’elle connaissait peu.

"Si jamais nous signons un accord, je m’engage à effectuer le premier voyage, sorte de voyage inaugural si on veut, avec la caravane. Je pourrais aussi prévoir une escorte pour certaine caravane transportant des choses précieuses. Vous devez savoir que pouvoir offre des ressources, je ne vais pas vous l’apprendre. Après, si il faut établir un jeu de bannières sur les caravanes, pour déterminer lesquelles sont destinées à nos échanges, c’est possible aussi. Sachez que toutes les caravanes qui partent du Surda battent déjà pavillon Surdain. Cela assure une certaine protection. Je ne suis ni infaillible ni invincible, mais éviter de se fâcher avec moi fait généralement faire des économies. Enfin tout ça pour dire, une fois mes frontières franchies, il n’y a aucun risque à courir tant que vos intentions ne sont pas belliqueuses."
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Lun 25 Juin 2012 - 12:39


L'Impératrice écouta attentivement les arguments du Roi du Surda qui semblait tout à fait sûr de lui. C'était séduisant, quoi qu'elle fut comme toujours assez sceptique et fuyait les solutions miraculeuses. Ce pourquoi la Dame noire ne perdit pas une miette de leur entretien, analysant les battements de son coeur, les fluctuations de son odeur, le moindre de ses mouvements et sa prononciation pour défaire un éventuel mensonge, un manque soudain d'assurance ou de connaissances. Sa conclusion fut que Pierrot était parfaitement confiant en lui-même, en ses actions et en son pays en général. Pour lui, sa politique était appropriée, mieux que cela, vouée à la prospérité.

Soit.

- Disons que vous m'avez convaincue, dit-elle doucement. J'ai amené ici la liste approximative des biens et services dont nous manquons en priorité, ce qui semble harmonieusement convenir avec ce que vous proposez. Les premières caravanes pourraient partir avec ma Compagnie et moi-même pour le voyage de retour. Je ferai changer la loi concernant les commerçants étrangers dès mon retour à la capitale.

Elle but une longue gorgée, pensive, avant de reprendre la parole d'un ton songeur :

- Toutefois, je m'interroge sur la durabilité de votre neutralité. Personne n'est infaillible. Nous avons tous des amis dans les autres camps et je sais à quel point Ellenwen vous ait proche. Je suis moi-même attachée à la Reine des elfes. Notre relation ne m'empêche pas néanmoins de faire passer les intérêts de mon pays avant les miens propres. J'ose espérer que vous ferez de même. Je tolère mal la défiance, même pour un simple accord commercial.
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Message Sujet: Re: Rencontres diplomatiques - Volet 1 | Mar 3 Juil 2012 - 19:51


Pierrot était sec. Myad semblait intéressée par un accord commercial, il était quasiment conclu. Le roi se rhabilla. L'impératrice avait émis une réserve sur la durabilité d'un tel accord.

"Vous le dites si bien, et ces mots sonnent comme une expérience plusieurs fois vécue dans votre bouche, personne n'est infaillible. Vous devez avoir que l'amitié qui m'unie à la reine de elfe est forte et qu'elle est bien plus infaillible que nous. Nous avons la responsabilité de peuple, mais nous ne pouvons pas répondre de nos agissements si l'un ou l'autre de nous se trouvait en position de devoir aider l'autre, contre quiconque. Mais je crois également que c'est en instaurant des relation pacifique, sur base de commerce, que nous pourrons créer un équilibre sain dans ce monde, et qu'il n'y a aucune inquiétude à avoir tant que les intentions ne sont pas belliqueuses. Être à la tête du Surda me confère un certain poids politique. je n'ai pas d'origines a proprement parler, je ne suis pas attaché à une terre ou un peuple. J'ai juste pris pitié de cette terre et de sa population, j'ai entrepris de leur redonner leur splendeur d'antant, tout en me servant de cet acquis pour peser sur les autres pays. Pour avoir une voix, il faut avoir un pays. C'est ce qu'on doit appeler le nouvel ordre mondial. je ne ferais donc pas tout, au mépris de mes amitiés fortes, pour avantager mon pays, mais il reste néanmoins important pour moi que tous ces gens soient heureux, et je ne passe pas, vous le savez, pour quelqu'un qui mène ses projets de façon inconsidérée, qui qui conduit toutes ces entreprises à leur perte. Sans vouloir me vendre, je pense que vous pouvez avoir confiance."

Le roi se leva et déposa un pièce en or sur le comptoir. il s'adressa au tavernier.

"Je n'ai pas de petite monnaie, gardez tout."

puis, il tourna les tallons et s'approcha de la porte.

"L'averse s'est calmée, je vous propose de rentrer au palais."



(je te laisse faire le retour au palais, si tu veux)
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