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Teirm

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Ellenwen

Dirigeante de l'Equilibrium

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Teirm Vide

Ellenwen
Dirigeante de l'Equilibrium
Message Sujet: Teirm | Mer 8 Avr 2009 - 18:10


Comme tout bon visiteur, Norbert s'était pointé dans Teirm par la porte d'or. Ce simple bout de bois flanqué de tours était devenu légendaire en l'espace de quelques semaines, il avait suffit que le chantier de celui-ci soit abouti pour que les esprits s'échauffent. Et l'homme de passage qu'il était du bien avouer que la chose resplendissait, il y avait deux énormes donjons candides se dressant comme deux soldats au garde-à-vous. C'étaient les sentinelles de l'empire, les gardiens de la civilisation, comme on les appelait dans le coin. Les hommes de l'empereur ne tarissaient pas d'éloge envers le petit chef-d'œuvre, ils s'infatuaient volontiers de quelque chose qui n'était pas de leur, plastronnaient comme des coqs dès qu'un malheureux prononçait les mots « Porte d'Or ». Mais maintenant, il pouvait presque comprendre ces vantardises. C'était assommant de clarté, ça chiait des monceaux de lumières dans toutes les orbites, comme dans des latrines même. Et quand ça ne trouvait pas de victime ça partait loin, très loin, pour illuminer le rivage à des kilomètres de là. Pourtant, le soleil pointait à peine le bout de son nez gibbeux, bien caché derrière des nappes de brume dorée. Norbert soupçonnait un enchantement adroit de se cacher derrière la blancheur intolérable de ces tours... Et puis il passa sous la porte à proprement parler, celle qui donnait à tout cet enchevêtrement de pierre son nom. Elle n'était pas dorée, ni faite d'or, mais elle avait le mérite d'arborer fièrement la brillance de tout un fatras qui damasquinait ses battants. De l'or, de l'argent, des émeraudes, des rubis et d'autres pierres dont on imaginait même pas le nom. Il se dessinait aussi des scènes étranges, des processions incompréhensibles figées dans le bois et le fer. Il y avait des arpètes qui couraient entre des marchands, qui tout un coup cédaient leur place à des soldats en armes. On comptait parmi leurs rangs des trucs, des démons et des machins aux yeux de saphir. C'était bien dommage d'avoir sué sur tout cet ouvrage en sachant pertinemment qu'un ou deux coups de béliers pouvaient le réduire à néant, c'était stupide, con même !

Et, d'autor, il sut que l'intérieur était du même acabit. Les bâtiments bordant la voie affichaient la même prétention, dans leur austérité ou leur surenchère, tous respiraient quelque chose d'écrasant. Ils voulaient vous happer dans leurs formes, vous attirer sous leurs arches, vous attacher à leurs colonnes. Ils faisaient tout pour être remarqués, captaient la lumière du soleil pour se mettre en valeur, crachaient parfois des trombes d'eau pour faire plus de bruit que les autres. Et cela fonctionnait ; des centaines de personnes grouillaient parmi leurs entrailles marbrées, tout un peuple qui coulait dans les veines de la ville, coagulait un peu au milieu des places, s'amassait dans les bains, les temples en l'honneur de divinités dont Norbert n'imaginait même pas le nom, allait nourrir des marchés, des ateliers, des industries qui beuglaient perpétuellement. Il semblait incroyable à Norbert qu'un tel salmigondis urbain ait pu naître en si peu de temps. Il était tout bonnement inhumain de construire quelque chose de semblable et, qui plus est, de lui insuffler la vie en si peu de temps. Lui voyait cela, les oiseaux voyaient ceci. Libérés du joug des hautes façades, de la promiscuité des rues, ils pouvaient pleinement appréhender cette vaste croûte qui rongeait la côte, et ils pouvaient voir qu'elle était grisâtre par endroits. Là où les rues perçaient le moins, là ou rien n'était vraiment dégagé. Le chantier sale, immonde, grouillant d'hommes en haillons et dégoulinant de morts d'épuisement usait habilement des ombres obeptrices pour mener sa barque. Complètement cachés aux yeux des badauds et des nouveaux arrivants. Mais peu à peu il se résorbait, très bien même. Le blanc bouffait la poussière moutonneuse de la construction, la poussait dans ses derniers retranchement pour la gober d'un coup sec ; et quand la dernière pierre serait posée, elle inhumerait le dernier corps du dernier homme mort pour la ville... Mais Norbert n'avait présentement rien à secouer de tout cela, et ça n'effleurait même pas son encéphale subjugué par la hauteur des immeubles qu'il longeait. Tant de maisons les unes sur les autres, avec tant de gens dedans et autant dehors. Il n'avait jamais rien vu de semblable, sauf peut-être à Urû'Baen. Même Dras-Leona ne déployait pas d'ingéniosité ou d'inhumanité dans son horizontalité. Oui, c'était une ville plate, une ville humaine avec ses allées, ses arbres, ses petits immeubles. Teirm était une ville debout qui vous toisait avec mépris, vous crachait tout ce qu'elle avait à la gueule et tentait ensuite de vous aveugler avec ses splendeurs splanchniques. C'était une cité insane, la ville de la folie, elle tentait d'égaler les pigeons aujourd'hui, et demain elle serait tentée d'égaler les nuages, les cieux irrespirables, et puis les dieux peut-être, et tout l'univers enfin ! Il y avait dans sa beauté quelque chose de malsain, de vicié, une chose si obscure qu'on ne la voyait pas. Un truc qui sentait la charogne... Norbert était mal à l'aise, en fait. Il avait du mal à assimiler tout ça, à éviter les gouttes de pluie qui commençaient à tomber, et qui se disloquaient lamentablement au sol pour ruisseler dans les égouts. Il y avait de tout dans cet organisme trop complexe pour lui.

Mais il voulait quand même ne pas mourir idiot, après tout, c'était sa curiosité qui le poussait à transbahuter sa carcasse partout. Son nouvel et unique objectif était, maintenant, de savoir. Tout simplement. Il n'eut pas de mal à trouver les autorités compétentes dans ce capharnaüm ordonné, il n'avait qu'à suivre la longue avenue qui menait à la citadelle. Il était tout naturel d'avancer tout droit, d'être bousculé, d'être tourné dans l'autre sens par un coup de coude et remis en place par un autre ; mais on avançait toujours dans cette cité folle. S'arrêter exposait à bien des mésaventures. Il y avait trop de monde pour s'arrêter dans cette fureur urbaine, alors on avançait par instinct de survie, comme un mouton qui aimerait ne pas se faire piétiner par ses pairs. Et quand on avançait, c'était vers la sortie ou vers le centre. Il n'y avait pas d'autre alternative pour l'étranger, celui qui ne connaissait pas les rouages de la circulation locale et qu'on prenait, à juste titre, pour un idiot. Norbert avait bien inconsciemment opté pour la deuxième solution, et il se retrouve nez à nez avec le cœur de Teirm. C'était un fort beau promontoire, sûrement totalement artificiel, auquel il pouvait accrocher de vagues souvenirs. Il y avait le vieux mur remis à neuf, les vieilles voies qui grimpaient tout droit vers les altitudes. On voyait de plus en plus de gardes à mesure que l'on grimpait, et les immeubles devenaient rapidement de moins en moins en haut, et puis on les dominait du regard, et enfin on y pensait plus, ils n'étaient plus que de vagues formes dans la brume. Seuls les soldats restaient avec leurs petits airs inquisiteurs, leurs mâchoires serrées et leurs uniformes trop bien tenus. Norbert remarqua que l'un d'eux se décrispait parfois, qu'il souriait même, que ses yeux lançaient des lueurs bizarres. On se demandait ce qu'il foutait ici, s'il n'était pas juste un abruti ayant enfilé le mauvais costume pour le grand spectacle. En tout cas il ne détacha son œil bizarre de Norbert que lorsque son nerf optique fut trop court, et alors il regagna l'orbite de son propriétaire et son attention se dissipa. C'était très intriguant, tout le monde épiait tout le monde sans se soucier de personne, on se demandait ce qu'il fallait en conclure... Rien, sûrement. Rien était la seule réponse plausible.


Il s'était dit qu'une vue d'ensemble l'aiderait à déchirer l'écran de mélasse qui lui embrouillait l'esprit, mais rien ne l'aida. Cette carte n'eut pas l'effet escompté, elle était inutile au plus haut point, elle n'aidait rien ni personne, elle était presque néfaste...



Teirm Teirmcopie


En attendant une description plus sexy... Bien sûr, tout cela correspond à l'état supposé de la ville à la fin de la reconstruction, mais les parties encore en chantier sont cachées \o/


A à E : ports et arsenaux


Spoiler:


1 à 9 : La Citadelle

Spoiler:

10 à 19 : Lieux importants


Spoiler:
20 à 25 : L'adduction d'eau

Spoiler:



30 à 50 : Portes fortifiées

Spoiler:


Les murs :

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