Un cheval blanc s’approchait. Ewen comme son collègue baissa sa lance pour barrer l’entrée au chevalier qui s’approcher à grande vitesse. Il était encore loin, mais au moins, il avait le temps de faire ralentir son cheval. Il était maintenant à 100 mètres et n’avait apparemment toujours pas vu les lances. 50 mètres, toujours aucun ralentissement … 30 mètre, 20 mètres. Ewen tourna la tête vers son collègue. Celui ci aussi commençait à se poser des questions. Ils ne savaient pas s’ils devaient rester là sans bouger. Ca n’était que deux fois, et ça n’avait jamais été très bon signe … Mais celui là été seul !
Le chevalier était sur eux dans moins de deux secondes maintenant ! Alors que Ewen s’apprêtait à lâcher sa lance, le chevalier se pencha sur son cheval qui s’arrêta net, sans broncher. Le jeune soldat qui se voyait déjà écrasé par la monture et l’inconnu poussa un long soupir de soulagement. Comment avait fait ce chevalier pour faire arrêter sa monture aussi vite ? Ils devaient être habituer à voyager ensemble depuis bien longtemps …
Arrêtant de se poser des questions sur ce qui venait de se passer, Ewen s’occupa enfin du l’inconnu qui venait de descendre de cheval. Ils ne pouvaient pas voir son visage. Il était masqué. Il était habillé d'une cape, dont la capuche avait été relevée. Cependant, la grâce avec laquelle le cavalier était descendu de son cheval était totalement féminine, et les deux soldats comprirent qu’ils avaient affaire à une cavalière.. D’un pas sur et en même temps étrangement léger, la femme s’approcha d’eux, et baissa la tête, comme pour les saluer. Sans même remarquer les gestes de l’inconnue, il vit soudain sa main ressortir de la cape avec une épée à la main. Il sortit de suite la sienne, mais avant même qu’il soit en position de se défendre, elle avait dans l’autre main un poignard sorti de nul part. D’un geste de la tête, elle fit tomber sa capuche sur ses épaules. Son regard frappa Ewen. Elle le fixait. Elle était mate, avec une peau parfaite, mais c’était ses yeux que Ewen remarqua. Ils étaient si clairs ! Cette couleur était douce, mais Ewen comprit très vite que l’humeur de la femme ne l’était pas vraiment. Il n'arrivait cependant pas à la quitter des yeux.
Petit à petit, il revint à lui, et decida d'enfin reagir. Il rangea son épée. Il ne savait pas pourquoi, mais il le fit. En sentant la mauvaise humeur de la femme, il aurait surement du le garder au cas ou, mais il sentait qu’elle était justement contrariée parce qu’ils avaient sorti leurs armes. A côté, son frère d’arme ne comprenait pas ce qui lui prenait. Elle tourna ensuite la tête vers le collègue d’Ewen. Comme si elle devaitmaintenant s'occuper de lui. Elle le regarda de la même manière. L'emprise qu'elle eut sur l'autre soldat ne fut pas aussi fort. Ce dernier baissa sa garde, sans pourtant la ranger. Inutil de prendre des risques !
Un sourire se dessina enfin sur le visage lisses, et bronzé de la femme. Etait-elle mate, ou juste bronzée par le soleil ? Ses traits avaient l’air d’être de celui d’une femme jeune, mais quand il la regardait marcher, et qu’il la fixait dans les yeux, Ewen voyait bien qu’elle était intelligente, mure. Quel âge avait-elle ? Ce n'était pas le genre de chose qu'on demandait aux femmes, mais ce visage jeune, avec un regard adulte étaient tellement ... hypnotisant pour un soldat comme lui.
Et voilà que Ewen commençait à se poser des questions sur la couleur de peau et l’âge de cette femme ! Il commençait serieusement à se demander ce qui lui arrivait !
Quand la voix douce, mais autoritaire de l'inconnue arriva aux oreils de Ewen, il arrêta de se poser des questions.
- Je préfère ça. Je suis desolée si je vous ai fait croire que j'allais vous attaquer en sortant mes armes, mais mes intentions étaient justement contraire ! Je voulais juste vous montrer de quoi j'étais equipée avant que vous ne me le demandiez. Je vous avpue que ca m'a un peu vexé que vous sortiez vos armes ... Mais passons. Quand je voyage seule, je suis equipée de ces deux armes ainsi qu'un arc accroché à la selle de ma jument.
En fait, seule ou accompagnée, la jeune femme était toujours équipée comme une guerrière. Quand on était quelqu’un comme elle ou comme ses amis, c’était la moindre des choses … Mais c'était une chose qu'ils n'avaient pas vraiment besoin de savoir.
- Avant de vous laisser entrer, on doit connaître votre nom, et on doit savoir où vous comptez loger, et pendant combien de temps.
- Je m'appelle Hally. C'est la seule information que je peux vous donner. Pour ce qui est de loger, je pense aller à la Taverne du village, "L'auberge du villageois". Je ne sais pas pour combien de temps je resterais au village.
Les deux hommes se regardèrent. Ils avaient l’air étonné. Pour connaître l’auberge des villageois, elle devait avoir déjà mis les pieds à Harmerit …. Le frère d’arme d’Ewen reprit la parole :
- Ca fait longtemps que vous n’êtes pas venu j’ai l’impression … Cette auberge a fermé depuis bien longtemps ! Cela doit faire presque sept mois. Les patrons sont allé cherché fortune ailleurs, ici ils ne travaillaient pas assez ! Un autre couple a prit la relève. La Taverne s’appelle " Le dernier envol " maintenant.
- Dans ce cas, j’irais dormir là bas alors. Si vous me cherchez, demandez à la Tavernière ou au Tavernier Hally, je leur dirais où je vais tous les jours pour que vous puissiez me trouver si vous le désirez.
- Non, dites nous juste si vous changez d’endroit où vous dormez, ça ira.
Ewen avait coupé la parole à son collègue. Avec un regard vers lui pour voir comment il réagissait, il s’ecarta, et continua :
- Vous pouvez entrez maintenant Dame Hally.
Le sourire dont elle leur gratifia finit de convaincre Ewen. Il avait eu raison de ne pas l’obliger à donner tout son emploi du temps à ses hôtes. Il regarda une dernière fois sa magnifique épée bleu et grise avant qu’elle la rengaine. Avant qu’il puisse contempler le poignard, il avait disparut des mains de la femme.
Ewen la regarda monter en selle avec sa grâce féline. Elle leur sourit à chacun une dernière fois, et passa en remettant sa capuche sur son visage. Quand elle passa devant eux, il vit enfin son arc. Il resta bouche bée devant la beauté de l’arme. Après son épée voilà qu’elle se montrait en la possession d’une autre arme digne d’une reine ! Enfin, Ewen n’avait jamais vu une reine avec des armes, mais en tout cas, ces armes n’étaient pas le genre à appartenir à une simple villageoise venu voir sa famille en ville, ni à une vagabonde sans intérêt. Cette femme était Quelqu’un. On pouvait le deviner en lui parlant simplement, mais quand on la rencontrait avec ce genre d'arme en sa possession, plus aucun doute n'était possible.


Moins d’une heure plus tard, deux autres soldats virent prendre leur tour de garde. Ewen et son ami saluèrent les deux soldats, et allèrent déposer leurs armes au dépôt. Sur la route, ils furent très silencieux. Ewen repensait à la jeune inconnue. Il repensait à ce qu’elle avait dit en fait. Quand elle avait parlé du village, elle avait dit " Mon village ". Elle était d’ici ! Elle avait du partir depuis plus de sept mois, mais elle rentrait sûrement aujourd’hui. Il le croiserait peut être au village. Il la connaîtrait …
- Tu penses toujours à cette femme ?
- Hein, quoi ? Pardon ?
Ewen atterrissait avec difficulté. Il ne comprit qu’après quelques instants ce qu’on lui avait dit. Dans ses pensées, il n’avait pas remarqué que son collègue le fixait en rigolant.
- Non, pas du tout, je ne pensais pas à elle !
Tout rouge, Ewen accéléra le pas. Ce se voyait tant que ça ? ? Il déposa à toute vitesse ce qu’il avait à poser, et sans oser regarder son ami dans les yeux, il lui souhaita une bonne nuit.
Originaire d’un petit village non loin d’ici, Ewen avait été orphelin des l’âge de 13 ans. Ses parents étaient morts tous les deux d’une maladie. Par miracle, lui n’était pas tombé malade, et avait survécu. N’ayant plus de toit, il avait décidé d’entrer dans l’armée. Il était trop jeune pour se battre, mais il avait suivi des entraînements avec d’autres jeune de son âges. Certains étaient comme lui orphelins, d’autres avaient été envoyé par leur parents pour différentes raisons, alors que pour d’autres, c’était leur propre choix qui les avait fait entrer dans l’armée.
Pendant 6 ans il avait appris à se battre, appris à faire face à des dangers, à des attaques, pour finir par être officiellement soldat. De suite, il avait été envoyé dans un village tranquille. Harmerit. Il ne connaissait rien de ce village quand il était arrivé cinq mois plus tôt. Il avait appris au fil des jours à apprécier les villageois, le petit marché sur la place les mardi matin, les petits vieux qui passaient tous les jours à la même heures aux même endroits, les enfants courir dans tout le village en leur jouant des tours. Mais l’endroit qu’il aimait le plus était la Taverne. Les nouveaux propriétaires – les seuls que Ewen avait connu d’ailleurs – avaient à peu près la cinquantaine, et étaient adorable. La femme était un peu mystérieuse mais très gentille, et l’homme était beaucoup plus gentil que sa carrure d’ours ne laissait paraître. Il râlait souvent, parlait dans sa barbe, grognait presque, mais c’était juste pour cacher sa vraie nature : celle d’un vrai nounours ! Il fallait prendre son temps pour le connaître, mais des que ses défenses étaient percées, il devenait le père que Ewen n’avait pas vraiment connu. Si Pilou, le propriétaire, considérait le soldat comme le fils qu’il n’avait jamais eu, Lena, sa femme n’était qu’une amie pour Ewen. Ce lien qu’il partageait avec le couple était très spécial, mais tellement fort !
Dans le noir, Ewen n’arrivait pas à dormir. Il avait beau fermer les yeux, s’installer confortablement, rien ! Rien ne venait ! A part le visage de Hally. Soudain, il se leva. Il avait eut une idée, et il se demandait maintenant comment il avait fait pour ne pas l’avoir eu plus tôt ! Il devait être presque minuit, et la Taverne était encore ouverte. Hally y dormait !
Il s’habilla en vitesse, et sortit sans réveiller les autres soldats qui dormaient dans le dortoir.
Il connaissait par cœur le route vers sa deuxième maison, et n’eut donc aucune difficulté à trouver sa route dans le noir. Quand il poussa la porte, il eut la joie d’entendre des voix et des rires familiers de gens du village. Il entra dans la Taverne tout sourire, et s’assit au comptoir. De suite, Pilou sortit de ses cuisines.
- Ah mon garçon ! Je suis content de te voir !
- Moi aussi ! Je n’arrivais pas à dormir alors je viens faire un petit tour par ici ! Ca fait longtemps !
- Oui, avant hier soir !
Pilou fit un clin d’œil au jeune homme, et repartit dans les cuisines. Eh oui, il avait du travaille lui. A chaque fois c’était la même chose. Quand il entrait dans la Taverne, il lui suffisait de s’asseoir au comptoir, Pilou viendrait forcement le voir en premier. Il ne devait jamais attendre plus d’une minute avant de le voir arriver. Après un petit échange, le tavernier repartait en cuisine, et Ewen s'interressait enfin aux clients de la Taverne. Ce soir là, il y avait quelques habitants du village et quelques voyageurs. Il y avait à peu près dix clients. Une soirée assez moyenne pour Lena et son mari … Connaissant qu’à peu près les villageois qui s’étaient assis à une table près du comptoir, il décida de rester assis là à regarder les clients inconnus. Dans une première table, une femme était assise avec un petit garçon. Elle était en train de lui répéter que s’il voulait aller se coucher, il devait finir de manger ce qu’il avait dans l’assiette. Le petit garçon refusait. Pour une raison que le soldat ne connaissait pas, le petit garçon boudait. Il n’avait pas touché à son assiette qui avait franchement l’air délicieuse ! Et connaissant la nourriture de Pilou, le petit ne savait pas ce qu’il ratait ! Le jeune homme passa à la table suivant. C’était un couple. Pas très jeune, et surtout très crasseux. Ils n’avaient pas du se laver depuis plusieurs jours, et mourraient de faim. Ils mangeaient leur viande comme s’ils avaient peur qu’on la leur vole ! Ils en étaient presque dégoûtant ! Ewen fronça les sourcils, et passa à la table suivante. C’était celle du fond. Quand il était tard, et qu’il faisait nuit, on ne pouvait que distinguer l’ombre des gens qui y étaient assis. Et c’était le cas de la personne solitaire qui y mangeait. Le cœur d’Ewen accéléra. C’était peut être la fille de tout à l’heure, Hally ! Il fixait le fond de la Taverne pour essayer de distinguer si cette personne était une femme ou un homme quand Lena se planta devant lui.
- Ca fait plusieurs minutes que je suis à côté de toi sans que tu ne me remarques !
- Oh je suis désolé Lena ! C’est juste que j’essayais …
- Oui c’est ça, t’essayer de reluquer la femme qui est assise au fond ! Mais tu sais très bien que d’ici, on ne voit rien !
Ewen sourit. Ces deux jours sans voir le couple qui tenait cette Taverne avaient vraiment étaient long ! Retrouver la bonne humeur de Pilou, et la sauvagerie – enfin, sauvagerie, c’est vite dit ! – de Lena rendait Ewen de bon humeur.
- Ah c’est une femme ? J’essayais juste de voir si c’était un homme ou une femme, on ne voit pas d’ici.
Lena grogna. Elle savait que Ewen lui mentait, mais ne dit rien. Elle le connaissait depuis un bon moment maintenant, et il avait un genre de tic avec ses sourcils quand il mentait. Ou en tout cas, quand il ne disait pas toute la vérité et qu’il en était gêné. Elle lui demanda si sa journée s’était bien passé. Il repensa à Hally, mais n’en parla pas à la vieille serveuse. Il lui répondit un simple " Oui , ça a été. ", puis tourna de nouveau la tête vers la silhouette sombre du fond. Lena sourit.
- Elle s’appelle Hally et ne sait pas combien de temps elle va rester dormir dans la Taverne. Au moins cette nuit et la prochaine, elle m’a déjà payé ces deux nuits. Après, je ne sait rien d’elle à part qu’elle a un cheval très obéissant. Mais j'ai le pressentiment qu'elle n'est pas venue ici pour se trouver un homme, s'installer, et lui faire des enfants ! Il suffit de la voir passer, ou pour certains de lui parler, ça n'est vraiment pas ce genre de femme !
- Je sais, elle est arrivée au village pendant mon tour de garde. C'est vrai qu'elle n'a pas l'air d'êtres de ce genre ! Mais je n'ai jamais parlé d'un marige et d'enfants ...
- Je sais, mais comme je le dis souvent, vaut mieux prévenir que guérir mon garçon …
Ewen se sentit rougir pour une raison qui lui était inconnu à lui même. La femme rigola, et lui tendit une chope de bière. D’un regard, elle comprit qu’il lui demandait pourquoi elle lui passait ce verre. Il n’avait rien commandé. Elle lui montra Hally de la tête, et s’expliqua :
- Elle a commandé une chope de bière.

Comme un garçon à qui on venait d’offrir un cadeau, il attrapa la bière, embrassa Lena pour la remercia, et alla rejoindre Hally.
Quand il arriva, elle n’avait pas l’air d’être ici. Enfin, physiquement oui, mais elle avait l’esprit ailleurs. Quand il posa le verre sur la table, elle sursauta et leva la tête vers lui. Il faisait sombre ici, mais ses longs cheveux qui entouraient son visage, ses yeux bleus et son magnifique collier étaient très visible. Elle eut l’air de le reconnaître car elle lui sourit.
- Rebonsoir soldat. C’est ma chope ?
- Oui Dame Hally. C’est Lena qui m’envoie, elle avait trop de travaille pour vous l’apporter.
Hally se decalla pour regarder derrière le jeune homme. Puis leva la tête vers lui, sourcils remontés. Il se retourna, et vit qu’il venait de faire une énorme bourde. Lena était derrière le bar et ne faisait rien. Strictement rien ! Il bénit Hally de s’être assise ici, dans le noir. Au moins, le rouge qui lui montait aux joues ne se verrait pas ! Il ne savait plus quoi faire, ni quoi dire. Il se dit que le mieux était de poser le verre et de prendre ses jambes à son cou. Quand il allait faire demi tour, un petit rire l’arrêta. C’était elle bien évidement elle qui rigolait à cause du mensonge du soldat. Jamais il n’aurait crut qu’il serait un jour aussi soulagé d’entendre quelqu’un rigoler.
- Oui tu as raison, elle devait être très occupée. Mais maintenant, plus trop. Je pense qu’elle ne t’en voudra pas si tu t’assois un moment.
Rassuré, il s’assit devant elle. Même s’il s’y était très mal pris au début, Hally avait fait en sorte que ça continue un peu mieux. Il lui sourit timidement. Il se sentait tellement bête qu’il ne savait plus quoi dire. De son côté, elle continuait à manger. Après tout c’était pas l’arrivé d’un soldat qui l’interdirait de terminer son plat. C’était le premier repas sain qu’elle prenait depuis quelques jours. Depuis qu’elle avait quitté ses amis pour rendre une petite visite surprise à des gens qui lui étaient chers. Quelques fois elle posait ses couverts pour boire dans sa chope.
- Tu es d’ici ?
Après tout, elle, elle l’était, et ne l’avait jamais vu petite … La question surpris le jeune homme, mais il répondit de suite.
- Non, je suis né dans un petit village aussi, mais il est plus loin. Un peu plus près de Carvahall.
- Et qu’est-ce qui t’as emmené à Harmerit ? Le boulot ?
Quand elle parlait de travaille, elle parlait de celui de soldat. Celui de ces hommes qui étaient censé surveiller les villages, se battre, protéger les civils - sans même savoir qui était leur chef la plupart du temps. Elle au moins, elle n’avait pas de problème pour ça, mais elle s’était toujours demandée comment ces hommes faisaient. Se battre pour quelqu’un qu’ils ne connaissent pas ! Ils avaient quelque chose qu’elle n’avait pas elle : l’envie de se battre pour quelque chose qu’il ne comprenaient pas forcement … Enfin bon, ça n’était pas le moment de penser à ça ! Elle écouta ce que Ewen lui disait.
- Oui en gros oui. Je suis orphelin depuis l’âge de 13 ans, et je suis entré dans l’armée parce que je n’avais plus rien à faire. Depuis que je suis officiellement soldat, on m’a envoyé ici. Un genre de premier boulot .. Et vous ? Vous êtes d’ici ?
- Tutoies moi s’il te plaît. Je suis sure que je suis plus jeune que toi ! Et au fait, c’est quoi ton nom ?
- Je suis désolé, c’est naturel quand je ne connais pas la personne. Je m’appelle Ewen Sorin.
- Enchantée Ewen. Et moi, je suis bien née ici. Je suis restée mes 17 premières années. Puis un jour, je suis partie. Ca doit faire un peu plus d’un an et demi je pense. Ce n’est que la deuxième fois que je reviens, et personne n'est au courant, et personne ne s'y attend, alors je te fais confiance, ne dit à personne que la « petite Hally » comme on m’appelait à l’époque est revenue.
- Ne vous … Ne t’inquiète pas, je ne le dirais pas. Tu es revenue voir tes parents ?
- Oui. Depuis le temps …
- Et tu vas rester encore combien de temps ?
- Je ne sais pas exactement. Moins d’une semaine, mais au moins deux ou trois jours je pense.
Pendant encore presque une heure, les deux jeune gens parlèrent. Ils parlèrent de leurs enfances, de leurs parents, de là où habitait Ewen quand il était jeune, mais jamais Hally ne fit allusion à sa vie de maintenant. Ewen ne posait pas de question non plus. Il mourrait d’envie de savoir ce qu’elle était aujourd’hui. Pourquoi elle avait toutes ces armes, et comment elle avait réussit à s’en procurer d’aussi belles. Mais pas un mot, pas un nom, rien. Soudain, elle coupa la parole à Ewen. Elle devait monter dans sa chambre. Ewen sursauta quand il la vit se lever d’un coup. Elle lui souhaita bonne nuit, s’excusa, et monta les marches quatre par quatre. Ewen la regarda monter. Elle était habillé d’un pantalon en cuir marron, et son haut était une tunique. Maintenant qu’elle n’avait plus sa cape, ses formes étaient plus visible. Elle était fine, mais musclée. Moyennement grande, elle se faufilait sans problème entre les tables, et montait vite les escaliers. Ses gestes étaient pleins de grâce. Jamais Ewen n’avait vu de femme comme ça.
Il retourna au comptoir, et remarqua qu’il tombait de fatigue. Maintenant il arriverait sûrement à dormir. Il souhaita une bonne nuit à Lena et Pilou, et rentra. Sans bruit, il entra dans le dortoir, et s’écroula sur son lit.

Le lendemain, ce fut son collègue qui vint le réveiller. Il le secouait. Ca faisait cinq minutes qu’il l’attendait dehors. Il ne s’était pas réveillé. Quand il se fut levé, étiré, habillé, il sortit avec son ami, et alla chercher ses armes au dépôt. Il traîner des pieds, et ne cessait de bailler.
- Toi, tu n’as pas beaucoup dormi !
- J’étais à la Taverne.
- Ne me dit pas que tu as bu toute la nuit ? Qu’est-ce que tu faisais là bas ?
- J’ai parlé avec Hally. Tu sais, celle d’hier !
- Eh ben mon vieux, t’es vraiment capable de tout quand t’as envie de quelque chose !
Ewen lui répondit par un nouveau bâillement. A vrai dire, il n’avait envie de rien, il voulait juste savoir qui était cette femme. Maintenant, il savait presque. Il savait juste qui elle avait été. A cette époque, elle s’était décrite comme petite. Un peu musclée, mais petite. Aujourd’hui, elle n’était pas arrivée à plus d’1 mètre 70, mais elle n’était pas si petite. Et même s’ils étaient fins, ses muscles étaient bel et bien là !

Chaque tour de garde duraient quatre heures. Et celui là était le plus long qu’Ewen connut. Il s’était couché à pas d’heure, et s’était réveillé en même temps que le soleil … Il ne rêvait que d’une seule chose, c’était son lit !
Vers la moitié de son tour de garde, un nuage de poussière apparut à l’horizon. Une colonne de cheval approchait. Ewen se réveilla de suite. L’alarme. Il fallait sonner l’alarme. Il dit à son ami qu’il y allait. L’autre hocha la tête et se mit au milieu de la route. Ewen courut. Quand il arriva dans le bâtiment de leur chef, il entra en trombe dans la salle qui servait de bureau.
- Mon géneral, ils reviennent !
- Non ce n’est pas possible !
- Ils nous ont menti !
- Va chercher les autres soldats. Il ne faut pas les laisser entrer cette fois ci !
Ewen n’attendit pas. Il courut vers les dortoirs, et la salle où tous les soldats étaient réunit. En voyant leur frère d’arme entrer, ils comprirent. Ils avaient été dupé. Ewen cria un « Vite, depechez vous ! Ils seront bientôt là ! ».
L’alarme sonna dans le village. Tous les marchants devaient fermé leurs magasins, tout le monde devait rentrer chez soi. Pendant que les civils entraient chez eux, les soldats sortaient de leur pause. Ils coururent vers le depot pour ceux qui n’avaient pas leurs armes sur eux. Ewen alla retrouver son collègue aux portes. On voyait presque les visages des hommes qui arrivaient. Il sortit son épée. Ses frères d’armes à ses côtés et derrière lui firent la même chose. Leur général les rejoignit. Il était à cheval, comme leurs ennemis. Quelques autres soldats amenèrent des chevaux. Ewen eut droit à un étalon noir et blanc.
- Cette fois ci les gars, ils ne doivent pas passer ! Vous entendez ! On se bat en dehors de la ville ! Je ne veux aucune goutte de sang dans l’enceinte de ces murs. Je crois en vous soldats ! Préparez vous ! A vos armes !
Les mots de leur supérieurs furent courts, mais lourds. Tous les hommes feraient en sorte de ne laisser passer personne.
Les visages des ennemis qui approchaient été de plus en plus visible. On voyait des sourires sadiques sur leur lèvres. Plus ils s’approchaient, plus on voyait leurs dents sales, leur visages plein de cicatrices, leur cheveux gras… Ces hommes étaient dégoûtant. Mais ils étaient rempli d’une rage nourrit par l’envie de faire couler du sang soldat. Ewen ne pensait plus qu’à abattre ces hommes. Ils avaient osé les dépouillé une fois. La deuxième fois, c’étaient les hommes de loi qui avaient gagnés, et avaient appris qu’à partir du moment où ils perdaient dans un village, ils n’y remettaient pas les pieds. Normalement, ils n’étaient pas censé revenir. Mais il ne fallait plus y penser, ils étaient là, c’était la seule chose qui comptait.
Soudain, alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques secondes de fondre sur Ewen et ses compagnons, une flèches transperça le corps d’un soudard. Il tomba de son cheval raide mort. Avant même de toucher le sol, la vie avait quitté le corps crasseux de l’homme. Cette mort inattendu surpris les pilleurs qui firent ralentir leur chevaux. Les soldats ne comprenait pas vraiment ce qui s’était passé, mais ils profitèrent de l’incompréhension des ennemis pour leur foncer dessus. Tous les soldats crièrent en même temps. Ceux à cheval envoyèrent leur montures au galop, les autres coururent. Ils se battirent avec rage. Les pilleurs voulaient passer. Ils voulaient faire ce qu’ils aimaient le plus : piller, voler, tuer. Les soldats protégeaient le village, les villageois. Souvent leurs amis, leur famille. Cependant, en y mettant chacun du sien, ils n’arrivèrent pas à arrêter tout le monde. Quelques hommes plus malins que les autres réussirent à passer les lignes de l’armée. Ils furent suivit par quelques soldats. Quand le premier voulut passer la porte, un magnifique cheval blanc lui coupa la route. Dessus, un inconnu caché par sa cape tenait une épée.
- Harmerit ne sera pas aussi facile à atteindre aujourd’hui.
C’était la voix dure, tranchante d’une femme en colère. Sans pouvoir se défendre, le premier soudard qui voulut entrer eut sa tête coupé. Avec agilité, la femme descendit de son cheval qui s’en alla au galop vers les rues du village. La cape ne gêna en rien la femme pour se battre. Même sa capuche tint. Entourée des trois ou quatre soldats, ils arrêtèrent ensemble tous les hommes qui voulaient passer. Petit à petit, les nombres de soldat à l’entrée augmenta. Jusqu’à ce qu’ils soient tous obligé de reculer jusqu’à l’entrée. Les soudards étaient des brutes. Ils frappaient fort. Ils obligeaient les soldats à reculer. Hally arrivait à esquiver leur coup. Certaines fois, c’était de justesse.
Elle se retrouva d’un coup devant un homme aussi crasseux que les autres, mais plus petit, et moins costaud. Elle pensait qu’il serait plus facile à abattre que les autres, mais comprit vite qu’elle s’était trompée. Usant de sa plus petite taille, l’homme bougeait vite. Mais il frappait fort. Il était plus doué que les autres. Il abbatit son épée rouillé sur Hally qui leva au dernier moment la sienne pour l’arrêter. Elle tourna sur elle même pour finir derrière lui, mais il la vit bouger. Au moment ou elle crut qu’elle verrait le dos de son ennemis, elle eut face à elle son épée. Cette fois ci, elle ne pouvait pas l’arrêter. Elle recula d’un coup, mais il reussit à arracher un bout de sa cape. Elle jura. C’était un cadeau de sa mère ! Jamais il n’aurait du y toucher ! Plus en colère que jamais, elle lui fonça dessus. Elle allait attaquer par la droite. Il le vit. Au dernier moment, alors qu’il s’apprêtait à arrêter une attaque à sa gauche, Hally changea. Elle l’avait déjà fait lors d’un entraînement, et même un guerrier aguerri c’était fait avoir ! Sans comprendre ce qu’elle avait fait, l’homme se retrouva coupé en deux au niveau de sa hanche. Quand le haut de son corps tomba, elle vit où en était la bataille. Elle vit non loin Ewen qui se battait seul contre deux hommes. Elle courut l’aider. Lui seul saurait qui elle était. Alors qu’il achevé le travaille avait le premier, il se mit en position pour s’occuper du deuxième … qui avait disparut. A la place, il vit une silhouette cachée sous une cape. Il sourit. Il était heureux de la voir. Il comprit que la flèche qui avait tué le premier homme venait d’elle. Avant qu’il ne dise un mot, elle s’en alla. Elle courut derrière un boucher qui avait réussit à entrer au village et qui se faufilait discrètement dans les rues. Il courait vers celle qui menait à la Taverne. Ewen la regarda lui courir après. Hally lui faisait son compte, lui, il pouvait continuer ici.

Pendant près d’une heure, la bataille continua. Vers la fin, la petite dizaine de soudard qui restait laissa tomber la bataille et s’enfuit. Les survivant prirent les premiers chevaux qu’ils trouvèrent, et s’enfuir au galop, comme des lâche. Ewen le regarda s’enfuir. Ils n’amélioraient pas leur cas : ils étaient et resteraient dégoûtant Trouvant ces fuyards trop lache pour qu’on s’y interresse, il s’occupa des soldats restant. Il y avait eut beaucoup de perte. Mais il ne s’y attarda pas vraiment … Il cherchait une personne en particulier. Il ne la trouva pas. Il ne savait pas s’il devait s’inquiéter ou pas … Elle était tellement étrange ! Il alla voir ses frères d’arme. Il écoutait ce qu’ils disaient. Ils étaient en train de compter le nombre de mort. Cependant, avec son esprit ailleur, il ne comprit pas vraiment en detail ce dont ils parlaient. Il ne cessait de regarder autour de lui. Après quelques minutes qui parurent longues – trop longues ! – à Ewen, il vit quelqu’un courir vers l’entrée. La silhouette venait de la rue de la Taverne. Celle que Hally avait emprunter pour tuer celui qui avait réussit à entrer au village. Il fut rassuré, elle revenait, saine et sauve ! Il tourna la tête vers le général qui leur parlait. Ce dernier s’inquietait pour les soldats blessé lors de la bataille.
- Ewen ! !
On l’appelait. Contrairement à ce qu’il avait pensé en voyant la silhouette, ça n’était pas Hally, mais Lena ! Que faisait-elle ici ? Il ne comprenait plus rien. Il courut voir ce qu’elle lui voulait.
- J’ai attendu la fin de la bataille, mais là c’était trop urgent pour que j’attende que vous en ayez totalement fini avec les blessés et morts !
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Pour un soldat rien n’est plus urgent que les blessés dont on doit s’occuper.
- Justement, Hally est blessée ! Vient !
Lena semblait inquiète. Elle n’avait pas envie de discuter plus longtemps. Elle prit dont le soldat par le bras, et le tira vers sa taverne. Ewen eut à peine le temps d’expliquer à un autre soldat qu’il allait s’occuper d’un blessé. Sans bien sur precisé qui était ce – ou plutôt cette – blessée. Celui ci lui promit de passer le message au général. Ewen hocha la tête pour le remercier. Puis il courut. Lena était déjà repartie. Il remonta la rue vers la Taverne, et entra toujours aussi vite dedans. Pilou était à l’entrée. Il se tordait les doigts. Quand le jeune soldat entra, il lui montra de suite les escaliers en lui expliquant que c’était la première chambreIl se maudi de ne pas être plus grand pour grimper plus vite, mais il ne put dépasser quatre escaliers à la fois. Arrivée devant la porte fermée de la chambre, il entra le souffle court.
Dedans, il ne vit que Lena, assise au bord d’un lit. Elle avait pris la main de Hally dans les siennes. A côté d’elle, une chaise avec une cape, des chaussures, et un collier. Un arc et son carquois plein de flèche avait été déposé à la hâte à gauche de l’entrée. Après avoir tiré la flèche, Hally avait du rentrer à la Taverne, jeter son arc qui la gênerait, et repartir au combat avec son épée – que Ewen ne voyait nul part. Lena lui fit signe de se taire et de s’approcher. Elle se leva, prit les affaires de Hally et les emmena dans la salle de bain. Elle revint, il était déjà assis sur la chaise vide. Il l’approcha doucement et sans faire de bruit vers le lit, et contempla la jeune femme qui y dormait. Elle était très pale. Ses yeux étaient fermé, et le drap était remonté jusqu’à son cou.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? murmura-t-il pour Lena.
- Je ne sais pas, je l’ai retrouvée par terre un peu plus bas dans la rue. Elle avait déjà perdu énormément de sang quand je suis arrivée. Un homme était par terre à côté d’elle. Il était mort lui aussi. Avec une épée enfoncée dans son ventre. Sûrement la sienne.
- Où est passé l’homme ? Et l’épée ?
- Quand je suis reparti à l’endroit où je l’avais trouvée pour récupérer son arme et pour cacher ou ramener l’homme, lui avait disparut, et l’épée était par terre. Elle était pleine de sang, alors je l’ai mise dans le bain dans la salle de bain. J’ai réussi à arrêter l’hémorragie.
Ewen se leva, et alla voir l’épée. Quand il vit la pierre qui ornait le pommeau de l’épée, il n’eut pas de doute, cette épée était celle de Hally. Il la contempla pour la première fois de plus près. L’épeé était magnifique ! Jamais il n’avait vu quelque chose de semblable ! Rien qu’à lui, le pommeau était impressionnant ! Il était noir, entrelacé de fils de métal bleu. Il caressa doucement l’arme. Il était plein de sang. Il alluma l’eau, et s’occupa de nettoyer l’arme. Quand il n’eut plus aucune tache de sang, il alla prendre une serviette et la sécha. Il prit l’arme entre ses mains. Elle était assez légère. Sûrement parfaite pour Hally. Propre, elle était encore plus belle. La lame, au lieu d’être comme les armes qu’il connaissait était blanche. Aussi blanche que la neige. Un blanc éclatant ! Des sorte de veines sortaient du pommeau filant tout le long de la lame. Ces " veines ", tout comme le métal du pommeau était bleues. Vers le milieu de la lame, ces filament bleu formaient un H. Cette lame avait été crée pour Hally. Rien que pour elle ! Elle était unique. Hally devait la chérir plus que n’importe quel autre arme qu’elle avait en sa possession.
Quand il revint dans la chambre, il tenait l’arme dans sa main droite. Il montra l’épée, et surtout le H à la vieille tavernière. Elle en fut impressionnée. Elle se leva, et approcha d’Ewen. Elle prit à son tour l’arme, et fit un commentaire.
- Le noir du pommeau contraste avec cette lame aussi blanche que le neige. Et ces filaments ! On dirait que ceux qui sont sur la lame sont les suites de ceux qui sont sur le pommeau ! C’est tellement beau ! Cette épée est une des plus belle que je n’ai jamais vue ! Hally doit en être fière.
- En effet, j’en suis très fière. D’autant plus qu’elle a été faite pour moi, juste pour moi par un homme très respectable.
Après un petit sursaut du à la surprise du reveil de Hally, Lena et Ewen s’approchèrent. La serveuse posa l’arme par terre. Elle s’assit près de Hally pour l’empêcher de s’asseoir. Elle lui disait qu’elle devait rester assise, qu’elle ne s’était pas encore remise ! Hally, encore sonnée par le combat et sa blessure ne comprenait pas grand chose de ce que la femme lui disait. En fait, pour le moment, elle avait juste compris que ces deux personnes parlaient de son épée. Elle essaya de se souvenir où elle était, et avec qui, quand soudain elle senti qu’elle avait mal. Puis un autre flash lui revint en tête. Toujours sans savoir où et avec qui elle était, elle cria :
- Eluna ! Où est-elle ? ?
Ewen et Lena eurent encore plus de mal à la retenir. Elle voulait absolument se lever ! En plus de ne pas écouter les deux personnes qui veillaient sur elle, elle criait le nom d’une inconnue ! Ca devait être quelqu’un que la jeune guerrière chérissait vraiment. Elle était tellement paniquée à l’idée de ne pas avoir de nouvelle de ce Eluna.
- Hally, calme toi ! Explique nous qui est Eluna, et on pourra peut être t’aider ! Pour l’instant, tu es blessée, et tu ne dois pas bouger.
Ca y est, tout revenait à Hally. Celui qui venait de lui demander qui était Eluna, était Ewen, et il essayer de lui rappelé qu’elle était blessée. Hally ouvrit les yeux rond. Elle venait de faire une énorme bêtise ! Pourquoi avait-elle parlé de Eluna ? ? Quelle idiote elle faisait maintenant !
Petit à petit, elle se calma. Elle regarda le visage de ses amis. Ewen avait vraiment l’air inquiet. Lena avait l’air d’être plus tranquille que le soldat. On aurait dit qu’elle savait que Hally s’en sortirait. Hally préférait la regardait à elle. Ewen était trop paniqué, et ca se lisait trop dans ses yeux. On aurait dit qu’il la croyait folle et sur le point de mourir !
- Aidez moi à aller dans la salle de bain. Et si quelqu’un pouvait m’emmener mon épée …
- Mais tu es folle ? Tu ne peux pas sortir de ton lit dans cette état là ! Tu es trop faible !
- Et on est justement là pour l’aider Ewen.
Il se tourna d’un coup vers Lena. Elle était calme. Elle s’approcha de Hally. Elle était à la gauche de la jeune femme et Ewen à sa droite. Cependant, elle se mit du côté droit, et poussa Ewen de l’autre côté. Elle lui dit de ramasser l’épée, et de l’aider à porter Hally. Hally était tout aussi étonnée que Ewen. Une épée s’était enfoncé dans son épaule, et elle avait était grièvement blessée au niveau du poumon droit, mais elle acceptait quand même de la faire bouger. Elle ne discuta cependant pas. Elle pressa plutôt Ewen. Sans comprendre pourquoi il obéissait aux deux femmes, il ramassa l’arme, et la porte jusqu’à la salle de bain. Arrivée dedans, ils la déposèrent sur le côté du bain. Au moins, elle pouvait rester assise sans problème.
- Maintenant laissez moi seule s’il vous plaît.
Ewen regarda Hally les yeux rond. Puis il fit des allés retour entre l’arme et sa propriétaire. Hally rigola.
- Non Ewen, je ne compte pas me l’enfoncer dans le ventre. La vie est bien trop belle pour que je décide de la quitter !
Il devint tout rouge. Il était impressionné par Hally. Elle arrivait à se lever alors qu’elle était faible, elle arrivait à rigoler malgré sa blessure douloureuse, et arrivait à lire sur son visage. Il regarda Lena, et par bonheur – pour Hally bien sur ! – elle lui dit de sortir de la salle de bain. Elle, elle était déjà dehors. Il la rejoins. Il était inquiet, et ne comprenait pas comment Lena faisait pour rester aussi calme. Mais surtout, pourquoi elle faisait tout ce que Hally demandait sans poser de question ? Quand il lui posa la question, elle ne prit même pas la peine de répondre. Enfin, il eut droit à un " Fais lui confiance ".
Après cinq longues minutes pendant lesquelles Ewen avait tourné en rond dans la chambre, la porte de la salle de bain s’ouvrit. Ewen s’appretait à voir une Hally toute blanche, qui arrivait à peine à marcher. Mais ce fut une Hally en forme, droite, et sure d’elle qui en sortit. Elle avait retrouvé ses couleurs, et souriait. Ewen ne comprenait plus rien. Vraiment plus rien. Lena se leva. Elle s’approcha de Hally. Sans demander la permission, elle lui prit la main droite, et passa son index sur une brûlure qu’elle avait sur la paume de sa main. Ewen ne l’avait encore jamais vue. Lena leva enfin la tête de la blessure de la main, et lui demanda :
- Ca fait longtemps ? Il ou elle ?
Hally fronçait les sourcils. Ewen était sur le point de craquer. Mais bon dieu, que se passait-il ? De quoi ces femmes parlaient ? La reponse de Hally continuait à embrouiller Ewen.
- Ca fait quelques mois qu’elle ne me quitte jamais.
- Elle est ici ?
- Oui, quelque part au dessus du village, à surveiller.
- MAIS DE QUOI PARLEZ-VOUS ? ?
Ewen avait explosé. Il avait laissé une Hally blanche, tenant à peine debout, prête à perdre de nouveau connaissance dans la salle de bain, et là, c’était une Hally dont la peau avait retrouvé son teint bronzé, sans blessure, et souriante qui en sortait. Déjà là, il avait une grande flopée de question à poser, mais depuis, Lena et Hally avaient parlé d’une chose qui suivait Hally depuis quelques mois, qui surveiller le village. Pour le pauvre Ewen, c’en avait été trop, et avait craqué. Il n’aimait pas comprendre !
Les deux femmes avaient tourné la tête vers lui, d’un coup. Elles le regardaient comme s’il était fou, alors que là, c’était elle qui racontait des choses insensées, et qui guérissait en cinq minutes ! En voyant l’air effaré de Ewen, les femmes avaient d’abord été surprise. Puis elles éclatèrent de rire. Lena lacha la main de Hally, et se tordit en deux. Hally essaya de se contenir et d’expliquer ce qui se passait au soldat. Mais elle n’y arrivait pas. Elle n’arrivait pas à placée un mot après l’autre. Elle finit par laisser tomber et lui conseilla d’attendre. Ce qu’il fit. Pour son grand désarroi et sans arrêter de râler. Après quelques secondes, Hally fut la première à se calmer. Elle s’approcha de Lena et lui dit quelque chose à l’oreille. Avec peine, la serveuse se calma, et Hally put s’expliquer.
- Je sais bien que tu me trouves sûrement assez … bizarre. Entre mon départ précipité d’hier soir, mon apparition sur le toit d’une maison, mes armes trop belle pour appartenir à une femme sans intérêt, et pour finir, cette guérison si rapide.
Ewen hocha la tête à chaque mots de l’ancienne blessée. Voyant qu’il suivait très bien, elle put continuer. Elle ouvrit la bouche, la referma, puis la rouvrit pour parler. Ce manège se repeta trois fois avant qu’elle finisse enfin par lâcher le morceaux.
- Pour tout expliquer, on va commencer par le commencement. Comment me suis-je guérie aussi vite à ton avis ?
- J’en sais strictement rien, et c’est bien ça qui m’embête !Tu es entrée dans la salle de bain, et cinq minutes après t’en sors normale, soignée. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé là dedans ! Tu nous es apparue de nouveau sur pied d’un coup comme par mag…
Ewen se tut et fit les gros yeux. Non, ce n’était pas possible ! Jamais il n’en avait rencontré, mais il ne les imaginait pas comme ça. Hally était une femme comme on en rencontre rarement peut être, mais tout de même ! Elle n’était pas … Elle n’avait pas une tête à l’être ! Il était persuadé que les gens comme ça s’habillaient bizarrement, qu’ils le portaient sur leur visage ! Comme dans les histoires qu’on lui racontait quand il était petit !
- J’ai du croire trop longtemps aux histoires de mes parents … Je pensais que si j’en rencontrais un jour des … comme toi, je les reconnaîtrais.
- Des comme moi ? C’est à dire ?
- Tu est une sorcière …

Hally vexée, fusilla le jeune homme du regard. Cet homme, ce simple soldat, cet ignare venait de la traiter de sorcière ! Elle ne pensait pas un jour réagir de cette façon, car elle savait qu’il ne savait rien de la sorcellerie et de la magie, mais tout de même, elle se sentait vexée. Après avoir vu de quoi étaient capable ces sorciers … Ils la degoutaient tous autant qu’ils étaient ! Ewen de son côté avec compris qu’il venait de faire une boulette. La fureur de Hally était effrayante, et il recula d’un pas. Ce fut Lena qui lui expliqua tout.
- Mon garçon, tu dois confondre sorcier et magicien. Hally n’est pas sorcière. Elle est magicienne. Ewen ouvrit la bouche pour poser une question. Non, tait toi. Tu ne connais pas la différence, et je t’avoue que j’ai mis beaucoup de temps à la connaître moi aussi. Les magiciens sont les gens qui maîtrisent la magie, c’est ce qu’on pourrait appeler " le pouvoir du bien ", alors que pour les sorciers, c’est la sorcellerie. C’est donc le contraire de la magie. Le pouvoir que les ennemis du bien utilisent. Je ne sais pas si tu as entendu parler des Ombres, ces créatures maléfiques, mais ceux là sont de grand sorcier très puissant. Les Dragonnier, comme le célèbre Eragon sont de grand et puissant magicien. Pour resumer, y’a les gentils, et les mechants. Hally est une gentille.
Ewen voulut une nouvelle fois parler. Tout ce qu’il apprenait là était nouveau. Il avait tellement de question à poser aux deux femmes ! Mais il fut une nouvelle fois coupé. Cette fois c’était Hally.
- Mais comment sais-tu tout ça toi ?
Ce ton brusque n’avait pas été voulu, mais avoir à ses côté quelqu’un qui s’y connaissait tant que ça ne présageait pas forcement quelque chose de très bon pour la magicienne. Lena sentait que Hally commençait à s’inquiéter. Après tout comment pouvait-elle savoir si elle était digne de confiance ? Lena lui demanda de lui faire confiance pour le moment, qu’elle lui raconterait son histoire un peu plus tard. Mefiante, Hally accepta.
- Maintenant, tu sais le gros de l’histoire Ewen. Lena a raison, je suis une magicienne, et non une sorcière. Fait bien attention dorénavant à faire la différence. Pour t’expliquer la suite, ou plutôt te la montrer, il faudra que tu me suives en dehors de la ville, dans la forêt. Ici, il n’y a pas assez de place.
Hally leur demanda ensuite s’ils avaeitn des chevaux. Ewen repondit de suite par l’affirmatif. Lena leur expliqua qu’elle ne pourrait peut être pas les suivre, elle avait du travail. Hally comprit, et décida de leur donner rendez vous dans dix minutes devant les portes du village. Puis la magicienne sortit.
Ewen sortit de suite après. Hally avait déjà disparut. Lui alla voir son général pour lui demander sa journée. Il devait encore " s’occuper de quelques problèmes avec le blessé ".
Arrivé dans son bureau, on lui dit qu’il était occupé. Tant pis. Ewen laissa un mot à un soldat pour le général qui disait qu’on devait lui trouver un remplaçant pour la journée.
Il alla ensuite aux écuries. Il demanda l’un des meilleurs cheval qu’on donne aux soldats. On lui prêta un certain " Arti ". Un cheval marron avec une tache blanche entre les yeux. Il monta dessus, et s’en alla. Il arriva aux portes du village, mais ne vit pas Hally. Elle arriverait sûrement bientôt. Lena aussi. Il stoppa son étalon, et regarda dans la village au cas où l’une des femmes avec qui il avait rendez-vous arriverait. Il fut bien étonné en voyant Hally arriver d’en dehors du village. Sa jument toujours aussi rapide revenait de la forêt qui entourait Harmerit avec sa cavalière sur son dos. Ewen sortit de l’enceinte des murs en saluant les soldats qui tenaient les portes à ce moment là et rejoignit la magicienne. Les dix minutes étaient passées depuis un moment, mais Lena n’arrivait toujours pas.
- Tant pis. Elle saura où me trouver ce soir si elle veut en savoir plus.
Derrière ces mots, Hally dissimulé ses inquiétudes. Lena connaissait tellement de chose sur la magie que Hally ne savait pas trop si elle devait lui faire confiance.
Elle fit faire demi tour à sa jument. Soudain, une voix les appela. C’était Lena qui arrivait au galop sur un cheval gris. Hally et Ewen arrêtèrent leur monture en même temps. Avant d’être arrivé près d’eux, Lena commença à parler. Elle était pressée.
- Je ne peux pas quitter la Taverne comme ça. Je suis désolée, je ne pourrais pas vous accompagné, mais Hally j’aimerais d’abord te montrer quelque chose.
Elle s’approcha de la cavalière, et lui demanda quelque chose dans un murmure. Ewen ne pouvait pas les entendre de là où il était. Et puis si elle parlait si bas, c’était justement pour qu’il ne puisse pas entendre. La magicienne acquiesça. Ewen ne comprenait pas ce que les deux femmes préparaient, mais après tout, elles partageaient un secret que le jeune homme allait bientôt découvrir. Pendant les minutes qui passèrent, les deux femmes furent comme absente. Comme Hally à la Taverne quand il était allé lui apporter sa bière.
En attendant, il regarda vers la forêt. Depuis qu’il était arrivé dans ce village, il n’y avait encore jamais mis les pieds. Pourtant petit, il aimait bien se balader dans celle qui bordait son village. En fait, il n’avait jamais remarqué qu’il y avait une forêt ici … Hally voulait l’y emmener aujourd’hui. Tant mieux, comme ça au moins il l’aurait visitée.
Parti dans ses pensées, Ewen n’avait pas remarqué que les deux femmes en avaient terminé, et qu’à présent, elles parlaient à haute voix. Ce fut le " On y va ! " de Hally qui le réveilla. Elle avait l’air soucieuse. Il la suivit à cheval, et mis son étalon à côté de la jument de Hally.
- Que se passe-t-il ?
- Je te le dirais plus tard. Pour l’instant, avançons plus vite, on nous attend !
Ils étaient attendus ? Mais par qui ? Curieux d’en connaître la réponse, il lança Arti au galop après que Hally ai fait de même avec sa jument blanche. Quand ils s’enfoncèrent dans la forêt, Ewen ralentit son étalon. Malheureusement, Hally n’avait pas l’intention de calmer sa monture. Il suivrait dont les éclairs blanc du pelage du cheval pour ne pas se perdre … Son cheval était fait pour courir vite, mais pas au milieu des arbres. Au bout d’un moment, ces taches blanches disparurent. Ewen arrêta son cheval. Il descendit, et continua quelques mètres à pied, tenant Arti par les brides. Quand il vit une tache blanche à sa droite, il fut rassuré. Il avait retrouvé la trace de Hally. Mais Xuri disparut aussi tôt.
- Hally ? Tu es où ?
Aucune réponse. Derrière lui, des oiseaux s’envolèrent. Il se retourna. Rien. Tout d’un coup, une voix lui parla. Elle ne venait de nul part. Elle était dans sa tête. Il crut qu’il était devenu fou. Mais la voix ne se tut pas. Petit à petit, il reconnut Hally. Il regarda partout autour de lui.
* Dans ta tête Ewen ! Pense tes paroles ! Je les entendrais ! *
- Penser mes paroles ? Je comprend rien Hally ! Où es-tu ?
* Dans ta tête bon sang ! Je t’entendrais ! *
Ewen resta septique. S’il pensait ce qu’il voulait dire, Hally l’entendrait ? Mais comment ? Hally continuait à lui répéter la même chose. Qu’il devait penser ce qu’il disait.
* Comme ça ? *
* Oui ! Maintenant, il faut que tu attaches ton cheval à un arbre pour qu’il ne s’échappe pas. Il risque de réagir assez mal sinon. On ne sait jamais. Et retrouve moi trente mètres plus loin devant toi. Tu verras du blanc devant toi au bout d’un moment. *
Ecoutant Hally, il attache sa monture au premier arbre qu’il trouva, et le rassura en lui disant qu’il allait vite revenir. Puis il.
Comme prévu, après quelques secondes de marche, il vit de loin quelque chose de blanc bouger. Devant la jument Hally debout était dos à Ewen. Petit à petit, Ewen comprit que quelque chose n’allait pas. Sa jument avait prit à peu près un mètre en deux minutes … La chose blanche devant Hally était immense pour un simple cheval… Inquiet, Ewen appela son amie quand il fut à une dizaine de mètre d’elle.
- Hally ? Qu’est-ce que c’est ?
Hally se retourna. Elle lui sourit pour le rassurer. Elle s’écarta pour le laisser contempler ce qu’il avait devant lui. Ce fut un choc pour le jeune soldat. Il reconnut de suite un dragon. Un dragon blanc. Aussi blanc que la neige. Avec des reflets bleu et gris. Un dragon qui lui montrait les crocs ! Il était émerveillé par la créature qu’il avait devant lui, mais effrayé par les immenses crocs blanc visible dans sa gueule. Il resta pétrifié.
- Voilà tout mon secret. Lena a tout comprit en voyant ma marque sur la paume de ma main. Et quand Eluna l’a prévenue que j’était blessée après mon combat contre la brute. Entendre une voix dans sa tête ne lui été arrivé qu’avec deux personnes. Enfin, une personne, et sa dragonne. C’est comme ça qu’elle a su.
Ewen comprit qu’il avait devant lui Eluna, la personne – ou plutôt la créature – pour laquelle Hally s’était inquiétée à son réveil. C’était une dragonne. SA dragonne ! Ewen réussit à décrocher ses yeux de la magnifique créature qu’il avait devant lui, pour faire des allés retour entre la dragonne et sa dragonnière.
- Depuis quand est-ce que tu l’as ?
Hally rigola. Eluna grogna. Au son que la gorge de la dragonne faisait, il s’éloigna d’un bon mètre.
- Je ne l’ai pas, elle ne m’appartient pas ! Nous sommes liées pour la vie. Toutes les souffrances que je ressent, elle les ressent aussi. Quand j’ai eu mal ce matin, j’ai cru qu’elle était blessé, donc j’ai crié son nom. Et de sa part, elle n’appartient à personne, et si tu oses répéter ça, elle te mangera en une seule bouchée.
Hally avait l’air sérieuse. Ewen recula encore d’un pas en s’avançant un peu plus vers Hally. Soudain, un autre grognement plus bruyant encore que l’autre sortit de la gorge de la dragonne blanche. Ewen cette fois ci alla carrément à côté de Hally et blêmit. La magicienne rigola.
- Parce que tu crois franchement qu’elle te mangerait ? Elle me dit que la viande humaine n’est pas très goûteuse en plus … Mais de toute façon normalement, un dragon, si tu ne lui as rien fait n’aurait aucune raison de t’attaquer, et encore moins de te manger. Et puis elle a plus faim, c’est elle qui a fait dispraitre la brute qui a bien faillie m’avoir.
Dans un premier temps, le jeune homme avait été rassuré. Mais là, il déglutit. Il n’osait pas s’approcher de la dragonne. Voyant qu’il n’allait pas aller la voir, ce fut elle qui s’approcha. Hally lui dit de tendre une main en lui promettant qu’elle ne disparaîtrait pas. Sans bouger une autre partie de son corps tendu, il leva une main. A pas lent, la dragonne s’approcha de lui. Elle baissa la tête. Et la posa en dessous de la main d’Ewen. Elle ferma les yeux et ronronna. Ewen se détendit petit à petit. L’effrayante dragonne blanche aux crocs aussi grand que sa main devenait une magnifique créature blanche au ronronnement apaisant. Il s’approchait un peu plus d’elle, et finit par la caresser des deux mains. Le volume des ronronnements d’Eluna ne faisaient qu’augmenter.
Hally à leur droite souriait. Le spectacle que ses deux amis lui offraient été tellement beau ! Sa dragonne, sa belle petite dragonne avait grandit tellement vite ! Et Ewen, le jeune soldat prêt à tout pour ce village qu’elle aimait tant. Petit à petit, les deux être s’écartèrent. Le sourire d’Ewen plus humain était facilement visible, celui d’Eluna était un peu plus spéciale. Elle montrait juste les crocs.
- Elle te préfère comme ça. Elle n’aime pas trop les humains peureux !
- Après tout, quand on t’annonce qu’elle vient de manger un homme, et qu’elle te montre les crocs, tu peux pas être trop tranquille devant elle !
- Elle ne montre pas les crocs, elle sourit !
Hally lui montra la dragonne. En effet, elle souriait, mais difficile pour un homme qui n’avait jamais vu un dragon d’en différencier un qui sourit, et un autre affamé …
- Mais comment sais-tu qu’elle pense et dit tout ça ?
- Grâce à la magie qui lie un dragon à un humain, un elfe, ou nain – ce qui est très très rare – les dragons non-sauvage ont gagné la faculté de parler. Elle me parle par esprit. Et je te répète ce qu’elle veut te dire.
- Elle ne peut parler qu’avec toi ?
- Non, avec qui elle veut, mais chez les créature magique et les magiciens, parler à quelqu’un par esprit est assez impoli. On ne le fait qu’avec les personnes qui savent maîtriser la magie et qui savent bloquer leur parole et pensées. Sinon c’est comme violer les pensées des autres. Je t’avoue que tout à l’heure j’ai hésité à le faire pour te demander de laisser ton cheval plus loin, mais il valait mieux ca plutôt qu’il y ai risque d’accident …
- Mais ca veut dire qu’elle pourrait me parler ? Moi ca m’est égal si elle entre dans mon esprit.
* D’accord petit homme. Mais je ne le ferais pas souvent, je n’aime pas forcement ça … *
Il acquiesça. Il comprenait. Si elle avait été élevée en pensant que ca serait violer l’intimité de quelqu’un, ca ne servait à rien de l’obliger à lui parler !
La dragonne avait une voix douce, et féminine. Ca ne faisait aucun doute, c’était une femelle adorable. Il s’avança encore et posa une main sur l’aile gauche. Ces écailles étaient magnifique et à leur façon douces.
Il trouvait que l’attente n’avait pas été un prix trop élevé pour ce qu’il découvrait.

Trop préoccupé par cette punitioninjuste, Ewen n’avait pas compris de qui les deux hommes parlaient. Quand ils parlèrent des yeux bleu et de la jument blanche de Hally, il atterrit enfin.
- Comment le savez-vous ?
- Comment on sait quoi ? Que c’est ta copine ?
- Non, comment elle est et que je la connais !
- Parce qu’il y a une heure elle est venue nous demander où tu étais. Elle doit venir vers midi pour te parler. Ca sent l’engueulade là …
- Pourquoi on se fâcherait ? Elle avait l’air en colère ?
- Non, j’avais juste envie de te faire peur !
- Crétin ! Et puis de tout façon nous ne sommes même pas ensemble ! Elle ne vous a rien dit d’autre ?
- Quoi ? Tu comptes même pas te la faire ?
Cette fois ci le soldat réagit au quart de tour. Il sortit son épée, et se jeta sur le soldat qui avait osé parler de Hally comme d’un animal. C’est pas conseillé de le chercher quand il était de mauvais poil …
- Ne parle plus d’elle comme ça, tu m’entends ?!
- Oh ça va, came toi Ewen, je déconnais !
Le soldat réussit à repousser la lame d’Ewen qui se trouvait sous sa gorge, et sans un regard de plus vers lui s’en alla. Il fut de suite suivi par l’autre soldat qui avait terminé son tour de garde. Ben posa délicatement sa main sur le bras de son ami pour le calmer. Il se connaissaient assez bien maintenant qu’ils avaient fait autant de tour de travaille ensemble, mais jamais Ewen ne s’était énervé comme ça.
Le jeune ami de la dragonnière remit son arme dans son fourreau et se mit à sa place pour surveiller la route.
Quand il fut calmé quelques longues et lourdes minutes plus tard, il s’excusa auprès de son frère d’arme. Il s’en voulait d’avoir réagis comme ça et le remerciait de l’avoir aidé à se calmer. Ben lui sourit, puis le silence qui s’installa devint plus … léger.
Soudain, une tache blanche sortit des arbres. Enfin ! Ewen n’attendait que ça. Elle s’approcha très vite, et comme lors de leur première rencontre, la jument s’arrêta d’un coup à quelques mètres d’eux. Mais cette fois ci, l’un deux était heureux de la voir. Elle descendit de cheval avant même que Xuri se soit arrêtée, et curieusement, elle souriait. Alors que la veille elle était presque en larmes, aujourd’hui, elle était heureuse. Elle avait même l’air plus heureuse que quand elle avait retrouver ses parents la veille ! Elle murmura quelque chose pour sa jument et la laissa repartir vers la forêt seule. La dragonnière vint enfin saluer les deux soldats.
- Salut Ewen ! Bonjour …
- Ben.
- Enchantée Ben, souriante, elle continua à lui parler, Ca te dérange si je te vole Ewen juste quelques minutes ? On serra juste un peu plus loin, j’ai quelques trucs assez importants à lui dire au plus vite.
- Non non, allez-y Dame Hally !
- Hally suffira. Merci !
Elle lui fit un clin d’œil et s’éloigna de quelques mètres avec Ewen. Elle ne put voir le rouge montrer aux oreilles de Ben. Lui aussi était intimidé par la jeune femme, et la voir aussi joyeuse et lui faire un clin d’œil était assez gênant…
Ewen était pressé de savoir ce que lui voulait la jeune femme, et surtout comment et pourquoi elle avait retrouvé ce magnifique sourire qui reflétait toute la beauté de son visage. Sachant que ses questions ne serviraient à rien, il attendit silencieux qu’elle parle la première. Ce qui arriva très vite.
- Eluna a parlé avec mon père cette nuit. Elle avait coupé le lien entre nous, mais je n’ai pas vraiment remarqué, je dormais, et j’ai du penser qu’elle s’était éloigné pour chasser et donc que notre lien s’était minimisé. Pensant que son ami allait faire une réflexion, elle fit une pause, mais aucun son n’avait apparemment envie de sortir de la gorge du soldat. Elle continua donc : Ils ont parlé toute la nuit si j’ai bien compris, et elle a remis les idées de mon père en place. Elle lui a expliqué beaucoup de chose, et surtout comment marché la tête et l’esprit de sa fille qui avait énormément grandit et mûri en très peu de temps. C’est les mots exacte qu’elle a utilisé.
Hally gloussa comme une petite fille. Son père lui avait totalement brisé le cœur la veille, et savoir qu’il comprenait aujourd’hui les choix qu’elle avait fait loin de sa maison la rassurait tellement ! Elle se lâchait enfin ! Tout le stresse qu’elle avait eu lors de la route jusqu’à son village et au moment où elle avait annoncé la venue d’Eluna dans sa vie l’avait presque rendue folle. Sa dragonne avait heureusement était là pour l’aider. Maintenant, elle était complètement détendue, et elle se permettait ces genres de réactions plus … enfantins. Ewen se retenait de rire. Il était heureux pour son amie, et jamais il n’aurait pensé la voir rire comme ça. Il ne comprit qu’à ce moment là qu’avant d’être une magicienne puissante liée à une dragonne pour la vie, Hally était une jeune femme de 18 ans comme tout le monde. C’était une humaine. Qui vivrait plus longtemps que n’importe quel humain normal certes, mais une humaine avant tout ! Reprenant son sérieux, elle continua :
- Enfin bref, ce soir je dors chez eux, et ils m’ont dit que tu pouvais venir manger là bas si tu voulais.
- Ce soir je pense que je vais devoir travailler …
Contrarié, Ewen dut raconter tout l’épisode du bureau avec son supérieur. Hally fit une grimace et s’excusa. Après tout, c’était à cause d’elle qu’il avait du quitter sa poste .. Ewen lui jura qu’il ne fallait pas qu’elle s’en fasse, qu’il ne lui en voulait pas, et que ca avait été un plaisir pour lui de l’accompagner la veille. Elle lui sourit, mais s’en voulait quand même. C’était à cause d’elle, et elle seule. C’était injuste qu’il soit puni pour ça.
Il restèrent à parler encore quelques instants, puis voyant des voyageurs arriver vers le village, Ewen du retourner à son poste. Hally le salua et entra au village pour rejoindre la Taverne et ses propriétaires. Malheureusement, cette fois ci la tavernière ne put manger avec elle, elle avait du travaille ce midi. Elle engloutit donc le délicieux plat que Pilou lui avait concocter. Il fallait avouer que l’homme était un très bon cuisinier !
Quand elle eut tout manger, elle expliqua en bref ce qui s’était passé ce matin et s’en alla. Elle passerait l’après midi avec sa magnifique petite sœur !
A pied, elle sortit du village pour retrouver sa jument à l’entrée comme elle le lui avait demandé. Là bas elle eut la joie de croiser Ewen qui n’en avait plus pour très longtemps dans son tour de garde. Il lui souhaita une bonne après midi avec la petite Anaiz quand elle lui annonça le programme de la journée. Avant de partir, elle lui dit de venir chez sa mère et son père s’il voulait quand il aurait du temps libre. Elle finit sa phrase en hurlant presque : sa jument était déjà partie au trot vers la maison de sa cavalière. Ewen ne lui répondit pas, mais il viendrait.

Quelques heures plus tard, Ewen termina tout ce qu’il avait à faire. Il avait du nettoyer le dortoir des soldats, et aider au nettoyage de couverts du midi aux cuisines, sans avoir encore mangé lui même. Il avait l’impression de revenir à sa jeunesse quand il faisait une bêtise avec ses compagnons de « l’école de l’armée ». Il maudissait son supérieur. Il n’avait mangé que deux bouts de pains, mais tant pis, il voulait quitter le village, et ne pensait plus qu’à retrouver l’accueillante petite maison des parents de Hally. Comme la veille, il monta sur Arti pour aller chez le couple.
Arrivé devant la maison, il reconnut Naïa qui le salua d’un sourire chaleureux. Quand il descendit de cheval, il alla attacher l’étalon à un arbre près de la porte d’entrée tout en saluant la mère de famille. Celle ci lui répondit puis lui expliqua que son mari était allé travaillé et que Hally était à l’intérieur avec Anaiz. Pour sa part, elle respirait un peu. Depuis qu’elle était tombée enceinte, elle n’avait pas vraiment eu de moment juste pour elle. Ewen comprenait. Il posa une main sur l’épaule de la femme puis entra rejoindre Hally comme lui avait proposé la mère de cette dernière.
Quand il entra, il entendit la voix de la dragonnière dans le chambre de la petite. Il s’approcha doucement, sans faire de bruit pour ne pas la gêner, et s’arrêta à l’encadrement de la porte. La dragonnière était dos à Ewen, et avait sa petite sœur dans ses bras. Elle lui parlait. Ewen souriait en l’écoutant. Elle lui racontait une histoire. Celle de la trouvaille de l’œuf d’Eluna apparemment.
- Elle était si belle tu sais. C’était une toute petite boule d’écaille blanches. Ses yeux bleus aussi m’ont frappé. Des que j’ai croisé son regard, j’ai compris qu’elle avait bien choisit. Jamais je n’aurais pu être liée à une autre créature qu’elle. Et pour Leyra et Elthanyn, j’ai l’impression que ça a été pareil. Elthanyn et Eluna sont exactement pareil. A part peut être le bleu plus claire chez l’une d’elle, mais ce n’est qu’à peine visible. Mais pour moi et Leyra …
Hally continuait de parler de Leyra, Elthanyn, Eluna, et toute son aventure pour sauver une certaine Myad. Ewen ne comprenait pas trop qui était toutes ces personnes dont son amie parlait, mais le principal avait été saisi : Eluna avait une sœur jumelle qui avait choisi la meilleure amie de Hally comme dragonnière, et cela pendant leur recherche d’une certaine demi elfe qui avait perdu sa mémoire. Puis elle changea totalement d’histoire. Elle parlait maintenant d’une après midi dans une Taverne. La Taverne avait un drôle de nom : « De l’alliance ». Comme celui d’Harmerit, celui là devait avoir son histoire. Oubliant le nom de l’auberge, il continua d’écouter les histoires captivantes de la grande sœur.
- J’étais tellement heureuse de le retrouver. Tu sais, après l’histoire avec Saïden, l’Ombre dont je t’ai parlé, je me sentais tellement lâche. On a parlé pendant un petit moment ce jour là. Puis je me suis enfin jetée à l’eau, et lui ai demandé pardon pour ce que je lui avais fait.
Ewen ne savait pas trop ce qu’il ressentait à ce moment là. Il avait le cœur serré de savoir que Hally aimait déjà un autre homme – ou plutôt un elfe apparemment – mais en même temps, c’était tellement prévisible. Elle était belle, intelligente, sûrement puissante, et très intéressante. N’importe quel homme pouvait tomber sous son charme. N’empêche que celui qu’elle avait choisi pour partager sa vie avait vraiment beaucoup de chance.
Il l’écouta parler pendant encore quelques minutes, puis quand elle commença à raconter une autre histoire où Leyra, l’amie dont elle avait parlé précédemment y figurait, il finit par frapper à la porte. Hally se retourna, et sourit en le voyant.
- Ah Ewen ! Je ne savais pas si tu allais venir ou pas du coup …
- Bien sur que je suis venu ! Et je t’avoue que ça fait même un petit moment que je suis là à t’écouter. Je suis sure que j’ai aimé tes histoires autant que ta petite sœur !
Hally rougit, regarda sa petite sœur, et releva la tête vers le jeune homme. Si elle avait su qu’il était là, elle n’aurait pas forcement exprimait avec autant de sincérité ses émotions et sentiments. Ca lui avait fait du bien de raconter ces quelques extraits de sa vie à voix haute à sa petite sœur, mais si elle les avait si bien décrit, c’était juste parce qu’elle savait que le petit être qu’elle tenait entre ses mains ne s’en souviendrait pas !
- Depuis quand es-tu là ?
- Depuis l'épisode de l’éclosion d’Eluna.
La jeune femme rougit encore plus. Il avait tout entendu sur Wird. Et elle trouvait ça assez gênant. Même sa mère n’était pas encore au courant, et elle ne saurait surtout pas tous ces détails de leur réconciliation ! Et s’il avait tout entendu, il devait avoir compris qu’elle n’avait pas eu confiance en son amour pour le dragonnier pendant un petit moment, et qu’elle était presque allé voir ailleurs. La voyant de plus en plus gênée, Ewen s’empressa d’aller la rassurer.
- Comme je te l’ai dit, j’ai adoré tes histoires, et je ne te jugerais en aucun cas là dessus ! Je remarque juste que ta vie a l’air très intéressante, et que tu as l’air entourée par des gens que tu aimes, et qui t’aiment … Surtout l’un d’entre eux.
Ewen lui fit un clin d’œil. En fait, cette vérité rendait le soldat heureux pour son amie, rien de plus, et il s’en rendait enfin compte maintenant qu’il en parlait. Le rouge sur les joues de Hally disparut petit à petit, en même temps que son gêne. Ewen disait la vérité, il n’avait pas l’air de l’avoir jugé, et tant mieux. Voyant qu’elle se détendait un peu, Ewen continua :
- Mais dis moi Hally, tout ce que tu as raconté là, c’était vrai ? La découverte de ta dragonne et tout le reste ?
- Bien sur ! J’ai de l’imagination, mais autant .. Tu serais capable de décrire comme je l’ai fait la découverte d’un œuf de dragon si tu l’as pas vécu en vrai ?
Ewen réfléchit, et avoua qu’elle y avait mis beaucoup de cœur, et que certains détails étaient bien trop important pour qu’elle ai inventé tout ça.

Continuant à parler de son premier départ pour aller à la recherche de son meilleur amis, les deux amis entrèrent à la maison, laissant la dragonne s’envoler. De jours en jour, elle grandissait, et le moment où elle pourrait porter quelqu’un tardait tellement à sa dragonnière ..

Au bout de quelques heures, Richard, le père de Hally rentra. Sans saluer personne, il alla dans la salle qui leur servait de chambre à sa femme et lui, prit des affaires, et s’en alla presque de suite après. Il n’eut que deux ou trois mots pour sa femme.
Il entra à la maison pour de bon une demie heure plus tard. Il était allé se laver à la rivière voisine. Il alla déposer ses affaires sale qu’il avait nettoyer sur un fil dehors pour qu’ils puissent sécher, et vint saluer le jeune homme.
- Je suis content de te revoir Ewen ! Tu resteras manger j’espère ce soir !
- Qui pourrait refuser cette offre ?
Richard rigola, et lui donna une petite tape dans le dos. Il s’approcha ensuite de sa femme qu’il embrassa, et prit sa fille dans les bras. Il restèrent enlacer un bon moment. Quand ils s’écarta, Ewen put voir les yeux anormalement brillant de la belle magicienne. Cette preuve d’amour de son père émut l’invité.
Après le retour du père de Hally, les femmes s’occupèrent de faire à manger – une plat que la mère de Hally voulait à tout prix lui apprendre à cuisiner – puis les hommes s’occupèrent de la table après que le mari soit allé embrasser sa petite dernière qui dormait profondément.
Quand tous les quatre furent prêt, ils purent aller manger. La table avait été dressée dehors. Ainsi, Eluna put se joindre à eux. Elle resta silencieuse et immobile pendant tout le repas, laissant les quatre humains parler en toute liberté. Elle osa quelques réflexions, mais seule Hally les entendit. Ce merveilleux moment dura longtemps. Très longtemps. Quand la petite Anaiz se réveilla en criant pour réclamer son dîner, il faisait déjà nuit. Et depuis un bon moment ! Naïa se leva pour aller la nourrir, puis revint trois quart d’heure plus tard à peu près. Après avoir mangée, Anaiz s’était écroulée comme si ça faisait des jours et des jours qu’elle n’avait pas dormi ! Un grognement sortit de la gorge d’Eluna.
* Les humains sont tellement sensible ! *
* Eluna ! Elle n’est qu’un bébé ! Elle n’a même pas un an ! *
* Moi non plus .. *
* Tu as bien plus qu’un an ! Tu es encore plus agée que moi ! Et de beaucoup. Tu es juste restée longtemps dans ton œuf. Et puis comment peux-tu comparer un bébé humain à un dragon ? *
Un second grognement sortit de la gorge de la dragonne, effrayant quelque peu Naïa. Après tout, un dragon rigoler n’était pas quelque chose qu’on voyait souvent. Eluna s’amusait à taquiner sa dragonnière, et elle ne pouvait s’empêcher d’en rire. Hally répondit aux regards interrogateur de son ami et ses parents :
- Elle se moque des humains. Si Anaiz est si fatiguée, c’est à cause de tout à l’heure. Ce qu’elle lui a fait.
- Ce qu’elle lui a fait ?
Richard avait laissé tomber ses couverts, et regardait sa filla avec les yeux ronds. Qu’avait fait ce monstre à sa petite fille ?
- Ne t’inquiètes pas, Eluna a juste bénit notre petite fille. Elle lui a souhaité autant de chance qu’elle pouvait à Anaiz, et sa magie a encré ce souhait dans la vie prochaine d’Anaiz. Il se s’est rien passé d’anormal, au contraire. Tu as raté un merveilleux moment.
Rassuré, Richard écouta le récit de sa femme sans la couper. Elle lui expliqua tout ce qu’elle avait vu, et ce que sa fille leur avait expliqué à Ewen et elle sur la magie des dragons.
Le reste de la soirée continua sans problème. On proposa à Ewen de rester dormir dans la maison. Il accepta. Hally comprit qu’il n’avait aucune envie de faire face à son supérieur ce soir …

Le lendemain, Ewen se reveilla tôt. Il était nerveux, et avait passé une nuit assez mouvementé. Il s’était réveillé plus d’une fois, sortant d’un cauchemar. Il avait cru un moment s’être fait réveiller par son général qui venait de le retrouver et qui l’envoyer travailler. La cinquième fois, il fut presque rassurer en voyant que le soleil était enfin lever. Il pourrait sortir, et prendre un peu l’air. Après une nuit comme celle là, un peu d’air frais, ca ne se refusait pas. Il s’étira un long moment, puis sortit. Malheureusement, après cette nuit pas vraiment reposante, il eu le malheur de découvrir que la journée continuait de la même manière : Il pleuvait. Il ne pleuvait pas des cordes, mais de cette pluie fines, qui mouille tellement vite ! Celle que tout le monde déteste ! Trop occupé à râler, le jeune soldat n’entendit pas sa jeune amie arriver près de lui. Ce fut quand elle posa une main sur son épaule qu’il remarqua qu’elle était là. Il baissa la tête vers la main qui était posée sur son épaule, et se tourna vers la jeune femme pour lui souhaiter un bonjour malgré la pluie.
- Pour moi, les journées pluvieuse sont de très belle journées tu sais ! C’est un truc de magicienne …
Ewen fronça les sourcils, et Hally rigola. Elle sortit sous la pluie, et lui fit signe de bien regarder. Petit à petite, la pluie cessa de tomber sur Hally, comme si elle avait quelque chose au dessus de sa tête pour la protéger. Avec l’eau qui coulait tout autour d’elle, Ewen comprit qu’elle créait quelque chose. La boule d’eau qu’elle avait confectionné prit petit à petit forme, et devint une licorne ailée aquatique. C’était magnifique !
- Tu verrais ta tête mon vieux !
Hally était morte de rire. La licorne disparut. Ewen avait l’impression d’être encore une fois dans un de ses rêves étrange de cette nuit. Sans arriver à s’arrêter de rire, Hally s’approcha de son ami, et entra de nouveau à l’intérieur. Quand elle se fut calmée, elle lui expliqua :
- La licorne que tu as vu est une de mes créations. Pendant des combats, ou entraînements, je me sers d’elle pour attaquer ou me défendre. Elle s’appelle Rina. Si je l’ai crée avec de l’eau et non pas de feu, de vent, ou de terre, c’est parce que c’est ce liquide que je maîtrise le mieux. C’est mon élément de prédilection. Ma meilleure amie et mon compagnon ont le vent pour élément, le mari de Leyra est le feu …
Ewen acquiesça après les explications de son amie magicienne. Il aimait apprendre, et entendre parler de la magie, cet art qui l’impressionnait tant était un plaisir pour le jeune homme. Seule une seule chose paraissait plus intéressante pour lui : l’art de sa battre. Il sa voyait bien mieux en soldat qu’en magicien !
Il lui demanda comment elle avait compris qu’elle voulait devenir magicienne, puis Dragonnière. A partir de là, les deux amis commencèrent à parler pendant longtemps. Plusieurs heures. Hally lui raconta la première fois qu’elle avait vu Marek utiliser son feu, puis ses entraînements. Ewen lui parla de son côté de son apprentissage. A quel âge il avait commencé à apprendre à se battre « comme un homme » et non « comme une enfant », il lui parle de ses maître d’arme …
Debout, ils n’avaient pas été très à l’aise pour parler. Ils avaient décidé de s’installer dehors, sous les arbres, à l’abris de la pluie. Vers midi, la mère de la magicienne les appela pour aller manger. Hally lui demanda encore quelques minutes, et à tout vitesse posa une question à Ewen :
- Quand veux-tu partir ? Aujourd’hui, dans quelques jours … ?
- Je ne sais pas, quand tu veux ! Je te suivrais de tout façon, alors c’est toi qui choisi.
- Bien, alors demain matin, ça te va ? C’est pas trop tôt ?
- C’est parfait ! Je passerait en ville pour aller voir Pilou et Lena une dernière fois ce soir, puis on pourra y aller. Je prendrais Arti avec moi … Et une épée. C’est tout ce dont j’ai besoin je pense.
Hally lui sourit, et posa une main sur son épaule après s’être levée. Elle avait sentit une pointe de tristesse dans sa phrase. En même temps, il quittait tout ce qui faisait sa vie aujourd’hui, c’était tout à fait compréhensif ! Elle quand elle avait quitté la maison, c’était sur un coup de tête, elle n’avait pas eu le temps d’hésiter et d’être triste avant. Seulement après, quand elle s’était retrouvée seule et perdue quelque part en Alagaësia. Ensemble, ils rentrèrent manger.
La bonne humeur Naïa ne s’éteignit pas de tout le repas. Elle avait l’air tellement heureuse, qu’elle n’avait pas remarqué que sa fille elle, était nerveuse. Ou peut être n’y faisait-elle pas attention … Ewen ne savait pas trop. Quand le repas fut enfin terminé, Hally aida sa mère à nettoyer. Ewen comprit que c’était le moment de les laisser seules. Il leur dit qu’il allait aller en ville pour « travailler ». D’un simple regard vers le soldat, Ewen comprit que Hally le remerciait. Elle savait qu’il n’allait pas aller travailler. Naïa lui souhaita de bien travailler. Le jeune homme la remercia, et sortit.
Il détacha son étalon, et s’en alla, au trot , sans vraiment savoir où. Il était hors de question d’aller en ville. Il n’irait que ce soir, ou cette nuit, pour cette dernière visite à Lena et Pilou. Il decida de s’arrêter dans les bois, dans un endroit tranquille, pour lire sa carte. Sa nouvelle carte de l’Alagaësia. D’après Hally, ils étaient au nord ouest, juste un peu plus haut que Carvahall. Il pourrait aller à Therinsford, mais il avait peur que ca soit toujours trop près. Et puis toujours d’après ce que Hally lui avait appris, il avait plus de chance de commencer une vie de zéro à Teirm, plus au sud. C’était une grande ville près de la mer. Elle lui expliqua que c’était là bas qu’elle avait eu son épée, son poignard et son armure. Son épée avait été fabriquée spécialement pour elle par un elfe noir. Le reste avait été acheté dans un magasin en ville. Elle lui avait demandé de la prévenir s’il comptait y aller, car elle avait une dette envers l’elfe qui lui avait fabriqué son épée depuis presque deux ans, et elle s’en voulait de ne pas l’avoir encore remboursé. Il avait peut être même oublié … Ewen réfléchit. Là bas, il pourrait faire ce qu’il voulait, il pourrait chercher du travail n’importe où, et aurait même un endroit où continuer à s’entraîner à l’épée car Charlie, l’elfe noir était le propriétaire d’une salle d’entraînement … Et puis pour le moment, toutes les autres villes intéressantes étaient bien trop loin ! Après une bonne demi-heure à peser le pour et le contre, il prit sa décision. Il irait dans un premier temps à Teirm, la ville portuaire.
Quand il se leva pour aller marcher un peu et réfléchir à ce tout nouvel avenir, il vit un paquet d’oiseau s’envoler pas loin de lui. Il s’arrêta, sourit, et attendit en silence. Comme prévu, il vit apparetre une énorme chose blanche de plus de deux mètres. Une énorme, mais magnifique créature couleur neige. Et comme la première fois, elle lui montrait les crocs – enfin, elle souriait. Il la salua, et celle ci hocha la tête pour lui rendre son salut.
- On a pas l’interprète aujourd’hui, donc je pense que si tu veux qu’on discute un peu, tu devras passer obligatoirement par mon esprit.
* Oui, c’est ce que j’ai cru comprendre. *
La voix si douce et féminine d’Eluna ne finissait pas d’étonner le jeune soldat. Quand il la voyait, il la trouvait certes magnifique, mais il imaginait quand même plus une voix plus … à sa hauteur. Plus effrayante, mais tout en restant belle. Alors qu’il se disait ça, il comprit qu’en fait, c’était exactement ça qu’était cette voix. Elle était douce, belle, mais sure. Et pleine de sagesse. Quand elle reprit la parole, il eut l’impression de voir une mère, une reine, ou quelque chose – ou quelqu’un ? – d’autoritaire, mais qui ne voulait que son bien.
* Tu es bien sur de ta décision petit soldat ? *
Etait-ce le « petit » qui lui donnait l’impression d’être devant sa mère ?
- Parfaitement sur. Je pense que tu as du suivre grâce à Hally ce que je lui ai dit pour me justifier, et sache que je n’ai nullement changer d’avis. Je sais même où aller maintenant.
* Et où comptes-tu aller si ma question n’est pas trop indiscrète ? *
- A Teirm. Hally m’a dit qu’elle avait une dette envers un homme là bas. J’irais chercher une nouvelle vie là bas, et rendre cet argent au dragonnier elfe Charlie.
* Je suis contente qu’en plus de prendre enfin ta vie en main, tu continues à aider tes amis. Peut être vous reverrez-vous jamais avec Hally, mais elle gardera un bon souvenir de toi par ce geste. J’en suis certaine. *
- Et moi de même. Elle est bien trop unique pour qu’on l’oublie, et encore plus pour moi. Elle est la femme grâce à laquelle j’ai compris qu’être simple soldat de village ne me suffit pas. Jamais je ne la remercierait assez pour ça.
Eluna et Ewen parlaient depuis près d’une heure quand soudain, la dragonne lui annonça qu’il pouvait rentrer chez les parents de Hally. Cette dernière avait appris la nouvelle de leur départ à sa mère.
Inquiet pour son amie, Ewen alla chercher Arti. Sur son cheval, il était aussi droit qu’un pic tellement il était tendu. Eluna qui apparemment le voyait d’où elle était – mais alors d’où ? C’est une très bonne question ! – entra une dernière fois dans son esprit en rigolant.
* Ne t’inquiète pas, sa mère ne lui en veut pas, et à toi non plus, elle comprend que vous deviez partir. *
C’était justement ce que le chevalier voulait savoir, et se sentit tout à coup beaucoup plus détendu. Il avait eu tellement peur de revoir cette tristesse dans les yeux de Hally, et sentir la même émanant de la mère de la dragonnière ! Rassuré, il fit accélérer sa monture pour arriver plus vite chez Naïa et Richard.

- Merci beaucoup pour tout ! En plus de m’accueillir pendant deux nuits et de m’inviter à manger, vous avez été d’une gentillesse sans pareil. Je comprend d’où Hally tient sa gentillesse.
- Ca a été un plaisir jeune homme ! Revoir ma fille, et pouvoir m’occuper d’elle et d’un de ses amis m’a vraiment fait plaisir. Tu pourras revenir quand tu voudras !
- J’en suis vraiment peinée, mais je pense pas vraiment revenir un jour par ici vous savez … Mon départ ne revira pas forcement les soldats d’ici !
Naïa rigola, et lui souhaita un bon voyage après l’avoir serré dans ses bras. Ewen s’eloigna, et laissa place à son amie.
La veille, il était rentré chez ces gens après sa discussion avec Eluna. Il était resté juste le temps de s’assurer que Eluna disait vrai sur les sentiments de la mère. Apparemment, la dragonne n’avait pas menti pour le rassurer. Ensuite, il était allé en ville. Pour rentrer, il avait fait croire aux soldats qui l’avaient reconnu qu’il avait des affaires urgentes à régler, qu’il aller repartir le soir même, mais qu’il reviendrait le lendemain pour s’expliquer. Ils lui parlèrent de Hally, demandant si c’était à cause d’elle. Ewen maudit ses collègues pour en avoir parlé, et repondit qu’elle n’y était pour rien. Elle avait d’ailleurs quitté la ville le matin. Les soldats avaient tout gobé, laissant Ewen aller dire adieu aux seuls amis qui allaient vraiment lui manquer.
A la Taverne, ce fut aussi émouvant qu’agréable. Sachant que c’était leur dernier soir avec le soldat, le couple qui tenait l’auberge avaient été d’une gentillesse incomparable. Pilou avait eu du mal à retenir ses larmes, et Ewen le soupçonnait d’avoir craqué quand il avait franchit la porte. Lena de son côté n’avait rien laissé paraître, mais jamais elle n’avait été autant aux petits soin pour Ewen. Elle voulait qu’il parte avec un merveilleux souvenir d’eux, et de cette Taverne. Mais Ewen savait que même s’il n’en avait pas été ainsi, il n’aurait aucun autre souvenir à la hauteur des moments passé avec le vieux couple. Au moment des adieux, Pilou avait enlacé le jeune homme dans ses bras et lui avait murmuré qu’il était fier qu’il ai pris sa vie entre ses mains. Il était fier, comme si c’était son fils. Lena l’avait également serré dans ses bras lui obligeant presque à avoir un belle, et meilleure vie que celle qu’il aurait eu à Harmerit. Ewen avait été touché par les paroles du couple, et leur avoua qu’il espérait les revoir un jour, même si cette idée était quasi impossible. Puis il était parti dans la nuit noire, jusqu’à chez Hally. Il avait souhaité une bonne nuit à Hally qui l’avait attendu, et se coucha. Sans bruit, il avait laissé coulé des larmes pour le couple qu’il considérait comme ses parents adoptif.
Aujourd’hui, c’était à Naïa et Richard qu’il fallait faire les adieux. Hally avait réveillé Ewen aux aurores pour lui dire que son père partait maintenant travailler. Ces adieux là avaient été brèves, mais un crève cœur pour Ewen qui voyait devant lui un père et une fille se dire au revoir encore une fois, sans savoir quand est-ce qu’ils aurait le bonheur de passer du temps ensemble. Quitter Naïa était plus dur pour le jeune homme, mais ça n’était rien comparé à la veille, chez Lena et Pilou. Naïa était une mère adorable, et pleine de bonté. Après seulement deux-trois jours en sa compagnie, et Ewen était triste de la quitter … Qu’est-ce que ça devait être pour Hally, qui en plus d’une femme aussi merveilleuse, elle quittait une troisième fois sa mère ? Qui plus est, sans savoir quand est-ce qu’elle allait pouvoir la serrer de nouveau dans ses bras ! ? Avant même de la serrer contre elle, Hally avait les yeux plein de larme. Quand elle fut dans les bras plein de tendresse de sa mère, ses larmes coulèrent. Ce fut presque pire quand Naïa entra chercher Anaiz, que les deux sœurs puissent se voir une dernière fois avant longtemps. Hally prit sa sœur dans les bras, lui chanta une dernière berceuse, et l’embrassa sur le front, lui promettant de revenir la voir. Jamais elle ne laisserait le temps la transformer en magnifique belle femme sans qu’elle puisse contempler ce changement !
Même quand elle grimpa sur Xuri, Hally pleurait. Et elle pleurerait encore longtemps !
- Au revoir Maman ! Je reviendrais des que je pourrais. Je t’aime ! Et dit à Papa que je l’aime aussi s’il te plait.
- On t’aime aussi ma belle. Prend bien soin de toi et d’Eluna. Oh, et avant que j’oublie, envoie le bonjour à Wird.
Au milieu des larmes, Hally réussit à rigoler, et devint toute rouge. Ewen fut heureux de constater que malgré le peu de temps qu’elles avaient pu partager, Hally avait put lui annoncer qu’elle avait trouvé l’Amour. L’Amour immortel en plus !
- Je n’y manquerait pas ! Salut Anaiz tous les matins pour moi s’il te plait. Qu’elle n’oublie jamais qu’elle a quelqu’un d’autre qui l’aime.
Naïa lui promit qu’elle le ferait. Elle leur souhaita bon voyage, et la femme pria Ewen pour qu’il vive une belle vie.

Le début du voyage fut silencieux. Seul le martèlement des sabots contre la terre le brisait. Le midi, ils s’arrêtèrent pour manger les vivres que Naïa leur avait donné. Pendant le repas, Hally lui rappela qui s’il voulait faire demi tour, il le pouvait, ça n’était toujours pas trop tard. Ils n’étaient qu’à une demie journée de Harmerit. De là, ils recommencèrent à parler. Ewen lui promit qu’il était sur de lui, et lui annonça qu’il allait à Teirm. Hally alla chercher une bourse qu’elle lui tendit. C’était l’argent qu’il devait faire passer à Charlie.
Après avoir finit leur repas, ils remontèrent sur leur monture, et continuèrent à parler. Ewen expliqua les problèmes qu’il pourrait avoir à cause de sa fuite, et Hally lui expliqua une nouvelle fois où était la salle d’entraînement de l’elfe noir. Ses souvenirs étant assez vieux et donc flou, elle ne lui promit pas la perfection dans ses explications, mais juste du à peu près.
La curiosité d’Ewen était presque aussi grande que celle de sa nouvelle amie, ainsi donc, il recommença à lui poser des questions sur sa vie de dragonnière. Il lui demanda aussi des precisions sur l’Alliance. Jusqu’à maintenant, il avait toujours cru que la Taverne dont elle parlait toujours s’appelait « Taverne de l’alliance », mais dans la conversation, elle avait lâché que c’était en fait un clan.
- La Taverne en fait s’appelle « Au Roucoulement Nocturne » …
- Drôle de nom pour une Taverne !
- Oui, c’est à cause – ou grâce – au nombre de couple assez important qui se sont comment dire … avoué leur amour là bas, expliqua Hally en rougissant quelque peu.
- Tu fais parti de ces dames qui ont trouvé leur âme sœur là bas ? Ce Wird est dans l’Alliance ?
Après avoir parlé brièvement – très brièvement même ! Hally rougit bien trop vite pour en parler pendant trop longtemps ! – parlé de la vie amoureuse de Hally, ils passèrent à l’Alliance. Elle lui expliqua qui était le Chef, le décrivant un peu par la même occasion – en même temps, grand, cheveux longs, yeux gris, musclé, et quand on le connaît pas un peu effrayent, ou même très quand il est en armure, ça suffit pour le reconnaître - et de son dragon – description : Tout noir, les yeux violets, et plus grand qu’aucun dragonne qu’il ne verrait jamais, sauf peut être Arget - passa à l’ambassadrice Myad, la demie elfe, demie drow, fille du dragonnier de la mère d’Eluna et dragonnière du frère de la dragonne – Hally dut repeter deux fois toutes ces histoires de famille de dragons et d’elfes noirs – puis vint Djenka, l’elfe noire espionne, amie d’Eluna, ect … Sans oublier la seconde espionne Leyra, meilleure amie de Hally et Elthanyn, sa dragonne, et sœur de Eluna ! Elle lui expliqua qu’elle était dresseuse avec Serhnac pour de Du Vanyali Ebrithils. En gros, tout le monde avait un rôle dans l’Alliance.
Ils passèrent la plus grande partie de l’après-midi à parler de l’Alliance, de sa politique, de ses membres – surtout les plus proches amis de Hally …
Quand le soleil tomba, les deux amis stoppèrent Arti et Eluna. L’un alluma le feu pour faire chauffer la nourriture, et l’autre prépara le camps. En mangeant, ils continuèrent à parler, mais cette fois de la vie rêver de l’ancien soldat. Enfin, c’était plus une vie imaginaire avec des créatures, paysages imaginaires qu’une vie possible, mais l’imagination débordante d’Ewen fit éclater Hally de rire plus d’une fois ! Tard dans la nuit, ils allèrent se coucher. Ils n’étaient pas pressé, pas besoin de se coucher aux aurores, et c’est bien pour ça qu’ils avaient choisit un endroit assez couvert de la forêt : pour ne pas être réveillé trop tôt le lendemain matin ! De plus, Eluna avait pu venir les rejoindre comme ça !

Le lendemain, quand Hally se réveilla, Ewen était déjà debout. Il était assis devant le feu ; du moins, ce qui restait du feu de la veille qui avait du s’éteindre dans la nuit. Enfin bref, il était assis devant, et regardait la carte de l’Alagaësia.
- Tu peux changer d’avis et aller autre part que Teirm tu sais !
- Oh non, je regardais juste à quel distance pouvaient être les autres grandes ville, et j’essayais de savoir où on était à peu près. Je t’avoue qu’à part le fait qu’on ai chevauché toute une journée, je ne sais pas vraiment ce qu’on a fait comme route.
- Alors, Harmerit est par là, expliqua Hally en s’approchant de lui, et en pointant du doigt le nord de Carvahall. On a passé Carvahall hier matin, et là, on devrait être à peu près ici.
Cette fois, elle pointait une endroit aux pieds des montagnes de la Crête bien plus au sud de Carvahall. D’après ce qu’elle lui avait appris quelques jours avant sur sa destination à elle, ils allaient bientôt se quitter. Apparemment, c’est ce qu’elle avait compris elle aussi …
- Je crois qu'on va bientôt se quitter Ewen. Je suis vraiment désolée ...
Ewen ouvrit la bouche pour répondre, mais à ce moment là, quelque chose apparut juste devant Hally. Entre elle et le soldat plus précisément. Ce fut comme un immense feu. Mais un feu rouge, comme Ewen n'en avait jamais vu ! Lui, connaissait le feu normal, naturel, orange/jaune. Effrayé donc par cette chose, il se leva d'un coup, et attrapa son épée qu'il avait posé par terre à la volée. Hally elle reconnut de suite ce qu'elle avait devant elle. Elle connaissait ce feu d'une couleur si speciale. Elle ne pensait pas sentir une si grande joie en reconnaissant l'ami dont le feux avait pris la forme, et elle ne put retenir un magnifique sourire.
- Marek !Je suis si contente de te voir !
- Moi aussi Hally !
- Mais que viens-tu faire ici ? Et comment m'as-tu retrouver ?
- Un truc de Chef de Clan, dragonnier, et magicien super-puissant, expliqua l'homme en armure devant Hally avec un clin d'oeil pour son amie avant de continuer : En fait, j'ai pas tout mon temps pour m'expliquer, alors je vais aller à l'essentiel. Enfin, seulement après que tu m'aies expliqué qui est celle homme qui se croit assez fort pour me battre avec une simple épée ! Ne me dis pas que c'est une histoire d'infidelité avec Wird !
- Marek calme toi, ça n'a absolument rien à voir ! Ewen est un soldat que j'ai rencontré au village de mes parents. Il a decidé de quitter son travaille de soldat, et j'ai accepté de l'accompagné pour le debut de son voyage. Ce n'est qu'un ami, ne t'inquiete pas. Jamais je ne referais quelque chose comme ça à Wird. Surtout que je le revois surement demain, ou même ce soir si je me depeche.
Marek, ou du moins le feu à la forme de Marek qu'elle avait devant elle resta silencieux pendant un petit moment, ce qui inquieta Hally. Elle fronça les soucils pour demander à son ami ce qu'il avait derrière la tête.
- Mmh, à vrai dire, je pense pas que tu reverras Wird des que tu arriveras au Repaire ...
- Que veux-tu dire par là ? la voix de Hally était soudain devenue seche.
- En fait, on n'en sait trop rien, mais apparemment, Wird serait parti à la recherche d'on-ne-sait-pas-trop-quoi, et cette quète ne se terminerait pas demain ...
- Alors là, je suis vraiment desolée, mais je ne comprend strictement rien ! Où est allé Wird ? Pour combien de temps ? Et pourquoi ?
- Je ne sais pas Hally, c'est ce que j'essaye de t'expliquer, mais je suis desolée, c'est pas vraiment le pourquoi de ma venue ici. On parlera de Wird une autre fois.
L'irritation de Hally était presque à son apogé. Ne rien comprendre de ce que Wird faisait l'énervait au plus haut point, surtout qu'elle même n'était au courant de rien. En fait, assez vite, elle comprit qu'elle n'était pas enervée, juste horriblement inquiète pour l'homme de sa vie. Sachant que pour l'instant, le mieux à faire était de retrouver son calme, elle respira un bon coup, et reprit.
- Tu as raison. Je te présente donc Ewen, c'est un soldat très doué. Il ira à Teirm pour essayer de recommencer sa vie. Ewen, je te présente Marek ... Enfin, son feu magique qui a pris sa forme.
- Heureux de connaître enfin le Chef et maître dont Hally m'a beaucoup parlé.
- Beaucoup parlé ? Merci Hally !
Cette dernière lui tira la langue pour répondre à son regard malicieux. Il fallait qu'elle apprenne à Ewen qu'il ne fallait pas jeter trop de fleur au Chef de l'Alliance ...
- Enfin bref, je suis content de te connaitre aussi Ewen. Tu ne m'en veux pas si je te serre pas la main.
- Du tout Seigneur Krayt.
- Parce que tu es un ami à Hally, je te donne la permission de m'appeler Marek, et surtout, de me tutoyer !
Ewen hocha la tête, et laissa de nouveau la place à son amie pour qu'elle parle enfin de la raison de l'apparition du dragonnier dans cette forêt.
- Bien alors maintenant, parlons plus sérieusement. Pendant ton absence, notre pays s'est mis en guerre.