AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexionRechercher
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez|

Visite de Cithri

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Laïaga

Dirigeant du Cam Serarna

Nombre de messages : 15534
Âge : 32

https://brisingr.forumactif.org/corbeille-f19/sur-le-lac-leona-u

Visite de Cithri Vide

Laïaga
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Visite de Cithri | Dim 29 Juin 2008 - 23:46


Léon n’avait rien de particulier pour le faire sortir du lot de la populace. Il portait une chemise blanche sur des braies noires retenues par une corde de chanvre, et une épée simple lui était passée au côté. C’était une arme comme beaucoup de monde en avait dans les couches moyennes de la population, vu que le gouvernement Surdan autorisait le port d’armes tant que c’était quelque chose de plus petit qu’un trébuchet, et puis de toute façon, là, ça devenait un peu trop encombrant.
Pourtant Léon était un sorcier. Mais les sorciers ne sont pas comme les magiciens. Les magiciens ont une aura, qui les trahit, leur permet de se reconnaître entre eux. Les sorciers, entité beaucoup plus rare, basent leur art sur le contrôle de leur esprit, donc, leur capacité à influer sur la perception mentale que les autres peuvent avoir d’eux. Si bien que, pour n’importe qui, mage ou sorcier, Léon était un passant comme un autre, car plutôt que de se concentrer sur la perfection de l’invocation, lui s’était perfectionné dans la discrétion.
Léon, donc, remontait les rues de Cithri. Il avait des choses à faire ici. Malheureusement pour lui, il n’y avait pas une mafia très développée en ville, cependant, les quelques criminels de bas étage qu’il soupçonnait de vivre ici lui serviraient.
Mais ce qui l’intéressait surtout à Cithri, c’étaient les mercenaires. La ville en regorgeait. Il y avait les petits groupes de cinq ou six potes qui escortaient les petits convois, se chargeaient des bases besognes, et les compagnies, celle que l’on engageait pour les guerres. Celles-là étaient dangereuses, très dangereuses, car regroupant souvent des soldats de métier, ayant choisi la voie qu’ils empruntaient, et très entrainés. Rien à voir avec les armées des différents payés, aussi nombreuses qu’inexpérimentées pour la plupart, du fait que les états recrutaient dans les campagnes.
Cependant, Léon décida de se décider en priorité vers les bas-quartiers de la ville. Les rues défilaient sous ses yeux. Il avait longuement étudié une carte de la ville, si bien que rien ne lui était inconnu, exception faite de certaines petites ruelles qui n’étaient bonnes qu’à s’y faire détrousser, raison pour laquelle, de toute façon, il ne comptait pas s’y aventurer. Au contraire, il valait toujours mieux éviter les petites ruelles. Surtout quand on avait d’importantes choses à faire…
La qualité des habitations se dégrada bien vite tandis qu’il s’approchait du flanc ouest de la ville. Là-bas, c’était le quartier pauvre, le quartier des truands, celui où, parfois, il fallait se battre pour survivre, et tuer.
Le soleil tapait fort quand Léon arriva à destination. C’était une maison délabrée, mais qui transpirait la gloire passée. Antan, elle avait dû être magnifique, colonnes de marbre et fontaines plaqué d’or dans les jardins, cependant, le revêtement des fontaines s’était écaillé, révélant le gré, lui-même attaqué par le temps, et beaucoup des colonnades étaient effondrées, mais même ainsi, il était étonnant que personne ne soit venu piller les lieux. Les simples débris de marbre suffiraient à celui qui se les approprierait de ce merdier.
L’entrée était une grille en fer forgé qui n’était pas fermée. Léon entra. Il remonta le chemin gravillonné de la propriété qui avait tout l’air d’être à l’abandon. Pourtant, quand il toqua à la porte de bois vermoulu, un gorille vint lui ouvrir.

-Mauvaise adresse, déclara-t-il d’emblée en refermant la porte.

Léon la bloqua du bout de sa botte. Le gorille poussa puis cessa quand il se rendit compte que son visiteur n’était pas disposé à s’en aller. Il leva les yeux vers lui.

-C’est pour quoi ? se résigna-t-il à demander.

Léon resta de marbre. Il savait que le garde n’hésiterait pas à l’attaquer. C’était le genre de personne qui mettait aisément l’acier au clair, et qui aimait à faire couler le sang. Léon connaissait bien ce genre de personnes. Il en côtoyait beaucoup, mais lui n’était pas comme ça. Il fallait quelqu’un de très posé et pragmatique pour ce qu’il venait faire. Quelqu’un de discret et de débrouillard. Quelqu’un comme lui en somme…

-Je voudrais voir Ebrithil-vodhr.

Le porter lui jeta un regard soupçonneux, mais les faits étaient claires : le vagabond ne semblait pas s’être trompé d’adresse.

-Connais pas, répondit-il quand même. C’est quoi c’charabia ? C’’es pas un cirque ici mon pote.
-Oh, je crois que tu te méprends, mon grand ami, répondit d’une voix pleine d’assurance Léon. Oui, tu fais erreur, je ne suis pas un ennemi. La preuve, si j’avais été un ennemi, je n’aurais eu qu’à te tuer pendant que tu réfléchissais, et entrer. Qu’est-ce que t’en dis, mon pote ?
-Mouai, pas faux, concéda l’escogriffe sans sembler se décider à s’écarter. Qu’est-ce que tu lui veux, à Ebrithil ?
-Juste lui faire une proposition. Une affaire très lucrative…
-Comment ça ?
-Un truc avec des armes qui vont changer de main.

Le gorille finit par consentir à s’écarter, et fit place à Léon, qui entra dans une maison aussi décrépie de l’intérieur que de l’extérieur. La tapisserie qui représentait des scènes de combat romanesques pendait lamentablement aux murs et s’étalait par endroit au sol, et le tapis était rongé aux mites, mais après tout, qu’est-ce qu’il en avait à secouer, Léon, hein ?
Le portier à l’allure patibulaire lui indiqua un itinéraire qui empruntait plusieurs escaliers et se terminait dans une tourelle, dans un angle de la grande demeure. De ce qu’il avait vu de dehors, le sorcier se demandait comment une telle excroissance architecturale pouvait encore tenir debout sur un tel bâtiment. Il suivit néanmoins les indications de l’homme, poussa une porte, et trouva une salle circulaire spacieuse, et ingénieusement meublée, mais surtout, elle respirait le neuf. Pourtant, Léon l’aurait juré sur sa vie, de dehors toutes les tourelles de la demeure étaient décrépies.
La salle où il se trouvait n’avait pas de fenêtre, mais un lustre de cristal pendait du plafond haut et éclairait l’endroit brillamment. Un homme était enfoncé dans un fauteuil de cuir, et face à lui se trouvait un autre siège. Il fit un petit signe de la main, et Léon s’assit.
Il avait cependant pris le temps de noter tous les détails. Les murs ici étaient en pierre de taille, ce qui laissait supposer que toute l’apparence de vieillesse de la baraque n’était peut-être qu’un leurre. Un bureau circulaire occupait une bonne partie du mur de la pièce, avec un écritoire en cuir vert et plusieurs plumes, en plus des plumes d’oie, Léon était certain d’en avoir vu au moins une de paon, et une de faucon.
*Juste de la déco, pour faire bien…*
Il avait aussi noté une armoire haute, à deux portes, deux chandeliers, et quatre miroirs qui marquaient les quatre points cardinaux, finement ouvragés, sur les murs. La chaîne du lustre disparaissait dans le plafond.

-Il paraitrait que vous voudriez me parler d’un certain trafique lucratif, annonça le dénommé Ebrithil-vodhr. C’est en tout cas ce que m’a annoncé mon homme.
-Votre homme ne semble pas m’avoir fait prendre le plus court chemin, fit remarquer Léon, soudain très à l’aise. Mais il vous a bien rapporté ce que je lui ai fait sous-entendre. Maintenant laissez-vous vous expliquer ce que j’attends de vous dans le menu, et pourquoi vous n’allez pas refuser.

Il ne refuserait pas, parce que personne ne refusait de telles sommes d’or, ça allait de soi, pourtant, l’entreprise présentait de gros risques. Mais Léon n’en avait cure, il saurait convaincre le baron du crime local, et aussi petite que soit sa contribution, elle serait peut-être décisive.
Maintenant, il allait falloir apprendre à un vieux singe à faire la grimace, mais Léon était serein : c’étit ça, son domaine.
Revenir en haut Aller en bas
Laïaga

Dirigeant du Cam Serarna

Nombre de messages : 15534
Âge : 32

https://brisingr.forumactif.org/corbeille-f19/sur-le-lac-leona-u

Visite de Cithri Vide

Laïaga
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Re: Visite de Cithri | Mar 1 Juil 2008 - 23:46


Léon sortit satisfait de son entretien avec le mafieux local. L’homme semblait plus important que ce que Léon avait pensé jusqu’ici. Il avait toujours pensé tomber sur un petit criminel sans envergure qui trafiquait de la drogue et des putes, cependant, il avait été agréablement surpris de trouver un homme avisé et réfléchi qui s’étendait dans l’ombre, raison pour laquelle on n’entendait pas parler de lui.
Il avait autre chose à faire, maintenant, et sa mission serait terminée. Pour le moment.
Léon prit la direction du quartier militaire. Il laissa derrière lui les demeures décrépies pour voir se succéder des tavernes emplies de soldats, et plusieurs casernes qui enfermaient et l’armée régulière Sardane, et les troupes de mercenaires qui avaient été engagées par le gouvernement local.
Plusieurs compagnies franches campaient ici, attendant un employeur quelconque, mettant à profit de larges terrains vagues. Il y avait parfois des frictions entre les compagnies de mercenaires, d’autant qu’on en trouvait certaines composées de plusieurs centaines d’hommes.
Les plus grandes étaient déjà engagées par le gouvernement Surdan, bien entendu, mais Léon ne comptait pas demander le soutien d’une compagnie forte de plusieurs milliers d’individus. Il entra dans un bar, pas loin du terrain vagues où campaient les mercenaires à la recherche d’un emploi.

-Une bière blonde, demanda-t-il en s’asseyant au comptoir.

Le barman lui servit tout de suite, et Léon le retint par le bras quand celui-ci fit mine de s’en aller.

-Hé mon vieux, je cherche des mercenaires, tu pourrais me dire quelque chose sur le marché ?

Le barman le regarda en haussant un sourcil, puis revint face à son client, se servant lui-même une bière. Il plongea ses yeux dans le regard du sorcier. Ce qu’il y vit ne dut pas lui plaire, puisqu’il détourna bien vite le regard.

-Pas gratuit, les renseignements, ici, étranger, dit-il.

Léon haussa les épaules. Il ne voulait pas faire de grabuge, même s’il y avait mille et mille façons de tire les vers du nez de ce rapace. Mais après tout, personne ne crachait sur de l’argent facile, non ? Léon tira cinq codans de bronze surdans, et les fit tomber un à un sur le comptoir de bois patiné par l’usage.
Le barman empocha l’extra sans se faire prier, et s’assit, consentant à parler à l’étranger.

-Voilà qui délie les langues.

Léon acquiesça, mais il se fichait des constations de l’homme, tout ce qu’il voulait, c’est les renseignements pour lesquels il avait payé.

-Dans les différents bars, il y a des groupes de mercenaires, parfois des mercenaires solitaires, déclara l’homme. Ici déjà, il y a deux groupes de mercenaires, les Ravens, Compte-Lames. Les Ravens sont expérimentés, ils sont très doués, c’est un bon investissement, ils ont fait la précédente guerre Alagaësienne, et celle d’avant encore, à Dras Leona. Ils ont l’expérience du combat, mais les Compte-Lames sont moins chers…

Léon écoutait avec intérêt, cependant, ce qui l’intéressait, ce n’était pas ces groupes restreints, des sortes de commandos, eux, on leur confiait plutôt des missions de reconnaissance, ou alors une protection de convoi, aller récupérer un artefact ou une personne perdue ou enlevée, mais quand on voulait mener une guerre, on demandait aux compagnies.

-Ce n’est pas ce que je cherche, déclara Léon sans s’étendre, cependant, le barman comprit ce qu’il voulait dire et hocha la tête.
-Ah, si vous cherchez les grosses compagnies, ça va vous couter plus cher, mais je comprends que selon ce que vous voulez faire, vous en ayez besoin. Des bandits à chasser de vos terres peut-être ?
-Ça me regarde, répondit Léon.
-Ouai, pas faux, alors, on a, quoi…Trois compagnies, sur le terrain vague. Il y en a une de trois cent hommes, la Franche Mort, de la qualité, mais ils ne sont pas très nombreux, et ils prennent cher, par rapport à leur nombre. Puis v’z’avez la Compagnie Unifiée, eux, ils sont déjà plus nombreux, je crois qu’ils sont environ sept cent, mais ils ne sont pas très expérimentés. Ils l’étaient, avant, mais d’après leurs dirigeants, de récents événements ont décimé une grande partie de la compagnie, les forçant à enrôler des jeunots qui manquent d’expérience. Si vous voulez mon avis, ce serait un mauvais choix, ils manquent vraiment de discipline, y’a qu’à voir leur camp.
Enfin, on la Seconde Compagnie. Ils sont bien ceux-là, ils sont, environ, six cent, un peu plus peut-être, mais très chers. Une discipline de fer. Ils enrôlent pas toujours des soldats d’expérience, mais les commandants sont tellement durs avec leurs troupes que personne n’ose briser la discipline et l’unité du groupe. Ça en est parfois cruel, mais leur campement est mieux organisé que la ville qui l’entoure.

-Je vois…Je vais y aller alors, merci.
-De rien, dit le tavernier.

Léon fit mine de se lever, mais, avant de partir, il tira de la bourse à sa ceinture dix pièces de bronze de plus, qu’il fit tinter sur le comptoir.

-Tu m’as pas vu hein ?

Le barman acquiesça. Le beau visage fin du sorcier se fendit d’un sourire ravi, et il lui fit un clin d’œil. Un frisson parcourut le dos du barman tandis que Léon quittait son établissement, direction les terrains vagues.
Léon traversa un premier campement, plutôt mal ordonné. Les camps des différentes compagnies étaient parfaitement délimités sur cet immense terrain vague, et il était impossible de passer de celui de l’une à celui de l’autre sans s’en rendre compte.
Léon enchaina donc avec un second camp, beaucoup plus ordonné, se renseigna et apprit qu’il était au bon endroit. Il fut emmené par un planton voire le commandant de la compagnie, lequel le fit entrer dans une tente pavillon assez spacieuse.

-Il parait que vous avez du boulot pour nous ? demanda le commandant, un grand homme à la carrure impressionnante, vêtu d’une tunique de lin. Je vous préviens tout de suite, c’est pas donné.

Léon hocha la tête et posa au sol la besace qu’il portait avec lui depuis son arrivée en ville. Elle rendit un son métallique, bien qu’elle se fut allégée pendant son passage chez le dénommé Ebrithil. Le commandant ne put s’empêcher d’ouvrir de grands yeux.

-Je pense que j’ai de quoi payer, déclara Léon. Mais avant que vous acceptiez, laissez-moi vous expliquer ce que j’attends de vous.

Et Léon expliqua. Le commandant opina du chef. Ça ne lui plaisait pas particulièrement, mais les compagnies de mercenaires sont neutres, elles ne sont ni bonnes ni mauvaises, juste des épées à louer.
L’affaire fut conclue, et Léon s’en alla. Tout était prêt, il n’y avait plus qu’à attendre, lui, et ses associés, qui, au compte-goutte, s’installaient dans la cité fortifiée.
Revenir en haut Aller en bas

Visite de Cithri

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Brisingr, Chroniques de l'Alagaësia - Forum roleplay :: Hors RP :: Fantômes du passé :: RPs Achevés-
Ouvrir la Popote