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Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée)

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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mer 16 Juin 2010 - 21:37


Precedemment

Rapidement, et grâce aux images mentales que lui avait transmise l'empereur, Oryon regagna rapidement la chambre qui serait la sienne pour la nuit. Une pièce simple, mais confortable, qui dépassait de bien loin le confort de tout les endroits où Oryon avait jamais eut l'occasion de dormir avant qu'il ne rencontre Rasapa et qu'il ne vive avec lui. Dans les méandre du palais, le jeune dragon ne le quitta pas d'une semelle, suivant en trottinant celui qui, par le sceau inscrit dans la paume de sa main, partagerait dorénavant sa vie.

Oryon, bien que conscient et fier du rôle qu'il occupait à présent, ne s'était pour le moment pas montré particulièrement affectueux, ou même attentionné envers cette petite boule verte qui était soudainement apparue dans sa vie, trois jours plus tôt, pour changer à tout jamais son destin. Il faut dire qu'une telle nouveauté lui avait un peu fait perdre pied. Il ne savait pas vraiment comment s'y prendre, ni même comment il devait s'occuper de l'animal. Alors, par lâcheté sans doute, il ne prêtait pas grande attention à ce compagnon, qui pourtant ne le quittait pas, et n'avait d'yeux que pour lui. En fait, des trois jours qu'ils avaient passés ensemble, ne lui ayant même pas donné de nom, le jeune homme ne lui avait quasiment pas adressé la parole. Peut-être n'était-ce pas nécessaire, peut-être y avait-il autre chose... Peut-être que le petit dragon, pourtant encore trop jeune pour communiquer, s'était déjà insinué dans l'esprit de l'humain pour s'y installer à jamais... Oryon ne savait pas vraiment comment tout cela devait fonctionner. Il n'avait pas vraiment eut le temps d'y réfléchir après tout. Et puis il n'avait jamais été du genre affectueux.

Sur le trajet, le jeune homme s'attaqua à une belle et juteuse pomme, qui d'ailleurs ne résista pas plus d'une minute avant de finir intégralement ingérée dans l'estomac affamé du petit humain. Une fois arrivé dans la pièce, suivit de près par son dragon, il ferma la porte, abaissa le verrou, puis s'avança vers le beau et confortable lit. Soudainement débarrassé d'une partie du stress qu'il avait laissé s'accumuler ces derniers jours, et sentant ses jambes faiblir sous son propre poids, il réalisa à quel point les péripéties de ces derniers jours l'avaient affaiblis. Le jeune dragon, pour sa part, n'hésita pas bien longtemps, et monta d'un bond sur le lit pour s'y endormir presque aussitôt. Peut-être un dragon adulte aurait-il attendu son dragonnier pour se laisser sombrer, ou même l'aurait-il un peu veillé, mais vu son âge, c'était plutôt l'inverse qui était de rigueur.

Oryon dut alors faire face à un terrible et douloureux choix, à savoir se laisser lourdement tomber sur le lit pour y récupérer sans attendre ses heures de sommeil en retard, ou bien prendre quelques minutes, au prix d'un effort titanesque, pour enfin débarrasser son corps et ses vêtement de la couche d'éscrémants de dragons séchés desquels il avait dut se recouvrir pour réussir à capturer une proie, trois jours plus tôt, dans la clairière des dragons, et dont l'odeur n'était franchement pas très agréable.
Alors, et après une pénible réflexion, considérant qu'il était tout de même temps pour lui de se nettoyer un peu, il ôta les frusques pourries par la boue de son séjour en forêt et déchiquetée par les crocs et les griffes du loup qu'il avait vaincu, puis prit quelques minutes pour rincer son corps avec un tissu de lin imbibé de l'eau d'un récipient se situant à cet effet non loin du lit.

Découvrant son corps de cette couche brunâtre et malodorante, il arriva à son cou, puis mis à nu la brûlure au fer rouge qui couvrait un bon morceau de la partie droite de son cou. Cette marque qui lui rappelait et lui rappellerait à jamais sa véritable nature, ce qui lui avait permit de survivre mais qui lui avait également apporté tant de malheurs... Un voleur... Il était, et resterait à jamais un voleur. Et lorsqu'il cherchait un coupable, une explication, c'était finalement son père qui apparaissait face à lui, châtiment injuste contre un père qui finalement n'avait pas été si mauvais, et qui le jour où le village tout entier était venu réclamer la tête de son fils avait sut trouver le juste sort pour le sauver: L'exile, et cette marque. Mais ce père, finalement, Oryon avait appris à le haïr. Au fil des kilomètres parcourus, des semelles usées, des vols, des fuites et des jours de famine endurés, il avait finalement appris à déposer sur son dos ainsi que sur celui de son village natal toute les fautes qu'il avait lui même commises.

Puis, ayant enfin terminé de se laver le corps, il termina par les mains et découvrit enfin un peu plus nettement la marque qu'il n'avait put qu'entrevoir jusqu'à présent. Cette marque qui était apparue la même nuit que le jeune dragon et qui désormais, tel une brûlure également, ornait la paume de sa main droite. Il ne connaissait pas vraiment le sens de cette marque, mais pourtant, comprenait en quoi elle était particulière, un peu comme si l'esprit du dragon était venu le lui souffler à l'oreille, un peu comme si, finalement, il l'avait toujours sut.

Enfin, une fois un peu plus propre, il se retourna afin de prendre ses vêtements, réalisant du même coup qu'il se trouvait nu face à son dragon - tant pis -, puis il les rinça rapidement dans l'eau, devenue bien sombre, avant de les essorer rapidement, de les étaler au sol, puis de se laisser finalement tomber lourdement sur le lit. Alors sans même penser à se recouvrir du moindre drap, il tomba de sommeil aux côté de son jeune dragon... Sans aucun doute traumatisé à vie par la nudité de son dragonnier...

[ La suite (plus courte), juste après ]


Dernière édition par Oryon le Jeu 17 Juin 2010 - 1:49, édité 1 fois
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Jeu 17 Juin 2010 - 1:47


Il dormit alors d'un sommeil lourd et profond, rêvant de ciel bleu, de dragons, de vol et de dragonnier, comme si ses rêves n'étaient en fait que ceux de son dragon, eux même engendré par ses lointains ancêtres qui, dans ses gênes, l'appelait à rejoindre leur royaume céleste. Puis, après ce qui ne sembla durer que quelques minutes, le jeune homme reprit doucement conscience, sentant contre son visage le souffle chaud et régulier du jeune dragon endormis et dont la tête se trouvait juste devant la sienne.

'Je reviendrais vous voir demain matin' qu'il avait dit à l'empereur. Sauf qu'à en juger du soleil qui perçait déjà par la fenêtre, déclinant doucement vers l'horizon occidental, il était déjà bien tard... Comprenant son erreur, il bondit hors du lit, réveillant du même coup son jeune dragon, revêtit rapidement les frusques qu'il avait détrempées la veille et qui n'avaient même pas eut le temps de sécher complètement, puis quitta précipitamment la chambre, suivit par le petit dragon à la démarche encore maladroite et précipitée.

Quelques couloirs plus tard, il arriva enfin en courant dans une nouvelle pièce et où il crut reconnaître la silhouette de l'empereur Brexinga. Aussitôt, il se figea, reprit son souffle, puis s'adressa à l'ombre.

" Je suis désolé. Je ne me suis pas réveillé ! "

D'ailleurs, cette bonne et longue nuitée avait été bénéfique. La fièvre semblait enfin s'être estompée, et ses blessure, déjà guéries par la magie de la dragonne, semblaient désormais être de l'histoire ancienne.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Ven 25 Juin 2010 - 23:57


Elle frôla la fenêtre du bout des doigts, en appréciant la texture fraîche, humide, lisse. Le bruit légèrement crissant qu'elle produisait en faisant glisser sa peau sur la surface. Cela ressemblerait presque à un gémissement... Le verre n'avait pas de conscience propre, mais quand on le touchait, quand on le caressait, il pleurait... Des larmes de rosée... Myad ferma le poing en un geste lent, réfléchi, ses étranges yeux de reptile perdus dans le vague. Sa dernière entrevue avec Arkillon - survivant in extremis d'un fiasco maritime - lui revenait de temps à autre, quand elle n'était pas assez occupée pour s'en tenir éloignée. Aimer, en ces temps dérangés, était dangereux et douloureux. Même son père, même son presque-frère en étaient les preuves vivantes. Dark aussi. Aimer, c'est détruire, dit-on.

*Heureusement qu'il y a la haine pour équilibrer* la taquina Yenlui, spectateur attentif de ses dilemmes spirituels.
*La haine est un moyen risqué d'obtenir l'inatteignable en perdant quelque chose de soi.*
*Ou quelque chose des autres.*
*Tu ne m'as pas comprise. Quand on se laisse guider par la répulsion, l'aversion, l'orgueil, et qu'on acquiert tout ce que l'on désire par elles, alors on abandonne une part de soi, celle qui devrait toujours résider en chaque être en quantité variable.*
*L'humanité ?*
*Le nom en lui-même est étrange, mais en quelque sorte, oui.*


Un bruit de halètement, de pieds sonnant sur la pierre, et la caresse d'un esprit approchant alertèrent le duo.
Ayahantê cligna des yeux, passa la main à son côté pour écarter le pan de sa cape au cas où elle aurait à prendre son fouet - en attendant de retrouver une arme correcte, la demi-drow était revenue à ses premières amours - dont le manche d'argent envoya des éclairs pâles. En ce jour sans voyage, elle s'était permis une tenue moins succincte, plus élégante. Quoi qu'on puisse jamais qualifier une demi-elfe de crasseuse, ça fait oxymore. Une robe fendue sur le côté gauche jusqu'à la taille, maintenue par une ceinture piquetée de cercles d'or faisant ressortir l'ébène du cuir et de la robe. Celle-ci était très largement décolletée en une cascade de tissu dénudant sa gorge gracieuse. Ses cheveux avaient été nattés en une seule coiffure qui passait sur son épaule et caressait sa peau du bout de ses mèches noires. Elle était intriguée par ce qui allait advenir, par la personne qui allait entrer, et qui était si différente - et si semblable à la fois - de celle qu'elle avait rencontrée.
Il ouvrit violemment la porte, pénétrant dans la salle dans un vacarme (enfin, vacarme... Pour des oreilles et un esprit exercés) de panique et de maladresse compréhensibles pour un humain. Myad remarqua d'un regard la petite silhouette gracieuse et discrète tout près de lui, d'un vert profond.


*Un dragonneau ! Il est tout petit, tout jeune ! Et il ne sait pas encore parler ! Tu crois que je vais lui faire peur ? Je pourrai le voir bientôt ? C'est le même Oryon que nous avons rencontré ?*

L'enthousiasme de Yenlui se fit si nettement sentir qu'il fallut à sa Dragonnière une ou deux secondes pour s'en détacher et s'avancer de quelques pas vers le nouveau-venu, penchant la tête en signe de salut.

- Oryon, dit-elle d'une voix claire et froide. J'ignore si tu te souviens de moi, ce qui semblerait logique, cependant si ce n'est pas le cas je vais me présenter de nouveau. On m'appelle Myad. Je suis l'apprentie de l'Empereur et Dragonnière de Yenlui, le dragon d'or.

Inutile de rajouter toute la liste de titres qu'elle possédait, cela n'avait pas grand-chose à faire là pour le moment.

- Notre Maître m'envoie à ta rencontre pour t'aider dans cette voie nouvelle qui t'es ouverte au travers de ton compagnon,
poursuivit-elle calmement. Il pense que tu dois d'abord apprivoiser ta condition et en apprécier les tenants et les aboutissants avant de subir un entraînement plus poussé.

S'adressant cette fois au reptile, la jeune femme lui dit en ancien langage :

- Salut à toi, jeune créature du ciel. N'aie crainte, je n'ai pas de raison de te faire de mal. Du moins, pas tant que toi ou ton Dragonnier ne m'en donneront pas.

Elle sourit, presque démoniaque, et Yenlui s'en offusqua. Elle l'ignora.

- Yenlui et moi aimerions savoir son nom.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Sam 26 Juin 2010 - 0:46


Débarquant dans la pièce tel une petite tornade, suivit de près d'un minuscule dragon galopant, le jeune homme ne s'attendait sans doute pas à tomber face à celle qui se trouva alors face à lui. L'empereur lui avait ordonné de se présenter ce matin là, c'est donc tout logiquement qu'il s'attendait à le trouver dans cette pièce, ou bien n'y trouver personne. Et face à l'elfe noire, qu'il avait déjà vu auparavant et dont le visage si particulier était resté ancré dans son esprit, sa réaction fut à la hauteur de sa surprise. A peine passé le pas de la porte, il s'arrêta net, puis écouta silencieusement les paroles de l'elfe tout en l'observant d'un air méfiant.

Le jeune dragon, sans doute influencé par les sentiments d'Oryon, en fit de même en se collant contre les jambes de son dragonnier. Car bien évidemment, il n'avait rien oublié de leur première rencontre. Elle avait été soudaine, alors qu'un monumental combat s'apprêtait à commencer, et terriblement froide...

" Oui, je me souviens de toi. " Lui dit-il simplement lorsqu'elle eut finit de s'adresser à son dragon.

Le jeune dragonnier détourna son regard pour croiser celui de la petite créature verte, qui presque aussitôt leva le siens pour observer l'humain. Un regard, quelques pensées, et bien que ne pouvant encore communiquer correctement par la pensée avec sa bête, le message était passé. *Méfie toi d'elle... C'est une dragonnière aussi. * Tenta-t'il de lui dire pour le mettre en garde.

Le jeune homme était propre aujourd'hui. Enfin, non... Pas du tout. Mais comparé à la veille, l'amélioration était flagrante. La profonde plaie à sa jambe avait à présent complètement disparue, et il ne restait rien, si ce n'est cette immonde odeur de bouse et l'état de ses vêtements pour laisser imaginer ce qui lui était arrivé pendant la semaine qui avait précédé cette rencontre.

" Il n'a pas de nom... Je l'appelle dragon. " Dit-il après avoir à nouveau plongé son regard fatigué et défiant dans celui de l'elfe noire.
" Cela n'a pas l'air de lui déplaire. "

Il sembla alors hésiter un instant, puis reprit.

" Je ne savais pas que tu...
Que l'empereur te demanderais à toi de... Enfin.

Je n'ai pas oublié notre dernière rencontre. "


Ainsi elle savait que tout n'était pas rose entre eux deux. L'orgueil du jeune homme était à la hauteur de sa petite taille, et le comportement de l'elfe vis à vis de lui ne lui avait pas vraiment plût.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Sam 26 Juin 2010 - 21:30


Oryon se montra attentif, écoutant les paroles de Myad sans lui faire l'affront de l'ignorer. Cependant, il était tendu, déstabilisé, sûrement par l'imprévu qui s'offrait à lui à travers elle. Il y avait aussi le fait qu'à leur rencontre, l'humain avait assisté à un curieux manège, à un aperçu de sa personnalité, à son départ fulgurant avec l'Empereur inanimé. Il avait toutes ses raisons d'être prudent avec elle, tout comme la Dragonnière en avait d'être distante avec lui. Malgré la répulsion qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre, c'étaient les ordres de Brexinga, et l'apprentie n'avait rien à redire là-dessus. Ajoutez à cela que Yenlui se sentait terriblement seul dans ce monde peuplé de bipèdes, sans ses soeurs, sa mère et Dark, que l'arrivée d'un autre reptile était pour lui une excellente nouvelle.

" Oui, je me souviens de toi. "

Simple. Prudent. Concis. Myad resta immobile, parcourant sa dégaine approximative sans rien laisser transparaitre de son avis. Le maître ne lui avait pas enjoint de vêtir le jeune homme, mais qu'il ne l'ait pas précisé ne voulait pas dire qu'elle devait s'en priver. Il était désagréable d'avoir toutes ces mauvaises odeurs dans le nez, surtout avec un odorat aussi développé que le sien.

" Il n'a pas de nom... Je l'appelle dragon. "

La demi-drow écarquilla légèrement les yeux sous la surprise, et retint un commentaire. Comment ? Même un fermier donnait un nom à ses vaches ! Un hoquet offusqué parvint jusqu'à elle lorsque son compagnon entendit ses pensées.

*Ne te vexe pas, tu sais très bien ce que je voulais dire.*

Effectivement, Yenlui ne lui tint pas rancoeur de cette comparaison et se contenta de reprendre son observation à travers ses yeux.

*C'est un signe.*
*Un signe qu'il est indigne ou idiot ?*
*Je pense plutôt à de l'ignorance. Sois douce avec lui, tout le monde n'a pas eu une vie comme la tienne pour s'endurcir.*

La sexagénaire jugea qu'elle était très bien comme ça et écouta la suite des paroles d'Oryon.

" Cela n'a pas l'air de lui déplaire. "


Jetant un oeil sur la boule d'écailles vertes, l'hybride se demanda ce qu'il en pensait, ce qu'il penserait s'il pouvait communiquer. Ce jour viendrait tôt ou tard et il serait alors intéressant de lui poser la question : cela lui déplaisait-il de n'avoir pour ainsi dire pas d'identité ? De n'être qu'une chose ? Le petit mâle était encore trop jeune ; il ne ressemblait pas du tout à Yenlui bébé, l'apparente adoration et dépendance qu'il vouait à son Dragonnier n'ayant rien à voir avec l'antisocialisme du dragon d'or à l'époque.

"Je ne savais pas que tu... Que l'empereur te demanderais à toi de... Enfin. Je n'ai pas oublié notre dernière rencontre. "

Myad haussa un sourcil, croisa les bras dans un signe de calme et de maîtrise de soi.

- Le contraire aurait été anormal, fit-elle remarquer. On n'oublie généralement pas les bêtes de foire dans mon genre.

Elle accompagna sa phrase d'un sourire de requin, le genre de sourire qui laissait entendre que par "bête de foire" elle n'entendait pas un animal de cirque. Plutôt un monstre vilain, très vilain qui pouvait mordre. Et faire mal. Accessoirement.

- Sache que l'Empereur n'avait pas prévu que je me charge des prémisses de ton éducation, reprit-elle en s'avançant sur le côté, les yeux toujours rivés aux siens. Il est en ce moment préoccupé, sa charge le réclamant avec trop de force pour qu'il puisse s'occuper de toi. Il m'a donc demandée de le faire à sa place.

Elle n'avait pas caché sa désapprobation à son maître, et celui-ci lui avait fait comprendre que ça n'avait pas à entrer en compte. De toute façon, elle aurait mis sa méfiance de côté. Myad savait faire la part des choses.

- Quel que soit ton dégoût envers moi, Oryon, tu vas devoir m'écouter assidûment, apprendre vite et te laver plus souvent. C'est tout ce que je te demande. Tu peux me haïr si cela te chante. Rappelle-toi seulement que si tu ne t'appliques pas, ça viendra très vite. Est-ce entendu ?

Sous-entendu : si tu m'emmerdes, ce joli fouet qui pend à ma hanche te remettre à ta place. Et si c'est justifié, Brexinga ne dira rien... A part ça, elle est charmante.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Sam 26 Juin 2010 - 22:33


Bien que s'étant déjà rencontrés, le jeune homme et la draw n'avaient pas véritablement tenu la moindre discussion ensemble. Myad s'était en effet contentée d'ordonner au jeune homme de se mettre en retrait du combat qui s'annonçait, ce qu'il ne fit bien évidemment pas. Et Oryon ne ressentit pas le besoin alors de s'adressait d'avantage à une dragonnière qui, comme celle qu'il avait déjà rencontré, semblait bien plus hautaine que puissante.

Pourtant, aujourd'hui, le comportement de l'elfe semblait différent. Elle était plus courtois, plus compréhensif, elle ne semblait plus considérer le jeune homme comme un bas écrémant de la race des bipèdes aux petites oreilles dont il avait pourtant tout les traits. A vrai dire, deux choses le faisaient sortir du lot. La première était l'attrait que l'empereur avait montré à son égard, le second était la petite bête qui ne le quittait plus. Deux raisons qui finalement n'en faisaient qu'une seule, encore plus aux yeux de l'elfe qu'à ceux de l'empereur.

Ecoutant à nouveau l'elfe, Oryon se détendit doucement. La surprise passée, il réalisait qu'il n'avait pas véritablement de raisons de la craindre, pas ici. De la dédaigner, sans aucun doute. De la haïr, pas encore. Mais cela ne semblait pas avoir d'importance. Elle était de toute évidence bien décidée à suivre les instructions de son maître et empereur.

Elle se compara à une bête de foire. Réflexion face à laquelle le jeune homme ne put retenir un petit haussement de sourcils accompagné d'un curieux mouvement d'oreille... Oui, en plus d'être étrangement courtes et pointues, tout juste entre celles des elfes et celles des humains, en plus laides, elles avaient tendance à bouger légèrement lorsqu'il ne pensait pas à les maintenir immobiles.

L'elfe enchaîna sur le pourquoi de sa présence, puis s'empressa de continuer sur les habituelles formules de politesse qui s'imposaient face à un individu de la trempe d'Oryon, qu'elle allait sans doute devoir supporter un moment.

Une petite menace, l'humain sourit en laissant échapper un petit hoquet de rire. Une telle réaction lui avait déjà valu quelques soucis, mais face à quelqu'un qui se devait de s'occuper de lui, il ne risquait pas grand chose. Et pour tout dire, toutes ces menaces le faisaient doucement rigoler. Il n'avait pas l'habitude de se laisser impressionner, et ce n'est pas aujourd'hui qu'il allait commencer.

" Brouhhh " Dit-il, tout sourire, en mimant un frisson de peur.
" Je vais donc devoir être bien sage et faire tout ce que tu me diras ! " Dit-il ensuite d'un ton visiblement sarcastique.

" Je comprends très bien que l'empereur ai autre chose à faire que s'occuper de moi... En fait, je ne savais pas vraiment ce qu'il comptait faire de moi.
Mais qu'il te confie mon... Education !? C'est quant même... Heu... "


Comme tout bon jeune homme, il prenait grand plaisir à rappeler à qui voulait l'entendre qu'il n'avait bien évidemment besoin de personne. Et encore moins de quelques qui semblait aimer le prendre de haut.

" Je ne sais pas de quelle... Education... Tu parles. De toute façon, je n'ai pas très envie de devenir dragonnier alors... Ouch ! " Son visage se déforma soudain lorsque le petit dragon, sans doute fatigué d'entendre tant d'absurdités, avait l'espace d'un instant enserré dans sa petite gueule le mollet du jeune humain. Peut-être moins asociale que Yenlui, il ne manquait pas de rappeler son humain à l'ordre lorsque celui-ci se mettait à déblatérait des âneries.

Gêné puis plus que fâché, Oryon hésita quelques instants, puis s'adressa à nouveau à la parjure.

" Enfin, je ne sais pas si j'ai bien envie de suivre ton... Instruction.
Que compte tu m'apprendre ? Tu n'as pas été franchement d'une très grande utilitée lors de notre dernière rencontre... "
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Sam 26 Juin 2010 - 23:45


En entendant l'humain rire, Myad ne put retenir une expression de franche incompréhension. Soit il avait des pulsions masochistes et cherchait à se prendre une trempe, soit il ne la prenait pas au sérieux. Etant donné qu'il n'avait pas provoqué l'Empereur, elle en déduisit qu'il s'agissait de la seconde option... Et hésita à lui mettre les tripes à l'air.

*Brexinga n'aimerait pas.*
*Brexinga ne m'a jamais dit de laisser ce jeune imbécile me manquer de respect.*
*Il a besoin de ses tripes.*
*Mais il a besoin de se foutre de moi ?*
*J'essaie simplement de t'expliquer que ça ne t'avancerait à rien de te défouler, à part à décevoir notre maître et à perdre ton sang-froid.*


La demi-drow accepta finalement les arguments qui lui étaient présenté, tâchant calmement de ranger ses émotions négatives dans un coin. Ce ne fut pas difficile, étant donné qu'elle le faisait très souvent, et que sa colère était infime. Il n'empêche que ça l'énervait. Elle se comportait de façon neutre avec lui pour que tout se passe pour le mieux (et au plus vite) et il la cherchait... Inspirant doucement, elle huma son parfum poisseux et plissa un peu le nez. Ah, ses vêtements...

" Brouhhh "

*Définitivement, il se fout de moi.*
*Tu exagères...*

" Je vais donc devoir être bien sage et faire tout ce que tu me diras ! "


*Oui, bien sûr, j'exagère...*
*Je le reconnais. Il ne te respecte pas.*


Yenlui était contrarié, voyant dans cette discussion un dialogue de sourds entre entités non-additionnables. Myad lui fit remarquer qu'Oryon ne faisait aucun effort, il l'admit, et sentant la patience de la demi-drow mise à l'épreuve, il ne prit plus sa défense et se contenta de la soutenir.

" Je comprends très bien que l'empereur ai autre chose à faire que s'occuper de moi... En fait, je ne savais pas vraiment ce qu'il comptait faire de moi. Mais qu'il te confie mon... Education !? C'est quant même... Heu... "
- Vexant, je te l'avoue, l'interrompit-elle avec un sourire froid. J'ai toujours répugné à prendre un apprenti, et jamais je n'aurais choisi un humain aussi désagréable et discourtois.

Pourquoi diable Brexinga lui avait-il coltiné cette corvée ? Elle n'avait pas envie de se farcir des séances d'entraînement laborieuses avec un humain fainéant, râleur et contestataire. Pas envie du tout.

" Je ne sais pas de quelle... Education... Tu parles. De toute façon, je n'ai pas très envie de devenir dragonnier alors... Ouch ! "

Myad allait lui dire très clairement qu'il était avait atteint le record de chute dans son estime (il était tombé à peu près aussi bas que Kaylan, pour dire) quand le bébé dragon finit par s'exprimer. Yenlui ressentit une intense satisfaction en voyant la petite bête saisir entre ses mâchoires la jambe de son Dragonnier, exprimant par là son avis sur la question. La Parjure n'eut donc pas à dire son avis et se contenta de croiser les doigts de ses deux mains ensemble, les laissant pendre dans le vide. Son visage exprimait un mélange de moquerie et de mépris face au comportement atypique de l'humain.
Perturbé par l'intervention du reptile surnaturel, Oryon avait perdu le fil. Il mit quelque temps avant de le retrouver.


" Enfin, je ne sais pas si j'ai bien envie de suivre ton... Instruction. Que compte tu m'apprendre ? Tu n'as pas été franchement d'une très grande utilitée lors de notre dernière rencontre... "


Myad rit à son tour, tranchante comme une épée.

- Je ne crois pas t'avoir demandé ton avis sur mon utilité, mon enseignement ou ce que j'ai à te faire. Ne te trompe pas, je ne suis pas ton amie et encore moins ton égale. Si je suis ici c'est parce qu'on me l'a ordonné. Sinon, je t'aurais laissé vagabonder inutilement en gaspillant tes capacités nouvelles et en ignorant la chance de ton existence.

Elle l'observa un instant, pas du tout amusée de son comportement vis-à-vis d'elle, qui n'avait pas lieu d'être.

- Quand je prends la peine de me déplacer, de t'accorder du temps, et un quelconque enseignement, tu pourrais avoir l'intelligence de m'en remercier, ou au moins faire semblant d'être reconnaissant. Tu n'es pas au restaurant, où j'aurais un menu à te présenter. Cesse donc de t'imaginer au pays de la fierté et apprends à être humble avec ceux qui t'offrent leur savoir.

N'était-ce pas ce qu'elle avait fait ? Ayahantê était orgueilleuse (enfin, ça dépendait... De quand, qui, où, mais bref) et elle était pourtant une apprentie exemplaire. Elle reconnaissait et acceptait l'autorité de Brexinga.

- Et ce n'est pas à toi de juger de mon efficacité, dit-elle à voix basse. Sûrement pas à toi. Quand on n'est pas capable de se rendre utile, on ne critique pas celle des autres.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Dim 27 Juin 2010 - 0:58


Face à la réaction, pour le moins sérieuse, de l'elfe noire, le sourire du jeune humain disparu. D'habitude, il aurait sans doute continué à la chercher jusqu'à ce qu'elle craque, tout comme il l'avait fait avec Abysse. Il aimait bien chercher les gens. C'était plutôt amusant de voir jusqu'où ils pouvaient aller sans en venir au mains. Mais aujourd'hui, quelques chose était différent. Il ne put se convaincre que son interlocutrice avait complètement tord, il ne put se convaincre qu'il était le seul et unique à avoir raison, et perdit soudain tout goût de plaisanter.

Progressivement, alors qu'elle continuait à lui faire la morale, son sourire disparut. Il semblait quelques peu déçu.
" Mouai... Mouai... Si on peut même plus plaisanter. " Dit-il en soupirant.

L'ambiance était tendue. Cela semblait évident. Et vu comment tout cela avait commencé, cela n'allait pas aller en s'arrangeant avec le temps. Dans tout les cas Oryon, qui avait jusqu'à présent vécu seul, livré à lui même, mais surtout libre comme l'air, n'avait jamais sut recevoir des instructions données sur ce ton. Lorsqu'elle lui fit une dernière remarque, pour le moins vexantes, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils.

" Inutile... " Il aurait eut des milliers de choses à dire, si seulement il avait eut de bons exemple de son utilité à donner.
" Et pourquoi devrais-je servir à quelques chose moi ? Enfin... Aucune importance. " Car la vérité était que lui non plus, ne servait à rien.

" Là, tout de suite, je ne suis même pas certains de vouloir rester. Mais admettons... Je n'ai jamais aussi bien mangé qu'en compagnie de Rasapa. Et comme je suis bien fatigué, je ferais pt'et mieux de rester. " Ce qu'il disait était pour le moins violent, insultant, et c'est ainsi qu'il le perçut lorsqu'entendant ses propres paroles, son coeur se serra dans sa poitrine. Rasapa lui manquait. Mais il n'aimait pas faire part de ses sentiments. Jamais il n'aurait ouvert son coeur à cette elfe.

Hésitant un peu sur ce qu'il allait dire, et pris soudain d'un petit élan de faiblesse dut aux derniers jours passés, il tira une chaise de sous la table pour s'y asseoir de travers, le corps orienté vers Myad et le coude contre l'adossoir.

" Nous sommes d'accord. Je n'ai rien put faire pour sauver Rasapa... Et il est mort à cause de cela. Mais toi non plus, tu n'as rien fait. Et ton dragon n'a été d'aucune utilité pour cela. "
Cela ne lui ressemblait pas, et pourtant, le jeune homme parlait sérieusement. Lui qui d'habitude préférait le sarcasme, semblait soudain étrangement pragmatique.

" Non, mais sérieusement. Cela ne sert à rien de tenter de m'impressionner, j'ai connu suffisamment de situations difficiles pour ne pas avoir peur de toi.
Si tu tenais simplement à dire que tu me déteste, c'est fait. Et je m'en fou. "
Comme ça, au moins, c'était dit.

" Et puis, si malgré tout... Tu veux... M'éduquer. " Le petit sourire narquois du jeune homme était enfin réapparut. Rien d'étonnant, après tout. Le mot "éduquer" prêtait à rire.

" On fait quoi maintenant ?
...
Tu es dragonnière, donc. Et pourtant, tu n'as sut sauver Rasapa, et l'empereur aurait put mourir. Comme les autres dragonniers, tu es hautaine, tu te crois supérieure aux autres... Supérieure à moi.
Tu nous as abandonné... J'étais seul... J'aurais put y rester. "


C'était la première fois qu'il voyait la situation sous cet angle. Suite à son départ, avec l'empereur, il s'était retrouvé seul... Seul face à Charlie. Seul chargé de la mission de venger la mort de son maître. Et si elle était restée, il n'aurait sans doute pas vécu cette semaine infernale dans la forêt elfique. Il n'aurait pas rencontré ce petit dragon non plus.

La petite créature verte, pour sa part, avait finalement quitté les pieds de son humain pour s'aventurer à proximité de la dragonnière. Il se montrait bien curieux, tendant son petit cou vers l'elfe pour en sentir l'odeur, mais restait visiblement sur ses gardes. Une fois à un bon mètre de cette dernière, il s'arrêta, perplexe, prudent. Si jamais l'elfe venait à faire un mouvement vers lui, il bondirait sans doute. En arrière pour fuir ou en avant pour la niaker.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Dim 27 Juin 2010 - 19:51


"Mouai... Mouai... Si on peut même plus plaisanter. " Dit-il en soupirant.

*Si c'est comme ça qu'il plaisante...*
*Ceci doit aussi expliquer pourquoi il n'a aucun ami.*
*Je me fous de ça, Yenlui. Je ne suis pas ici pour avoir pitié de lui.*
*Mais tu pourrais.*


La demi-drow toisa, indéchiffrable, l'humain autrefois insignifiant qu'il lui fallait aujourd'hui considérer comme son futur compagnon d'armes. Il paraissait être aussi transparent qu'une barrière de verre, aussi coulant qu'une eau fuyant entre les pierres ; était-ce parce qu'il était mortel ? S'étant toujours faite remarquer, Myad ignorait ce qu'était l'anonymat, la banalité, la douce et amère tranquillité de se fondre dans la masse. Elle ne pouvait comprendre cet homme si différent de tous ceux qu'elle avait côtoyé.

*En effet, je pourrais.*

Yenlui ne chercha pas plus loin. Qu'elle accepte cette probabilité lui suffisait, car cela signifiait beaucoup. La demi-drow ne rejetait pas complètement son interlocuteur ; s'ils n'étaient pas faits pour s'entendre, elle n'avait rien de bien méchant contre lui. Sinon, il était fort possible qu'elle soit déjà en train de le vider de son sang et de croquer son coeur en en suçant les artères.

"Inutile... " (répéta Oryon, pinçant les lèvres dans un refus évident de ce qualificatif qu'il avait lui-même prononcé juste avant) "Et pourquoi devrais-je servir à quelques chose moi ? Enfin... Aucune importance. "

En effet, aucune importance. Le débat était clos - du moins, c'est ce que pensait la demi-elfe avant de le voir hausser les épaules, prendre son air nonchalant, las, patraque, un air de type qu'on a envie de secouer pour le faire bouger.

" Là, tout de suite, je ne suis même pas certains de vouloir rester. Mais admettons... Je n'ai jamais aussi bien mangé qu'en compagnie de Rasapa. Et comme je suis bien fatigué, je ferais pt'et mieux de rester. "
- Et ce sont là les seules raisons qui te retiennent ici ? conclut-elle, entre surprise et consternation.

*Je ne comprends vraiment pas ce que l'Empereur veut faire de lui, s'il n'est là que par un hasard un peu hasardeux.*
*C'était l'apprenti de Rasapa, alors il s'en sent responsable. Et puis, c'est un Dragonnier, maintenant. Il est devenu important.*

*Possible. Mais je n'ai pas changé de clan pour un fauteuil plus élevé ou un salaire plus confortable... Je ne comprends pas que l'on puisse être dans un clan sans savoir vraiment pourquoi ou comment.*


C'est vrai quoi, elle avait abandonné l'Alliance parce qu'elle l'avait brisée en deux, qu'Arkillon était alors son ennemi si elle y restait, et parce qu'en changeant d'ère elle avait rencontré son présent maître, Brexinga. Oryon parut serrer les dents, ses battements de coeur changeant de rythme sous le coup d'une émotion, voire de plusieurs. La jeune femme se demanda ce qui pouvait bien l'agiter. Ne le connaissant pas assez et ne le comprenant pas, elle ne le devina guère et laissa le mystère sur ce trouble.
Il finit par prendre une chaise pour s'y affaler, vaincu par un épuisement qui ne datait pas de la veille. Qu'avait-il fait pour être aussi rompu ? Les chefs avec qui elle avait discuté avait été incapables de dire d'où sortait cet énergumène, débarqué à Dras Leona avec son bébé dragon et un dragon plus vieux au curieux pelage. Cela avait follement intéressé Yenlui, qui était sorti surveiller les toits dans l'espoir de le croiser.

" Nous sommes d'accord. Je n'ai rien put faire pour sauver Rasapa... Et il est mort à cause de cela. Mais toi non plus, tu n'as rien fait. Et ton dragon n'a été d'aucune utilité pour cela. "
- Laisse Yenlui en-dehors de nos querelles intestines, je te prie, dit-elle doucement (elle acceptait les insultes et les reproches, à la limite, mais ne tolérait pas que l'on critique son compagnon, alors qu'il était si enclin à s'autoflageller). Il était jeune, l'est toujours, et le dragon qui était présent n'aurait fait qu'une bouchée de lui s'il avait tenté quoi que ce soit.

On en était aux accusations. Myad comprit alors ce qui rendait le ton si dur dans ces lèvres tendres ; il se reprochait la mort de son maître. Mais s'il pouvait le lui reprocher aussi, cela le soulagerait. Cela lui ferait du bien et il pourrait se défouler sur quelqu'un. La jeune femme caressa pensivement ses cheveux noirs, examinant cet aspect d'un oeil neuf. Elle connaissait très peu Rasapa, cependant il semblait que l'homme avait marqué Oryon.
C'était peut-être aussi pour ça qu'il était aussi désagréable.

" Non, mais sérieusement. Cela ne sert à rien de tenter de m'impressionner, j'ai connu suffisamment de situations difficiles pour ne pas avoir peur de toi.
Si tu tenais simplement à dire que tu me déteste, c'est fait. Et je m'en fou."


Myad haussa les sourcils.

- Tu es dans l'erreur. Je ne te détestais pas. Il m'en faut beaucoup plus que ça (elle haussa les épaules dans une imitation subtile des humains.) Tu m'agaces, voilà tout.

S'ils en venaient à se haïr, la guerre n'aurait plus lieu entre les clans, mais à l'intérieur du SEL, et ça allait saigner. Ce n'était pas souhaitable, pour tout dire. Qu'il n'ait pas peur d'elle était possible, et pour tout dire, plus aisé pour collaborer, mais qu'il ne respecte pas sa nature dangereuse était inhabituel. Bah, s'il marchait trop au bord du fossé, il tomberait un jour, et adieu.

" Et puis, si malgré tout... Tu veux... M'éduquer. "
- L'Empereur, corrigea-t-elle en souriant en réponse à Oryon. L'Empereur veut que je t'éduque... Ce qui ne serait pas du luxe.

Ce qui n'était pas la même chose.

" On fait quoi maintenant ?
...
Tu es dragonnière, donc. Et pourtant, tu n'as sut sauver Rasapa, et l'empereur aurait put mourir. Comme les autres dragonniers, tu es hautaine, tu te crois supérieure aux autres... Supérieure à moi. Tu nous as abandonné... J'étais seul... J'aurais put y rester. "


Décidément, il y tenait à cette histoire. Elle passa une main sur son crâne, sa peau glissant doucement sur la soie de ses mèches d'ébène.

- Tu t'accroches à cet événement comme une araignée à sa toile, fit-elle remarquer d'un ton intrigué. J'ignore pour quelle raison, ou amas de raisons, mais je vais te répondre et ainsi nous pourrons cesser de tourner en rond... En vain.

Elle s'agenouilla d'un geste gracieux, rapide, prenant peut-être au dépourvu le reptile minuscule qui s'était prudemment avancé vers elle. Absolument pas perturbée, la jeune femme se contenta de se mettre à sa hauteur, sa robe coulant autour d'elle tel un liquide renversé.

*Et s'il te mord ?* s'inquiéta Yenlui.
*Cela me rappèlera le bon vieux temps* ironisa-t-elle.

Le dragon remua un mélange d'amusement, de fierté, de honte et de culpabilité jusqu'à comprendre que Myad le taquinait.

- Tu sembles croire que je te méprise parce que je suis Dragonnière et que je me pense meilleure que le commun des mortels. C'est presque vrai. Je méprise la plupart des gens, mais TOUS les gens, pas seulement les humains. Et pas parce que je me pense meilleure, mais parce qu'ils ne le sont pas, eux. Je suis un monstre, et chaque jour qui passe, je donne tout ce que j'ai pour l'être moins. La plupart sont heureux de ce qu'ils sont, flottent dans leur médiocrité et n'ont aucun autre intérêt que d'exister.

Voilà, ça, c'était fait.

- Pour ce qui est de notre première rencontre, ai-je déjà dit que c'était une réussite ? Nullement. C'était un bel échec. Je n'avais pas envie ni la puissance nécessaire pour attaquer la Reine, Yenlui était trop petit pour pouvoir faire quoi que ce soit avec le dragon de Charlie, et ce n'était pas à nous d'agir. Nous étions tous les deux là, sans pouvoir rien faire, et qu'aurions - qu'avons - nous fait ? Rien, ou rien de bien. Tu me dis t'avoir abandonné... Avais-je le choix ? Mon maître, notre maître à tous, était mourant. J'ai choisi de le sauver. Peux-tu me le reprocher ? Aurais-je dû le laisser doucement mourir, mon mentor, mon Empereur, alors que la bataille était pratiquement terminée ?

Une émotion assez vive se fit sentir lorsque, dans sa dernière phrase, son ton se métallisa. Elle tenait beaucoup à Brexinga, et l'abandonner là juste pour vaincre ne lui avait même pas effleuré l'esprit.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Dim 27 Juin 2010 - 21:09


Et bien, finalement, peut-être allaient-ils pouvoir s'entendre. Ou tout du moins allaient-ils pouvoir se supporter. Lorsque l'elfe s'assit, telle une reine, sur le sol marbré, laissant s'écouler tout autour d'elle le tissu de sa longue robe, le petit dragon se contenta de reculer doucement, de sorte qu'il se retrouve hors d'atteinte de cette dernière. Là, il s'assit à son tour, et bailla ostensiblement. C'était sans doute sa manière, à lui aussi, de montrer qu'il n'avait pas peur.

Le jeune homme, une fois de plus, écouta silencieusement ce que l'elfe avait à lui dire. Enfin... Ecouta... Ce débat le fatiguait plusqu'autre chose. Et son regard vagabondant entre son petit dragon et les recoins de la pièce, l'elfe était en droit de se demander si elle avait toujours une véritable audience face à elle. Ce n'est que lorsque le silence se fit pesant qu'Oryon sembla soudainement tiré de ses rêveries, et s'adressa à l'elfe en l'observant d'un air perplexe. Peut-être était-ce ce passage où elle s'était décrite tel un monstre qui l'intriguait. Ou bien celle où elle avait cherché à se justifier de ses actes, ce qui était déjà très surprenant. Si elle voulait s'expliquer avec lui, c'était déjà qu'elle prêtait de la valeur à ses états d'âmes !

" Oui, je sais... Tu devais le faire. J'aurais simplement préféré que cela se passe autrement. "

Il soupira alors, marquant une courte pose, puis enchaîna sans attendre.

" C'est ça le problème des dragonniers ! Ils ont la chance d'avoir aux côtés d'eux un serviteur surpuissant ! De la chance, simplement de la chance... Et pour cela, ils se permettent d'être hautains et prétentieux. "

Entendant ces paroles, le petit dragon tourna soudainement la tête vers l'humain, le dévisageant tel une femme qui venait de surprendre un mari en plein inceste. Quelques chose semblait lui avoir déplut, à nouveau. Oryon s'en rendit compte, mais ne réagit pas.

" Je ne sais pas pourquoi ce dragon a choisit de me suivre. Peut-être que finalement, je suis le seul humain qui ai jamais tenu son oeuf... Je l'ai juste trouvé, par hasard... Et à quel prix...
Et s'il souhaite me suivre, libre à lui ! Ce n'est pas plus mal. Ca me fera de la compagnie... Et puis... Je l'aime bien malgré tout. Beaucoup même... "


Ils se connaissaient à peine. Ils n'avaient presque rien vécu, et pourtant un lien puissant, tel un sortilège, semblait s'être imposé à l'humain contre sa volonté même et son habitude de solitude. Il aurait sans doute rejeté qui que soit d'autre s'il n'avait pas ressentit ce lien étrange... Mais il n'avait rien put faire pour s'écarter de la compagnie de sa petite boule d'écailles vertes.

" J'ai toujours préféré être seul, je me suis toujours débrouillé seul. Et à vrai dire, je n'ai jamais eut à faire le moindre choix. " Il leva alors les yeux vers l'elfe pour lui faire part de ses interrogations.
" Je m'en suis toujours sorti ! Okay, je n'ai pas toujours été honnête, et il y a quelques villages dans lesquels je ferais mieux de ne pas aller...
Puis Rasapa est apparu, il m'a sauvé la vie, et m'a fait faire d'autres choses. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi, mais ce n'est pas grave, je l'ai suivit. "


Il marqua une nouvelle pose, puis reprit à nouveau.
" Et maintenant qu'il est mort, j'aimerais bien pouvoir buter cet enfoiré... Charlie...
Mais je pourrais aussi retourner à mon ancienne vie ! Je ne m'en sortais pas si mal. Et un dragon pourrait vraiment me simplifier la vie ! "

Mots suite auxquels le petit dragon s'empressa de réagir en rugissant du plus fort que le lui permettaient ses petites cordes vocales, visiblement enragé par les propos qu'il entendait alors. Face à une telle réaction, Oryon se tût un moment, puis conclut.
" Enfin... Ce n'est pas...
Oui, je pourrais rester aussi. Apprendre à combattre. Devenir plus fort. Devenir un dragonnier... Je pourrais. Mais pourquoi ? J'ai déjà risqué ma vie ! Les guerriers ont besoin d'un but ! Non ?
Je n'ai aucun but moi. Je suis comme ceux que tu méprise.... Ceux qui se contentent de ce qu'ils ont. Ce qui n'ont aucun autre intérêt que d'exister.

Finalement, c'est Abysse qui avait raison. "
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Dim 27 Juin 2010 - 22:10


" Oui, je sais... Tu devais le faire. J'aurais simplement préféré que cela se passe autrement. "

Ce fut comme si on avait ouvert une fenêtre, laissant échapper la poisse gluante qui alourdissait l'air jusqu'à présent. Myad s'était expliquée, il avait agréé. C'était de ce petit rien dont ils avaient besoin pour trouver un terrain d'entente et avancer.

"C'est ça le problème des dragonniers ! Ils ont la chance d'avoir aux côtés d'eux un serviteur surpuissant ! De la chance, simplement de la chance... Et pour cela, ils se permettent d'être hautains et prétentieux. "

*Il ne sait pas ce qu'il dit...* songea Yenlui, blessé par ces paroles. *Il ne réalise pas la portée de ses mots, n'est-ce pas ?*
*Je ne pense pas, non. Il ignore tellement de choses qu'il ne peut que se tromper. On ne peut pas l'accuser d'être ignorant.*
*Je sais. Mais je n'aime pas quand il parle comme ça de toi, d'Athor, de Djenka...*

Il fit défiler dans leurs souvenirs communs des images claires et vives, gaies et tristes, serrant leurs coeurs dans un même sentiment. Leur famille, spirituelle et réelle, leur manquait terriblement. Même les monstres peuvent aimer, et sans conteste, choisir Arkillon ne l'avait pas amenée à les oublier.
Le dragon se retourna soudainement, dévisageant d'un regard tranchant cet homme qui dénigrait tant le cadeau qu'il lui avait fait. Le duo ressentit son indignation (justifiée) et tous deux se concertèrent en silence quand à la suite de la discussion.

" Je ne sais pas pourquoi ce dragon a choisit de me suivre. Peut-être que finalement, je suis le seul humain qui ai jamais tenu son oeuf... Je l'ai juste trouvé, par hasard... Et à quel prix... Et s'il souhaite me suivre, libre à lui ! Ce n'est pas plus mal. Ca me fera de la compagnie... Et puis... Je l'aime bien malgré tout. Beaucoup même... "

Myad ne répondit rien, le laissant continuer à parler. Tout d'abord parce que cela lui permettait de connaître plus profondément son interlocuteur, ensuite parce que si elle l'interrompait sans cesse il se braquerait, enfin parce que ça l'intéressait. Comment pouvait-on être aussi désinvolte, rejeter autant une évidence aussi crue ? La situation était presque grotesque.

*C'est la première fois que je vois ça.*

*Il faut que nous l'aidions.* intervint Yenlui, déterminé.
*Nous ne pouvons rien faire sans son accord, et je doute qu'il nous laisse le bercer de nos vertus orgueilleuses et prétentieuses.*

Là-haut dans le ciel de Dras Leona, Yenlui laissa échapper un feulement vibrant, qui vibra comme dans la gorge de sa Dragonnière. Cette fois, il était en colère.

*Sortez sur la terrasse du Crépuscule.*

Il n'était pas coutumier chez lui d'être irrité, encore moins sur ce genre de sujets. Myad ne rejeta pas sa proposition, car retrouver son compagnon l'apaiserait considérablement.

" J'ai toujours préféré être seul, je me suis toujours débrouillé seul. Et à vrai dire, je n'ai jamais eut à faire le moindre choix. "

Cela, elle pouvait le comprendre. De ses soixante-sept ans d'existence, elle n'avait fait que subir le Destin, et avait toujours préféré se débrouiller seule durant tant d'années qu'elle ne les comptait plus. Avoir confiance, rire, être vulnérable, aimer, tout cela était relativement nouveau. Autrefois, elle n'était que sauvagerie, méfiance, métal.

" Je m'en suis toujours sorti ! Okay, je n'ai pas toujours été honnête, et il y a quelques villages dans lesquels je ferais mieux de ne pas aller... Puis Rasapa est apparu, il m'a sauvé la vie, et m'a fait faire d'autres choses. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi, mais ce n'est pas grave, je l'ai suivit."

Ayahantê non plus ne le savait pas ; Rasapa avait sûrement dû sentir quelque chose en lui auquel elle était insensible.

"Et maintenant qu'il est mort, j'aimerais bien pouvoir buter cet
enfoiré... Charlie...
Mais je pourrais aussi retourner à mon ancienne vie ! Je ne m'en sortais pas si mal. Et un dragon pourrait vraiment me simplifier la vie ! "


Charlie ? Il aurait du mal, pour ne pas dire qu'il y resterait. Elle se douta qu'il n'était pas assez stupide pour concrétiser ce voeu, d'autant que c'était impossible pour lui à présent de faire ce genre de projet si l'Empereur veillait sur lui. Nul doute qu'il ne laisserait pas Oryon faire l'imbécile.
Le dragon vert réagit en rugissement méchamment envers son Dragonnier, l'engueulant comme il convenait en le remettant à sa place. Myad eut un léger sourire, amusée de voir l'humain se ratatiner devant tant de prestance. Ce dragonneau avait tout compris.


" Enfin... Ce n'est pas... Oui, je pourrais rester aussi. Apprendre à combattre. Devenir plus fort. Devenir un dragonnier... Je pourrais. Mais pourquoi ? J'ai déjà risqué ma vie ! Les guerriers ont besoin d'un but ! Non ? Je n'ai aucun but moi. Je suis comme ceux que tu méprise.... Ceux qui se contentent de ce qu'ils ont. Ce qui n'ont aucun autre intérêt que d'exister.
Finalement,
c'est Abysse qui avait raison. "


Myad se leva, indolente, sans se presser. Elle tapota distraitement ses vêtements pour en chasser une poussière inexistante.

- Ainsi parlent les faibles.

Elle le fixa avec dureté avant de reprendre.

- Oryon, en parlant ainsi tu te condamnes toi-même. C'est en prononçant ce genre de paroles que tu te places à leur niveau. Tu n'as pas de but ? Et si ton objectif était d'en trouver un ? Quand on n'a aucune raison d'exister, on en cherche. Tant qu'on n'en a pas, on cherche encore. Certains n'en ont pas, ou la perdent, et ils vivent pourtant. Tu es Dragonnier ; une chance, comme tu dis, une chance inouïe t'es offerte. Saisis-là, fonds-toi en elle, deviens quelqu'un quand tu n'étais rien, deviens important pour ce petit être qui t'as choisi. Ce dragon a éclos parce qu'il te trouvait parfait pour lui. Donnes-lui raison. Il te donne mille choses, ne serait-ce que son affection. Rends-lui quelque chose.

Elle examina le ciel à travers la fenêtre unique, remarquant la grisaille, la froideur extérieure. Ce n'était pas grave ; ils n'avaient pas besoin d'un temps estival, d'autant que le soleil avait tendance à rendre Yenlui aveuglant.

- Viens, sortons.

Elle n'attendit pas plus pour se diriger vers la porte la plus proche et, la laissant derrière elle, descendit lestement les escaliers.

La terrasse où elle émergea quelques minutes plus tard était une des plus vastes, et sans doute la plus élevée de l'édifice ; elle était toute plane, la pierre lisse comme un miroir, avec des marques de griffes et des éclats là où des objets lourds étaient tombés. Une créature magnifique s'y était assise, dressée là telle une statue d'or ; Myad oublia Oryon, courut gracieusement jusqu'à son compagnon et prit sa gueule entre ses mains pour frotter son visage contre le sien. Celui-ci ronronna tendrement, la rapprochant de lui grâce à sa queue, léchant délicatement ses épaules, l'entourant de ses antérieurs. Puis, se souvenant du reste du monde, il releva la tête, ses yeux rouges examinant rapidement Oryon qu'il connaissait avant de s'attarder sur le petit nouveau. Le ronflement qui fit vibrer ses naseaux était accueillant, amical.


*C'est le premier dragonneau que je croise depuis mon éclosion. C'est à ça que je ressemblais ?*

Ayahantê fit signe à Oryon d'approcher, ses doigts pianotant sur la gueule énorme de son ami le plus cher.

*Oh, non. Tu avais une aura démoniaque qui laissait entendre quel sale petite bête tu étais. En plus, tu as un profil plus... Comment dirais-je... Tu as la grâce, la finesse des fils de dragons de Dragonniers, mais tu as un côté brutal et sauvage qui dénote clairement.*
*Tout ça pour dire que je ne ressemble qu'à moi-même* s'amusa le dragon.

Elle sourit, mordilla affectueusement sa joue osseuse et s'avança pour se trouver à quelques pas d'Oryon. Elle avait l'air soulagée, beaucoup plus calme. Comme si une tension l'assourdissait en l'absence de son compagnon.

- Avant toute chose, j'aimerais que tu nommes ton dragon. Même s'il ne te le dit pas, il est peut-être peiné de ne pas posséder d'identité. N'importe qui a un patronyme, et nous voudrions pouvoir l'appeler autrement que par "dragon" ce qui est presque insultant.

*Si tu ne connais pas de noms qui te plaisent, nous pouvons éventuellement t'y aider* ajouta Yenlui en infiltrant sa voix grave et chaude dans l'esprit de l'humain.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Dim 27 Juin 2010 - 23:01


Il ne suffit que d'un rien, de quelques mots, quelques encouragement. Il suffit finalement qu'elle lui dise qu'il pouvait rêver à quelques chose de plus grand. Elle avait parfaitement raison, se dit Oryon en retrouvant soudainement l'élan de certitude dont il avait besoin pour supprimer de son esprit le doute qui l'avait envahit. Un espoir, un but, une vision, il n'avait pas besoin de penser à ce qu'il voulait faire de la nouvelle vie qui s'offrait à lui ! En rien il n'avait besoin d'y penser. Il lui suffisait de l'embrasser.

Le jeune homme leva les yeux vers la dragonne comme l'aurait fait un homme à terre auquel on tendait la main pour le redresser. Une main tendue, c'était tout simplement de cela qu'il avait besoin. Le dragon lui offrait tellement, il ne pouvait le refuser. Car ce n'était finalement plus à lui de décider de ce qu'il devait faire, mais au dragon qui, en le sauvant, avait choisit de le suivre jusqu'au bout.

Sans attendre la moindre réaction de la part du petit humain, l'elfe s'en alla, lui ordonnant de le suivre. Oryon l'aurait sans doute suivit ou qu'elle lui dise d'aller... Car pour la première fois peut-être il réalisait la nature de la vie qui s'offrait à lui. Pourquoi se posait-il autant de questions alors qu'il lui suffisait d'aller de l'avant ?

Alors, aussi vite qu'il en était capable étant donné son état de fatigue, le jeune homme se releva pour suivre la dragonnière. Le jeune dragon, pour sa part, était déjà parti, ne laissant d'autre choix au jeune homme que de suivre leur rythme au travers du dédale que formaient les couloirs de la grande tour. A chaque virage il apercevait la silhouette de la dragonnière qui rapidement disparaissait au détour d'un croisement. Quelques escaliers, des couloirs obscurs, puis finalement, c'est une intense lumière qui éblouit le jeune homme alors qu'ils arrivaient au palier de la grande et magnifique terrasse.

Face à eux se trouvaient alors un impressionnant dragon. Surpris, le petit dragon s'arrêta net, se dressa sur ses quatre pattes tel un chat prêt à bondir puis lâcha un léger grognement d'inquiétude. Ce n'est que lorsqu'il vit l'elfe s'approcher calmement de la bête que le jeune dragon se détendit... Enfin... Un peu.
Bien qu'ayant déjà rencontré un dragon, en voir un second, sans fourrure, semblait tout de même lui faire un certains effet. La petite bête verte s'avança doucement, prudemment, pointant son nez en direction de la majestueuse créature, pour finalement s'approcher aussi prêt que ce dernier le lui laisserais faire.

Oryon, pour sa part, bien plus surpris par cette nouvelle rencontre qu'apeuré, ne put s'empêcher de craindre pour la vie de son petit compagnon.

" Attention ! " Lui lança-t'il instinctivement, sans pourtant que ce dernier ne prête une véritable attention à celui qui était pourtant censé être son dragonnier. Car il n'y avait pas vraiment de soucis à se faire... Enfin, pas trop. Alors le jeune humain se détendit à son tour, observant le grand animal et plus encore le petit qui, à son goût, s'en rapprochait un peu trop.

Finalement, et après que l'elfe et la dragonne ne se soient échangé quelques signes d'affection, l'humain s'approcha à son tour.

" Tu as raison. En fait...
Je vais faire ce pourquoi ce dragon me suit. Je n'ai pas le droit de le décevoir. "


L'elfe lui demanda ensuite de choisir un nom... Elle n'avait pas tord, Oryon le comprenait.

" Un nom ? Heu oui... Je n'avais pas pensé à lui en donner un en fait. Je n'en ai pas ressentis le besoin. "

Le jeune dragon, de son côté, ne semblait pas vraiment s'intéressait à ce qui pourtant allait devenir son patronyme, continuant à s'avancer vers la bête, visiblement curieux de voir s'il pouvait jouer avec lui. Il était amusant de voir comment le bien-être de son dragonnier l'avait soudain détendu lui aussi.

" Je n'ai pas d'idée moi ! Je ne sais pas comment appeler les dragons...
Ce n'est pas comme appeler un chien... "


Georges n'était pas vraiment un super nom.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Lun 28 Juin 2010 - 13:51


Yenlui ne quittait pas des yeux le dragonneau, dont les écailles émeraudes luisaient légèrement sous la pauvre lumière qui tombait du ciel. Il ne fit pas un geste qui puisse effrayer ou intimider le petit reptile, conscient que cette fois, c'était lui l'adulte impressionnant, et l'autre le jeune prudent. Il frétillait presque d'impatience. Cela lui manquait tellement, un autre dragon, qu'en trouvait un dans son clan l'emplissait de joie.
Oryon parut s'inquiéter pour le bébé, écarquillant les yeux et s'avançant inconsciemment comme pour le reprendre auprès de lui et le protéger.


" Attention ! "

Le dragon sans nom ignora superbement son Dragonnier, se contentant de s'arrêter à quelques pas du duo, attentif et curieux.

"
Tu as raison. En fait...
Je vais faire ce pourquoi ce dragon me
suit. Je n'ai pas le droit de le décevoir. "


Myad sourit un peu, exprimant par là sa satisfaction devant le progrès accompli, avant de hocher la tête et de retrouver son masque de mystère habituel. Tout ceci pour monter à l'humain qu'elle approuvait son changement d'avis, lui qui ne pouvait pas deviner ce qui se passait dans sa tête. Son compagnon émit un grognement de contentement. Il était ravi que la tension se soit évanouie.

" Un nom ? Heu oui... Je n'avais
pas pensé à lui en donner un en fait. Je n'en ai pas ressentis le
besoin. "


N'y tenant plus, Yenlui étendit son long cou de cygne vers son congénère, ses naseaux frémissants tandis qu'il humait son odeur. Il approcha son énorme tête avec lenteur, afin de ne pas l'effrayer, jusqu'à ce qu'ils soient l'un proche de l'autre, leurs souffles se mêlant. Une fois sûr qu'il était confiant, l'aîné ouvrit ses mâchoires puissantes et sortit une longue langue mauve avec laquelle il lécha affectueusement le bébé. Myad sentait son ravissement comme le sien et dût se concentrer pour séparer ses émotions des siennes.

" Je n'ai pas d'idée moi ! Je ne sais pas comment appeler
les dragons...
Ce n'est pas comme appeler un chien... "


La demi-drow passa une main le long du cou doré, savourant sa chaleur cuisante, le dessin de ses écailles, l'air rêveur.

- Oh, non. Le nom que tu lui donneras a beaucoup d'importance. En général, on se sert de mots d'ancien langage.

Elle s'éloigna un peu de Yenlui, le laissant s'approcher tout entier du bébé dragon pour le toiletter avec application.

- "Yenlui" est du très vieil elfique. Cela signifie à la fois harmonie et chaos.

Elle réfléchit un moment, examinant le tableau touchant qui s'offrait à eux, triant les termes, prenant soin de choisir les bons termes.

- Que penses-tu de Yawë ? Cela désigne un lien de confiance. Je trouve ce mot très beau, mais cela peut être différent pour toi.
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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Lun 28 Juin 2010 - 20:04


Se tenant face à Yenlui, la jeune bête écaillée ne broncha pas, visiblement confiante en observant l'imposante tête s'approcher de son fébrile petit corps. Il ne prêtait plus la moindre attention aux deux humains et sembla surprise lorsqu'un étrange mandibule apparu au travers de la bouche du grand dragon pour venir lui gratter les écailles. Impatient, joueur, lui aussi, il semblait impatient d'en savoir un peu plus sur cette grosse bébête qui venait lui faire quelques léchouilles.

Oryon, bien moins inquiet à présent, reporta son attention du jeune dragon pour écouter un peu plus attentivement ce que l'elfe souhaitait lui dire. Ce grand dragon n'avait visiblement pas de mauvaises intentions, se disait-il... Mais si jamais il le mordait brusquement... Pensait-il alors. C'était donc cela être dragonnier ? S'inquiéter sans cesse qu'un malheur arrive ? C'était donc cela posséder quelques chose... S'inquiéter en permanence qu'un autre puisse le lui prendre.
Bien heureux est le mendiant qui n'a rien à perdre...

" C'est un joli nom... Et puis, sa signification est sympatique... C'est d'accord. " Dit-il à l'elfe en acquiesçant suite à sa proposition, avant de se tourner vers la petite création.

" Enfin... Si ça lui plaît aussi ! "

Alors, semblant soudain cesser d'ignorer l'humain, la petit bête verte se tourna en poussant un petit grognement approbateur. Cela semblait lui plaire... Ou bien il s'en fichait...
C'était donc décidé, Oryon serait... Dragonnier. Ou plutôt non. Il chevaucherait ce dragon. Il apprendra à vivre avec lui, et apprendrait à suivre son destin ! Face à une telle destinée, c'est tout naturellement, donc, qu'une foule de question envahirent son esprit.

" Il grandira vite ? Et quant est-ce qu'il saura parler ? Enfin... Communiquer ? Les autres dragons peuvent parler !
Et quant je pourrais monter dessus ?
Quant est ce qu'il volera ?
Et qu'il crachera des flammes ? "


L'idée même que toute ces choses arrivent un jour l'émerveillait... Il avait hâte, hâte de découvrir ce que l'avenir lui gardait, à tel point que son corps dût lui rappeler alors qu'il n'était pas encore en état de s'agiter ainsi. Un vertige le prit. Il s'assit doucement à terre, puis se tourna à nouveau vers l'elfe.
" Et quant est que je... "

Alors, Yenlui étendit sa longue langue pour venir la frotter au petit dragon qui, surpris, sursauta, se tourna d'un bout vers le dragon pour saisir dans sa petite gueule cette même langue dans laquelle s'enfoncèrent une rangée de minuscules canines encore fragile.
Morsure qui ne dura pas plus d'un instant puisque, comprenant son erreur, Yawë s'empressa de lâcher prise, sans quoi sa tête aurait sans doute machinalement terminé dans la gueule de la grande bête, puis fit quelques pas en arrière en poussant de petit rugissements autant de peur que de regrets...

Oryon, aussi surpris que son dragon, l'observa soudainement. Son souffle court, craignant à nouveau pour la vie de son dragon.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Lun 28 Juin 2010 - 22:07


" C'est un joli nom... Et puis, sa signification est sympatique... C'est d'accord. "

Surprise que le nom qu'elle avait failli choisir à Yenlui plaise à Oryon, Myad le dévisagea un instant avant de s'autoriser un sourire paisible. C'était un beau patronyme, le dragon n'aurait pas à rougir de son patronyme. Elle était soulagée que l'humain ait enfin accepté sa charge nouvelle, son état présent et à venir n'ayant plus rien à voir avec celui qu'il fut. Désormais, tout serait différent pour lui. Cependant, il valait mieux qu'il soit content de cette différence, qui lui permettrait de conjuguer sa vie au futur.

" Enfin... Si ça lui plaît aussi ! "

Yenlui s'interrompit entre deux léchouilles pour laisser le dénommé Yawë s'exprimer, ce qui ravit le duo lorsqu'un grognement de contentement fit vibrer sa gorge. Son aîné, aux anges, reprit sa toilette. Comportement naturel pour un dragon plus âgé envers un cadet, d'autant que le chevalier d'or était très affectueux. Sa Dragonnière s'éloigna encore d'eux pour s'approcher d'Oryon, se positionnant juste à côté de lui.

" Il grandira vite ? Et quant est-ce qu'il saura parler ? Enfin... Communiquer ? Les autres dragons peuvent parler !
Et quant je pourrais monter dessus ?
Quant est ce qu'il volera ?
Et qu'il crachera des flammes ? "


Quelle multitude de questions tout à coup ! La demi-drow laissa échapper un rire cristallin, autant parce que Yenlui ressemblait à une mère poule qu'à cause de la ferveur toute neuve du Dragonnier. Elle commença à ranger les réponses dans sa tête lorsqu'il s'interrompit en pleine formulation de la dernière.

" Et quant est que je... "

Il se raidit, son rythme cardiaque et respiratoire s'accélérant brusquement tandis que la sexagénaire ne montrait aucun signe de crainte.


*Tu lui as fait peur ?*

*Il semblerait.*

Yenlui attendit que le dragonneau rouvre la gueule, effaré quand à sa possible réaction, et se recule précipitamment comme pour se sauver. Le dragon grogna longuement, doucement pour le mettre en confiance.

*Ce n'est qu'un bébé. C'est normal qu'il ait peur.*

Il n'avait jamais eu l'intention de lui donner un coup de dents ; s'enroulant autour de lui, il se coucha sur le ventre en le poussant du nez vers son ventre pour qu'il s'approche de lui. Il lui mordilla le bout de la queue avec un ronflement joueur, avant de l'observer attentivement pour guetter sa réaction.

*Dark te trouverait irrésistible* songea Myad avec amusement.

Le dragon lui lança un regard étrange avant de s'ébrouer et de revenir au petit.

- Les dragonneaux apprennent en grandissant à communiquer avec nous et avec leurs semblables, quand leur esprit devient assez mûr et qu'ils ressentent l'envie de s'ouvrir à nous. Tout dépend de Yawë, cela prendre quelques jours à quelques semaines selon son caractère. Yenlui est resté des mois silencieux, parce qu'il ne voyait pas l'utilité de s'exprimer.

Elle s'étira souplement, l'air rêveur en songeant à l'enfance de son compagnon.

- Il crachera du feu quand il arrivera à contrôler sa magie, et il te portera au-dessus des nuages une fois qu'il sera assez fort pour le faire. Tu pourras le chevaucher sur les plaines dans quelque temps. Tu verras, ils grandissent très vite - enfin, la plupart du temps. Tu auras un géant à côté de toi que tu croiras encore avoir affaire à un bébé.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 29 Juin 2010 - 0:42


Encore une fois, le jeune dragon avait craint pour lui même. Sur ce point là, ils étaient pareils, Oryon et Yawë, il n'étaient pas facile d'obtenir leur confiance. Il fallait un bon temps qu'ils admettent qu'un tiers pouvait être un ami. Il faut dire que Yenlui avait tapé dans le mille. Oryon n'avait jamais eut beaucoup d'amis... Alors, cause ou conséquence de ce que devint sa vie, on pouvait se le demander, mais cela n'avait plus vraiment d'importance à présent.

Après que le dragonneau ait pris peur, et avant même qu'il ne soit complètement rassuré, Yenlui revint à la charge, l'enlaçant d'un cercle protecteur et affectueux. C'était la seconde fois qu'il était prit ainsi. La première, ce fut avec Szanghai. Il était curieux de voir comment tout ces dragons, armes de guerres, pouvaient se comporter lorsqu'ils se retrouvaient face à l'un de leur jeunes congénères. Ils devenaient soudain plus tendre, plus affectueux. Ou comment un outil de mort pouvait soudain devenir un être d'amour.

Rapidement, le petit fut rassuré, puis recommença à jouer. On dirait qu'il découvrait les dragons. La rencontre avec Szanghai n'avait sans doute pas été le moment le plus agréable pour lui... Etant donné les circonstance. Alors il en profitait enfin pour s'amuser un peu en sautant à droit et à gauche, en grimpant sur la bête, sur son coup, ses pattes. Et ainsi, Oryon put revenir à ses moutons... A ses problèmes de "grands".

" Ca doit faire bizarre... De le voir grandir. Et de le voir devenir plus grand que soi. "

Son regard se tourna alors vers la petites créature. Un regard amical, protecteur, nostalgique.

" On dirait qu'il récupère, lui aussi.
Il a été courageux. Il m'a sauvé, lui aussi... J'y serais peut-être resté sans lui. Il aurait put me laisser, et vivre librement. "


Un petit sourire apparut sur son visage alors que la petite bête, face à l'attitude de Yenlui, s'était mis en tête de grimper sur le crâne de ce dernier. Ce qui n'était pas des plus simple.

" C'est chouette qu'il ait choisit de me suivre. "

Le jeune homme redevint sérieux, se tourna vers l'elfe, puis continua.

" Mais Brexinga n'est pas désintéressé. Rasapa ne l'était pas non plus.
Si je vous suit, je vais devoir me battre, c'est ça ? Faire la guerre ? Faire comme les dragons qui tournoyaient dans le ciel aux plaines brûlantes... Et à Dras Leona.
Vous allez me garder... Pour que je devienne votre soldat.

Et plus tard, je devrais combattre. Tuer. "


Il était trop tard à présent, il avait fait son choix. Tout ceci n'était qu'un constat, il devait s'efforcer de se le rentrer dans le crâne. Il faut dire que jusqu'à présent, cela ne s'était pas vraiment bien passé. La première fois, il avait faillit y rester, mais avait été sauvé par Rasapa. La seconde fois, c'est Rasapa qui y était resté. Et lui avait bien faillit finir au fond des estomacs d'une meute de loups...

" Tant pis... Je ferais avec. Et tout dépendra de ce que voudra Yawë. "

Il marqua alors une courte pose, puis repris enfin.

" Et maintenant ?
Je veux dire...
On va faire quoi ? Pour plus tard ? "


C'était la première fois depuis bien longtemps qu'il n'avait plus le choix de ce qu'il souhaitait faire. Ou plutôt, non. Cela faisait longtemps qu'il n'avait jamais posé une telle question à quelqu'un.
En général, lorsqu'il se posait de telles questions. Il partait, tout simplement.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 29 Juin 2010 - 15:02


Yenlui grognait, amusé et affectueux, promenant son museau près du corps minuscule de Yawë, le poussant un peu pour le déstabiliser dans sa montée, attraper sa queue, l'empêcher de tomber quand il perdait l'équilibre. Il paraissait avoir oublié les bipèdes qui les regardaient, tout à sa satisfaction d'être avec un congénère. Myad ferma les yeux une seconde, son immense sentiment de joie lui procurant presque des frissons. Elle essaya encore une fois de se détacher de lui, de garder son esprit légèrement en retrait par rapport aux siens ; elle n'avait pas envie d'afficher un visage illuminé et un sourire béat qui manqueraient assurément de crédibilité.

" Ca
doit faire bizarre... De le voir grandir. Et de le voir devenir plus
grand que soi. "

- C'est en effet très étrange... De protecteur, on devient protégé. Habitué à le couver comme un chaton, on se retrouve à réclamer leur attention de la même façon. C'est troublant.

Ayahantê avait eu le temps de profiter pleinement de la première phase, la croissance de son compagnon ayant été exceptionnellement lente - le résultat une fois l'âge adulte atteint empêchant cependant tout commentaire négatif. Elle l'avait veillé telle une mère, méfiante et protectrice, tendre et adoratrice, se découvrant des instincts insoupçonnés. A présent qu'il était capable de se faire respecter, c'était lui qui l'appelait "enfant du néant", "petite chose" et s'inquiétait toujours tel un parent-poule.

" On dirait qu'il récupère, lui aussi.
Il a été
courageux. Il m'a sauvé, lui aussi... J'y serais peut-être resté sans
lui. Il aurait put me laisser, et vivre librement. "


Les Dragonniers observèrent l'escalade laborieuse de Yawë, ses petites pattes s'agitant sur le corps énorme de Yenlui qui veillait attentivement sur son avancée. Nul doute qu'ils deviendraient d'inséparables compagnons de jeux ; entre mâles, et entre dragons, si rien de spécial ne venait à les séparer, la fraternité était de mise. La demi-drow songea que c'était peut-être dans cette optique que l'Empereur s'était "décommandé". Avait-il prévu de les rapprocher l'un de l'autre, les forçant à oublier leur mépris pour une coalition entre chevaliers du ciel plus efficace, plus soudée ? C'était possible, et c'était une idée lumineuse. Si l'idée d'avoir été manipulée tel une pièce sur un échiquier lui déplaisait, la jeune femme fut forcée de reconnaître que, volontaire ou pas, la manœuvre n'était pas sans conséquences.

"
C'est chouette qu'il ait choisit de me suivre. "


Oryon reprit son sérieux avant de tourner la tête vers elle, signifiant par là qu'il quittait ses rêvasseries éveillées pour entrer dans le vif du sujet. Quel sujet, elle n'allait pas tarder à le savoir.

" Mais Brexinga n'est pas désintéressé. Rasapa ne l'était
pas non plus.
Si je vous suit, je vais devoir me battre, c'est ça ?
Faire la guerre ? Faire comme les dragons qui tournoyaient dans le ciel
aux plaines brûlantes... Et à Dras Leona.
Vous allez me garder...
Pour que je devienne votre soldat.

Et plus tard, je devrais
combattre. Tuer. "


Myad resta silencieuse un instant, se demandant s'il existait au monde quelqu'un qui était réellement, complètement désintéressé. On a toujours un intérêt en toute chose, sinon, nous ne lui prêterions même pas attention.

- C'est l'idée... confirma-t-elle, l'air pensif. Cependant, quoi que tu fasses, tu seras obligé de te battre, condamné à tuer. Ton rôle est de survivre. En te choisissant, Yawë a donné à tes décisions un poids énorme ; tu ne pourras plus dire oui ou non au jugé, car tu n'es plus n'importe qui. Que tu restes dans le Saint-Empire paraît logique puisque tu fus l'élève de Rasapa, mais quoi que tu eusses été, un clan l'aurait obligatoirement réquisitionné.

Un Dragonnier, on ne le laissait pas gambader inutilement dans la nature, qu'on soit méchant ou gentil.

" Tant pis... Je
ferais avec. Et tout dépendra de ce que voudra Yawë. "

- Tant que tu ne sais pas ce que tu veux, en effet, c'est la solution la plus sage.

Ils restèrent un moment silencieux, tandis que Yenlui se levait, assez lentement pour ne pas effrayer le bébé, assez vite pour pouvoir se plaquer au sol comme un chien avide de jeu, reculer aussitôt pour esquiver une patte, et plonger en avant pour pousser le dragonneau et le faire rouler par terre. Devant sa victoire, il émit un sifflement flûté ; ses yeux pétillaient.

" Et maintenant ?
Je veux dire...
On va faire quoi
? Pour plus tard ? "


Myad observa longuement Oryon, ses prunelles de la même teinte que ceux de son dragon ne laissant rien transparaître de ses pensées. La pupille féline se dilata légèrement, puis se rétracta, suivant le fil de celles-ci.

- Que veux-tu dire ? dit-elle doucement.

La question était trop large, et elle pouvait avoir une multitude de sens différents.


- Si tu t'interroges sur ce que je vais faire de toi, n'aie crainte, je vais simplement t'ouvrir les yeux sur ta nature de Dragonnier et sur Yawë. Si tu parles de ta place auprès de l'Empire... Je ne suis pas Brexinga, mais il me semble que tu auras un rôle particulier, propre à notre caste. Nous sommes les deux seuls cavaliers du ciel actifs et présents à Dras Leona, nous seront donc amenés à coopérer. Aider, mener les soldats. Explorer. S'entraîner, encore, toujours.

Elle avait tout à coup une expression tranchante, presque effrayante, tandis qu'elle concluait dans un sérieux désagréable :

- Et tuer. Assassiner de sang-froid. Egorger des gens bel et bien vivants, qui ont des familles, des métiers, rêvent de leurs enfants. Chercher leurs faiblesses pour les éliminer plus vite. Piétiner les morts pour progresser. Tu devras apprendre à fermer ton humanité à double tour pendant les combats, Oryon, même si cela te parait monstrueux.


Son visage se détendit, reprenant son habituelle figure énigmatique en perdant son caractère dangereux.


- C'est ce que nous nous devons tous de faire, pour pouvoir vivre encore et savourer ce genre d'instants...
(elle montra les dragons)
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 29 Juin 2010 - 16:12


Le tout jeune dragonnier en prenait doucement conscience, il n'était plus n'importe qui désormais. Passé du jour au lendemain du stade de voleur misérable à celui de dragonnier, une arme rare et recherchée que bien peu de personnes n'avaient même eu la chance d'apercevoir, et pourtant sous les coups desquels de trop nombreux guerriers étaient tombé.

Pendant que le jeune homme se perdait à penser à toutes ces choses, à ces histoires de guerres, de sang, d'horreur, la petite créature, comme dans un monde à part, semblait profiter de la vie qui s'offrait à lui. De toute évidence, toute ces questions ne semblaient lui faire ni chaud ni froid. Sans doute était-il conscient, de part son sang, de ce que l'avenir lui réservait. Et sans doute n'avait-il pas le même mal qu'Oryon à accepter tout cela.

Il continuait de grimper, de sauter, de s'amuser autour de Yenlui comme l'aurait fait un bébé humain sur un portique pour enfant. Par moment, il poussait de petits grognements de joie, de contrariété, ou de surprise... C'était la première fois qu'il s'amusait, la première fois qu'il découvrait le monde du jeu, et il fallait admettre finalement, que les dragons aussi aimaient s'amuser.

Oryon sembla surpris d'entendre de la bouche de Myad qu'il n'y avait pour le moment au seins de l'empire qu'un seul et unique dragonnier. Ou plutôt deux, à présent. Avait-il fait le bon choix en rejoignant les rangs de l'empire ? Il pourrait, un jour, se trouver face à Charlie, face à Abysse, ou bien même Szanghai et son dragonnier dont il ne connaissait même pas le nom.

" Seulement... " Murmura-t'il alors.

Mais ce n'était pas lui qui avait choisis. Il le savait. C'était Rasapa. Et à travers lui, tout l'empire, qui l'avait sauvé pour en faire... Leur petit soldat docile.
Le regard de l'elfe s'obscurcit alors. Elle parla de mort, de victimes innocentes. Et si Yawë sembla y être insensible, ce ne fut pas le cas d'Oryon qui, perdu dans ses pensée, attendit un long moment pour répondre.

" Oui. Je connais. Je sais ce que c'est.
J'étais aux plaines brûlantes. Je me suis battu... "


Il hésita à nouveau, son coeur s'était soudain serré. Ces souvenirs étaient encore vifs, clairs et douloureux. Il aurait souhaité les oublier. Et pourtant il se trouvait à présent face à la certitude de les revivre un jour. Il se rappelait. C'était horrible. Au seins de la bataille. Il n'étaient plus humains. Il n'y avait plus que des bêtes. Comme avec ce loup. Ils n'étaient plus que des loups. Des créatures luttant pour survivre, et donc pour tuer.

" Ce n'est pas un très bon souvenir. " Conclut-elle en accompagnant le regard de Myad vers Yawë.

Quoique sans doute touché par ce que venait de dire Oryon, le petit dragon semblait heureux, continuant à jouer avec son grand compagnon.

" C'est le prix à payer alors.
Nous verrons... "


Il aurait tant souhaité pouvoir y échapper. Mais ce qu'avait dit l'elfe était correcte. Ils ne le pouvaient. Tant l'un que l'autre. Ils devenaient des armes, et il était devait admettre qu'une arme n'avait rien d'humain. Peut-être qu'être deux rendrait tout cela plus facile. Bien que leur relation fut au départ tendue, peut-être étaient ils faits, finalement, pour devenir de bon compagnons... De destruction.

" Les dragons peuvent donc faire de la magie ? " Dit-il en s'empressant de passer à un autre sujet.

" J'en ai vu. C'est très impressionnant.
Mais je n'y connaît rien.
...
Tu peux en faire toi ? "
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 29 Juin 2010 - 17:08


Seulement... "

Seulement, voilà. Tout comme lui, il était naturel de sentir parfois bousculé par la vie, emporté par le courant, sans que l'on puisse choisir quoi que ce soit, sans que l'on puisse voir où l'on va vraiment. Certaines choses nous sont invariablement imposées, que nous les acceptions ou non, et la meilleure chose à faire alors est d'en assumer les conséquences pour décider de ce qu'on en fera.

" Oui.
Je connais. Je sais ce que c'est.
J'étais aux plaines brûlantes. Je
me suis battu... "


Intriguée, la demi-drow remarqua les ombres danser dans ses yeux, le frémissement de ses membres, les balbutiements de son rythme cardiaque.
Ah.
Etant depuis des dizaines d'années une véritable machine à tuer, elle n'avait pas ce genre de problèmes... Même sous l'Ere du Diamant blanc, où elle n'était que douceur et altruisme, guerroyer ne l'émeuvait que légèrement. Elle était triste, mais après, ou quand elle y pensait. Sous l'influence ténébreuse du Diamant noir, la jeune femme ne s'en préoccupait pas plus que ça. Quand un homme périssait sous ses coups, elle l'oubliait. Il n'y avait pas de mal plus inutile, plus gênant que la culpabilité en tant de guerre.
Combien avait-elle tué... ? Aucune idée. La foule d'âmes gémissantes se flouait en une brume indicible dans sa mémoire. Il n'y avait que les vivants, qui l'aimaient, la haïssaient ou la méconnaissaient et devaient être éliminés.

" Ce n'est pas un très bon souvenir. "

Sans doute. La demi-drow n'en avait pas idée, elle ne pouvait que supposer.

" C'est le prix à payer alors.
Nous verrons... "


Décidant visiblement de changer de sujet, Oryon barra son visage d'un sourire lumineux avant de s'exprimer avec enthousiasme :

" Les dragons peuvent donc faire de la magie ? "


C'était une question rhétorique, les étincelles dans son regard en disaient long.

" J'en ai vu. C'est très impressionnant.
Mais je n'y
connaît rien.
...
Tu peux en faire toi ? "


Un sourire très joli, dénué de méchanceté ou de prédation, ourla les lèvres roses de l'elfe.

- Jierda, dit-elle d'un ton paisible.

Ce fut si brusque et si inattendu que Yenlui lui-même recula instinctivement, protégeant Yawë en le prenant entre ses antérieurs. La foudre, étonnamment dorée, explosa autour d'elle en une étrange protection, toile d'électricité qui se tortilla furieusement autour de sa silhouette immobile. Et puis, pfuit, plus rien.
Yenlui la regardait ; il émit un grognement doux.


*Pitié, ne deviens pas comme ton frère... Un frimeur c'est déjà presque trop.*

En songeant à Marek, Myad ouvrit la paume, ses doigts s'illuminant tout à coup d'une langue de feu d'un or soutenu. Elle avait l'air triste et gaie à la fois.

*Mon frère...*

A peine revu, déjà disparu. Elle rangea tout cela dans un coin de sa tête et s'adressa à son collègue d'un ton ferme.

- Oui, nous pouvons faire de la magie, et cela grâce à eux (elle montra le duo de reptiles qui continuait à jouer). Elle prend la couleur de leurs écailles, comme tu as pu le remarquer.

Yenlui, comme appelé par un signal invisible (ce qui était le cas) cessa de remuer et se leva pour s'approcher d'eux d'un pas tranquille, le bébé perché sur son dos. Il toucha sa Dragonnière du bout du nez avant de renifler Oryon et de s'ébrouer.

- Assieds-toi, Oryon.

Une fois qu'il le fût, elle se mit à tourner autour de lui, lentement, d'un pas souple de chat.

- Ferme les yeux... Et écoute.

Elle attendit un instant avant de préciser :

- Ecoute... Avec tout ton être. Je veux que tu ressentes l'univers entier... Rien qu'avec ça (elle lui toucha la tête) Comme ceci.

Et, pénétrant dans son esprit, elle lui montra.
Elle lui fit percevoir les vies brillantes des deux dragons, telles des torches, les milliers d'insectes volant dans l'atmosphère, les bruits les plus infimes, les aspérités du sol, l'altitude relative, le goût de l'air... L'esprit de Myad ajouté à ses sens naturellement surdéveloppés. Puis, elle rétracta son âme et le laissa faire.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 29 Juin 2010 - 17:54


Un simple mot de la part de la dragonnière, et Oryon sursauta. Une lumière éblouissante apparut, de puissants éclairs claquèrent tout autour d'elle. A tel point qu'il dut en écarter son regard. Un sortilège, une démonstration de force, qui bien que surprenante, ne sembla pas impressionner le dragonnier plus longtemps que cela. Il avait déjà vu de la magie, une magie puissante même. Il avait déjà vu le bouclier qu'avait généré Rasapa... Et était présent le jour où le combat entre les deux rois avaient rasé toute une parcelle de forêt.

" Pas mal ! " Se contenta de dire le jeune homme, encore éblouit par l'intensité du sort.

Yawë, qui se trouvait sur le dos du dragon lorsque celui ci se releva, sembla soudain crispé alors qu'il prenait de la hauteur. Il hésita un moment à descendre, mais constatant qu'il n'était finalement pas si mal là haut, et surtout qu'il avait bien plus peur de sauter que d'y rester, il finit par coller son ventre contre la croupe du dragon, dans le même sens que ce dernier, pour être à peu près certains de ne pas tomber.

Le jeune homme s'assit ensuite, comme le lui avait demandé la dragonne, pour se prêter à cet étrange jeu qu'elle lui proposait.

" Heu... " Murmura-t'il, quelques peu perplexe face à ce qu'elle faisait.

Ce n'est que lorsqu'elle posa sa main sur son crâne qu'il compris enfin où elle voulait en venir. Sur le coup, il ne put retenir un sursaut. Ce sentiment, celui d'une âme pénétrant la sienne, il l'avait déjà vécu, et elle restait malgré tout assimilée à ce que la reine des elfes les avait malgré elle infligé en partageant quelques un de ses pires souvenirs.

Puis, reprenant son calme, il se concentra. Et ce qu'il ressentit fut pour le moins surprenant. Outre la présence de l'elfe, dont il peinait à savoir si elle se trouvait d'avantage derrière lui que dans son esprit, il ressentit une foultitude de nouvelle sensations. Des présences, des flux, des lumières, des souvenirs... Ou bien des choses qui y ressemblaient. Il y avait l'elfe, le sol, l'air, et d'autres choses dont il n'aurait put sentir la présence ou la nature autrement que grâce à la magie.

Intérieurement, il se sentit bouillir. C'était incroyable, merveilleux, il avait l'impression de découvrir de nouveaux sens. Mais lorsque Myad retira sa main, tout sembla disparaître. Déception... Tout s'était évanouit. Déjà...
" Non ! Encore ! " S'écria-t'il soudain, sans rouvrir les yeux, tel un bébé dont on venait de prendre la sucrerie.

C'était à son tour à présent. Il avait découvert de nouvelles sensations, de nouvelles saveurs, de nouvelles odeurs. Il avait put les goûter. Il pourrait sans doute les sentir à nouveau. Alors il se concentra... Mais lorsqu'il ferma les yeux, il n'y avait que le noir, l'obscurité, et quelques souvenirs qui venaient troubler sa concentration. Car il était de nature agitée, excité, et se concentrer ainsi n'était pas évident.

Plusieurs secondes s'écoulèrent... Dizaines de secondes... Une minute ?! Il ne sentait plus le temps s'écouler. S'était-il endormis ? Cela n'aurait pas été bien étonnant, mais il fallait avouer que son état de fatigue l'aidait plutôt à s'apaiser. Dans sa torpeur, il grimaça. Il n'y arrivait pas, il n'y avait rien.

Alors, le petit dragon prit son courage à deux mains, puis sauta du dos du grand dragon pour s'asseoir à un mètre d'Oryon environ. Il avait apparemment sentit son désarrois et souhaitait de toute évidence se joindre à lui pour l'aider dans cet exercice. Tout deux cote à cote, ils demeurèrent un moment, les yeux clos. Après quelques secondes, Oryon sembla s'agiter.

" Ca y est ! Je retrouve un truc... Il y a un truc...
C'est la même sensation. "


Il rouvrit les yeux et se tourna vers Myad.

" J'ai sentit un truc ! La même chose qu'avant. Je crois que c'était Yawë... Je crois que c'était lui. C'était le même sensation. "

Mais avec l'excitation, la concentration était retombée, et ce sentiment avait disparu.

" Ha... C'est parti....
Mais c'était ça !?
C'est ça la magie alors ? "


Décevant tout de même... Bien qu'incroyable, c'était décevant.

" Ca a pas l'air facile... "
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Jeu 1 Juil 2010 - 20:33


" Non ! Encore ! "

*Parfois, il ressemble à son dragon, il n'y a pas à dire* remarqua Yenlui avec amusement.

Myad avait étendu son esprit suffisamment près de celui d'Oryon pour en sentir les émanations, comme on s'approche de la cheminée pour en percevoir la chaleur. Elle ignora son exclamation pour la bonne et simple raison qu'il se devait d'y arriver seul. Non seulement ses sens étaient différents des siens, mais il allait lui falloir apprendre à se servir de son âme (et de sa magie) par ses propres moyens. Elle n'aimait, de plus, pas partager la sienne avec n'importe qui. Seuls ses très proches - Yenlui bien sûr, son père et Arget, Marek, Dark - y avaient accès. Tout d'abord parce qu'il fallait une certaine maturité, une certaine acceptation de sa personne pour pouvoir s'unir spirituellement à elle... Et aussi parce que c'était se montrer vulnérable.

Le temps s'écoula lentement, la Dragonnière continuant inlassablement de tourner autour du jeune homme. Elle ne disait rien, se contentant d'avancer les yeux fermés, goûtant l'air, cherchant les bruits les plus infimes dans l'air. Elle attendait. Un signe, une étincelle... Une réussite, même minuscule.

*Tu crois qu'il va y arriver ?*
*Assurément.*
*C'est un humain, tu sais, petite chose. Il n'a pas ça dans le sang.*
*S'il n'en est pas capable, c'est que ce n'est pas un Dragonnier.*


Yawë, qui jusqu'ici était resté immobile et attentif à observer le jeune homme, sauta à bas de son imposant perchoir et trottina jusqu'à lui. Intéressé, le duo ne fit rien pour le retenir ou l'encourager. Ils le virent s'asseoir tout près de son compagnon, clore ses paupières d'écaille et reprendre des airs de statue émeraude.

" Ca y est ! Je retrouve un truc... Il y a un truc... C'est la même sensation."

*Ah, je vois ce que tu voulais dire, enfant du néant.*

Myad échangea une pensée complice, mélange d'amour, d'admiration et d'amusement avec le dragon d'or avant de cueillir les yeux étincelants de son élève.

" J'ai sentit un truc ! La même chose qu'avant. Je crois que c'était Yawë... Je crois que c'était lui. C'était le même sensation. "

Yawë avait l'air amusé de l'exubérance de son jeune maître, à peu près le même regard reptilien que posait sur lui la demi-drow. Elle hocha la tête en signe d'approbation. C'était une première approche.

" Ha... C'est parti.... Mais c'était ça !?
C'est ça
la magie alors ? "

- On ne peut pas appeler ça de la magie au sens propre. Je t'ai simplement ouvert sur l'univers qui t'entoure. Ce que tu as perçu, c'est l'esprit de Yawë. Il t'a aidé en ouvrant vos âmes ensemble. C'est un commencement. Quand tu seras entraîné, tu pourras le faire seule et goûter le monde qui t'entoure d'un oeil neuf.


Oryon eut l'air un instant soucieux, presque déçu. Elle se douta que la comparaison entre ce qu'elle lui avait montré et ce qu'il avait fait sans elle devait être assez conséquente.

" Ca a pas l'air facile... "

Elle acquieça.

- Non, ça ne l'est pas. Les humains ont parfois beaucoup de mal à s'approprier leur propre corps. Mais ça viendra. Si tu sais être patient.

Il la regardait comme s'il attendait quelque chose ; elle lui sourit lentement.

- Détrompe-toi, je n'ai pas l'intention de te livrer le vrai nom de la magie aujourd'hui. Aujourd'hui et dans les entraînements qui suivront celui-ci, tu ne verras que des choses basiques. Ce sera ton futur maître qui te chargera du véritable apprentissage.

Ceci réglé, elle se pencha vers lui, se robe dégoulinant sur sa poitrine et ses hanches.

- Maintenant, je vais faire quelque chose de très désagréable, d'accord ? Je vais te couper de toute sensation.

Elle leva une main, prête à agir.

- Et je veux que tu voies, entendes, ressentes à travers l'esprit de ton dragon.


*Aide Yawë si nécessaire.*


Sans l'avertir, Myad ferma les yeux, se concentra et invoqua un sort pour désensibiliser Oryon. Cela lui coûtait une certaine énergie, et ce n'était qu'une illusion facilement brisable par un mage expérimenté, mais ce qu'elle voulait, c'est qu'il prenne conscience de son lien avec le dragon, de la fusion de leurs esprits.
Puis, tout à coup, Yenlui prit le dragonneau entre ses dents et le secoua vigoureusement, avant de le reposer délicatement et de s'éloigner de lui.
Le but était qu'Oryon ressente les sensations, certes, mais aussi la peur, la détresse du dragonneau. Une fois le bébé à terre, elle leva son sort... Et oscilla. Son compagnon s'approcha d'elle pour l'asseoir contre lui.
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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Sam 3 Juil 2010 - 19:23


Encore plus, toujours plus, le petit homme semblait impatient de regoûter à cette drogue que Myad lui avait fait découvrir. Jamais il n'aurait put imaginer l'existence de toutes les sensations qu'il venait de ressentir. Jamais il n'aurait put même douter de leur diversité. Il avait eut tant de choses, si brusquement. Il n'avait plus qu'un souhait, y retourner au plus vite. Alors, autant Oryon que Yawë semblèrent s'agiter d'impatience, dissipant leur concentration, et donc rendant le travail un peu plus difficile.

Puis la dragonnière donna quelques explications afin de les recadrer. Oryon la trouvait fière d'elle et contente de l'enseignement qu'elle fournissait, ce qu'elle était sans doute. Il devait y avoir une certaine estime à pouvoir inculquer la magie à quelqu'un d'autre. Alors Oryon se sentait fière à son tour, et n'avait qu'une hâte: de montrer de quoi il était capable.

" Ce n'est donc pas aujourd'hui que tu m'apprendra à faire un mur d'éclairs... " Murmura-t'il en soupirant d'un air ironique et jovial, même si intérieurement un peu déçu de constater qu'il faudrait sans doute du temps, beaucoup de temps, pour en apprendre d'avantage.

"Maintenant, je vais faire quelque chose de très désagréable, d'accord ?"
Oryon se tourna soudainement.
"Noon ! " Dit-il d'un air craintif et surpris. Car après tout, à question idiote, réponse idiote.

Mais bon, il n'avait pas le choix. Et Myad se voulait rassurante. Alors il prit une grande inspiration, frissonna lorsque Myad apposa sa main contre se coup, puis plongea dans le monde qu'elle lui imposait. Un monde sans rien, sans sensation, sans existence. Un monde obscure et tiède.
" Je suis où ! " Cria l'humain, sans même pouvoir entende sa propre voix.
" Qu'est ce qui se passe ?! " Répliqua-t'il ensuite d'un ton un peu plus inquiet.

Voyant l'humain à ce point déstabilisé, le petit dragon sembla s'agiter à son tour. Il semblait avoir du mal, lui aussi, à comprendre ce qui arrivait à Oryon, dont le visage devenait de plus en plus communicatif du mal-être qui l'envahissait peu à peu. Il s'approcha de lui, pour le rassurer, mais une force le retint et l'arracha du sol pour de le secouer vigoureusement. Aussitôt, le dragon gémit de peur. Il se mit à grogner, à crier tel un bébé apeuré. Après un instant, il tenta voulu mordre Yenlui, mais il n'y parvint pas tant ce dernier le tenait trop fermement. Rien ne semblait pouvoir le sauver.

S'était donc ainsi ? Un piège ? Le petit dragon dans la gueule du gros, et le dragonnier sous l'effet d'un sort manifestement trop puissant pour qu'il ne puisse réagir ! La dragonnière allait le mettre à mort sans même que Yawë puisse intervenir. Il était alors difficile d'imaginer tout les scénarios qui défilèrent soudainement dans la tête du jeune dragon.

Oryon, quant à lui, se mit à s'agiter. Son mal-être avait soudain décupler, sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi. Par réflexe, il se leva, ou tout du moins, tenta de se relever. Mais n'ayant plus aucunes sensations, il se trouva rapidement allongé sur le sol à s'agiter fébrilement.
" Arrête ! Arrête ! " Cria-t'il à nouveau d'un ton suplicatif.

Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais il se savait en danger. Il savait que Yawë était en danger, et que Myad n'était plus une personne de confiance. Il savait que quelques chose de terrible arrivait, ou tout du moins, il en avait tout les symptômes. Alors, il se mit à grogner à son tour, enragé de se sentir impuissant. Puis il s'agita, toujours sur le sol, et visiblement complètement désorienté. Ne plus sentir son corps était quelques chose des plus étranges. Il n'y avait plus le moindre son, plus la moindre paroles, et à force de bouger, il ne savait même plus dans quelle posture se trouvait son corps. Il aurait put se fracasser le crâne contre le sol ou un mur à force de vouloir s'y diriger qu'il n'aurait rien sentit.

A quelques reprises, il frappa violemment le sol. De son coude, de ses poings, en balayant l'air pour tenter d'attaquer l'elfe. Mais il ne pouvait même pas être certains d'y être parvenu... Ni même d'avoir encore deux bras rattachés à son corps.

Heureusement, et avant qu'il ne se blesse plus gravement, la dragonnière leva le sort. Lorsque la lumière revint, lorsque ses sens réapparurent, il sentit la présence du dragonneau entre ses bras, tout tremblotant de la peur qu'il venait d'avoir. Alors, mécaniquement, il le serra contre lui, se leva brusquement en le gardant entre ses bras, manquant d'ailleurs de retomber à la renverse, puis s'éloigna de Myad en observant le dragon d'un air craintif et haineux.

" Pourquoi tu as fais ça ! " Criait-il, sans véritablement connaître la raison des sensations qui l'envahissaient.
" Pourquoi ! Réponds ! " Répliqua-t'il, alors que se battaient dans son esprit le souhait de faire payer à Myad ce qu'elle avait fait ou de fuir au plus vite avant qu'elle ne réattaque.

" Qu'est ce que tu as fait ! Pourquoi ! Pourquoi ! "

Le coeur de l'humain et celui du petit dragon, l'un contre l'autre, battaient à un rythme effréné. Yawë gémissait encore. Et Oryon maudissait visiblement la dragonnière et son compagnon pour ce qu'ils venaient de faire.

" Réponds ! "

Si elle ne voulait pas avoir à utiliser les mains, Myad allait devoir trouver une bonne explication, parce que le jeune homme semblait éprouver le souhait intense de l'étrangler dans les plus brefs délais.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Sam 3 Juil 2010 - 20:01


"Noon ! "

Qu'il soit d'accord ou pas n'était qu'un détail sans importance. La question qu'elle avait posé n'en était pas réellement une, et ce fut donc sans lui demander son avis qu'elle lui lança le sort.
Assommée par la perte brutale d'énergie, la demi-drow se sentait osciller. Elle allait devoir tenir, car Yenlui ne pourrait pas la soutenir tout de suite. Le dragon combattait encore ses arguments, refusant faiblement ses volontés, alors qu'il savait cette manipulation indispensable. Sa Dragonnière grimaça, rétablit son équilibre en se concentrant davantage, attentive aux réactions d'Oryon.


" Je suis où ! "

S'exclama-t-il, horrifié. Myad le fixait intensément, au cas où il lui prendrait l'envie de se lever et de courir n'importe où, risquant de tomber du haut de la terrasse.


" Qu'est ce qui se passe ?! "


*Ressens à travers Yawë, maintenant que tu n'es plus aveuglé par tes propres sens...* songea la jeune femme dans le secret de son esprit.
*Pourquoi ne le lui dis-tu pas ?*
*Je veux qu'il y arrive seul. S'il ne s'attend pas à ce qui arrive, s'il le découvre sans le connaître, ce sera mieux. Il ne sait pas ce qu'il cherche, alors cela se fera instinctivement.*

Yenlui hésita longuement, tergiversant sans cesse, jusqu'à finir par céder, prendre Yawë dans sa gueule - juste assez pour qu'il ne lui échappe ou ne tombe, et en même temps délicatement pour ne pas le blesser - et le secouer dans tous les sens. Il sentait sa détresse, sa terreur, ses gesticulations désespérées pour lui échapper. Cela le déchirait, vraiment, et Ayahantê dut l'envelopper d'émotions affectueuses pour le réconforter. Si elle n'avait guère de culpabilité à traumatiser ainsi le dragonneau (c'était pour la bonne cause) ce n'était pas le cas de son compagnon.

Ce n'était pourtant pas le bébé piaulant que regardait Myad, mais son Dragonnier, qui ne tarda pas à se manifester.

Il gesticulait dans tous les sens, paraissant s'arracher les cheveux, tressautant sous l'émotion, fit mine de se lever, tomba, se roula par terre. Une détresse immense secouait ses muscles dans son envie d'échapper à des crocs qui ne l'effleuraient même pas. Les deux parties d'un même esprit se battaient pour fuir, cependant l'une des deux n'était absolument pas prisonnière. C'était un spectacle étrange et fascinant.


" Arrête ! Arrête ! "

La demi-elfe ne cessa pas tout de suite l'exercice, faisant néanmoins signe à Yenlui que ce serait néanmoins bientôt terminé.

*Si je ne te savais pas capable d'amour, je serais révolté par ton insensibilité.*

C'était sa façon d'exprimer sa très nette désapprobation, cependant elle n'en tint pas compte.
L'homme tendait les mains devant lui, émettait des gargouillements furieux, agitant ses doigts dans le vide comme pour saisir quelqu'un. Il était mécontent, semblait-il. Peut-être (sûrement, même) pensait-il que la jeune femme avait manigancé de se débarrasser de lui en abusant de sa confiance. Cela aurait pu être le cas. Mais au lieu de secouer Yawë, le dragon d'or lui aurait brisé la colonne vertébrale, le tuant sur le coup. Net et précis. Hop, bye bye, nettoyez-moi ça, on n'en parle plus.


*L'exercice est terminé. Tu peux le lâcher.*
*Merci, enfant du néant.*


D'un mot en ancien langage, la jeune femme leva la magie qui insensibilisait Oryon tandis que Yenlui reposait prudemment le bébé sur le sol. Celui-ci ne chercha pas midi à quatorze heures et galopa de toute la force de ses petites pattes vers son compagnon, contre lequel il se blottit en tremblant. Aussitôt libéré de sa charge, le reptile s'avança souplement vers sa Dragonnière qu'il prit contre son torse, l'enveloppant d'un de ses antérieurs avant de frotter sa gueule contre son corps frémissant de fatigue.

*Nous ne nous sommes pas faits des amis* lui fit-il remarquer sans rancoeur ni ironie.
*Je sais.*
*Beaucoup de gens auraient trouvé des moyens plus calmes, plus doux.*
*Je ne suis pas beaucoup de gens. Et ça a fonctionné.*
*Tu es froide et solide comme la pierre, petite chose. Fais attention de trop te raidir car même le roc peut se briser...*

Yenlui s'inquiétait toujours pour elle. C'était son caractère, c'était son rôle. Myad avait tendance à foncer dans les choses sans tenir réellement compte des risques pour sa personne. Délibérément, elle n'hésitait pas à mettre sa vie en danger. Moins depuis que son existence était liée à celle d'un autre, mais cela restait un fait : si personne ne prenait soin d'elle, ce ne serait pas l'elfe qui le ferait.
Le touchant tableau reprit soudain vie, comme si le temps s'était remis à fonctionner. Oryon bondit maladroitement sur ses pieds, encore sonné par le sort, avant de s'éloigner d'eux en les foudroyant du regard.


" Pourquoi tu as fais ça ! "

Avant que la jeune femme ait pu répondre quoi que ce soit, il enchaîna :

" Pourquoi ! Réponds ! "


Hurlait-il, furieux et terrifié, emporté dans des émotions entremêlées qui se fondaient en un magma désordonné dans sa voix et dans ses battements de coeur erratiques.


"
Qu'est ce que tu as fait ! Pourquoi ! Pourquoi ! "


Il les haissait, là tout de suite maintenant ; Yenlui gémit doucement, sa façon à lui de compatir.

" Réponds ! "


Si elle ne voulait pas avoir à utiliser les mains,

- Doucement, murmura Myad en fermant les yeux. Calmez-vous. Tu parles comme le feu brûle, sans te rendre compte de ce que tu fais, de ce que tu es. Tu as eu peur, tu as eu envie de fuir, tu étais terrorisé et tu sentais des dents contre ta peau. Tu ne trouves pas ça étrange, pour quelqu'un qui n'arrivait même pas à percevoir le vent sur ta peau ?

Elle marqua une pause, respirant profondément en laissant Yenlui lui insuffler une énergie salvatrice.

*Vous vous trompez, nous n'avions pas l'intention de vous faire du mal. La preuve, Yawë n'est pas blessé. Le but était que tu réalises du lien étroit qui existe entre vous, et que tu avais la capacité de ressentir à travers l'esprit de ton compagnon. Pardonnez-nous si vous vous êtes sentis agressés. Ce n'était qu'un exercice.*

Le dragon était peiné de les voir si hérissés. Myad, toute fatigue évanouie, cligna des yeux, s'étira comme un chat et s'assit en tailleur entre les pattes protectrices de Yenlui.

*Tu pourrais essayer de communiquer par la pensée, par exemple. Pense au lieu de parler. Essaie de parler... Sans articuler quoi que ce soit. Adresse-toi à nous - ou à Yawë - à l'aide de ton âme, que ce soit une émotion pure ou une réflexion.*
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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Sam 3 Juil 2010 - 21:09


Ainsi tout ce qu'il avait ressentit n'était qu'un... Exercice. Comment osait-elle dire cela ? Comment pouvait-elle même prétendre que tout ce qu'il avait vécu n'avait été qu'un jeu machiavélique sans conséquences ? Comment avait-elle put être si violante ? Si bestiale ? Oryon la croyait lorsqu'elle disait ne pas avoir souhaité lui faire de mal, il savait qu'elle pensait bien faire, car il s'était rendu compte, lui comme son dragon, qu'ils seraient déjà mort ou prisonniers s'ils leur avaient voulu du mal. Mais la colère ne s'était pas évanouie pour autant. La douleur, ou la peur, étaient trop fraîches pour qu'il lui pardonne.

" Comment veut-tu que je me calme ! Hun ? Tu, n'avais pas le droit de faire ça ! Tu est un monstre, oui, tout comme tu l'avais dit. "

Le jeune homme était perdu. Entre haine et incompréhension, il ne savait plus quoi penser de cette elfe qu'il avait d'abord appris à détester, lui confier finalement un peu de confiance... Et de le regretter aussitôt. Car il n'était pas dans ses habitudes de faire confiance aux gens. Les rares fois où il avait essayé, cela s'était mal terminé, même si rarement la punition n'avait été aussi rapide.

" Ce ne sont pas des crocs que j'ai senti ! Mais sa peur à lui, qui était la mienne.
Regardez, il en tremble encore ! "


D'un mouvement de bras, il réajusta la position du petit dragon qui, mine de rien, pesait tout de même le poids d'un chien de taille moyenne. Yawë posa alors sa tête contre le cou d'Oryon, qui pour sa part ne détachait plus ses yeux haineux de Myad et Yenlui.

Le dragon doré s'adressa alors à lui par la pensée, s'excusant de ce qu'il avait fait. Oryon accepta ses excuses, mais ne put le pardonner pour autant. Ce qu'il avait fait restait monstrueux, surtout à ses yeux. Et un exercice ne justifiait pas un tel acte contre un si jeune dragon. En tout cas, c'est ce qu'il pensait alors.

Myad, à son tour, s'adressa à lui par la pensée. Suite à quoi le jeune homme resta longuement silencieux, concentrant ses pensées d'avantage sur le tout jeune dragon que sur l'elfe, sujette de tout ses ressentiments. Ce n'est qu'après plusieurs secondes de silence qu'il s'adressa à nouveau à eux.

" Je n'ai pas envie de vous dire quoi que ce soit.
Encore moins par la pensée. Et arrêtez de me parler ainsi. "


Etrangement, Oryon n'aimait pas que des personnes lui parlent par la pensée, excepté celle en qui il avait parfaitement confiance. Il ressentait un tel acte comme une violation, comme une intrusion, et n'appréciait guère lorsque ses ennemis se permettaient de telles indiscrétion. Cependant, et après un instant, il pencha doucement la tête en avant pour la déposer contre l'encolure de son petit dragon.

* Calme toi maintenant, tout va bien. Ce n'était rien. * Impossible de savoir si cela avait fonctionné. Mais s'il n'y était pas parvenu, c'est sans doute qu'il lui faudrait attendre encore un peu.

Après quelques nouvelles seconde, il se baissa doucement pour déposer Yawë sur le sol, avant que celui ci ne rejoigne rapidement ses jambes pour y rechercher un tout relatif réconfort. S'il tremblait un peu moins à présent, il n'était pour autant pas complètement rassuré... Et toujours choqué par un tel revirement de comportement de la part de ce qu'il croyait pourtant être un ami.
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mer 7 Juil 2010 - 21:54


" Comment veut-tu que je me calme ! Hun ? Tu, n'avais pas
le droit de faire ça ! Tu est un monstre, oui, tout comme tu l'avais
dit. "


Et alors ? Elle était un monstre. Si elle essayait chaque jour de devenir plus forte, plus agile, plus habile, plus rusée, et j'en passe, elle se doutait bien que jamais elle ne serait autre chose que ça. Un hybride entre les elfes purs et sages et les drows sombres et retors. Une chose sans identification, pas assez pour les uns, trop pour les autres, qui avait causé la mort de sa mère, l'affaiblissement de son père, tué par accident son demi-frère et assassiné son beau-père. Tout autour d'elle ce n'était que mort, pourtant, Myad vivait encore. Yenlui agita délicatement ses doigts d'or contre ses membres, manifestant là son désir de lui rappeler que lui aussi, il était près d'elle... Et encore en vie.


" Ce ne sont pas des crocs
que j'ai senti ! Mais sa peur à lui, qui était la mienne.
Regardez,
il en tremble encore ! "


Oryon était vraiment furieux, sa colère s'ajoutant à son désarroi, à la peur qu'il avait eu de perdre son compagnon, et tout cela accompagné d'émotions qui n'étaient pas les siennes. Son interlocutrice soutint les oeillades haineuses qu'il lui lançait, non seulement parce qu'elle n'avait aucune raison de s'excuser comme Yenlui l'avait fait (personne n'avait été blessé, qu'elle sache) mais aussi parce que la demi-drow étudiait ses réactions. Il faut dire que c'était le premier humain balancé brutalement dans un lien magique qui le dépassait qu'elle côtoyait. Leyra et Hally avaient été entourées de Dragonniers, après avoir vécu avec ceux-ci durant plusieurs années. C'était différent.

" Je n'ai
pas envie de vous dire quoi que ce soit. Encore moins par la pensée.
Et arrêtez de me parler ainsi. "


Cette communication demandant un certain temps pour que les mortels la maîtrisent, et un peu plus pour qu'ils le fassent avec envie, cela ne la surprit pas. Tout comme lors des années qui suivirent sa première amnésie, quand elle rejetait la magie en s'en méfiant, cette puissance l'effrayant et la mettant mal à l'aise. Si aujourd'hui la sexagénaire savait pourquoi, inconsciemment, elle avait été si répugnée, c'était bien moins le cas. Elle avait commencé à apprivoiser son fardeau...

Au bout d'un certain temps, durant lequel la Dragonnière laissa les deux novices se remettre quelque peu de leurs émotions, elle décida de passer à la phase suivante. Une phase qui ne serait pas agréable non plus, mais qui prouverait à Oryon qu'elle aurait très bien pu le réduire en morceaux et se contentait d'exercices.

*Tu n'es pas obligée de faire ça.*
*Il faut qu'il comprenne le principe, non ? Comment peut-il saisir quelque chose qui lui échappe ?*
*N'y a-t-il pas d'autre moyen ?*


Ayahantê se redressa, glissant hors des antérieurs protecteurs pour s'éloigner de quelques pas, dos à l'humain. Elle ferma les yeux un instant, immobile, avant de reprendre la parole :

- Tu as senti les émotions, les perceptions de Yawë. Tu as été ému alors que tu n'aurais rien dû sentir. C'est cela qui vous lie. Une union de vos deux esprits, comme si vous n'en faisiez qu'un.


Elle marqua une pause, avant de poursuivre :

- Je vais à présent te montrer à quel point il est important. Il te servira de soutien, de refuge, quand tu n'auras nulle part où t'appuyer, plus de souvenir pour t'égayer. Dans les secondes qui suivent, je vais te faire sentir des choses de plus en plus insoutenables. De plus en plus persistantes. Cherche à te concentrer sur l'esprit de Yawë. Réfugie-toi en lui. Ferme-toi à moi en te fixant sur ses émotions, son âme, son coeur. Il réussira peut-être à te protéger un peu de cette attaque spirituelle, par instinct.

La première image, brutale, était celle d'un elfe agonisant. Il avait le ventre transpercé, du sang s'écoulant abondamment de son ventre, ses magnifiques yeux gris pâle exprimant un mélange de déception, de soulagement, de tristesse qui prenaient à la gorge... Le brouillard mordait ses mains... L'elfe tressautait, mourant...

*Myad...*

Elle ne l'écouta pas.
Deuxième image. Des elfes noirs. Partout, des drows excités qui appellent à la mort, à la souffrance. L'air empeste le sang et la mort. L'humaine hurle, s'agite, gesticule... Le bébé est égorgé au milieu d'un sanglot. Son pleurs de coupe net. La femme se tourne vers le spectateur, et dans ses dents serrées, son visage crispé, il y a de la haine... Une haine accusatrice qui fait mal.


*Arrête avec tes souvenirs.*

Troisième. Cette fois les sensations, les émotions qui parviennent à l'esprit d'Oryon sont vivaces, comme si c'étaient les siennes. C'est comme si il y était, comme si... Comme si cette douleur déchirante, c'était la sienne. Le sifflement du fouet, ses muscles qui se crispent, sa peau qui se déchire, sa chair qui pleure des larmes de sang, les menottes qui lui ouvrent les poignets, les doigts froids de son geôlier qui l'effleurent avant de la battre une nouvelle fois... Encore... Encore... ENCORE.

Cette fois, Yenlui la musèle. Il enveloppe son esprit du sien, autoritaire, la coupant d'Oryon pour lui interdire son accès (à l'un comme l'autre) et la prendre contre lui en la recouvrant presque de son corps doré. La jeune femme est aussi immuable qu'une statue. Le dragon la presse contre son ventre, sa gueule tournée vers le second duo pour jauger sa réaction. Et voir ce qu'il en est.
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Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) Vide

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Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée)

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