Il faisait nuit noire. Le voyageur avait galopé à travers le pays pour se retrouver à Cithrì. Il mit pied à terre et attacha sa monture à la balustrade de la mairie. Il était vêtu d’un manteau assez propre, long, muni d’un capuche qui le cachait le visage. Si il avait croisé des connaissances, elles ne l’auraient pas reconnu. Il semblait savoir exactement où il allait. Il se dirigeait vers le bruit. Le quartier que d’aucuns auraient appelés mal famé. Il y avait une animation folle. Les tavernes clandestines étaient pleine, des bruits de rires, de cris de joie en sortait. Des filles de joie étaient là, tout le long de la rue. Il y avait aussi des vagabonds, des miséreux, des usuriers, des bandits. Le voyageur faisait tourner bien des regards. Il faut dire, il dénotait un peu dans le décor. Il entra dans l’une des taverne. Il se dirigea vers le bar, ramassa un tabouret qui jonchait le sol, l’épousseta et s’assit dessus. Il posa une pièce sur le comptoir et s’adressa au tavernier.
"Une bière bien fraiche tavernier ! Dans une chope propre de préférence !"
"Oui m’sieur le prince … OH mazette ! Une pièce neuve ? J’ai point vu d’pièce qui brille autant d’puis … j’crois pas m’rapp’ler !"
Il servit la chope, prit la pièce et retourna briquer ses verres. Le voyageur buvait sa chope au comptoir. Il avait repéré une fille de charme qui semblait opérer dans cette taverne. Elle n’avait à voir avec les autres. Elle était grande, très belle, avec beaucoup de charme. Il semblait moins subir le temps que ses collègues. Et elle avait tous ces cheveux et toutes ses dents ! Elle regardait fixement le voyageur. Elles le regardait toutes. Pour des professionnelles comme elles, cet étranger sentait la bonne affaire. Dès qu’il eut fini sa bière, la fille s’approcha.
"Bonjour bel étranger. "
"Madame, je suis charmé."
Elle buvait du vin blanc. Une femme raffinée s’il en est.
"Tout le plaisir est pour moi ! En parlant de plaisir …"
"Il est … partagé !"
Puis posa une plus grosse pièce sur le comptoir et s’adressa au tavernier.
"Je vais prendre une chambre, pour la nuit. Vous me ferez monter votre meilleure bouteille et ne me dérangerez plus. Gardez la monnaie."
"Bien m’seigneur ! Voici la 9, à droite en haut de l’escalier."
Il ne croyait pas si bien dire. Les deux montèrent les escaliers, et tombèrent nez à nez avec quatre lourdauds, qui avait un air plutôt hargneux.
"Alors, l’étranger ! On vient de loin ? On cherche à consommer de NOS filles ?"
"Laissez-moi passer, je paye et je ne veux ni d’ennuis, ni vous faire de mal !"
"Ahahah ! T’es un marrant toi ! Choppez-le !"
Deux l’attrapèrent pas les bras, tandis que les deux autres s’apprêtaient à le frapper. Le voyageur fit passer les deux qui le tenaient par-dessus ses épaules, et les balança sur les deux autres. Puis, il les envoya dans les escaliers un par un et alla calmement dans la chambre avec la fille. Une fois que la bouteille fut montée, il s’enferma et enleva son manteau. La fille eut une hésitation.
"Nous avons déjà eu affaire ?"
"Ah non …"
"Il me semble vous avoir déjà vu."