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[Fini] L'Appel du passé {Laïaga}

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Liv de Sula


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Liv de Sula
L'Oeil
Message Sujet: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Mar 29 Jan 2013 - 2:09


À la lueur des étoiles, dans les ténèbres de la nuit, quatre silhouettes avançaient d’une foulée rapide et régulière. Quatre ombres discrètes aux mouvements fluides et à la respiration silencieuse. Leurs capes noires se dessinaient dans la pénombre nocturne, voletante et dansante comme des flammes attisées par un vent puissant.

Aussi rapides que des chevaux, les voyageurs s’enfonçaient imperturbablement vers le Nord-Est. Le plus petit de tous ouvrait la marche, vers la Forêt Gardienne, le Royaume des elfes. Vers Laïaga Sin’Saïan.

Un sourire se dessina sur les lèvres de Swan sans pour autant perturber le rythme de sa respiration. Elle était à la fois inquiète et intéressée. Quel personnage fascinant, quel homme puissant ! Et avec lui, elle pourrait tous les avoir oui, cela ne faisait aucun doute. Il fallait qu’elle réussisse à le ranger de son côté, et il lui faudrait des arguments de poids, ne serait-ce pour qu’il l’écoute, et après pour qu’il la suive.
Ce démon avait déjà massacré la quasi-totalité des Résurrectionnistes. Il les avait traqué un a un pour les massacrer, les avait chassé d’Alagaësia. Mais il ne les avait pas tous tués, bien heureusement, pas plus qu’il n’avait découvert tout ce qui se cachait derrière eux.

Le sourire de l’elfe s’éternisa. Il devait penser avoir anéanti son ennemi, alors qu’il n’avait fait que s’acharner sur la surface émergée de l’iceberg. Il avait détruit quelques mottes de terre du talon de sa botte, sans prendre la peine d’étendre son génocide aux fourmilières œuvrant juste en dessous.

« Jusqu’au bout tu croiras à ta victoire, Sin’Saïan, plus dure sera ta chute. »

La nuit était magnifique.

Quelques heures plus tard, le groupe arrivait à la lisière de la forêt, le Du Weldenvarden se dressant face à eux avec majesté. Ils s’arrêtèrent et Swan liant sa parole à la magie, se libéra de l’enchantement qui lui prêtait une apparence humaine – elle avait usé de ce déguisement pour passer inaperçu durant leur voyage. Elle se tourna vers les autres et les regarda tour à tour avant de se faufiler entre les arbres avec agilité. Ses compagnons avaient compris et se mirent à l’écart, disparaissant dans le paysage en attendant son retour.


***

Swan avançait rapidement, mais s’arrêta soudainement. Elle resta immobile quelques secondes avant de se redresser avant de lancer en Ancien Langage :

~ Approchez frères et sœurs, je ne suis pas une menace ~

La clairière sembla s’animer. Des arbustes et des pierres se mouvaient étrangement jusqu’à révéler leur véritable apparence dissimulée par un camouflage perfectionné. Les forestiers s’approchèrent doucement laissant l’intruse observer leurs capes d’écorces et leurs manteaux de feuilles. Elle prit l’initiative et, portant une main à son front, récita la première partie des formules de politesse coutumières. Un des elfes lui répondit, et elle acheva l’échange avant de se présenter.

~ J’apporte un message à Ellesméra, ajouta-t-elle toujours en Ancien Langage, je dois faire vite.
- Qui sont ceux qui t’accompagnaient ? Demanda celui qui semblait diriger le groupe.
- Mon escorte.
- Nous les voyons avec les yeux, mais pas avec le cœur ~ Lâcha-t-il avec un dégoût à peine déguisé.

Une des gardes plissa le nez pour appuyer son supérieur. Swan avait compris qu’il faisait allusion aux esprits de ses acolytes qui étaient complètement invisible, comme inexistant pour une autre conscience que la leur. C’était un trait caractéristique des golems, mais les elfes ne connaissaient pas ces créations.

~ C’est nécessaire, dit simplement l’Astride, pour notre sécurité. Ce message doit absolument être livré, c’est une question de vie ou de mort. ~

Swan songea un instant qu’il était si facile de manipuler la vérité et par conséquent de jouer avec l’Ancien Langage qui n’était pas supposé pouvoir mentir.
L’elfe hocha la tête. Il murmura quelques mots à un autre garde qui partit aussitôt.

~ Nous allons t’accompagner pour la moitié du chemin, cela te fera gagner du temps. Astem est parti prévenir la garde pour que nous soyons remplacés. Je suis Laenor.
- Merci beaucoup Laenor-elda. Je suis prête à partir.
- Rappelle-toi, la moitié du chemin, et tu devras finir seule. ~

Swan hocha simplement la tête et suivit le forestier lorsqu’il s’élança.


***
~ Letta. ~

Le cheval s’arrêta aussitôt. Les elfes lui avaient confié une de leur monture lorsqu’ils l’avaient laissée continuer seule, un peu après avoir dépassé Osìlon. Elle avait chevauché sans perdre une seconde et était arrivée à destination. Les premières lueurs de l’aube filtraient à travers le couvert des arbres millénaires, couvrant le sol de paillettes lumineuses. Swan prit le temps de remercier celui qui l’avait portée, et lui demanda de l’attendre. Elle s’éloigna ensuite, jusqu’à trouver une clairière assez large. Fouillant les alentours du regard elle repartit en courant s’approchant davantage encore de la ville sylvaine.
Elle s’arrêta, ferma les yeux et projeta son esprit aux alentours, vérifiant qu’elle était seule. Rassurée, elle laissa sa conscience glisser peu à peu vers la capitale proche. Elle savait exactement quoi chercher, on le lui avait montré. Et nulle barrière ne l’empêcherait maintenant qu’elle était à l’intérieur même de la forêt sacrée.

Elle trouva l’empreinte spirituelle recherchée, mince, repliée sur elle-même comme un escrimeur se mettant de profil pour offrir à son adversaire le moins de surface possible. Elle n’avait aucun coup à porter. Doucement son esprit se mit à chuchoter quelques mots au sien. Elle l’invitait doucement, sans le brusquer mais sans se dévoiler non-plus. Il fallait qu’elle l’intrigue, assez pour qu’il se déplace, mais qu’il vienne seul.
Peu à peu le murmure devenait mélodie, un chant sans parole mais que la beauté de l’air suffisait à rendre enivrant. Et enfin, elle acheva son numéros par les premiers vers d’un poème que l’esprit visé connaissait probablement par cœur.

L'heure de la faux a sonné
On n'arrête pas la grande horloge
Le vent divin l'a emporté
Pourtant cela t'interroge
N'as-tu rien à regretter ?

Elle fit volteface, et repartit en courant vers la clairière qu’elle avait trouvée plus tôt, certaine qu’il saurait la retrouver. Comment pourrait-il en être autrement après qu’elle lui ait dit ces mots ?

Tu t’en souviens hein, Laïaga, du jour de ta mort !



Dernière édition par Liv de Sula le Dim 21 Avr 2013 - 15:58, édité 1 fois
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Dim 3 Fév 2013 - 11:02


Il faisait encore sombre dans la chambre. Je fixais le plafond, perdu dans mes pensées, seul. Ellenwen était partie depuis un moment maintenant, comme tous les elfes, au même titre que les dragonniers (ou l’inverse en fait), elle n’avait guère besoin de dormir, et diriger le royaume des elfes était une activité plutôt chronophage.
Je poussai un soupir en repensant à ma compagne et à nos étreintes. La nuit était, au final, plus l’occasion de passer du temps ensemble que de vraiment se reposer, vu que nous n’en éprouvions tous les deux presque pas le désir.
Maintenant une fois de plus je me retrouvais livré à mon inactivité oisive. Je l’occupais généralement à me cultiver, j’étudiais le Chant des elfes, ou leur histoire, ou... Enfin, les elfes étaient plutôt portés sur la conservation du savoir, alors je ne manquais pas de matière pour occuper mon temps. Est-ce que vous saviez que c’étaient les nains qui avaient inventé le papier ? Il y a environ 170 ans, à en croire les archives d’Ellesméra, un type du nom de Samir Kalekh, de Farthen Dûr, mais les nains sont si jaloux de leurs inventions révolutionnaires que presque personne ne s’en sert en dehors des cités sous la montagne. On trouve de tout dans les bibliothèques des elfes.
Ainsi, j’étais entrain de me demander comment j’allais occuper ma journée quand je me remarquai le chant. Il devait être présent à mon esprit depuis un moment déjà, se faisant doucement plus marqué, jusqu’à ce que je l’entende.

*Yarrock ? appelai-je mon dragon.
-Humm ? me fit celui-ci. Qu’y a-t-il ?
-Tu n’entends pas un genre de chant, dans ta tête ?*

En disant cela, je me rendis compte que si la réponse était « non », j’allais gaiement passer pour un fou.

*Non.
-Ah... Étrange.
-C’est quel genre de chant ? me demanda-t-il avec le plus grand sérieux.
-Dur à dire, un chant très beau, mais je ne comprends pas ce qu’il dit. C’est comme si une voix très jolie et très tenue le fredonnait dans ma tête. Je pense que...*

Je m’arrêtai au milieu de ma phrase quand enfin des mots intelligibles vinrent remplacer la mélodie. Il me fallut quelques secondes pour me souvenir où je les avais entendus, et pourquoi ils me glaçaient ainsi.

*Laïaga ?*

Les mots résonnaient dans ma tête. L’heure de la faux a sonné... On n’arrête pas la grande horloge... Je revis les lèvres enfantines remuer, silencieusement, former les mots sans qu’aucun son ne sorte. Aucun doute, c’était le poème qu’Athéna, la petite fille, le vampire qui se repaissait des sentiments des gens et que j’avais tué lors de la dernière bataille de Teirm, avait essayé de prononcer juste avant de s’éteindre.

*Petit homme, tout va bien ?*

Yarrock était franchement inquiet maintenant. Je poussai un long soupir et me calmai. Je n’avais jamais été sûr qu’Athéna soit morte... ou juste partie... et cette mélodie que j’avais entendue juste avant le poème, si douce et si agréable, est-ce qu’il se pourrait que... En tout cas, elle n’avait absolument pas l’air menaçante. Inutile de s’alarmer déjà. Mon trouble disparut.

*Ça va ça va, rassurai-je mon dragon. Ce chant, c’est peut-être la voix de quelqu’un que je croyais avoir tué, il y a longtemps. Je ne sais pas. Il faut que j’en aie le cœur net !
-Je t’accompagne alors !
-Je pars à pieds, rejoins-moi, d’accord ?*

Yarrock acquiesça. Il passait beaucoup de temps loin d’Ellesméra, ne serait-ce que pour trouver de la viande à manger : ce n’était pas monnaie courante dans la capitale elfe, il fallait aller la chasser. Je me levai dans la pénombre du jour naissant, et enfilai rapidement des habits. J’hésitai un instant, puis laissa mon arme dans la chambre. Si c’était bien Athéna que j’allais retrouver, je ne voulais pas apporter d’arme avec moi. Nous étions tous les deux morts ce jour-là. J’imagine qu’une fois suffit amplement.
Et je quittai ainsi la cité des elfes. Plusieurs personnes me saluèrent sur la route. Je leur répondais en souriant. Quelques mois plus tôt personne ne m’adressait la parole et je sentais les regards glaciaux me suivre dés que je m’aventurais hors de mes quartiers. Puis les maisons chantées dans les arbres se firent plus clairsemées, et finalement il n’y eut plus que la forêt gardienne. Il m’arrivait souvent de marcher, et de ne me rendre compte qu’un bon moment plus tard que j’avais quitté la capitale, tant la transition était imperceptible. Cette fois cependant tous les sens aux aguets, pas grand chose de ce qu’il se passait ne m’échappait.
Le chant étrange, je ne l’entendais plus vraiment, plus clairement, mais je sentais toujours sa présence, et je sentais où je devais me rendre. Pendant un peu moins d’une heure le son me guida, jusqu’à une petit clairière.
Je passai la lisière des arbres. Il y avait bien une jeune femme, qui m’attendait sagement au centre, baignée dans la lumière du jour naissant, mais pas celle que j’espérais.
En fait, je ne la connaissais pas, cette elfe aux cheveux châtains et aux yeux gris. Je haussai un sourcil. Même si les elfes n’étaient pas très nombreux à Ellesméra, au regard de certaines des plus grandes villes des hommes, je ne pouvais pas vraiment me targuer de connaître chaque visage. Néanmoins, j’étais à peu près sûr que celle-ci venait d’ailleurs. Pourquoi prendre la peine de m’attirer si loin de la capitale, autrement ? Elle aurait simplement pu venir m’y trouver.
Et que pouvait bien me vouloir une elfe inconnue qui m’avait attiré dans une clairière isolée ? Je doutais qu’elle veuille me faire du mal, elle n’avait pas l’air dangereuse, et même si les apparences peuvent être trompeuses, elle savait forcément qui j’étais.
Donc, qu’est-ce que je faisais là ?

-Le bonjour jeune dame, la saluai-je après le court instant de silence que prirent mes réflexions. Je suis Laïaga Sin’Saïan, mais ça, vous devez déjà le savoir. Et j’ai un bon paquet de questions à vous poser...

Comment êtes-vous au courant pour le poème d’Athéna ? Et pour Athéna d’une manière générale ? Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ? Pourquoi toute cette mise en scène ? Que savez-vous d’autre, sur Athéna ? Je me demandai un instant si ce n’était pas Dandelo qui l’envoyait à moi ; est-ce qu’il avait retrouvé Liv de Sula ? Il était la seule personne qui me vienne à l’esprit susceptible d’être au courant pour cette funeste nuit... Encore qu’il soit légèrement amnésique... Mais cela n’expliquait pas pourquoi la fille m’avait attiré hors de la ville.

-Avez-vous un nom, pour commencer ? lui demandai-je finalement.
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Liv de Sula


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Liv de Sula
L'Oeil
Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Lun 4 Fév 2013 - 1:26




Swan sondait mentalement la forêt, suivant avec précision l’avancée de Laïaga. Elle le sentait contourner un tronc, sauter par-dessus une souche, se frayer un chemin entre les fougères. Le chant continuait de résonner, rebondissant sur l’écorce pour accompagner le Dragonnier dans son avancée. Il se déplaçait rapidement, mais aucune agressivité n’émanait de sa conscience, au contraire il semblait parfaitement calme. Méfiante, l’elfe resta sur ses gardes, ses défenses mentales étaient fermement dressées et ne s’effondreraient pas facilement. Celui-là n’était pas un homme comme les autres. Tout le monde ne brisait pas le destin comme il l’avait fait, et bien sûr, tout le monde ne pouvait pas battre un golem, surtout lorsqu’il se nommait Dandelo.

La jeune femme avait elle-même assisté aux démonstrations de force du conjurelame. Elle le revoyait sautant d’un mort-vivant à l’autre sur le pont de la Corne de Narval avec une telle fluidité dans ses mouvements qu’ils paraissaient suivre une savante chorégraphie. Elle le revoyait aussi, conjurant une myriade d’armes diaphanes qui déchiquetaient la forêt les séparant d’Eoam.
Laïaga avait perdu contre cet être, mais il était revenu et l’avait fait plier. Il était assurément le seul à avoir jamais réussi pareil exploit. C’est précisément pour ça qu’il intéressait toujours autant les Résurrectionnistes, et les Genèsiens désormais.

L’Astride ouvrit les yeux. Sans un bruit, Sin’Saïan se glissa entre deux broussailles et se planta devant elle. Swan était souriante. Cela pouvait paraître futile quand on pensait aux requêtes qu’elle devait présenter, mais le sourire en général, possède une force sous-estimée dans les relations. Or elle devait parvenir à capter Laïaga, avoir son attention et la conserver. Elle avait plutôt bien commencé. Il lui faudrait aussi lui dire des choses déplaisantes, mais un sourire pouvait parfois désamorcer l’animosité des mots, faire passer un message plus facilement. Dire bonjour est une banalité, le dire avec le sourire est une aimable attention. Et c’est ce qui fait toute la différence.

Il était temps de se jeter à l’eau.

« Je m’appelle Swan Aerìnnor. La vie m’a donné d’autres noms que vous ne connaissez pas plus. N’essayez pas de vous souvenir, car nous ne nous sommes jamais rencontré et vous ignoriez jusqu’à mon existence avant cette nuit. »

Son sourire se nuança d’une gêne imitée à la perfection. Sembler mal à l’aise lui permettrait de paraître vulnérable. Il ne fallait pas qu’il se sente menacé ou il se fermerait complètement à son discours. Cependant, elle ne devait pas non-plus paraître insignifiante et devait montrer qu’il avait intérêt à lui prêter attention.

« Ce que je suis n’est rien. C’est ce que je vais vous dire qui est important. »

Elle déglutit, avant de reprendre d’une voix douce :

« Je sais qui vous êtes Laïaga Sin’Saïan, et bien plus encore. Je sais ce qui vous est arrivé à Teirm, et ce qui a suivi. Je sais ce que vous avez fait avant de revenir en Alagaësia où tout le monde vous croyait mort. Je connais Arngrîm, je connais Liv de Sula, je connais Sulamande. Je connais votre histoire et vos secrets.»

Elle s’interrompit de nouveau. Parler de Liv comportait des risques. Après tout elle ne savait rien au sujet de leur rencontre. Elle l’avait découvert dans l’esprit de la chimère, près d’Eoam. Laïaga était dans son esprit, il devait forcément y avoir une raison. Peut-être même était-il lié à la situation actuelle de Liv, son étrange métamorphose. Swan jouait là une carte dont elle ignorait la valeur, mais voyant qu’il l’écoutait toujours, elle continua sur le même ton :

« Vous avez reconnu ces vers, sinon vous ne seriez probablement pas venu. Vous vous êtes souvenu de cette petite fille. Pensiez-vous l’avoir tuée ? Réfléchissez : lorsque Dandelo vous a tué, êtes-vous réellement mort ? Aaaah, question idiote ! – elle s’autorisa un léger rire – Si c’était le cas vous ne seriez pas là m’écouter. Laissez-moi reformuler ; vous rappelez-vous de votre résurrection ? »

Les mots s’envolaient les uns après les autres, ils flottaient dans la clairière comme un filet de fumée. Swan les laissa faire leur effet avant de continuer à voix posée.

« Vous comprenez n’est-ce pas ? Peut-être pas complètement, mais vous êtes sur la piste, les pièces du puzzle se rassemblent. Vous en possédez beaucoup, elles sont dans votre mémoire, mais pas toutes, oh non, il vous en manque. C’est à peine si vous avez gratté la mousse recouvrant le rocher que vous cherchiez. Vous pensiez avoir toutes les réponses, Laïaga, vous pensiez les avoir vaincus, n’est-ce pas ? »

Elle détourna le regard, baissant légèrement la tête, et fit quelques pas dans la clairière.

« Bien sûr, je suis la preuve du contraire. La preuve que cette vérité qu’on vous a laissé croire n’est qu’un mensonge. Mais je suis aussi la clé. Je peux vous guider, avec les autres, pour que vous puissiez tout comprendre, et avoir le fin mot de l’histoire. »

Elle s’arrêta, et se retourna vers lui, attendant sa réaction. Elle était certaine qu’il ne marcherait pas facilement, peu importe le soin qu’elle avait mis à la préparation de son discours, il lui faudrait probablement redoubler d’effort et d’astuce pour le convaincre. Et encore, serait-elle jamais sûre de sa sincérité ? Peu importait, l’essentiel était qu’il la suive. De l’autre côté, tout serait différent. Il était peut-être assez puissant pour avoir tenu tête à Dandelo, mais ce qui l’attendait l’était encore plus. Assez pour le mettre à genoux.



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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Dim 10 Fév 2013 - 13:07


Je m’appelle Swan Aerìnnor, c’est ainsi que commença le discours de la jeune femme, cette jolie elfe si intrigante et que je ne connaissais pas, comme elle me l’affirma catégoriquement. Je haussai un sourcil à ces mots, je trouvais étonnante son insistance à ce sujet... disons... plus appuyée que nécessaire. Je gravai profondément dans mon esprit le visage de la jeune femme en prévoyant d’en faire un fairth quand je serais de retour à Ellesméra. Outre la beauté immanente de la demoiselle que je pourrais exposer dans notre chambre pour rendre jalouse Ellen’, ce qui ne serait certes pas d’une grande maturité pour un homme presque millénaire, ça me permettrait aussi de me renseigner sur son compte, et apprendre ce qu’elle ne m’aurait pas dit.

Parce qu’allez savoir, c’est peut-être une habitude née de l’expérience, ou peut-être juste de la paranoïa, mais j’avais tendance à croire que les gens cachaient facilement des détails importants.
Je l’écoutai tout de même avec une grande attention parler de gens dont je pensais être le seul à me souvenir et d’événements que je pensais être le seul à avoir vécu (si l’on excepte les morts). Je l’écoutai très attentivement en sentant ma curiosité initiale se muer en un véritable intérêt teinté de méfiance. Elle n’avait pas l’air très dangereuse, cette fille... mais elle parlait de choses qu’elle n’aurait jamais dû savoir. Et cela suffisait à m’inquiéter. J’essayais de voir où elle voulait en venir, de quelle puzzle parlait-elle ? Quel rapport entre les Résurectionnistes, d’une part, et Athéna la fille que j’avais tuée ce jour-là d’autre part ? Est-ce qu’elle sous-entendait que les membres de la guilde l’avaient sauvée, comme moi, parce que ses dispositions uniques présentaient un intérêt particulier ? Pourtant son ami, le vieil homme qui jouait de l’orgue dans la cathédrale de Teirm ce soir funeste, était mort et bien mort, de ça j’étais sûr. Les Résurectionnistes n’avaient jamais ressuscité personne, bien qu’ils m’aient fait croire le contraire pendant longtemps... Mais cette Swan le savait-elle ? Est-ce qu’ils la manipulaient comme ils m’avaient manipulé ? Ou bien ils manipulaient Athéna ? Car sans son vieil ami, j’étais certain que la jeune fille, aussi grand que soit son pouvoir, aurait bien du mal à s’en servir. Mais si elle le croyait en vie, est-ce que cela suffisait ? L’imagination pouvait faire bien des choses.

Est-ce que c’est ce qu’elle entendait par rassembler les pièces du puzzle, gratter la mousse ? J’aurais dû comprendre par moi-même pour Athéna ? Mais quel intérêt cela avait-il pour moi ? Cette fille serait venue jusqu’ici, m’aurait attiré hors de la ville, simplement pour alléger ma conscience d’un meurtre ? Moi qui avais tué ou fait tuer des milliers et des milliers de gens déjà ? Improbable n’est-ce pas ? Alors qu’est-ce que je devais comprendre ? Les Résurectionnistes étaient quasiment anéantis, je les avais traqués et tués, à travers le monde, à travers l’Alagaësia, jusqu’à ce jour dans la tour de la Guilde où j’avais enfermé Ellenwen et assassiné le dernier d’entre eux. Le dernier qui compte en tout cas.
Pourtant cette fille devait travailler pour eux, d’une manière ou d’une autre. C’est ce qui semblait le plus probable, pour expliquer comment elle en savait autant. Et puis, elle ne s’en cachait pas, « vous pensiez les avoir vaincus ? Je suis la preuve du contraire ». Soit. Mais si elle me l’avouait, est-ce que c’était bien la vérité, en fin de compte ? Non, je crois que je m’enfonçais trop dans les soupçons ! Aussi étrange que soit cette rencontre, j’allais devoir faire un minimum confiance à cette elfe si je voulais que nous allions quelque part. Surtout quand ce qu’elle disait semblait censé.
Les idées tournaient et fusaient dans mon esprit, essayant de bâtir un modèle de la réalité qui colle à ce qu’elle disait. Les Résurectionnistes n’étaient pas disparus ? Ils m’avaient échappé ? Pourtant non, je ne leur avais pas laissé une chance, je n’avais pas peut-être pas tué le moindre membre de l’organisation, mais je l’avais à tout le moins démantelée. Pourtant comme elle le disait si bien, cette fille était la preuve du contraire. Et malgré tout, je savais que j’avais raison.
Alors elle travaillait pour quelqu’un d’autre. Une autre organisation, une autre guilde, un truc du même acabit que nos Résurectionnistes ?

Non, elle n’aurait pas su tout ce qu’elle savait ; seuls les Résurectionnistes et moi étaient au courant des événements survenus plus ou moins discrètement à Teirm. Une autre branche de cette guilde alors, c’était la seule explication qui satisfasse toutes les hypothèses qu’elle me forçait à prendre en compte. Les Résurectionnistes ne seraient qu’une partie d’un tout plus grand, au même titre que la Guilde des Ténèbres n’était qu’une extension du Concile des Ombres.
L’idée semblait stupide, j’aurais pu passer à côté de ça, dans ma croisade, dans ma course effrénée, j’aurais pu rater quelque chose d’aussi gros ? Mais je n’avais pas réellement cherché.

-Ainsi les Résurectionnistes n’ont pas totalement disparu... répondis-je après un assez long silence, le temps qu’avait pris ma réflexion. Car c’est bien ce que tu es, n’est-ce pas, une de leurs envoyées ?

Ce n’était pas exactement ce que j’avais déduit. Mais je préférais voir ce qu’était prête à me dire Swan. Si elle essayait de m’induire en erreur, je pourrais toujours la laisser y croire, ça me donnerait peut-être un effet de surprise le moment venu. Car nul doute que sa guilde, quelle qu’elle soit, souhaite obtenir quelque chose de moi. Et qu’elle n’hésiterait pas à le prendre par la force le cas échéant. J’avais bien vu ce dont les Résurectionnistes étaient capables.
Et si elle me racontait la vérité, et bien... Tant mieux, toute information restait bonne à prendre. Oh, elle avait plutôt l’air partie pour me raconter toute la vérité, rien que la vérité. Ou presque. Mais il coûtait rien de prendre des précautions ?

-Il y a cependant un truc que je ne comprends pas, quel est le rapport avec Athéna ? continuai-je. Elle aussi vous l’avez ressuscitée ?

C’était une bien étrange journée que j’étais entrain de vivre. J’essayais de cerner les motivations de cette étonnante jeune femme, mais c’était impossible et je me retrouvais à devoir la croire sur parole. J’essayais de démêler le vrai du faux mais elle semblait entièrement sincère. Et je ne comprenais pas pourquoi.
Que veux-tu, Swan Aerìnnor ?

*Tout va bien Laïaga ? Je te sens perturbé.*

Je résumai mentalement ce que m’avait raconté l’elfe. Je sentis Yarrock aussi circonspect que moi.

*Tu seras bientôt là ?
-Une dizaine de minutes, laisse-moi un peu de temps... et fais gaffe à toi.
-T’inquiète, je sais pas ce qu’elle veut, mais elle a pas l’air de vouloir le prendre par la force. Enfin pas pour l’instant. *

Yarrock grogna et n’ajouta rien. Je fixai Swan à nouveau. Elle avait dû remarquer mon dialogue mental, même si elle ne pouvait le percevoir.

-Il y a encore une chose important que je voudrais que vous me disiez. J’aimerais savoir pourquoi vous me racontez tout ça, Swan, demandai-je finalement de but en blanc.
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Liv de Sula


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Liv de Sula
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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Dim 17 Fév 2013 - 22:34


Swan acquiesça doucement, puis s’arrêta brusquement :

« Non, dit-elle en croisant les bras, avant de compléter sa réponse en pesant ses mots, les… Résurrectionnistes… ne me donnent pas d’ordre. »

En faisait-elle trop ? Difficile de cerner les pensées de son interlocuteur. Il s’exprimait avec un calme surprenant compte tenu de l’objet de leur échange. Il aurait aussi bien pu demander des nouvelles de sa famille. Cette sérénité était à double tranchant. Elle proscrivait le recours à la force mais abritait quelque chose d’effrayant.

« Quel est le rapport avec Athena, demanda-t-il, elle aussi vous l’avez ressuscitée ?
- L’avez-vous tuée ? Répliqua Swan. »

Son sourire s’élargit, dévoilant une rangée de dents blanches parfaitement alignées.

« Qu’est-ce que la Mort, Laïaga Sin’Saïan ? Est-il nécessaire qu’une personne soit décédée ? Pouviez-vous réellement vous dire vivant avant qu’Ellenwen et vous… Ma Reine ne vous a-t-elle pas ressuscité à sa manière ? »

Le silence écrasa la clairière comme une avalanche dévale le flan d’une montagne. Consciente d’avoir peut-être été trop loin, Swan se laissa à un léger rire, et observa l’ancien Empereur avec des yeux désolés.

« Pardonnez-moi, je parle par énigmes. La vérité c’est que je ne peux pas vous répondre. Comme je vous l’ai expliqué plus tôt, ce que je suis ne compte pas, c’est ce que je vous dis qui importe. Mes paroles vous montrent que vous vous êtes trompé, que les réponses que vous pensiez avoir trouvées étaient fausses ou incomplètes. Mes paroles vous montrent le chemin, elles vous guident vers cette Vérité que vous cherchez. Je ne peux pas vous la révéler, mais je peux vous amener à ceux qui le feront. »

Elle baissa les yeux, observant la mousse qui s’épanouissait au sol. Le silence s’installa à nouveau, plus discrètement. L’elfe jugeait que c’était à son interlocuteur de reprendre la parole et décida de le laisser réfléchir patiemment. Elle se redressa pour l’observer et constata que son regard était toujours braqué sur elle.
Elle le soutint mas constat qu’il ne la regardait pas réellement. Elle tenta de sonder discrètement les abords de sa conscience et réalisa que l’esprit du magicien semblait tourné ailleurs, bien qu’elle ne puisse saisir où, ni pourquoi. Inquiète, elle étendit rapidement sa zone de contrôle, étirant ses sens pour ne rien laisser passer dans un large périmètre. L’homme reprit la parole au moment précis où une autre conscience plus dense encore que la sienne approchait du voile que l’elfe avait déployé.

« J’aimerais savoir pourquoi vous me racontez tout ça, Swan. »

Swan le regarda d’abord avec une certaine surprise. Puis elle comprit : il essayait de gagner du temps, il n’était pas vraiment venu seul, elle n’était plus en sécurité. Les golems étaient restés hors de la forêt. Les golems…
Elle plongea la main dans son col et en tira un pendentif au bout du quel pendant une pierre plate d’une couleur similaire à l’ambre. Elle récita quelques mots d’une langue lointaine en fermant les yeux et relâcha l’artefact avant de s’adresser à son interlocuteur, les sourcils froncés.

« N’allez pas croire que vous m’aurez ainsi ! »


Elle s’interrompit, la fureur remplaçant sur son visage la frayeur qu’elle ressentait réellement. Elle poursuivit en Ancien Langage :

~ J’étais venue vous aider, Laïaga Sin’Saïan. ~

Elle fit volte-face et, sans écouter ce que l’intéressé aurait pu vouloir répondre, s’enfonça dans la forêt en courant. Elle avala rapidement la distance qui la séparait de sa monture et grimpa dessus avec agilité. Elle lui demanda de s’éloigner rapidement, et le cheval partit aussitôt, galopant entre les arbres à une vitesse telle que la forêt semblait floue.
*J’espère qu’ils seront assez rapide* Songea-t-elle.

Elle continua de chevaucher pendant vingt bonnes minutes avant de s’arrêter. Il était là, elle l’avait senti.

Sa monture se tourna, et Laïaga entra dans son champ de vision. Il n’avait pas changé depuis tout à l’heure. Il se tenait immobile à la même distance et pour un peu, Swan aurait parié qu’il se tenait toujours dans la même position. Il était fort, c’était indéniable. Mais elle le savait et s’était interdit de le sous-estimer.
Un frisson parcouru son corps quand la deuxième conscience fut proche. Un grondement puissant se fit entendre, bientôt suivi par le bruit de l’air brassé par des ailes géantes.

La terre trembla lorsque le reptile émeraude se posa brutalement entre les arbres. Il dépassa Laïaga quand trois silhouettes apparurent subitement, leurs larges capes noires voletant au vent de leur pouvoir. Des dizaines de lames diaphanes s’épanouirent entre les deux groupes, menaçant le Dragon et son Dragonnier.

« Stop ! »Intervint Swan.

Elle fit pivoter complètement sa monture de manière à être face à ses interlocuteurs.

« Je ne souhaite pas répandre la destruction, surtout en ces lieux Laïaga. Ces golems ne sont peut-être pas aussi fort que Dandelo, mais ils n’en restent pas moins puissants. »

Elle laissa ses paroles faire effet et fit un signe à ses gardes : les lames disparurent une à une.

« Nous avons beaucoup parlé de vous Laïaga, mais une question me brûle les lèvres depuis le début de notre conversation. »

Elle s’interrompit, se demandant si c’était le bon moment. Bah, après tout, elle s’était déjà trop avancée. Son visage arbora une curiosité sincère lorsqu’elle demanda :

« Qu’avez-vous fait à Liv exactement ? »

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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Dim 24 Fév 2013 - 23:42


-J’étais venue vous aider, Laïaga Sin’Saïan, fit l’elfe en ancien langage.

Et elle détala. Je restai interdit quelques secondes. Si j’avais réagi tout de suite, j’aurais peut-être pu bondir, l’attraper avant qu’elle ne s’enfuie... peut-être. Mais je fus trop surpris par sa réaction pour agir instantanément. Au contraire, je restai à me demander ce qui avait bien pu lui arriver. C’était ma question qui l’avait... oh et puis quelle importance bon sang, bouge toi Laïaga !
Je partis à toutes jambes dans ses traces. Tu n’espères tout de même pas m’échapper comme ça, Swan ? Pas après toutes ces demi-révélations ? Ce qui compte ce n’est pas ce que je suis ? Mes paroles vous guident vers la Vérité ? Le discours sibyllin de la jeune femme trottait dans ma tête tandis que je courais à travers les arbres, essayant en vain de la rattraper, elle allait trop vite pour moi, je pouvais sentir sa présence se dissiper, disparaître.
Hors de question !
Doucement le temps ralentit, faisant glisser ce voile si particulier sur le monde, aux couleurs plus vives et aux mouvements de plus en plus lents, jusqu’à ce qu’ils cessent totalement, il n’y avait plus que moi qui bougeait au sein de la forêt... du monde entier... l’espace de quelques secondes seulement, et le temps reprit son cours, la fille était bien plus proche maintenant, mais rapidement elle s’éloigna de nouveau. J’étais incapable d’arrêter le temps plus de quelques secondes sans m’épuiser, mais je pouvais recommencer quelques instants après, et je finirais bien par la rattraper.
Finalement, après plus d’une demi-heure de poursuite (enfin, de mon point de vue assez particulier), j’entrai dans une clairière juste derrière l’elfe à cheval et laissai le temps reprendre son cours. Elle se retourna, je la fixai, sans rien dire. Maintenant qu’elle avait abandonné l’idée de la fuite, et bien, soit elle allait essayer de me piéger dans cette clairière, mais Yarrock était presque là et serait une aide efficace dans ce cas, soit elle allait m’expliquer ce qu’il lui était passé par la tête.
D’ailleurs le grondement du vent qui l’accompagnait quand il se posait se fit entendre. Je sentis le souffle de ses battements d’ailes me pousser en avant et me campai sur mes jambes tandis que le dragon atterrissait. Je me sentais un peu plus serein maintenant qu’il était là, un peu plus en sécurité.

*Content de te voir mon ami. *

A cet instant, trois silhouettes indistinctes firent leur apparition dans la clairière. Je ne les avais absolument pas senties venir, et pour cause : ils semblaient n’avoir aucun esprit, aucune conscience que l’on puisse ressentir. Ils étaient comme invisibles à mes perceptions magiques.
Comme un certain golem de ma connaissance, intéressante coïncidence non ? Coïncidence qui s’avéra rapidement ne pas en être une (étonnant) quand des dizaines de lames immatérielles apparurent entre moi, Yarrock et le petit groupe. Les mêmes lames que celles que Dandelo faisait surgir du néant.
Plus aucun doute donc, Swan semblait s’orienter dans la direction du piège plutôt que de la discussion... J’assurai mes appuis en jaugeant les golems, mais il était impossible d’évaluer le niveau de l’une de ces créatures. Il fallait juste espérer qu’ils ne valent pas Dandelo.

-Stop ! fit la voix de l’elfe. Je ne souhaite pas répandre la destruction, surtout en ces lieux, Laïaga.

Sans blague... pensai-je à part moi. Ça serait une façon originale de se suicider. Quelle que soit la vitesse à laquelle ils me tuent, ils restaient sur les terres des elfes, et ils auraient bien du mal à s’enfuir de la forêt gardienne. Je ne répondis cependant rien, regardant les lames diaphanes des golems se dissiper, en signe de bonne volonté. Ça ne valait pas tripette, ceci dit : Dandelo, lui, les faisait apparaître aussi vite qu’il pensait, soit très rapidement.
La question de la jeune femme, cependant, me prit suffisamment au dépourvu pour me déconcentrer. Je clignai des yeux en la fixant.

-Qu’avez-vous fait à Liv exactement ?

Hé bien, très chère, il se trouve que j’ai tout d’abord plongé dans les souvenirs qu’elle gardait d’un viol, des années plus tôt, avant d’effectivement remonter le temps jusqu’à cette époque pour y changer le cours des choses, modifiant si bien sa vie que jamais les Résurectionnistes ne mettraient la main sur elle pour en faire une chimère meurtrière, que jamais elle ne se retrouverait habitée par un démon et que jamais enfin elle ne se lancerait dans une croisade sanglante pour anéantir tous ses pairs. En bref.
Enfin, ça, c’est ce que j’aurais répondu si j’avais fait confiance à l’elfe, ce qui, en l’état actuel des choses, n’était absolument pas le cas, alors je me posais plutôt cette question : comment savait-elle que quelque chose était arrivé à Liv ? Je n’avais pas modifié ses souvenirs : j’avais changé la réalité. Pour toute personne autre que moi, et dans une moindre mesure, Dandelo, il ne s’était rien passé de particulier. Liv de Sula n’était simplement jamais apparue dans leur vie. Alors, comment Swan pouvait-elle la connaître, et a fortiori savoir que j’étais intervenu dans son existence ?

-De quoi parlez-vous ? lui demandai-je alors. Que suis-je censé avoir fait à Liv ?

Bon, nier la connaître semblait inutile, la jeune femme était très bien renseignée, sur nombre de sujets, ce qui ne laissait de m’étonner. Mais j’avais besoin de savoir ce qu’elle savait de la jeune femme. Hors de question de lui révéler que j’étais capable de manipuler le temps, quoi qu’elle dise de ses relations avec les Résurectionnistes...
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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Jeu 28 Fév 2013 - 14:54


Laïaga sembla surpris, c’était au moins ça de pris. Swan savais déjà qu’il était impliqué. Elle avait eu la surprise de découvrir une conscience à Liv, alors qu’elle lui avait toujours été invisible. Elle avait pu s’y introduire avec une facilité déconcertante. Et elle y avait vu l’homme qui lui faisait face, celui-là même qui feignait l’incompréhension et l’ignorance. À quoi jouait-il ?

Elle lui jeta un regard noir, furieuse :

« Allez-vous cesser de me prendre pour une idiote ? »

Elle fit un pas un avant et projeta sa conscience vers Laïaga pour se heurter violemment à ses défenses mentales. Elle n’avait jamais eu l’intention de les traverser, mais cela permettait de lui faire croire que la colère la faisait déraper et que la perspective de l’affrontement ne l’effrayait pas outre mesure. La réalité était autre bien entendu, mais Swan était devenue relativement douée dans l’art de la manipulation et des faux-semblants.

Sans exposer son propre esprit, elle projeta ses souvenirs. Liv apparut d’abord ses yeux ambres acérés assortis éclaboussures de sang qui avait tachées son visage. On la vit ensuite, un masque coloré posé sur le dessus de sa tête, discuter avec l’elfe. On la vit enfin nue sous un drap crasseux, son visage fiévreux partiellement caché par des cheveux emmêlés par la sueur. Devant elle se tenait Swan. On pouvait sentir la surprise de cette dernière, et sa détermination lorsqu’elle plongea dans les pensées de la jeune femme. On reconnaissait le littoral de Teirm, le visage de l’Impératrice Léonnienne. On la voyait même danser avec Dandelo. Les images défilaient sans que le moindre écho de son réel passé n’apparaisse. Elles défilaient à une vitesse vertigineuse jusqu’à s’arrêter sur une scène précise. Laïaga reconnaîtrait cette pièce familière de la citadelle de Teirm et la jeune femme blonde qui s’y faisait violenter. Il se verrait apparaître de nulle part et intervenir, avant de disparaître avec la même apparente facilité.

« Je connais Liv depuis des années. Je l’ai rencontrée à Sulamande, et je l’ai menée en Alagaësia. Je sais ce qu’elle était, et comment elle l’est devenue. Sa voix se voulait écrasante, comme celle un magistrat démontrant la culpabilité d’un suspect par un défilé de preuves irréfutables. Elle s’éleva d’avantage, se muant en cri lorsqu’elle s’emporta : N’ESSAYE PAS DE ME MENTIR, LAÏAGA ! »

De petits éclairs de magie crépitèrent autour d’elle, faisant vibrer l’air. L’un des golems fit un pas et posa une main sur l’épaule de l’elfe.

« Les autres devraient continuer. » Dit simplement son garde.

Elle ferma les yeux, et ses traits se détendirent tendit qu’elle calmait cette colère simulée.

« Tu as raison, répondit-elle d’une voix douce, il ne faut pas perdre de temps. »

Elle saisit à nouveau le pendentif qu’elle avait utilisé plus tôt, et récita une nouvelle formule. Le golem sembla satisfait et rentra dans le rang. Elle fit retomber le bijou derrière le tissu de sa chemise avant de reporter son attention sur le Dragonnier qui l’écoutait toujours. Repassant sur le vouvoiement, elle s’adressa à lui d’une voix calme :

« Je me suis adressée à vous avec honnêteté. Quand je ne pouvais pas répondre, je l’ai dit clairement. J’attends de vous la même franchise. Je vais considérer que vous ne voulez pas répondre à cette question. Bien que je le désapprouve, je respecte ce choix, je n’insisterai donc pas. Si vous avez des choses à me dire ou à me demander, faites-le maintenant. Croyez bien que je suis désolée de vous presser ainsi mais mon temps est compté. »

S’éterniser dans le débat ne la servirait sûrement pas. L’interrompre de cette manière le pousserait peut-être à parler de manière moins détournée, plus crue, et d’obtenir des informations intéressantes.
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Laïaga

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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Jeu 21 Mar 2013 - 19:51


Les images que je vis défiler dans mon esprit, ces souvenirs qui n’étaient pas à moi et que Swan me déversait furieusement à la figure, me stupéfièrent littéralement. Dandelo cherchait sa chère et tendre depuis des années maintenant, et voilà que celle-ci était retournée à Sulamande, de l’autre côté de l’océan ?
Il y avait un certain nombre de choses que je ne comprenais pas dans les souvenirs que je voyais, comme la conversation de la jeune femme avec Myad, ou le fait que Dandelo l’ait rencontrée mais, soit il ne l’avait pas reconnue soit il avait préféré ne rien révéler à personne.
Mais une chose au moins était claire : Swan m’avait vu sauver Liv, peut-être vingt ans plus tôt, à un endroit où je n’aurais jamais dû être.

-N’ESSAYE PAS DE ME MENTIR, LAÏAGA ! cria l’elfe.

Je la fixai sans me démonter, golems ou pas golems, cette femme ne me faisait pas peur, encore moins ici au sein de la forêt gardienne. En fait je me demandais déjà ce que je pouvais imaginer comme bobard qui soit plus convaincant que ça. Qu’est-ce que je pouvais bien avoir été réellement entrain de faire à l’époque de ce souvenir de Liv ? D’ailleurs, quand se situait-il exactement ? Je n’en avais aucune idée. Je m’étais juste basé sur l’âge qu’elle semblait avoir...
Un des golems m’évita le problème épineux de devoir répondre, et sans doute envoyer paître l’elfe trop curieuse, au risque de ne plus pouvoir tirer la moindre information d’elle ensuite.

-Les autres devraient continuer, dit-il.

L’elfe acquiesça, et saisit une fois de plus un pendentif qu’elle gardait autour du coup. Est-ce que « les autres » signifiaient que tous ses golems n’étaient pas avec elle ? Cela commençait à représenter une force assez remarquable, si leur force était comparable à celle de Dandelo. Et à ce moment-là, cette pierre lui servait à les contrôler, ou à leur parler.
La jeune femme reprit à mon intention, toute une tirade sur la franchise et la droiture dont elle faisait preuve.
Et honnêtement venant d’une elfe qui venait me tirer de chez moi pour me parler par énigmes, me faire courir un marathon à travers la forêt et me montrer des souvenirs que ni elle ni personne ne devraient jamais avoir vus, je trouvais ça un rien gonflé.

-Vous prétendez avoir joué franc jeu avec moi, Swan Aerìnnor... très bien, lui répondis-je. Alors je vais être franc aussi, jeune femme, je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous me voulez, et à part que vous souhaitiez éveiller ma curiosité je n’ai pas compris grand chose de votre discours. Vous m’avez parlé des Résurectionnistes, de mon tour du monde pour les anéantir, de la bataille de Teirm, bref de bien des choses que je connais déjà vu qu’il s’agit de ma vie. Et aussi d’une certaine Vérité que je cherche, c’est bien ça ?

Je fis une courte pause le temps de reprendre mon souffle.

-Et bien figurez-vous, Swan, que je ne cherche aucune Vérité. La guerre est finie. Les Résurectionnistes sont morts. S’il reste quelques faiseurs de golems cachés quelque part, ce n’est pas en Alagaësia qu’ils sévissent, ici c’est la paix, et finalement, ça me va très bien comme ça.

Ce n’était pas tout à fait vrai... Il y aurait eu énormément de choses à rajouter à ce sujet. Déjà, je ne pensais pas totalement ce que je disais, et si des gens capables de créer des golems exerçaient encore leur art quelque part, c’était inquiétant en soi, paix ou pas.
Mais ce n’était pas tout à fait faux non plus. J’en étais même suffisamment convaincu moi-même pour ne pas avoir à forcer mes talents d’acteur.

-Je vais continuer d’être franc : je suis très curieux de savoir comment vous avez pu entendre parler d’Athéna, d’Arngrim, de toutes ces choses qui sont parties en fumée ce soir-là. Mais vous n’avez pas l’air décidée à m’en parler, vous n’avez même pas l’air décidée à me dire le but de votre venue. M’aider ? Me mener à la Vérité ? La belle affaire !

Nouvelle pause. Je n’avais jamais aimé qu’on me parle par énigme, et le discours de l’elfe était tout moins que sibyllin. Et mine de rien, elle commençait à me taper sur les nerfs.

-Pour répondre à votre question, oui, j’ai quelques petits trucs à vous demander, Swan. En fait, toute une tripotée de petits trucs, et puis après je vous expliquerait peut-être ce qu’il est arrivé à Liv de Sula... à la puissante chimère habitée d’un démon...

Si c’était le prix à payer pour satisfaire ma curiosité quant à cette femme mystérieuse, est-ce que ça valait le coup de lui révéler que je pouvais remonter le temps ? Peut-être, dans la mesure où elle se méprendrait certainement sur la façon dont je pouvais l’utiliser ; je lui laisserais simplement croire que j’étais capable de reproduire ce que j’avais fait avec Liv, et que c’était tout ce que je savais faire.

-Mais pour commencer, repris-je, dite-moi déjà ce que vous attendez que je fasse. Vous n’êtes pas ici simplement pour me faire la conversation n’est-ce pas, vous désirez quelque chose de moi ?
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Liv de Sula
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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Jeu 28 Mar 2013 - 20:39


Swan sourit, baissa la tête et éclata de rire. Le son cristallin s’échappa entre les arbres verts, avant de s’éteindre doucement. Personne n’avait bougé d’un pouce. L’elfe descendit de sa monture et s’essuya me visage d’un revers du bras avant de poser son regard féroce sur Laïaga.

« Je suis là pour te tenter, Laïaga Sin’Saïan.
- Astride Swan, commença un des golems en s’avançant, vous ne …
- Je souhaite que tu me suives, continua-t-elle en levant simplement un bras pour ordonner à son garde de se taire, comme le feront le golem et la chimère. C’est la mission que m’a confié Nielo, aux sommets des Grands-Vents. »

Elle s’arrêta, releva le menton sur un air de défi, et reprit de la même voix moqueuse.

« J’ai rencontré Athéna là-bas, elle vit dans cette incroyable forteresse, parmi les membres de la Genèse. Il faut que vous compreniez, ces gens auxquels vous avez eu affaire, les Résurrectionnistes, ils ne sont qu’une branche d’un arbre aux nombreuses et vastes ramifications, la Genèse. Maintenant la Genèse vous veut Laïaga, vous et les autres, et elle ne vous lâchera jam-…
- SILENCE ! Vous allez trop loin ! »

Le golem avait crié, plusieurs lames apparaissant autour de Swan. Cette dernière avait gardé ses yeux rivés dans ceux du Dragonnier, sans se départir de son sourire. Elle savait qu’en une phrase, un mot, un geste, elle pouvait transformer cette clairière en un véritable champ de bataille.
Elle tourna la tête vers l’intervenant et le jaugea rapidement. Ça ne faisait aucun doute, eux aussi avaient leurs consignes. Nielo se défiait-il autant d’elle ? Question idiote, après les derniers évènements et le coup d’éclat de Sinsirrin l’exercice du pouvoir aux Grands-Vents était devenu un jeu impitoyable et mortel. Il espérait sûrement pouvoir l’écarter assez longtemps pour affermir sa position et la ferait tuer à la première occasion avant de se réapproprier le fruit de son voyage. Cela laissait un coup à l’elfe, et si elle plaçait bien ses propres pions, elle pourrait peut-être retourner la situation à son avantage.

L’elfe fronça finalement les sourcils et asséna une gifle retentissante au golem.

« Reste à ta place.» Cracha-t-elle avec mépris.

L’individu la regarda avec des yeux ronds, la bouche tremblante de rage. Son pouvoir devait être tendu, prêt à exploser, et faisait vibrer ses lames immatérielles. Un de ses semblables lui posa la main sur l’épaule. Les lames disparurent, et il rentra dans le rang non sans avoir fusillé Swan du regard.

Cette dernière lui accorda une magistrale indifférence et se tourna vers Laïaga. Elle avait pris sa décision.

*Nielo souhaite votre mort, commença-t-elle s’exprimant par les voix spirituelle pour éviter que ses gardes ne captent son propos, et celle de Dandelo. La mienne aussi, accessoirement. Si je rentre bredouille, il me tuera et enverra quelqu’un d’autre, avec plus de golems et des ordres plus stricts. Vous pourrez peut-être en venir à bout, mais d’autres viendront encore plus nombreux et puissants. Et d’autres après. Si vous m’accompagnez, vous pourrez éviter tout ça.*

Swan avait formulé ses pensées en Ancien Langage pour en assurer la véracité à Laïaga. Bien sûr, comme tous les elfes elle était passée maîtresses dans l’art de jouer avec les mots, et s’il était vrai qu’il éviterait une guerre sans précédent à l’Alagaësia, rien ne disait ce qu’il adviendrait de Laïaga. L’Astride ne s’était pas encore décidée à son sujet. Il aurait pu faire un allié de choix, mais ne semblait pas disposer à suivre les ambitions de la Genèse.
Si elle pouvait se servir de lui pour supplanter ceux qui la bridait ce serait déjà bien, on aviserait ensuite. Car le plan qu’elle avait échafaudé se réalisait correctement, tous les obstacles seraient balayés et le monde pourrait enfin entamer sa renaissance.

« Je crois que nous avons assez discuté Laïaga, reprit-elle à voix haute, toutes les cartes que j’avais sont entre vos mains désormais. Si vous désirez rejoindre la partie, rendez-vous à Urû’baen et demandez Gharin.
(Elle se tourna vers le Dragon s’inclina brièvement)
Ce fut un honneur de vous rencontrer. Je suis Swan Aerìnnor, Astride des Grands-Vents. »

Elle tapota l’encolure de sa monture, et chuchota quelques mots d’Ancien Langage à son oreille. La monture poussa un léger hennissement avant de s’en aller au trot. Se tournant une dernière fois vers les Dragonnier et son compagnon, elle sourit et lança :

« À bientôt ! »

Puis elle se retourna vers les golems qui s’étaient rapprochés et posa la main sur l’épaule de l’un d’entre eux. L’heureux élu hocha la tête, et tout le petit groupe disparut… Pour reparaître quasi-instantanément à la lisière de la forêt.

Swan espérait avoir réussi à convaincre le Dragonnier. Elle rabattit le capuchon de sa cape, aussitôt imitée par ses acolytes, et tous repartirent en courant vers le sud.
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Message Sujet: Re: [Fini] L'Appel du passé {Laïaga} | Dim 21 Avr 2013 - 14:32


J’eus un mince sourire en voyant les arbres de plus en plus rares finalement s’écarter pour dévoiler la plaine du nord de l’Alagaësia. Et voilà que j’étais reparti, direction l’autre bout du monde, pour anéantir une guilde de fanatiques psychopathes parce que ça me semblait la meilleure chose à faire.
Je n’avais pas décidé de faire confiance à cette Swan pour autant. Elle-même semblait avoir besoin de moi pour ne pas se faire tuer à son retour parmi les siens. Quelque chose me disait que ses plans allaient au-delà de simplement survivre à ce petit voyage qu’elle avait entrepris en Alagaësia, et qu’ils incluaient, au moins dans un certain cas idéal, ma participation.
Alors, est-ce que j’avais envie de me laisser manipuler pour lui permettre de mener ses petites magouilles, tout cela sur la foi de ses dires selon lesquels il existerait quelque chose d’encore plus grand que les Résurectionnistes que j’avais déjà essayé d’anéantir par le passé, et guère mieux intentionné ?
Il semblerait bien que la réponse soit oui...
J’avais résolu de ne pas mettre Ellen’ au courant de mes plans pour les quelques jours, ou semaines, à venir. Elle dormait quand j’avais quitté la ville, pour la première fois d’un sommeil calme après les événements d’Osilon, je n’avais pas voulu la réveiller pour lui annoncer que je partais risquer ma vie à l’autre bout du monde.
J’avais raconté à ses conseillers que je partais pour la Crête retrouver Marek et les discussions sur un éventuel futur organisme qui s’occuperait de centraliser la justice en Alagaësia.
L’entreprise était tellement improbable que je doutais de la voir jamais aboutir, mais je ne pouvais m’empêcher de m’y intéresser tant l’idée me plaisait, et si j’avais tout d’abord été un simple observateur, je m’impliquais de plus en plus dans les interminables discussions qui avaient lieu à ce sujet, souvent avec Marek, parfois aussi avec d’autres dirigeants et diplomates...

*Pas de regrets, petit homme ? fit la voix de Yarrock dans ma tête.
-Si, lui répondis-je. Si complètement... Je quitte la tranquillité du Du Weldenvarden, j’abandonne la guilde à Marek alors qu’en ce moment le moindre petit truc peut la faire passer de projet ambitieux à échec cuisant, et j’ai menti à Ellenwen... Je dois dire que je nourris quelques regrets. *

Mais je ne m’arrêtai pas pour autant. Il aurait été dommage de faire machine arrière maintenant non ? Maintenant que la forêt était derrière moi...

*Tu as toujours envie de marcher ? me demanda Yarrock après un silence.
-Non, viens me prendre. *

Quelques secondes après le souffle puissant des ailes du dragon faisait voltiger les pans de mon manteau de voyage. Quand il se fut posé je rangeai mes provisions pour la route dans les sacoches de selle, et sanglai mon sabre en bois sombre juste au-dessus. Il m’avait semblé opportun d’emmener l’arme avec moi, vu où je me rendais...
A croire que quand la guerre ne vient pas à moi, c’est moi qui vais à elle, hein ? Ouais, qui l’eut cru...
En m’accrochant aux lanières de cuir, je grimpai sur le dos de mon dragon, et lui fis signe que j’étais prêt. Yarrock décolla dans une petite tempête de poussière et de terre balayée par le souffle de ses ailes, et ensemble nous nous envolâmes vers la capitale historique de l’empire.
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