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Non loin de la capitale ...

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Equina


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Non loin de la capitale ... Vide

Equina
Message Sujet: Non loin de la capitale ... | Lun 30 Juil 2012 - 21:01


L'air du matin était frais dans la forêt. Le soleil en train d'émerger de son long sommeil donnait aux feuilles et aux troncs des couleurs pastels, si douces qu'on se serait cru dans un tableau. Une légère brume flottait au-dessus des aiguilles des résineux tombées au sol. Le silence était complet, à un point qu'on aurait pu entendre les battements d'ailes d'un papillon ou la chenille qui grignote une feuille tendre et verte. Des gouttes ruisselaient le long des branches, puis tombaient dans une chute vertigineuse pour enfin atterrir sur le sol recouvert d'une épaisse couche de mousse humide.
Tout le petit monde de la forêt se réveillait paisiblement : les fourmis commençaient à traîner les aiguilles séchées ou autres débris en tout genre jusqu'à leur fourmilière, un lapin sortait de son terrier, faisant sa toilette matinale en frottant ses longues oreilles à l'aide de ses pattes. Même les oiseaux commencèrent à chanter gaiement. Cela promettait une magnifique journée.

L'elfe se promenait tranquillement au milieu des sapins, des pins et des hêtres qui étaient si hauts qu'on avait du mal à en apercevoir la cime. Elle marchait, respirant à pleins poumons cet air si pur que dégageait cette nature riche et merveilleuse. Cela faisait maintenant 6 mois que son quotidien était exactement le même, mais, ce moment précis de la journée était toujours unique. C'était le seul instant où elle oubliait ces longs moment d'attente et d'ennui.

6 mois … 6 mois que son humain de mari était parti accompagné de son dragon à la recherche de -elle ne savait quoi encore avec elle ne savait qui et où- comme d'habitude. La dernière fois qu'elle les avait vu et qu'ils s'étaient retrouvés, l'homme était dans le coma suite à la guerre terrible contre Nuit. Une fois réveillé et les retrouvailles passées, il s'en était allé en mission, vu son poste haut placé dans le Nomins. Equina en revenait parfois à regretter que son mari ait acquis une telle importance militaire et administrative dans ce clan.

Elle secoua vivement sa tête, chassant ces pensées indésirables de son esprit. A la place, elle se concentra sur ce qui l'entourait. C'est vrai quoi, qu'y avait-il de plus important et intéressant qu'un écureuil se débattant pour décortiquer une noisette coriace ? L'elfe sourit et continua d'avancer, approchant de son but. Après quelques centaines de mètres s'ouvrit devant elle une petite clairière bien isolée où se trouvait tout un attirail de choses faites pour l'entrainement au combat. Au fond à gauche était planté une cible faite dans un cordage tressé où étaient déjà enfoncées plusieurs flèches en bois. Un mannequin fait de bois et de cuir se tenait debout, enfin debout, mais tordu sous les coups qu'il s'était déjà pris. A côté se trouvait l'épée de l'ancienne dragonnière, longue lame argentée ornée d'une magnifique pierre précieuse à sa garde. Dans un coin reculé sous un grand chêne se trouvait un campement simple, avec un cercle de pierres servant à accueillir le feu et un lit fait de grandes feuilles et de mousse.
Equina se dirigea directement vers sa lame et l'empoigna d'une main. Son poids se répercuta dans tout son bras et ses muscles se contractèrent en réponse. Elle souleva l'épée pour la mettre devant son visage, s'observant dans le métal froid. Le reflet qu'elle y vit n'était pas le sien. Enfin si, mais elle ne se reconnaissait plus. Ses émotions avaient changer son visage, il était devenu plus dur et froid. Sa solitude l'avait rongée de l'intérieur. Elle ferma les paupière et commença, dans un grand mouvement de bras à frapper l'homme de bois qui se trouvait à proximité. Les gestes s'enchainèrent un à un, le suivant plus rapide encore que le précédent. La lame taillait de grands et profonds morceaux dans le mannequin. L'elfe sentit des gouttes perler sur son front et son souffle se faire plus grand, l'effort physique commençait à lui meurtrir les muscles de ses bras. Après plus d'une heure à s'acharner ainsi, elle stoppa l'exercice et s'allongea dans l'herbe, regardant les nuages passer bien au-dessus d'elle.

Elle ferma les yeux et revit l'œil bleu pourfendu d'une pupille verticale et intelligente. Les écailles couleur azur qui entouraient ses orbites scintillaient sous les rayons qui perçaient les moutons volants. Ce cœur qu'elle sentait battre comme si c'était le sien, ces pensées qui ne faisaient plus qu'un avec les siennes … Ça y est, son cœur était de nouveau déchiré en mille et un morceaux. Les larmes coulaient sur ses joues comme deux petits cristaux et venaient se briser sur ses épaules affaiblies. Fëanàro, tel était le nom de cet être qui était sa moitié et qui s'en était allé pour toujours, la laissant si seule dans ce monde immense et cruel qu'était l'Alagaësia. Alors elle se laissa aller dans ses rêves éveillés, se rappelant du vent qui faisait claquer ses cheveux et pleurer ses yeux alors qu'elle était à des milliers de pieds au-dessus du sol, volant sur le dos de son dragon. Elle se souvint de l'adrénaline qui s'emparait d'elle lorsqu'elle se laissait tomber dans le vide du dos de la créature ailée qui la suivait dans sa chute, un sourire malicieux découvrant ses crocs acérés. Puis il la rattrapait, comme à chaque fois et ils recommençaient, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils soient épuisés de voler. Alors ils allaient se détendre dans un lac, le dragon plongeant son immense corps dans l'eau fraîche et revivifiante. Il s'amusait à faire peur à cette faune cachée de nos yeux, gobant parfois quelques poissons qui s'étaient trop approchés de sa gueule. Puis il remontait à la surface et venait lézarder au soleil à côté de l'elfe.

Equina inspira fort jusqu'à se faire mal aux poumons et retint sa respiration, essayant de contrôler ses pensées et son ressenti. Elle avait assez pleuré comme ça la mort de son dragon, il fallait qu'elle guérisse. Alors, elle rouvrit les yeux, déterminée plus que jamais à remonter la pente qu'elle avait dégringoler depuis quelques années déjà.
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Daenarys Storm


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Non loin de la capitale ... Vide

Daenarys Storm
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Lun 30 Juil 2012 - 21:08


Cela faisait déjà une semaine que Daenarys marchait en direction de la capitale. Une semaine. Sept jours. A la fois rapides et longs. Longs car la solitude se faisait plus ressentir que ce qu’elle avait seulement imaginé. Il était toujours plus douloureux de se rendre compte de la vie qu’on menait une fois qu’on en changeait. Ses journées n’étaient plus rythmées par les activités du village. Plus de paroles chaleureuses, plus de rires. Seulement la marche, la chasse et la cueillette pour se nourrir… Et les bruits de la forêt.

Cette forêt immense, si riche, si pleine de bruits, de vie. Autour d’elle, les arbres et les plantes. Tout ce qu’elle avait toujours aimé et connu. Chaque feuille, chaque racine lui était familière. Partout où elle posait son regard, le savoir jaillissait dans son esprit. La tige de cette fleur pour les maux d’estomac. Les feuilles de cette fougère appliquées en cataplasme pour les brûlures… La jeune femme en ramassait quelques échantillons, pour garder sa pharmacopée bien fournie.

Son sac en peau de loutre battait sa hanche à chacun de ses pas. Le soleil s’était levé il y a peu de temps, et ses doux rayons traversaient avec peine l’épais treillis de feuillages. Elle espérait se rapprocher d’Ellesmera. Elle n’était pas faite pour rester seule trop longtemps. La perspective de nouveaux visages la mettait en joie. Tout en laissant au fond de son ventre un creux un peu douloureux.

Cela se passerait-il bien? Dany n’était pas d’un naturel inquiet, mais elle ne pouvait contrôler ce sentiment apparu en elle. Ses entrailles se tordaient à l’idée de tomber sur des gens peu recommandables. En effet, bien que sa mère ait voulu l’épargner un maximum, elle ne pouvait être toujours sourde aux rumeurs qu’elle entendait dans son lieu natal. Les combats faisaient rage dans le reste du monde. Et certains des clans politiques n’avaient aucune pitié.
Parfois, elle se prenait à vouloir que sa mère l’ait plus préparée à tout ca. Elle se faisait l’impression d’être née de la dernière pluie à ce sujet. D’accord, Ollentis n’avait pas voulu l’effrayer. Mais elle était bien démunie face à l’inconnu désormais.

A cette pensée, sa main se resserra autour de son bâton. Le bois était lissé par l’usage. L’elfe n’avait pas encore mangé de la journée. Elle décida donc de ramasser quelques baies comestibles, tout en les dévorant au fur et à mesure. Le jus maculait ses doigts de mauve. Elles étaient juteuses et acides, comme elle les préférait.

Soudain, elle s’arrêta. Au loin, troublant la tranquillité de la forêt, raisonnaient des sons peu habituels pour son oreille. Dany s’accroupit, bien que l’écho semble encore lointain. On aurait dit des coups. Réguliers et rapides. Son cœur s’accéléra dans sa poitrine. Serrant et desserrant ses doigts spasmodiquement, elle reprit peu à peu son calme.
Le bruit semblait venir de quelques kilomètres vers le nord, pile sur sa route.

La question était de savoir si Daenarys devait continuer à suivre le sentier et finir fatalement par tomber sur l’origine de ce bruit, ou bien de faire un détour, qui pourrait risquer de la perdre.

*Qu’est ce que j’ai à perdre? Tôt ou tard, je finirais par tomber sur quelqu’un, amical ou non… Autant tenter le coup… *

Maintenant qu’elle avait fait son choix, sa sérénité était retrouvée. Dany continua donc de suivre le chemin qui serpentait à travers les arbres.
Plus elle avançait, plus le son se faisait distinct. Mais au bout d’une heure, il stoppa brusquement.
Il lui semblait qu’elle n’était plus très loin. Effectivement, une centaine de mètres après, elle commença a entrevoir la lumière caractéristique d’une clairière. Pour elle, que les coups tirent leur origine de celle-ci ou non, cela semblait un parfait endroit pour faire une pause.

Néanmoins, elle s’approcha avec beaucoup de prudence, ses pieds nus ne faisant aucun bruit dans la mousse encore humide de rosée. Ce qui s’ouvrit sous ses yeux la laissa bouche bée.
Ce n’était pas une clairière comme les autres. Partout, la trace de la civilisation se faisait sentir. Diverses cibles pour le tir à l’arc, des mannequins déjà forts abimés par des coups d’épée… C’était le parfait endroit… Pour s’entrainer a combattre.

Mais l’endroit était désert. Cela fit froncer ses sourcils sur son joli minois. Ca paraissait pourtant évident que les bruits venaient d’ici. Elle s’avança un peu, pénétrant complètement dans ce sanctuaire.
Elle caressa de la main le mannequin de bois et de cuir. De récents coups avaient libéré des éclats de bois.

Daenarys tourna lentement sur elle même… Et laissa tomber son bâton de surprise! A quelques mètres seulement, allongée dans l’herbe, se trouvait une elfe. Et elle venait d’ouvrir les yeux…


Dernière édition par Daenarys Storm le Lun 30 Juil 2012 - 23:14, édité 2 fois
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Equina


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Equina
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Lun 30 Juil 2012 - 22:29


Tout au long de ses tristes pensées, l’elfe n’avait pas remarqué qu’un être doté de deux jambes comme elle approchait. Tandis que l’inconnu se rapprochait, Equina était bien trop occupée à affronter son chagrin. Quand ses paupières se rouvrirent, elle sentit tout de suite que quelque chose clochait. Elle se retira donc en elle-même, lançant son esprit aux alentours. Il parcourait l’espace alentour à une vitesse folle, cherchant le moindre indice. Tout d’abord, elle rencontra de multiples végétaux : herbes folles, trèfles et autres pissenlits s’étendaient à perte d’esprit. Puis vint les animaux, grouillant sous elle et sur le tapis vert. Elle sentait les limaces ramper, entendait les abeilles et bourdons butiner les multiples fleurs gorgées de pollen. D’ailleurs, elle pouvait même calculer le poids de ces microscopiques grains que portait cette petite abeille 5 mètres à droite de sa tête.

Ses pensées atteignirent ensuite la lisière de la clairière et elle étudia chaque arbre, ne laissant rien lui échapper, un détail qu’elle aurait omis d’observer pouvant la mettre gravement en danger sachant que ses armes étaient assez éloignées. Elle établit alors un plan dans sa tête au cas où on lui tirerait une flèche ou autre projectile dessus. Elle prépara méticuleusement et, toujours mentalement, la phrase en ancien langage qui lui permettrait de dévier tout objet jeté sur elle. Une fois rassurée, elle retourna à sa tâche. Alors qu’elle continuer de détailler les alentours, un pas, un sursaut et un bruit de chute se firent entendre. Quelqu’un était là, parmi les arbres, tout proche.

L’elfe ne voulait pas se risquer à révéler qu’elle savait que l’intrus était repéré. Donc elle ne lança pas son esprit contre lui. Elle repéra alors non loin de l’étranger un petit renard. Elle le salua mentalement et s’introduit avec précaution dans ses pensées animales tout en n’envahissant pas totalement son esprit. Equina sentit alors les instincts du mammifère prendre le dessus. Ce contact était si … spécial ! Elle n’était pas rentrée dans une telle communion depuis si longtemps. Elle put alors utiliser les yeux du renard et observer comme une spectatrice ce que lui regardait. A travers ce regard peu précis et pauvre en détails colorés, elle devina la silhouette de la personne présente. Plissant les yeux, chose totalement inutile vu que le renard avait toujours le contrôle, elle essaya d’en apprendre un peu plus. Elle poussa donc le petit animal à avancer prudemment. L’elfe distingua alors mieux l’étranger qui s’avérait être une étrangère plutôt. Les cheveux bleus, elle se détachait du décor qui l’entourait. De plus, des oreilles pointues dépassaient de ses mèches colorées, une chose plutôt rassurante pour Equina. L’inconnue ne semblait pas bien dangereuse, plutôt affolée en fait.

L’ancienne dragonnière, après avoir de nouveau remercier le renard, regagna son corps et son crâne en l’espace d’un millième de seconde. Les détails se redessinaient devant ses yeux et la lumière l’éblouit. Elle attendit quelques minutes avant de se lever, feintant de ne se rendre toujours compte de rien. Elle replaça son épée dans le fourreau attaché à une planche de bois et partit à travers les arbres. Aussitôt qu’elle fut cachée par l’ombre de la forêt, elle courut à toute vitesse, lançant un sort pour atténuer le bruit de ses foulées. Elle fit le tour de la clairière jusqu’à arriver à une centaine de mètres derrière l’intruse. Alors, elle se rapprocha doucement, sans qu’aucun bruit ne fût perceptible. Préparant son esprit à une éventuelle attaque mentale, elle arriva à deux mètres de la jeune elfe et s’élança, tel un chat, sur son dos. D’un geste rapide, elle entoura le cou de sa proie à l’aide d’un bras, attrapa le poignet de l’autre membre avec sa deuxième main et fit basculer en arrière l’intruse pour qu’elle perde l’équilibre. Elle la maintint en l’air à l’aide d’un genou, posant deux ses deux yeux verts dans ceux de la jeune fille et lui parla mentalement, d’une voix sèche et autoritaire :

*Qui es-tu et que fais-tu ici ?*
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Daenarys Storm


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Daenarys Storm
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Lun 30 Juil 2012 - 23:13


Après avoir ouvert les yeux, l’inconnue se leva. Elle ne semblait pas avoir remarqué Daenarys. Ce qui lui parut suspect puisqu’elle se trouvait pratiquement en plein milieu de la clairière. Sans savoir encore pourquoi, sa gorge se serra, et l’oxygène se fit comme plus difficile à transmettre de ses poumons à ses muscles. La peur.
C’était la première fois que l’elfe y était réellement confrontée. Oh, bien sur, les jeunes s’amusaient souvent à se raconter des histoires effrayantes, le soir, au coin du feu. Mais rien n’était comparable à ceci. Ses membres tétanisés, son cœur ratant des battements, sa salive prenant un goût métallique.

L’autre elfe, car c’en était visiblement une, quitta le découvert de la clairière pour les arbres, sortant du champ de vision de Dany. Ce qui n’était pas pour la rassurer. Elle n’entendit que très brièvement quelques foulées, puis plus rien.
Elle semblait de nouveau seule, son esprit plus que confus. Autour d’elle, toute vie semblait s’être évanouie. Les oiseaux s’étaient tus, les feuilles ne bruissaient plus. C’était un silence de mort, lourd et poisseux. Cela rappela à la jeune femme le lièvre qu’elle avait dépecé il y a trois jours. Son sang avait peu à peu coagulé, s’incrustant sous ses ongles.

La suite se passa si rapidement. Trop rapidement. Daenarys ne put même pas réagir, vulnérable comme elle l’était. Son instinct ne l’avait pas trompé. L’inconnue n’avait pas fui, et l’avait bel et bien repérée. Evidemment.
Le coup qu’elle reçut dans le dos résonna dans tout son corps, meurtrissant ses cotes. Elle sentit la poigne puissante et ferme autour de son poignet avant même de voir le mouvement de l’autre. Autour de son cou, un bras, dur comme le marbre, l’étouffait légèrement.
Dany tomba à la renverse dans un bruit sourd, retenant un gémissement de douleur et de surprise.

La scène s’était déroulée en moins de quelques secondes. Soudain, perçant comme une lance, retentit dans les tréfonds de son cerveau une voix. Une voix si terrifiante, qu’elle ne put que lever les yeux pour les plonger dans celle de l’elfe qui la dominait à terre.
Ceux-ci étaient d’un vert profond et… Comme vides de toute émotion.

La seule fois où la juvénile elfe avait vu des yeux pareils, c’était ceux de Diméris. Diméris était un garçon d’à peu près son âge au village. Il ne parlait jamais. Ne riait jamais. Il était comme mort à l’intérieur. Un jour, elle avait demandé à sa mère pourquoi il ne voulait jamais jouer avec elle. Ollentis lui avait répondu que lorsque le garçon était né, le cadavre d’un frère jumeau était accroché à son corps. Le syndrome du jumeau fantôme. Le petit garçon n’avait jamais été normal. Daenarys n’avait plus jamais posé de questions à son sujet, bouleversée par cette histoire.

Les larmes lui vinrent presque à la forte émotion de ce souvenir, combiné à la douleur dans sa cage thoracique. Soudain, elle repensa à la voix, mais surtout aux mots qu’elle avait entendus. « Qui es-tu et que fais-tu ici ? ». Cependant, la pression sur sa gorge était trop forte pour qu’elle puisse répondre. Elle se démena un peu pour tenter d’alléger l’étreinte de son agresseur, sans succès.
Elle commençait à étouffer réellement. Cela dut se voir sur son visage, car l’air sembla rentrer plus facilement. Imperceptiblement, l’elfe aux yeux verts avait du se reculer.

Daenarys toussa douloureusement…

« Je…*Tousse* Je m’appelle Daenarys Storm… Je ne faisais que marcher…*Tousse* »

Elle ne put en dire davantage, la toux se calmant avec difficulté.
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Equina


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Equina
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Mar 31 Juil 2012 - 20:56


La jeune elfe semblait terrorisé sous l'éteinte solide d'Equina. Des larmes étaient apparues dans ses yeux et son visage changeait drôlement de couleur. L'ancienne dragonnière relâcha un peu la pression sur son bras pour qu'elle puisse respirer et parler. Quand l'étrangère essaya d'articuler quelque chose, Equina la repoussa dans le dos, l'aidant ainsi à se redresser et s'écarta d'elle, toujours sur ses gardes.

Daenarys Storm … Tel était son nom. Fouillant dans sa mémoire, l'elfe ne trouva pas d'où pouvait provenir cette jeune fille. Le nom de Storm ne lui disait absolument rien. De plus, elle ne faisait que marcher, mais à en voir à son apparence plutôt maigrichonne et à ses traits fatigués, cela faisait un bout de temps qu'elle parcourait la forêt. Tout compte fait, elle semblait perdue parmi les arbres sylvestres. Equina plissa les yeux et s'incrusta à nouveau dans son esprit. Si elle l'avait voulu, elle aurait pu tout découvrir d'elle en quelques secondes tellement il était facile de rentrer dans sa tête. Cette petite n'avait pas eu d'entraînement à la magie, elle en était certaine. Oppressant son esprit dans un coin de son crâne, elle fit résonner ses paroles dans sa tête :



*D'où viens-tu et que cherches-tu si loin de chez toi ?*

Puis elle relâcha la pression et quitta les pensées de Daenarys. Il ne fallait pas non plus qu'elle la traumatise au premier abord ! Alors elle s'avança dans la lumière jusqu'à son arc et le saisit d'une main. Elle se tourna vers l'elfe et lui dit, de façon orale cette fois-ci :


« Tu ferais mieux de te protéger plus efficacement que ça si tu ne veux pas te faire tuer. Tu n'es pas seule dans cette forêt et je suis d'ailleurs surprise que personne ne t'ait arrêtée ».

Equina avait dit ça sur un ton calme et posé. Avançant encore, elle pris son carquois remplit de flèches et le balança sur son épaule. Elle se plaça ensuite au centre des cinq cibles qui s'alignaient à une trentaine de mètres devant elle. Elle encocha sa première flèche et tira sur la corde, jusqu'à ce qu'elle frôle sa joue, les doigts sous son œil. L'elfe lâcha la pression et le cordage fila, propulsant la flèche à une vitesse folle. Celle-ci plana en tournant sur toute la distance qui la séparait de sa cible et, après moins de quelques secondes s'y planta en plein centre. Equina répéta l'opération jusqu'à atteindre toutes les cibles parfaitement au milieu. Puis, elle se retourna vers Dany et lui tendit son arc :


« Tiens, montre moi ce que tu sais faire. Un bâton, c'est vraiment une drôle d'arme, ça se brise comme une brindille. Un arc, ça pourrait te servir beaucoup plus.
T'es-tu au moins déjà servie d'une arme ? Ou de la magie ? »


Equina attendit la réponse, un sourcil levé en direction de la jeune elfe. Si cette dernière voulait continuer son voyage ainsi, sans savoir se défendre, elle n'irait pas bien loin. L'ancienne dragonnière se rappela ses débuts et, du plus loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours su se battre. Son dur passé l'y avait malheureusement obligée à apprendre à se défendre bien trop tôt.

C'est à ce moment là qu'une présence familière s'approcha de la clairière. Peu après, l'étalon pie apparut, sa longue crinière se balançant au rythme de ses pas. Faral s'arrêta un instant, observant l'inconnue de loin, puis se dirigea vers Equina qui l'accueillit en posant une main sur le frond du cheval. Ce dernier ferma les paupières en guise de salut et toucha de son esprit celui de son amie. L'elfe sourit à ce contact et se retourna vers Dany :


« Je te présente Faral, un très vieil ami à moi. Ne tient pas compte de son apparence de jeune étalon fringant, car ça pourrait être le plus vieil étalon que tu n'aies jamais vu. Nous sommes nés la même année lui et moi. - elle stoppa un instant – Ah, et je ne me suis pas présentée, je me nomme Equina Celelindë, entraîneur des Alfäkyn Varden. »
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Daenarys Storm


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Daenarys Storm
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Mar 31 Juil 2012 - 21:31


Lorsque Daenarys avait ete prise par la toux, l’inconnue l’avait aide a se redresser. Elle resta neanmoins accroupie, reprenant peu a peu son souffle. Un peu reculee, cette derniere gardait un regard mefiant, tout son corps semblant a l’affut. De nouveau, Dany sentit comme une pique dans son esprit, toujours douloureuse, mais un peu moins que la premiere fois. La meme voix resonna a l’interieur d’elle meme, lui demandant d’ou elle venait et ce qu’elle cherchait.

Cela devait etre de la magie. On en parlait souvent dans le village, mais personne n’en maitrisait ne serait-ce que les bases. Cela etait particulirement rare pour des elfes, mais arrivait parfois. Il suffisait de deux incapables a la base. Et en vivant en autarcie, le probleme ne faisait que se transmettre de generation en generation. Seules les histoires restaient. Ces histoires de communion des esprits, de langage thelepathique, de lien avec les etres nous entourant…

Le coeur de la jeune fille ayant repris son rythme normal, sa respiration s’etant calmee, elle put repondre a l’autre, toujours silencieuse.

“Je suis originaire d’un minuscule village, plus au sud. Et j’en avais tout simplement marre… L’impression d’etouffer de ne pas etre a ma place. Je suis partie.”

Sa tete semblait de nouveau n’appartenir qu’a elle meme. L’elfe etrangere s’etait avancee, saisissant un superbe arc dont le bois luisait dans la douce lumiere. Tout en continuant ses mouvements souples, elle s’adressa a Dany.
Sa voix etait la meme que lorsqu’elle s’exprimait dans son esprit. Tres feminine, mais un peu dure:

“Tu ferais mieux de te protéger plus efficacement que ça si tu ne veux pas te faire tuer. Tu n'es pas seule dans cette forêt et je suis d'ailleurs surprise que personne ne t'ait arrêtée.”

L’enfant rougit sous la rebuffade. Elle savait bien qu’elle n’avait rien d’une guerriere de haut niveau. Mais qu’y pouvait elle? Elle n’avait pas choisi le lieu de sa naissance, ni les gens l’entourant.

Pendant ce temps, l’inconnue avait saisi ses fleches et semblait s’etre retiree en elle meme, ignorant Dany. Elle tira dans chacune des cibles, son tir allant se ficher dans le mille a chaque fois. La corde emettait une tres legere vibration lorsqu’elle etait relachee et les fleches, bien taillees, sifflaient a peine en fendant l’air.

Daenarys avait deja tire plusieurs fois a l’arc, lors des chasses. Mais elle etait loin d’etre aussi douee que sa nouvelle rencontre. Ainsi, quand celle-ci lui demanda de lui montrer ses talents, elle rougit de plus belle. Saisissant l’arme de ses doigts fins et tremblant, elle repondit:

Mon baton est plus solide que tu ne le penses. J’ai frequemment brise les cranes de predateurs dans la foret. L’arc m’est beaucoup moins familier, bien que je sache au moins m’en servir… Quant a la magie… Elle n’est pas pratiquee dans mon village.

Elle avait lache la derniere phrase tres vite. Instinctivement, sans qu’on lui ai jamais dit, elle sentait que ce n’etait pas quelque chose de normal pour son peuple.
Attrapant une fleche, elle reporta son attention sur les cibles. Sur cinq, elle en toucha trios. Pas tout a fait au center cependant. Toutefois, Dany se trouve satisfaite de ce resultat, vu le peu de fois ou elle s’etait servie d’une telle arme. Dans ses mains, l’arc etait si leger. Bien plus leger que tout ceux qu’elle avait eu entre les doigts.

Elle n’eut pas le temps de constater la reaction de l’autre elfe. Celle-ci venait de se tourner vers une extremite de la carriere. Suivant son regard, Daenarys remarqua alors la presence d’un superbe etalon pie. Ses sabots ne faisaient aucun bruit tandis qu’il s’approchait avec prudence. Il passa a une distance respectueuse de la jeune elfe, pour arriver pres de la solide combattante, qui pose sa main sur son chanfrein.

“Je te présente Faral, un très vieil ami à moi. Ne tient pas compte de son apparence de jeune étalon fringant, car ça pourrait être le plus vieil étalon que tu n'aies jamais vu. Nous sommes nés la même année lui et moi. - elle stoppa un instant – Ah, et je ne me suis pas présentée, je me nomme Equina Celelindë, entraîneur des Alfäkyn Varden.”

Equina. C’etait donc ainsi que se prenommait l’etrangere. Ce pseudonyme lui allait etrangement bien, sans que Dany puisse dire pourquoi.
Son oreille avait bute sur les mots “Alfakyn Varden”. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que c’etait. Mais ca avait l’air important, de la facon dont s’etait rengorgee l’entraineur a la prononciation de ces mots.

“Je suis honoree de te connaitre Equina. Meme si cela fut un peu douloureux pour mes cotes -dit elle en laissant s’echapper un rire clair- Je ne voudrais pas t’offenser, mais… Qu’est-ce que les “Alfakyn Varden” ? ”


[HRP]: Désolée, la flemme de remettre les accents partout... [/HRP]
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Equina


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Equina
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Mar 31 Juil 2012 - 21:45


HRPG : Faut voir si Aeladr veut poster tout de suite ou pas, j'attends son mp pour savoir.
Je supprimerai ce message ensuite ^^
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Aeladr


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Aeladr
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Mer 1 Aoû 2012 - 1:11


    L’air était humide, embrumé par la rosée du matin. Les rayons du soleil peinaient à pointer le bout de leur nez, tentant vainement de percer les feuillages et la brouillard, ce qui donnait au lieu une lumière étrange, et très peu rassurante pour la petite dragonne vert émeraude qui pointait le bout de son museau au dehors, son œil tel un joyau ne brillant que par le reflet des quelques rayons de soleil qui parvenaient à elle. Depuis combien de temps Aeladr était-elle cachée dans ce trou en compagnie des deux autres œufs ? Deux, trois jours peut-être ? Un grondement monta de son estomac. Pourtant elle se sentait vide. Elle n’avait pas osé bouger depuis l’Evènement, l’Enlèvement. Elle avait tout vu, n’avait rien pu faire, avait dû souffrir en voyant l’elfe aimé être roué de coups et enlevé. Elle avait grondé de colère, un petit grondement de dragonneau, aurait voulu grandir en un éclair et cracher du feu pour le protéger ! Mais bébé qu’elle était, c’était encore elle à devoir être protégée.

    Le grondement de son estomac se fit plus fort, et la dragonne consentit enfin à descendre de son arbre. Elle se retourna et son regard se posa sur la besace qui contenait les deux autres œufs qui avaient été volés avec elle. Ils étaient sauvés mais, à quelle prix ? Elle avait instinctivement gardé ceux qui étaient un peu comme ses frères contre la chaleur de son jeune corps. Mais maintenant, il lui était impossible de les emmener avec elle. Elle prendrait plus de temps pour se déplacer. Si elle trouvait quelqu’un, il pourrait les récupérer et Aeladr pourrait partir à la recherche d’Awkin après avoir un peu repris des forces, sinon, ils étaient tous perdus. Car la petite dragonne était bien décidée à retrouver son compagnon d’âme. Une fois assez grande pour voler, nul doute qu’elle partirait à sa recherche. Sans ce but ultime, la jeune dragonne deviendrait folle de douleur et de manque, ses premières semaines étant à jamais marquées par les évènements dont elle avait été témoin. S’accrochant au tronc, Aeladr entreprit de descendre dans la niche qui avait fait son refuge, battant légèrement des ailes pour se stabiliser, ces dernières n’étant pas encore assez fortes pour supporter son poids dans les airs. Une fois au sol, la petite dragonne se tassa sur elle-même, se sentant tout à coup minuscule par rapport aux conifères centenaires qui l’entouraient. Durant le peu de temps qu’elle avait passé avec lui, Awkin avait appris à sa jeune protégée que plus les troncs étaient énormes, plus cela voulait dire qu’ils approchaient de la maison à Ellesméra. Aeladr se convainquit donc de suivre cette maigre piste après avoir bien mémorisé l’emplacement des œufs, essayant sans succès de fuir les présences effrayantes des arbres et des animaux qui pouvaient à tout moment l’attaquer. Elle courait aussi vite que ses jeunes pattes le lui permettaient, se servant de ses jeunes ailes tendues comme du cuir pour prolonger ses sauts d’une racine à l’autre. Heureusement, elle était assez endurante pour son jeune âge, mais bientôt, elle se surprit à être essoufflée, son cœur battant la chamade et se naseaux délivrant plus de fumée que d’habitude au rythme de sa respiration.

    Après ce qui lui sembla des heures, la petite dragonne s’arrêta et se roula en boule contre un tronc, la fatigue percluant ses muscles de crampes, sa cage thoracique semblant se rapeticir de plus en plus. Sans qu’elle n’y puisse rien, ses yeux se fermèrent tout seul. Mais l’angoisse du vide qui l’habitait et de l’environnement la poussèrent bientôt à se relever, ses écailles reflétant la lumière selon les soubresauts des muscles, sous la peau. C’est à ce moment que le bruit du métal attira son attention. Quelqu’un, au loin, jouait de l’épée, elle connaissait déjà ce bruit. Instinctivement, la petite dragonne verte se dirigea vers le bruit, bien qu’il cessa brusquement, vite remplacé par le « SWING » régulier de la corde d’un arc. Tandis qu’elle s’approchait de la clairière, un bruissement la fit se cacher dans un buisson, d’où elle put observer une étrange créature à quatre pattes, dépourvues de crocs et de griffes, blanc et brun, marcher d’un pas bondissant en deux temps, l’air fier, des cheveux d’une couleur différente d’Awkin et ses compagnons flottant au vent. La créature, dont les dragons qu’elle avait vu en rêve n’auraient fait qu’une bouchée, poussa un drôle de cri et s’engouffra dans la clairière.

    Intriguée, Aeladr tendit le cou. Son Dragonnier, à qui elle pensa avec douleur, n’avait pas eu le temps de lui faire découvrir ce que la petite dragonne attendait avec tant d’impatience dans son œuf. Le Monde et ses habitants. Pour suivre de loin la créature, la dragonne grimpa avec difficulté sur un rocher qui émergeait à peine des broussailles. Ce qu’elle vit dans la clairière lui arracha un grognement de surprise. Il y avait des deux-pattes-oreilles-comme-Awkin là-dedans ! Et la créature-fière-sur-deux-pattes était près de l’une d’elle, se laissant gentiment cajoler. De surprise, Aeladr inspira un peu trop fort, ce qui la fit éternuer, un nuage de fumée entourant sa tête, et la fit dégringoler de son perchoir, pour rouler sous les buissons et se retrouver dans une curieuse position, à peu près assise, en bordure de la clairière, ses grands yeux vides agrandis par la peur et la curiosité d’un dragonneau…


[A vous la suite Smile]
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Equina


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Equina
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Mer 1 Aoû 2012 - 11:06


En entendant les raisons de pourquoi la jeune elfe avait quitté son pays, Equina haussa un sourcil, curieuse. En effet, ce n’était pas vraiment dans les coutumes des elfes de quitter leur village et les gens qu’ils côtoyaient tous les jours pour un monde inconnu et solitaire. Sur ce point elle se retrouva en Dany, se rappelant qu’elle aussi avait fui son village des centenaires auparavant. Seulement, elle n’avait pas dû quitter sa famille puisqu’elle n’en avait plus à part Faral et Fë … non, juste Faral.

A sa remarque sur son bâton, Equina sourit. La petite avait du caractère, ça se sentait dans sa façon de lui répondre et cela lui plaisait. Cependant, elle fut choquée que les elfes de ce village sudiste ne pratique aucune magie. Pour des elfes, c’était vraiment paradoxal car tous étaient naturellement dotés de talents magiques. D’ailleurs, l’ancienne dragonnière remarqua qu’elle avait annoncé cette anecdote bien vite, peut être comme si elle avait cru que ça n’allait pas perturber plus que ça Equina. Cette dernière se frotta délicatement le menton, plongée à nouveau dans ses songes. Il faudra qu’elle aille observer par elle-même ce curieux village et voir si ce cas s’étendait à toute cette région éloignée de la capitale. Elle devrait d’ailleurs profiter d’avoir Dany sous la main pour qu’elle l’y emmène.

Puis l’elfe aux cheveux bleus saisit son arc et tira. Sa position serait à revoir, elle était bien trop tendue quand elle bandait l’arme. Elle loupa ainsi deux cibles sur cinq, et les trois flèches qui se fichèrent dans les cordages étaient bien trop éloignées du centre. Cependant, Dany semblait fière d’elle et Equina lui adressa calmement :


« Tu manques de pratique, mais il y a du potentiel. Si tu veux savoir t’en servir correctement, il te faudra être assidu et persévérante. Une cible qui ne bouge pas est un exercice simple, mais quand on doit utiliser l’arc contre des ennemis qui bougent, c’est tout de suite plus compliqué. »

Faral demanda à sa cavalière qui était cette nouvelle venue. Equina lui expliqua par images mentales tout ce qu’il s’était passé avant sa venue. L’étalon choisit ensuite d’aller observer de lui-même l’étrange elfe qui se tenait devant eux. Il avança le bout de son nez jusqu’à toucher son bras et toucha son esprit, lui souhaitant la bienvenue de sa voix grave et animale. Il espérait ne pas choquer Dany de lui avoir parlé mentalement et attendit de voir sa réaction.

Equina inclina sa tête quand Dany lui répondit et haussa les sourcils en voyant que l’elfe riait. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas entendu quelqu’un rire. Puis elle choisit ses mots mentalement pour expliquer brièvement à la jeune fille ce qu’était les Alfakyns.



« Hum, les Älfakyn sont les gardiens de cette forêt. Ils patrouillent sur toutes les lisières du territoire elfique et son sous les ordres de la reine Ellenwen. Ils ont été créés pour des raisons politiques dirons-nous. Et je suis chargée de leur entraînement à la magie et Kellran à leur entraînement au combat. Nous les croiserons sûrement si tu décides de rester un moment ici, voici le camp où j’ai choisi de les diriger. »

Alors qu’elle terminait ses mots, un bruit de chute et de craquement de branches la fit sursauter. Son premier réflexe fut de protéger son esprit et de courir sur son épée. L’instant d’après, soulevant sa lame vers la source de tout ce boucan, elle sonda les environs. Comment avait-elle pu manquer de détecter cette présence ? A l’aide de ses pouvoirs, elle ne remarqua rien d’anormal, ce qui était relativement inquiétant. A moins d’un magicien expérimenté, il n’était pas possible de dissimuler ainsi sa présence. Equina fit un geste à Dany pour qu’elle ne bouge pas de là où elle était. Puis, elle s’avança prudemment, petit pas par petit pas, épée droite devant elle.

Arrivée à l’ombre des arbres, elle s’arrêta net, guettant le moindre mouvement, le moindre son, la moindre trace magique. Peu à peu elle put détecter de légères traces d’un esprit. Ce n’était pas humain, bien que ce fût un être doté d’une grande intelligence. Il ne dégageait pas de menace quelconque, donc Equina fit les derniers pas qui la séparaient de la créature inconnue. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant se dresser devant elle une minuscule dragonne vert aux yeux pétillants. Tous les muscles de la guerrière se détendirent d’un coup et son cerveau se mit à réfléchir à un rythme infernal. C’était les Alfakyn qui avaient la garde des œufs de dragon. Trois d’entre eux avaient été volés quelques semaines auparavant mais avaient été récupérés sains et saufs par les gardiens. Cependant, ils n’étaient toujours pas arrivés à la capitale.

L’elfe s’accroupit devant la dragonne et tendit une main vers elle, lui envoyant une vague d’apaisement magique lui indiquant qu’elle n’avait rien à craindre. Elle toucha son esprit du sien et lui dit mentalement :


*Ne crains rien, je vais te ramener à Ellesméra*
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Daenarys Storm


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Daenarys Storm
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Mer 1 Aoû 2012 - 21:31


« Hum, les Älfakyn sont les gardiens de cette forêt. Ils patrouillent sur toutes les lisières du territoire elfique et sont sous les ordres de la reine Ellenwen. Ils ont été créés pour des raisons politiques dirons-nous. Et je suis chargée de leur entraînement à la magie et Kellran à leur entraînement au combat. Nous les croiserons sûrement si tu décides de rester un moment ici, voici le camp où j’ai choisi de les diriger »
.
L’explication, claire et concise eclaira la jeune elfe. Il lui semblait maintenant, avec le recul, avoir entendu le forgeron parler de ces patrouilles avec son grand-pere. Son esprit n’avait tout simplement pas integre cette information comme importante a l’epoque. Mais revenait a sa memoire le regard soucieux de son grand-pere, ses sourcils brouissailleux et blancs comme neige se rejoignant presque au-dessus de son nez.
Les deux hommes avaient alors baisse la voix, empechant a Dany d’entendre leur conversation. Elle avait de toute facon ete distraite par un papillon au motif particulierement joli peint sur ses ailes.

De retour dans le present, Dany songea aux mots d’encouragement d’Equina concernant ses tirs a l’arc. Cela lui avait mis du baume au coeur et, etrangement, donne envie de s’ameliorer pour plaire a l’elfe. C’etait un sentiment tout a fait etrange pour elle.
Peut etre cela venait il du fait qu’elle se trouvait face a un personnage important! Elle n’avait jamais fait face a une guerriere telle qu’elle. Cela l’impressionnait beaucoup, tout en la troublant un peu.

Ses pensees furent interrompues par l’etalon qui s’approchait d’elle. Ses naseaux fremissaient dans l’air frais de la foret, lachant un fin nuage de vapeur au rythme de son souffle. C’etait un animal vraiment admirable, d’une belle hauteur au garot.
Daenarys n’avait pas l’habitude de cotoyer des chevaux dans son village, mais comme beaucoup de son espece, elle admirait, aimait les betes, les equides ne faisant pas exception. Son bras se couvrit de legers frissons tandis que l’etalon l’effleurait de son nez doux et chaud. Frisson accentue par la soudaine sensation, desormais presque familiere, d’une voix dans son esprit. Contrairement a la voix d’Equina, et, en toute logique puisque Faral etait un male, le son etait grave et chaud. Il lui souhaitait la bienvenue. Elle fut touchee par ce geste et ses yeux mauves se remplirent d’etoiles. A voix haute, elle repondit:

“Merci, venerable Faral. Je suis honoree de faire ta connaissance.”

Enfantine, elle effectua une petite reverence, faisant mine de soulever des jupons qu’elle ne portait pas.
Ces joyeuses presentations furent coupees par un soudain bruit de chute dans les feuilles. Reagissant rapidement, Equina avait saisi son epee. Dany, quant a elle, s’etait rapprochee instinctivement de l’etalon, comme se cachant derriere sa masse imposante. La crainte se faisait de nouveau ressentir en elle, mais elle se rassura, se disant qu’elle n’avait rien a crainde, ou presque, en compagnie d’Equina.

Cette derniere lui avait fait signe de ne pas bouger. Ordre auquel la jeune fille obeit avec plaisir. Ce n’etait pas qu’elle etait couarde, oh non, mais la rencontre avec l’entraineur de combat lui avait fait prendre conscience de son incapacite a reellement se defendre.

L’epee droit devant elle, la maitre d’armes continuait d’avancer en direction du bruit. Elle s’arreta, puis, sembla se detendre.
Dany, de la ou elle se trouvait, ne pouvait voir ce qu’il se passait a l’autre bout de la clairiere. Ce qui la frustrait grandement. Mais elle ne se sentait pas la force de desobeir a Equina. Elle attendait donc patiemment de voir la suite des evenements, tandis que sa “compagne” sembler tendre la main vers quelque chose. Mais quoi? Telle etait la question!

Peut etre un quelconque animal blesse? Cela lui rappela avec nostalgie son enfance au village. Elle avait l’habitude de ramener des oisillons tombes de leur nid, ou des lapereaux dont la mere avait ete abattue. Sur ses petits pensionnaires, elle usait de ses dons inconscients pour apaiser, et testait ses cataplames et autres enduits. L’elfe soupira sans s’en rendre compte, ce qui fit remuer les oreilles de Faral, reste a ses cotes.
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Aeladr


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Aeladr
Message Sujet: Re: Non loin de la capitale ... | Mer 1 Aoû 2012 - 22:18


    Ha, ça, pour faire autant de bruit, Aeladr était bel et bien un dragon ! A-t-on jamais vu un dragon être invisible et discret ! Ha ! Ce n’était pas dans leur nature ! Les dragons, avec leurs écailles comme des joyaux étaient faits pour être vus et admirés, Aeladr en avait bien conscience. Que les marche-sur-deux-pattes soient prévenus, elle était une dragonne ! A peine remise de sa chute, la petite dragonne sentit à la lisière de son esprit, une musique propre aux consciences elfiques brutalement s’atténuer derrière un mur, tandis que les deux autres consciences lui semblaient toujours aussi claires et lumineuses. La conscience qui s’était protégée bougeait à présent, et Aeladr put distinctement entendre le bruit d’une lame que l’on tire du fourreau. Elle était à peine remis sur pattes que l’elfe était tout près d’elle, sur ses gardes, mais bien vite détendue à sa vue.

    Farouche, le petit lézard ailé qu’était encore Aeladr se recroquevilla sur elle-même, observant l’elfe d’un regard indéchiffrable. Si Daenarys, qu’elle sentait dans la clairière, pensait éventuellement à un animal blessé, elle n’en était pas si loin. Certes, on ne pouvait pas considérer Aeladr à proprement parler comme un animal, les dragons étaient bien trop intelligents pour ça, et elle n’était pas blessée dans le sens auquel la jeune elfe pensait, mais la petite dragonne vivait un tel manque que la blessure qui en résultait lui semblait être une plaie béante et qu’il lui semblait avoir déjà plus d’années que les quelques semaines qu’elle avait vécu jusqu’à présent, la douleur lui volant ses tendres heures de jeunesse. A sa grande surprise, Aeladr vit l’écho d’une même douleur dans le regard d’Equina.

    La vague d’apaisement et la lueur de compréhension qui éclaira le regard de l’elfe-même-douleur fut un baume qui pansa très légèrement le cœur d’Aeladr et la voix, claire et un peu dure, d’Equina résonna dans son esprit. Un peu intimidée, n’ayant jamais accueilli d’autre esprit que celui d’Awkin, la petite dragonne protégea sa conscience à nu. Ellesméra. N’était-ce pas la cité dont avait tant parlé l’elfe-compagnon-de-cœur-Awkin ?? Soulagée de trouver quelqu’un pour l’y emmener et raconter ce qu’elle avait vécu, Aeladr vit voler ses défenses mentales en éclat et déversa dans l’esprit de la guerrière les images, ponctuant son récit de grognements plaintifs et s’approchant de plus en plus près de l’elfe pour plonger son œil d’Améthyste dans celui d’Equina. L’elfe put ainsi voir tout ce qu’Aeladr avait vécu, l’allégresse de ses premiers instants et de ses premiers jours, l’inquiétude de l’elfe-aimé, sa propre inquiétude, deux ou trois jours plus tôt, la cache contenant encore les deux autres œufs avec la localisation exacte, et puis le combat. Le terrible combat qui lui avait causé tant de douleurs. Cachée dans son pin, elle avait tout vu, tout observé. Les ombres encapuchonnées qui rouaient de coups les Älfakyn-qui-l’avaient-sauvée, le corps de l’un d’eux que les ombres avaient fait disparaître et Awkin et son dernier compagnon, inconscients, qui étaient enlevés. La douleur d’Aeladr qui sentaient les coups par leur lien mental, les questionnements d’Awkin, sa peur et les regards incessants qu’il lançait à sa protégée bien qu’il ne puisse plus la voir physiquement, et puis le vide… Le vide qui l’avaient envahie lorsqu’Awkin était tombé inconscient et que les étrangers l’avaient emmené. Le vide… Le vide qu’elle avait mis des heures à dominer pour survivre, qui la rongeait de l’intérieur… Le vide qui lui volait tout…

    Lorsqu’elle n’eut plus rien à transmettre, Aeladr, tête basse, vint se blottir contre la main de l’elfe en veillant à ne pas la blesser de ses piques d’ivoire, cherchant réconfort auprès d’elle, et tentant aussi de l’apaiser, sachant très bien qu’elle venait de montrer à l’elfe une douleur qu’elle avait déjà ressentie et qu’elle n’avait sans doute pas envie de revivre. Mais la petite dragonne était si petite… Elle ne pouvait pas encore accueillir seule une telle souffrance. Qui pourrait l’en blâmer ?
    Aeladr, blottie contre la main de l’elfe, enroula sa queue autour de son poignet. Ses grognements ressemblaient à des hoquets ponctués de petits éternuements. Dans sa douleur, l’étincelle de détermination qu’elle protégeait au cœur de sa conscience lui disait qu’elle avait franchi une première étape. La première étape avant de partir à la recherche d’Awkin. Elle n’abandonnerait pas. Elle n’abandonnerait jamais...


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