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Le Dernier Jour de la Colombe [Chapitre 1]

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Marek

Dirigeant du Cam Serarna

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Le Dernier Jour de la Colombe [Chapitre 1] Vide

Marek
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Le Dernier Jour de la Colombe [Chapitre 1] | Jeu 17 Jan 2013 - 20:00


Un ciel de plomb s’étendait sur la Crête. Lourd d’une pluie dont il ne parvenait pas à se vider entièrement. Comme si les nuages eux-mêmes pleuraient comme les hommes et les femmes qu’ils surplombaient, dans un noir de deuil. Seul le vent, qui faisait bruisser les feuilles et claquer les rares oriflammes qui n’avaient pas été mises en berne, brisait le silence qui pesait sur la forteresse des Lames de la Paix. Ils étaient une centaine, voire plus, rassemblés sur la place centrale de la cité fortifiée qui leur servait de refuge depuis la chute du Vanyali: Doru Moranrea. Devant eux se dressait un imposant bûcher sur lequel reposaient neuf corps, enveloppés dans un linceul noir.


Tous aujourd’hui pleuraient ainsi la perte de neuf de leur compagnons, morts au combat contre des impériaux. Ils n’étaient pas les premiers, et ne seraient surement pas les derniers. Mais comme à chaque fois, on pleurait. On pleurait pendant que le prêtre prononçait les prières aux dieux nécessaires pour que les âmes des défunts ne s’échappent pas pour revenir hanter les vivants. On pleurait en pensant à ces hommes qu'on connaissait peut-être, à la famille et aux amis qu'ils laissaient derrière eux. On pleurait, les larmes mélées aux gouttes de pluie qui ruisselaient sur les visages.


Au premier rang devant le bûcher se tenait Marek. Tout de noir vêtu, comme l’ensemble des gens présents, sa capuche rabattue sur sa tête, les mains dans le dos sous sa cape, il baissait la tête. Tout ceci était de sa faute. Comme toujours. Il était le chef d’un clan fragile, d’un clan sans avenir, où les hommes mourraient plus vite qu’ils ne naissaient. A côté de lui, sa femme Leyra, dont un voile en dentelle recouvrait une partie du visage, ressentait la peine de son mari. Elle posa une main affectueuse sur le bras droit du Gardien du Feu. Ce dernier posa sa main gauche sur celle de sa douce, mais ne pouvait sourire, même quand ses yeux gris de lune rencontrèrent ceux d’un bleu profond à demi cachés par le tissu. Même tout l'amour que pouvait lui apporter sa femme ne saurait lui ôter le poid de culpabilité.




Le prêtre avait fini son discours. On apporta une torche au chef du clan, à qui il revenait la tâche d’allumer le brasier. Marek avait refusé d'allumer le feu magiquement. Pas facile avec cette pluie. Coïncidence ? La pluie cessa presque brusquement alors qu’il s’approchait du tas de bois. Un bon présage surement. Marek jeta la torche sur le brasier. Ce dernier mit du temps à s’enflammer, puis le feu pris. Il commença à lécher les corps sans vie des soldats.


Puis le ciel se déchira. Le soleil vint de ses rayons faire briller de mille feux les gouttes d’eau perlant un peu partout. Tout le monde leva les yeux au ciel. Certains crurent au hasard. La plupart à une manifestation divine. Mais tous s’émerveillèrent et espérèrent des jours meilleurs, souhaitant bonne chance aux âmes de leurs amis partis trop vite.


Le bras de Leyra passa derrière le dos de son époux. Elle lui murmura à l’oreille :



« Tu y es pour quelque chose mon amour ? »



Cette remarque arracha un sourire à l’ex-dragonnier.



« Je suis Gardien du Feu ma chérie, pas des nuages … »



Il se tourna alors vers Hally, qui se trouvait sur gauche, vêtue comme Leyra. Il se rappelait avoir enseigné à la jeune femme comment éloigner la pluie autour d’elle. Mais à l’air émerveillé de la jeune maman, il ne put que se rabattre sur la coïncidence météorologique…. Ou un signe. Signe que des jours nouveaux pour le Mor’ranr allaient arriver…



/*--------*/


Deux jours après les funérailles des soldats, alors que le couple Krayt allait se coucher, un étrange oiseau était venu frapper à la fenêtre de leur chambre. Il ressemblait à un corbeau, et transportait un colis presque aussi gros que lui. Intrigué, Marek avait attrapé le paquet, et son porteur c’était volatilisé à l’instant. Après les vérifications d’usage, il avait découvert à l’intérieur un petit miroir circulaire, dont le cadre d'argent finement ouvragé faisait deviner la haute condition sociale de son propriétaire. Une aura magique se dégageait de l'objet. Une aura que Marek reconnut presque tout de suite...



« Ayahantê… murmura-t-il.

- Tu as dis quelque chose? » demanda alors Leyra, assise sur le lit.



Marek allait répondre, mais le miroir sembla réagir au nom de la Gardienne Absolue. Comme… un mot de passe. Le visage de sa sœur de cœur apparut, remplaçant son propre reflet. D’un pas lent, le Gardien alla s’assoir au côté de son épouse sur le lit, pour que celle-ci puisse profiter de la conversation. Les yeux rouge de Myad le regardaient, remplis d'un amour fraternel qui lui faisait chaud au coeur.



« Bonsoir mon frère, bonsoir Leyra. » dit la demi-drow avec un sourire.



Marek mit quelques temps à se remettre de ses émotions. Ce fut Leyra qui réagit la première.



« Bonsoir Myad ! Heureuse de te revoir !

- Heureux et plutôt surpris... Si jamais vu qu’un tel prodige était si simple à réaliser, je t’aurais envoyé un miroir bien avant !

- Simple à faire, mais pas simple à envoyer ! Tu n’imagines pas le nombre de sécurités que j’ai dû contourner pour te faire parvenir ceci.

- Dois-je conclure que la situation est grave ?

- En effet. As-tu entendu parler de Lord Gawayn ? »



Leyra se tourna vers Marek, qui lui se grattait le menton en signe de réflexion. Le nom lui disait effectivement quelque chose… Et il sentait que Leyra était dans la même situation. Après quelques secondes de silence, Lera finit par dire :



« Ce n’est pas le dirigeant de Gil’Ead ?

- Ah ouiiii ! Un vieux soldat aigri qui passe son temps à crier des ordres sur ses soldats ! Il te pose problème ?

- Plus que tu ne le crois. La rumeur enfle comme quoi il veut se dissocier de l’Empire et me renverser. La plupart des soldats de Gil’Ead lui sont fidèles. Il est le dernier des seigneurs des différentes villes à contester mon pouvoir… mais aussi le plus puissant.

- Et quel rapport avec nous ?

- Et bien… Je sais de source sûre que Lord Gawayn est celui qui a lancé l’attaque contre le Du Vanyali Ebrithil. En d’autre terme, Gawayn est la source de votre problème, et bientôt peut-être la source du mien. Si il meurt, je pourrais le remplacer par quelqu’un en qui j’ai confiance, et ce serait la fin de nos ennuis à nos deux clans. »


Marek resta silencieux. En effet, ça changeait pas mal de chose. La fin du Du Mor’ranr Knifr était proche. Bientôt l’Aube Ecarlate toucherait à sa fin et le soleil brillerait de nouveau sur le nord de l’Alagaësia… Enfin en théorie.



« Et je suppose que tu ne peux faire confiance à personne de ton côté pour en finir avec Gawayn ?

– Tu as tout compris. Gawayn doit mourir par la main du Du Mor’ranr Knifr (que ce nom est compliqué, tu aurais pu prendre un nom plus simple !). Ainsi, je pourrais te nommer à la tête de Gil’ead (toi ou qui tu désigneras au sein de ton clan, si jamais tu n’as pas envie), et vous récupèreriez le nord du continent, ainsi que votre liberté. Vous seriez certes sous la juridiction de l’Empire, mais vous serez libre.

- Dans ce cas… Compte sur nous. Gawayn mourra, je t’en fais serment. Bientôt, nous marcheront côte à côte dans les rues de Dras Leona, et non plus obligé d’être à Ellesméra pour pouvoir se revoir ! »


Un bruit se fit entendre du côté de Myad. Elle regarda sur sa droite.



« Quelqu’un arrive. Je vous souhaite bon courage mes amis. Prenez soin de vous… on se retrouvera au palais !

- Compte sur nous frangine ! Prépare ton festin ! »



Un clin d’œil, et l’image de l’Impératrice disparut du miroir. Le silence retomba sur la chambre des Krayt. Marek reposa le miroir sur la table de chevet. Leyra passa son bras autour de lui, et posa sa tête sur ton épaule, lachant un soupir.



« Alors ça y est ? La fin est proche ?

- On dirait bien. J’organiserai moi-même cet assassinat. Je refuse que d’autre soldat meurent pour ça.

- Tu ne seras pas seul.

- Je l’espère bien ! » dit-il avec un sourire, avant de déposer un baiser sur la bouche de son épouse.



Des pleurs se firent alors entendre derrière le paravent dans un coin de la pièce. Pleurs qui doublèrent de volume lorsque le deuxième enfant se réveilla. Marek soupira. Il allait se lever, mais Leyra le retint d’un main sur l’épaule.



« Laisse, j’y vais. »



Elle se leva pour aller calmer les enfants. Marek se défit de sa chemise et s’allongea sur le lit, songeur. Déjà, il échafaudait des plans pour sa mission… Et savait déjà qui il appellerait pour l’aider.




[Suite - Chapitre 2]


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