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[event] Fear the Guard - Céris

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Charlie To'ü Kour

Sciocide Récidiviste

Nombre de messages : 6131
Âge : 30



[event] Fear the Guard - Céris Vide

Charlie To'ü Kour
Sciocide Récidiviste
Message Sujet: [event] Fear the Guard - Céris | Ven 25 Mai 2012 - 1:00


Folie... douce folie qui engourdit les sens et étouffe la raison. La douleur n'est plus. Le regret n'est plus. La retenue n'est plus. Seul demeure le besoin de vengeance parcourant le corps de ses ondes, grondant jusqu'à l'os. Il ne pouvait pas non... Il ne pouvait pas raisonner clairement , il avait un besoin, un besoin de tuer... auquel il répondrait instinctivement, riant et pleurant à la fois de la douleur de ses adversaires, jusqu'à ce que le besoin a son tout ne soit plus.

À vrai dire, le Gardien n'était plus non plus. L'Améthyste si fourbe et si puissante, avait calculé son coup avec la plus grande minutie, dés l'instant ou la belle elfe mourut, la gemme amplifia à l'extrême les douleurs de son porteur, le plongeant dans la folie, elle pouvait le contrôler, elle pouvait déferler sa puissance désormais ! oui... Comme nombre de ces prédécesseur avant lui ce ridicule petit être serait l'instrument de son pouvoir ! Seulement... Bien qu'elle l'ait facilement et rapidement dominé grâce à la mort de cette femme, l'elfe noir avait un esprit puissant pas facile à contrôler même dans cette état de folie... Alors la pierre usa d'un autre stratagème, manipulant les émotions et les désirs de l'instrument de la manière la plus destructrice qui soit !


- ... elle doit mourir...

C'était ça l'idée... Charlie ne ressentait plus rien d'autre que de la haine et de la soif de vengeance, la perte de celle qu'il eut aimé il y a si longtemps remuait en lui des douleurs incroyable, il fallait que cela cesse ... il fallait que Myad meurt ! C'était sa faute ! Sans elle il n'aurait jamais eu cette pierre ! Sans elle il n'aurait pas eu besoin de contrôler l'importante énergie qui fourmille en lui ! Sans elle, Elarmia ne serait pas morte ! Pourquoi avait-il fait confiance à cette bâtarde monstrueuse ?! Il devait la tuer, l'étriper, lui couper les membres un par un, lui planter la lame de sa faux dans le ventre et la découper doucement jusqu'à la tête ! oui.... mais elle doit mourir comme elle l'a tuée !!! ouii il la découpera jusqu'à la tête en utilisant sa lame parcouru d'éclair qui la grilleront sur place jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un cadavre noirci coupé en deux ! un part pour chacun de ses maudits Gardiennage !

Le corps de l'elfe noir, transformé par la brutale influence de le gemme, avançait lentement vers la source de tout les écho. Le teint de sa peau était irrégulier plus ou moins gris par endroit, les éclairs qui claquaient autour de ses bras les défiguraient, ses jambières avait fusionné avec ses jambes à cause de puissant champ magnétique qu'il dégageait à proximité... Et l'Améthyste....

cette Améthyste...

Enchâssée dans sa poitrine et triomphante de beauté, elle brillait d'un éclat nouveau , inondant la forêt d'une lueur violacée. Une ville elfique semblait se profiler parmi les arbres, la tempête approchait... et elle avait besoin de réponse... S'ils s'interposent pour protéger la bâtarde , ils mourront tous ! Les vents s'intensifièrent faisant trembler les arbres millénaires, la lame d'une faux d'un blanc laiteux parcourut de veines noires, s'illumina d'éclairs agressifs. Alors qu'il approchait sa voix, irréelle, métallique, résonna dans la ville...


- Ou la cachez-vous ..... OÙ EST-ELLE !



¤~¤~¤



Quelques jours plus tôt à Ellesméras, le dragon noir fulminait contre son compagnon. Il avait tant redouté de le perdre après sa chute... Tellement eu peur qu'il ne se réveille jamais... que Sombral n'avait plus qu'une envie passer du temps avec son dragonnier.
Il avait besoin de ressentir sa présence proche de lui de sentir qu'il était en vie, de se rassurer. Mais ce dernier s'était mis en tête de faire un voyage seul ! là maintenant , alors qu'ils s'étaient à peine retrouvés ! Sombral en était furieux... Faire un périple pour se changer d'air, quitter la politique, les guerres, les morts. C'était une bonne idée oui, ça leur aurait fait du bien, mais pourquoi partir sans lui ! Pourquoi exiger qu'il ne l'accompagne pas ! Il ne pouvait le comprendre... C'était comme si l'elfe noir ne se sentait plus dragonnier, comme si pour lui le fait d'être relié à un dragon devenait un fardeau, du moins, c'était comme cela que ce dragon imaginait la chose.
Alors en attendant il s'occupa comme il le pouvait, partant à la chasse bien plus souvent que ce que son corps réclamait, s'occupant d'une part des tâches ingrates dont Charlie devait normalement s'occuper en tant que Caithdein, et creusant de long sillon dans le sol a force de faire les cent pas.
Il fit même un tour à la clairière des dragons où s'entraînait les futurs protecteurs de l'Alagaësia, s'improvisant enseignant le temps d'une journée, il partagea son savoir avec d'autre dragons plus jeunes et leur dragonniers.
Le poids de l'expérience se ressentait dans ses paroles, aussi en maîtrisa-t-il l'impact avec sagesse pour ne pas laisser ses troubles actuelles germer dans l'esprit de ces élèves, avides d'apprendre du grand dragon noir.
Cette activité lui fit du bien et lui permis un instant de ne pas rester accroché à la petite partie de l'esprit éloigné de son compagnon qu'il ressentait encore en lui. Il s'imagina professeur, Charlie et lui était parmi les plus puissant dragon et dragonnier actuels, nul doute que nombres de jeune élèves aimerait apprendre du Tueur d'Ombres et de celui que les hommes de Dras avaient surnommé Kveykva Andlàt... Mais dés qu'il repartit, il oublia ses idée d'avoir un apprenti et ses pensées se tournèrent à nouveau vers son dragonnier absent. Pourvu qu'il ne lui arrive rien...

Il faisait nuit quand c'est arrivé... Sombral essayait de dormir tant bien que mal quand un sifflement aigu envahit son esprit, il fut pris d'une violente douleur, se releva d'un bond et secoua la tête avec des rugissement bestiaux, il fit quelque pas au hasard, surmené par cette douleur étrangère qui lui donnait un mal de crâne énorme, et se cogna contre un arbre auquel il finit par s'appuyer en attendant que cela passe.
Le sifflement qu'il ressentait était tel qu'il n'arrivait pas à en identifier la source, c'était presque insupportable, à rendre fou un faible d'esprit mais seulement d'un coup, après 1 minute, plus rien... Le néant complet.
Le dragon noir ne comprenait plus rien. Il ne ressentait plus la douleur mais... quelque chose d'autre manquait...
Il se figea sur place, comme paralysé par quelque découverte horrible... Il ne ressentait plus Charlie non plus... Rien, comme si la conscience de son dragonnier avait disparu, comme s'il était....
Pris de panique Sombral l'appela de toute ses forces, étendit son esprit au maximum pour retrouver la conscience de son compagnon, mais rien ... non c'était impossible.

Charlie avait déjà fait un coup similaire il y a quelques mois, mais cette douleur... elle venait de lui ?!
Ignorant les gardes et bafouant plusieurs précepte de respect envers la reine des elfe, Sombral se précipita dans la cour du palais royale, sa longue queue massacra plusieurs parterre de fleurs unique au grand malheur des gardes qui le poursuivait, puis il étendit son esprit a tout le palais à la rechercher de celle qu'il recherchait.


* Ellenwen ! Réveille-toi je t'en supplie , Charlie.... il est .... il est .... je le ressens plus !*


¤~¤~¤


Trois elfes lui faisaient face, du moins... ils essayaient. L'air et la foudre lui permettaient de se déplacer bien plus vite et de manière complètement imprévisible. Charlie bondit, prit appuie contre un tronc et rebondit dans une autre direction, arrivé contre un autre il se renvoya au dessus de ses assaillants désorienté, usant de ses pouvoir pour se maintenir plus longtemps en l'air puis pour lui faire prendre un angle impossible, sans le moindre appuis, et venir trancher de haut en bas un des elfes qui s'était écarté. Les autres réagirent aussitôt et se jetèrent sur lui avec une vitesse surprenante, mais lui, plus rapide encore les repoussa de sa faux avec force.

- elle...doit....mourir !

Déjà redoutable avec cette arme contre laquelle peu de guerrier était entraîné, la vitesse supplémentaire que lui procurait l'Améthyste en le contrôlant le rendait intenable ! Sa faux tranchait l'air a une vitesse folle, il la manipulait avec une grande mobilité, frappant au loin et ramenant la lame vers lui avant de bondir sur le côté et attaquer depuis les airs, et enfin repartir avant que les épées des elfes n'ai le temps de s'avancer. Ces deux la était rapides et agiles, esquivant la lame sournoise de la faux a chaque fois.
Mais Charlie avait travaillé sa maitrise du combat tout sa vie, d'ailleurs l'Améthyste avait vite comprit qu'il fallait insister sur ce point pour que l'elfe noir n'en soit que plus dévastateur, et sa folie actuelle ne le perturbait pas ses talents, bien au contraire elle lui faisait tenter des coup que personnes n'imaginerait...
Il frappa a nouveau un des deux elfe d'un coup horizontal, mais... il ne frappa pas dans le sens qui fauche mais dans l'autre, sa faux de combat était tranchante des deux côté , contrairement à une faux traditionnelle, L'elfe fut donc obliger d'esquiver... Il sauta en faisant une vrille sur le côté pour esquiver l'arme, mais dans un claquement électrique, Charlie ramena la faux dans l'autre sens beaucoup plus vite et le faucha dans les airs avant qu'il ai eu le temps de retomber... Le dernier poussa un cri d'effroi en voyant les deux parties de son camarade rouler au sol, puis s'enfuit en direction du centre de la cité pour rejoindre les autres elfes, homme et femme qui arrivaient à la rescousse. Charlie arrêta de bouger un instant, les vent fort perdirent en intensité un instant.


- Ayahantê ... OÙ EST-ELLE !!?
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Ellenwen

Dirigeante de l'Equilibrium

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Ellenwen
Dirigeante de l'Equilibrium
Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Jeu 7 Juin 2012 - 11:27


Tranquillement installée sur le sol moussu de l’une des nombreuses salles du palais, Ellenwen profitait de quelques instants de paix et de silence. A demi allongée, la tête reposant dans sa paume, elle lisait un livre composé de feuillets épars, vaguement cousus sur l’un des côtés. Elle avait déniché cette rareté plutôt dans la matinée en fouillant dans les affaires de la reine défunte et en trouvant, dissimulée par un rideau de végétation, un lourd coffre de bois brut empli de parchemins, parfois à demi déchirés, couverts d’une écriture serrée et rapide. Probablement les propres notes d’Islanzadi. Dans le lot, elle avait déniché celui qu’elle lisait à présent, qui retraçait l’histoire connue des drows, du moins celle que les elfes connaissaient, enrichie de divers suppositions, annotations et constations. Certains passages semblaient franchement farfelus et ressemblaient beaucoup à des légendes humaines : monstres sortant à la tombée de la nuit pour voler les enfants dans les berceaux, yeux rouges brillant dans le noir… Un véritable folklore. D’autres se voulaient scientifiques et analysaient ce que pouvaient être les différences entre elfes sylvains et drows. Les notes de la reine mettait en évidence la difficulté qu’elle avait eu à cerner l’esprit de leur lointain cousin lors de leur rare rencontre. De sa surprise devant ces corps d’elfes si peu retouchés par la magie. De sa difficulté à apprendre leurs coutumes, leurs rites de salutations. En somme, le livre, pour la nouvelle reine, était un véritable trésor, à la vérité parfois douteuses, qui l’aidait à se plonger dans un monde qu’elle ne connaissait pas. Elle qui souhaitait par-dessous tout reprendre contact avec le peuple de la terre, elle y trouvait quelques conseils utiles sur ce qu’elle devait faire, ou à tout prix éviter. C’était très incomplet, et la reine savait très bien que rien ne pourrait remplacer l’apprentissage que Myad s’était proposée de lui donner, mais cela lui permettait, pour un moment, de réfréner son impatience et d’occuper ses nuits, ses seuls instants de détente et de solitude. Tous les détails politiques avaient été réglés en journée, avec ses conseillers. Il ne restait, dans le palais, que quelques elfes qui désiraient profiter des plaisirs du lieux, ceux qui lui tenaient lieu de serviteur et Laïaga, endormi dans leur chambre. L’elfe eut un petit sourire en repensant à son bien-aimé. Elle lui avait faussé compagnie, quelques heures plus tôt, lorsqu’il s’était profondément endormi, épuisé par une journée de chasse avec Yarrock. Elle s’était retirée du lit, de l’étreinte de ses bras, se glissant dans la semi-obscurité pour s’habiller et regagner des quartiers plus déserts. Mais elle sentait toujours sur ses hanches, le poids et la chaleur de son bras, comme au premier jour, perdus qu’ils étaient dans les Crête, assaillis par une tempête de neige.
D’une pensée, elle chassa le souvenir et retourna à sa lecture. Elle bascula sur le ventre, posa ses paumes à plat dans l’herbe et posa sa tête sur le petit oreiller formé par ses mains. Elle entamait avec quelque difficulté un passage écrit trop vite décrivant son homologue drow lorsqu’un sentiment d’urgence l’atteignit de plein fouet. Pendant quelques secondes, elle hoqueta, le souffle coupé autant par la violence du sentiment que par celle de la pensée, qui avait traversé ses défenses mentales – certes très faibles dans ces heures de quiétude – pour venir se nicher au plus profond de son cerveau. Elle fut brièvement incapable de reprendre le dessus de ses sentiments, de ses sensations et ressentit si vivement qu’elle en eut les larmes aux yeux l’inquiétude et la souffrance de celui qui l’appelait. Elle se redressa d’un bond et courut, aussi vite qu’elle le pouvait vers l’entrée du palais. Elle n’avait jamais entendu autant de détresse de la part de Sombral. Elle sauta un ruisseau, glissa dans l’herbe mouillée, laissant une longue trace verte le long de son genou. Jamais non plus il ne l’aurait dérangé aussi dans un instant de calme, elle le savait. Elle évita un elfe ahuri. Elle l’avait vu rester calme devant la mort, celle de ses amis. Elle tendit au maximum son esprit vers le dragon, pour le repérer avec plus de sûreté. Jamais elle n’avait senti la moindre peur chez lui. Elle n’envisageait qu’une solution. Quelque chose était arrivée à Charlie. Quelque chose de si horrible que le dragon quêtait son aide comme un enfant. Charlie. Son fidèle Cathdein. Un ami si précieux. Elle revoyait le visage de l’elfe noir, détendu et souriant, lors de leur dernière rencontre.


*Charlie… Il est… Je le ressens plus.*

La surprise et l’inquiétude lui coupèrent le souffle à nouveau. Un dragon qui ne ressentait plus son dragonier. Un dragon qui avait perdu tout contact avec lui. Cela ne pouvait signifier que deux choses. Soit il était mort, soit ce qui venait de lui arriver l’avait si profondément affecté que son esprit, sa personnalité, en demeuraient à vie bouleversés. Une catastrophe. La nouvelle épouvanta la reine. Charlie ne pouvait pas mourir. Il ne pouvait pas laisser ainsi Sombral, l’énorme dragon noir, à demi sauvage, qui avait su s’attacher son respect, elle qui se méfiait tant des dragons. Elle déboucha du palais en trombe, esquiva les gardes. Quelques mètres plus loin, elle tomba nez à nez avec une montagne d’écailles noirs, d’où deux yeux épouvantés la fixait, comme un naufragé fixe la bouée qu’on vient de lui lancer. Derrière lui, arbustes, buissons de fleurs, achevaient de mourir en silence, balayés par une queue presque tranchante. Cette vue calma instantanément la reine. Elle ne pouvait se permettre de paniquer quand on comptait sur elle. Quand la survie d’un être cher, la santé mentale d’un deuxième et peut-être la survie d’un peuple dépendait d’elle.

*Je suis là. On va le retrouver.*

Une économie de mots, une économie de geste. Elle serra doucement le museau du dragon entre ses bras, ridiculement trop petits. Puis, dans un seul mouvement elle prit son élan, ses pieds nus frappant le sol, et elle se hissa sur le dos du dragon, blottie entre deux épines. Un léger haut de cœur, doublé d’une sensation d’étourdissement la saisirent aussitôt, alors que son vertige se rappelait à elle. Mais, elle n’avait pas le choix, elle en était consciente. Jamais elle ne pourrait aller aussi vite, et n’aurait une vue aussi surplombante qu’en chevauchant un dragon.

*On y va, Sombral. On va là où tu l’as senti la dernière fois.*

Elle-même ne pouvait rien faire d’autre. La seule indication qu’elle avait – bien minime en vérité – était que l’elfe comptait se rendre dans les environs de Cithri. Pourquoi, elle n’en savait rien et n’avait pas voulu le savoir par ailleurs. Ses conseillers, et Charlie en faisait partie, étaient libres d’aller et venir dans la forêt à leur guise. Elle demandait simplement à être au courant de leurs départs afin de ne pas les chercher en vain. Une brusque douleur la fit revenir à l’instant présent. Juchée comme elle l’était, sans selle, sur les écailles dures et froides de son compagnon, la peau de ses jambes subissait les frottements continus provoqués par le battement d’aile du dragon. Son fin pantalon de lin par plus que sa tunique légère qui lui tombe jusqu’aux genoux ne la protégeaient. Bientôt, l’intérieur de ses cuisses serait en sang. Mobilisant une partie de sa magie, elle se métamorphosa légèrement sa peau pour la rendre plus dure, plus résistante. Puis, étendant son esprit le plus loin qu’elle le pouvait, elle tenta d’alerter son peuple. Si Charlie était mort, c’est que quelqu’un, dans la forêt, était suffisamment puissant et inamical pour le tuer. Ce qui était pire qu’une mauvaise nouvelle. S’il avait changé, il pouvait devenir lui-même une source de conflit. Ce qui n’était définitivement pas rassurant. Elle se devait de donner l’alerte.

*Charlie, le Cathdein, a disparu. Si vous retrouvez son cadavre, organisez immédiatement des fouilles dans le secteur, par groupes d’une dizaine. Si vous apercevez quoique ce soit de suspect, prévenez-moi et attendez mon arrivée. S’il est vivant, encerclez le mais ne vous en approchez pas. J’arrive.*

Le trajet avait été bref. Trop bref peut-être pour les deux êtres qui volaient vers un destin bien sombre qu’ils n’avaient pas envie d’affronter. La reine ne savait pas trop si elle préférait retrouver son ami mort ou le voir fou, retrouvez son cadavre ou perdre son esprit. Elle avait déjà vu trop de morts pendant la guerre, perdu trop d’amis pendant le millénaire et demi qu’elle était en vie et souffrait par avance de devoir subir à nouveau ce déchirement. Mais elle avait aussi connu quelques amis, beaucoup plus rares, devenus ombres. Des êtres sans cœur ni âme qui ne la reconnaissait plus. Elle avait dû se battre contre eux, parfois espérant ou devant les tuer. Et l’horreur qu’elle avait ressenti à chaque fois, son incrédulité, cette incroyable souffrance de ne rien pouvoir faire… Elle ne voulait pas le ressentir à nouveau. Elle ne voulait pas découvrir une nouvelle fois qu’il y avait pire que la mort. Elle cloisonnait ses pensées, au fond de son esprit, là où Sombral ne pouvait les atteindre. Elle ne voulait pas le meurtrir plus qu’il ne l’était déjà. Elle ne voulait pas que ses inquiétudes ne viennent troubler les siennes. Et surtout, elle ne voulait pas qu’il sache combien elle avait peur pour lui, combien elle redoutait sa réaction – s’il devenait fou lui aussi, que ferait-elle ? – et combien elle craignait qu’il n’y survive pas. Ils n’avaient qu’un bref échange, lorsque la reine avait appris les informations qu’elle attendait, peu de temps après leur départ.

*Il est vivant, Sombral.*

Elle n’en dit pas plus. Qu’aurait-elle pu dire ? Que les elfes qui l’avaient les premiers repérés étaient tous morts incroyablement mutilés ? Que les quelques survivants n’avaient fui que par miracle ? Qu’une violente tempête semblait naître du corps de l’elfe noir, une tempête que nul magicien n’était parvenu à contrôler ni à arrêter ? Ils avaient réussi à l’encercler, à quel prix, cela elle ne le savait pas encore. Pas plus qu’elle ne savait vraiment le spectacle qu’elle allait devoir affronter. Tout ce qu’on lui avait dit c’est que le dragonnier semblait devenu fou. Comme s’il n’appartenait plus à lui-même. Que son esprit n’était qu’un magma confus de haine et de volonté de vengeance. Tout cela, elle ne pouvait se résoudre de le dire au dragon. Peut-être parce que cela lui faisait déjà atrocement peur et qu’elle ne pouvait la partager comme cela, aussi facilement que si ce n’était qu’un événement banal et sans importance.
Les minutes s'écoulèrent donc, aussi silencieuses que pouvaient être des minutes à dos de dragon, où le vent, le bruissement des ailes et des arbres battus par le souffle sifflaient aux oreilles. Alors qu'ils étaient presque parvenus à Céris, Ellenwen sortit de la torpeur somnolente où elle s'était plongée pour fuir son vertige qui menaçait à chaque instant de la précipiter au sol sous l'influence d'une pensée aussi soudaine qu'incongrue. Une tempête s'était formée autour de Charlie avaient-ils dit ? Mais depuis quand Charlie savait-il manier le vent ? Elle s'était battue si longtemps à ses côtés, parfois contre lui lors d'entraînement, qu'il lui semblait connaître par cœur toutes les techniques de combat de son ami. Et le vent n'en faisait certainement pas parti. Le feu, oui, bien sûr que oui. Souvent même. Mais pas une seule fois elle ne l'avait vu ce servir du vent. Et même sous l'effet d'une transformation soudaine, on ne pouvait changer la vérité de la magie. C'était quelque chose de bien plus profond que l'âme. Quelque chose, comme le langage qui la soumettait, qui ne pouvait mentir. Ebranlée, elle hésita un instant à poser la question au dragon. Savait-il quelque chose ? Charlie avait dû subir un changement déjà auparavant. De cela, elle n'avait presque aucun doute. Quelque chose s'était passé, plus ou moins récemment, qui avait poussé l'elfe noir à se servir du vent dans une situation de crise. Quelque chose qui avait peut-être même déjà modifié sa nature... Un brusque trou d'air coupa net les pensées de l'elfe. Elle se plaqua rapidement une main sur la bouche, manquant de rejeter son dîner. Elle baissa la tête, pour se blottir contre le dragon, l'esprit trop surchargé de peur pour réfléchir.
Elle ne se redressa que lorsqu'ils arrivèrent à Céris. Ils survolèrent en quelques brèves minutes la ville. D'un regard la reine jaugea l'excitation et la panique qui s'en était emparée. Elle voyait les personnes les plus jeunes et les plus faibles s'enfuir et se réfugier dans l'épaisseur réconfortante et familière de la forêt. Dans le sens opposé à leur fuite, soldats et magiciens se ruaient vers ce qui lui semblait, vu du ciel, être un cyclone miniature, qui dépassait à peine les arbres. Elle grimaça. C'était encore pire que ce qu'elle avait imaginé. Elle sentait la magie. Sur tous les pores de sa peau, dans sa bouche et son esprit. C'était une magie brute, pure et violente. Une magie incontrôlable et probablement incontrôlée, un phénomène qu'elle n'avait observé que chez des rares humains ¨C dont elle lors de ses rares accès de colère ¨C mais qui était beaucoup plus fréquent chez les dragons. C'était une forme de magie spontanée, née directement des émotions du magicien, qui prenait racine dans ses désirs profonds, au de-là de ce que tous les mots de l'ancien langage aurait pu provoquer. Seule une volonté à l'état brute pouvait provoquer ce qu'elle ressentait.

*Charlie*, la pensée avait jaillie comme un gémissement de son esprit.

Elle avait peur. Non seulement pour son ami mais pour elle. Peur de ce qu'elle allait devoir affronter, de ce qu'elle allait voir. Un soudain éclair illumina le monde autour d'elle. Elle vit les elfes qui couraient, parfois portant comme ils le pouvaient des blessés trop nombreux au goût de la reine. Certains, levant la tête, l’entraperçurent, perdue qu'elle était sur l'immense dos noir d'écailles. Aussitôt, elle ressentit une foule de pensées, comme des abeilles inquiètes, titiller son esprit, l'abreuvant de leur rancoeur pour celui qui tuait les siens, de peur contre ce phénomène qu'ils ne comprenaient pas, de soutient pour la reine et d'autres choses qu'elle ne prit pas le temps d'analyser. Serrant les dents elle se reprit, se focalisant sur la « chose » qu'elle verrait bientôt et qui avait été son ami. Elle n'avait ni le temps, ni la volonté et l'énergie de s'occuper de cette masse bouillante et confuse qui lui parvenait.

*Il suffit. Je m'en occupe. Repliez-vous tous et tenez-vous prêts à évacuer la ville si je vous en donne l'ordre.*

La déclaration calma tous les esprits alentours, leur apportant, pour quelques instants, le sentiment d'avoir une mission à accomplir. Les elfes avaient cessé de lutter contre un nuage, une métaphore qui n'avait jamais semblé aussi réelle à Ellenwen, et pouvaient s'investir. Elle toucha doucement l'esprit du dragon, pour y apporter tout le calme et tout l'apaisement qu'elle pouvait. Sa douleur la toucha à nouveau. Elle gémit doucement, pour extérioriser et chasser ce qui la tourmentait tant. Puis, par des succession d'images rapides, elle exposa son plan à son porteur. Elle allait y aller la première, sautant au sol dès qu'ils survoleraient la clairière. Elle tenait à voir la première ce qu'il était advenu réellement du dragonnier et à savoir s'il n'était pas plus risqué et dangereux qu'il voit son dragon. Selon tous les rapports qui lui étaient parvenus, Charlie était dans un tel état de rage et de souffrance qu'il ne reconnaissait plus personne et que son esprit était devenu à toute tentative de raisonnement. Mais si jamais il reconnaissait celui avait qui il était lié, augmentant sa fureur, les catastrophes n'en seraient que plus désastreuses.

*Je garderais mon esprit lié au tien, je te le promet. Tout ce que je saurais, tu le sauras. Mais laisse moi quelques minutes seule à seule avec lui. Tentons notre chance chacun à notre tour.*

Elle tenta un petit rire qui, elle le savait, sonnait plus que faux. Puis, alors qu'ils passaient au dessus du cœur de la tempête, elle inspira profondément, tenta de mettre de côté la simple terreur que lui inspirait sa future chute, et se laissa tomber, comme une pierre, vers le sol. Bras tendus pour retrouver un semblant d'équilibre, jambes fléchies pour amortir le choc, elle se réceptionna sans trop de mal, les yeux solidement fermés. Encore secouée, elle mit quelques secondes avant de les ouvrir... et de les écarquiller tout à fait devant ce qui s'offrait à elle. Des cadavres, affreusement découpés par la faux qui reposait dans des mains noires couvertes de sang. Devant elle, un elfe coupé en deux tendait encore son épée, comme s'il avait voulu trancher son adversaire ou le supplier de l'épargner dans un dernier geste de supplication. Des arbres avaient été arraché par le vent, des éclats de bois tranchants comme des éclats de verre étaient plantés tout autour d'eux. Et, au centre de tout, Charlie. Ou ce qui ressemblait à Charlie. Avant même de sonder son esprit, Ellenwen sut qu'elle avait perdu son ami, peut-être irrémédiablement. Ce n'était pas de la colère qu'elle lisait dans ses yeux mais une folie, une folie de mort et de vengeance comme elle n'en avait encore jamais vu. Peut-être semblable à celle qu'avait pu voir de rares amis lorsqu'elle-même était devenu folle, se métamorphosant en Serkëlunëa, déesse de sang et de vengeance.

*Et merde*, elle ne pouvait rien penser d'autre.

Le vent la fouettait, faisait voler ses cheveux et ses trop minces vêtements. La magie cette fois était vraiment brute, folle et sans contrôle. Ellenwen sentit ses cheveux se dresser sur sa tête, tant sous l'effet de l'électricité de l'air que de la force magique qui s'accumulait. Ce n'était pas normal. Charlie n'avait pas cette puissante. Il était incapable de déchaîner un tel ouragan que la jeune femme parvenait difficilement à y résister. Et jamais, jamais au grand jamais, il n'avait eu cette maîtrise de l'air. Il s'en servait si peu.


- Ayahantê, où est-elle ?

Le cri la prit par surprise. Ayahanté ? Qui était-ce ? La reine ne connaissait personne qui eut ce nom là et pourtant, elle connaissait tous ceux qui comptaient dans l'Alagaësia. A moins que quelqu'un n'ai deux noms... C'en était trop pour la reine. Furieuse de n'y rien comprendre, elle hurla à l'esprit de Sombral.

*Mais c'est quoi ce bordel ? C'est quoi cette maîtrise de l'air ?! Et c'est qui Ayahantê !*

Le dragon ne pouvait l'ignorer, lui qui était le plus près du dragonnier. Lui qui partageait son âme avec lui, lui qui pouvait sentir ses pensées. Et il lui avait tout caché. Il avait soigneusement tu le changement de son Cathdein. Il lui avait caché cette maitrise de l'air, cette puissance, comme s'ils ne pouvaient lui faire confiance. Elle sentait qu'il lui manquait un maillon de la chaine. Une information capitale. Amère et attristée, la jeune femme ressentit une pointe de rancoeur mêlée de déception. Comme lorsqu'elle avait appris le voyage de Kellran dans l'Outreterre sans que celui-ci ne l'en ai averti, elle se sentait trahie. A la fois en tant qu'amie et en tant que reine.


- Charlie, murmura-t-elle.

Il tourna les yeux vers elle, sa faux toujours à la main. Et alors, pour la toute première fois, la reine prit conscience que, dans sa précipitation et son affolement, elle n'avait pris aucune arme. Elle était pieds nus, tout juste revêtu d'une tunique et d'un pantalon de lin léger et fluide, plus aptes à lire dans la mousse qu'au combat. Elle sentit une vague de peur lui serrer le ventre. Elle n'avait pas fait le bon choix... Reculant prudemment, elle essaya doucement de sonder l'esprit de l'être noir qui lui faisait face. Puis, lentement, elle murmura quelques mots et son corps se recouvrit d'écailles, aussi épaisses et impénétrables que celles d'un dragon, d'un gris veiné de bleu turquoise.





Dernière édition par Ellenwen le Lun 23 Juil 2012 - 20:26, édité 1 fois
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Charlie To'ü Kour

Sciocide Récidiviste

Nombre de messages : 6131
Âge : 30



[event] Fear the Guard - Céris Vide

Charlie To'ü Kour
Sciocide Récidiviste
Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Mar 19 Juin 2012 - 22:01


*Je suis là. On va le retrouver.*

Pourquoi Ellenwen ?... Pourquoi elle ?... De toute les êtres présents dans cette forêt, pourquoi dans un tel instant de crise, Sombral s'était instinctivement tourné vers elle... sans réfléchir...?
Parce qu'elle est une amie de son dragonnier ? Il en a d'autre, et elle n'est pas la seule présente en ces lieux... Parce que c'est la Reine ? Bien sur que non. Elle n'est pas sa Reine, un dragon n'a que faire des dirigeants des autres peuples, ils n'ont aucune emprise sur eux. Et pourtant, elle lui inspirait confiance. Il se rappela le monde des morts, sa rage et son désespoir quand elle accepta le marché de l'esprit dont il s'était tant méfié, et qu'il lui fallut partir. Il ne saurait surement jamais pourquoi il s'était attaché a cette elfe qui plus que tout les autres redoutait les dragons. Mais ce lien qui s'était formé était assez fort pour qu'en perdant celui avec son dragonnier, Sombral se précipita vers Ellenwen, mendiant son aide.
D'un bond d'un seul elle se hissa sur son dos, blottie entre deux épine et solidement accroché pour rassurer son étrange peur qui l'a prenait lorsqu'elle était en hauteur. Avant même qu'elle ne parle Sombral étendit ses ailes ne désirant plus qu'une chose, retrouver cette part de lui-même qui avait soudain disparu.


*On y va, Sombral. On va là où tu l’as senti la dernière fois.*

Le dragon fouetta l'air de toutes ses forces et se propulsa au dessus de la voûte des arbres à une vitesse folle. Il savait pour le vertige d'Ellenwen, mais il ne pouvait se permettre de voler en douceur dans un moment pareil. Ses immenses ailes frappèrent l'air avec vigueur, les menant plus vite que jamais vers la cité la plus à l'Est de la forêt du Du Weldenvarden , Céris.
Seul les puissant battements de ses ailes vinrent ponctuer le vol, ils étaient tout deux plongés dans un profond mutisme. Sombral n'avait que son dragonnier en tête... Il ne voulait pas le perdre, il ne pouvait pas... Qu'adviendrait-il si Charlie était mort ? Que ferait-il ? l'avait-il perdu à jamais ? Ce n'est pas aujourd'hui en tout cas qu'il le perdit, c'était il y a plus d'un an, lorsque l'elfe noir revint de Dras-Léona bien après que sa Reine fut sauvée, une pierre ronde et violacée dans le creux de la main. Depuis ce jour Charlie était différent, car depuis ce jour une infime partie de l'esprit de son compagnon demeurait inaccessible, leurs esprits n'était plus parfaitement uni. Dés lors le dragonnier sembla toujours s'éloigner de plus en plus, La guerre fut une occasion de se rapprocher, de se réunir une nouvelle fois, mais la petite partie secrète de l'esprit de Charlie le resta, et lorsqu'il sombra dans le coma, la légère distance devint gouffre.
À son réveil, le dragonnier n'était déjà plus le même, serrant jour et nuit cette maudite gemme contre sa poitrine, celle là même qui avait sut le sortir du coma quand Sombral en avait été incapable, mais ne montrant presque plus le moindre signe d'affection à son dragon. Et enfin il entreprit ce voyage, prolongeant le gouffre mentale par une distance physique, avant de complètement disparaître, et de laisser l'immense dragon noir plongé dans le néant...

Se sentant proche de la folie , Sombral se ressaisit et retint ses songes. Se concentrant sur son vol et sa destination.


*Il est vivant, Sombral.*

Elle ne dit rien d'autre... Et le dragon non plus. Perturbé par ses réflexion, il ne sut quoi en penser... Aurait-il été préférable qu'il soit mort en dragonnier ? Où valait-il mieux que le long fil tendu par le destin, l'éloignant toujours un peu plus de son rôle réussisse finalement à les séparer définitivement et qu'il l'abandonne ?... Sombral voulu pousser un cri de rage ! ce ne pouvait être ainsi, il ne pouvait accepter ni l'un ni l'autre, quelque chose d'autre était arrivé Charlie ne l'avait pas abandonné ! quoiqu'en disent le fil des évènements !

Après ce qui lui sembla être des heures de vol, Céris leur apparut enfin. Mais ce qu'ils voyaient plongeait le dragon dans l'incompréhension. Un cyclone, petit mais puissant, faisait des ravages dans la forêt proche de la cité, des guerriers et des mages se précipitait vers le coeur de cette masse de débris et de poussières tourbillonnante, tandis que d'autres elfes fuyaient à l'opposé... Sombral en était profondément choqué. Il n'avait jamais vu un elfe fuir... Ceux qui affrontait le danger pendant les guerres était de la trempe de ceux qui ces mages et de ces guerriers, mais jamais le danger n'avait été porté jusqu'aux sein même de la forêt, jamais il n'avait menacé les elfes les plus jeunes et les plus faibles, ceux qui étaient obligés de fuir...
Cette vision eut un impact puissant sur Sombral, voir ces elfes à l'impassibilité légendaire dans un tel état de peur lui rappela qu'il devait rester maître de ses émotions. Ils n'y avait pas que Charlie qui était en danger, ces l'elfes l'étaient aussi et il comptait sur ellenwen et lui pour les protéger.
Ayant recouvré toute sa lucidité, Sombral entama un vol circulaire dans le sens de vent pour prendre le temps d'observer et d'analyser la situation. Les esprits de quelques elfes vinrent titiller les leur paniqué ou en colère, Mais ellen sembla leur répondre quelque chose qui fit cesser dans l'instant toute ces manifestations, puis elle tourna son esprit vers celui du dragon et c'est à ce moment là que Sombral comprit réellement ce qu'il se passait et que sa douleur devint plus grande encore.

Charlie n'était pas menacé par ce cyclone, il était le cyclone. Ce déferlement de magie brute, écrasant, n'avait pas blessé son compagnon... C'était, son compagnon.

Un gémissement étouffé jaillit de sa gorge, il ne comprenait pas cette folie, c'était quelque chose de nouveau que le dragon n'avait encore jamais eu à affronter. Il y a de si nombreuses années, Charlie était sous l'emprise d'une malédiction le forçant à être constamment maître de ses émotions s'il ne voulait pas devenir un danger pour les personne qui l'entouraient, cette nécessité l'avait forcé à avoir un puissant contrôle sur lui-même. Comment pouvait-il sombrer de cette manière aujourd'hui ?


*Je garderais mon esprit lié au tien, je te le promet. Tout ce que je saurais, tu le sauras. Mais laisse moi quelques minutes seule à seule avec lui. Tentons notre chance chacun à notre tour.*

* non attend !*

Le simple fait de soudain considérer son propre dragonnier comme un danger pour ellen l'ébranla. Il ne sut quoi dire de plus et se contenta de suivre les instructions d'Ellenwen sans réagir, ne sachant plus où était le danger, ce qu'il fallait fuir ou enlacer, ne sachant même plus ce qu'ils devaient affronter.

Il l'a vit sauter, une chute mortelle pour n'importe quel humain, puis disparaître dans le large nuage de poussières et de débris en tout genre que le cyclone soulevait. Via le lien qu'elle avait formé entre eux, il pu tout voir, tout ressentir...

Le spectacle qui s'offrait à eux était... indescriptible. Les cadavres affreusement mutilé des elfes jonchaient le sol, des arbres arraché par les vents se fracassait contre les tronc des autres, se changeant en nuage de débris pointus venant trancher la vision de l'elfe de centaines de petits traits, donnant à la scène l'aspect d'une esquisse, comme le premier jet d'un désastre qui ne faisait que commencer.
Et au coeur de ce massacre, les mains écarlates tenant fermement la faux qui aujourd'hui plus que jamais tenait son rôle d'instrument de la mort, Charlie regardait tomber le corps d'un elfe qui respirait encore une seconde plus tôt. L'elfe noir était... méconnaissable, ses bras semblait affreusement déformé par les arc électrique qui les parcourait, ses jambes semblait faite de métal, tellement les plaques d'armure qui les recouvrait avaient fusionné avec sa peau. Et sur son torse , enchâssé dans sa poitrine comme s'il s'agissait d'une simple monture, l'Améthyste rayonnait d'un éclat surnaturel, cet éclat se répercutant dans les yeux de son porteur.
Chez Ellenwen comme chez Sombral, la peur et l'incompréhension se muèrent en colère. L'une parce qu'elle se sentait trahie, l'autre parce qu'il commençait à comprendre.


*Mais c'est quoi ce bordel ? C'est quoi cette maîtrise de l'air ?! Et c'est qui Ayahantê !*

Paradoxalement, la colère calme Sombral, car il comprenait enfin, du moins... Il savait que ce qui arrivait ne provenait pas directement de Charlie, il ne l'avait pas abandonné, il n'avait pas perdu le contrôle. Un autre acteur était simplement intervenu dans la balance. Il répondit alors à Ellen, ressentant ses émotion à travers le lien qu'elle avait formé, il comprit qu'elle se sentait trahie par ce qu'elle découvrait, par ce que Charlie lui avait caché et qu'elle rejetait en partie la faute sur Sombral pour ne pas lui en avoir parlé, seulement le pauvre dragon n'en savait pas tellement plus...

*Charlie à abandonné le feu pour l'air depuis qu'il est venu te libérer à Dras-Léona, pardonne-moi de ne pas avoir jugé important de ne pas t'avoir parlé d'un fait que la plupart des proches de Charlie ont découvert il y a longtemps déjà, je pensais que tu l'avais remarqué... Mais s'il travaille cette maîtrise tout les jours depuis, en aucun cas il n'était capable de déployer une telle puissance ! Cette puissance ce n'est pas Charlie, c'est cette pierre !*

Au biais de leur lien, Sombral attira la vu de l'elfe vers la gemme brillante enfoncée dans la poitrine du dragonnier, puis il reprit, se disant qu'il valait mieux qu'Ellen en sache au moins autant que lui avant de s'engager dans cet affrontement.

*Contrairement à ce que tu penses je ne sais rien de ce caillou! Charlie à bloqué cette partie de son esprit même à moi ! Il n'est plus le même depuis qu'il l'a ! Tu te rappel le jour où toi, Akkan et Laïaga je vous ai retrouvé dans la forêt et que nous sommes partit pour délivrer ton apprenti ? J'étais venu te parler de ça, ne me reproche pas de ne rien t'en avoir dit, quand tu étais trop occupée pour l'entendre. En tout cas une chose est sûre, tout ça est provoqué par cette Améthyste ! J 'en suis certain ! Et... Pour ce qui est d'Ayahantê, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais il lui arrive d'appeler cette femme bizarre comme ça... L'impératrice du Saint-empire, Myad.*

À travers le lien, Sombral ressentit les nouvelles inquiétude d'Ellenwen, Il vit le regard vide de son compagnon se tourner vers la Reine, la faux toujours à la main. Et elle prendre conscience qu'elle n'avait aucune protection, aucune arme... Tandis qu'elle se recouvrait le corps d'écaille (chose qui amusa le dragon malgré lui), ce dernier se rapprocha en se tenant au dessus du cyclone, prêt à plonger... prêt à agir...

* Je suis là Ellenwen... Ai confiance en moi, Charlie ou pas, je te protégerais comme je le dois, je ne faillirais pas. Dit moi quand je dois agir !*

¤~¤~¤

Amputant un énième menteur, Charlie regarda doucement le cadavre tomber, le maudissant en ancien langage. Pourquoi continuait-il de mentir ? Il tombaient tous, un par un, et pourtant quand il leur demandait gentiment de lui dire où se trouvait Ayahantê, ils s'obstinaient tous à feindre l'ignorance. le plongeant à chaque fois un peu plus dans sa rage, face à leur obstination ! Faudrait-il anéantir un peuple avant que l'un d'eux ne daigne lui répondre ?

- où... est ... ELLE ?

Charlie avança un peu plus vers le centre de la cité. Il croisa d'autres elfes, des mages et des guerriers, de plus en plus nombreux, mais aucun n'arrivait à le vaincre... Tous s'acharnaient à l'affronter sans répondre, pourquoi tant de stupidité ?
Un dernier elfe armé d'une épée, mourut plus vite que les autres, il eut à peine le temps de brandir son épée, que charlie le coupa en deux dans un mouvement électrique. Il le regarda lui aussi tomber, comme espérant que dans un dernier souffle il lui donnerait la réponse qu'il attend mais rien, rien ne venait... Il devait abattre Myad ! Pourquoi s'acharnaient-ils à la protéger !

Tandis que les deux parties de l'épéiste achevaient de rouler au sol, Nux fut surpris de ne pas recevoir d'autre assauts, les elfes semblaient être parti... Ils avaient fuit les lâches ! Sans lui répondre ! C'est alors qu'il en aperçu un dernier, du moins, une dernière.
Elle se tenait, à une bonne distance de lui, vêtu d'une simple tunique et d'un pantalon, ni armé ni préparé pour la bataille. Rien en elle ne semblait agressif, peut-être cette elfe là avait décidé de lui répondre ? Il s'approcha doucement, en marchant, la faux couverte de sang toujours dans sa main, prête à frapper.
Sans hurler cette fois, ne s'adressant qu'à cette elfe en particulier, mais toujours avec une voix qui n'avait rien de naturelle, il répéta.


- Où est-elle ? Où la cachez-vous? Pas le peine de feindre l'ignorance !

En se rapprochant, il découvrit le visage de l'elfe qui le regardait, l'expression qu'elle arborait était... étrange. De plus, elle lui parut vaguement familière, comme un lointain souvenir...

L'Améthyste palpita, et usa des souvenirs de Charlie à son profits, elle manipula ses pensées pour masquer tout ce qui pouvait le lier à cette elfe, mais elle lui présenta habilement un souvenir de la visite de Myad dans cette forêt, elle lui montra un moment où cette elfe et Ayahantê se parlaient, déformant leur expressions pour qu'elles semblent plus maléfique toute deux...

La colère monta dans l'esprit fou du Gardien, Un arc électrique, attiré par une charge éphémère, parti de son épaule pour aller frapper un arbre tout proche


- Toi... Tu es... Tu es ... Tu es une de ses complices !

le visage de l'elfe noir se déforma dans une expression de haine, il se pencha en avant, prêt à charger. Les vents s'intensifièrent, les arcs électriques qui déformait sa chair au niveau des bras, devinrent plus insistant, plus nombreux.

- C'est ta dernière chance de survivre... Dit le moi... Où est Ayahantê ?!

Charlie bondit dans les airs, suivant la courbe du vent jusqu'à cette elfe ami de Myad, puis retomba en tranchant l'air de sa faux là où elle se trouvait... Puis se redressa prêt à enchaîner les attaques.
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Ellenwen

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Ellenwen
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Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Lun 13 Aoû 2012 - 15:40


En une fraction de secondes, avant que toute la scène qui se déroulait devant ses yeux ne lui apparaisse dans toute son horrible vérité, Ellenwen ressentit une profonde vague de colère, et d'un sentiment qui ressemblait à de la rancune, déferler dans son cerveau, embrassant la moindre de ses veines. Il lui semblait que son corps vibrait de ces deux colères qui se mélangèrent, se multiplièrent et résonnèrent. Comme si, pour un infime instant, son esprit et celui du dragon était parfaitement accordé. Que leurs pensées étaient totalement similaires et que sans même parler, sans même avoir une pensée consciente sur ce qui se passait vraiment, sur ce qui se passait, ils se comprenaient dans leur totalité et leur complexité. Tous deux se sentaient trahis par une partie de Charlie qu'il leur avait soigneusement caché. Et même si la reine était encore plus perplexe, Sombral enrageait de découvrir que le lien qu'il croyait indestructible avait pourtant dissimulé un si lourd secret. Un mensonge dont la portée dépassait leur propre personne, dont le sang qui maculait les chevilles de l'elfe en était l'illustration la plus horrible qu'ils puissent imaginer. Sombral ignorait tout de ce changement. Il ne connaissait pas cette nouvelle maitrise de l'air inexpliquée, il ne savait pas ce que faisait Charlie à Cithri, il ne savait... Ellenwen trembla légèrement lorsque les deux colères se turent, balayées l'une par l'autre. Le calme qui en résultat profond comme un océan lourd de secrets, de tempêtes et de cris engloutis, tendit tous ses muscles, accéléra son souffle. Les paroles de Sombral se déversèrent dans son esprit, pendant qu'elle peinait à les assimiler. L'avertissement de Sombral, qui sonna comme un reproche dissimulé, lui tordit le coeur. Non, elle n'avait pas remarqué le changement de magie de l'elfe noir. A vrai dire, depuis sa libération, elle n'avait pas revu l'elfe noir. Elle n'avait côtoyé que son dragon qui avait fait le lien entre les deux amis. Elle n'avait rien vu de cette métamorphose qui lui aurait paru suspecte, elle qui savait que la magie reflétait mieux qu'un miroir la personnalité d'un mage. Elle aurait dû, elle aurait pu. Et maintenant, elle devait. Devait gérer tout ça. Gérer les tripes dans lequel ses pieds s'étaient plantés. Gérer la responsabilité qu'elle n'avait pas pris.

*Pardon Sombral. J'aurais dû être plus attentive. Mais je n'ai pas vu Charlie depuis si longtemps. Je n'ai rien perçu de ce qui s'agitait en lui. J'aurais dû être là pour toi et puis lui...*

Elle feula doucement, toutes ses tensions balayées. Maintenant, elle était prête à assumer ce pourquoi elle était née. Trop d'elfes étaient déjà morts. Plus aucun ne mourrait. Son corps se couvrit d'écailles de dragon, la meilleure protection qu'elle connaisse. Aucun être au monde, ni aucune plante, ne pouvait lui garantir une résistance comme celle-là. Et si elle le devait, il lui serait facile de les modeler en armes... Campée sur ses deux pieds, tentant de ne pas chercher à reconnaitre les visages mutilés des elfes autour d'elle, Ellenwen fit face au dragonnier... Et hoqueta lorsqu'elle aperçut la pierre luminescente, guidée par Sombral. Elle baissa les bras, momentanément désarmée. Elle cligna des yeux et sentit une grosse boule de peur se former dans sa gorge. Elle expira doucement, tentant de maitriser la masse de souvenirs qui lui parvenaient, rebondissant sans fin dans sa tête. Tant de chansons, tant de fêtes passées à pleurer leur disparition. Tant d'études qu'elle avait mené sans fin pour retrouver quelques documents qui lui en apprendraient un peu plus. Tant d'études pour trouver pourquoi tous ces documents semblaient avoir disparus. Elle avait travaillé sur les poèmes millénaires, sur les épopées transmises par des générations d'elfes. Elle avait essayé de décortiquer les quelques récits qui leur était parvenu. Toute une mémoire collective traumatisée par une disparition. Toute une mémoire collective qui pleurait leur disparition. Des rêves d'enfant, des légendes d'adulte. Tant de choses que chaque elfe connaissait depuis le berceau, sans savoir trancher le vrai du faux, sans savoir que le vrai existait toujours. Tant d'informations qu'Islanzadi avait su, forcément, la nouvelle reine le savait, le sentait et le hurlait par chacun des pores de sa peau. La défunte reine le savait et, pire que tout, devait être à l'origine de ses légendes déformées, de ses fêtes nostalgiques, de tous ces mensonges. Elle se souvenait d'une fête du printemps, lorsqu'elle était encore parmi son peuple, lorsque même mise à l'écart, elle avait toujours sa place. Ils avaient passé une soirée, au rythme d'une magie violente et délicate, à pleurer sur leur disparition. A regretter la perte de la vie, de la mort, à cette disparition de ces règles immuables. A rendre hommage aux Gardiens.

AUX GARDIENS !

Gardiens.

Charlie.

L'Améthyste. Le Gardien de l'Air. Charlie était le gardien de l'air. Et là. Là, il s'était incarné, perdant le contrôle. L'incarnation. La domination de la pierre et de son élément. Un déchainement des forces. Une folie qui allait ravager le monde et qui ravageait déjà son ami. Qui semblait l'avoir rendu fou, oblitérait ses pensées et probablement ses souvenirs. Une amnésie soigneusement domestiquée et encadrée, une amnésie qui allait leur coûter cher. Au moment où la reine se remettait - péniblement - de cette révélation, les derniers mots du dragon lui coupèrent le souffle. Ayahanthê. Myad. L'impératrice. La demi-elfe, demi-drow, fille d'une prédiction dont elle ne savait rien. Myad qui l'avait averti à mots couverts du danger. Qui l'avait prévenu de ces souvenirs disparus qui allaient revenir sans prévenir. Mais qui ne devait pas savoir à quel point elle avait raison, à quel point le réveil était douloureux. Myad, qui avait été presque condescendante, mais qui ne savait pas combien elle-même allait devoir payer pour cette réapparition. Mais déjà l'elfe noir reprenait ses cris. Réclamait Ayahantê comme un enfant qui réclame un jouet pour le casser.

- Je ne sais pas.

Sa réponse était calme. Elle n'avait pas bougé. Comme face à un animal blessé, elle ne montrait aucun signe de crainte ou de colère. Elle restait immobile comme une statue pendant que les conséquences de ces cris lui faisaient envisager le pire. Ayahantê. Ce ne pouvait être que son nom elfique. Celui que ses parents lui avait vraiment donné. Et si Charlie le connaissait, si le diamant la réclamait jusqu'à vouloir sa destruction, elle connaissait le diamant. Son pouvoir et ses dangers. Si elle avait prévenu la reine des elfes, si elle l'avait averti qu'elle-même était dépassée, elle devait être l'une des leurs. Et pas n'importe laquelle. L'une des gardiennes les plus puissantes. De la vie ou de la mort. De la vie et de la mort... L'union d'une elfe blanche et d'un elfe noir. La descendante de la reine folle qui avait anéanti tous les gardiens... Peut-être. Mais peut-être déraillait-elle. Même si cela expliquerait le rejet de ses parents. Et le secret. Et la prophétie qui aurait conduit Islanzadi à supprimer toutes les preuves. Ou peut-être déraillait-elle. Une gardienne surpême, dominant tous les autres. Une enfant seule, écrasée par son destin. Peut-être déraillait-elle. Une seule certitude restait.

*Charlie est un gardien. Myad aussi.*

Et en même temps que ces mots prévenaient Sombral, la reine fit passer par leur lien tout ce qu'elle avait pu apprendre des gardiens. Ce que chaque elfe connaissait. Leur histoire. Leur diamant. Leur destruction totale par la reine des drows. Comment ils pouvaient s'incarner, laissant leur élément les dominer. Et ce que ces propres recherches lui avaient appris... pas grand chose.

*Il faut l'arrêter. Le diamant consomme son énergie. Lorsqu'il n'en aura plus assez, il tombera évanoui et désincarné... Sauf si son esprit est lui-même devenu fou et qu'il appelle le diamant à le reposséder. Je ne sais pas trop quoi faire. Tous les documents sur les gardiens ont été détruits... Et je n'ai pas souvenir de légendes racontant des cas d'incarnation où les gardiens perdaient totalement la raison. Mais ce ne sont que des légendes ! Je sais juste qu'il faut un déclencheur mais je ne sais pas lequel. Peut-être quelque chose l'a-t-il fait devenir fou et a favorisé la possession du diamant. Je ne sais même pas trop s'il vaut mieux que tu viennes pour essayer de lui faire retrouver la raison grâce à votre lien ou si ça se révélerait encore plus dangereux !*

Elle ne quittait pas le dragonnier des yeux. Elle tentait d'oublier son corps affreusement déformé, les arcs électriques qui lui courraient sur les bras. Elle ne voulait pas se rendre compte de tous les changements qui avait métamorphosé l'un de ses plus vieux amis en un ennemi qu'elle devait neutraliser. Elle ne voulait pas voir la gemme hideuse qui semblait incrustée dans son corps, comme si par un épouvantable et grotesque effet de succion, chaire et minérale s'étaient fondus l'un dans l'autre. D'imaginer le procédé qui pouvait créer cet alliage contre nature lui soulevait le coeur. Et ses yeux ne pouvaient se poser nul part. Ni sur les cadavres d'elfes affreusement mutilés qui l'environnaient, ni sur l'immense faux qui planait au-dessus d'eux comme un présage de mort. Seuls les yeux fous de Charlie parvenait à ne pas emballer la crainte qui lui tirait les entrailles. Un instant, un bref instant, le temps parut suspendu lorsqu'une expression étrange traversa le visage du cathdein. Ellenwen crut qu'il l'avait reconnu, que l'ombre de perplexité qui avait flotté dans ses yeux était l'ombre d'un souvenir qui ressurgissait. Sa respiration se bloqua, comme pour ne pas briser l'instant présent. Pour qu'aucun souffle, aucun murmure ne vienne troubler l'équilibre mental défaillant de son adversaire. Et, soudainement, tout bascula. Les éclairs reprirent, plus aveuglants, plus rapides. Et la haine ravagea la forêt. Le choc mental fut si violent, si palpable, que l'elfe crut qu'un poing invisible venait de lui percuter l'estomac. D'un geste machinal, elle passa une main sur son ventre pendant qu'elle prenait une posture plus défensive, prête à anticiper la moindre attaque, le moindre geste.

L'Améthyste avait repris le contrôle. Encore une fois. Et avait si bien détourné les souvenirs de son porteur qu'il devenait persuadé qu'elle était une ennemie. Et l'une des complices de l'Impératrice. La reine en aurait ri. Ou pleuré. Pour la première fois depuis longtemps, les deux femmes étaient associées. Plus rien ne les séparait, plus l'empire, plus les croyances, plus les elfes et leurs traditions, plus leur passé respectif ni leur crainte. Plus de prophétie, plus de race. Une association improbable, dont elle rêvait... Surgie de l'esprit d'un fou. De quoi maudire le monde et son ironie. Complices... Alors que la reine aurait beaucoup donné pour secouer Myad, pour lui reprocher son manque de clarté, ses paroles sibyllines et trompeuses. Pour ne pas lui avoir révélé son identité. Pour lui avoir caché trop de choses. Comme si elle en avait l'obligation. Comme si elle avait pu changer quoique ce soit. Le secret de Charlie exposé au grand jour aurait-il permis d'éviter la crise ? Tôt ou tard, elle aurait dû l'affronter. Mais tard... Cela ne devait pas être un prétexte. Si Myad était une gardienne, elle devait rester en vie. Ca ne ferait qu'une nouvelle chose dont elles devraient discuter. Une manière d'excuser l'ostracisation qui avait frappé l'Impératrice et sa mère. Peut-être un moyen d'ajouter une dette sur les épaules de l'hybride. Peut-être un moyen de se racheter à ses propres yeux et d'oublier que elle, la reine, l'amie, n'avait rien vu venir.

L'elfe noir bondit, sa faux à la main. Un éclair de métal argenté brilla dans l'obscurité de l'orage. L'air siffla, malmené par le tranchant. Ellenwen sauta, esquivant le coup avec plus de difficulté qu'elle ne l'aurait cru. Elle avait compté sur la colère de l'elfe pour lui brouiller le jugement, pour le rendre plus prévisible, plus facilement devançable. Mais il restait un maître de guerre, le propriétaire réputé de plusieurs salles d'entrainement, son cathdein. Le coup était impeccablement porté, exécuté sans faille. Seule la trop grand portée de l'arme, son allonge effrayante qui ralentissait les mouvements de son porteur, permirent à la reine de s'échapper. Jusqu'au bout elle avait cru, ou espéré, que l'elfe ne l'attaquerait pas. Qu'elle n'aurait pas à se battre contre son ami.

*Je m'en charge.*

Elle avait donc sauté sur le côté, terminant dans un roulé-boulé dont elle se redressa d'un bond, hors de la vue de son adversaire. Puisant alors autant dans ses souvenirs que dans son énergie, la reine conçut un plan fou. Le plus rapidement qu'elle put, elle se métamorphosa entièrement. Toute son identité disparut, se fondit progressivement. Lorsque Charlie se retourna, Myad le dévisagea, outrageusement déhanchée, un sourire narquois sur les lèvres. Une main était posée dans le creux de ses hanches pendant que l'autre relevait quelques mèches noires et rebelles qui lui glissait devant les yeux. Ses yeux rouges dévisageait son demi-frère de race. Eclatante, presque luminescente, sa peau grise renvoyait l'éclat des éclairs qui fusaient tout autour d'elle. Au milieu de la tempête, elle était d'une beauté provocante et froide. Une parfaite copie du comportement de l'hybride tel que la reine avait pu l'observer. Et une copie conforme de son physique.


- Et bien, tu ne me reconnais pas ? Je te trouve bien peu perspicace, gardien de l'air.
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Charlie To'ü Kour

Sciocide Récidiviste

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Charlie To'ü Kour
Sciocide Récidiviste
Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Ven 28 Sep 2012 - 23:49


HRPG:


- Et bien, tu ne me reconnais pas ? Je te trouve bien peu perspicace, gardien de l'air.

...

- Et toi tu es stupide.



¤~¤~¤


Si nous étions en cet enfer dont parlent les hommes, le saurions-nous ?... Et si ce monde était en réalité notre punition pour avoir vécu dans le mal. Nos joies et nos rires sans cesse réprimés. Pâles impressions d'un bonheur illusoire méticuleusement brisé une fois atteint... À chaque malheur disparu, un autre vient le remplacer. Ne pourraient-ils donc vivre en paix ?
Sombral aurait voulu prier tel un nain ou un humain pour ne pas voir cette faux frapper. Il aurait voulu hurler à ces dieux, soit disant supérieur, d'intervenir puisqu'ils en avaient le pouvoir ! Mais qu'importe ses cris dans le vague, qu'importe ses efforts pour tenter de retrouver son lien avec son dragonnier dans son esprit, la lame trancha l'air... tout près... pour tuer. La machine infernale se mit en branle et le destin bien cruel poussa amis, reine et protecteur, dragon et dragonnier, à s'affronter au nom de la rage et de la folie.


*Je m'en charge.* Lui dit-elle. Résignée.

Elle aussi, semblait-il, ne voulait pas y croire. Elle ne pouvait pas l'accepter. Qui pourrait ? Comment pouvait-on accepter de se battre pour sa vie face à ses proches ? <<*Pardon Sombral. J'aurais dû être plus attentive. Mais je n'ai pas vu Charlie depuis si longtemps. Je n'ai rien perçu de ce qui s'agitait en lui. J'aurais dû être là pour toi et puis lui...*>> Les excuses... les reproches à soit-même. C'est tout ce qui pouvait nous venir naturellement dans une telle situation.
Sombral poussa un long soupir de tristesse et se résigna à battre des ailes pour se replacer au dessus de Ch... Du Gardien. Prêt à piquer à tout moment. Prêt à se jeter sur son dragonnier comme il se jetterait sur une proie. Une proie qui serait capable de le tuer.
Il attendit la contre attaque d'Ellenwen un peu Anxieux. Malgré tout ce qu'il voyait, il ne pouvait s'empêcher de craindre qu'elle ne le blesse... Ce serait pourtant nécessaire... Mais tout ce à quoi il aurait pu s'attendre n'arrivait pas à la hauteur de ce qu'il vit ce soir là. Ellenwen usa une fois de plus avec brio de ses talents de polymorphe. Elle s'était complètement métamorphosé en une copie exacte de Myad. La réplique était d'une précision Elfique, dans le moindre détail. Le dragon aurait bien été incapable de différencier la vrai de la copie. Mais quel était l'effet voulu ? Pourquoi prendre un tel risque ? Si elle se fait passer pour Myad, le Gardien n'aura plus qu'une envie : la tuer, déferler toute sa rage sur elle. Elle se mettait encore plus en danger ! Il allait déployer toute sa puissance pour...


*...Mais oui...*

Sombral cru comprendre. En un sens c'était une assez bonne stratégie. Plutôt que de tenter de le vaincre, elle allait le forcer à utiliser toute son énergie jusqu'à ce qu'il tombe épuisé. Seulement ce n'était pas sans risque. Car qui dit métamorphose en Myad dit adieu aux écailles. Elle ne pouvait pas obtenir une réplique fidèle de l'impératrice avec une peau écailleuse. Elle n'avait plus le droit à l'erreur, si Charlie la touchait ne serait-ce qu'une fois sans protection, ce pourrait être fatal.


¤~¤~¤


Comme la fumée elle se faufila hors de son attaque au dernier moment. Cette elfe était agile... Plus que les autres. D'un mouvement continu Charlie se retourna vers elle, comme pour enchaîner mais la surprise le stoppa net. Myad se tenait là, debout devant lui. Les mains sur les hanches et le regard provocateur. Elle lui ressemblait en tout point. À première vu tout portait à croire que Myad était bel et bien devant lui, qu'il allait pouvoir exercer sa vengeance. Cependant... Charlie paraissait perturbé plus qu'énervé. La scène sembla paradoxalement stopper sa rage contre l'elfe plutôt que de l'amplifier. Elle provoqua un décalage visuel/mentale qui aurait pu être très efficace pour stopper l'incarnation, si Charlie n'avait pas déjà vu ce genre de chose par le passé...

- Et bien, tu ne me reconnais pas ? Je te trouve bien peu perspicace, gardien de l'air.

Nux se ressaisit et se redressa lentement, son regard lumineux se fit assassin, meurtrier. Tandis que sa tête se penchait légèrement sur le côté comme intriguée, empreinte d'un air de folie.

- Et toi tu es stupide.

Aussi cruelle qu'un souvenir trop aimé, sa voix naturelle ce fit porteuse de ces mots. Comme une pique innocente.. prononcée par un vieil ami.
Puis sa tête se redressa... Il planta violemment la pointe de sa faux dans le cadavre d'un elfe, et le souleva de terre. Sa voix reprit en ampleur, surnaturelle, presque métallique. D'autre mots sonnèrent... plus lourds... plus menaçant... annonciateur du destin.


- Tu es peut-être Myad. Mais tu n'es pas... Ayahantê. Pour la dernière fois: Où-est-elle ?

Les gardiens, et plus encore les gemmes, savent se reconnaître entre eux. Lorsqu'un de leur "frères" est assez proche, ils... se ressentent... s'attirent. Un phénomène magique qui ne peut être dupé par une métamorphose, aussi réussit soit-elle. Ellenwen ne peut simuler la présence de deux entités aussi énorme que sont le diamant noir et le diamant blanc. Or s'il y avait déjà peu de chance que cela marche en temps normal, Nux est encore plus sensible à la présence de ses frères en étant incarné car c'est par ce moyen précis, plus que ses yeux, qu'il cherche Ayahantê. Il sait donc parfaitement que cette Myad là n'est pas celle qu'il recherche.
Sans même attendre que "Myad" réponde, il prononça sa sentence. Comme s'il était pressé de l'appliquer.


- tu ne sais pas bien sur hein ? Tout ces abrutis ne savait rien dire d'autre non plus... Mais soit ! Puisque c'est ce que tu souhaites...

Les vents jusqu'alors tourbillonnant perdirent toute cohésion. Claquant dans un sens puis dans l'autre, balayant les cheveux de la fausse Ayahantê dans toute les directions. Les débris et la poussière se soulevèrent entre eux, leur fouettant le visage. Charlie resta immobile un moment, tenant toujours le cadavre sanglant de l'elfe planté sur sa lame. Comme s'il attendait quelque chose.
Puis un éclair illumina la scène. éclairant d'un grand flash chaque petit grain de poussière voletant entre eux, créant l'illusion d'un mur opaque blanc pendant une demi seconde. Le gardien réagit immédiatement. Il lança avec force le cadavre de l'elfe vers son adversaire. Le tranchant de la lame déchira le corps pendant le lancé et provoqua une grande gerbe de sang écarlate accompagnant l'elfe déchiqueté en direction de "Myad". L'elfe noir profita de la distraction pour sprinter sur le côté, avec pour but de disparaître de son champ de vision. Puis pousser par les vents il l'attaqua à Revers, d'une frappe direct au niveau de la taille, et enchaîna sans lui laisser une seconde une série d'attaque en ce jetant sur elle si elle tentait d'esquiver comme la première fois. Le but étant de réussir à la coincer entre lui et l'allonge effrayante de sa faux, pour pouvoir ensuite la dominer à loisir grâce à la menace permanente de son arme derrière elle.
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Ellenwen

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Ellenwen
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Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Mer 27 Fév 2013 - 19:37


[bon après avoir recommencé la réponse dix fois, tenté des trucs de merde, recommencé encore, je m'excuse par avance pour cette piètre réponse et le retard :mgreen: quand j'indique mes coups, je mets pas "elle tenta de le taper..." mais si tu veux pas que les coups portent, te gêne pas.]

L'elfe était surpris. Ellen eut la satisfaction, brève mais intense, reposante pour l'esprit et le corps de voir le gardien incarné s'arrêter et la contempler silencieusement quelques secondes. Il avait la tête légèrement inclinée sur le côté, comme un chien qui renifle un maître dont il reconnait l'apparence sans reconnaitre l'odeur. Ou l'inverse, l'elfe ne le savait pas trop. Pendant quelques instants, la rage qui bouleversait les traits de l'ancien Cathdein de la reine s'apaisa, comme une tempête qui s'essouffle près du rivage, par manque d'éléments pour la faire grossir encore. Ellenwen le fixa, repensa à tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Elle ne gagnerait pas de cette façon là, elle le savait. Les yeux qui la fixaient étaient ceux de qui a totalement perdu la raison. Elle reconnaissait sans son sourire, dans ses mimiques, les mêmes expressions qu'elle avait pu avoir, elle-même, bien des années auparavant, lorsque la folie l'avait emporté bien loin des rivages de la raison. Lorsque même ses amis les plus chers, même Pierrot, n'avaient pu la retenir. En face d'elle, folie et mort marchaient de concert, chantant une joyeuse marche funèbre jusqu'à s'en casser les cordes vocales, jusqu'à ce que le sang jaillissent de leurs gorges par flot. Aussi, l'elfe éclata de rire, gouailleuse, moqueuse et dure. A cet instant, elle avait laissé toutes ses peurs de côté, remisé son futur à plus tard. Si un jour elle avait le temps de vieillir. De vieillir encore plus. Un jour où elle aurait le droit de tourner le dos à l'horreur. L'hydromel était tiré, elle n'allait pas le laisser se gâter. Sans se presser, alors même que le gardien la fixait, elle s'avança lentement sur lui. Elle n'était plus qu'à quelques pas lorsqu'il répondit.

- Stupide ?

Elle pencha la tête de côté, toujours souriante. Le mot semblait si incongru, alors qu'ils étaient, entourés de cadavre, maculés de sang, de terre, les cheveux plaqués sur le visage par les averses d'eau et de grêle mêlés. C'était presque délicat. Il fallait continuer de l'énerver. Continuer de profiter de ces quelques expressions hagardes qui parfois passaient sur son visage. Elle ne pouvait le battre. Pas sans le tuer. Il était dans un état où, même à deux doigts de la mort, il ne s'arrêterait pas, et tant qu'il ne s'arrêterait pas, il continuerait de tuer.

- Et toi, sais-tu seulement qui est Ayahantê ? Si je suis Myad, qui est-elle, elle ? Comment vas-tu la retrouver ? Tu es bien présomptueux, petite chose.

Elle s'avança encore d'un pas, juste avant qu'il ne charge. Elle n'avait pas écouté ses mises en garde. Elle ne les connaissait que trop. Toujours le même refrain. "Ah, tu vas payer pour les autres..." "Je vais donc commencer par te tuer..." Il ne restait plus qu'à insérer une injure, ou au moins de prendre l'air menaçant, et la formule fonctionnait. Comme toujours depuis la nuit des temps, probablement. C'était parlé pour ne rien dire, mais cela confortait la folie, la rassurait, la cajolait, la câlinait. Cela lui donnait ses raisons et sa grandeur, comme une bête qu'il faut nourrir et soigner. Et comme toute bête bien dressée, fidèle à la main nourricière, la folie se mit en marche, sans fausse note ni demi-mesure. L'elfe ne bougea pas. Le cadavre d'un elfe s'envola, droit sur elle. Une faux en jaillit, tranchait les chairs et l'air d'un même mouvement. La reine ne bougea toujours pas lorsqu'un flot de sang tiède l'éclaboussa, mais elle serra les lèvres, en proie à un violent dégoût qui lui levait le coeur. Elle en avait sur les yeux et la bouche. Elle s'essuya d'un revers de la main et tenta de ne pas regarder le visage pâle qui semblait la fixer de ses grands yeux morts. Elle surprit, plus qu'elle ne le vit, le mouvement du Gardien, quelque part à ses côtés, et se baissa rapidement lorsque le sifflement de la lame résonna à ses oreilles. Elle sentit une onde de vent l'effleurer, déposant un baiser froid et sinistre sur sa peau. Aussi, sans attendre le retour de la faux, l'elfe se redressa d'un bond et se propulsa vers le gardien, les poings tendus devant elle. Loin de chercher à fuir le combat, à fuir son assaillant, elle vint presque se coller à lui. Si, dans son dos, la menace était grande, elle savait qu'en agissant ainsi, elle privait le gardien de toute sa marge de manoeuvre. Sa faux demandait une grande amplitude de mouvements, le moindre coup lui demandait un mouvement très ample. En restant collé à lui, non seulement elle empêchait ses gestes amples, mais elle l'empêchait également de lui porter le moindre coup. Sans reculer de plusieurs pas, il était bloqué par l'immense portée de sa faux et même en lançant son bras en arrière, il ne pouvait la trancher en deux. Lorsqu'elle fut près de lui, les deux poings tendus, elle le frappa dans le ventre, sans douceur. Elle retint juste assez son coup pour ne pas l'envoyer voler quelques pas plus loin. Toujours presque collée à lui, dans un étrange ballet, suivant chacun de ses pas, épousant chacun de ses gestes, elle souffla sur une de ses longues mèches de cheveux noirs, la regardant chatouiller le visage du gardien, un sourire ironique sur les lèvres.

- Alors, tu danses, chéri ? Que comptes-tu faire à présent ? Tu perds du temps pour trouver Ayahantê... Le compteur tourne...

Sans lui laisser le temps de réagir à ses paroles, l'elfe enchaina les coups au corps à corps. Levant haut son genoux, elle visa les parties génitales, anticipant un crochet du pied de la part du gardien en sautant, et en profita pour tenter de briser une côté ou deux d'un coup de poing. Elle rata une nouvelle attaque à la gorge, peu habituée au corps de Myad. Elle peinait à estimer la longueur de ses attaques, à visualiser la portée de ses coups. Les jambes de la demi-drow lui semblaient plus longues que les siennes, de même que ses bras et ses longs doigts fins. Peut-être aussi parce que la jeune femme avait toujours été légèrement plus grande que la reine, elle-même plutôt petite pour une elfe. Elle s'accorda donc une rapide pause, se contentant de forcer le gardien à suivre ses mouvements. Un pas en avant pour le faire reculer, un légère rotation pour le forcer à se repositionner. Lentement, minutieusement, Ellen testait les limites de son nouveau corps, jusqu'à se l'approprier, jusqu'à le posséder dans toutes ses imperfections. Elle tenta, un nouveau coup, du coude, pour tester son allonge et se replia dans le même mouvement.

- Et ou comptes-tu aller pour la trouver ? Et d'ailleurs... pourquoi veux-tu la trouver ?

Elle rit à nouveau, montrant ses dents au gardien, comme un animal. Ses longues oreilles se baissèrent en arrière. Ses coups étaient peu violents, juste assez forts pour faire mal, briser quelques os lorsqu'ils touchaient des points sensibles, mais toujours contrôlés. Puis, accélérant le rythme, l'elfe commença à marmonner en ancien langage, dans un long souffle continu et à peine audible. Elle ne pouvait se battre avec l'air, pas face à un gardien. Elle ne pouvait se battre avec l'eau, trop sensible au moindre souffle de vent et, avec la tempête, trop aléatoire. Le feu... Elle n'avait jamais aimé le feu. Elle était trop fascinée par les grandes langues de flamme, par leurs arabesques dansantes, leur beauté confuse, pour ne pas s'en méfier. Comme les dragons, les flammes étaient imprévisibles, possessives et dominatrices. Mais la terre... Le gardien la provoquait dans son élément, au milieu de la forêt. Il la mettait au défi de se faire battre au sein de son propre royaume, dans un monde végétal en mouvement. Et surtout, il la défiait maintenant que ses années de règne auprès des elfes lui avaient fait redécouvrir le chant et sa puissance. Lorsque son incantation fut terminée, de longues lianes semblèrent jaillir du sol. Les racines de l'herbe et des fleurs qu'ils piétinaient s'étaient allongés jusqu'à venir encercler les jambes du gardien, ramper le long de son torse, s'insinuer sous sa chemise, frôler le médaillon. Alors, Ellen rejeta la tête en arrière, quelques brèves secondes, et hurla. Elle hurla comme un loup, son cri se propageant entre les arbres, effleurant les feuilles, ricochant sur les troncs, glissant le loup des rivières et résonnant dans les terriers.
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Laïaga

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Laïaga
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Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Ven 15 Mar 2013 - 13:11


Je ressentis la panique, la peur et la surprise comme une tempête au loin, à l’horizon de ma conscience. Je ressentais toujours un petit peu ce que ressentait Ellen’... enfin, beaucoup moins depuis que nous n’étions plus régulièrement en danger de mort, mais au moins les émotions fortes transparaissaient même sans que j’y pense.
Et celles-ci, pour lointaines qu’elles paraissent, devaient être bigrement fortes. Légèrement inquiet, je levai le nez du livre que j’étais entrain de lire. Un livre sur le Chant. J’avais beaucoup de temps libre depuis que je vivais à la capitale elfique, que je passais généralement soit à m’entraîner avec des elfes, soit à compulser leurs gigantesques bibliothèques et archives. Et dans ces cas-là, le Chant était un sujet de choix.
Je posai le livre à l’envers, ouvert, sur une petite table à côté de moi et déjà encombrée d’ouvrages, et me levai, allant vérifier du regard s’il se passait quelque chose qui expliquât l’agitation de ma bien-aimée, mais je n’étais pas plus inquiet que ça ; de toute façon, s’il se passait quelque chose de vraiment grave, elle m’aurait mis...

*Ellen’ ! lui lançai-je en voyant un immense dragon noir s’envoler à tire d’ailes, la reine des elfes sur son dos. *

Mais je ne reçus aucune réponse. Je ne pus pas même la contacter. Je ne sentais que le chaos tempétueux de son esprit qui la mettait hors d’atteinte. Je jurai à voix basse. Ellenwen détestait voler. Enfin, sauf quand c’était elle-même qui volait, mais c’était là un cas assez particulier.
Qu’elle s’envole en catastrophe sur le dos de Sombral (enfin, du moins le pensais-je, sa couleur et ses piques le rendaient assez unique) sans prévenir qui que ce soit (ou en tout cas pas moi) et dans un état d’esprit si agité et catastrophé que je n’arrive même pas à lui parler suffisait à tout de suite me faire prendre la situation bien plus au sérieux.
J’hésitai tout de même une seconde. Elle m’aurait prévenu si elle avait eu besoin d’aide, non ?
...tu parles.

*Yarrock, t’es où ?
-Je suis déjà en chemin petit homme.
-Ah ? Parfait. Je viens te rejoindre.*

Et l’instant d’après j’étais parti en trombe, laissant derrière moi des elfes horripilés que je fasse si peu de cas de leur confort de lecture. Je courus aux appartements que je partageai avec Ellen’, attrapai une selle en cuir aux dimensions de mon dragon, et partis au pas de course dans sa direction, à travers les arbres, plutôt que de l’attendre en tournant en rond dans la capitale.
Un quart d’heure plus tard, au milieu d’une clairière , je jetai la selle en travers du dos de Yarrock, ajustant les sangles qui la retenaient avec une maîtrise issue d’années d’habitude, et que notre longue séparation n’avait pas su émousser, et grimpai le long d’une patte écailleuse. Yarrock repartit aussitôt. Je pouvais sentir Ellen’, petite conscience fuyant au loin, au-dessus des arbres. Elle était ténue, mais pas encore disparue, et bientôt je pus la ressentir plus nettement, et dire que l’on se rapprochait. Bientôt également, la tempête que je ressentis ne fut plus seulement une métaphore pour représenter l’état d’esprit de ma compagne, mais une réalité qui se profilait à l’horizon.
Et, étrangement, quelque chose me faisait penser que c’était à l’épicentre de ces lourds nuages noirs et menaçants que j’allais retrouver Ellen’. Ma longue expérience des emmerdes, peut-être ?

*J’imagine qu’on va plonger au cœur de la tempête ? me demanda d’ailleurs Yarrock.
-Naturellement, répondis-je.*

Il grogna, et j’eus un petit sourire sans joie. Je m’étais lancé derrière Ellen’ avec tout de même l’espoir que ma venue ne servirait à rien, que cette suite d’événements trouverait une explication moins sordide que celle qui venait en premier lieu à l’esprit, mais les choses semblaient plutôt décidées à empirer.
Il faut dire que cette tempête n’avait absolument pas l’air naturelle, le ciel alentour était plutôt dégagé, et si elle ne commençait pas non plus brusquement comme tracée d’un coup de crayon, bien net, elle avait tout de même l’air d’avoir été déposée là.
Un magicien capable d’invoquer un phénomène climatique de cette ampleur ? Qui avait réussi à mettre Charlie suffisamment en danger (au mieux) pour que son dragon aille chercher la reine des elfes et la remmène paniquée ? Et elle qui avait visiblement foncé dans le tas sans la moindre arrière pensée ?
Je commençais à sérieusement être convaincu que tout ce que nous trouverions là-bas serait le cadavre de l’elfe noir, et que si ne me dépêchais pas, je risquais de trouver également le cadavre de la femme que j’aimais.
Perspective peu engageante s’il en est... Et le long hurlement qui retentit, alors que nous nous engagions sous les nuages bas, que la pluie gelée et la grêle commençaient de nous lacérer de minuscules épines de douleur, ne fut pas pour me rassurer. L’ouragan qui semblait souffler empêchait Yarrock d’avancer aussi vite que je l’aurais voulu, j’étais obligé de me cramponner à ses écailles, plaqué contre son long coup, et lui semblait saoul tant son avancée était hésitante et zigzagante, pourtant le souffle du vent ne suffit pas à couvrir le cri inarticulé, animal.

*Ellen’ ? essayai-je encore de lui parler. *

Mais j’avais beau crier, elle ne m’entendait pas, ne me remarquait même pas. Est-ce que c’était elle qui avait crié ainsi ? Est-ce que c’était un cri de douleur ? Ou de rage ? De ne rien savoir, ne rien comprendre, me faisait bouillir.

*J’irai plus vite à pieds, Yarrock ! Rejoins moi si tu peux, vieux frère.
-]Hé ! Non ! Merde...*

Je ressentis la colère de mon dragon avec un léger sourire. Il aurait voulu pouvoir me protéger, je le comprenais... mais moi aussi j’avais quelqu’un que j’aurais bien aimé protéger. Même si, en général, elle s’en sortait plutôt bien toute seule. Un réflexe qui refusait de disparaître. Un fond de preux chevalier qui ne m’abandonnait jamais, il faut croire.
Et je fus au sol. Il faisait noir, comme en pleine nuit, et les débris et la grêle qui voltigeaient tout autour et semblaient me foncer dessus m’empêchaient d’y voir à deux pas, là où la simple obscurité ne m’aurait pas autrement gêné.
Un bras en travers du visage pour me protéger les yeux, j’avançai vers Ellenwen. L’épicentre de la tempête, comme prévu. Au travers de mes yeux mi-clos, je remarquai que je traversai une ville elfique. Je vis les demeures chantées à même les arbres, et aussi les cadavres, gisant au sol ou charriés par l’ouragan.

-Ellenwen ! tentai-je de crier, mais je suis sûr que l’on n’entendit pas mes paroles à plus de cinq pas.

Ce devait pourtant être elle, cette silhouette féminine que je discernais devant moi, qui se rapprochait, inexorablement. Bientôt une seconde se dessina. Bientôt je fus assez près pour les reconnaître tous les deux.
Il me fallut un moment pour en croire mes yeux.
Et pourtant, c’était indéniable, l’homme était Charlie. Charlie bien vivant, et pourtant il était le cœur de cette tempête surnaturelle. Les éclairs dansaient autour de l’elfe noir, il irradiait la puissance, une puissance que je n’avais ressenti, bien que je l’aie déjà rencontré. Des racines étaient entrain de remonter le long de ses jambes, de sortir du sol pour empoissonner, luttant comme elles pouvaient contre la force démesurée de Charlie.
Et la femme, c’était une elfe noire aussi, c’était Myad, l’impératrice que je connaissais si bien alors que je ne l’avais rencontrée qu’une seule fois, le jour où je l’avais mise sur le trône du Saint-Empire. Qu’est-ce qu’elle fichait ici, à combattre Charlie, au milieu de ce charnier ? Et surtout...

-Où est... commençai-je, mais je remarquai qu’encore une fois on ne m’entendait pas, le vent était trop fort.

Alors je me concentrai, je rassemblai mon énergie, et toute cette formidable énergie qu’est la magie, que j’avais si bien l’habitude de manipuler que c’en était comme de parler ou respirer. Et je la libérai, je façonnai la réalité, à l’image de ma volonté. Ce fut dur. Pourtant, pendant une poignée de petites secondes, le vent sembla se calmer, le hurlement furieux des éléments se tut, dans une petite boule autour de nous trois, comme si un ange passait...

-OU EST ELLENWEN ? hurlai-je aux deux combattants.

Et cette fois on m’entendit, j’avais fait en sorte qu’il ne puisse pas en être autrement. Ça avait été assez compliqué ainsi, je n’allais pas prendre le risque qu’ils ratent mon intervention. Ellen’ devait être quelque part alentours, je pouvais sentir sa présence, mais son esprit bloqué comme il l’était je n’arrivais pas à la trouver précisément. J’aurais voulu aussi leur demander ce qu’il se passait ici, ils étaient tous les deux des gens que j’estimais, et je refusais de croire qu’ils soient à l’origine de ce carnage.
Mais je ne sus maintenir la sphère de tranquillité autour de nous plus longtemps, et à peine le son de ma voix s’était-il tu que la tempête reprenait ses droits.
Je m’avançai entre les deux, pour m’interposer dans ce combat que je ne comprenais pas, pour couper court à ce déchaînement de violence complètement démesuré. Et qui me rappelait bien trop les guerres que j’avais vécues.

-Arrête-ça, Charlie, tentai-je de lui dire en me tournant vers lui. Vous avez fait assez de mal pour aujourd’hui...
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Charlie To'ü Kour

Sciocide Récidiviste

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Charlie To'ü Kour
Sciocide Récidiviste
Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Sam 16 Mar 2013 - 19:35


HRPG: Voilou. Par contre à la fin, dans l'élan de l'inspiration, j'ai écrit des trucs en supposant qu'ils marchaient, pour faire avancer les évènements. Du coup bon si y a quoi que ce soit qui vous dérange, ou qui va pas dîtes moi hein j'éditerais tout de suite ^^



- Et toi, sais-tu seulement qui est Ayahantê ? Si je suis Myad, qui est-elle elle? Comment vas-tu la retrouver ? Tu es bien présomptueux, petite chose.

Comment ? Oh c’était pourtant facile … L’Améthyste.
Elle était son lien le plus puissant avec la source de son mal, et par ce lien il la reconnaîtrait. Les Gardiens, qu’ils s’aiment ou se haïssent, ressentent leur présence respective. C’est une démangeaison qui les habite au plus profond d’eux même et se manifeste autant physiquement que mentalement. Leur lien n’est pas aussi fort que celui d’un dragon et son dragonnier bien sur. Mais il n’en demeure pas moins indéfectible.
Ainsi il parcourrait l’Alagaësia un peu au hasard, interrogeant chaque personne qu’il croiserait sur son chemin, jusqu’à ce qu’il la retrouve ou que le nombre de cadavre derrière lui soit suffisamment convaincant pour qu’on la lui apporte ! Bientôt, le corps de cette elfe suffisante irait s’ajouter aux autres, et son regard sans vie ferait partie intégrante de son argumentation.

Alors qu’il tentait de la soumettre au jugement fatal de sa lame, la fausse « Myad » se jeta sur lui pour le cribler de coup. Etait-ce un mouvement de désespoir ? De panique ? Vu qu’elle semblait s’offrir à lui, Nux tenta de la recueillir comme il se doit mais en fut incapable. Paradoxalement, elle était désormais trop près pour qu’il lui porte la moindre attaque. Il n’arrivait pas à ramener sa lame assez proche de lui pour la couper en deux. Pourtant il le pouvait, mais elle le gênait en le frappant sans cesse, l’empêchant de manier son arme comme il l’aurait souhaité. Mais l’elfe n’était pas hors d’atteinte pour autant, Charlie –et l’Améthyste à travers lui- maniait l’arme de manière redoutable. Si la faux est presque sans conteste l’arme la plus mortelle à pleine portée, elle n’en est pas moins dangereuse lorsque l’adversaire se rapproche. Et « Myad » due l’apprendre un peu sur le tard.
Alors qu’il avait rapproché son arme de lui, se servant du manche pour qu’une partie des coups de l’elfe viennent se briser dessus, il réussit à parer un coup de poing et se servit de la force du coup pour faire rouler le manche de la faux contre son torse, formant avec la lame une attaque circulaire de courte portée qu’il amplifia en tournant sur lui-même.
La lame fit deux fois le tour de son corps si vite qu’un humain aurait eu du mal à l’apercevoir. Mais bien qu’il fût certain d’avoir agrippé quelque chose, la diablesse réussit à y échapper en se pliant au ras du sol juste avant que la faux ne lui ôte la vie.


- Alors, tu danses, chéri ? Que comptes-tu faire à présent ? Tu perds du temps pour trouver Ayahantê... Le compteur tourne...

Charlie hurla de rage, sûrement pour le plus grand plaisir de son adversaire, mais peu lui importait. Elle reprit ses attaques courtes, le frappant douloureusement partout où il ne pouvait se protéger avec son arme. Pour limiter les dégâts il était obligé de suivre ses mouvements, ce qu’il l’empêchait encore de frapper avec sa lame mais il rendit au moins un coup sur trois avec le bâton qui la soutenait. Il replaça également quelques attaques redoutables à courte portée mais elles n’eurent pas le même effet de surprise que la première, l’elfe se contenta de les esquiver avant de reprendre, sans vraiment avoir été inquiétée.

- Et où comptes-tu aller pour la trouver ? Et d'ailleurs... pourquoi veux-tu la trouver ?

- Elle l’a tué !!!!

Alors qu’elle commençait à chanter, l’elfe noir se jeta contre « Myad » lui rentrant proprement dedans. Ignorant ses attaques, il lui lança un coup de genou vers les côtes, et tenta de trancher l’air devant lui, qu’elle soit proche ou non, opposant directement sa propre force contre la sienne en la pressant du manche de son arme. Il appuyait de toute sa force du côté de la lame et à peine moins de l’autre bras. Il voulait la forcer à soit se dérober et perdre l’avantage que lui donnait la proximité, soit à lui opposer toute sa force si elle ne voulait pas que la faux la découpe en deux. Charlie rapprocha son visage très près de celle qui ressemblait tant à Myad et tandis que les racines jaillissaient du sol pour s’emparer de ses jambes il gronda :

- Tout est de sa faute… Regarde ce qu’elle a fait ! Elle l’a tué… Elle les a tous tué ! DIT MOI OU ELLE EST !!!
-OU EST ELLENWEN ?

Cette voix venant de nulle part provoqua un profond décalage dans l’esprit de Charlie. Elle avait surgît dans le prolongement de sa phrase, comme s’il l’avait prononcé lui-même. Comme si ce n’était plus Ayahantê qu’il cherchait, mais Ellenwen… Non ce n’était pas lui qui avait dit ces mots… si ? C’était Ayahantê qui les avait tous tué ! ELLE LES A TOUS TUE ! ELLE…Elle…Ellen…Elle…

Une douleur sourde, puissante, émergea dans l’esprit de Charlie, ses yeux et sa bouche s’ouvrir complètement sans retenue, de manière démesurée. Et alors qu’un homme surgissait de nulle part pour s’interposer entre eux, interrompant le combat de force et éloignant celle qui fût Ellenwen quelques instants plus tôt, la bouche de Charlie claqua d’un coup comme la gueule d’un dragon. Et tout sembla se passer en un instant :
D’un revers de son arme, côté bâton, il dégagea l’intrus quelques mètres sur le côté. Puis trancha une grosse part des lianes qui tenaient ses jambes en frappant sans retenu sur le métal avec sa faux avant de la jeter sur le côté. Il se propulsa en avant avec sa maîtrise de l’air pour attraper « Myad » à la gorge et la faire tomber au sol, se retrouvant à genoux sur elle. Il cherchait à l’étrangler de toutes ses forces, son regard fixé dans celui de la fausse Myad pour tenter d’y voir à nouveau celui de la reine des elfes, alors que les racines et lianes revenaient l’agripper de toute part, enfermant Ellenwen avec lui.

¤-¤-¤

Sombral qui suivait la scène tant bien que mal depuis le ciel, poussa un énorme rugissement de détresse quand vit Ellen tomber au sol et plongea sans attendre dans la tempête. Il se jeta au sol juste à côté d’eux provocant un bruit fracassant et frappa Charlie d’un violent coup de patte sans une once d’hésitation. Le coup arracha les lianes et fit voler l’elfe noir plusieurs mètres plus loin.
Tandis que ce dernier se relevait, Sombral se tint debout au dessus d’Ellenwen faisant barrière de son corps pour la protéger. Ses écailles s’illuminèrent de l’intérieur et un flot de feu jaillit de sa gueule pour inonder son dragonnier. Le Gardien se servit de sa maîtrise de l’air une fois de plus pour se protéger des flammes les projetant un peu partout autour de lui tandis que le flot semblait ne jamais s’arrêter.
L’esprit du dragon se rua alors sur celui de Laïaga avec force pour qu’il l’entende et fasse quelque chose.


* ARRÊTE LE !!*
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Ellenwen

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Ellenwen
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Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Mar 9 Avr 2013 - 10:27


La technique portait ses fruits. Collée contre le Gardien de l'air, Ellenwen ne lâchait pas prise. Elle enchaînait les coups sans essayer d'esquiver ceux, plus rares, que réussissait à lui porter Charlie du manche de sa faux. Elle n'en avait ni le temps ni le loisir. Esquiver, c'était perdre, même pour quelques secondes, un avantage durement gagné. Esquiver, c'était lui permettre de reprendre ses attaques incessantes et meurtrières et lui laisser un répit qu'il ne méritait. Sans arme pour lutter, sans armure pour se protéger, elle n'avait pas d'autres choix que de poursuivre le combat sans interruption, sans ressentir les bleus qui commençaient à se former sur ses bras et ses jambes, sans voir le sang commencer à couler de ses phalanges déchirées. Seule une attaque un peu trop précise à l'estomac ou dans la poitrine la laissait quelques instants sans souffle, sur la défensive. Mais, lorsque l'air lui revenait, lorsque ses poumons inspiraient à nouveau en sifflant une bouffée humide de pluie, elle reprenait l'attaque sans plus tarder. En face d'elle, le gardien semblait de roc. Aucune de ses attaques au ventre ou à la trachée n'avait semblé le perturber. Il continuait d'attaquer, lui aussi, avec une régularité presque mécanique, enchainant les parades, les coups et les esquives sans non plus sembler se soucier des blessures qui devaient commencer à le faire souffrir. Jusqu'à ses attaques mortelles, ses amples rotations qui la poussaient à se mettre à genoux pour les esquiver. Plus d'une fois, l'elfe avait cru ne pouvoir se relever à temps pour reprendre le combat, pour se reglisser dans la faille, se coller contre le torse de son adversaire. Et, à plusieurs reprises, elle avait senti s'ouvrir une large déchirure, peu profonde, sur son flanc ou ses bras. Sa magie n'avait pas été longue à refermer les plaies, sans même que la jeune femme y repense. Le simple maintien de l'apparence de Myad semblait provoquer la guérison, au moins superficielle des blessures ouvertes. Comme si la magie qui causait cette métamorphose ne pouvait souffrir le moindre bouleversement de l'original. Et soudain, tout se calma. Le vent et la pluie qui la fouettait, alourdissait sa tunique de lin et l'aveuglait s'apaisèrent jusqu'à disparaitre. L'elfe jura à voix haute. En dehors d'elle-même, elle ne connaissait que peu de personne possédant une magie suffisamment puissante pour calmer celle d'un gardien incarné. Et elle aurait souhaité cette personne à des milliers kilomètres de là. Son sens habituel de la délicatesse - apaiser le chaos d'un Gardien incarné ! - n'allait pas arranger les choses. La reine doutait que Charlie réagisse bien à cette provocation. Du moins gagna-t-elle quelques secondes de répit. Le nom d'Ellenwen semblait avoir déclenché chez son adversaire une réaction de stupeur qui lui valu quelques nouveaux coups portés avec plus de violence aux zones les plus sensibles de son individu... Jusqu'à ce que le combat soit interrompu.

Laïaga s'était avancé jusqu'aux deux combattants, sans comprendre la portée de ses actes ni le danger qu'il courrait. Ellenwen serra les dents de colère, interdisant à tout autre sentiment de venir toucher sa conscience. A cet instant elle ne voulait percevoir l'angoisse de l'homme qui suintait dans son cri désespéré. Elle ne voulait reconnaitre son nom qui l'aurait fragilisé. Myad elle était, Myad elle devait rester. L'homme qui s'avançait près d'elle n'était qu'un étranger, qu'elle ne pouvait laisser toucher son esprit, de crainte que Charlie n'en profite pour tenter de faire vaciller sa conscience. Elle avait dû bloquer tout lien mental, même avec Sombral, afin de garder son esprit intact. Seul, quelque part, l'esprit de Finwë s'agitait au fond d'elle, l'informant sans qu'elle en eut conscience, que le loup était en chemin. "Ou est Ellenwen..." La femme laissa la colère prendre le dessus, quelques brèves secondes pour ne pas avoir à réfléchir, pour ne craindre pour personne d'autre quelque même. Elle siffla de colère et se retourna vers le jeune homme. L'espace d'un regard, ses yeux redevinrent gris, et dévisagèrent son compagnon sans pitié.


- Va-t'en ! Ce n'est pas ton combat...

Elle ne pouvait lui laisser courir ce risque. Elle ne pouvait pas l'exposer ainsi à la colère d'un Gardien, sans même qu'il ne sût ce qu'il affrontait. Sans qu'il n'ai conscience du pouvoir potentiellement sans limite auquel il allait devoir faire face. Et surtout, elle ne pouvait le laisser l'affronter sans craindre la mort du Gardien en plus de la sienne. Tout incarné qu'il fût, Charlie demeurait un ami et un Gardien, un être dont l'Alagaësia avait désespérément besoin. C'était son combat, à elle. C'était à elle de prendre ses responsabilités et de protéger son peuple. C'était à elle de combattre son Cathdein pour le ramener à la raison. C'était à elle de le protéger de lui-même, sans le blesser. Jusqu'à Sombral qu'elle avait réussi à tenir à l'écart.

Mais l'intervention avait été de trop. L'elfe sentit, contre son corps, celui de son adversaire se crisper, se raidir. Avant qu'elle n'ai pu tenter de le retenir, le manche de la faux s'envola gracieusement en direction de la tempe de Laïaga. Avant qu'elle n'ai pu savoir si le coup avait porté, ni où il avait porté, l'elfe se sentit soulevée dans les airs, projetée par le Gardien. Elle sentit des doigts enserrer sa gorge avant de heurter violemment le sol pendant que le sortilège qu'elle avait tissé les engloutissait aux yeux du monde. Les lianes grouillaient sous son dos, rampaient le long de ses flancs et se rejoignaient au dessus de leurs corps enserrés comme d'étranges amants. Elle vit la lumière du jour disparaitre peu à peu au dessus d'eux, couverte pas un treillis végétal, pendant que les doigts du Gardien se crispaient plus fort encore son cou, menaçant de lui couper le souffle, et que ses yeux se rivaient aux siens. Elle y vit une tristesse, une angoisse et une douleur si profonde qu'elle manqua de s'y noyer. Ses yeux rouges se fermèrent, papillonnèrent quelques instants incapables de fixer plus longtemps le spectacle qui s'offrait à elle. Alors, se hissant sur les coudes, la jeune femme se souleva et noua ses bras autour du Gardien. Pendant un instant, le temps d'un rêve ou d'une hallucination, son corps mincit, s'affina pour redevenir celui, menue et délicat, de l'elfe millénaire. Ses longs cheveux blonds retombèrent jusqu'au tapis de verdure en longues boucles. Et, sa bouche pressée contre l'oreille de son adversaire, l'elfe parvint à murmurer doucement, avec une tendresse infinie :

- Charlie... Tu ne me reconnais plus ? Je suis là Charlie, et tu n'auras plus rien à craindre. Fais moi confiance.

Sa voix était rauque et à peine plus qu'un souffle. L'air lui manquait et tout son corps était douloureuse mais, le temps de ces paroles, il lui sembla que la tourmente s'apaisait. Et puis la lumière éclata de nouveau, les mains griffèrent son cou alors que leur propriétaire s'envolait, propulsé par une patte de dragon. La reine se durcit à nouveau et, si elle reprit immédiatement l'aspect de l'impératrice hybride, ses yeux restèrent gris. Elle inspira difficilement une bouffée d'air dans un sifflement aigu qui lui fit mal à la gorge et se redressa.Au dessus d'elle, la masse imposante de Sombral la protégeant de ses écailles et de sa force. L'air semblait d'être embrassé sous les flots d'un feu rouge et incessant. Des étincelles tourbillonnaient dans l'air, aveuglant les trois êtres présents. Les lueurs mouvantes sur les arbres sombres et les cadavres allumaient des regards morts, faisaient danser des fantômes qui s'enfuyaient loin de la clairière. Un membre coupé semblait reprendre vie quelques instants et se tortiller dans l'herbe. Les bouches grande ouvertes des gardes royaux hurlaient des supplications muettes. La reine serra les points et, sans tenir compte de la supplique muette mais évidente du dragon, retourna au combat. Le chant qui sortait de ses lèvres, plus farouche et dur que jamais, flottait un instant dans l'air avant de se disperser. Et, alors que la reine n'était plus qu'à quelques pas du Gardien, contournant le bouclier d'air que celui-ci avait formé, une immense forme de terre et d'herbes mêlées se dressait lentement au milieu de la clairière. Émergea d'abord ce qui semblait à une tête aux orbites creuses, aux narines bouchées d'humus et de mousse, au crâne ruisselant de lianes comme d'improbables cheveux courts. Puis, des épaules et, s'appuyant sur des poings larges d'un mètre, jaillirent les bras, le bassin et d'interminables jambes. Quand l'elfe parvint au Gardien, un golem de terre et de pierre se dressait à ses côtés.
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Laïaga

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[event] Fear the Guard - Céris Vide

Laïaga
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Message Sujet: Re: [event] Fear the Guard - Céris | Mar 23 Avr 2013 - 0:53


-Va t’en, ce n’est pas ton combat, me fit l’impératrice.

Je rendis son regard à la jeune femme, pas très décidé à me laisser dicter ma conduite en ce moment. Je ne comprenais certes pas ce qu’il se passait ici, mais c’était c’était certainement « mon combat ». J’ouvris la bouche pour lui rétorquer gentiment d’aller se faire voir quand un coup que je n’avais pas vu venir me cueillit au coin de la mâchoire.
Le revers de sa faux que m’avait mis Charlie m’avait pris par surprise et je fus propulsé de plusieurs pas en arrière, avant de retomber juste à côté d’un cadavre d’elfe. Charlie se jeta sur Myad, les deux elfes noirs roulèrent au sol, je ne saisissais pas les raisons de leur colère. Je pensai un instant remonter le temps pour éviter le coup, mais il n’avait finalement pas fait si mal, j’y gagnerais juste un bel hématome... et je préférais conserver mes forces.

*Mais qu’est-ce qu’il se passe bordel... pensai-je.
-J’en sais rien, ces deux-là sont plutôt censés être amis non ?
-Ouais, normalement. T’as repéré Ellen’ ? *

Les deux silhouettes se battaient et se débattaient sous les lianes qui semblaient vouloir les avaler. Je restais à l’écart, n’osant intervenir sans comprendre leur combat et cherchant de tous mes sens Ellen’. La connaissant, il y avait peu de chances qu’elle soit cachée dans une maison elfique à attendre que la tempête passe, pourtant je ne la voyais pas.
Mais elle était vivante j’en étais sûr.
Alors blessée et perdue au milieu du champ de cadavres qu’était devenue la ville ?

*Que dalle, me répondit le dragon. Mais c’est difficile à dire avec...
-Attend ! l’interrompis-je. *

Une forme noire et dense venait de plonger au milieu de la tourmente, sur les deux belligérants, et projeta Charlie en arrière. Je reconnus sans trop de soucis Sombral, mais bon sang pourquoi est-ce qu’il attaquait son dragonnier ? Où est-ce qu’il avait été tout ce temps ? Charlie percuta le mur en bois d’une maison qu’il enfonça légèrement, mais il se redressa aussitôt.
Pour disparaître dans un torrent de flammes.
C’était à n’y rien comprendre.
Pendant se temps Myad se relevait. Sauf que pendant une seconde ce n’était plus la silhouette de Myad que je vis, mais celle d’Ellenwen. Et l’instant d’après l’illusion s’était effacée.

*ARRETE-LE ! rugit la voix de Sombral dans mon esprit.*

Il me fallut quelques dixièmes de secondes pour assembler les pièces entre elles.

*Yarrock ! C’est pas Myad, c’est Ellen’, elle s’est métamorphosée pour combattre Charlie. Et Charlie c’est un Ombre, je sais pas comment ou pourquoi, mais c’est la seule raison pour laquelle Sombral se retournerait contre lui.
-Pourquoi en Myad ?
-Je sais pas, sans doute pour le déstabiliser, il doit être plus proche de Myad que je ne le pensais. Et elle doit espérer qu’il reste un peu de l’esprit de Charlie.
-Sauf que c’est impossible...
-Ouais. *

Ce qui expliquait aussi cette brusque puissance incroyable, que je n’avais jamais ressentie. Sombral était venu chercher Ellen’ pour lui demander de l’aide, et arrivés ici, les deux n’avaient eu d’autre choix que de se battre. Restait à savoir pourquoi ma chère et tendre avait essayé de me faire partir ; certainement pour la même raison qui m’avait poussé à venir ici, ceci dit.
Ah Ellenwen, parfois il faut te protéger de toi-même...
Sous forme de Myad, elle fonçait vers Charlie au milieu des flammes qui se dissipaient, laissant l’elfe noir intact. Je sentais presque crépiter la puissance que dégageait les deux adversaires. Une forme massive se dressait aux côtés d’Ellen’, un truc qui avait jailli des décombres et des cadavres, que je n’arrivais pas à discerner, mais que seule la magie animait, je le sentais.
Il était trop tard pour les arrêter. Ellen’ et son espèce de monstre de magie se jetèrent au contact de Charlie. Les éclairs, le vent et la pluie redoublèrent d’intensité. Avant de brusquement sembler s’engluer. La pluie tomba un peu moins vite. Et puis se mit à remonter. Le monstre de magie d’Ellen’ se délita lentement en faisant marche arrière. Les éclairs se résorbèrent. Le temps remontait. Et seul moi avançait.

*ARRETE-LE ! rugit la voix de Sombral dans mon esprit.
-Compte sur moi. *

Ellenwen venait de se relever, elle venait de reprendre l’apparence de Myad. Mais cette fois j’étais déjà en mouvement, en action, ils m’avaient presque oubliés, concentrés l’un sur l’autre, et tout alla bien trop vite.
Ellenwen et son monstre de magie se ruaient sur Charlie et ce dernier se préparait à les réceptionner, et à ce moment arrivé au contact je lui décochai un coup de poing dans la tempe. Il fut projeté en arrière, roula au sol, fit mine de se relever, et une patte de Yarrock le plaqua solidement au sol. Les longues griffes s’enfoncèrent dans la terre de part et d’autre de la tête de l’elfe noir.
En un bon je fus sur lui, la lame courbe de la dague de Shankaï, gravée d’une rose, posée contre sa gorge offerte.

*T’es sur le point de faire une connerie, fit Yarrock dans ma tête.*

Je plongeai mes yeux dans ceux de Charlie. Mais je n’y vis rien de très révélateur. Il avait simplement l’air furieux, mais ce n’était pas très étonnant dans sa position.

*Même s’il y a une chance sur un million, Yarrock...
-C’est jamais arrivé à personne, Laïaga, à part toi, mais tu sais que c’est particulier.
-Et Shaka. C’est Charlie, c’est pas n’importe qui, si l’esprit de quelqu’un peut survivre à un Ombre, j’imagine qu’il a de bonnes chances d’être ce quelqu’un...*

Je sentis toute la désapprobation du dragon dans mon esprit. Mais Ellen’ aussi devait penser que tout n’était pas perdu pour Charlie. La simple métamorphose en Myad le prouvait. J’espérais que nous n’avions pas tort.

-N’espère même pas être plus rapide que moi, prévins-je Charlie, ma lame toujours contre sa gorge.

Restait à trouver quoi faire de lui maintenant... J’essayai de glisser un regard à Ellen’ sans perdre l’elfe noir des yeux pour autant, pour guetter sa réaction.
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