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La chute [PV Charlie]

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Myad


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La chute [PV Charlie] Vide

Myad
Message Sujet: La chute [PV Charlie] | Mar 19 Fév 2013 - 11:39


[Après le Rp Ellenwen/Charlie Fear the Guard]

Les reproches pleuvaient sur elle tels des cristaux de glace. Infinis. Imparables. Impitoyables. Et elle restait stoïque sous l'assaut des cieux furieux. Car qu'aurait-elle pu répondre aux nuages ? On ne peut rétorquer face à l'orage, il gronde plus fort que nulle créature. On ne peut que serrer les dents, presser les poings, plisser les yeux. Et attendre. Il finit toujours par partir. Aucune colère n'est réellement éternelle. Il suffit d'y faire face sans faillir, ce qui est à la fois si simple et diablement difficile. Cette entreprise se complique lorsque le tonnerre sort de la gueule d'un dragon, ce qui était précisément le cas en cet instant.
Sombral était hors de lui. Il n'était pas nécessaire d'entendre ses pensées pour le constater ; le dragon émanait littéralement de colère et, paradoxalement, de détresse. Il vomissait les pires injonctions contre une Dragonnière, une femme dont il était séparé par un autre dragon, aussi brillant que lui était sombre. En cette tumultueuse journée les rugissements de Sombral se mêlaient aux injonctions du firmament, ainsi qu'aux sifflements du vent. Yenlui ne répondait pas à sa fureur, la laissant glisser sur lui avec le même calme méfiant que sa compagne de cœur. Il s'était interposé aussitôt qu'il avait deviné la silhouette familière du dragon noir, son instinct le poussant à protéger une nouvelle fois la demi-drow du reptile volant. Il avait vu juste : s'il en avait eu l'occasion, Sombral aurait déchaîné l'intégralité de son désespoir sur celle qu'il estimait responsable : l'amie de son Dragonnier. La supposée telle, du moins, car le dragon ne la considérait plus guère de cette manière. Il l'insultait de tous les noms, l'avilissait des pires fautes, la qualifiait si haineusement qu'il n'existait pas de vocabulaire assez fort pour en faire des mots. Le fils d'Arget grondait de façon ininterrompue, non pour effrayer l'agresseur mais bien par fureur contenue ; sa Dragonnière contemplait, impressionnée, l'incroyable patience du dragon doré. Elle n'aurait jamais pensé qu'un être aussi fier, aussi attaché à son bipède puisse endurer pareil supplice si longtemps. Il tint bon cependant. Et lorsque Sombral eut fini de vomir ses imprécations, il leur remis ce qu'il était venu leur apporter.

Le corbeau aux yeux exorbités, le vautour aux ailes arrachées, la colombe ensanglantée. L'Impératrice resta stupéfaite plusieurs secondes. Ses yeux, ses oreilles, son nez, son cœur, ses Diamants lui hurlaient ce qu'elle ne voulaient croire. C'était Charlie qu'on lui apportait là. Ligoté, harnaché de métaux lourds et de sorts compliqués. Un elfe noir aux yeux bleu de givre, froid, fermé, faible. Fou, ajouta Sombral. Le dragon leur expliqua succinctement ce qui s'était passé. Ce qui avait bien pu pousser la Reine des elfes à prendre les armes contre son Caithdein, puis à l'envoyer manu militari à Gil Ead pour y être emprisonné.
Myad, restée silencieuse depuis leur arrivée, fit signe à Yenlui qu'elle voulait s'approcher. Le dragon frémit, peu enthousiaste à cette idée, mais s'écarta légèrement en guise d'assertion. Elle s'avança lentement, de quelques pas félins exagérément allongés afin de ne pas s'attirer encore plus de mauvaise humeur de la part du dragon trahi. Elle s'accroupit près de Charlie. Sa tenue de voyage, sa cape encore poussiéreuse rappelaient le fait qu'elle venait fraîchement d'arriver à la ville forteresse. On l'y avait priée sans précision. Maintenant elle savait pourquoi, et cela ne la réjouissait pas.

« - Quoi qu'il se soit passé pour que tu en viennes à t'incarner, mon frère, sache que j'en suis désolée. »

Elle se releva pour chercher le regard du dragon noir, qui le lui offrit, quoique très agressivement.

*Je vais l'enfermer ici ainsi que le désire sa Reine, mais... Je ne pense pas que cela changera grand-chose.* La Gardienne Absolue, toujours incrédule, regarda de nouveau le drow affalé dans la boue. *Ce qui est fait est fait. Une incarnation ne saurait être punie ou pardonnée. Je ferai mon possible. Avec ta permission, je vais l'emmener.*

Sombral donna son accord – de toute façon, il n'avait pas fait tout ce chemin pour repartir avec son prisonnier de Dragonnier. L'Impératrice se tourna vers les hautes portes, restées ouvertes, d'où surgirent des hommes et des femmes vêtus de noir, comme elle. A cinq ils s'emparèrent délicatement, quoique fermement, de l'elfe à la peau pourpre. Les autres l'entourèrent, le cachèrent presque. Des flammes dorées jaillirent des naseaux de Yenlui.

*Je pourrais le transporter moi-même* rappela-t-il.
*Tu ne pourrais entrer dans les cachots.*
*Je le déposerai à l'entrée.*
*Tu n'es guère plus discret que nous, amicio. Si tu portes Charlie jusque là, tu ameuteras encore plus de curieux, et c'est la dernière chose que je veux.*
*La dernière chose que je veux, c'est que tu te retrouves seule avec celui qui a massacré des dizaines d'elfes en espérant que c'était toi.*
*Si tu voulais m'éviter cela, Yenlui, tu aurais dû éclore soixante-dix ans plus tôt. La discussion est close.*

Très mécontent, le dragon étendit ses ailes, qu'il battit en restant sur place, déchaînant bourrasques et monceaux de boue sur tous ceux qui avaient le malheur de se trouver à proximité. Myad ne s'en émeut pas ; ses vêtements étaient déjà sales. Bien qu'il en eut très envie, Yenlui ne s'envola pas sur-le-champ. Il attendait que Sombral quitte les lieux, ou du moins s'éloigne de Gil Ead. Pendant ce temps l'Impératrice emportait son frère de cœur là où on l'avait prié de le mettre : en prison.

*

Il existait une geôle exceptionnelle pour les êtres d'exception. Elle se trouvait plusieurs mètres sous terre, sans ouverture même minuscule sur l'extérieur. Elle était taillée dans la roche, inégale, étroite, inconfortable au possible. Le sol était recouvert de sable, de la poussière de carrière servant à la fois de matelas et de toilettes. On ôtait le sable souillé de temps à autre, généralement pendant les séances de torture, et surtout sous surveillance d'une ou plusieurs personnes maîtrisant le combat et la magie. Hormis pendant les visites, il n'y avait pas de lumière. Devant cette geôle, il n'y avait qu'un couloir, un très long couloir qui n'en finissait pas et menait, à l'autre bout, à un escalier, un unique accès qui débouchait sur le second quartier le plus sécurisé de Gil Ead, surveillé par de nombreux geôliers, les plus loyaux et les plus méfiants. Charlie fut placé là et ses mains comme ses pieds furent enchaînés au mur. Myad était la seule à pouvoir lui rendre visite ; elle martela ce point en n'oubliant pas de préciser que quiconque le transgresserait – en entrant ou en laissant entrer quiconque – serait dévoré vivant par Yenlui. Elle n'oublia pas de préciser que le dragon, n'aimant pas la chair humaine par principe moral, mettrait beaucoup de temps à les goûter et, finalement, à les achever. Elle ordonna qu'on lui donne à manger de la nourriture simple, quoique de qualité correcte, mais en petite quantité afin qu'il reste épuisé. Il n'avait droit à boire de l'eau qu'additionnée de solutions le privant de contrôle magique. Ces détails éclaircis, elle installa elle-même le Gardien. Elle s'était changée rapidement, endossant une tenue plus légère et propre ; une de ces tenues de cuir noir, lisse, clouté et provocantes qui dénudaient sa chair – assez pour appâter, mais pas trop pour intriguer. La Gardienne avait attaché ses cheveux en une natte et pris ses armes habituelles avec elle. Les Diamants pendaient à son cou, luisant par intermittence. Tourmentés. L'Améthyste était toujours au cou de son Gardien ; Myad n'avait pas l'intention de la lui prendre, d'autant qu'elle ne pouvait le faire sans l'autorisation de son Gardien.
Après un long silence durant lequel elle l'observa, adossée contre la lourde porte de la geôle, elle se décida à prendre la parole.

« - Je répugne à te laisser ici, car je sais ô combien il est un châtiment suffisant que la culpabilité que l'on ressent suite à une incarnation destructrice. Dès que tu auras retrouvé un semblant d'équilibre intérieur, j'essaierais de convaincre Ellenwen de te relâcher, et tu pourras aller demander pardon à ceux que tu as offensées. » Elle était toujours aussi indécise, aussi troublée. Charlie était un Gardien tout neuf, mais il avait eu tant d'années pour apprendre à se dominer ! « Raconte-moi. Que s'est-il passé ? Que t'ai-je fait qui puisse me valoir ta colère ? »

[Hrp : j'ai essayé de faire ce que je pouvais avec les éléments en main, donc ne t'étonne pas si je fais jouer Sombral. Toutefois s'il y a cacahouète dis le moi et j'éditerai]
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Charlie To'ü Kour

Sciocide Récidiviste

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Charlie To'ü Kour
Sciocide Récidiviste
Message Sujet: Re: La chute [PV Charlie] | Ven 22 Fév 2013 - 1:12


* QU’AS-TU FAIS SALE MONSTRE ?! QU’AS-TU FAIT À MON DRAGONNIER ?!! *


¤=¤=¤

Elle est morte… Qui est morte ? Myad ? … Non pas Myad. L’hybride n’a pas encore périe non.
Mais qui … ça ne saurait tarder … Qui est mort ? … Elle doit payer… Le vent…
Le sang coule à travers moi… J-je… Tous ces elfes…
Pourquoi serait-elle morte ? Personne n’est mort...
Le sang dit le contraire.
Le sang appel la mort.
Le sang coule le long de ma peau, il y en a tellement…
Tellement qu’il imprègne chaque fibre de mon corps.
Coulant comme d’une éponge à la moindre pression. J-je sens…
Le sang souffle sur mon visage…
Le vent coule contre ma peau…
Non je... Suis-je mort ?
Où suis-je ? …
Ces griffes, ces écailles…
Som… Le dragon ! … Somb…

* Sombral...*
* Charlie... ?*
* Tue..Tues m... *
...


* Charlie ?*
Nux sombra de nouveau, cette seconde de lucidité brisant un peu plus son porteur…
Les écailles de sa patte baignaient de sang. Pourquoi ? Pourquoi devait-il tenir son dragonnier comme une vulgaire proie ? Comment avaient-ils pu en arriver là ? … Les images de Charlie, déchiquetant ces elfes sans le moindre remords, déferlant un pouvoir et une force qui n’étaient pas siennes, attaquant son propre dragon comme s’il s’agissait d’un démon des plus monstrueux, le hantait chaque seconde.
Alors il volait…non… fonçait, vers la ville de Gil-Ead.

La rage et le désespoir bouillonnaient en lui. Il eu beau essayer de garder son calme, quand la ville lui apparue enfin, et qu’il pu ressentir la présence de celle qui avait causé tout ça, il craqua.

La foudre gronda dans la gueule du dragon et sa rage déferla dans un premier rugissement.
Il voulu piquer sur Myad, mais le dragon d’or s’interposa. Heureusement… Il l’aurait broyé… Il en mourrait d’envie. Sombral illumina le ciel de ses flammes, il aurait voulu déferler sa rage contre eux, les inonder du feu de ses entrailles. Mais il ne le pouvait pas. Il avait besoin d’eux, et Charlie, le dragonnier, le sage, ne l’aurait pas voulu. Alors il se défoula en exprimant toute la haine qu’elle lui inspirait… L’insultant de tout les noms les plus immondes et lui vomissant tout son dégoût, jusqu’à ce que ni les mots des hommes ni ceux des dragons ne soit assez fort pour exprimer ce qu’il ressentait.
Son va et vient dans le ciel dura quelques minutes. Il ne pouvait se résoudre à confier Charlie à cette femme. Il était pourtant venu pour ça, il n’avait pas tellement le choix. Elle était la seule qui puisse comprendre ce qui s’était passé, la seule qui puisse peut-être ramener Charlie à son état normal… Le dragon noir fini par calmer le violent battement de ses ailes, et plana lentement vers le sol. Le flots d’insulte se tarit et Sombral se posa un peu plus loin sur trois patte, la quatrième enserrant Charlie.
Il déposa se dernier au sol, qui tomba à genou dans la boue, incapable de tenir debout avec toute ces entraves en plus de sa fatigue.
Les deux dragons se jaugeaient, méfiant. Sombral se doutait que ses insultes avait du titiller la patience du dragon d’or, peu lui importait. Qu’il essaie quoi que ce soit et son aîné l’égorgerait sans le moindre remord.
L’hybride s’approcha de Charlie avec précaution et s’accroupit près de lui. Les mots qu’elle prononça alors manquèrent de mettre à nouveau Sombral hors de lui.


- Quoi qu'il se soit passé pour que tu en viennes à t'incarner, mon frère, sache que j'en suis désolée.

* tu es… « Désolée ? » *

Sombral planta ses griffes dans le sol et inspira profondément pour se retenir de lui sauter à la gorge. La demi-drow chercha son regards, ses yeux de démons ne reçurent que haine et colère dans ceux du dragon.

*Je vais l'enfermer ici ainsi que le désire sa Reine, mais... Je ne pense pas que cela changera grand-chose. Ce qui est fait est fait. Une incarnation ne saurait être punie ou pardonnée. Je ferai mon possible. Avec ta permission, je vais l'emmener.*

* Comme si j’avais le choix… Je me fiche des punitions ou du pardon, je veux que tu me rendes ce que cette maudite pierre et toi m’avez arraché. Mon dragonnier !*

La colère et la haine du dragon se muèrent en tristesse et désespoir.

* Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais tu m’as arraché ce qui m’est de plus cher… Fais tout ce que tu peux pour me le ramener …Ou craint la nuit jusqu’à la fin de tes jours.*

Il avait accentué la fin de sa phrase d’un grondement sourd amplifié par sa grande taille. Puis tandis que des hommes et femmes en noir s’approchaient de Charlie pour le porter. Sombral prit son envol, fit quelque tours dans le ciel le temps de repérer vaguement vers où on emmenait son dragonnier, pour finalement partir, ponctuant l’instant d’un dernier rugissement.


¤=¤=¤


L’elfe noir se laissa transporter sans rechigner dans les couloirs. Ses idées étaient encore complètement chaotiques, il n’était pas en état de faire quoi que ce soit. Il se sentit descendre et descendre encore, toujours plus loin. Son esprit perturbé lui fit comparer le trajet à un voyage vers l’Outreterre. Il en fut même prit de délires hallucinatoires et se voyait marchant au milieu d’une immense cité souterraine Drow. Sa vision des lieux en était d’ailleurs incroyablement précise, les visages qu’il voyait autour de lui paraissaient réels… Mais comment était-ce possible ? Charlie était né à la surface, il n’avait jamais vu la capitale drow. Progressant dans des couloirs toujours plus sombres, il n’y avait plus que Myad auprès de lui. Elle l’emmena jusqu’à sa geôle, creusée à même la roche, puis elle lui retira elle-même certaines entraves pour en appliquer d’autre sur ses poignets et ses chevilles. Charlie se laissa faire du début à la fin sans résister, ses pensées étaient ailleurs. Il regardait Athor, le prince drow, qui les observaient de l’autre bout du couloir, se demandant qu’est-ce qu’il pouvait encore manigancer. Le temps d’un battement de cil, et il disparut.
Charlie tenta de trouver une position un minimum confortable sans vraiment de succès, il sentait le poids du regard de l’impératrice peser sur lui, mais pour le moment il l’ignora complètement, jusqu’à ce qu’elle prenne la parole.


- Je répugne à te laisser ici, car je sais ô combien il est un châtiment suffisant que la culpabilité que l'on ressent suite à une incarnation destructrice. Dès que tu auras retrouvé un semblant d'équilibre intérieur, j'essaierais de convaincre Ellenwen de te relâcher, et tu pourras aller demander pardon à ceux que tu as offensées.

– Demander pardon… Comme si c’était possible.

C’était la première phrase à peu près cohérente que Charlie prononçait depuis son incarnation. Signe que sa santé mentale commençait à revenir peu à peu. Même si elle ne reviendrait jamais complètement.

- Raconte-moi. Que s'est-il passé ? Que t'ai-je fait qui puisse me valoir ta colère ?

– je euh…

Il ne souvenait pas très bien de son incarnation, mais les évènements qui l’avaient provoqué lui revinrent en tête d’une manière assez crue, il revit l’élue de son cœur se jeter dans ses bras… Il revit les arcs électriques se déchaîner dans son corps, la consumant de l’intérieur. Et le douleur revint… le regard bleu givre de l’elfe noir passa au rouge, puis au noir profond.
Il voulut se jeter sur elle, il voulu la déchiqueter entre ses doigts, mais ses liens le retinrent et il s’affala dans la poussière en pleurant, n’ayant plus la force de se relever… Le Caithdein de la Reine des elfes, le Tueur d’ombres, le dragonnier, paraissaient bien misérables dans cet état. Les larmes cessèrent aussi vivement qu’elles étaient venues puis Charlie changea complètement d’attitude, ses yeux revinrent au bleu et il s’adossa contre la paroi inégale. Parlant d’une manière tout à fait normale, il désigna ses jambes. Les jambières métalliques avaient presque fusionnés avec la peau pendant l’incarnation, seulement après le voyage dans la patte de Sombral, elles commençaient à s’arracher.


– Tu n’aurais pas quelque choses pour ça ? ça me fait un mal de chien.





HRPG : On utilise les mêmes couleurs pour le texte x) c’est assez drôle ^^ Bon voilà, c'est mon premier post depuis longtemps x) peut-être un peu laborieux, tu me diras ce que tu en penses ^^
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: La chute [PV Charlie] | Mer 3 Avr 2013 - 11:12


[Le truc marrant c'est que ça fait trèèès longtemps que je sais quoi te répondre, mais avec le boulot pas le temps ou l'énergie ! Enfin voilà ma réponse, j'espère que ça te convient.]

Comme si j’avais le choix… Je me fiche des punitions ou du pardon, je veux que tu me rendes ce que cette maudite pierre et toi m’avez arraché. Mon dragonnier !*

Ils se turent. Yenlui parce qu'il doutait de sa capacité à garder son calme légendaire s'il se laissait consumer lui aussi par ses brûlants instincts. Myad quand à elle savait que la répartie était inutile. La Dragonnière parlait lorsqu'elle avait un espoir, fût-il mince, d'être écoutée. Voire comprise. Et Sombral était aussi sourd que du roc sous les coups d'un puissant marteau. Implacable forgeron que le destin ! La demi-drow avait de la peine pour le dragon noir. Lui si grand, si fort, si savant ne pouvait rien faire. Il n'avait rien vu non plus. Ce devait être horrible d'être ramené à la triste place de pantin, aussi futile et inutile qu'un banal humain...

* Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais tu m’as arraché ce qui m’est de plus cher… Fais tout ce que tu peux pour me le ramener …Ou craint la nuit jusqu’à la fin de tes jours.*

Ces pensées, pourtant promesses, se faufilèrent à travers les oreilles de son interlocutrice sans l'émouvoir un instant. Elle avait été bercée par les menaces de mort, cela ne serait ni la première ni la dernière fois qu'on lui dédierait ces chants chaleureux. Sa seule légère appréhension concernait le risque, infime, que Sombral s'en prenne à la cité ou à ses citoyens. Il était déjà suffisamment délicat d'expliquer la présence d'un dangereux meurtrier à Gil Ead vivant, sans assurance de mise à mort préventive, sans qu'elle dusse de surcroît protéger un dragon qui ne le méritait pas. Et si Sombral s'en prenait à des innocents, il n'y aurait pas que Yenlui pour le prendre en chasse. Tout ancien qu'il était, le reptile ne pourrait survivre à l'assaut de plusieurs de ses congénères. Et toute cruelle qu'elle puisse être, l'Impératrice ne désirait pas la mort de tous ceux qui voulaient la sienne.

*

– Demander pardon… Comme si c’était possible.

Ayahantê scrutait intensément le visage de celui qu'elle considérait comme un frère, au sens propre et au sens figuré puisqu'au dela de leurs flagrantes différences physiques ils avaient d'innombrables points communs. Elle y décela de la honte. Un immense remords. De la résignation, ce qui n'était guère rassurant, ainsi que de la détermination. Charlie avait pris une importante décision, la question étant : était-ce une bonne décision ?
Ayant décelé chez lui – et, sans guère de difficulté, chez Sombral – une colère brute à son égard, la souveraine décida de provoquer délibérément les émotions de Charlie en rappelant ses souvenirs à lui. Elle voulait les voir percer la surface, ou du moins l'effleurer. Elle n'allait pas être déçue.

– je euh…

Sûrement surpris par sa question, qu'il imaginait visiblement se voir poser plus tard voire jamais, il balbutia quelques mots. Hagard. Il n'en manqua pas moins de se rappeler ses souvenirs. Le relâchement rapide de ses traits, la dilatation de ses pupilles, le frisson qui engourdit ses membres fatigués signalèrent à la spectatrice que la mémoire de Charlie se réveillait. D'abord engourdie, elle ne manqua pas, visiblement, de l'assaillir de toute la violence possible. Les prunelles aimées, de ce turquoise familier, rougirent progressivement jusqu'à prendre la teinte la plus ténébreuse. Myad retint un soupir de lassitude. Avant même que Charlie ne bondisse soudainement sur elle, faisant hurler ses chaînes et grincer ses articulations éprouvées... Avant même qu'il ne s'affale, informe, frappé par sa propre folie... Avant même qu'il ne se mette à pleurer, sa poitrine comme piétinée par le rappel des crimes qu'il avait proférés... Elle avait deviné. Son rêve, son doux rêve de paix et d'unité, était mort avant d'être réellement né.

Myad était toujours accroupie mais elle ne regardait plus Charlie. Si ses yeux étaient fixés sur lui, on n'y lisait plus l'attention qui y luisait un instant auparavant. Des brumes incandescentes de la colère. Les noires fumées de la déception. Là-bas, sur la rive, l'espoir qui se décomposait, déversant ses viscères sur un cœur inondé.

D'une manière semblable à celle de l'elfe noir, elle retrouva très rapidement son expression précédente, étouffant l'ensemble de ses questions et conclusions pour y revenir plus tard. L'Impératrice fronça légèrement les sourcils en entendant les paroles, calmes, indifférentes, qui furent prononcées.

« - Tu n’aurais pas quelque choses pour ça ? ça me fait un mal de chien.
- Et pourquoi le ferais-je ? Répondit-elle d'un ton égal, haussant un sourcil. Pour quelle obscure raison t'épargnerai-je une quelconque source de souffrance après ce que tu viens de faire subir à des innocents ? » Avant que Charlie n'ait eu le temps de s'emporter, elle leva la main pour lui signifier qu'elle n'avait pas terminé. « Je vais le faire, parce que ces jambières devront être enlevées tôt ou tard et que la gangrène n'est pas au programme. » Pour le moment, eut-elle pu ajouter, toutefois elle s'en abstint.

Ses doigts allèrent se poser sur le haut des plaques de métal, tapotèrent la zone pour en apprécier les accroches tenaces et celles qui étaient plus faibles, puis sans prévenir, ils s'emparèrent des morceaux de métal et les arrachèrent.
Très. Lentement.
Déchirant la peau, les muscles, les croûtes, les cicatrices encore enflammées, toute forme de guérison étant là sabrée et repoussée. Accentuant, affolant les nerfs de l'elfe noir. L'expression de Myad se durcit également. Impitoyable, elle n'écouta pas un instant les protestations de Charlie et le laissa protester sans l'écouter. Une fois qu'elle eut ôté les pièces de métal, elle les posa à côté d'elle, un geste si délicat, si doux qu'il paraissait irréel. Si elle s'était tue tout au long du supplice, elle finit enfin par s'exprimer.

« - Tu sais ce que signifie le mot sympathie ? Je suppute que oui, mais je vais te rafraîchir la mémoire. Cela veut dire souffrir avec. C'est lorsque quelqu'un partage la douleur de l'autre pour l'alléger de ce fardeau. J'aurais pu faire cela pour toi. Ça a d'ailleurs été mon intention première, et unique. T'aider. Te consoler. T'accompagner dans ce lent et long travail qui suit une incarnation aux conséquences tragiques. Mais cela, c'était avant de lire ceci. »

Elle désigna, de deux doigts, les yeux de Charlie, tandis que les siens conservaient la froideur inhumaine dont ils s'étaient lentement parés ces dernières secondes durant.

« - Tu m'accuses. Tu m'accuses pour tes crimes, tu me rends responsable de ce que tu as fait, tu m'estimes criminelle quand c'est ta volonté qui a failli – ta main qui a manié la faux – ta douleur qui est devenue folie. Et cela, mon frère, je ne saurais l'accepter. Je te supposais sage alors que, face à tes erreurs, tu cherches d'autres dos à fouetter, d'autres épaules sur lesquelles écraser ton fardeau ! Oui, Charlie, tu m'as très bien entendue. Tout est de ta faute. J'ai coutume d'assumer l'entière responsabilité de mes actes, qu'ils soient directs ou indirects. J'ai été l'intermédiaire entre l'Améthyste et toi. Vous vous êtes choisis, acceptés, liés pour un peu d'éternité. Tu as failli à la contrôler, et parce que c'est moi qui te l'ai donnée, ce serait à moi de m'en affliger ! »

Ayahantê lui asséna un coup de poing à la mâchoire avec tant de soudaineté qu'elle-même réalisa après coup qu'elle avait bougé. Elle n'était pas contente du tout.

« - Si seulement tu me laissais te soutenir ! T'aider ! Moi aussi j'ai tué des gens, des centaines de gens ! Et j'étais seule, Charlie, j'étais toute seule pour pleurer, pour panser mes plaies ! Car j'ai saigné ! Et je me suis détestée ! Détestée d'être si faible dès l'instant où le destin me provoquait ! Je sais ce que tu ressens, imbécile ! Et toi, voilà comment tu me regardes... » Sa lèvre supérieure se retroussa sur ses dents. « Voilà ce que tu es devenu. »
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Charlie To'ü Kour

Sciocide Récidiviste

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La chute [PV Charlie] Vide

Charlie To'ü Kour
Sciocide Récidiviste
Message Sujet: Re: La chute [PV Charlie] | Dim 14 Avr 2013 - 20:57


« Pas au programme. » . La gangrène n’est pas au programme… Parce que tout ce qui s’est passé jusqu’à présent l’était ? Tout était programmé du début à la fin ? Les dragons, la chute, l’exil, le meurtre, la folie ?
Tout ça n’avait aucun sens… Plus rien n’avait vraiment de sens pour Charlie à vrai dire. Tandis qu’elle lui retirait les plaques de la manière la plus douloureuse possible, les cris étouffés de l’elfe noir n’étaient rien face à la douleur mentale qu’il éprouvait… Plus que sa peau et ses chairs, elle arrachait ici les dernières petites poches de sentiments, de compassion, qui pouvaient encore le lier à elle. Ne laissant plus rien que de la haine… de la haine pure et simple... Qu’elle soit redirigée ou non, qu’elle fut temporaire ou pas, elle était désormais ancrée en lui et avait trouvé toute ses raisons d’être.


- Tu sais ce que signifie le mot sympathie ? Je suppute que oui, mais je vais te rafraîchir la mémoire. Cela veut dire souffrir avec. C'est lorsque quelqu'un partage la douleur de l'autre pour l'alléger de ce fardeau. J'aurais pu faire cela pour toi. Ça a d'ailleurs été mon intention première, et unique. T'aider. Te consoler. T'accompagner dans ce lent et long travail qui suit une incarnation aux conséquences tragiques. Mais cela, c'était avant de lire ceci.

Elle désigna ses yeux de deux doigts accusateurs, ces yeux au couleurs changeante, témoins à chaque instant des pensées de leur porteur.

- Tu m'accuses. Tu m'accuses pour tes crimes, tu me rends responsable de ce que tu as fait, tu m'estimes criminelle quand c'est ta volonté qui a failli – ta main qui a manié la faux – ta douleur qui est devenue folie. Et cela, mon frère, je ne saurais l'accepter. Je te supposais sage alors que, face à tes erreurs, tu cherches d'autres dos à fouetter, d'autres épaules sur lesquelles écraser ton fardeau ! Oui, Charlie, tu m'as très bien entendue. Tout est de ta faute. J'ai coutume d'assumer l'entière responsabilité de mes actes, qu'ils soient directs ou indirects. J'ai été l'intermédiaire entre l'Améthyste et toi. Vous vous êtes choisis, acceptés, liés pour un peu d'éternité. Tu as failli à la contrôler, et parce que c'est moi qui te l'ai donnée, ce serait à moi de m'en affliger !

Lorsque le poing de Myad vint le frapper au visage, l’étalant dans le sable qui vint se coller dans ses plaies, Charlie cracha un peu de sang et éclata de rire… Privant les derniers mots de l’impératrice de toute crédibilité. Il se contenta de se redresser doucement en finissant de rire tandis qu’elle achevait sa tirade, puis conclu simplement d’une phrase prononcée avec beaucoup trop de légèreté.

- Tu n’es qu’un monstre.

L’elfe noir ne la regardait plus, il observait simplement ses jambes tandis qu’il enlevait petit à petit les grains de sable grossier qui était venu se coller dans ses plaies. Et il parlait doucement, comme la douce ironie d’un professeur parlant à une enfant, qui faisait sa leçon pour chaque grain qu’il retirait.

- Un monstre qui se sent seul… Crois-tu simplement que tu pourrais te créer ta petite famille, attendant patiemment le jour où ceux-ci deviendraient monstres à leur tour, et que tu pourrais t’occuper d’eux comme une mère prenant soin de ses enfants ? Chacun de tes mots ne fait que confirmer la noirceur de ton être. Plus tu parles, et plus s’en est flagrant.

Le regard de Charlie, d’un gris vide, désabusé, recommença à se poser de temps en temps sur Myad. Il observait sa jambe le temps d’attraper un grain de sable, puis la regardait elle tandis qu’il le retirait. Sa voix se durcissait un peu plus à chaque regard qu’il posait sur elle, se faisant plus accusatrice, et vers la fin de plus en plus agressive.

- Tu parles de la mort, du meurtre, comme d’une étape naturelle de la vie de Gardien. Tu me parles de ce que tu as vécu, comme tu le ferais à une jeune fille qui aurait saigné pour la première fois. Comment pouvais-tu penser que nous accepterions une telle horreur ? Comment pouvais-tu croire, qu’un jour nous tuerions sans contrôle, devenant monstre comme toi, et accepterions ce que tu as fais de nous ?

Une larme commença à perler au coin de l’œil de Charlie, tandis qu’un passé presque aussi douloureux que son présent refaisait surface dans son esprit.

- Tu crois me consoler en me parlant de ton vécu ? Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait ?! AU CONTRAIRE ! J’avais réussit à m’en débarrasser !!!

Il fit redescendre la colère et reprit le retrait méthodique des grains de sables dans sa jambe.

- Tu es encore plus cruelle de m’infliger un tel fardeau en sachant ce que j’ai vécu… Tu es peut-être née avec, tu as appris à accepter d’être un monstre parce que tu n’as jamais rien été d’autre… Mais que fais-tu de nous ? Que fais-tu de Marek ? Sa nonchalance habituelle lui as permit de s’épargner la catastrophe jusqu’à présent, mais que fais-tu de sa femme ? De ses enfants ? Si un jour il devait s’incarner près d’eux, lui aussi tu irais le consoler ?! Tu nous as parlé d’une catin à Teirm, pauvre enfant qui ne connaît rien des forces de ce monde… À elle aussi tu lui as jeté la mort dans les bras attendant patiemment qu’elle explose ? Elle aussi ce sera de sa faute ?!

Ruinant complètement ce qu’il était entrain de faire depuis plusieurs minutes, Charlie se tint sur ses genoux devant Myad, ignorant la douleur qui faisait hurler ses nerfs et parlant vite comme si la folie était sur le point de le reprendre.

- Tu n’es pas Ayahantê. Et tu ne l’as jamais été. Tu n’es que la gardienne noire du mal et de la mort, c’est tout ce que tu es. Et tout ce que tu fais, tout ce que tu nous as soit disant offert en nous permettant de devenir ceux que nous étions appelé à être, n’as fait qu’apporter plus de mort dans ce monde. Tu n’es qu’un monstre, avatar du Diamant noir, le diamant blanc est écrasé par ta noirceur et jamais tu n’atteindras le vrai équilibre qui ferait de toi l’absolue.

Charlie se tue enfin. L’impressionnante lucidité dont il avait fait preuve pendant qu’il parlait tint encore une seconde ou deux, puis les larmes bloquées à la frontière de ses yeux coulèrent enfin, et la folie plus douce qu’avant malgré tout, vint le reprendre sous quelques petits rires nerveux, tandis qu’il reprenait l’inspection de ses jambes et recommençait a retirer méthodiquement chaque petit grain, oubliant presque la longue tirade qu’il venait de prononcer. Le travail minutieux lui permettant de se concentrer et d’éviter de trop perdre la tête…
Il reprit alors, changeant une fois de plus complètement d’humeur de façon presque désespérante, et expliqua sur un ton plutôt gaie.


- hmm. Je crois que dans cet état j’aurais du mal à éviter la gangrène. Il faudra que je fasse attention à comment ça évolue …
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: La chute [PV Charlie] | Jeu 2 Mai 2013 - 10:45


[J'ai parfois un peu de mal à comprendre pourquoi tu parles de lucidité etc. alors que ton perso est censé être aveuglé par la haine et la folie ^^ enfin, en tous les cas voici la réponse ! J'espère qu'elle te convient !]

« - Tu n’es qu’un monstre.
- Et tu viens seulement de t'en rendre compte, ironisa le monstre en question. »

Ellenwen l'avait prévenue ; le Caithden n'était plus que l'ombre de ce qu'il fut avant le désastre de Céris. Qui se trouvait donc face à elle ? Un fou désespéré, un diable chagriné, et qui se devait de le ramener à la raison ? Rien de moins que la personne qu'il estimait responsable de sa détresse ! En lui livrant ainsi le prisonnier, la reine des elfes ne pouvait faire plus mauvais calcul stratégique, cependant Myad doutait qu'elle eut pu choisir une autre option. Le Beau Peuple aurait réservé un vilain sort au drow s'il était resté ne serait-ce qu'à portée de leurs flèches ou de leur magie. Sa vie exigeait de l'éloigner. Et quel endroit plus sécurisé – à la fois pour lui et pour ceux qu'il menaçait – que Gil Ead ? La Gardienne comprenait son raisonnement, quoiqu'elle ne l'appréciait aucunement. Ce n'était pas à elle de mettre la fessée à Charlie, et ce n'était plus d'elle dont il avait envie pour se consoler. Il ne lui restait plus qu'un rôle à tenir, celui de bourreau. Sa tenue favorite, semblait-il. La Gardienne était lasse de se retrouver irrémédiablement dans les pires positions, celles qui fragilisent votre raison, aiguisent vos frustrations et font naître les démons. Ils étaient tous deux des enfants d'un hasard malheureux, vicieux au point de les vouloir systématiquement malheureux à peine une lueur se fait-elle entrevoir.

Ils avaient affronté le même mal... Mais elle seule l'avait surmonté.

« - Un monstre qui se sent seul… Crois-tu simplement que tu pourrais te créer ta petite famille, attendant patiemment le jour où ceux-ci deviendraient monstres à leur tour, et que tu pourrais t’occuper d’eux comme une mère prenant soin de ses enfants ?
- Absolument, susurra la demi-elfe, ses yeux rouges luisant de raillerie dans la pénombre. J'ai grand hâte de répandre sur le monde la folle menace de petits hybrides riant et brûlant tout sur leur passage. »

Les mots de Charlie ne l'atteignaient pas. Tant de méchancetés, plus ou moins vraies, avaient été jetées sur ses joues veloutées. Elle avait souffert, elle avait pleuré – rarement, mais c'était arrivé. Elle avait vu son propre sang causer la mort de son père, ultime membre de sa famille survivant, le seul qui eut pris le temps de l'aimer. Au cours d'une illusion atrocement réaliste, elle avait tordu le cou à sa mère, le parfum fleuri de ses cheveux caressant encore ses poumons.
L'elfe noir pouvait lui dire ce qu'il voulait bien, si cela pouvait le défouler, cela ne l'affecterait pas. Myad, à l'instar des falaises pentues, aux arêtes tranchantes et aux crocs pointus, avait vaguement conscience de la pluie après avoir subi mille vagues. Des années durant. S'il cherchait à la honnir, convaincu que ses paroles n'avaient pas de sens, elle ne chercherait pas à être gentille. Elle ne serait ni douce ni tendre. Ce serait illuminer une pierre en y espérant une fleur ; rien n'y pousserait si c'était elle qui s'y efforçait. Alors autant s'amuser, si c'était tout ce qu'il restait à faire...

« - Chacun de tes mots ne fait que confirmer la noirceur de ton être. Plus tu parles, et plus s’en est flagrant. »

A force de côtoyer des humains, la fille d'Athor s'était mise à adopter des comportements nouveaux, comme hausser les épaules ou lever les yeux au ciel. Elle s'en servait souvent pour décontracter ses interlocuteurs d'une autre espèce, ceux qui avaient beaucoup de mal à communiquer correctement avec un hybride aux codes sociaux mystérieux. Elle n'avait pas à s'en servir ici. Charlie était un elfe noir, il n'avait pas besoin qu'elle bouge pour sentir son attention ou son mépris. Son regard lui suffisait. Tous deux se jaugeaient, lui s'agitant en gestes dramatiques, elle l'observant sans tendresse. Où était le lac et les rayons de lune ? Quand s'étaient-ils enlacés sous les eaux noires, chuchotant à la nuit des promesses de fraternité ? Le présent les a consumés. Il n'y a plus d'aujourd'hui, ce n'est plus qu'autrefois.

« - Tu parles de la mort, du meurtre, comme d’une étape naturelle de la vie de Gardien. Tu me parles de ce que tu as vécu, comme tu le ferais à une jeune fille qui aurait saigné pour la première fois. Comment pouvais-tu penser que nous accepterions une telle horreur ? Comment pouvais-tu croire, qu’un jour nous tuerions sans contrôle, devenant monstre comme toi, et accepterions ce que tu as fais de nous ?
- Ce que j'ai fait de vous, dis-tu ? » Elle soupira, agacée. « Je vois que tu n'as pas encore compris comment cet antique processus magique fonctionne. »

Elle ne s'étendit pas sur des explications qui, de toute façon, ne seraient pas écoutées. Ce n'était pas du réconfort, même pas des éclaircissements qu'il désirait, c'était un coupable sur qui se défouler. Myad aurait beau lui seriner qu'elle n'avait fait que mener les pierres magiques au porteur qu'elles-mêmes s'étaient désignées, simple messager de quelque chose qui les dépassait tous, il continuerait de l'appeler monstre, car c'était tellement plus facile de cette façon. On insulte difficilement le vent, les nuages, la foudre. Ils ont l'avantage de pouvoir s'en foutre totalement...

« - Tu crois me consoler en me parlant de ton vécu ? Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait ?! AU CONTRAIRE ! J’avais réussit à m’en débarrasser !!! Tu es encore plus cruelle de m’infliger un tel fardeau en sachant ce que j’ai vécu… Tu es peut-être née avec, tu as appris à accepter d’être un monstre parce que tu n’as jamais rien été d’autre… Mais que fais-tu de nous ? Que fais-tu de Marek ? Sa nonchalance habituelle lui as permit de s’épargner la catastrophe jusqu’à présent, mais que fais-tu de sa femme ? De ses enfants ? Si un jour il devait s’incarner près d’eux, lui aussi tu irais le consoler ?! Tu nous as parlé d’une catin à Teirm, pauvre enfant qui ne connaît rien des forces de ce monde… À elle aussi tu lui as jeté la mort dans les bras attendant patiemment qu’elle explose ? Elle aussi ce sera de sa faute ?!

Il se mit brutalement à genoux, décidant d'accentuer ses propos futurs par un changement de position. Il se mit à parler très vite, peut-être parce qu'il souffrait de sa position, probablement parce qu'il se laissait emporter par ses émotions. L'Impératrice le toisait froidement, muette et méprisante. Plus elle l'entendait, moins elle avait de compassion pour lui. Il n'y avait pas que Charlie qui sentait son amitié s'effriter progressivement, se morcelant en larmes de fumée. Myad avait une estime très, très basse des gens qui fuyaient leurs devoirs et s'accordaient le droit de juger les autres. Et c'était précisément ce que Charlie était en train de faire.

- Tu n’es pas Ayahantê. Et tu ne l’as jamais été. Tu n’es que la gardienne noire du mal et de la mort, c’est tout ce que tu es. Et tout ce que tu fais, tout ce que tu nous as soit disant offert en nous permettant de devenir ceux que nous étions appelé à être, n’as fait qu’apporter plus de mort dans ce monde. Tu n’es qu’un monstre, avatar du Diamant noir, le diamant blanc est écrasé par ta noirceur et jamais tu n’atteindras le vrai équilibre qui ferait de toi l’absolue. 

Il se tut. Enfin. Après quelques secondes d'un silence si épais qu'il paraissait coller aux murs, Myad ouvrit finalement la bouche.

« - Ce n'est pas à toi de juger de la qualité de l'équilibre. Tu ne sais pas lire la balance. Tu ne sais même pas à quoi elle ressemble. Toi qui n'es que chaos branlant, tenant à peine entre les frontières de son crâne torturé, ton avis ne m'est d'aucune utilité. » Elle frôla les Diamants de sa main gauche, comme si elle caressait son propre cœur. « Peut-être qu'un jour, quand tu auras cessé d'être un enfant, tu comprendras. »

Le vieil elfe qu'elle venait de qualifier d'enfant – pour les raisons déjà citées – reprit son travail minutieux d'extraction des saletés sous ses jambières. Celle qui le regardait n'avait qu'une envie, s'en aller. Elle n'était pas naïve. Charlie était déterminé à croire ce qu'il pensait juste, et vrai, et cela, elle ne pourrait l'en faire démordre. Inutile de lutter contre la marée.

- hmm. Je crois que dans cet état j’aurais du mal à éviter la gangrène. Il faudra que je fasse attention à comment ça évolue …

Myad ne masqua pas son étonnement.

« - Et comment crois-tu que tu vas enrayer ce possible phénomène ? Crois-tu réellement que je vais te laisser recouvrir un semblant de magie, ou te laisser du matériel pour te soigner ? Nous t'empêcherons de mourir si cela se révèle nécessaire. C'est tout ce sur quoi tu peux compter. »

Elle se souvint que Charlie lui avait lancé, choqué, sur Marek et sur Lise. Ce pourquoi elle reprit la parole du même ton paisible, légèrement agacé, que précédemment.

« - Il est des fardeaux que l'on ne se choisit pas. Le mieux que nous puissions faire est de les apprivoiser du mieux que nous pouvons pour en faire, sinon une moindre faiblesse, au mieux une force. Marek est au fait de ces implications. S'il doit souffrir, il souffrira. Je ne lui ai jamais caché les risques potentiels. Lise a tout à gagner, rien à perdre. Une nouvelle fois, ce n'est pas moi qui décide. L'esprit qui t'habite est plus puissant que tous ceux que tu as pu rencontrer au cours de tes décades d'existence. C'est comme si tu insultais un miroir, quand il ne fait que refléter le soleil... »
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Charlie To'ü Kour

Sciocide Récidiviste

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Charlie To'ü Kour
Sciocide Récidiviste
Message Sujet: Re: La chute [PV Charlie] | Mar 4 Juin 2013 - 23:16


- Ce n'est pas à toi de juger de la qualité de l'équilibre. Tu ne sais pas lire la balance. Tu ne sais même pas à quoi elle ressemble. Toi qui n'es que chaos branlant, tenant à peine entre les frontières de son crâne torturé, ton avis ne m'est d'aucune utilité. Peut-être qu'un jour, quand tu auras cessé d'être un enfant, tu comprendras.

- Ha !... Un enfant...

S'il eut été un enfant un jour, dans l'esprit de l'elfe noir, il est mort il y a bien longtemps. Quelque pu être le sens que Myad attribuait à ces mots, l'elfe noir ne prit même pas la peine d'y porter attention. À quoi bon après tout ? Pourquoi continuaient-ils d'argumenter pendant des heures alors qu’aucun d’eux n’était apte à écouter ce que l’autre avait à dire.
Ils étaient tout deux sourd face aux reproches, mais Charlie continuait quand même, sans vraiment savoir pourquoi... C'était comme si chacun des mots qu'il prononçait était voué à perturber le visage de marbre qu'il avait devant lui. Il voulait la blesser, la faire douter, lui faire peur peut-être. Et en même temps le fait de lui cracher sa rage au visage semblait l'apaiser... un peu.


- Et comment crois-tu que tu vas enrayer ce possible phénomène ? Crois-tu réellement que je vais te laisser recouvrir un semblant de magie, ou te laisser du matériel pour te soigner ? Nous t'empêcherons de mourir si cela se révèle nécessaire. C'est tout ce sur quoi tu peux compter.

Charlie éclata de rire.

- Vous m'empêcherez de mourir ?! Il rit encore. Voilà qui est formidable ! Je me sens beaucoup mieux !

Il fallut encore quelques secondes au dragonnier pour stopper ses rires nerveux et reprendre son souffle. Il s’adossa contre la paroi inconfortable et plongea son regard dans celui de l’hybride.

- Puisque tu sembles si persuadée d'avoir droit de vie ou de mort sur ma personne, tues-moi donc ! Que tu puisses retourner détruire la vie d'autres gens tranquillement ! Dit-il avec sarcasme, avant de reprendre sur un ton plus sérieux. Tu ne seras pas toujours là, tu as d’autres misérable à fouetter. Comment peux-tu être certaine que je ne recouvrirais pas la maîtrise de ma magie pendant une de tes absences hein ? Tu leur ferais donc confiance à ce point ?... Ce n’est pourtant pas ton genre !

Charlie quitta les iris sanglant de l’impératrice pour se pencher à nouveau sur ses jambes. Elles étaient dans un sale état et aurait du mal à cicatriser mais une fois sortit d’ici il pourrait certainement en effacer les traces. Encore fallait-il sortir un jour… Mais pour une raison qui lui échappait il sentait au fond de lui qu’elle ne pourrait pas le maintenir ici indéfiniment. Un sentiments dû au gardiennage de l’air peut-être… insaisissable.

- En tout cas, saches que je n'ai besoin ni de magie, ni d'un quelconque matériel médical pour m'en préserver ! Garde tes soins pour toi.

L’impératrice, de plus en plus agacé par la conversation semblait-il, acheva de lui répondre sur ses allusions quand aux risques encourus par les autres gardiens. Marek pour qui une incarnation aurait des conséquences catastrophiques à cause de la proximité de sa famille. Et la jeune prostituée, qui serait bien incapable de retenir une incarnation si elle venait à arriver.

- Il est des fardeaux que l'on ne se choisit pas. Le mieux que nous puissions faire est de les apprivoiser du mieux que nous pouvons pour en faire, sinon une moindre faiblesse, au mieux une force. Marek est au fait de ces implications. S'il doit souffrir, il souffrira. Je ne lui ai jamais caché les risques potentiels. Lise a tout à gagner, rien à perdre. Une nouvelle fois, ce n'est pas moi qui décide. L'esprit qui t'habite est plus puissant que tous ceux que tu as pu rencontrer au cours de tes décades d'existence. C'est comme si tu insultais un miroir, quand il ne fait que refléter le soleil...

- Tu parles comme si c’était écrit à l’avance, comme si je devais absolument devenir ce que je suis maintenant. N’as-tu donc pas écouté les leçons de ton propre père ? J’avais le potentiel certes, j’étais un des « heureux » élus possible... Mais si Athor et toi ne m’aviez pas jeté ce fardeaux sur les épaules, ma vie aurait très bien pu se passer sans que je ne devienne gardien ! D’autres avant moi avaient le potentiel, pourtant ils n’ont jamais été révélés… Parce qu’on ne leur à jamais apporter les pierres. Ce n’est pas le destin ou je ne sais quelle autre idiotie qui nous impose de devenir ce qu’on est, mais simplement celui qui a la Gemme en sa possession…

L’elfe noir se redressa en regardant tout autour de lui. Il écarta les bras, désignant la pièce d’un mouvement large et s’adressa à coup de grandes exclamations et de grands gestes, comme s’il voulait qu’on l’entende de loin.

- Et où est-il d’ailleurs ce cher Prince, hein ? Pourquoi ne vient-il pas savourer les fruits de son plan génial ? Il devrait être là à se pavaner fièrement, riant de tout son air mystérieux ! Oh ! Et Brexinga ? Disparu ou pas je pensais qu’il viendrait au moins me faire l’honneur de venir se moquer de moi !

Le dragonnier eu un petit rire nerveux et se prit la tête dans les mains un instant. Il avait soudainement chaud et transpirait de fièvre. Il quitta ses jambes des yeux pour retourner se plonger dans le regard unique de sa geôlière. Au fur et à mesure qu’il parlait, son regard devenait de plus en plus fou, prenant une teinte orangée qui allait de plus en plus vers le rouge.

- Fille du prince de l’Outreterre , apprentie d’un ombre… ah ! Et gardienne de la mort de surcroît ! Tiens d’ailleurs, quand j’y pense, c’est peut-être pour ça que ce cher Brexinga est porté disparu… Il a peut-être goûté à tes fameux pouvoir de gardienne, après que tu te sois assurée de récupérer le pouvoir à sa mort hein ? Ingénieux ! Oh, et Athor justement? Ne me dis pas que lui aussi ?! Tu n’avais besoin de lui que pour révéler les derniers Gardiens, et après ça tu t’es débarrassée de lui ! C’est ça ? C’est pour ça qu’il n’est pas là ?! Tu tuerais donc jusqu’à ton propre père pour parvenir à tes fins !

La tête de l’elfe noir bascula sur le côté, remuant d’un air étrange tandis que son visage se peignait peu à peu de haine. Les yeux perdus dans le vague.

- Ca crevait les yeux depuis le début … Ce que j’ai pu être bête de t’avoir fait confiance ! Le couteau était déjà planté dans mon dos à l’avance, il te suffisait juste d’appuyer au bon moment !

Les délires de Charlie reprenaient de plus en plus fort. Amplifiés par la fatigue, la faim et par la douleur qui lui dévorait les jambes, ils causèrent une forte fièvre qui le prit de manière soudaine… imprévisible.
Sa vue se troublait et alors qu’il reportait son regard vers Myad, il voyait désormais deux silhouettes dans son dos : celles d’Athor et de Brexinga, tout deux avec le manche d’un poignard dépassant de leur dos… Charlie cligna des yeux pour les faire disparaître sans succès. Il regarda alors ses mains et y vit sa faux, juste là, prête à l’emploi. Il se jeta en avant comme pour trancher ces trois vies d’un seul coup, avant de s’écrouler une fois de plus au sol retenu par ses chaînes, mais sans se relever cette fois ni émettre le moindre son autre que celui de sa respiration…





[HRPG: voilou ! désolé pour l'attente j'ai fais le post en plusieurs par manque d'inspiration au début ! J'ai fini comme ça parce que je pense qu'avec ta réponse on aura fait le tour du topic, tu n'auras qu'à terminer la dessus ! Tu me diras ce que tu en penses !]
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