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Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir?

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Kahaniel


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Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? Vide

Kahaniel
Message Sujet: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Jeu 29 Oct 2015 - 11:30


Cela faisait quelques heures que je marchais, tenant les rênes de Pyrène, dans la direction opposée au village dont nous nous étions échappés. J'observais de temps en temps ma patiente, qui respirait paisiblement malgré ses côtes cassées. La nuit était tombée depuis peu, mais je pouvais voir les fins traits de son visage comme si nous étions en plein jour. Elle était belle, malgré ses égratignures, et ses cheveux blonds délicatement tressés semblaient d'argent au clair de lune. Plusieurs fois, elle avait failli tomber de la jument, mais chaque fois je l'avais remise en selle doucement. Même l'animal avait compris que son fardeau était fragile, et avançait avec prudence.

Nous marchâmes au pas un long moment, jusqu'à arriver à l'extrême nord du lac Tüdosten, où je comptais établir un campement. Je ne pouvais pas y faire de feu, car je ne savais pas si j'étais encore poursuivi, mais j'en doutais. Mon instinct de chat me disait que c'était un bon endroit pour s'arrêter pour la nuit. Je déposais la jeune femme contre un arbre et entrepris de construire une petite hutte, un campement sommaire mais qui nous permettrais de rester au chaud cette nuit. Une fois le cabanon en place, j'allongeais la jeune femme sur une couverture en fourrure que je gardais pour les longues nuits d'hiver, et entrepris de faire un diagnostic plus approfondis de ses blessures. Je la déshabillais, la laissant en sous-vêtements, et commençais à travailler. Son flanc était plus abîmé que je ne l'avais cru au premier abord, et elle y avait une grosse plaie dont la croûte avait solidifié sa tunique. Il me faudrait donc faire un feu, je ne pouvais pas la laisser dans cet état, elle pourrait avoir une infection.

Soupirant, je fis un petit feu en tipi, et posais un récipient remplis d'eau du lac pour stériliser mes aiguilles et recoudre sa plaie. J'entrepris ensuite de la nettoyer, frottant tout doucement pour désolidariser la tunique de sa peau sans la réveiller en lui faisant mal. Enfin, la plaie m'apparût, propre et nette. Je récupérais mes aiguilles stériles et recousis rapidement la plaie, avec efficacité et précision, comme je l'avais fait des centaines de fois déjà. Enfin, je bandais son côtes fragiles, enveloppant la plaie aussi, serrant juste assez pour qu'elle puisse respirer sans être gênée mais que le bandage tienne.

M'essuyant le front sur ma manche après mon travail, je sortit de la viande séchée et profitais de l'eau chaude pour un faire une sorte de ragoût avec quelques plantes, que j'avalais pensivement. J'en laissais bien sûr une part pour la jeune femme, au cas où elle se réveillerait. J'ajoutais dans sa part des plantes médicinales, et veillais à ce que la nourriture soit le plus liquide possible pour qu'elle arrive à l'avaler sans problèmes. Satisfait de ma préparation, je la posais dans un bol contre les braises afin qu'il reste chaud, et j’éteignis le feu, laissant seulement rougeoyer les braises.

Après avoir essayé de donner de l'eau à ma patiente, je nourris mon cheval, et pris ma forme féline pour garder le campement, mes sens à l’affût du moindre bruit. La respiration calme et régulière de l'endormie, le son des vagues minuscules du lac, le bruissement des feuilles d'arbres, toute cette douce mélodie de la nature résonnait autour de moi, et comme chaque fois, elle me remplissait de sérénité. Mon ronronnement sourd s'ajouta à cette douce mélopée, et je me plaquais contre les côtes de la jeune femme pour accélérer sa guérison. J'avais lu il y a longtemps que le ronronnement des chats ne sert pas uniquement à indiquer leur plaisir, mais aussi à solidifier les os brisés lorsqu'ils se ressoudent, et j'avais ensuite malheureusement eu plusieurs occasions de tester cette hypothèse. Bien entendu, elle s'était révélée exacte, et la plupart de mes patients avaient récupéré leur membre bien plus vite qu'à la normale.

Il me tardait que la femme se réveille, afin que je puisse plus encore l'examiner, et déterminer l'impact qu'avait eu le sort sur sa tête. Et puis, je pourrais lui demander son nom afin de ne plus l'appeler « la patiente »...
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Serah


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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Jeu 29 Oct 2015 - 13:14


La douleur était-elle réelle, ou simplement une illusion de son esprit ? Si elle était réelle, était-elle véritablement sur son flanc droit, là où elle sentait presque le trou dans sa chair, ou est-ce qu'elle ne venait pas d'ailleurs ? Peut-être ses sens étaient-ils trop confus pour qu'elle comprenne réellement ce qu'il se passait. Peut-être qu'il n'y avait, dans sa tête, qu'une seule et unique douleur, et que tout le reste était illusoire. Mais alors, comment pourrait-elle sentir un trou dans son flanc ? Et si elle le sentait, était-elle endormie ou juste trop faible ? Ouvrir les yeux lui était impossible. Elle avait trop mal. Et elle ne savait même plus... même plus quoi ?

Le néant total. Une absence complète de souvenirs. Un violent mal de crâne crispa son visage, dans cette phase où elle passait du coma au sommeil, avant l'éveil. Mais elle ne voyait rien, aussi bien physiquement que psychiquement. Elle tenta de se rappeler pourquoi elle avait aussi mal, qu'est-ce qui faisait qu'elle avait un trou dans le flanc. Sans succès. Elle dut se résoudre, finalement, à laisser tomber, et à se laisser. Elle avait sommeil, le mal de crâne ne passait pas, et elle sentait la douleur se raviver à d'autres endroits : bras, jambes, dos, estomac... également à un autre endroit, fortement inapproprié et auquel elle n'osait pas trop penser. Bon sang... j'ai si mal que je hurlerais si je le pouvais. Sur cette pensée, elle sombra dans un sommeil agité.

Elle ne se rappela pas son, ou ses rêves. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle se réveilla en sursaut, alors qu'elle tentait de pousser son ultime rêve vers la fin. Des voix, la plupart apeurés, criaient. Il y avait aussi des pleurs, d'autres cris, le bruit du métal contre du métal. Un autre bruit, plus sourd, comme si on enfonçait quelque chose dans un être vivant. Puis à nouveau un cri, plus impérieux, celui d'une femme. Un éclair bleu... et elle se redressa soudainement, les yeux ouverts, en poussant une exclamation.

Elle n'eut pas le temps de comprendre qu'elle était presque nue sous des couvertures chaudes. Pas le temps de se rendre compte qu'un gros chat était à côté d'elle, dormant lui aussi. Qu'elle se trouvait sous un abri de fortune, bâti pour la protéger d'une éventuelle pluie. Qu'elle n'était qu'une femme blessée perdue au milieu de nulle part, sur la rive nord d'un lac. Pas le temps de se rendre compte qu'il n'y avait que les étoiles dans le ciel nocturne, et une lune éclairant les lieux de sa pâle lueur. Elle le vit, le sentit, mais n'eut pas le temps de s'en rendre compte. Car alors même qu'elle se redressait soudainement, qu'elle poussait un cri de douleur en sentant toutes les douleurs dans son corps, elle fut prise d'une nausée tout aussi soudaine. Et elle vomit, abondamment, se penchant sur le flanc pour vomir dans l'herbe plutôt que sur elle.

Elle s'écroula presque, sanglotant, à la fois de douleur et d'autre chose, dont elle ignorait le sens ou la cause. Des larmes coulèrent sur son visage, tandis qu'elle s'efforçait de ne pas crier. Elle serra les dents, se retenant de pousser un cri. Elle refusait de laisser sa douleur s'exprimer ainsi. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Mais elle n'avait pas la force d'essayer de savoir. Elle finit par pousser un cri, déchirant, de douleur et de colère. Elle avait l'impression que son corps entier était en train de brûler vif. Dans la pratique, elle ne poussa qu'un cri pitoyable, mais sa tête l'imaginait autrement.

Son regard tomba alors sur la chose, à côté d'elle, qui l'observait de ses yeux mordorés. Qu'est-ce que c’est que cette chose ?! Ces yeux ! Elle essaya de se reculer, tenant la couverture et heurtant le cabanon dans son dos. La créature, quoiqu'elle puisse être, en bougeait pas. Ne disait rien. Serah essaya de parler, de communiquer. Les mots vinrent, difficilement, mais distinctement.

 « Tu... tu... es quoi ? Tu es quoi ? Qui ? »

Les mots lui parurent étrange, dans sa bouche. Ils n'étaient pas naturels. Ils étaient différents. Ils avaient une saveur et un son que son esprit ne parvenait pas à bien reconnaître. Mais ce que ça voulait dire, elle l'ignorait totalement. Son esprit était peut-être encore trop confus pour identifier correctement sa langue. A supposer que je connaisse cette langue...
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Jeu 29 Oct 2015 - 15:22


J'avais lutté des heures contre le sommeil, en vain. La fatigue de ces derniers jours passés à soigner jours et nuits les habitants du village, puis le voyage près de la moitié de la nuit, les soins à la jeune femme, tout cela m'avais rattrapé très vite, et je me retrouvais roulé en boule contre le flanc de la jeune femme, endormi profondément. Mais mon sommeil fût de courte durée. La jeune femme s'était mise à remuer, doucement d'abord, puis plus violemment. Je baillais et me relevais, lorsqu'elle se redressa d'un coup dans un cri de douleur. Je m'écartais tandis qu'elle vomissait tout ce qui restait dans son estomac, dont l'eau que j'avais eu tant de mal à lui faire avaler, et j'attendis qu'elle reprenne ses esprits.

J'enroulais ma queue autour de moi pour ne pas être sali, et remuait les oreilles, impatient. Elle sanglotait, et je l'observais avec compassion. Lorsque son regard croisa enfin le mien, elle recula contre le mur, poussant un cri comme si j'étais le diable en personne. Je ne bougeais pas d'une moustache, ne voulant pas lui faire peur. Je réfléchis un instant. Devais-je reprendre ma forme humaine, ou tenter de communiquer avec son esprit ? Cette dernière solution était potentiellement dangereuse, car qui savais ce qui avait été dérangé par le sort ? Je fis une timide tentative pour tenter de lui parler, mais rien n'y fit. Elle était complètement déboussolée, et son désarroi masquait tout, y compris une potentielle défaillance.


- Tu... tu... es quoi ? Tu es quoi ? Qui ?

Elle avait dit cela difficilement en langue commune, et j'en déduisit qu'elle ne savait pas vraiment ce qu'elle disait, ou qu'elle parlait la langue sans la reconnaître peut-être. Je me le vais et m'écartais un peu, afin de reprendre ma forme humaine. Je tentais de prendre la forme d'un enfant, afin de ne pas lui faire peur, ou moins, mais n'y parvenant pas, je laissais la forme adulte venir à moi, et me matérialisais en tailleurs devant elle. Avant même qu'elle n'ait pu réagir, je dit d'une voix douce en langue commune, en allant doucement et en articulant bien pour qu'elle comprenne :

- Du calme, tout va bien. Je ne te veux aucun mal. Je suis un chat-garou, mon nom est Kahaniel. C'est moi qui t'ai soigné. Tu devrais te rallonger, tu va rouvrir les points de suture sur ton flanc. Ne t'inquiètes pas, je vais tout t'expliquer. Tes armes et tes vêtements sont à côté de toi si tu le souhaite, mais je préfère te prévenir que tes vêtements sont dans un état lamentable…

Je rajustais mon foulard blanc, grimaçant légèrement lorsque la clochette en argent tinta, et commençais à sortir à reculons de l'abri de fortune :

- Rejoins-moi près du feu quand tu seras prête. Tu peux prendre la couverture avec toi si tu le souhaites.

Après m'être assuré qu'elle avait bien compris cette dernière phrase, je sortis et entrepris de raviver le feu, observant le lever du soleil sur l'eau du lac.
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Serah


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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Ven 30 Oct 2015 - 0:13


Je viens de voir... quoi ? C'est quoi cette... chose ? Il était là, en chat. Et là... en humain ? C'est... c'est quoi ? Je ne sais pas ce que c'est, mais je suis persuadée de le savoir. Bon sang, j'ai si mal au crâne... Pitié faites que ça s'arrête. Je ne vais pas le supporter... Ce mal de crâne allait véritablement la tuer, elle le sentait. Il ne pouvait qu'être mortel, étant donné son intensité. Pourquoi avait-elle si mal ? Pourquoi devait-elle endurer cela ?! Elle n'en savait rien, ne parvenait pas à se souvenir de quoique ce soit.

Elle lui lança un regard furibond, désespéré, perdu, excentrique, tout cela à la fois, alors qu'il parlait. Elle n'avait pas compris la moitié de ce qu'il avait dit. Elle n'avait capté que quelques mots, identifiables parmi tous : calme, chat-garou (c'était quoi ça, bon sang?!), Kahaniel et armes. Kahaniel, ce devait être son nom, ça ne ressemblait pas à un mot commun. C'était joli, mais un joli nom pouvait facilement dissimuler un ennemi, un agresseur. Quelqu'un qui pouvait lui vouloir du mal. Il m'a amenée ici, perdue, pensant que j'étais trop faible pour me défendre. J'ai mal partout, y compris... là. Il a abusé de moi... Il... oui ce doit être ça. Je n'aurais pas mal ici sinon. Il a parlé d'armes, mais où...?

Il avait de le rejoindre près du feu ? Il s'était écarté, la laissant seule. Grosse erreur, le violeur-chat-bizarre-humain. Elle regarda à côté d'elle : une épée, un peu ébréchée, mais nettement assez acérée pour le découper en morceau. Elle s'apprêtait à s'en servir quand elle remarqua que l'arme, ainsi que les vêtements dessous... étaient tâchés de son vomis. Elle eut un reniflement de dédain et de dégoût, se plaqua une main devant les lèvres pour éviter de rendre à nouveau... Foutue commotion... Merde, comment je sais ça ? Et c'est quoi une commotion ? Petit à petit, alors qu'elle observait ce qui l'entourait, elle remarquait – avec un effarement grandissant – qu'elle ne connaissait pas la moitié. Elle mettait parfois des mots, avec toujours cette sensation étrange de ne pas reconnaître les mots en question, sur des objets, mais sans parvenir à comprendre d'où elle tenait. Elle savait que son arme était une épée à une main, parfaitement adaptée à sa main. Ses vêtements, bien que tâchés, étaient en lin, la cotte de maille en fer, comme l'épée. Elle savait qu'elle possédait un tatouage, comme marqué au fer rouge, sur l'épaule. Elle ignorait d'où ça venait, ou ce que ça faisait.

 « Bon, je dois... bouger. »

Elle s'efforça de murmure ainsi pour elle-même. Les mots lui semblaient étranges, encore, mais ça allait. Elle prenait l'habitude, rapidement, ce qui était bon signe. Elle connaissait bien cette langue, quel quelle soit. Bon, réfléchis... machine. Même mon nom je ne le connais plus, bon sang. Je vais pleurer. Non, je ne dois pas. S'il voit ma détresse, ce... type... va en profiter encore. Et à nouveau abuser de moi. Pendant que je serais consciente et trop faible. Et je doute le supporter. Elle s'efforça de se déplacer, en se traînant plus qu'autre chose. La douleur était toujours aussi forte, aussi soutenue, aussi vive, aussi... intégrale. L'ensemble de son corps était meurtri. Elle passa une main sous la couverture, tâtant la plaie sur son flanc. Des points de suture. Il était soigneur ? Parfait pour abuser des femmes sans défense, sale porc.

Elle s'approcha néanmoins de lui et de son feu, avec difficulté. Elle se tint à un bon mètre de lui, par précaution. Elle doutait être capable de lui résister, surtout qu'il semblait pouvoir devenir un chat. Et elle frissonna à cette pensée. Ca faisait peur, bon sang. Elle se força encore davantage, cependant, prenant la parole en premier. Elle devait avoir le cœur net ; si oui ou non il avait abusé d'elle. Elle devait pour ça se faire une idée de qui il pouvait être.

 « Explique-moi... qui tu es. Ce que tu... fais. Je... je veux savoir. Est-ce que tu m'as touchée, pour me... soinier ? Soigner ? »
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Kahaniel


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Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? Vide

Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Ven 30 Oct 2015 - 10:11


Je ne connaissais pas l'étendue des dégâts que son corps avaient subis, et cela me perturbait. Elle semblait en bien moins bon état que je ne l'avais imaginé...Mes oreilles suivaient nerveusement les sons de la forêt, et mon esprit était tendu dans toutes les directions. J'étais complètement perdu dans mes pensées, mon imagination devenait plus forte que mon raisonnement...J'avais envie de battre de la queue, mais je devais conserver ma forme humaine, pour ne pas l'effrayer encore plus...Cette situation me déplaisait, j'étais dépassé par la quantité de blessures sur son corps que je n'avais pas senti ou pas pu voir, et qui la perturbaient au point de m'interdire son esprit. Ce qui était sûr, c'est que sa tête avait été touchée. Et c'est cela qui me préoccupais le plus…

J'avais déjà soigné les corps, mais les esprits ? Mes oreilles frémirent au son de la chute d'une branche au loin, et me tirèrent de mes pensées. J'entendais des froissements de tissus, elle semblait vouloir approcher. Je me retins de me précipiter pour l'aider à sortir de l’abri, car ma gaucherie naturelle n'aurait fait qu'aggraver sa peur de moi. Car elle avait peur, je le sentais, rien qu'à son odeur. Je plissais le nez. L'odeur du vomi me rappela que je devrais nettoyer ses vêtements plus tard, lorsqu'elle se serait rendormie. Je détestais cette odeur, piquante, qui ruinait mon odorat si fin…

Enfin, elle était sortie. Elle se plaça le plus loin possible de moi tout en restant près du feu. Elle devait m'en vouloir pour quelque chose...Allons bon, je n'avais fait que la soigner, par les Dieux ! Je respirais à fond et me reconcentrais sur ce qu'elle me disait.


- Explique-moi... qui tu es. Ce que tu... fais. Je... je veux savoir. Est-ce que tu m'as touchée, pour me... soinier ? Soigner ?

C'était ça. Elle pensait que je l'avais violée...Elle ne cessais de regarder son ventre avec un air de dégoût, quelques secondes tout au plus, pas suffisamment pour que ça soit réellement conscient, mais ça ne faisait que confirmer ce que je craignais. Comment lui expliquer, avec des mots simples, et qu'elle me croie ? Je décidais de lui dire la vérité.

- Oui, je t'ai touchée, mais uniquement pour te soigner. Je suis un médecin, mon métier c'est de soigner les gens. Et je n'abuse jamais d'une personne, surtout dans l'état dans lequel tu es. Crois-moi que si je l'avais fait, tu serait morte à l'heure qu'il est. Tu as du prendre un coup, ou un sort, au niveau du bas-ventre. Comme à la tête.

Je la laissais méditer mes paroles, les comprendre, tout en sortant le ragoût du feu. Je le remuais, le mis dans un bol et l'accompagnais d'une cuillère. Puis je me penchais vers elle pour poser le bol le plus loin de moi possible, et me redressais sans la toucher :

- Tu devrais manger, ça te donnera des forces. Tu peux me poser autant de questions que tu veux, mais pour le moment je penses qu'il faudrait que tu te repose. Je nettoierai tes vêtements et tes armes si tu le désire, et si tu m'y autorise. Je ne te toucherais que si tu m'y autorise.

L'odeur du ragoût de fortune m'avais mis l'eau à la bouche, et les nombreuses souris que j'entendais dans les sous-bois n'arrangeaient pas ma faim. Si elle dormait suffisamment longtemps, peut-être pourrais-je aller chasser ? Encore faudrait-il qu'elle accepte de dormir...
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Serah


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Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? Vide

Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Ven 30 Oct 2015 - 18:27


Un médecin. Oui, c'est ce qu'il avait dit. Un médecin, ça soignait les gens, non ? Donc oui, il devait dire la vérité. S'il l'avait soignée, ça expliquait pourquoi elle ne portait plus ses vêtements, pourquoi elle était étalée à l'écart sous une couverture. Mais ça n'expliquait pas ses douleurs. Avait-elle eu des blessures ou des lésions quelque part sous le bassin ? Elle n'osa pas regarder, de peur de créer un fort embarras. Mais elle avait mal partout, pas uniquement à cet endroit. Comme il le disait, peut-être était-ce simplement général. Elle décida, pour l'instant, de croire à cette explication. Au moins, ça expliquerait pourquoi j'ai si mal. De la magie... je sais quelque chose à propos de magie. J'en suis persuadée. Mais... ah bon sang, encore ce mal de crâne !

Elle grimaça, puis cessa de réfléchir. Tenter de se souvenir lui faisait donc une atroce douleur dans sa tête. Ce n'était pas du tout bon, et elle n'aurait su dire pourquoi, mais raviver une douleur ne l'aiderait pas à guérir de sa commotion – c'était quoi bordel une commotion ?! - ou des autres blessures. Elle devait faire attention. Sa mémoire avait peut-être juste momentanément défailli, ça reviendrait avec le temps ? Oui, c'était mieux de se dire ça. Elle attendit que son mal de crâne se calme pour reprendre la parole. Les mots vinrent avec difficulté, cette fois encore.

 « La douleur... difficile à supporter. Epro...éprou... éprouvante ? Oui, oui éprouvante. Moi... mal vraiment partout. Tu sais me soigner ? Enlever la douleur ? »

Elle essaya d'avoir l'air moins misérable, mais ça allait probablement être très difficile. Sa méfiance était à son maximum, et elle ne parvenait pas à se débarrasser de l'idée qu'elle avait potentiellement en face d'elle un violeur. Bon, il était chétif, pas forcément moche, mais ça ne suffisait pas. Un violeur ne serait pas forcément quelqu'un de repoussant, si ? Sinon, ce serait trop facile de les repérer. J'aurais du prendre cette épée. L'odeur du vomis l'aurait peut-être dérangé.

Elle prit, délicatement, le bol de ragoût. L'odeur – ainsi que la chaleur – mirent à bas ses dernières réticences. Quelqu'un qui nourrissait de manière aussi délicate une blessée-malade-diminuée-amnésique ne se préoccuperait certainement pas de la nourrir. Elle prit, maladroitement, la cuillère à bois, et la trempa dans le bol. La première lampée lui brûla la langue et la gorge, mais son exclamation étouffée tenait davantage de la surprise que de la douleur. La nourriture, bien que sommaire, lui faisait énormément de bien, en plus d'avoir bon goût. Elle s'apprêtait à demander ce qu'il y avait dedans, quand elle se retint. Elle ne se rappellerait sûrement pas de quoi il s'agissait si le chat-humain lui donnait les ingrédients. Son nom, c'était quoi déjà ? Kach... Non. Kahan... Kahaniel. Oui, voilà. Elle pointa du doigt le ragoût.

 « Chaud. Mais bon. »

Et elle recommença à manger, lentement, méticuleusement. Elle évitait d'en renverser partout, ça aurait gâché de la nourriture, et elle en avait besoin. Elle ne s'en était pas rendue compte auparavant, mais elle était affamée. L'épuisement semblait y jouer un grand rôle, d'ailleurs, dans cette faim. Elle reposa, après avoir fini, le bol, et resserra les pans de la couverture sur elle-même. Elle se sentait déjà un peu mieux, la douleur était moins vive. Mais elle avait sommeil.

 « Si je dors, toi que faire ? Nettoyer ? Partir ? » demanda-t-elle alors.

Se retrouver seule, perdue dans une nature hostile, s'il l'abandonnait, ne lui plaisait pas. Mais qu'il abuse d'elle lui déplaisait encore davantage. Même si ses craintes étaient un peu calmées, pour le moment.
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Ven 30 Oct 2015 - 19:37


J'avais vu juste. Sa tête avait subi un grave traumatisme, elle était amnésique. Sa façon de parler, à la manière d'un enfant, me le prouvait. Il faudrait donc que lui réapprenne qui elle était. Alors que je ne la connaissait que depuis vingt-quatre heures ! Je soupirais, résigné, et passais nerveusement un doigt sous mon collier. Comme il me tardait qu'elle aille dormir, afin de pouvoir aller courir dans les sous-bois, fouetter l'air de ma queue comme je le souhaitais sans craindre d'effrayer qui que ce soit !

Je pris mon mal en patience, bien plus préoccupé par les siens, et écoutais attentivement. Au moins, elle trouvais mon ragoût à son goût ! Elle était méfiante, affamée et épuisée, mais si je pouvais attraper un lapin ou quelques oiseaux de passage, je pourrais lui préparer un meilleur déjeuner, et elle se rétablirait sûrement plus vite. J'étais moi aussi épuisé, et j'espérais qu'elle ne ferait pas trop la difficile en terme de couchages, car je n'avais pas spécialement envie de dormir dehors, avec la pluie qui s'annonçait...L'air sentait déjà l'humidité, et bientôt elle s'infiltrerait partout, plaquant ma douce fourrure en paquets collants sur mes flancs et mon dos. Je détestais la pluie.

Sans pouvoir m'en empêcher, je baillais, et lui dit ensuite d'une voix douce :


- Je vais te soigner, oui, c'est mon rôle de médecin...Il y a des plantes qui vont te guérir dans la nourriture, et je t'en donnerai d'autres plus tard. J'ai besoin de viande, alors lorsque tu dormira, j'irai chasser, attraper des oiseaux et des lapins si j'en trouve, pour que nous mangions à ton réveil. Il va bientôt pleuvoir, et je déteste la pluie, alors si tu m'accepte sous forme de chat, j'aimerais dormir dans l'abri cette nuit. En tout cas, Pyrène, mon cheval, veillera sur toi en mon absence, et de toute façon je ne partirais pas très loin. N'oublie pas que tu peux me poser toute les questions qui te viennent à l'esprit, quand tu veux. Je t'y répondrai, et ensemble on t'aidera à retrouver la mémoire.

Je lui sourit doucement et me levais, pour approcher Pyrène de la jeune femme. Je l'attachais à un arbre juste à côté de l'abri, et flattais son museau en lui murmurant des mots doux. Puis je me tournais vers la jeune femme et lui tendis la main, doucement, sans brusquerie :

- Veux-tu faire connaissance avec Pyrène ?

Je lui sourit chaleureusement, caressant doucement l'animal afin de rassurer la jeune femme. Pyrène était une jument superbement calme lorsqu'elle était avec moi, et même si parfois elle avait son petit caractère, son cœur était d'or et sa patience légendaire. Peut-être que Pyrène saurait aider la jeune femme à retrouver ses souvenirs ?
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Serah


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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Sam 31 Oct 2015 - 12:24


Peut-être était-ce involontaire, mais la jeune femme eut un mouvement de recul en entendant tout ce que disait le chat-homme. Il parlait doucement, comme pour éviter de la faire paniquer ou autre chose, mais cela ne produisait que l'effet inverse. Elle se sentait craintive, perdue, isolée. Seule, c'était le mot. Malgré la présence de cet autre individu, de sa monture – un cheval – et le calme apparent de la situation, elle ne pouvait s'en empêcher. Elle avait peur. Et elle était persuadée, pour une raison inconnue, que c'était le première fois de sa vie qu'elle ressentait ce sentiment. Ou en tout cas, aussi fortement.

Cela ne la rassurait pas, évidemment, que de confirmer pour soi-même cet état de fait. Mais elle devait parvenir à prendre le dessus sur cette peur, et faire preuve d'une détermination plus grande. Peut-être que cela dissiperait toute envie d'abuser d'elle à cet homme, s'il était effectivement un coquin. Mais peut-être pas ? Elle préféra ne pas trop y penser, et décida même de répondre. En s'efforçant de parler distinctement. Étrangement, les mots vinrent plus facilement. Mais même la douleur commençait de diminuer, de s'estomper, et elle ne se faisait sentir que dans sa tête, en arrière-plan. C'était agréable. Surprenant, mais agréable. Et bienvenue.

 « Je veux pas être toute seule. Ta... monture... peut rester. Va chasser, prendre à manger. Je dormirais. »

Elle se leva, avec difficulté, mais parvint à se maintenir debout toute seule. Le froid la fit frissonner, mais c'était sans doute la fatigue qui lui faisait dire ça, ou lui donnait cette impression. A moins que son esprit ne soit détraqué, qu'elle ne comprenne plus rien à ce qui lui arrivait. Ce qui était pas si impossible que ça, en plus. Elle contourna le feu, Kahaniel, et la jument, et alla s'installer sous le cabanon de fortune. Elle écarta délicatement, en grimaçant, ses affaires. Si ce sont bien les miennes. Pour ce que j'en sais, elles peuvent être à lui, ou à une victime, ou... peu importe. Je dois dormir, de toute façon. Que ce soit dangereux ou pas, j'arriverais à rien sans sommeil.

Elle ne sentit rien, n’entendit rien, elle s'endormit simplement. Si fatiguée qu'elle était, la nuit ne fut pas pour autant de tout repos. Elle cauchemarda, gigota, trembla, alors que ce souvenir de cris et de lumière revenait sans cesse. Elle ne déchiffra rien de plus que la première fois, bien sur, mais elle dormit, au moins, cette fois. Le réveil ne vint que lorsque le chat vint se mettre contre elle, sous le cabanon. Brrr, c'est effrayant. Ce truc vient se frotter contre moi, s'endormir. Je déteste cette sensation. Un homme capable de se transformer en chat, c'est pas un bon présage. D'où me vient cette certitude, j'en sais rien, mais je le sens, au fond de moi.

Le reste de sa nuit ne fut pas de tout repos non plus, puisqu'elle cauchemarda encore, si ce n'est davantage. Lorsqu'elle se réveilla, elle constata que dans ses mouvements, elle avait fait bouger la couverture, dévoilant ses jambes jusqu'aux genoux, et ses épaules. Ses sous-vêtements ne protégeaient pas ces endroits, et elle remonta par conséquent vite fait la couverture sur elle, se repliant dessous. Ce qui arracha un bruit sec, et agacé, au chat.

 « Pardon... » murmura-t-elle alors, véritablement terrifiée.
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Dim 1 Nov 2015 - 17:15


- Je veux pas être toute seule. Ta... monture... peut rester. Va chasser, prendre à manger. Je dormirais.

Enfin elle faisait preuve de bon sens ! Je flattais une dernière fois l'encolure de Pyrène, et regardais la jeune femme – Bons Dieux, elle était immense… - entrer dans l'abri. Le tintement de ses armes m'appris qu'elle bougeais ses affaires, et me rappela que je devrais les nettoyer...Cela attendrait que je rentre de la chasse. Elle s'endormit presque aussitôt, et je sourit : elle était vraiment épuisée… Je déposais un baise sur les naseaux de ma jument, et pris - enfin – ma forme féline.

Ah, sentir le vent dans mes moustaches, pouvoir danser de la queue en toute liberté ! Rien que de prendre cette forme, j'en était le plus heureux des hommes. Je me secouais, faisant tinter ma clochette, puis bondis dans les bois. Mon pas de velours ne faisait aucun bruit sur le tapis d'aiguilles de pin, et mes oreilles au aguets repéraient le moindre mouvement de souris sous les arbres. Rapidement, j'attrapais un mulot des bois, et le simple fait de faire craquer sa cage thoracique sous mes dents me fit grogner de plaisir. Le sang chaud coula dans ma gorge, et je savourais ce repas bien dodu et bien mérité.

Deux autres mulots finirent par me rassasier, et j'entrepris de trouver plus gros gibier pour nourrir ma...euh, protégée ? Je changeais de direction et ouvrit grand mes oreilles, reniflant l'air pour trouver un lapin. Hourra ! J'entendais à présent le tapottis léger des pattes du lapin sur le sol. Je me plaquais contre les aiguilles, ma fourrure frôlant le sol, et me préparais à bondir sur l'animal. Il ne m'avais pas vu, et j'étais face au vent, donc il ne me sentirais qu'au tout dernier moment...Là ! C'était ma chance ! Je lui bondit dessus, et il eut à peine le temps de couiner que mes dents acérées se plantaient dans sa gorge. Il tenta de me bourrer de coups de pattes arrières, mais ma puissante mâchoire s'était déjà refermée sur sa jugulaire et sa trachée, lui bloquant la respiration. Son sang coulait dans ma gorge, et je maintins ma prise jusqu'à ce qu'il soit parfaitement immobile, et que son cœur ne batte plus. Satisfait, Je rentrais au campement, traînant le lapin comme je le pouvais était donné qu'il était presque aussi gros que moi.

Satisfait de ma prise, je récupérais forme humaine, et après une autre tentative infructueuse de prendre ma forme principale, celle d'un enfant, je déposais le lapin dans ma besace. J'aurais le temps de l'évider et de retirer sa peau plus tard. Je passais la tête dans l'entrée du cabanon, et constatais que la jeune femme dormait profondément. Elle gigotais dans son sommeil, mais rien de bien préoccupant. J'entrais et déposais une main sur sa tête, dans un geste idiot pour tenter de calmer ses cauchemars, et l'espace d'un instant, cela fonctionna. Elle se détendit lentement, et je pus contempler son visage. Les raies de lumière qui perçaient à travers les feuilles la nimbaient d'une lumière verte et dorée, et rehaussaient la finesse de ses traits. Elle était jolie...Non, plus que jolie en fait, elle était belle...Cette pensée me surprit, et je secouais légèrement la tête, ma clochette tintant sourdement sous mon foulard et mon col de chemise. Soupirant, je pris délicatement ses affaires et sortis de l'abri.

Je m'approchais du bord du lac, et m'assis afin de laver ses vêtements. Je commençais par rincer sa tunique, qui avait pris la majorité des salissures, puis avec celle-ci je nettoyais soigneusement les armes, afin qu'elles ne rouillent pas. Enfin, je sortis de ma poche quelques feuilles séchées, qui lorsqu'on les frottais contre la peau ou les vêtements, moussaient et faisaient office de savon. Enfin, après avoir tout lavé, j'étalais les vêtements sur des grosses pierres afin qu'ils puissent sécher au soleil.

Pendant toute l'opération, je n'avais cessé de bailler, et c'est sous forme féline que je retournais dans l'abri. Je tentais de ne pas me coller à elle, mais l'abri n'étant pas très grand, je fus bien obligé de coller mon dos à son bras. Rapidement, je sombrais dans le sommeil, car j'étais exténué. Je fus réveillé brutalement plusieurs heures plus tard par un grand coup de genou dans le dos, ce qui m'arracha un miaulement agacé, et me mis d'une humeur massacrante. L'odeur piquante de la peur qu'éprouvais la jeune femme me pris de remords, et je soufflais, puis me levais pour sortir de l'abri.

Finalement, la pluie était passée loin de nous, et le soleil matinal me donna l'envie de m'étaler sous ses rayons pour me dorer la pilule. Après tout, pourquoi se priver ? Je sélectionnais le meilleur rocher, bien plat, et m'étalais sur le côté, offrant mon ventre poilu au soleil. Ma fourrure bouffait sous les rayons de l'astre, et un ronronnement satisfait calma définitivement mon humeur noire de l'instant précédent. J'entrepris de faire ma toilette, et ma grande langue rappeuse passant le long de ma douce fourrure m'évoquais les caresses que, lorsque j'étais petit garçon, ma mère me prodiguais longuement les soirs où mon père avait un peu trop bu. A chaque coup de langue, ma clochette tintait, encore et encore, mais j'avais appris à trouver ce bruit rassurant.

Bientôt, il faudrait que nous partions d'ici...même si la vue était plaisante, et la zone de chasse excellente, je n'était pas rassuré à l'idée de camper au même endroit pendant trop longtemps, sachant que maintenant, l'escouade des Chasseurs Insatiables avait dû être déclarée morte, et que de nouveaux Chasseurs se lanceraient très bientôt à nos trousses...Je sentis que je n'allais pas dormir beaucoup, entre les soins à la fille, les chasses pour nous trouver à manger, la préparation des repas, éventuellement refaire un abri plus grand...ou deux abris d'ailleurs...Je soupirais. La journée s'annonçait longue...


Dernière édition par Kahaniel le Dim 1 Nov 2015 - 20:49, édité 1 fois
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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Dim 1 Nov 2015 - 19:47



Emmitouflée dans la couverture, qui lui permettait de ne pas avoir froid, la jeune femme regarda, fébrile, le chat s'éloigner. Quelque chose la frappa alors, qui aurait du la marquer avant en fait. Mais c'était peut-être du à son amnésie. Elle n'avait pas eu le temps de s'en rendre compte jusqu'à maintenant, mais elle savait des choses quand même. Parler lui revenait rapidement, alors que c'était un processus long et difficile avec un enfant. Ensuite, elle parvenait à remettre des noms sur de nombreux éléments autour d'elle. Mais peut-être qu'avec du repos, ça irait même encore mieux ? Pour ça, il faudrait que déjà qu'elle dorme, cela dit. Ce qui n'était pas gagnée, songea-t-elle, en passant ses mains contre ses yeux, frottant ses orbites pour en chasser la fatigue.

Elle sentit son regard se poser sur son épaule. Ou plutôt, elle sentit son regard être attiré par cette épaule. Elle vit ainsi, sur son épaule gauche, une araignée. Petite, inoffensive, mais tout de même là. Ca donnait une drôle de sensation sur la peau. Elle la chassa, puis chercha le chat du regard. Elle finit par le repérer, près des rives du lac. Elle fronça les sourcils. Il faisait quoi ? Il prenait le soleil ? Pourquoi ? Quel intérêt pour lui de faire ça ? Passer la tête dehors lui fit plisser les yeux, la lumière étant forte et le soleil bas. Mettant sa main en visière, la femme observa ce qui l'entourait avec davantage de détails. Dans le même temps, elle s'efforçait de mettre des mots sur ce qu'elle voyait. Essayant ainsi de se remémorer plus facilement les termes appropriés.

 « Le lac. Le chat sur une pierre. Une grande forêt. Une plaine, et au loin... encore une plaine ? Hmm, non. Trop lumineux. Puis toujours la plaine. Encore la rive du lac. Et là-bas... Des montagnes ? Elles sont drôlement noires. Hmm, pas envie de chercher le mot. »

Elle regarda les restes de ragoût. Ca devait être froid. Mais faire un feu pour tout réchauffer ne devait pas être bien compliqué. Elle s'avança au plus près, puis en essayant de ne pas brûler la couverture – se retrouver nue pourrait être gênant – elle essaya de faire un feu. Elle galéra pendant quelques bonnes minutes, puis eut un sourire satisfait en voyant les petites flammes surgir. Elle commençait à avoir bien faim, en fait, maintenant. Il restait pas beaucoup de ragoût. Mais elle ne saurait pas cuisiner l'animal à côté. Elle essaya donc de faire chauffer les maigres restes.

 « C'est le moment où je suis censée chantonner en faisant la cuisine, je crois. Mais je ne me rappelle pas d'une seule chanson. »

Une fois le ragoût chaud, elle le prit, souffla dessus, et entama le repas. C'était bon, mais elle n'en eut bientôt plus. Et elle reposa l'écuelle, puis serra ses jambes et attendit, la tête sur ses genoux. Elle avait envie de pleurer, pour une raison inconnue. Mais elle n'en avait même pas la force. Elle vivait une chose bien étrange, cruelle. Quelqu'un devait vraiment me haïr pour me faire ça. Je demanderais peut-être au chat s'il sait quelque chose.

Le voilà qui revenait, justement. Et maintenant ? Elle se doutait bien qu'il allait falloir faire quelque chose pour elle. Ou du moins, pour son corps meurtri. Elle se gratta, à l'endroit où elle sentait quelque chose sur sa peau. En soulevant un peu la couverture, elle avait vu, auparavant, du tissu, recouvrant probablement la ou les blessure(s) qu'elle avait. Peut-être qu'il allait vouloir la toucher pour ça ? Elle n'était pas certaine d'être très à l'aise avec ça. Mais, prenant son courage à deux mains, elle s'adressa directement à lui. Elle aurait ainsi le cœur net quant à ses intentions la concernant.

« Le bandage, tu dois le changer ? Je ne suis pas capable de savoir ce qu'il faut faire, mais si tu dois me toucher... vas-y. Et je voudrais savoir si je pourrais aller dans l'eau avant de récupérer mes vêtements ? »
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 3 Nov 2015 - 18:55


La fille se leva, enfin. Ma toilette étant finie, c'était l'heure de me lever et de préparer le repas, mais je décidais de l'observer d'abord. La main en visière, elle plissait les yeux et parlait toute seule. Je souris, constatant qu'elle faisait beaucoup d'efforts pour se souvenir de tout. Déjà, elle marchait plus facilement, tenant la couverture autour d'elle, et elle semblait avoir moins peur...Enfin moins peur de son environnement en tout cas. Quant à moi...eh bien, je devrais faire avec. Il allait sûrement être difficile de la convaincre de me laisser changer son bandage...Cependant, j'avais promis de ne pas la toucher sans son consentement, et je tiendrais mes promesses !

Je l'observais tandis qu'elle rallumait le feu, semblant s'en souvenir par automatisme plutôt que par réapprentissage, et cela me plût. C'était très bon signe quant à sa mémoire, bientôt je pourrais peut-être lui demander son nom ! Elle fit réchauffer le pauvre reste du ragoût, marmonnant encore quelque chose que je n'écoutais qu'à moitié. J'étais surtout concentré sur ses gestes, prêt à intervenir si elle se blessait. Satisfait de la voir retrouver l'appétit, je fus troublé lorsque je sentis la tristesse en elle. Elle reposa le bol et se recroquevilla sur elle-même. Je décidais qu'il était temps de me lever, et sautais à bas de mon rocher pour la rejoindre. Je me transformais sur la route, abandonnant l'idée de prendre ma forme enfantine qui n'aurait fait que la troubler davantage, et m'approchais de feu.


- Le bandage, tu dois le changer ? Je ne suis pas capable de savoir ce qu'il faut faire, mais si tu dois me toucher... vas-y. Et je voudrais savoir si je pourrais aller dans l'eau avant de récupérer mes vêtements ?

Elle m'avais surprise par ses paroles, et je mis quelques instants à comprendre ce qu'elle me demandait. Un regard d'incrédulité passa sur mon visage, puis je ris doucement :

- Bien sûr que tu as le droit de te baigner ! Tu n'es pas obligée de me demander...Ne t'éloigne pas trop du bord, je m'en voudrais que tu te noie tout de même… Tes vêtements sont presque secs, tu te sentira sûrement plus à l'aise avec. Si tu veux, j'ai des feuilles de savon dans ma sacoche, et si tu préfère que je ne te voie pas, je peux rester dans l'abri le temps que tu te baignes...Je changerai ton bandage après, comme ça tu n'auras pas à le porter mouillé, tu sera plus à l'aise et il tiendra mieux.

Je la regardais, souriant. Une petite brise jouait avec ses cheveux, les faisant scintiller au soleil, et j'avais très envie de les attraper entre mes doigts, de jouer avec. Bien entendu, je me contins, et me réprimandais même intérieurement pour cette pensée. L'air était doux, mon bain de soleil m'avais requinqué et j'avais presque envie de chantonner.

- Quand tu sera baignée, je cuisinerai le lapin qui est dans ma besace et nous devrons ensuite lever le camp. Je n'aimes pas trop rester au même endroit...c'est dangereux.

J'allais vers Pyrène et sortit un tissu de ma sacoche, puis le déposais sur une pierre devant la jeune femme :

- C'est pour te sécher. Je vais dans l'abri, appelle-moi quand tu auras fini. Mon nom est Kahaniel, ne l'oublie pas.

Je lui souris et tournais le dos pour entrer dans l'abri. Une fois à l'intérieur, je repris ma forme féline et me roulais en boule, bien décidé à profiter de cette pause pour finir ma nuit.
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Serah


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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mer 4 Nov 2015 - 15:02



L'eau était certes froide, voir glacée, elle n'en était pas moins délicieusement agréable. Avait-elle toujours apprécié le froid ? Peut-être, après tout, vu qu'elle se sentait à l'aise dans la fraîcheur du lac. Timidement, elle s'avança dans l'eau, sans tourner le regard en arrière. Elle oublia un instant ses soucis, c'est à dire son réveil brutal, ses cauchemars, ses blessures, et le fait qu'elle ait un chat-homme pour compagnon. Elle oublia tout cela, et le peu qu'elle connaissait – c'est à dire pas grand chose vu son amnésie – et plongea dans l'eau, s'immergeant complètement. Elle s'aperçut avec délice qu'elle savait nager, et même qu'elle y éprouvait une agréable sensation. Quelque chose, au fond de son esprit, lui souffla cependant qu'elle n'avait pas la même sensation dans une étendue plus grande.

Mais pour le moment, rien ne comptait. Elle remonta à la surface, recrachant de l'eau, puis se mit à aller et venir le long de la rive. L'eau, plus profonde qu'elle ne l'aurait pensé, ne la dérangeait pas. Elle s'y sentait si bien qu'elle en aurait volontiers fait son foyer, si elle avait été capable de respirer sous l'eau. Ca, au moins, son esprit le savait encore. Mais comment pouvait-elle nager aussi bien ? Cette question la tarauda une bonne minute. Elle savait nager, et même bien. Et pourtant, elle était totalement amnésique. Se pouvait-il que son esprit, ou son corps, conserve des souvenirs ? Si oui, ça signifiait qu'elle pourrait sûrement savoir faire autre chose. Son regard se tourna alors vers le cabanon.

D'ici, elle ne distinguait pas Kahaniel. Mais ça se trouve, il se cache. Et attends pour frapper. Elle s'en voulut aussitôt d'avoir cette pensée. Il n'était pas un abuseur, comme elle l'avait d'abord cru. Cela lui paraissait désormais beaucoup moins plausible, car il était trop... attentionné ? Oui, c'était le mot. Quelqu'un qui aurait voulu abuser d'elle n'aurait pas risqué qu'elle s'éloigne, de la perdre de vue. Or, il ne la voyait peut-être pas d'ici. Et si elle en profitait pour partir ? Non, elle ne pourrait pas aller loin. Et son bandage venait de glisser et de partir vers le fond du lac, elle se retrouvait donc avec un trou béant sur le flanc. Petit, mais néanmoins présent.

Sortant de l'eau, elle frissonna au contact de l'air. Elle se sécha rapidement, prit les vêtements nettoyés et secs, puis s'habilla. Elle s'attendait à se sentir bien, à redécouvrir un sentiment de familiarité à les porter... mais ce ne fut pas le cas, au contraire. Elle n'éprouvait qu'une sorte de sensation d'être une étrangère dans ces vêtements, comme si elles mettaient ceux de Kahaniel. Elle se dirigea d'ailleurs vers le cabanon, car il devait lui remettre son bandage.

 « Mais je peux sans doute le faire moi-même, au fond. Je pense que je dois bien être capable me faire ça, non ? Allez, on va essayer. » muramura-t-elle pour elle-même.

Elle dut cependant s'avouer vaincue, quelques minutes plus tard, lorsqu'elle chiffonna un énième morceau de tissu. Pestant contre elle-même, elle se tourna vers le cabanon, espérant ardemment que le chat-homme ne l'observait pas depuis tout à l'heure en se moquant d'elle.

 « Kahaniel ! Kahaniel ! Viens, j'ai besoin de ton aide ! Bon sang il dort ou... ah, te voilà. »

Elle s'interrompit en le voyant effectivement venir dans sa direction. Elle se leva, remarquant qu'elle le toisait de presque une tête. Cela la mit mal à l'aise. Elle était si grande que ça, ou lui était-il trop petit ? Une question qu'elle aurait à régler, plus tard. Toujours était-il, que là, elle avait besoin de lui. Elle tendit le bandage qu'elle avait à la main, et souleva la chemise qu'elle portait jusqu'au-dessus de son nombril, afin qu'il puisse placer le bandage comme il fallait.

 « Désolée, j'ai voulu le placer moi-même et... j'y arrive pas. Mais toi, tu sais le faire. Donc, vas-y, qu'on puisse partir après. Puisque partir il faut. »

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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Jeu 5 Nov 2015 - 16:46


Je m'étais endormi à peine posé sur le sol, et enfin j'avais réussi à me reposer pour de bon. Un rêve aux relents de souvenir me faisait bouger les pattes et pousser de minuscules gémissements. Je rêvais que je courais après une souris et la mangeais en faisant craquer les os sous mes dents. Soudain, quelque part entre le rêve et la réalité, j'entendis mon nom. Kahaniel ! Kahaniel !Je mis quelques secondes à comprendre que ça n'était pas dans le rêve, et me réveillais en sursaut. Bondissant sur mes pattes, j'écoutais attentivement.

- Viens, j'ai besoin de ton aide !

Je n'en écoutais pas plus et sortis en reprenant ma forme humaine. Quoi, encore ? Je baillais et regardais la femme. Elle me tendait un bandage et soulevait un peu sa chemise pour me montrer sa plaie. Flûte, son bandage précédent était parti...Je baillais à nouveau et lui me frottais les yeux comme un enfant, puis lui prit le bandage.

- Désolée, j'ai voulu le placer moi-même et... j'y arrive pas. Mais toi, tu sais le faire. Donc, vas-y, qu'on puisse partir après. Puisque partir il faut.

Elle ne cessais donc jamais de parler ? Soit, j'allais le faire son bandage ! Je la pris doucement par la main pour la faire asseoir sur un rocher plat, et m'accroupis pour examiner sa plaie. Elle se refermait doucement et sans paraître infectée, c'était très bon signe. Le bain dans le lac semblait aussi lui avoir fait du bien, et je souris, satisfait. Je soulevais encore un peu sa chemise et entrepris de lui faire un bandage qui tienne la route à cheval. Je bouclais le bandage rapidement avec des gestes experts, et rabaissais ensuite sa chemise.

- Voilà qui est fait. Je vais préparer le lapin, j'ai une faim de loup et il faut aussi que tu manges pour guérir, et ensuite nous partirons. Es-ce que tu te souviens si tu sais monter à cheval ? Si ce n'est pas le cas, je t'apprendrais les rudiments. Pyrène est très calme en général si je suis là, et elle n'as pas trop fait de difficultés hier donc elle devrait te laisser la guider. De toute façon je marcherais à côté, sauf si tu veux bien que nous montions à deux...Au fait, te souviens-tu de ton prénom ? Sinon en attendant nous t'en trouverons un autre…

Je me dirigeais donc vers la sacoche et ouvris le ventre du lapin, le vidais et l'écorchais en veillant à ne pas trop abîmer la peau.Peut-être trouverais-je quelqu'un dans la prochaine ville qui voudrais bien me l'échanger...
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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Ven 6 Nov 2015 - 11:01


Il savait y faire, par de doute là-dessus. Il appliqua le nouveau bandage avec une telle douceur et des gestes si précis qu'elle ne put absolument rien comprendre à comment il faisait. Elle aurait pourtant bien aimé, afin d'acquérir aussi cette connaissance, et d'éviter ainsi de dépendre de lui par la suite. Mais cela ne semblait pas possible à ce moment-là, puisqu'elle ne put voir que grossièrement ses gestes, et elle n'apprit rien. Tant pis, elle lui demanderait un autre jour. Si autre jour en sa compagnie il doit bien y avoir. Mais il ne semble pas dangereux de voyager avec lui, du moins je crois.

Elle le remercia d'un simple sourire, bien qu'un peu timide, et tourna son regard vers le cheval. Savez-t-elle se servir de cette monture ? Pas du tout. Enfin, elle ne s'en souvenait pas, si c'était le cas. Peut-être son corps s'en souviendrait-il, comme pour la nage, mais elle ressentait une appréhension qui n'avait rien à voir avec l'étrange félicité qu'elle avait ressenti dans l'eau. De ce qu'elle en jugeait pour l'instant, elle craignait davantage de monter sur la jument que de nager dans un lac. Paradoxal, peut-être. De toute façon, il faudra bien. Je ne pense pas être capable de le suivre à pied pendant toute une journée. Elle soupira intérieurement à cette pensée. Le voyage ne serait pas des plus confortables. Mais pour quelqu'un qui le matin-même vomissait en se réveillant d'un cauchemar... ce n'était pas si mal.

Quant à son prénom...

 « Je ne sais pas... je n'ai plus de nom. Plus rien. »

Elle ressentit une peine intérieure, une douleur dans son corps, qui n'avait rien à voir avec ses blessures. Elle sentit l'émotion sur le point de la submerger. Elle se détourna, pendant qu'il était affairé, et elle essaya d'empêcher les larmes de lui monter aux yeux. Elle ne devait pas céder maintenant, sinon elle n'y arriverait jamais. Mais quelque part dans sa tête, elle souhaitait presque se laisser aller à cette peine. La perte d'identité, de repères, de tout ce qu'elle connaissait... C'était un sort cruel, qui ne pouvait avoir été motivé que par une haine encore plus intense. Qui pouvait avoir assez de rancœur ou de colère pour faire ça à quelqu'un ? Ou peut-être que c'est ma faute. Que j'étais quelqu'un de mauvais, et ce sort n'est que justice. Cela ne l'aida pas à se concentrer, et elle sentit des larmes couler sur son visage. Retenant à grand peine un sanglot, elle fit quelques pas, dans l'espoir que cela la calmerait.

Une bonne minute passa, durant laquelle elle finit par prendre peu à peu conscience qu'elle n'était de toute façon pas prête à assumer qui elle avait pu être, ne s’en souvenant pas. Et qu'elle pouvait considérer cette perte comme une seconde chance. Si mauvaise qu'elle fût par le passé, elle pouvait se racheter. Elle pouvait devenir quelqu'un d'un peu mieux, voir opposé à ce qu'elle fut. Et si la mémoire lui revenait... Elle aviserait. Calmée, elle sécha ses larmes, essayant de ne pas montrer à Kahaniel son visage encore marqué, puis s'approcha de la jument.

 « Allez, allons-y. Pas de temps à perdre. »

Ils mangèrent rapidement, en silence, la jeune femme n'ayant rien à dire. Elle essayait surtout de cacher son visage, consciente qu'il était toujours un peu sali par les larmes séchées. De plus, elle ne voulait pas parler. Elle elle avait faim, et désirait s'éloigner rapidement de cet endroit. Elle n'avait pas peur de quelque chose, mais elle sentait qu'il fallait s'éloigner, sous peine de voir des ennuis arriver à un moment donné. Quels que puissent être ces ennuis... Puis, le repas achevé, elle essaya de monter sur Pyrène.

Avec son aide, elle parvint à se hisser sur la monture. L'instinct lui fit prendre les rênes, et elle guida la jument sans trop de difficulté. Une vague de soulagement l'envahit, au moins elle savait monter à cheval. Elle regarda autour d'elle, constatant que le chat-homme allait marcher à pied. Elle fronça les sourcils, consciente qu'il serait sûrement rapidement fatigué.

 « Tu vas faire tout le trajet à pied ? »
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 10 Nov 2015 - 17:42


Tandis que je faisait griller le lapin, la jeune femme s'écarta un peu de moi, et je sentis la tristesse et la douleur de l'absence, l'absence de souvenirs. Elle ne connaissait même plus son propre nom ! Je pouvais comprendre qu'une telle chose la fasse pleurer, et je décidais de la laisser tranquille. C'était une femme à l'allure forte, et elle s'offusquerait sûrement de mon réconfort… Nous mangeâmes en silence, chacun n'ayant pas grand-chose à dire. J'étais mal à l'aise, je ne savais pas réconforter les femmes, et encore moins les femmes amnésiques...Elle essayait de me cacher son visage, même si les traces de ses pleurs marquaient encore son joli visage. J'avais envie de passer mon pouce sur ses traces, pour les effacer. Sa détresse évidente me donnait envie de la serrer dans mes bras, mais je n'en fis rien. Elle pourrait croire que j'étais un de ces violeurs sans vergogne, et en tant que médecin, je ne voulais pas qu'elle me considère ainsi.

Une fois notre repas terminé, j'éteignis le feu et détruisit notre abri après avoir récupéré mes affaires, tandis qu'elle s'approchait de Pyrène. Elle caressait son dos, un sourire anxieux sur les lèvres, et je l'aidais à se mettre en selle. A peine fut-elle installée qu'un éclair de lucidité passa dans ses yeux et lui fit prendre les rênes, ce qui me tira un soupir de soulagement. Elle savait comment faire, au moins je n'aurais pas à lui apprendre !


- Tu vas faire tout le trajet à pied ?

Je fixais ses yeux, ne sachant comment elle réagirait si je lui proposais de m'installer derrière elle...Pyrène pourrait largement le supporter, après tout c'était un cheval d'élevage, mais elle ? Je me mordillais la lèvre, ne sachant que faire, puis finis par lui proposer :

- Si tu me laisses monter derrière toi, nous irons plus vite c'est certain...Et je pourrais prendre les rênes, comme ça tu pourras te reposer encore un peu si tu le souhaites. Sinon, je ferais le trajet à pieds. J'espérais longer le lac pour aller à Petrovya, fuir Uru'Baen. C'est dangereux pour moi...Je voudrais rallier Aberon, même si je doutes de pouvoir rentrer avec toi...De toute façon, il ne faut pas rester ici, j'ai un mauvais pressentiment.

Je la regardais avec l'espoir qu'elle me laisse monter ma propre jument, mais ma proposition la fit se crisper un peu. C'était mal parti...Elle avait l'air de m'en vouloir pour je-ne-sais quelle raison, et c'était prodigieusement frustrant à dire vrai. Enfin ! Je l'avais soignée, nourrie, je l'avais respectée jusqu'au bout alors que j'aurais pu la tuer...ou même la violer, comme elle le croyais tant...J'avais du mal à saisir pourquoi elle faisait tant de difficultés, à agir comme si j'allais la violer toutes les vingt secondes...Je soupirais et m'apprêtais à renoncer à mon cheval, lorsqu'elle me dit d'une petite voix mal assurée :

- Si ça peux nous permettre d'aller plus vite...Tu peux monter peut-être…

Surpris, je la regardais, puis souris, soulagé. Je lui fis signe de sortir son pied de l'étrier le temps que je l'utilise pour monter, et ma plaçais derrière elle. Je lui rendis l'étrier et lui prit doucement les rênes des mains, et tout en essayant de ne pas la coller, je lançais Pyrène à un pas rapide qui nous permettrais d'avancer plus vite qu'à pieds sans être surpris par le cahot d'un trot. Une brise légère c'était levée, et me portait l'odeur de savon des cheveux de la jeune femme qui m'enivrait légèrement. Je souriais, heureux de m'éloigner de cet endroit qui me donnait la chair de poule il y a quelques minutes à peine, et tandis que nous longions le bord du lac vers la prochaine ville, je murmurais :

- Merci...
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Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Jeu 12 Nov 2015 - 14:47


Rien ne pouvait lui évoquer quoique ce soit de vraiment tangible. Si les noms d'Aberon et Gil'ead avaient une certaine familiarité dans son esprit, les autres ne lui disaient rien. Y avait-elle déjà été ? Avait-elle déjà mis les pieds là-bas ? Non, sans doute que non. Elle ne connaissait peut-être même pas ces noms, en fait. Peut-être... oui, peut-être qu'ils n'étaient pas assez connus pour qu'elle ait pu en entendre parler. Mais elle restait très méfiante concernant les deux noms qui lui évoquaient uniquement des choses... sinistres. Rien de bon. Uniquement du malheur.

Restait que maintenant, il allait falloir bouger. Et donc, accepter que le chat-homme prenne place avec elle sur le dos du cheval. Cela la fit se crisper. Elle parvenait à dissimuler ses doutes concernant leur destination, mais pas ça. C'était un peu trop, pour si tôt dans sa nouvelle vie. Mais elle n'avait pas le choix. Il allait falloir qu'elle se force. Aussi, bien qu'un peu contrainte, elle finit par accepter.

 « Si ça peut nous permettre d'aller plus vite... Tu peux monter, peut-être. »

Pourquoi peut-être ? Quand il monta, derrière elle, elle crispa un peu plus le dos. Mais elle ne craignait rien, comme elle ne tarda pas à le comprendre. Il se contenta de guider la jument, sans vouloir la gêner elle. Il prenait soin de ne pas trop la toucher, et elle finit par se détendre un peu. Néanmoins, dans sa tête, une seule idée l'animait pour le moment : trouver une autre monture, qui permettrait d'éviter cette situation inconfortable. Mais en attendant, il allait falloir se contenter de ça, et voilà.

La journée défila, et aucun d'entre eux ne dit grand chose. Elle tenta, timidement, d'engager la conversation à un ou deux moment, mais elle n'arrivait pas à vraiment s'y engager, et se contentait de retourner dans un silence profond. De même de son côté semble-t-il. Mais si au début elle y voyait un ajout tout aussi inconfortable, elle finit par s'y accoutumer. Elle préférait presque le silence pesant plutôt qu'une conversation animée. Ils firent une halte au début de l'après-midi, mangeant en silence. Lorsqu'ils reprirent la route, la jeune femme prit une décision. Il allait falloir briser la glace.

 « Kahaniel ? Parle-moi de toi. Du monde. De ce que je ne parviens pas à me souvenir. »

D'un mouvement de la tête, elle fit virevolter ses cheveux blonds, dévoilant sans le savoir le tatouage runique qu'elle possédait sur sa nuque. Elle commençait à être un peu courbaturée d'être ainsi assise sur le dos de la jument, même si ni Pyrène ni Kahaniel ne montraient de signe de fatigue. Elle avait perdu l'habitude, sûrement.

Finalement, ça aurait pu être pire, se dit-elle. Je ne suis pas en danger, c'est ce qu'il faut se dire. Je ne sais pas où je vais... mais enfin je pense que c'est mieux que d'être seule et de rester où j'étais. Elle eut un léger sourire, sentant cette certitude s'emparer d'elle. Au moins, elle avait peut-être trouvé quelqu'un sur qui elle pouvait compter.
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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Jeu 12 Nov 2015 - 17:50


La première partie du trajet se passa sans vraiment que je m'en rendes compte, et même si nous n'avions pas beaucoup parlé, je sentais que ma compagne de voyage se détendait petit à petit. Elle avait sûrement encore des doutes, des questions, et de la peur en elle, mais au moins elle commençais à comprendre que je ne lui ferais pas de mal. Nous nous arrêtâmes quelques instants pour manger les restes de viande séchée que j'avais conservé dans ma sacoche, toujours dans un certain silence qui ne semblait nous déranger ni l'un ni l'autre.

Alors que nous remontions en selle, la jeune femme pris une grande respiration, et me dit d'une voix un peu timide :


- Kahaniel ? Parle-moi de toi. Du monde. De ce que je ne parviens pas à me souvenir.

L'instant suivant, elle détournais mon attention en secouant sa crinière dorée, et un sourire idiot étira mes lèvres, jusqu'à ce que la rune sur son cou me fasse revenir brutalement sur terre. Quel imbécile je faisait ! Qu'es-ce que j'imaginais ? Qu'elle allait me tomber dans les bras, reconnaissante de l'avoir sauvée, et que nous passions nos vieux jours ensemble ? Et puis quoi encore ? Je me reconcentrais sur sa question pour ne pas avoir à réfléchir à ce que j'avais cru possible quelques instants plus tôt. Je farfouillais dans les sacoches de selle de Pyrène d'une main et en sortis ma carte de l'Alagaësia, puis l'ouvrit comme je pouvais d'une seule main tout en dirigeant la jument de l'autre.

- Tient, regarde, voilà la carte du monde. Prends-là que je puisse te montrer où nous sommes.

Je lui tendis, et dès qu'elle la pris en main, je lui pointais l'endroit où nous étions.

- Voilà, nous sommes ici. A côté de nous, le lac que tu vois est ici, c'est le lac Tudosten. Nous longeons sa rive par ici, le long de la forêt, puis nous traverserons la rivière Tudosten, pour aller à Petrovya, juste là.

A chaque point, je lui montrais tout en gardant un œil sur la route, même si je savais que Pyrène se débrouillait parfaitement sans moi, et je lui indiquais ce qui nous entourait à chaque fois que c'était visible sur la carte. Même si la carte était ancienne, je savais à peu près quels étaient les changements majeurs. Pauvre Teirm...sous les flots.

- Les montagnes noires que tu as peut-être vues hier, c'est Helgrind, près de Dras Leona. Autrefois, c'était un lieu maléfique contrôlé par une race qui a aujourd'hui disparu, les Ra'zac. Je te raconterais ça une autre fois, c'est un peu long à expliquer...à vrai-dire, on pourrais en écrire quatre livres...Bref. Par là, la plaine verte que tu as vu s’étend jusqu'à Dras Leona, et au centre se trouve Uru'Baen, l'ancienne capitale de l'empire. Aujourd'hui, je crois qu'elle est contrôlée par ton peuple, les Premiers Hommes. De l'autre côté, c'est le désert du Hadarac, avec en son centre le Du Fell Mangaroth, un oasis connu pour être le repaire des dragons. Enfin, il y a à l'ouest la Crête, au sud les Beors, qui sont des volcans qui se sont réveillés assez récemment, et le Du Weldenvarden, autrefois habités par les elfes, mais qui chasse quiconque ose y pénétrer à présent. Maintenant, je me tais, comme ça tu peux poser des questions si tu le souhaites…

Je souris, m’apercevant seulement maintenant qu'au fur et à mesure de mon petit exposé, j'avais passé la tête par dessus son épaule et nos joues se frôlaient au dessus de la carte. Je rougis très légèrement, mais décidais de ne pas réagir à cette proximité, et la laissais tranquillement me répondre.


Dernière édition par Kahaniel le Mer 2 Déc 2015 - 17:35, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Ven 13 Nov 2015 - 17:08


Quel endroit immense ! En voyant la carte étalée sous ses yeux, alors que Kahaniel lui expliquait tout ce qu'il savait, elle ne pouvait s'empêcher d'être impressionnée. Il y avait tant de choses dans le monde, en vérité. Elle regarda attentivement l'endroit où ils étaient, près d'un grand lac. La ville dont avait parlé le chat-homme se trouvait bien au sud, loin d'eux certainement. Elle ne parvenait pas à trouver une échelle pour les distances, ce qui l'embrouillait un peu. Néanmoins, elle avisa le nom d'Aberon en-dessous, et elle fronça les sourcils. A nouveau, ce nom ne lui évoquait rien de bon. A ceci près que cette fois, elle était certaine de n'y avoir jamais mis les pieds. Trop au sud. Pourquoi son esprit lui soufflait ça, elle n'en savait rien. Mais c'était ainsi.

Elle examina, au fil des indications, le reste de la carte. L'évocation des Premiers Hommes lui donna un frisson, mais il était été... pas sinistre, non. Difficile de l'évaluer en fait. Mais il était définitivement pas négatif. C'était son peuple, d'après Kahaniel. Mais elle ne comprenait pas ce que ça signifiait. Peu importe, elle lui demanderait plus tard. Elle s'attarda sur la carte, alors que Kahaniel se taisait, si elle avait des questions. Elle sentit la proximité de sa joue, contre la sienne, et s'écarta un peu, gênée.

 « Et là, c'est quoi ? Tu n'as rien dit. » dit-elle en montrant Teirm du doigt.

Il en avait en effet évité de parler de la côte ouest. Peut-être ne connaissait-il pas. Ou alors il y avait une autre raison, qu'elle n'était pas certaine de vouloir entendre. Mais aussitôt, une foule d'autres questions lui virent. Alors ne pouvait pas vraiment attendre la réponse à la première, sa curiosité commençait de l'emporter.

 « Et comment ça s'organise, tout ça ? Y a-t-il d'autres gens comme moi, ou comme toi ? Des gens différents ? Y a-t-il une guerre ? Tu as parlé de dragons, est-ce qu'on en verra un ? Et sont-ils sauvages et dangereux ? Ou domestiqués ? Je... je veux tout savoir en fait. Tout ce que tu sais. Et même si tu ne connais que des légendes. »

Elle se replongea dans le silence, dans l'attente. Elle était consciente qu'elle devait sûrement savoir tout ce qu'il dirait, qu'elle l'avait appris d'une manière ou d'une autre. Mais peut-être avait-il un point de vue qui saurait lui redonner une partie de sa mémoire ? Pour l'instant, en tout cas, ce n'était pas le cas. Elle enregistrait ce qu'il disait, buvant ses paroles. Mais elle ne se souvenait de rien, elle ne faisait qu'apprendre ou réapprendre. Tant pis. Ca reviendrait un jour. Enfin...

Elle l'espérait de tout son cœur.
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Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Jeu 19 Nov 2015 - 22:32


- Et là, c'est quoi ? Tu n'as rien dit.

C'est vrai, j'avais volontairement évité la côte ouest. C'était par là que les Premiers Hommes avaient commencé leur invasion, et je n'avais pas spécialement envie d'en parler. Mais la jeune femme ne me laissa même pas le temps de soupirer qu'elle me bombardais de questions.

- Et comment ça s'organise, tout ça ? Y a-t-il d'autres gens comme moi, ou comme toi ? Des gens différents ? Y a-t-il une guerre ? Tu as parlé de dragons, est-ce qu'on en verra un ? Et sont-ils sauvages et dangereux ? Ou domestiqués ? Je... je veux tout savoir en fait. Tout ce que tu sais. Et même si tu ne connais que des légendes.

Je ris, et ayant remarqué son mouvement de recul, je m'écartais moi aussi, et fixais mon regard sur la route.

- Waow, que de questions d'un coup ! Bon, alors...Pour commencer, si ça ne te déranges pas je te parlerais de Teirm plus tard, c'est une longue histoire qui mérite un feu de camp. Passons aux autres questions. Oui il y a des gens comme toi, enfin mis à part l'amnésie et le fait que tu sois vraiment petite pour quelqu'un de ta race. Tes semblables dépassent en général les deux mètres et sont appelés les Premiers Hommes. Ils sont arrivés par la mer très récemment, et ont décrété que la moindre créature magique, comme moi par exemple, ne méritait pas de vivre. Donc ils ont décidé de nous exterminer. Donc si ça se trouve, je suis le dernier des chats garous sur cette planète et je viens d'aider une femme qui appartient à la race qui me hait le plus.

Je laissais échapper un rire amère et enchaînais sans lui laisser le temps de commenter :

- Voilà pour nous. Et donc, oui, nous sommes en guerre, et à vrai dire ça aussi nécessitera un bon feu de camp, car c'est assez compliqué...Parlons plutôt des dragons. Premièrement, nous en verrons peut-être un, ce qui ne veut pas dire que j'en serais ravi. Ces bêtes sont trop grosses et baveuses et ont une fâcheuse tendance à vouloir me tuer elles aussi, donc je préfère côtoyer les humains. Enfin les humanoïdes en tout cas. Les dragons sont la plupart du temps sauvages, mais certains se sont attachés par la magie à un humanoïde, que nous appelleront alors un dragonnier. Ceux-ci possèdent un lien mental très puissant avec leur dragon, et ils peuvent communiquer comme je le fais avec toi en ce moment. Les dragons ne sont pas dressés ou domestiqués, ce ne sont pas de simple animaux comme Pyrène par exemple.

Je tapotais la croupe du cheval et pris un air compatissant :

- Sans vouloir te vexer ma jolie, bien sûr. Les dragons donc, ne sont pas de simple montures, mais des êtres à part entière, fortement liés à la magie.

La nuit commençait déjà à tomber, et je scrutais la forêt en quête de l'endroit parfait pour établir notre campement. Soudain, j’aperçus une petite clairière, et dirigeais Pyrène vers elle, puis une fois arrivé, je descendis de cheval.

- Nous allons nous arrêter ici pour la nuit. Tu as l'air fatiguée et j'ai peur que ta blessure au ventre se rouvre. Au fait, je t'ai trouvé un prénom ! Es-ce que ça te conviendrait, A-ya ?
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Serah


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Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Sam 21 Nov 2015 - 15:06


A-Ya... Ouais, pas mal. Mais ça ne la sortit pas de son silence pour autant. Un silence dans lequel elle s'était plongée depuis les nouvelles révélations de Kahaniel, lequel semblait persuadé qu'il ne lui arriverait rien à révéler tout ça. Elle était, d'un côté, heureuse de savoir qui elle était, en partie du moins. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher, tout en fixant l'horizon, de se demander pourquoi il avait fait ça ? Pourquoi il l'avait sauvée ? Je sais, maintenant. Le souvenir n'est pas là, mais la sensation est la même. J'ai été une de ces personnes qui haïssaient son peuple, le haïssaient lui. Je le sens, profondément enfouie sous l'amnésie. Mais je n'arrive pas à retrouver cette émotion de haine. Il m'a sauvée. Elle en était soulagée. Elle ne risquait pas de tuer son sauveur.

Elle se maintint silencieuse, le temps qu'ils arrivent à l'endroit repéré par Kahaniel pour passer la nuit. Elle se sentait étrangement solitaire, en cet instant, lorsqu'elle descendit de cheval pour se dégourdir un peu les jambes. Il y avait tant de questions qui méritaient d'être posées, encore. Savait-il d'où elle venait ? Ce qu'elle avait fait auparavant ? S'ils se connaissaient depuis longtemps ? Elle avait envie, en un sens, de lui demander. Mais si je le fais, ça pourrait me briser. Je le sens. Je ne suis pas prête à l'entendre.

 « Kahaniel ? Je vais faire un tour. Voir s'il n'y a pas quelque chose aux alentours. Et... enfin, je voudrais réfléchir un peu. Peut-être que je me souviendrais de quelque chose. »

Elle partit sans vraiment attendre sa réponse. Elle voulait effectivement être seule, pour réfléchir à quelque chose qui venait de la frapper : si Kahaniel la connaissait, il espérait peut-être la changer en s'occupant d'elle. A-ya – ouais, c'était un joli nom – se retourna, observant de loin le chat-garou. Il paraissait inoffensif. Si délicat... Elle s'en voudrait de le planter là, pour éviter de le blesser si un jour – non quand... Ca arriverait forcément un jour. Et alors, elle aurait à choisir entre sa nouvelle identité, et l'ancienne, qui aurait immanquablement ressurgi. Il y avait forcément un moyen d'éviter ça : la fuite.

Mais, ainsi seule et coincée entre partir et rester, elle ne savait pas quoi faire. Elle ne survivrait pas, dans la nuit d'un monde visiblement hostile et inconnu. Mais elle ne serait sûrement pas à l'aise à rester avec un individu qu'elle pourrait avoir envie de tuer quand sa mémoire reviendrait. Mais il a été un homme courageux et doux, avec moi. Il aurait pu me laisser pour morte. M'achever. Il n'en a rien fait. Je lui dois bien ça. Sa décision était prise, pour le moment. Elle resterait avec lui.

Elle revint auprès de lui, s'asseyant à côté pour l'observer s'affairer à préparer le repas. Elle lui adressa un sourire, forcé certes, mais tout de même. Elle devait tout faire pour oublier son tourment, le ranger dans un coin de sa mémoire, et passer outre.

 « Tout ce que tu m'as dit sur le monde, c'est incroyable, tu sais. J'entendais tout ça, je sentais que j'en connaissais une partie. Mais c'était une sensation étrange, car le souvenir ne revenait pas vraiment. C'était une sorte d'écho. Et je crois que j'ai une idée : il faudrait qu'on s'adresse à quelqu'un qui s'y connaît en magie. Pour savoir ce qu'il se passe dans ma tête. »

Elle tenta de dire cela d'un ton plutôt dégagé. Elle essayait vraiment. Elle tentait même de le regarder dans les yeux.
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mer 2 Déc 2015 - 17:34


Elle ne parlait plus depuis quelques minutes, elle semblait si pensive...Et je mourrais de curiosité, à quoi pouvait-elle bien réfléchir ? J'avais envie de tout savoir d'elle, moi qui ne la connaissait pas avant...avant qu'elle essaye de me tuer. J'avais parlé de cela comme si ça m'était égal, mais rien n'était plus faux. Si elle m'avais connu un peu plus, elle aurait décelé que le ton léger que j'avais pris cachais l'amertume de ne pas savoir ce que l'on me reprochais, de ne pas comprendre pourquoi on m'en voulait autant. Je sauvais des vies chaque jour que les Dieux font, mais les Dieux semblaient n'avoir rien à faire de la mienne.

Je secouais la tête, chassant ces pensées macabres tandis que je descendait de cheval. A peine étions-nous descendu qu'A-ya me dit qu'elle allait se promener, réfléchir. Je faillis lui dire de prendre ses armes, mais je me dis qu'au besoin je courrais à son aide. Je haussais les épaules et entrepris de chercher de quoi construire deux abris pour la nuit, non sans relâcher mon attention. Et un feu, tant que j'y étais. Je rassemblais les branches d'une main experte, tâchant de dissimuler des regards les abris. Je jetais de temps en temps des coups d’œils sur A-ya, plus inquiet à propos de ses blessures que d'une probable fuite de sa part. Si elle devait s'enfuir, je la retrouverais bien trop facilement grâce à mon flair, ça ne serait presque pas drôle.

Ennuyé par un nœud qui nécessitais des doigts assez fins, je me concentrais, longtemps, fermant les yeux. Je sentis enfin la transformation opérer. Enfin ! J'avais réussi, j'avais maintenant l'apparence d'un petit garçon de 10 ans. J'étirais mes muscles endoloris par la concentration extrême, et m'autorisais à ouvrir enfin les yeux. Dieux, j'avais oublié que je devenais si petit...et que j'y voyais si bien sous cette forme ! Tous mes sens semblaient affinés, car ma forme originelle était la plus « pure ». De mes trois formes, celle de l'adulte était sans conteste celle qui avait le moins d'acuité visuelle et auditive, même si elle n'était pas aussi aveugle et sourde que les humains, et je me sentais bien plus à l'aise sous ma forme enfantine. Je soupirais d'aise et me concentrais sur le nœud, que j'effectuais maintenant sans aucune difficulté.

Lorsque les abris fûrent enfin finis, je m'occupais d'allumer un feu. La nuit était tombée à présent, mais j'y voyais toujours comme en plein jour, et rien que cette pensée me remplissait de joie. Malheureusement, cet état de grâce ne dura pas. Une branche craqua tandis qu'A-ya revenais près du feu, et me fit sursauter. Aussitôt, je perdis ma concentration, et ma forme enfantine laissa place brutalement à l'adulte. Je grimaçais, sentant une douleur brûlante montrer le long de ma nuque jusque dans mon crâne, et lorsqu'elle m'adressa un sourire, qui semblait forcé au passage, je n'y répondis pas.

Tandis qu'elle me parlait, j'essuyais discrètement une larme au coin de mon œil, et m'affairais à préparer le dîner avec l'énième lapin que j'avais réussi à capturer entre deux fixations de branches sur l'abri. Lorsque je compris qu'elle attendait une réponse, le mal de crâne me brûlait tellement le cerveau que je dus fermer les yeux quelques instants pour comprendre ce qu'elle disait. Quelqu'un qui s'y connaissait en magie...J'en connaissait un, mais Gliorve n'accepterais jamais d'examiner un Premier Homme...Cependant, c'était le seul qui habitait à Petrovya, qui pratiquais la magie, et qui était médecin...Je soupirais, grimaçant à cause du mal de crâne qui n'avais fait qu'empirer lorsque j'avais imaginé la discussion avec Gliorve, et finis par rouvrir les yeux pour regarder la jeune femme.


- Je...je connais quelqu'un, à Petrovya, la ville où nous allons...qui pourra t'aider...mais c'est...c'est un elfe, il...n'aime pas les Premiers Hommes...ça va être...difficile de le convaincre de te soigner.

Je gémis, car chaque mot me lançait dans la tête comme un coup d'épée dans le cerveau, et mes mains serrées sur la fourrure du lapin tremblaient. Je serrais les dents et gémis, puis jetais un dernier regard de mes pupilles fendues à A-ya avant de sombrer dans le noir. La dernière chose que j'entendis fût le choc sourd de mon épaule sur le sol et le cri de surprise de la jeune femme, étouffé par mon inconscience.
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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Dim 6 Déc 2015 - 12:07


La main tendue, la jeune femme hésitait soudainement, stupéfiée par ce qu'il venait de se passer. Elle avait entendu Kahaniel lui parler d'une personne, dans la ville de Petrovya. Un elfe... bon, soit. Elle ne savait rien des elfes – ou plutôt, plus rien – mais ça ne lui inspirait pas confiance. Mais la véritable stupéfaction venait de ce qui s'était passé ensuite. Sans avertissement, autre que sa réponse hachée et difficile, le chat-homme venait de s'effondrer au sol, gémissant, avant de sombrer visiblement dans l'inconscience. Jusque-là, c'était déjà inquiétant, pas vrai ? Mais en plus, il s'était soudainement transformé en enfant. En enfant. Elle secoua la tête, pour être sûre qu'elle ne rêvait pas.

Mais non, c'était bien lui. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps, mais c'était facile de se rappeler de la seule personne qu'on connaissait. Elle pouvait voir, en examinant les traits de son visage, qu'il s'agissait bien de lui : même couleur de cheveux, même nez, même forme de mâchoire. Mais... mais comment était-ce possible ? Il avait la possibilité d'être un gros chat, et un homme, mais en plus un enfant ?! Une grimace de dégoût passa sur son visage. Elle se sentait véritablement bizarre. Pour ce qu'elle en savait, c'était peut-être un gamin, en réalité, et il pouvait avoir une forme adulte avec un esprit de gamin.

 « Du calme, du calme. Il vient quand même de tomber dans les pommes. »

Se parler à elle-même la rassura un peu, et elle posa une main sur le front du petit, timidement. Il était chaud, certes, mais ça allait encore. De ce qu'elle en savait. Car elle n'était pas médecin, guérisseuse, soigneuse, tous ces trucs là. Elle ne savait pas comment on pouvait s’occuper d'une personne ayant sombré dans l'inconscience. C'était son domaine à lui. Et puis, sous forme d'enfant, il lui fallait peut-être un traitement différent. Sous le coup de la panique, elle se leva brusquement, serrant sa tête dans ses mains. Elle était soudainement prise d'un foutu mal de crâne. Du genre très très violent. Du genre qui...

Serah se trouvait dans une espèce de grand hall. Les torches sur les murs, seules sources de lumière, éclairaient une pièce d'où l'on voyait la nuit à l'extérieure, par les vitraux et les fenêtres. A l'intérieur, où il faisait bon et chaud, la jeune femme était avec d'autres personnes. Elle écoutait, patiente, ce que leur inculquait leur supérieur. Il parlait de soins, à apporter aux individus en danger imminent. L'enseignement était unique, aussi, elle se répétait les gestes dans la tête pour les enregistrer.

Elle redressa la tête, les yeux écarquillés, prise soudainement d'agitation. Elle savait ce qu'elle devait faire, maintenant. Autant qu'elle savait désormais comment elle s'appelait. Mais ce nom, elle comptait le garder pour elle-même, pour le moment. Inutile de le donner, surtout s'il était synonyme de quelque chose de mauvais. Mais au moins, elle pouvait maintenant aider le petit.

Quelques minutes plus tard, elle l'avait enveloppé dans une couverture, à côté du feu, et lui avait appliqué un peu d'eau sur le front. En attendant une amélioration – ou même si elle ne l'espérait pas, un signe de dégradation – elle entreprit de terminer la préparation du repas. Au moins auraient-ils à manger lorsqu'il se réveillerait. Ce qui, au bout d'un temps qui lui parut interminable, arriva enfin.

 « Ah, tu es réveillé ! Viens, et mange. Tu as besoin de force, petit homme. »

Elle attendit qu'il commence, avant de poser la question qui lui taraudait l'esprit.

 « Tu... tu es quoi, alors ? Un enfant, ou un adulte ? Tu peux te transformer à loisir ? »
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 8 Déc 2015 - 15:41


J'avais un truc sur le front. Ça ressemblait à...de l'eau...peut-être. J'avais envie de l'enlever, mais rien que de bouger le petit doigt me lançais dans le crâne. Je décidais de garder les yeux fermés, en attendant que les battement s’atténuent. Cinq minutes plus tard, je décidais d'ouvrir un œil. Une douce lumière de feu tamisais l'atmosphère, et les bruits nocturnes emplissaient l'air. Je humais aussi une odeur de viande grillée, probablement le lapin que j'avais attrapé. J'ouvris l'autre œil et soulevais ma main pour essuyer l'eau sur mon front, et réalisais que je n'était pas dans l'un des cabanons que j'avais construit. Elle ne m'avais donc pas déplacé.

M'efforçant de respirer normalement, je tournais la tête vers le feu et ce n'est que lorsque sa clarté me brûla la rétine que je compris que j'étais encore sous ma forme infantile. Je fixais le ciel, horrifié. Elle m'avais vu dans cet état...Elle n'aurais jamais du me voir comme ça. J'étais mort de honte. Qu'allait-elle penser de moi ? Un homme, un chat et maintenant...un enfant ? Je posais ma main sur mes yeux en essayant de réprimer les larmes qui me montaient aux yeux. Elle allait me haïr...elle devais penser que je n'étais qu'une bête…


- Ah, tu es réveillé ! Viens, et mange. Tu as besoin de force, petit homme.

N'osant pas croiser son regard, je me levais doucement, mesurant les battements dans mon crâne pour éviter de retomber dans les vapes, et m'assis près du feu. J'acceptais sans dire un mot l'assiette qu'elle me tendait, attendant avec crainte la question qui ne manquerais pas d'arriver.

- Tu... tu es quoi, alors ? Un enfant, ou un adulte ? Tu peux te transformer à loisir ?

Et voilà la question...Que pourrais-je répondre à ça ? Je poussais un soupir et me lançais, un peu perturbé par ma voix de petit garçon que je n'avais pas entendu depuis un moment.

- En fait...hum, c'est un peu compliqué à expliquer...J'ai 25 ans en réalité, alors on peut me considérer comme un adulte, mais...Je m'explique mal...Je suis un chat-garou, tu vois, et les chats-garous sont, normalement, des humains qui peuvent se transformer en chat, mais qui sous leur forme humaine gardent l'apparence d'un enfant. Comme, moi, là maintenant. Mais pour un chat-garou, je suis plutôt très spécial. Je me suis aperçu un jour que je n'étais pas comme les autres...en fait, J'ai trois apparences. Le chat, l'enfant et...l'homme. C'est cette forme adulte que je prends la plupart du temps, car la forme infantile est très fluctuante, je...je ne la maîtrise pas totalement. Elle nécessite une grande concentration de ma part et…

Je m'interrompis en sentant un changement tout au fond de moi. Je perdais à nouveau ma forme d'enfant...Je fermais les yeux et laissais venir à moi la forme adulte, et lorsque je rouvris les yeux, j'étais redevenu l'homme de 25 ans qu'elle avait rencontré, à la voix grave et mesurée.

- Voilà, je ne peux pas maintenir très longtemps ma forme d'enfant. Même si c'est ma forme originelle, c'est elle qui me fait le plus souvent défaut, et lorsque j'effectue une transition que je n'avais pas préparé, il se produit ce que tu as vu tout à l'heure. J'ai un puissant mal de crâne et je m'effondre d'un coup.

Ne sachant pas trop ce que je pouvais dire de plus sans qu'elle s'enfuie en hurlant, je me tus et lui jetais un regard qui la priait mentalement de ne pas m'abandonner.

- Je ne sais pas quoi te dire...J'espérais que tu ne me verrais jamais comme ça...
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Serah


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Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? Vide

Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Ven 11 Déc 2015 - 16:46


En pleine explication, il reprit sa forme adulte. Mais néanmoins, et malgré ce qu'il venait de lui dire – ou plutôt de lui révéler – elle ne savait pas trop quoi en penser. Devait-elle ou non essayer de le réconforter ? Ca lui paraissait difficile à imaginer, mais il y avait bel et bien, en face d'elle, un individu au moins aussi mal en point qu'elle. Il ne semblait pas capable de conserver sa forme préférée, si elle comprenait bien. Elle, elle ne parvenait pas à se souvenir de tout. Mais... tant pis. Elle connaissait son nom, désormais. Et même si elle le taisait pour l'instant, elle se sentait plus rassurée, vu qu'un fragment de sa mémoire était revenu.

Que dire, du coup ?

 « Je trouve que tu es mignon, sous ta forme d'enfant. » dit-elle pour essayer de le rassurer.

Elle se mit à manger, avec voracité. Elle retrouvait un fort appétit, malgré la douleur dans ses côtes. Mais, au bout de quelques minutes, alors que ni l'un ni l'autre ne parlait davantage, Serah se sentit un peu honteuse de lui avoir dit ça. Il fallait qu'elle trouve un autre sujet. Son regard tomba alors sur ses armes, et une idée lui vint finalement. Mais elle devait rester prudente dans le choix de ses mots. Pour une raison qui lui échappait, elle voulait parler de sa mémoire, mais pas de son nom. Tout sauf cette révélation. Pourquoi ? Aucune réponse ne lui vint.

 « Tu sais, j'ai eu un petit flash de mémoire, quand tu as eu ton... problème. J'ignore exactement ce que je me suis rappelé, mais ça ressemblait à une sorte d'initiation à des soins rapides. Bizarre, hein, comme le hasard fait bien les choses ? J'ai aussitôt su comment te venir en aide. Même si, je l'avoue, ça me fait vraiment bizarre. »

Elle termina son repas, puis croisa les bras autour de ses jambes.

 « Reparlons de Petrovya. Tu as dit que quelqu'un pourrait m'aider, mais que ça allait être difficile. Peux-tu m'en dire davantage ? Je suis curieuse, je sais. Mais c'est aussi parce que je sens venir des ennuis. Mon... peuple... n'est apparemment pas le bienvenue là-bas. De ce que tu m'en disais. »

Elle voulait également savoir si elle risquait beaucoup, à porter ses armes. Maintenant qu'elle avait les idées plus claires, qu'elle se sentait plutôt en sécurité avec Kahaniel, elle était persuadée que seules ses armes pourraient les protéger tous les deux. Mais, elles pouvaient aussi lui attirer des ennuis une fois à Petrovya. Ce qui poserait problème.
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 22 Déc 2015 - 11:14


J'étais encore honteux de cette forme que je ne maîtrisais pas, qui m'avais valu tant de moqueries à l'écurie...Les autres chats-garous du maître n'avaient pas ce genre de problèmes...J'étais un monstre pour ma race, et un fléau pour les autres...Je n'avais pas ma place en ce monde.Lorsque j'étais partie sur les routes, ça n'était pas seulement pour m'enfuir des mauvais traitements du maître, mais aussi pour échapper à mon passé, et à moi-même.

La réflexion de A-ya me tira de mes pensées. Alors comme ça elle retrouvais la mémoire...C'était plutôt bon signe, même si cela commençait à m'inquiéter. Il était trop tôt, et si...si elle se souvenait des raisons qu'elle avait de me tuer ? Elle pourrait vouloir recommencer...Pas de panique Kahaniel, tout va bien se passer. Tu va respirer à fond, et écouter ce qu'elle a à dire, tout en restant sur tes gardes.

La jeune femme ne me laissa pas le temps d'approfondir le sujet, car elle enchaîna avec des questions propos de Petrovya. Je plantais mes yeux mordorés dans son regard, et fronçais légèrement les sourcils. Il fallait trouver un moyen de la faire entrer dans la ville...Mais elle serait repérée tout de suite. Par chance elle était suffisamment petite pour être discrète, et si je parvenais à lui trouver de quoi se changer pour quelque chose de moins...distinctif, nous pourrions peut-être passer une nuit à Petrovya sans être dérangés.


- Bon écoute, j'ai un plan. Tu ne pourra pas entrer dans la ville dans cette tenue, mais nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre un jour de plus. Lorsque nous arriverons en vue de la ville dans deux jours, tu te cachera dans la forêt le temps que j'aille te chercher d'autres vêtements. Tu gardera tes armes sur toi et j'espère que d'ici là tu te sera souvenue comment t'en servir, parce que nous allons peut-être avoir besoin de tes talents. Pyrène restera avec toi, Je ne voudrais pas qu'on me la vole.

Je jetais un regard à ma jument, puis pris une dernière bouchée de ragoût et ajoutais :

- Je reviendrais te chercher avec un autre cheval, et nous irons ensuite passer la nuit dans une auberge, et nous verrons Gliorve le lendemain. Il faudra que tu soit discrète, et nous devrons peut-être te teindre les cheveux pour plus de sécurité…

Je tripotais mon collier nerveusement, m'attendant à ce qu'elle proteste ou pose encore le millier de questions dont elle avait le secret.
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