Equina m'a bien gentiment confié quelques biscuits pour la route mais il faut que je chasse si je veux un peu de viande.

Pas le temps de m'arrêter pour poser des collets cette fois ci. L'arc en bandouillère, je devrais bien pouvoir tirer quelque chose.

Tiens, cet écureuil là !

Encoche la flèche, tend l'arc et ...

- Ottrot ! Tu as bougé !
- Oui. Je préfères que tu poses des collets. Au moins, tu peux les ensorceler légèrement de manière à ne prendre que les lapins sur le point de mourir par ailleurs. Garde dont tes flèches pour les ennemis que tu pourrais rencontrer.
- Justement, en parlant de flèche. Celle-ci est s'est perdue en plein sous-bois. Attends-moi là, je vais aller la chercher.
Et tu surveille nos affaires, hein ?
- Que veux-tu qu'il leur arrive, de toutes façons ?

J'ai donc quitté la clairière et m’enfonçant de en plus en plus profondément dans la forêt, à la recherche de ma flèche.

Ah, la voilà, au pied de ce bosquet. J'ai enfin fini par la trouver !

*lumière*
*éclat*
*reflet*

Tiens, mais qu'est donc ce reflet multicolore, à l’intérieur du fourré ?
Curieux comme pas deux, j'écarte les feuillages pour voir de quoi il s’agit.

Une pierre. En forme d’ovale grossier, recouverte de terre sur presque toute sa surface, sauf un endroit, nu, qui brille d’un reflet changeant en fonction du regard qu’on lui porte, quand un rayon de lumière arrive à se faufiler à travers les frondaisons.

* Ça ressemble à de la nacre, cette substance irisée que l’on trouve au creux de certains coquillages …
- Coquillage … Coquille … Œuf ! *

Pris d’une fébrilité subite, j'entreprends de dépoussiérer l’objet de sa gangue de terre tout en revenant vers la clairière.
* Impossible que ce soit ça, mais si jamais c’était un œuf de dragon ?
- Je vais l’amener aux Elfes. Ils sauront me prouver que je me suis fourvoyé.
- Et si, par le plus grand des hasards, c’en était vraiment un, ils sauront en prendre soin bien mieux que moi. *

Chemin faisant, la pierre est maintenant complètement dégagée. Je suis maintenant revenu près d'Ottrot, dans la clairière baignée de soleil.

- Ah, tu vois bien qu'il ne leur est rien arrivé, à tes affaires.
- Arrête tes bêtites et laisse-moi donc prendre dans tes sacoches le torchon dans lequel je range mes couverts. Regarde un peu la pierre que j'ai trouvé, je vais l'astiquer, tu vas voir comme elle va briller !
- Tu fais comme tu veux mais, moi, ça me rappellerait quelque chose ...
- C'est ça, persiffle. Mais non, rien à voir.
Voilà, j'ai fini. Tiens moi le torchon s'il te plait ...
- Ben voyons. ... De rien.
- ... que je puisse enfin admirer ce joyau en pleine lumière.
- Je t'aurais prévenu !

Je soulève la pierre à la hauteur de mes yeux afin de mieux en admirer les reflets. Cela fait comme une moire. Les reflets nacrés semblent mobiles, allant à la rencontre l’un de l’autre.

Soudain, un frisson se fait sentir. Pas vraiment une vibration, ni même un frémissement. Juste un frisson. C’est rien, un frisson. Mais c’est juste assez pour se rendre compte d’une chose : c’est vivant !

_________________

* Oh Non ! *
Une pensée se fait alors jour dans mon esprit. Une pensée amusée, cristalline, mais surtout, une pensée autre : Cette pensée n’était pas la mienne !
* Oh Si ! *
- ???
Puis :
* Le dragon ! *
- Attends !
- D’accord. D’ailleurs, ce réveil m’a épuisée et je veux bien attendre une heure ou deux avant d’éclore, de manière à récupérer mon énergie.
* C’est donc une femelle ? *
Je ne m'étais jusqu’à présent jamais posé la question du sexe des dragons …
- Je ne parlais pas d’attendre une heure, ni même deux, mais d’attendre d’avoir trouvé quelqu’un d’autre, plus digne que moi de devenir ton dragonnier. Tu t’es trompée. Ça ne peut pas être moi, d’ailleurs. Je suis beaucoup trop vieux !
- Trop vieux ? Mais non ! Les dragonniers n’ont pas d’âge, c’est bien connu ! N’est-ce pas d’ailleurs une de tes caractéristiques ? Et quand bien même tu serais trop âgé, à qui la faute ? Cela fait trois décennies que j’ai perçu ta présence et que j’essaie de te faire venir à moi. A chaque fois tu t’es dérobé, sentant confusément ce qui devrait arriver et parvenant toujours à en différer le moment. Tu croyais m’échapper, mais ta résistance et ta détermination n’ont fait que renforcer les miennes. J’ai finalement du puiser aux tréfonds de mon énergie ancestrale pour iriser ma coquille et te cueillir enfin. Wyrda ! Grmin, je suis ton destin !
- Tu connais mon nom, j’en suis fort aise. Mais quel est le tien ?
- Devine …
* Nacre ? Moire ? Certes, ça lui irait bien mais, non, trop facile. D’ailleurs elle a dit que cette nuance était un artefact de son œuvre. Pourtant, je sens que son nom est intimement lié à son apparence. Elle n’aurait pas choisi celle-ci si ça ne faisait pas profondément partie d’elle même *
Puis, un éclair …
- Nuance !
- Gagné ! Du premier coup ! Tu vois bien, tu es à moi depuis toujours, comme je suis tienne depuis que tu as pris ma coquille à pleine mains.
Stupéfait, je regarde ma paume droite, puis la gauche, manquant au passage, en un geste comique, de faire tomber l’œuf à terre. Les deux sont brillantes, argentées, éclatantes, comme recouvertes de la même substance qui compose la coquille. Deux gedwëy ignasiae ?

Nuance, sure de son fait et sachant qu’elle avait affaire à forte partie, avait modifié la structure de sa coquille de manière à ce que la magie opère au premier contact et lorsque son élu aurait touché une de ses écailles.

- Oui, grmin, tu as non pas une, mais deux gedwëy ignasiae, tellement est fort le lien qui nous unit. Une manière de rattraper ainsi le temps perdu …
Assez de temps perdu, justement . L’affaire est dite. Je suis ton dragon et tu seras mon dragonnier. Aide moi donc à m’extraire de cette coquille, tu m’as épuisée.

Une fêlure se fait jour le long du périmètre équatorial de l’œuf. Je le dépose doucement au sol puis oeuvre à en séparer les deux moitiés. L’œuf perd son puissant éclat en même temps qu’un liquide brillant et argenté, aux multiples irisations, s’en échappe pour laisser voir une petite chose blanche et duveteuse, à l’apparence tellement tendre et fragile qu’on aurait du mal à croire que cela allait devenir un jour un grand et formidable dragon (pardon, dragonne ).

- Bon, ça va, arrête de te bidonner et donne moi à manger. Tu m’as vidée ! Et je suis toute échevelée ! Franchement, pliée en quatre dans une coquille, c’est pas le meilleur moyen de conserver son brushing !

(l'emmerdeur Eïfir qui vient a chaque-vraiment cahque, je n'en ai aps loupé une- éclosion de dragon et naissance de dragonnier.
Une, la, pour le coup : Un dragon NE PEUT PAS causer dès la naissance...)

[HRPG]Merci Eïfir. Ca fait plaisir de voir qu'il y en a qui suivent.
Le fait est que Nuance m'attend depuis si longtemps dans sa coquille qu'elle n'a pas eu à attendre son éclosion pour apprendre à parler. D'ailleurs, c'est elle qui m'a appelé en m'envoyant ces rêves[/]

- Bon c'est bien beau tout ça, mais maintenant, qu'est-ce que je suis censé faire de toi ? J'ai jamais fréquenté de dragon jusqu'ici, ça se soigne comment ? Qu'est-ce que je dois faire pour que tu grandisses harmonieusement et restes en bonne santé ?
- T'inquiète donc pas, je suis déjà assez grande pour prendre soin de moi tout seule. Depuis tout le temps que je t'attends, tout ce dont j'ai besoin, maintenant, c'est de manger. J'ai grand faim. Je mangerais un cheval !
- Et, oh !
- Mais non, Ottrot, ce n'est qu'une image . Ne me donne surtout pas de ces infâmes fayots que tu as ingurgités à ton dernier repas et qui font croire que tu es pourri de l'intérieur. Non. De la viande de préférence. Tu as un arc : Sers-t'en !
- Ah, tu vois, Ottrot, sans toi, on n'en serais pas là !
- La situation n'était pas la même tout à l'heure. Et sans moi, tu porterai tes affaires tout seul.
- Bon, bon, te fache pas, j'y vais ...
- Et pense à cueillir aussi un écureuil pour moi, ou un mulot, je suis pas difficile. Mes crochets ont encore poussé tu sais, il faut que je les satisfasse.
- Ouais, , ouais ...
- Ah, je t'ai pas dit au fait, merci de m'avoir enlevé le mors !
- Je me demande si ne n'ai pas encore été trop bon ce jour là. Bon, puisqu'on est parti pour rester ici encore un petit moment, je t'enlève ta selle et ton filet : tu pourras au moins te rouler dans l'herbe et en manger à ta guise, en tant que hors d'oeuvre ...
- Monsiueur est trop bon !

Une fois grmin parti chasser, Nuance et Ottrot restent seuls dans la clairière :
- Il est toujours comme ça ?
- Ben ma foi, tu devrais le savoir. C'est bien pour ça que tu l'as choisi, non ?
- Ouais, bon, ça va, ça va ! Je vois bien que ce n'est pas non plus pour rien que vous êtes ensemble, toi et lui.
- Bienvenue au club !
- Au fait, comment ça se fait que tu parles ? Excuse ma faible connaissance du monde, à mon âge, mais un cheval normalement, ça ne parle pas, si ?
- D'abord, je ne suis pas un cheval, mais un poney. Un grand poney, certes, mais un poney quand même. Pour en venir à ta question, tu sais, grmin était un grand magicien il y a fort longtemps. Et comme tous les magiciens, un peu de sa magie est passée en moi, m'a éveillé à la conscience et donné le don de parole envers ceux qui savent m'entendre dans leur esprit.
- "Etait" disais-tu ? Mais tu parles là. Alors ?
- Alors ? Alors va t'en savoir pourquoi, mais Grmin ne voulait pas affronter son destin, il refusait de céder à ton appel. Et pour mieux s'en isoler, il n'a rien trouvé de mieux que de renoncer à sa magie, se privant de mes bonnes paroles par la même occasion.
- Et qu'est-ce qui l'a finalement décidé à venir me chercher ?
- Oh, comme d'habibude, un succession de plusieurs petites choses ... Je crois que tout s'est déclenché le jour où il a du faire appel à un sort mineur pour protéger son auberge contre les personnes mal intentionnées. Ensuite, un peu de tout. Les rêves qu'il faisait, peuplé des reflets de ta coquille et du parfum de cette clairière, Elosis, le cheval du plus grand magicien de l'Alaglaësia qui a su lui parler et bousculer ses certitudes. Il y a eu aussi ce médaillon magique qui le replongeait dans ses rêves à chaque fois qu'il l'ouvrait. Une fois, je l'ai porté inconscient toute une journée comme ça. Heureusement que tu m'as guidé, sans quoi on serait allé n'importe où.
Et puis il y a cette Elfe, , Ellenwen ! Tu te rends compte, elle s'est lancée à notre suite avec son apprentie rien que pour s'assurer que Grmin ne reviendrait pas sur sa décision, et lui révéler son destin de dragonnier !
Au début, j'ai cru qu'il allait l'envoyer bouler. Tu vois comment il est ? Sceptique comme une fosse ... Il ne la croyait pas. Finalement, enfin vaincu, mon maître s'est enfin décidé à renoncer de renoncer à la magie.
- Ton maître ? Tu en parles comme si tu étais son animal domestique.
- Vieux réflèxe bourrin, désoké ... Mais je peux aussi en parler comme si j'étais son apprenti. J'apprends beaucoup avec lui. Et puis comme tu l'as dit, nous sommes assortis. Avec qui voudrais-tu que j'ailles maintenant ?
- Oui, un peu comme moi finalement. Tu as sans doute raison. Mais, chut, ferme ton esprit maintenant, le voilà !

hrpg:joli nom grmin^^

[hrpg]Merci, Shaka[/]
- Me revoila. Excusez-moi, j'ai été plus long que ce que je prévoyais, mais pensant que j'en avais plus besoin, j'ai voulu me débarrasser du médaillon. Je l'ai ouvert une dernière fois, pour vérifier qu'il ne me donnait plus de visions, et bien j'en ai eu une justement, différente. Ca sentait la bière et le cidre, il y avait beaucoup de bruits confus et c'était assez sombre. On aurait dit une taverne, mais ce n'était pas ma taverne. J'avais aussi une vision de ciel étoilé et de dragon mais, chose bizarre, ce n'était pas toi Nuance, ce dragon ...
- Le Dragon Céleste, à Urù Baën
- Et bien dis donc, Ottrot, tu traine dans les bars en cachette ?
- Non. Mais tu sais que j'ai longuement discuté avec Elosis. C'est la taverne de son maître, Pierrot. Il faut que tu y ailles.
- Bon, alors nous retournons chez Equina. Ottrot, je te laisserai chez elle, mais c'est une Elfe et son compagnon est un multi-animorphumanoide : ne t'attends pas à manger de la viande chez eux, il faudra que tu te contentes de ce que je t'ai ramené.
- Prends ma part, je vais essayer ces haricots finalement. Tant que je ne fais pas de flammes, je pense qu'il n'y a aucun risques. Et moi, qu'est-ce que je deviens ?
- Tu viendras avec moi. Tu es encore assez petite pour que je puisse te cacher sous ma veste, et j'ai comme l'impression qu'il s'agit d'une affaire qui pourrait t'intéresser
- Banco !
- Ah au fait, Nuance, permets que je récupère les morceaux de ta coquille, je trouverai peut-être à les utiliser un jour.
- Fais comme tu veux, de toutes façons je n'ai pas l'intention de retourner à l'intérieur.

Et nous voili parta, tambar boutant.

*est tellement morte de rire que deux larmes roulen sur ses joues*
c excellent grmin !!!!!

(dsl pour le off topic mais bon....)