[Bon, au fait, qui est-ce qui a accès au Concile ?]

Un imbécile a dit un jour « c’est au cœur des ténèbres que la lumière brille le plus fort ». Dras Leona n’était pas plus claire que d’habitude. Il y régnait une pénombre provoquée par le faîte rapproché des maisons bordant la rue que nous remontions. Mais le cœur des ténèbres ne sentait plus la merde et la viande pourrie. Au temps pour ceux qui jugeaient la Guilde fondamentalement mauvaise. Qu’allait-il advenir maintenant que le Concile faisait cavalier seul ? Allez savoir.
Quoi qu’il en soit, les récentes installations sanitaires n’avaient que profité à la Dras séculaire. Nous étions entrés sans trop de problèmes. Nous avions laissé les dragons dans la clairière [il me semble, si je dis une bêtise là, je changerai mon post^^], ce qui fait que nous étions trois, Eïfir Krystale et moi, la jeune fille ayant caché ses oreilles d’elfe sous un couvre-chef. Je ne doutais pas que l’on allait rapidement en venir aux armes, cependant il était parfaitement inutile de commencer à taper sur tout le monde à l’entrée même de la ville, d’autant que je n’avais jamais eu la plein connaissance des systèmes défensifs de la Dras, mais je ne doutais pas qu’ils soient très élaborés, et quelques boucliers de moins à passer, c’était très bien.
Bref, nous pouvions passer pour des marchands aisés, ou de gros propriétaires terriens des alentours, et une fois à l’intérieur de la ville, nous avions suivi un itinéraire au hasard mais préférant les ruelles ayant un bon rapport entre leur étroitesse et leur fréquentation, et maintenant, nous arrivions au bout d’une rue elle-même peu passante. Les maisons qui la bordaient ne donnaient pas dessus, ou bien c’était leur porte de derrière. Nous avions dépassé une petite place déserte tantôt, j’avais reconnu la porte de la Guilde là-bas, mais je n’en avais rien dit. Nous dépassâmes les dernières maisons pour nous trouver en face d’une muraille. En pierre noire, elle n’était pas très impressionnante, elle ne devait pas s’élever à plus de sept ou huit mètres, mais au-delà de son sommet on apercevait les flèches du Concile, les immenses tours qui se tendaient vers le ciel. Je crus percevoir des éruptions de magie quelque part au sommet de la plus élevée de toutes. Je me demandai si c’était mon imagination ou bien notre homme infiltré qui devait sans doute jouer des coudes pour s’en sortir en un seul morceau avec sa cargaison.

-Nous voici rendus à la première étape compliqué, dis-je en me retournant vers mes compagnons.

Je jetai au sol mon manteau et vérifiai que mon épée jouait bien dans le fourreau que je m’étais fait confectionner récemment. C’était le cas.

-Krys’, je ne sais pas à quel point le Concile t’a acceptée, à vrai dire, j’aurais tendance à penser que ce n’est passez. Eïfir, dans ton cas, je suis à peu près convaincu que personne ne t’a jamais invité à pénétrer en ces lieux. Consciemment ça t’est impossible, c’est un enchantement posé ici qui t’empêcherait de passer.

Je me rappelai la dernière fois que je m’étais infiltré dans le Concile. Il avait fallu que je m’abandonne le temps de passer les premières défenses. Eïfir et Krystale devraient probablement faire de même.

-En fait c’est simple. Une personne qui n’a pas été invitée à pénétrer le Concile – et je n’ai pas la capacité de faire ça – ne peut pas y entrer. Elle s’arrêtera à quelque pas, sans arriver à se résoudre à avancer, comme si elle ne voulait pas, je n’ai jamais bien compris cette magie, mais il faudra que je me penche dessus un de ces jours. L’idée, c’est qu’étant inconscients, vous me laisserez vous guider au-delà de cette première protection.
La majorité des défenses du Concile ne s’activent qu’en cas d’attaque avérée et puisent leur énergie dans les Ombres et dans des dispositifs comme des gemmes enfouies sous terre. Tant qu’une menace sérieuse n’est pas repérée, il n’y a que cette barrière psychique, un bouclier anti-téléporations et quelque chose pour éviter que le premier magicien à la ramasse ne puisse lancer des boules de feu par-dessus le mur d’enceinte. Il en va de même pour l’enceinte de Dras, elle est plutôt bien défendue, mais une grande partie de ces défenses ne s’enclenche qu’en cas d’attaque, et comme on n’a pas été trop repérables…

En fait, il avait suffi de nous dissimuler aux yeux magiques qui nous observaient, ce qui ne posait pas trop de problèmes passé un certain niveau.
Enfin maintenant, il s’agissait de voir jusqu’à quel point Eïfir me faisait confiance. Assez pour se mettre entre mes mains ?

[services secrets...lol
Sinon, pourquoi Tenel Ka a les cheveux blancs ? Ses souvenirs sont plus là mais quel est le rapport avec ses cheveux.
Qu'est ce que je fais ? Je poste ? Je laisse Claire poster ? Je laisse Alex poster ? Si je poste je te rép aussi Alex ou je parle juste à Svean ?]

[Ne reconnaissez pas Tenel Ka tout de suite.]
[Laïaga : Poste, réponds à qui tu veux, c'est pas bien important^^Humm...Tenel Ka a changé de physique en plus de changer de couleur de cheveux ?
edit : Désolé, j'avais pas encore lu ton post^^]

Tenel Ka frissonna. Elle avait senti un tiraillement quand Svean l'avait arrachée au Concile et senti la force magique à l'oeuvre. Cette 'téléportation' lui était nouvelle et pourtant la jeune femme n'était pas surprise des sensations que ce genre de déplacement lui avait causé. Tenel Ka regarda autour d'elle et resta un moment à contempler la pierre nue de la prison qu'elle venait de quitter.
Le physique de l'ancienne dragonnière avait bien changé. Ses cheveux avaient poussés et étaient devenus blancs. Sa tenue auparavant récente et colorée, était à présent couverte de poussière et tachée de diverses subtances. La peau de Tenel Ka était passée d'un certain hâle à une teinte si pâle qu'on pouvait douté qu'elle ai déja connu le soleil. Les muscles de la guerrière avaient perdu de leur vigeur, elle était bien plus mince que le jour de sa capture. Le plus grand changement était son regard. Les iris gris étaient devenus transparents donnant à la jeune femme l'air de pouvoir lire l'âme de son interlocuteur.
Tenel Ka sursauta en entendant Svean parler. Se retournant elle s'apperçu de la présence de trois personnes, deux hommes et une femme. Privée d'armes, la jeune femme recula d'un pas, se plaçant derrière Svean et chercha du regard une arme en cas d'attaque.

Bah non, je ne pense pas que passer la frontière du Concile soit une erreur tactique. Juste un excès de confiance en moi, peut-être. Mais au final, il y avait toujours une échappatoire. Les Ombres n’étaient pas les meilleurs adversaires que j’aie combattus.
Mais tout cela était sans importance. Svean venait de sortir avec une femme aux cheveux blanc neige et à l’allure cadavérique, comme si elle ressortait d’une longue et fastidieuse convalescence. Je ne la reconnaissais pas, malgré une fort vague impression de l’avoir déjà rencontrée. Mais j’avais cette capacité de reconnaitre systématiquement une personne que j’avais vue par ailleurs, simplement à l’inimitable étincelle de vie qu’entretient chaque être vivant, et cette femme, je ne lui avais pas encore été présenté.
Si j’avais eu une confiance moins aveugle en cette compétence, peut-être aurais-je reconnu la femme. Mais tel n’était pas le cas. J’avais oublié l visage de ceux que j’aimais, et je ne pouvais même pas m’en rendre compte.
La jeune femme se recula derrière Svean comme si nous l’effrayions, ce qui me peina un peu. Je n’avais pourtant rien fait, et Eïfir et Krystale non plus. Il n’y avait pas de raison d’avoir peur de nous. Elle avait peur de nous. Je croisai brièvement son regard. Il était surnaturel. Un regard cristallin, quelque chose d’impensable sur un corps humain tel que le sien.
J’affichai un léger sourire un peu incertain à son encontre et lui tendis la main.

-Enchanté diaphane inconnue. Laïaga Sin’Saïan, me présentai-je. De qui vous n’avez rien à craindre…

Je pouvais comprendre que des gens ne m’aiment pas, forcément, mais qu’une parfaite inconnue ait un pas de recule en me voyant me restait en travers de la gorge. Elle n’avait sans doute pas dû vivre d’agréables expériences ces derniers temps, au vu de sa tenue autant que de sa provenance. Mais n’empêche…
Je me tournai ensuite vers Svean. Apparemment, tout le monde avait quelqu’un à sauver ici. Mais nous ne pouvions partir sans Tenel Ka, après tout, et la situation de Marek ne devait pas être des meilleures.

-Je crois qu’il va falloir rester un peu plus, lui répondis-je à la place d’Eïfir. Tenel Ka est toujours dans le Concile, et un certain Marek Krayt aussi.

Je m’approchai du mur d’enceinte, de l’ouverture empruntée par Svean. Je n’entrai pas vraiment dans le Concile mais passai les protections externes. Mes lèvres s’agitèrent dans une danse silencieuse, je posai une main au sol, et rien ne se passa de concret, mais les mages alentours purent sentir le dégagement d’énergie.

Tenel Ka cessa de chercher une arme quand l'un des deux hommes croisa son regard. Il ne semblait pas avoir l'intention d'attaquer. La jeune femme se demanda si les paroles de Svean 'Je ne tiens pas à me battre aujourd'hui' désignait plus les Ombres qui se trouvaient encore dans le batiment qu'elle venait de quitter que les personnes qui lui faisaient face.
L'homme souri, d'une manière étrange comme s'il ne savait pas comment lui adresser la parole.

-Enchanté diaphane inconnue. Laïaga Sin’Saïan, dit-il. De qui vous n’avez rien à craindre…

Le nom fis écho dans l'esprit de la jeune femme. Laïaga était un prénom qu'elle avait déja entendu mais elle ne se rappelait pas où ni quand. Tout ce qui lui venait avec le nom était un impression de soulagement. Troublée Tenel Ka s'avança lentement pour revenir à la hauteur de Svean et salua d'un mouvement de tête Laïaga. Ce dernier regarda Svean et ajouta:
-Je crois qu’il va falloir rester un peu plus, Tenel Ka est toujours dans le Concile, et un certain Marek Krayt aussi.

Tenel Ka se figea. Cet homme la connaissait et était venu pour l'aider à sortir de sa prison. Le nom du second prisonnier avait également une consonnance famillière. La jeune femme étudia alors les visage des deux autres personnes présente. Elle reconnu des traits familliers en chacun d'eux sans pour autant pouvoir y associer un nom. Pourtant elle était à présent certaine d'être en sécurité.
Avant d'avoir pu trouver comment annoncer à ces... amis oubliés qui elle était, Tenel Ka s'apperçu que Laïaga s'était éloigné seul en direction du Concile. La jeune femme retint son souffle. Quand Laïaga posa sa main sur le sol, Tenel Ka poussa un cri de surprise. A l'oeil nu, rien ne semblait avoir changé, pourtant l'ancienne dragonnière avait ressenti une puissante utilisation de magie.
Que s'était-il passé?

Observant rapidement les allentours, Tenel Ka remarqua la présence de deux nouvelles silhouettes plus loins sur la route et les désigna d'un geste.

La jeune femme aux cheveux de neige ne répondit rien. Elle ne me serra pas non plus la main, et je la laissai retomber. Au moins sembla-t-elle se détendre un peu. Quand je lançai le sort visant à créer un avatar d’énergie, elle poussa un petit cri, comme si elle avait ressenti le sortilège. Donc magicienne ? Pourtant j’aurais dû le savoir. Je me retournai vers la jeune femme aux cheveux blancs, soudain moins certain de mon don pour reconnaître le gens. Jusqu’à quel point était-elle adepte de la magie ? Si elle avait été une jeteuse de sort émérite, elle n’aurait pas poussé une exclamation de surprise comme ça.
J’allais lui demander qui elle était quand elle désigna du doigt la sortie du Concile. Je me retournai pour y voir un type brun en armure et son acolyte blond aux longs cheveux battant son dos au gré du vent. Si l’un était Yotacan Irving alors l’autre était nécessairement Marek Krayt de l’Alliance.
Yotacan semblait épuisé, mais je pus voir que mon avatar avait fait son office. J’eus un petit sourire. J’aurais aimé être là pour voir ce que ça donnait de mes propres yeux.
Marek s’arrêta, Yotacan se retourna vers lui en lui disant quelque chose que je ne pus comprendre, et repartit vers moi.

-Bien le bonjour, messeigneurs, dit-il quand il en fut qu’à quelques pas de moi.

Il s’inclina, d’abord en faisant face à Svean, puis à moi. Il désigna Marek.

-Je viens de lui expliquer qui vous étiez et que c’était à vous qu’il devait sa sortie du Concile, dit l’Ombre.

Il avait une voix froide, mais pas désagréable, et semblait un peu gêné par ailleurs, je ne savais pas trop pourquoi, il s’était admirablement acquitté de sa tâche. Je hochai la tête et jetai un œil au chef de l’Alliance. Lui aussi avait réalisé une jolie performance.

-Bonjour maître Krayt, l’apostrophai-je. Voudriez-vous bien sortir du mur du Concile ? Vous serez plus en sécurité dans une dizaine de pas…

En effet, il était encore à l’intérieur du mur d’enceinte, ce qui n’était pas sécuritaire. Yotacan observa successivement les personnes présentes, puis se retourna vers moi.

-Maintenant que tout le monde est sain et sauf, pourrions-nous quitter la ville ? Notre évasion a été aussi discrète que votre arrivée.
-Non non, il reste Tenel Ka à aller chercher, lui rappelai-je.

Son silence interloqué me mit la puce à l’oreille, et la lumière se fit dans mon esprit un instant avant qu’il ne me réponde.

-Elle est pourtant à deux pas de vous…dit-il.

Je me retournai vers la jeune femme aux cheveux blancs, et haussai un sourcil. Effectivement, elle et Tenel avaient des traits semblables. Maintenant que j’avais un point de comparaison, c’était très clair. Comment ne pas l’avoir vu ? Comment se faisait-il que je n’aie pas pu la reconnaître ? Et pourquoi avait-elle eu peur de nous ? Eïfir et moi. Décidément, il y avait bien des questions que j’aurai à lui poser.

-Bon, le blondinet a raison, dis-je alors, éloignons-nous de cet endroit, on va passer le bonjour à feu ton vieil ami esprit Eïfir ?

[Désolé, j’arrive plus à me rappeler exactement de son nom ><]

Ah et bien les gens au fond était donc des amis. Tant mieux. Marre de taper sur tout le monde. Marek vouloir copain. Marek pu vouloir baston.
Après un rapide regard derrière lui il aperçu le géant vert qui les suivait et les protégeait.
Arrivé près des personnes, il s'inclina brievement devant celui qui lui adressa la parole. Il lui répondit:

Laïaga Sin’Saïan je présume? Enchanté. Et très joli votre création. Une pure merveille. Merci beaucoup de m'avoir aidé à sortir d'ici. Et merci à vous aussi Yocatan. ajouta-t-il en se tournant vers l'homme blond qui l'avait suivit.

Puis il adressa un "bonsoir messieurs-dames" aux autre personnes présente. Il y avait là une jeune elfe, un autre elfe que Marek devina comme un dragonnier, et de haut rang, un autre homme apparament tout aussi puissant, et une jeune femme bizarre, cheveux blanc yeux transparant, qui paraissait apeuré par ce qui l'entourait. Cette dernière avait quleque chose de très familier. Mais c'était comme un voile qui vous obscurcit l'esprit quand vous chercher quelque chose. Il n'arrivait pas à mettre un nom sur elle.

-Maintenant que tout le monde est sain et sauf, pourrions-nous quitter la ville ? Notre évasion a été aussi discrète que votre arrivée. lança alors Yocatan.

-Non non, il reste Tenel Ka à aller cherche. [i] répondit Laïaga.

La réponse de son compagnon d'évasion le laissa sans voix. Tenel Ka à deuxd pas d'eux.... C'était comme si un engrenage mal huilé se remmetait en marche. La jeune femme peureuse ETAIT Tenel Ka?
MArek tourna la tête si vivement qu'il manqua de se rompre le coup... Le choc était terrible. Son maître, son "idole" presque, était en un bien piteuse état... Mais que c'était-il passé?
Il laissa les explications pour plus tard. Laïaga lui avait précédement demander de partir. Marek se redressa, imposant son mètre quatre-vingt dix ridicule et dit:

Je vous dois beaucoup. Si je suis venu ici c'était pour retrouver Tenel Ka. J'avoue que je m'y suis mal pris. Mais maintenant que je suis là, je continu avec vous. Mais avant j'ai un truc à régler.

Il se précipita à l'extérieur des murs. Il téléporta ses deux épées, sa dague, la bague et le collier. Ses réserves d'énerige, qu'il consomma un peu pour se remmettre d'aplomb. Ah que les poids de Résurection et Teldrassil était rassurant!
Il contacta également Hathir qu'il avait sentit arrivé.

*Tout est bien qui finit bien mon bon Hathir. Je suis en bonne compagnie. Préviens les filles que le danger est normalement écarté. Veillent bien sur elle.*
*Compte sur moi. Soit prudent.*
*Prudent? C'est mon deuxième prénom tu devrais le savoir.*

Hathir grogna, et Marek alla rejoindre le reste du groupe.

Après quelque minute d'innactivié, Marek reçu un message venant de Hathir, lui disant que Hally et Leyra était impatiente de le voir. Marek regarda les autres. Il ne servait à rien ici. D'autant plus qu'apparament Hathir était avec Nicta. Donc il finirait bien par retrouver le petit groupe.
Il s'excusa auprès d'eux et alla rejoindre les autres.

[Bon je rep bientôt, désolé, ma soeur se mariait...
Félicitations à elle^^
Merci. Et encore désolé. Cette fois c'est la rentrée, j'ai pas le temps et pas d'inspiration...
Ah tiens pour moi aussi c'était la rentrée xD Ok, ben on attend alors^^]

[Bon désolé tout le monde, ia deux trois trucs que je dois faire moi^^]

Je souris au compliment. C’était la première fois que je faisais un truc comme ça, à mon sens, ma création était un peu brouillonne. Oh, certes, l’avatar aurait pu régler leur compte aux Ombres qui l’avaient attaqué là-haut, pour la simple raison que je lui transmettais autant d’énergie que je le désirais, il était comme une extension de moi, cependant, il n’avait qu’une forme vaguement humanoïde, je n’avais pas réussi à stabiliser quelque chose de tangible dans le plan physique. Je ferais mieux la prochaine fois. Mais on n’était pas là pour discuter des détails de mes derniers sortilèges en date. Je me demandais ce que pourrait faire ce petit artifice – que je venais de faire disparaître dans le Concile – dans un vrai combat, contre quelqu’un de l’acabit de Svean. La dépense d’énergie n’était pas un problème très prenant, surtout en comptant le bouclier d’énergide vide autour de la maison de Pierrot. L’était plus celui que Svean, ou toute autre personne de son niveau, pourrait simplement réaliser la même chose. Svean était un artiste dans la magie. Alors on se retrouverait encore à armes égales. Y avait-il au moins moyen de ne pas l’être ?

-De rien sieur Krayt. Ce fut un plaisir de tester ce petit sortilège que vous avez vu à l’œuvre, même s’il est encore à ses débuts. Quant à votre sauvetage, je ne pouvais pas laisser moisir un dragonnier dans ces sombres geôles.

Je lui fis un petit sourire amusé et m’abstins de préciser que son sauvetage relevait d’un calcul, je ne lui fis pas part de mon dessein d’unir l’Alliance au Concile. Il semblait trop heureux de s’être tiré de ce piège pour avoir envie de parler de guerre et de morts futures ; aussi ridicule que ce soit, je n’eus pas le cœur d’aborder le sujet. Bien piètre parjure que je devais paraître. Je tus aussi le fait que s’il avait été mon ennemi à moi, je l’aurais enfermé moi-même sans regrets.
Marek se redressa peu après que l’identité de Tenel Ka fut éventée, il faisait un bon mètre quatre-vingt-dix de muscles, et je devais un peu lever la tête pour le regarder en face, n’étant pas moi-même un géant. Il me dominait en fait de dix bon centimètres.

-Je ne sais pas exactement ce que « continuer avec nous » signifie, rétorquai-je, mais tu es libre de faire ce qu’il te plait, en ce moment, alors, je t’en prie.

Je le regardai sortir finalement de l’enceinte du Concile et téléporter ses armes. Je sentis en même temps sa présence. Il était juste aux portes de la ville. Je sentis mon cœur se serrer. Je revoyais un œuf laiteux, et un infime dragon émeraude, des combats, Shaka, le désert, le Vallon Perdu, la bataille de Teirm, les guerres, les revers, je revoyais une falaise au-dessus des nuages, une île flottant dans le ciel, et un saut de l’ange accompagné par le sifflement de projectile instopable de Yarrock. Ce que m’avait dit Eïfir un instant plus tôt me revint aussi en tête. Et soudain, je me sentis beaucoup plus jeune, et bien plus faible qu’un maître dragonnier de huit cent ans. Ah, il est beau, le chien de guerre qui est chez lui sur les champs de bataille. Champion éternel de la trahison non ? Héros de la lumière qui porta les ténèbres sur le monde.

-Bon, dis-je finalement, en fait, je ne vais pas pouvoir rester avec vous…

Fuyais-je ? Quand était-ce la dernière fois que j’avais reculé ? A quand remontait la dernière occurrence de Laïaga tournant le dos ? Je tendis la main gauche devant moi, ma paume immaculée. Et serrai le poing tout en me fendant d’un petit sourire. Quiconque m’aurait vu à cet instant n’aurait pas douté un instant que je sois un parjure. Mais je leur tournais le dos et levais les yeux vers le ciel gris et nuageux. Où se tenait un homme il n’y eut plus qu’une silhouette de fumée.

Yotacan regarda tout se monde, le dragonnier disparaître soudainement. Il ne saisissait pas l’intégralité de la situation. Il n’était pas tenu au courant, lui, alors que Sin’Saïan recevait des rapports d’ici et là sans cesse. Il poussa un soupir mais se fendit d’un sourire.

-‘dirait bien que le seigneur dragonnier s’est taillé. Si on allait siffler une bière dans une taverne ?

On aurait dit que l’Ombre aux cheveux blonds venait radicalement de changer…

Eïfir regarda la femme, nouvelle venue. Il ne la connaissait pas. Il ne la connaissait pas. Et pourtant, il avait l'impression de la connaître plus que personne au monde. Comme si une âme très proche de lui se cachait dans un corps qui lui était étranger. Le Dragonnier, cependant, étudia la situation calmement. Il savait qui était cette femme. Le lien qui les unissait, la force de ce lien, le contexte également, tout ça cheminait lentement dans l'esprit d'Eïfir. Il ne remarqua même pas les nouveaux venus, absorbé dans sa réfléxion. Et la confirmation de Yocatan, Eïfir ne l'entendit même pas...

Ainsi donc, cette femme était Tenel Ka. Eïfir focalisait toute son attention sur elle. Il ne voyait pas les différentes personnes autour de lui, Svean, qui était pourtant son ennemi, Marek, Yocatan... Il réfléchissait. Il était inquiet, également. Comment Tenel Ka avait pu si radicalement changé ? Elle, qui était si rousse, si belle, ses cheveux cascadant sur son visage étincelant... Des cheveux gris, ternes, raides, frottaient sa peau si frêle, si pâle, si changeante.

Et son regard...C'est son regard qui heurta le plus Eïfir. Il s'y était pourtant préparé, mais le Dragonnier ne parvint pas réélement à endurer ce regard appeuré, aggressé... Ainsi donc, Tenel Ka avait perdu tout ses souvenirs. Tous... Car au fond de lui même, Eïfir avait espéré que les souvenirs de sa fiancée ressurgissent à sa vue. Il n'en était point... Et Eïfir ne comprenait pas vraiment ce qu'il devait faire. Il ne devait pas lui dire qui il était, car elle ne se souviendrait évidemment pas de lui, et elle risquait de prendre la mouche et de se réfugier vers Svean -dont Eïfir ne savait pas grand chose, après son long exil- ce que Eïfir ne voulait pas. Il décida donc de se taire...Et d'attendre. Et pour le moment, de se concentrer sur la situation présente.

Il immergea de ses pensées, comme si il s'était noyé dans son flot. La situation lui échappait. Il n'eût juste le temps que de voir Laïaga se transformer en une volute de fumée, et de sentir à travers Noïmanor que Yarrock venait. Ainsi donc, Laïaga n'avait pas entièrement assumé son choix...Il fuyait devant Yarrock.

Eïfir regarda le sol, là ou Laïaga s'était tenu, un instant plus tôt. Une larme roula sur la joue de Eïfir. Jamais, dans l'Histoire de l'Alagaësia, un Dragonnier avait fui devant son propre Dragon. L'évènemement, pour Eïfir, était dramatique...

Il tâcha cependant de se concentrer. Il devait agir. Svean ne laisserait évidemment pas partir Tenel Ka, qui pouvait se révéler une alliée de poids. Le Dragonnier contacta donc son ennemi par la pensée...

*Que compte tu faire ? Je me doute que tu ne vas pas relâcher ma fiancée... *

[Bon, c'est un rp de mauvaise qualité, escusez-moi ]

[De mauvaise qualité? Tu devrais voir à quel niveau je suis tombée!]

Tenel Ka avait regardé deux hommes se joindre à leur groupe. Elle était sûre d'avoir déja croisé l'un des deux mais encore une fois sa mémoirelui faisait défaut. La jeune femme aux cheveux blancs les laissa parler. L'homme aux cheveux noir se présenta comme étant Marek, le second prisonnier des Ombres et le regard de ce dernier resta sur elle.
Génée, Tenel Ka regarda à nouveau le reste du groupe. Comme elle s'y attendait, beaucoup la dévigeaient, ce pendant c'est le regard de l'homme qui accompagnait Laïaga qui l'intrigua. Ce dernier ne la regardait pas à cause de son étrange apparence -apparence qui l'avait elle-même horrifiée quand elle avait vu son propre reflet- mais il semblait la reconnaitre.

-Maintenant que tout le monde est sain et sauf, pourrions-nous quitter la ville ? Notre évasion a été aussi discrète que votre arrivée. lança alors Yocatan.

-Non non, il reste Tenel Ka à aller chercher. répondit Laïaga.

La jeune femme sursauta. Etaient-ils tous là pour l'aider? La réponse à cette question devint évidente quelques instants plus tard quand le second homme annonça.

-Elle est pourtant à deux pas de vous…

Tenel Ka respira profondément et releva la tête. Elle savait que tous le regardaient à présent et s'avança vers le centre du groupe, s'éloignant de quelques pas de Svean. Laïaga et Marek semblaient surpris et quelques peu peinés. Il était évident que sa nouvelle apparence leur soit difficile. Svean et Yotacan connaissaient son identité et n'étaient donc pas surpris. Marek parla à nouveau.

Je vous dois beaucoup. Si je suis venu ici c'était pour retrouver Tenel Ka. J'avoue que je m'y suis mal pris. Mais maintenant que je suis là, je continu avec vous. Mais avant j'ai un truc à régler.

La jeune femme s'aprettait à prendre la parole quand Laïaga intervint. Quand le dragonnier s'éloigna, Tenel Ka se senti triste. Sans en connaitre l'origine elle était sûre que cette hatitude ne correspondait pas à Laïaga et cela la fis frissonner. Yotacan proposa d'aller dans une taverne.
La gorge de Tenel Ka se débloqua enfin. Sa voix resta un peu rauque et hésitante mais bien reconnaissable.

"Je suis bien Tenel Ka. J'ignore pour quels motifs j'ai été faite prisonnière, ma mémoire est défaillante et semble s'arrêter à mon arrivée dans ce pays."

Prenant une nouvelle inspiration elle poursuivi.
"Vous me semblez tous famillier mais je suis incapable de préciser où et dans quelles circonstances nous nous sommes rencontrés."

Sentant des larmes s'accumuler sous ses paupières, Tenel Ka changea de sujet.
"Rester ici, à proximité de cette prison ne me réjouit pas. Connaissez-vous un endroit sûr?"

Son regard resta sur Eïfir. Son instinct lui soufflait que c'était cet homme qui représentait ou connaissait un lieu sûr. Tenel Ka ferma un instant les yeux sous le passage d'un vent froid. Après de nombreux jours dans une prison, aucun chauffage et peu de nourriture, elle sentait ses résistances s'affaiblir au point de menacer de submerger sa volonté de rester debout.