Samoth marchait dans la forêt, tranquillement, et le calme qui y régnait habituellement semblait avoir été attaqué par une agitation soudaine, non loin de là. Il tendit l’oreille, prêtant attention eux voix paniquées.

- Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée. En plus, on n’a pas le droit d’être ici. Allez Kamks !
- On n’aura pas d’autre occasion, et il va bien falloir le rapporter au patron cette fois.
- On pourrait lui ramener autre chose…
- Sois pas stupide, il s’en rendra forcément compte !

Samoth, qui s’était rapproché lentement, était à présent dans la zone où les six hommes avaient établi leur campement. Il avança les bras croisé, ses pas firent alors du bruit afin de signaler sa présence. Samoth ne voulait pas tirer de conclusion à la hâte quant aux intentions de ces personnes, il préférait observer. En avançant un peu plus, il eut enfin l’angle de vu des mercenaires, menant à une pierre ovale orangée et étincelante, flottant entres les arbres, dans les airs, immobile. Samoth, prêt à l’attaque dans sa prudence habituelle, dit d’un ton ironique pour que celui-ci ne paraisse pas naïf.

- C’est un bel objet que vous convoitez là.

Les hommes, qui malgré les efforts de Samoth, ne l’avait pas repéré jusqu’alors, se tournèrent surpris. Le moins imposant du groupe recula d’un pas.

- C’est lui…
- Et bien, qu’est-ce que vous attendez, répondit l’homme qui semblait être leur chef, attaquez le. Avec un peu de chance, il nous vaudra une prime supplémentaire.

Samoth sourit malgré lui. Décidément, il détestait vraiment les mercenaires. Mais ceux là, étant donné l’objet qu’ils convoitaient, devait travailler pour les braconniers.

- On embauche vraiment n’importe qui pour les tâches malhonnêtes de nos jours. C’est pas crédible…

* Les braconniers doivent vraiment avoir des effectifs réduits. Peut-être est-ce que les guerres ont finalement apporté quelque chose… *

Les mercenaires semblèrent de pas apprécier la remarque. Après que leur chef ait crié quelques nouvelles paroles. Les arcs se firent voir. Chacun tendait sa corde, et tirait de façon désorganisé, quand leurs flèches étaient prêtes. Samoth, qui avait dégainé en moins de temps qu’il n’en fallut pour l’écrire ou le dire, évitait chacune des flèches par de violents et rapides coups de sa large arme, sans nulle difficulté. Il songea finalement qu’il était sage d’interrompre ce petit jeu inutile.

- Thrysta !

Toutes les armes ennemis volèrent hors de portés de ceux-ci, et certain, trop peu résistant, tombèrent sous la magie de propulsion. Samoth tournoya son épée, il avait devant lui quatre adversaire qui pointaient leurs épée, simulant une menace. C’est dans un pitoyable cri que les assaillants foncèrent sur Samoth qui d’une unique main, parait avec force et vitesse chacun des coups sans avoir à reculer. Le métal résonnait dans l’éclat des chocs, et les vibrations que les armes ennemis subissaient en faisait reculer certain. Samoth se concentra, utilisant ses deux mains pour plus de puissance et de rapidité, il mit rapidement tous les hommes à terres. Il ne restait devant lui que celui qui donnait les ordres. Un grincement métallique se fit entendre quand la lame de Samoth qui était alors plantée au sol fit une entaille dans celui-ci pour menacer la gorge de l’homme.

- C’est pour ceci que vous êtes là, dit il en montrant la pierre dans les airs.
- Oui…

Il essayait en même temps de dégager sa gorge, et parvint, pendant un moment d’inattention de Samoth, à s’enfuir. Samoth le laissa aller, il savait que, en fuite, il ne représentait plus aucun danger. Cependant, il fut surprit de voir l’homme utiliser la magie.

- Brisingr !

* Vindr…*

La boule de feu se heurta à un puissant courant, et, après avoir perdu la linéarité de sa trajectoire et sa vitesse, et reparti dans le sens inverse, frappant l’homme à l’épaule. Il n’en fallut pas plus pour qui soit propulsé en dehors des limites de l’établissement, sans moyen de revenir.
Il ne restait plus que Samoth. Les autres mercenaires avaient du trouver le courage de fuir pour rejoindre leur maitre. Mais quelle était cette étrange pierre lévitant dans la forêt ? Il ne pouvait s’agir des pierres magiques convoitée par les braconniers, celles-ci étaient facilement reconnaissables à leur aura magique, et toujours très sombre.

- Qu’est-ce que c’est ? …

Samoth approcha son visage pour examiner de plus près. Ce n’était vraisemblablement pas une pierre, mais comment ce pouvait-ce. La forme ovale était incrustée de micropierres magiques et semblait former des écailles… Samoth avait suivit une assez longue éducation pour savoir qu’il ne pouvait s’agir que d’un œuf, un œuf de Dragon. Samoth savait que certaine chose arrive malgré l’esprit, par la nature de ce que certain appelle hasard, de ce que d’autres appelle providence. Il resta un moment autour de l’œuf, se demandant si il oserait le toucher. Le temps où il resta passif ne fut pas un temps de réflexion, mais d’admiration, et finalement, poussé par les incomprises chimères, il tendit le bras et toucha l’objet. Celui-ci tremblota, à la surprise de Samoth, et une lumière d’une couleur identique à celle de l’œuf inonda la forêt où il se trouvait avec une vive et aveuglante conséquence sur Samoth qui sentit filtrer en lui une grande source de magie qui rejoignit la terre par les hauts arbres. Une sorte de rugissement étouffé retentit. Un dragon était né, alors que l’œuf fendu était déjà inexplicablement au sol. Samoth s’accroupit pour observer la magnifique créature magique. Il avait déjà vu des dragons lors de ses voyages, mais rarement et jamais aussi petits.
Le dragon avait les yeux vert émeraude, et ses écailles était d’un orangé simple et resplendissant, avec sur la colonne vertébrale, des écailles d’une vive et scintillante couleur, semblable au jade pour certain, à l’émeraude pour d’autre, et toutes maculées d’un fantastique rayonnement orangé, prolongé jusqu’à la pointe de la queue. Samoth, ainsi devant cette créature, tendit la main comme il l’avait toujours fait pour souhaiter la bienvenu aux êtres ne parlant pas de langues humanoïdes. C’est alors que se produisit un éclair lumineux et une décharge électrique brulante envahi le bras de Samoth. Celui-ci vit s’inscrire dans sa peau un symbole dont il avait déjà vu la représentation…
Une voix retentit dans son propre esprit. Une voix grave et claire…

- Shur’tugal !!
- Shur’tugal ?
- Shur’tugal !!

Samoth entendait le dragon lui parler il sentait le lien entre les deux esprits pénétrer dans le sien, partager son être, partager le sien… La voix du dragon se fit alors entendre de nouveau. C’était pour dire son nom…

- « Jarzahl »

« Jarzahl » se répétait Samoth, Il s’inclina devant la créature, ne faisant déjà plus attention à la marque qui s’était gravée dans sa peau.

- Samoth.
- Sa…moth… répéta le dragon

Il tenta alors un nouveau rugissement, toujours aussi peu concluant, et monta sur Samoth par le bras de ce dernier. Les deux êtres s’aimait déjà beaucoup…