[Ces gens viennent du topic Opération Vaseline beurrée 2ème mvmt et 3ème mvmt]



Un tout petit point noir, dans l’horizon. Dans les lumières matutinales il se précise, il devient plus gros. Tiens donc, un cavalier solitaire ? Rien que ça ? Ils ont rien trouvé de mieux ? Quoique, à la réflexion, il n’est pas seul. Il y a un autre type à ses côtés… la poussière monte, beaucoup trop pour deux bourrins. Non, ils sont bien plus de deux… des centaines, des milliers ! On les compte plus. Délexine revient au camp, Lavery est en joie, elle accomplit sa mission. Peu à peu les silhouettes se précisent et, finalement, les visages sont très reconnaissables. Sauf un. Lavery semble avoir souvenance de cette trogne, mais il n’est pas sûr. Ce cassis connu ouvre la bouche pour lui rafraîchir la mémoire.

« Stratègos Lavery ? Jest, général des armées. Nous allons bouger »
« Oui madame. »
Madame le général descend de son hongre et poursuit. Il ne s’en tirera pas à si bon compte. Lavery est un homme solide, mais cette femme est d’une froideur… Antipathique… tout ce qu’il faut pour déplaire.
« Petrovya tombera d’un instant à l’autre, les troupes de l’alliance se sont repliées sur Cithri… On nous annonce qu’une forte armée du Surda est partie d’Aberon. Nous allons partir à sa rencontre. »
Elle n’avait pas pointé le bout de son nez un instant dans ces contrées sèches, et voilà qu’elle en savait plus que lui sur le déroulement des opérations. Elle était général après tout, si elle ne savait rien, à quoi bon l’être ?
« Ordonnez à vos hommes de lever le camp. »
Et elle alla rejoindre l’intérieur du camp, comme en quête de quelque chose… de la bouffe sûrement, qui qu’on soit, on a toujours besoin de se remplir de temps à autres.

« M’seigneur ? »
« Ah oui, Délexine, vous avez fait autant de petits trous qu’il en fallait ? »
« Oui, mais ils n’ont pas persévéré. Comme l’a dit m’dame, ils sont allés se terrer dans Cithri. Nous les avons poursuivi sur quelques lieues, et puis on est repartis. »
« Les pertes ? »
« Cinquante morts… il n’y avait pas assez de nombres pour compter leurs archers, mais ils sont tous allés d’un seul côté. Le droungarios Aldebert à pu les tourner »
« Bon… tu peux disposer » Lavery, il aimait bien la petite Délexine. C’était la seule qu’il tutoyait dans toute l’armée du concile, et dieu sait si elle était nombreuse, l’armée du concile.

L’armée fut vite rassemblée. On laissa une petite garnison pour assurer une base de repli, et pour sécuriser le ravitaillement des deux tagmatas. On prenait peu de vivre, pour quelques jours, pas question de se faire ralentir par une tripotée de chariots transportant autre chose que des flèches ou des dards pour les scorpions.

C’est donc ainsi que ces vingt milles hommes partirent, Lavery et Jest à leur tête, crever ces chiens de Surdans, qui, bien entendu, ne méritaient que ça.