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A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini

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Garnyiss


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A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini Vide

Garnyiss
Message Sujet: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Lun 4 Jan 2010 - 18:56


A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini Nord10

Sur la rive Ouest de la Mer des Brumes, très très très au Nord des terres connues, au Nord de la citadelle qui n'existe pas sur les cartes...

Ak'thyul s'éveillait doucement sous son manteau de neige d'une blancheur immaculée. Depuis près d'un mois, elle tombait dru et semblait tellement fière de son silence ouaté qu'il ne fallait pas compter sur la fin de sa petite démonstration de sitôt. Tout le micro royaume de la Cité-Etat était de ce fait plongé dans un clair obscur des plus glacés. De mémoire d'homme, on n'avait même jamais vu ça mais il en fallait plus décourager l'armée de pelleteurs professionnels qui chargeaient avec courage la neige tombée pendant la nuit. En guise d'encouragement, les chansons à boire et les chansons grivoises retentissaient dans les rues comme autant de cors, avec parfois une nuance un peu moqueuse. Oui, voire la neige tomber du toit sur la tête de l'autre était toujours plus marrant lorsque vous étiez bien au sec chez vous, à défaut d'être au chaud.

Au milieu de tout cette activité pataugeait une paire de bottes, un boudin fait de plusieurs couches de vêtements dont l'extrémité se finissait sur un bonnet à pompon rouge parce qu'il fallait bien être visible quand la neige atteignait de telles hauteurs. Lorsque il parvint enfin à un espace moins enneigé mais nettement plus glissant, le bonnet tourna sur lui même à la recherche de l'itinéraire qui conviendrait le mieux à sa taille et laissa s'échapper de ses profondeurs insondables un nuage de vapeur qui eut tôt fait de se cristalliser. Non mon petit, semblait dire ce soupir, tu n'es pas encore au bout de tes peines. Regarde donc ces magnifiques congères, tu penses que tu es plus grand qu'elles ? Et bien non ! En ces périodes de grand froid, le soupir glacé était le meilleur moyen de communication. Les plus doués parvenaient même à faire du morse avec, c'est pour dire. Mais bon la taverne n'allait pas non plus se déplacer jusqu'à lui...


" Hey, devinez ce qu'on a trouvez à la vieille mine !"

Plus d'une demi heure plus tard, le bonnet avait enfin atteint des contrées plus hospitalière et, en dépit de la neige qui le recouvrait, avait manifesté un enthousiasme rare en cette période. Un enthousiasme tellement communicatif qu'il ne suscita qu'une seule réaction :

" La porte gamin !"

Et oui, la fumée s'échappait de la salle par la porte grande ouverte et l'air chaud faisait malheureusement de même. Le pompon virevolta puis un petit boudin, lui même appendice du grand boudin vint pousser la porte. Alors seulement le grand boudin commença à se peler en autant de couches de vêtement qu'il avait réussi à entasser autour de lui. Finalement, il fut enfin possible de voir une tache de roux et un visage dont la couleur laissait planer des doutes sur la sobriété de son possesseur.

" Et qu'est ce qu'il a trouvé le vieux Frayd ? Un rongeur congelé comme la dernière fois ?
- Même pas, un énorme rubis, gros... gros comme mes deux poings. Immense j'vous dis, et il dois bien valoir dans les dix milles pièces, au moins !
- Et beh, vous vous êtes bien réchauffé dans la mine à c'que j'vois !
- Il m'a même pas laissé boire une goutte, fit le gamin, visiblement déçu à cette pensée. Mais avec ça, je m'achèterai des tas de bouteilles !"

Sous les regards plus curieux et moqueurs qu'autre chose, le gamin sorti de sa poche un fragment étonnamment opaque de couleur rubis. Une étincelle de convoitise enflamma tous les regards et chacun voulu y jeter un oeil, juste histoire de...

" M'a bien l'air bizarre, ton caillou, p'tit !
- Mais qu'est ce que tu t'y connais toi en cailloux ? Allez, fais voir !
- C'est sûr, c'est pas ma femme qui met tout c'qui brille pour espérer avoir un peu de beauté !
- Et répète un peu ça pour voir !"

L'Hivers, avec un grand H fit à nouveau une entrée triomphale dans la taverne avec sa fanfare de blizzard, sa cour de flocons de neige et son héraut, grande silhouette sombre dont le manteau virevoltait de manière fort inquiétante. Ce dernier n'avait cependant pas fort belle allure et titubait quelque peu comme s'il avait un peu trop abusé de l'excellente eau de vie du village. Les clients le regardèrent avec suspicion et le tavernier coula un regard vers le gourdin placé bien en évidence sur son comptoir. Il aurait fallu d'un seul mouvement brusque au héraut pour se prendre tout ce que la taverne comptait en projectiles tant les clients étaient bourrés, tendus, voire les deux en même temps. Et c'est ce qu'il fit en s'écroulant brusquement.

Une bonne minute du passer avant qu'un bon samaritain ne s'empare du gourdin et s'approche de l'individu avec la plus grande suspicion - on ne pouvait être que suspect quand votre manteau ne portait aucune trace de neige. Tout le monde recula prudemment et le gamin en profita pour avaler cul sec un verre d'eau de vie de pomme laissé sans surveillance. Le client au gourdin s'approcha encore, sa silhouette se découpa dans l'encadrement de la porte et le gourdin s'éleva pour retomber avec un bruit sonore sur le sol.


" Oh merde ! Allez cherchez le guérisseur, vite !
- Qu'est c'qui y a ? T'es tellement une femmelette que le gourdin lui a explosé le crâne en t'échappant des mains ?
- C'est un Errant, imbécile !"

Un vol d'ange passa tandis que les visages blêmissaient. On disait que voir un Errant portait malheur mais même sans cela, en voir un et salement amoché en plus, présentait les choses sous un autre aspect. Que l'un des membres des patrouilles frontalière de l'union des Cités Marines soit ainsi attaqué ne signifiait qu'une chose : l'invasion. Et qu'il soit ainsi amoché en signifiait une seconde : l'ennemi était puissant, très puissant, peut-être même trop pour que l'espoir soit permis...

Nettement plus au sud, sous des contrées plus qu'accueillantes ...

Une fois de plus, ce cher Walsir était parti dans l'un de ses projets dont il avait le secret et je n'avais pas su lui dire non et sur le coup, je n'avais sans doute rien de mieux à faire. Les gens ont parfois la rancune tenace et je préférais me faire tout petit en attendant que le temps passe et efface de la mémoire des gens ma pauvre petite personne.

* Pauvre ?! T'as vu ce que ta bourse contient ?*
* C'était une figure de style...*
* Vraiment ? Pourtant vu...*

Je décidai de le laisser argumenter avec lui même, sachant pertinemment que cela ne durerait pas puisque ce cher Walsir n'aimait guère disserter dans le vide. Je le soupçonnais aussi de ne pas vouloir s'amuser à faire à la fois le juge et le condamné sous peine de ne jamais parvenir à avoir le dernier mot. Il y avait même des jours où je me demandais comment j'avais fait pour le supporter alors que notre condition était toute nouvelle pour nous deux.
Mais qu'importe, l'heure n'était pas à ressasser le passé quand il était si lointain et si douloureux. Nous étions arrivés à proximités d'un petit village au Nord du territoire Nominsien, non loin de la frontière Ouest du Hadarac et je comptais y passer la nuit vu que ces derniers temps, il faisait un peu trop froid à mon goût. Mu par l'habitude, je rabbatis encore plus mon capuchon sur le visage et avança en baissant légèrement la tête comme si j'étais perdu dans une quelconque méditation. Sous mon manteau, ma main s'égara sur la poignée de mon épée comme si le village allait être infesté d'ennemi et je sentis Walsir se lover dans son esprit, toujours prêt à sauter sur la moindre occasion de me fracasser le bras sans le vouloir. Que voulez vous, certaines habitudes ont la vie dure.

A mon grand soulagement et à la grande déception de ma draconnienne moitié spirituelle, je n'attirai absolument pas l'attention et pour cause. Trois autres étrangers étaient arrivés peu avant moi de la forêt gardienne et les bribes que j'entendis racontaient qu'il étaient tellement paniqués qu'il avait fallu les saouler avant de pouvoir leur tirer autre chose que le " Ils arrivent, il vont détruire tout !!"

Pour être intrigué je l'étais et en dépit de toutes mes réticences, je me surpris à me diriger vers la taverne pour mieux laisser trainer mes oreilles et peut-être les sens plus aiguisés de Walsir, s'il se sentait d'humeur à servir de super-oreilles. J'allais même ouvrir la porte quand un cri strident troua le silence relatif de la nuit, quelque part au Sud du village suivi par le bruit d'un cheval au galop ! Puis il y eu ces mots que j'entendis aussi clairement que si on me les avait hurlé dans l'oreille alors que le crieur n'était déjà plus qu'un point qui se carapatait à cheval.


" A l'invasion ! A l'invasion !", criait toujours mister W, troisième du nom, soucieux de faire autant de tapage que possible. A ce qu'il paraissait, il fallait combattre le mal par le mal et comme son idôle, son maître à penser avait disparu, il n'avait trouvé d'autre moyen que celui ci pour sauver son monde à lui... Ou tout du moins pouvoir dire que non, il ne s'était pas enfui, mais qu'il était allé chercher de l'aide...


Dernière édition par Garnyiss le Mer 8 Jan 2014 - 22:54, édité 6 fois
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GreyMalkin


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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Jeu 12 Aoû 2010 - 1:42


La jeune femme était arrivée dans le village quelques temps avant les trois voyageurs, et sa venue était passée presque inaperçue, tant leurs paroles, après quelques verres du cru local, avaient paru mystérieuses et inquiétantes. Pourtant, en temps normal, cela n'aurait pas du être. D'habitude, dans ces latitudes méridionales, on remarquait facilement ce genre de femme : jolie, aux formes généreuses, mais aussi froide qu'un glaçon, ce qui ne faisait que renforcer l'intêret. Quelque chose dans ses cheveux platines coupés courts au niveau du cou ou ses yeux bleu clair glacial rebutait. A moins que ce ne soit la masse d'arme pendue dans son dos, allez savoir.
Avec une pointe de curiosité, elle avait assisté dans la chaleur presque suffocante de la taverne, du moins pour elle, à l'interrogatoire - si saouler des gens pouvait être considéré comme un interrogatoire en bonne et due forme - des trois étrangers, mais ce n'était pas leurs paroles qui occupaient son esprit.

Et pourtant, alors que plus tard, elle profitait d'une pinte de bière rafraichissante, les cris de Mister W - un ami de Mr. Green ? - avaient resonné dans le silence qui s'était soudain abbatu sur la taverne, elle avait été la première à se précipiter dehors, pour accueillir le cavalier et ses nouvelles.
Manque de chance pour elle, elle trébucha sur le pas de la porte et percuta en tombant un homme qui se trouvait juste devant la taverne. Tout en se relevant, elle prononça quelques mots d'excuse, couverts par les "À l'invasoin" de l'autre.


*Quelle invasion ?*
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Jeu 12 Aoû 2010 - 13:48


* Je n'ai jamais compris l'intérêt de n'avoir que deux pattes...*, me fit remarquer Walsir avec un pointe d'orgueil dans la voix. * Vous êtes tellement plus instables.*

Ou les dragons n'étaient pas foutus de savoir se tenir en équilibre sur deux pattes. Ca aussi, c'était une explication valable et un bon moyen de clore le bec à Walsir pour un temps.

" Oh ce n'est rien", fis-je à la jeune femme à l'origine des remarques de Walsir sur l'instabilité de l'espèce humaine. Un quelconque code de galanterie aurait voulu que je l'aide à se relever mais elle était déjà sur ses pattes avant même que je n'esquisse le moindre mouvement." J'avais l'esprit ailleurs..."

Je n'étais pas le seul d'ailleurs puisque Walsir venait de noter la présence d'une arme que l'on voyait rarement sur un membre de la gent féminine.

" Et je ne dois certainement pas être le seul…"
* Tu crois qu'elle s'en sert souvent ?*
" Vu ce que je suis en train d'entendre…"

Les " A l'invasion" gagnaient à nouveau en puissance, signe que mister W avait décidé de faire demi-tour pour des raisons que lui seul connaissait.
Sa monture ne tarda pas à poindre de nouveau le bout de son museau au milieu d'un nuage de poussière. A ma grande surprise, elle freina des quatre fers juste devant nous.


* C'est la masse d'arme, je parie…*
" Euh excusez moi !", fit le cavalier avec une voix des plus étranges. A l'entendre, je me serais cru en train d'écouter quelqu'un parler depuis une immense pièce vide avec des murs en pierre. Peut-être était-ce du à l'imposant – et ridicule – heaume posé sur sa tête. " Vous ne sauriez pas où je pourrais trouver des cr… des guerriers sans peur ni reproche ? Euh oui ?"

Plus le cavalier – qui devait forcément exister sous cette masse de métal tellement poli qu'il aurait pu briller de mille feux au soleil – parlait, plus j'avais du mal à me défaire de cette image de gars au milieu de sa grande pièce vide. Son heaume se tourna soudainement vers la jeune femme qui m'avait bousculé.

" Je peux vous emprunter votre masse d'armes ? Merci !"

Toujours pas remis de mes émotions, je vis la masse d'arme de la jeune femme faire mine de vouloir s'envoler dans les airs. Un sacré sans-gène ce cavalier là !


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GreyMalkin


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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Ven 13 Aoû 2010 - 23:49


La jeune femme, s'étant relevé, se retint de questionner l'homme qu'elle avait percuter. Il paraissait parler tout seul, ou vraiment avoir l'esprit ailleurs, comme il le disait si bien. Cependant, elle prit le temps de le considérer. Des cheveux plus blancs que les siens – deux choix s'offraient à elle : en être jalouse, ou juger qu'à un âge aussi avancé, il avait de la chance de ne pas être chauve. Elle choisit le juste milieu – et bien que pas spécialement séduisant, un charme certain. Elle n'était pas si mal tombé, après tout. Les cris de Mister W revenant lui ôta ses pensées qui n'avaient atteintes la surface consciente de son esprit qu'une fraction de seconde.

Mister W en profita pour prendre la parole.La jeune femme fronça les sourcils, indécise. Des guerriers sans peurs ni reproches ? Pour quoi faire ? Stopper cette fameuse invasion ? De quoi ? Alors qu'elle cherchait les réponses à ces questions, Mister W lui emprunta d'une manière fort peu galante sa masse d'arme. Ou plutôt, tenta. Par pur réflexe, la jeune femme s'empara du manche de son arme, et d'un geste souple, ramena la masse vers le heaume du cavalier, prête à l'assommer. Mais il n'y eut pas de « Goooooooong ! » retentissant. Experte dans le maniement de cette arme peu commune chez le sexe faible, la jeune femme se contenta de frôler le métal du heaume – et dans le même temps, mais elle ne devait s'en rendre compte que par la suite, la tête de Garnyiss.


 « Non mais...C'est ma masse d'arme. Vous n'avez pas intérêt à y toucher à nouveau, ou au sinon... » lança t'elle, furieuse, agitant distraitement la masse d'arme qu'elle tenait toujours.

 « Une invasion de quelle contrée, par qui et pourquoi, au fait ? »demanda t'elle avec plus de douceur dans la voix.
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Lun 16 Aoû 2010 - 17:18


" Vous ne pourriez pas faire attention ?", grommelai-je à l'encontre de la jeune tout en surveillant sa masse du coin de l'œil au cas où elle n'aimerait pas être interrompue. " Vous auriez pu tuer quelqu'un !"

Qui ? Excellente question ! La masse n'avait fait que me frôler mais de suffisamment près pour que je ne manque aucun détail du métal qui la façonnait. J'avais même senti l'air se déplacer sur sa trajectoire.
Ah mauvaise foi quand tu nous tiens ! Mais à ma décharge, la jeune femme faisait preuve d'une totale nonchalance dans le maniement de son arme, à tel point que je jugeai de prendre un petit peu de distance. Oh pour sûr, les gens avaient souvent besoin d'occuper leurs mains en agitant distraitement leur plume ou que sais je encore mais cela se finissait invariablement par un vol plané de l'objet en question. Inutile de préciser que je tenais bien trop à mes pieds et à mes mains pour ne pas prendre quelques précautions…


* Pleutre !*
* Venant de quelqu'un dont ce n'est ni les mains, ni les pieds, c'est un petit peu malvenu, non ?*, rétorquai-je à mon si aimable compagnon spirituel – premier sens du terme – autoproclamé spirituel – deuxième sens du terme.

" Ou sinon ?", demanda mister W avec une curiosité des plus sincères. " Prendriez vous le risque de rayer une telle beauté sur mon heaume ? Peut-être faudrait-il mieux essayer sur les envahisseurs, ça fera… attendez, comment est-ce qu'il disait déjà ?"

Faute de miroir, je ne sus ce que je fis exactement à cet instant, mais j'eu bien l'impression que mes yeux s'agrandirent comme des soucoupes lorsque le chevalier sortit d'une bourse un volume deux fois plus grand. Il parvint même à en tourner les pages avec ses gantelets de metal, de quoi forcer davantage mon admiration.

" Attendez, j'y arrive… euh…" Le cavalier jeta le livre derrière lui comme un trognon de pomme. " Bref, ce sera plus green !!"

Malédiction ! Pas moyen de lui échapper !

" Mais pour répondre à votre question, je ne sais malheureusement pas qui sont ces gens, mais ils sont armés jusqu'aux dents. Des magiciens, des chevaliers, des piquiers, des archers et des fourchiers ! Ils nous traquent sans relâche, ils nous blessent sans la moindre pitié, tentent de nous transformer en eux ! Ils n'ont pas le moindre respect pour ce que nous sommes. Ils ont même profané les domaines du grand Brumy Rhod, vous imaginez ?" La voix du cavalier parti dans des tonalités aigues, exprimant une indignation que les mots ne feraient que diminuer. Un instant, je crus qu'il allait faire une crise ou quelque chose dans ce genre mais rien. Il ne fit que prendre une grande bouffée d'air glacial.

" Veuillez me pardonner", fit-il, plus clame " Ca fait beaucoup de couleuvres à avaler d'un coup et beaucoup le supportent encore plus mal que moi. Certains envisagent déjà de quitter nos terres et si jamais cela se produisait… Non, inutile d'être alarmiste. Vous autres, gens du sud, avec vos dragons, votre magie et vos talents allez nous aider après tout ! Après vous…"

Après lui ? Je jetai un regard interrogateur à leur jeune femme et me rapprochai d'elle en faisant attention à sa masse.

" Vous avez tout compris à ce qu'il a dit ?", demandai-je, juste avant de me prendre plusieurs litres d'eau sur la tête. Un rapide regard en l'air suffit pour me convaincre que ce micro climat avait été drôlement aidé, sans doute par ce cavalier. En effet, l'eau ne ruisselait que vers un point particulier, formant une flaque miroitante qui s'agrandissait encore et encore. Et ce qui s'y reflétait n'avait rien à voir avec les environs…

Non, on aurait plutôt dit une vaste pleine enneigée, parsemée de ça de là de quelques sapins verdoyants. Souvenirs souvenirs...

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GreyMalkin


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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Ven 20 Aoû 2010 - 0:51


« Oh, désolée, » répondit la jeune femme, faisant cesser le va-et-vient de son arme et la rattachant dans son dos, place qu'elle n'aurait jamais quitté sans cet imbécile à cheval. Bizarrement, l'homme avait reculé, comme si il craignait qu'elle lâche son arme. Crainte non fondée, bien sûr. Sinon, le heaume du cavalier ne serait plus – et ce qu'il contenait aussi.

La jeune femme s'apprêtait à répondre au fameux cavalier que ce ne serait pas sa beauté – sur ce point, elle était d'accord, sa masse d'arme était une vraie beauté, un véritable chef d'œuvre d'équilibre chez une arme considérée habituellement comme terriblement barbare et peu digne d'intérêt, sauf si on comptait ne pas faire dans le détail – qui aurait été rayé, mais plutôt son heaume, qu'elle lui proposerait d'ailleurs de retirer, pour qu'on puisse voir bien en face un tel malotru. Elle n'en eu cependant pas l'occasion : le livre de Mister W lui coupa la parole. Comment un tel pavé pouvait-il tenir la dedans ? Aucun doute, il y avait de la magie là-dessous. Puis de nouveau, elle fronça les sourcils, certaine d'avoir mal entendue, et se tourna vers l'autre homme.


« Green ? demanda t-elle, avec, maintenant que le trouble remplaçait la colère, un léger accent dans la voix. Un mot particulier de ces terres ? »

Le cavalier partit alors dans un discours encore plus incompréhensible pour elle que pour Garnyiss, mais par prudence, elle se retint de montrer son incompréhension.

Ah, terrible incompréhension. Imaginez un peu si, à sa place, se trouvait une dragonnière morte depuis quelques temps déjà, et dans la réincarnation est recherchée par un de ses fidèles serviteurs. Vous voyez de qui je veux parler ? Bien, on se comprend...

Eldeen blêmit, lorsqu'elle entendit ce mot tant redouté. Green. Un mot plein de signification, qui suffisait à lui courir un frisson glacé dans le dos. Puis la mention de Brumy Rhod. Et enfin, la pleine lumière sur ce que devait être les attaquants – ou les attaqués, en fait, elle hésitait. Enfin, l'un des deux camps. Elle tira Garnyiss par la manche, et avec une supplique dans la voix, telle que personne n'aurait pu refuser sa requête : « Capitaine Garnyiss, par pitié, n'y allons, n'y allez pas. Laissez les régler leur problème. Ce ne sont pas les nôtres, ils ne sont pas comme nous. Si vous y allez, si vous suivez cet...homme – le gros doute, soudainement – vous ne reviendrez jamais... »

Mais elle était morte, plus de ce monde pour prévenir le capitaine et sa charmante compagne de ce qu'était le Nord et ses dangers. Au lieu de cela :

« Qu'est ce que vous racontez ? Une armée d'invasion dans le Nord ? J'en viens, je le saurais si... Son regard se porta alors sur la flaque d'eau qui s'était formé au pied de l'homme, après sa douche improvisée, se perdit dans les contrées enneigées et inhospitalières qu'elle avait quitté des jours plus tôt. Mais ce n'était pas son Nord. Non, c'était un Nord bien plus au nord. Le vrai Nord.Vous ne parlez pas de ce Nord, quand même ? Si il y arrive quelque chose...

Puis, regardant dans les yeux – où auraient du se trouver les yeux, plutôt – de Mister W, elle affirma d'un air décidé – de celui, en fait, du condamné à mort qui n'a plus rien à perdre, et donc qui est prêt à tout tenté pour quelques minutes de vie en plus – ce qui est le cas de chacun d'entre nous, au final :

« Si vous acceptez de … nous , hésita t-elle en se tournant vers Garnyiss, guider, alors nous vous aiderons. »
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Ven 20 Aoû 2010 - 14:11


" Comment ça, vous ne connaissez pas le mot green ?!", s'exclama Mister W, choqué et déboussolé par dans d'obscurantisme. Comment ces gens avaient-ils seulement pu échafauder l'ébauche d'une civilisation sans même la moindre notion de ce qu'être green signifiait. " Oh pauvre de moi, qu'on donc fait ces malheureux pour se retrouver affligé d'une telle incurie ?, continua-t-il pour lui même mais suffisamment fort pour que tout le monde puisse l'entendre. " Peut-être qu'en fin de compte, il y a du bien dans toute choses ! Peut-être que cette invasion n'est là que pour montrer à ces pauvres hères l'importance d'être Green. W, ma brume, tu te dois d'être à la hauteur de la tâche qui t'est échue !!"

Pauvre hères ? Je haussais un sourcil à la mention de tous ces généreux qualificatifs dont le cavalier nous affublait sans même se soucier de ce que nous pouvions en penser. Curieux personnage que ce type là mais il fallait bien être fou pour vivre là où il devait certainement vivre. Je savais de quoi, je parlais. Moi aussi j'avais été fou et aveugle. Le retour a la réalité n'en avait été que plus douloureux et difficile. Alors retourner là bas ? Pourquoi ferais-je donc une chose pareille ? J'avais tout de même failli y laisser ma peau, ma santé mentale et sans doute tout ce qui me définissait en tant qu'être pensant et doué de sa volonté propre. Ils pouvaient même s'entretuer que cela ne me ferait ni chaud ni froid...

" Oh si, j'ai bien peur qu'il parle de ce nord là..., grinçai-je, fort conscient que le cavalier ne tiendrait pas compte de nos avis. Il avait déjà organisé le transport - si tant que l'on pouvait appelé ça un moyen de transport - et semblait ironiquement bien trop à l'Est pour se soucier de nos réactions. Curieusement, c'était aussi cela qui retenait Walsir de me faire me jeter sur le cavalier dans le but de le réduire en charpie. La folie n'avait jamais figuré dans les raisons qui les avait poussé à de telles actions, bien au contraire. Tout ce qu'ils avaient commis, ils l'avaient calculé avec une froideur, un détachement et un sadisme calculé. Même le Saint Empire Léonien à ses plus sombres heures n'avait pu leur arriver à la cheville, alors que se passerait-il s'ils étaient derrière toute cette invasion ? Et si oui, pourquoi maintenant ? Pourquoi avoir attendu tout ce temps au lieu d'avoir frappé quand l'Alagaësia avait été plus vulnérable ? Toutes ces questions nécessitaient une réponse rapide et claire, chose que je n'aurais jamais en restant planté comme un piquet au beau milieu de ce village. Walsir jugeait que le risque en valait la chandelle, même si je le soupçonnait d'y voir là un moyen de commencer à assouvir à sa vengeance. Jusqu'à quel point était-il capable d'altérer mon jugement pour parvenir à ses fins ? Fichu dragon !

" Comment voulez vous qu'il nous guide alors qu'il ne fait même pas attention à nous ?", rétorquai-je à la jeune, tout en montrant le cavalier du menton. Il continuait son monologue enflammé sur ses devoirs récemment découverts, un monologue où le mot green revenait souvent par ailleurs. Un lien avec le nom moins verdoyant Mr. Green ? Il valait mieux ne pas songer à cette hypothèse là, fut-elle complètement erronée - à moins de vouloir sauter de la falaise la plus proche. " Et le temps n'a pas l'air d'être d'humeur..."

Argument massue s'il en est un mais cela ne gêna pas le moins du monde Mister W, grand défieur des lois de la physique. Il avait clairement entendu le mot accepter et c'était la seule chose qui comptait pour lui.

" Oh, c'est merveilleux pour vous ! Vous allez enfin pouvoir vous élever vers de nouveaux horizons !", s'enthousiasma-t-il avec la plus grande sincérité, s'attirant par la même les regards noir de quelques villageois, dont un particulièrement miteux, appuyé sur un bâton qui en avait vu des pires.

Cette fois ci, l'eau jaillit de tous les contenants possibles et imaginables. Le puits devint en quelques secondes une fontaine rugissante. Dans un concert de cris d'effroi et de surprise, toute l'eau du village ruissela jusqu'à la flaque qui commença à fumer étrangement. La brume ne tarda pas à envahir tout le village, gommant les contours des maisons, engloutissant tous les sons dans un silence pesant. Quelque part, quelqu'un cria " Quel crétin celui là !" avec une étrange clarté, juste avant qu'une chanson familière ne commence à résonner à mes oreilles. Celle du Héraut glacé de l'Hiver…


* Et des hordes qui l'accompagnent…*, fit acerbement remarquer Walsir. Lui n'avait pas une seule seconde perdu le Nord et malheureusement, il avait également raison. Le silence se craquelait en même temps que la brume se dissipait. L'air résonnait de cris par trop familier et bien trop proches.
Je fis signe à la jeune femme de se tenir prête à se servir de son arme. La garde de Tranchenuit vint se loger dans ma paume, plus glacée encore que l'air ambiant. Elle aussi était visiblement ravie de se trouver là…


" Je ne comprends pas ! Ce ne sont pourtant pas les sbires de la mioche qui nous ont envahis !"

Honnêtement, je n'en avais rien à faire pour le moment. Il ne restait plus que des lambeaux de brume, laissant à mes yeux tout le plaisir de voir à nouveau des détails. Qui entre autres comprenaient des crocs et des griffes en généreuses quantités.

" Quoi qu'il se passe,, prévint Mister W., Ce cheval est à moi et personne d'autre n'a le droit de le monter !"

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GreyMalkin


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A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini Vide

GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Ven 27 Aoû 2010 - 23:24


« Tché, » murmura la jeune demoiselle à la réponse du capitaine. Ainsi, c'était donc ça. Le Nord, ce Nord que beaucoup craignait, car peu en était revenu, s'apprêtait à ouvrir ses portes et laisser se déverser sur ce monde les hordes sauvages qui depuis des siècles y résidaient.

C'est alors seulement qu'elle tilta au discours de Mister W. Eux, de pauvres hères ? Qui fuyait donc devant le danger, et allait demander de l'aide à de parfaits inconnus ? La colère de la jeune femme remonta à la surface, pas totalement calmée après la tentative de vol de son arme. Qu'importe ce qu'il était, Mister W n'avait pas le droit de les insulter de la sorte. Mais après tout, il ne semblait pas le faire consciemment, ce qui atténuait un peu sa faute.

Vous trouvez ? Répondit la jeune femme, fixant elle aussi le ciel. Puis arriva ce qui arriva, c'est à dire que toutes les sources d'eau du coin de donnèrent rendez vous autour du petit groupe sous la forme de brumes épaisses qui les cachèrent à la vue de tous – mais pas hors de portée de voix. Le « Oh, mais quel crétin celui là ! » aurait peut-être paru familier à d'autres oreilles, mais ce ne fut pas le cas – et une musique que la jeune femme ne connaissait pas retentit dans l'air, emportant tout avec elle.

Puis la brume se dissipa, laissant apparaître les fameuses hordes destructrices. La demoiselle recula d'un pas, surprise et légèrement désorientée, avant de se reprendre, de prendre en main sa masse d'arme et de se mettre en garde. Cependant, elle ne put retenir un rire nerveux en entendant Mister W. Mais à quoi leur servirait son cheval, à part gagner quelques secondes avant de se faire dévorer ?


« Vous avez une idée de la marche à suivre ? » demanda t-elle d'un ton léger à son compagnon d'infortune. Au moins, si elle devait mourir là, dans des terres enneigées qui n'étaient pas les siennes, ne mourrait elle pas seule, même si elle emporterait avec elle le regret de n'avoir pu accomplir sa mission première. Un rosier fanerait, une flamme s'éteindrait, tout comme sa vie.

Mais bien sûr, elle ne comptait pas mourir, bien que ses pensées et ses actes avaient toujours été teintés d'un pessimisme inhérent à sa lignée. D'un simple mot, elle mobilisa la magie, prête à la libérer dès que cela s'avèrerait nécessaire. Elle était dans son élément, après tout, et elle doutait qu'une de ces créatures puissent longtemps survivre en version pelote d'aiguille.



Pendant ce temps, très loin d'ici, dans les rêves mystérieux d'un guerrier des Larmes.

Winitran s'arrête quelques secondes, le temps de contempler le plateau de jeu sur la table. Il a changé. D'une blancheur immaculée, il représente une vaste lande parsemée d'arbre, recouverts d'un épais duvet de neige. Le guerrier prend sa place habituelle, et curieux, tend le doigt vers la substance qui recouvre le plateau. Ce n'est pas vraiment de la neige. Sous sa peau, elle ne fond pas, et pourtant, il ressent un froid intense, telle que lui a décrit le Compagnon de sa Dame. Winitran observe, intrigué, le joueur qui sort d'une boite posée à côté du plateau de jeu des petites figurines. Ce ne sont pas celles habituelles du guerrier et de l'ombre. Non, il y en a une multitude, certaines représentant un seul personnage – il y a ce capitaine à l'âme tourmentée que dans quelques temps il rencontrera, et puis cette jolie demoiselle qui se révèlera être une ennemie – tout ça dans un futur qui peut-être n'existera pas, si il se font tuer – d'autres plusieurs monstres aux crocs acérés et aux griffes meurtrières. Le guerrier frissonne sous l'armure. Pareilles horreurs lui rappellent trop la Foret, et pareilles abominations ne devraient pas exister.


Une question existentielle que je me pose quelques fois, quand mon rêve m'emporte. Que suis-je, moi même ? Franchement, je l'ignore. Si je me cache sous cette ombre à l'allure humaine, pour cet homme, peut-être est ce parce que je suis une de ces abominations. Ou peut-être un de ses seigneurs des cieux, dont le vol vu par le regard émerveillé d'un pauvre gamin des rues d'Urû Baen est quelque chose d'aussi précieux que le soleil. Ou ne suis-je que néant ? Enfin...


Le joueur tire des dès de la boite, différent des autres. Pas de chiffres sur eux, mais des épées stylisées, des soleils et des lunes, des croix, et aussi, sur l'un d'eux, sur toutes les faces, sauf une – et en s'en emparant et en le soupesant, Winitran se rend compte qu'il est truqué, de telle sorte que la face unique est défavorisée – des têtes de mort. Le guerrier, en débutant la partie, comprend vite que ce dé ne servira que pour les figures en bois noir – celle du capitaine et de la demoiselle, qui sont pour l'instant les seules sorties de la boite.


Dans mon rêve, le futur sous toutes ses formes. Les plus probables m'apparaissent avec une clarté presque totale, surtout si ils sont proches du présent, les moins probables sont floues, terriblement floues. C'est le cas de la survie du capitaine Garnyiss et de la demoiselle Dunamis.
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Ven 3 Sep 2010 - 17:37


Le Nord. Terre mystérieuse, noyée dans un perpétuel hiver, engloutie sous un linceul blanc et glacé. Dans les légendes méridionale, il n'en reste qu'une rumeur, emportée, noyée sous les flots de sang écarlates, écrasée sous l'ombre du Parjure et pourtant…
L'Histoire se souvient de Galbatorix comme l'homme qui a failli mener les dragonniers à leur perte, non pas une fois mais deux. Elle se souvient de lui comme du traitre au Serment qui lie les destinées de l'antique race des dragons à celles encore toutes jeunes des Elfes et des Humains. Elle raconte la chute du plus brillant des dragonniers dans les ténèbres les plus insondables de la folie. D'autres histoires viennent se greffer au flot tumultueux de son règne et de ce qui s'ensuivit. Elles parlent de son ombre qui plane encore sur les terres d'Alagaësia, d'un sinistre spectre du passé tapi dans l'ombre, à l'affut de la moindre faille qui lui permettrait de faire à nouveau couler le sang.
Seul un détail reste dans l'ombre, un fragment de la fresque sanglante de l'histoire des dragonniers, effacé par le temps et l'ignorance.
Le Nord. Terre mystérieuse, parcourue par un blizzard sans fin. Il s'y murmure qu'un jour, il y a très longtemps de cela, un homme serait venu. Un inconnu en haillons, murmurant des paroles étranges. Dans ses yeux le désespoir le plus total. Dans son esprit, les germes de la folie. Dans son cœur, un vide si grand que seules les ténèbres pouvaient le combler. Elles vinrent à lui, lui murmurèrent à l'oreille des secrets depuis longtemps oubliés. Des mots capables de consumer des étoiles, d'élever des empires et même de renverser les dieux. Elles le changèrent jusqu'au plus profond de lui, usant de sa colère comme d'une lance pour transpercer les derniers fragments d'humanité qui restaient en lui. Elles en firent ce que l'Histoire considéra comme la plus grande menace de tous les temps, jetant ainsi de la poussière aux yeux du monde. Ce dernier pensa ainsi que nulle menace ne pouvait égaler celle de Galbatorix. Il se trompait…
Le Chant De l'Hiver
Extrait Du Volume Stalagmitif De l'Encyclopédie Des Transformés d'Elindaë
En l'An De La Citrouille Givrée
Par Le Fantôme De La Montagne Dansante

Euh fuir ? L'option n'avait absolument rien de déshonorant. A vrai dire, elle apparaissait même comme étant la seule option envisageable pour qui voulait survivre dans un territoire hanté par les hordes. Si elles n'avaient été pendant mon enfance qu'un fantôme sorti d'un placard poussiéreux comme tant d'autres, les hordes avaient acquis au fil du temps une bien sombre réalité.

" Ca dépend, vous pouvez vous servir de la magie ?", lui demandai-je à la place, profitant de ce que les hordes continuait à nous guigner pour tenter d'échafauder un plan. Le cavalier avait beau nous avoir emmené ici, il semblait bien incapable de remédier à la situation, ni même de nous apporter une quelconque aide. L'intonation de sa voix et sa dernière remarque me laissaient même penser qu'il pourrait plus s'avérer un fardeau que toute autre chose. Le Destin aime l'ironie de la situation mais au moins avait-il, cette fois ci, mis sur mon chemin quelqu'un qui pourrait m'aider. " C'est peut-être la seule chose capable de nous tirer de ce pétrin."

Par certains coté, mon affirmation sonnait faux. Rien n'avait jamais pu stopper les hordes. Ni le courage des défenseurs, ni la magie des maîtres en la matière. Elles se jouaient des armées et même les citadelles des passes n'avaient guère pu faire mieux que les ralentir avant de finalement tomber, elles qui avaient gardé à distance les forces de l'Hiver pendant des siècles. Là où passaient les hordes, seule la désolation subsistait, à moitié recouverte d'un pudique voile de neige ensanglantée. Alors que pouvions-nous espérer faire ? Je n'avais qu'un dragon immatériel et un bout de métal qui n'en faisait qu'à sa tête à leur opposer. Peut-être que ma compagne aurait quelque chose de plus qui pourrait nous acheter quelques précieuses secondes supplémentaire avant de subir un sort si atroce que les rares témoins n'avaient pu qu'ériger la folie comme ultime bouclier de leur esprit. Sans rencontrer plus de succès que cela par ailleurs…

Les hordes ne pouvaient être vaincues. Diminuées peut-être mais sûrement pas vaincues. L'Histoire regorgeait de preuve attestant de l'efficacité de la plus redoutable trouvaille de Marovin et ses sbires. Jadis humaines, désormais monstrueuses. De véritables machines de destruction vivantes, animées par une soif de sang sans limites. Nul, pas même les plus grands en ce monde n'avait pu les arrêter, hormis les citadelles des passes. Et encore, l'Histoire, si pressée de gonfler les exploits de toutes sortes, voulait qu'elles n'aient fait que ralentir l'assaut irrésistible des hordes…
D'autres rumeurs couraient mais leur souvenir s'était effacé de ma mémoire, disparu dans les limbes du passé. N'en restait plus que l'ombre pour me rappeler qu'il fut un temps, elles étaient là…


* Haem…*

Subtil rappel à l'ordre pour me signaler que les hordes n'avaient pas disparu en un claquement de doigt. Ses représentants étaient toujours là, leurs crocs et leurs griffes prêts à teindre la neige avec notre sang. Que pouvions-nous faire ? Arrêter une avalanche avec la main eut été moins suicidaire que ce que je m'apprêtais à faire. Non, que ce que nous nous apprêtions à faire. Affronter les hordes avec pour seules armes un masse, peut-être de la magie, l'esprit d'un dragon et l'épée son et lumière qu'était Tranchenuit.
Tanchenuit… Oui, bien sûr, qu'est-ce que j'étais bête. Tranchenuit ! Tranchenuit pouvait être la solution. Lorsque je l'avais lâchée face à ce Malsabot, quelque chose en était sorti. Quelque chose d'inhumain, peut-être à même capable de faire face aux ombres, ou tout du moins de leur donner du fil à retordre. Si elles étaient immatérielles, peut-être que les griffes et les crocs n'en viendraient pas à bout. Il fallait l'espérer…
Je m'apprêtais à lâcher Tranchenuit lorsque le ciel au Sud Est sembla s'embraser. Le ciel gris se para se reflets enflammé comme si quelqu'un au loin avait allumé une torche géante. Le vent soupira doucement avant de laisser entendre son éclat de rire railleur. Quoi que ce fût, c'était bien trop loin pour nous être d'une quelconque aide et bien trop faible pour espérer nous atteindre ici. Les nuages gris ne tardèrent pas à reprendre leurs droits, étouffant dans l'œuf toute once d'espoir.


" Une idée de ce que c'était ?", glissai-je à la jeune femme sans quitter les hordes du regard.
Le blizzard redoubla de force, s'enroulant autour de nous, cherchant à nous étouffer comme un serpent le ferait avec une souris. La garde de Tranchenuit se glaça encore plus dans ma main, le froid mordant ma paume encore plus qu'il ne l'avait jamais fait.
J'essayai de bouger les doigts mais rien n'y fit. Ils refusaient tout simplement de quitter la garde de Tranchenuit. Inutile de persévérer dans cette voie, je ne ferais qu'y laisser des lambeaux de peau. Adieu mon seul et fragile espoir ! Tranchenuit se dressait désormais seule entre moi et les hordes, tel un trait de pures ténèbres tranchant sur le blanc immaculé de la neige.


Les Ténèbres sont patientes…

Un frisson sembla parcourir l'échine des créatures devant nous. L'excitement avant la mise à mort sans le moindre doute. Puis, sans le moindre avertissement, elles chargèrent dans un concert de grognements et hurlements qui peinaient à surmonté le cri de guerre du blizzard. Quelques éclats de glace les précédèrent, cherchant à nous lacérer sans relâche.
Tranchenuit déchira l'air dans un sifflement de fureur parfaitement audible, tranchant net un membre un peu trop proche de moi à mon gout. Curieusement, le sang noir ne coula pas la plaie mais commença lentement à remonter le long du membre tranché. Peut-être était-ce une mauvaise idée de trancher dans le vif du sujet …


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Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Sam 25 Sep 2010 - 23:34


Dunamis jeta un regard désespéré vers la horde. Aucune chance de survie, face à de telles créatures. Peut-être était ce son destin, son wyrd comme disaient ceux des forêts du Sud. Alors, autant l’accepter. Un grand calme alors la remplit, et c’est avec une froide détermination qu’elle fit face à sa mort future.

D’un mouvement de tête, elle acquiesça à la question de Garnyiss – dont elle ne savait toujours pas le nom, en fait – puis lâcha la massa d’arme qu’elle tenait dans sa main. Contrairement au spectaculaire effet que devait produire Tranchenuit dans les mêmes conditions, il ne se passa rien – excepté qu’elle ne tomba pas dans la neige avec un bruit mat, car un lacet de cuir permettait qu’elle pende au poignet de la jeune femme. Dunamis tendit alors les mains, et se mit à chanter doucement, d’une voix basse et grave, qui se mêlait aux accords du vent. Elle releva soudainement la tête, surprise elle aussi par le flamboiement dans le ciel, qui disparut bien vite.


« Aucune idée, » murmura t-elle avant de recommencer son incantation là où elle l’avait laissé.

Au moment où la horde chargea, elle se tut à nouveau et reprit son arme. Des pics de glace jaillirent du sol, vibrèrent quelques moments immobiles dans les airs, puis dans un sublime mouvement humanifuge – si le terme existe – ils filèrent vers la horde, détruisant au passage les pics qui venaient dans l’autre sens.

« Ca devrait les ralentir un peu, »[i] lança t-elle, pas du tout sur d’elle, au vu de l’effet que cela avait provoqué parmi la horde, qui se ruait vers eux, toutes griffes dehors.

Un sifflement aigu se fit alors entendre, comme le bruit d’un objet à pleine vitesse qui se rapprochait. La horde ne sembla pas s’en soucier. Alors, lorsqu’un objet brillant la fendit, laissant derrière lui quelques trainées de sang et d’autres choses tout aussi réjouissantes, cela eut pour effet notable de les forcer à ralentir un peu l’allure, d’autant plus lorsqu’un « Ma hache !!! Rattrapez la !!! » retentit…


« Et ça, c’était quoi ? » demanda Dunamis. C’était beaucoup plus proche d’eux que ce flamboiement de tout à l’heure, et l’impact que cela avait eu sur la horde étaient beaucoup plus significatifs que les pics de glace. Mais déjà elle se remettait en marche, et bientôt, elle serait sur eux.

Et ce qui devait arriver arriva. Bientôt, la masse d’arme de Dunamis frappa dans la masse de corps, son extrémité rougit du sang des créatures dont elle écrasait les membres. Portée par l’intensité du combat, la jeune femme ne sentait pas les nombreuses blessures infligées par les griffes des créatures de la horde. Quand la fin viendrait, elle les sentirait, mais pour l’instant, seul comptait l’instant présent…

Et de loin, drapé dans des ombres plus intenses que la nuit, nullement inquiété par la horde, quelqu’un observait le massacre général, sans se soucier d’intervenir. Mais il n’était pas le seul…
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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Dim 26 Sep 2010 - 13:34


Ainsi, ma charmante compagne de mésaventure avait le don de magie. Hourra, enfin une bonne nouvelle ! Un espoir de sortir de ce pétrin sans trop laisser de notre personne dernière. Ou pas. L'espoir était aussi fragile qu'une fine feuille de verre et se brisa impitoyablement dans une gerbe d'éclats blancs et glacés. Au moins, nous ne mourrions pas égratignés de toutes parts.

* Plutôt lacérés et corqués de toutes parts*, rectifia Walsir avec son optimisme coutumier.

Je fis la grimace à ses propos. quel besoin avait donc se fichu reptile de sortir ce genre de choses alors que la pression des hordes augmentait à chaque seconde. Il aurait pu me dire m'encourager mais au lieu de cela, il me laissait seul à faire virevolter un Tranchenuit dont la lame aurait été rougie par le sang - ou son équivalent - des créatures de la horde si elle n'avait pas été noire. Un sifflement vint s'ajouter à celui d'indignation de Tranchenuit lorsque l'une des créatures opposa une résistance à son tranchant mortel.


" C'était quoi ? ", fis-je en regardant la jeune femme qui devait à son tour batailler ferme contre les hordes. J'avais cru l'entendre dire quelque chose mais au milieu du sifflement du blizzard et de tous les bruits que pouvaient émettre les créatures de la horde, c'était presque un miracle d'entendre la neige crisser sous mes bottes.

" Chéri attends moi !", fit alors une voix de femme, bien distincte celle-ci.

Gros doute. Enorme doute. Je jetai un regard à la jeune femme et me sentis étrangement soulagé de voir qu'elle semblait bien trop occupée pour... Je me reculai juste à temps pour ne pas me prendre un léchant coup de griffe en traitre dans le visage mais pas assez vite pour éviter les trois zébrures sanglantes qu'il traça sur ma joue. Pourtant je ne sentis rien; le froid avait déjà entamé son lent travail de sapage et si n'avaient été les hordes et leur agressivité, j'aurai sans doute déjà grelotté de froid.


" Rishestermontoniondizlashor, je t'interdit de faire passer cette hache avant moi le jour de ton mariage !, hurla de nouveau la voix féminine pour se faire entendre au milieu de tout ce fracas.

Gué ? C'était tellement incongru d'entendre ça au beau milieu d'une bataille mais je n'avais ni le temps ni la moindre parcelle d'attention à consacrer au comment du pourquoi, sous peine de voir mes jours s'achever ici et maintenant.


" Mère ! Père ! Qu'est ce que vous faîtes ?"

Il y eu un flottement parmi les créatures de la horde qui subitement stoppèrent leur assaut. J'en étais à profiter de cette brève interruption pour reprendre mon souffle lorsque je la vis.
Une femme pour autant que je puisse en juger, vêtue d'un robe blanche aussi immaculée que la neige qui tombait des cieux. Elle s'avançait vers nous à grands pas furibonds et même à cette distance, je pouvais sentir son agacement profond.


" Et toi, ce n'est pas parce que tu es mon frère que je t'autorise à laisser trainer tes bouts de griffes partout. Ramasse ça tout de suite ! Et vous !, nous héla-t-elle en nous foudroyant du regard." C'est Rish qui vous a invité n'est-ce pas ? Rishestermontoniondizlashor, reviens ici tout de suite et occupe toi de tes invités. Tout de suite !"

Là, je nageais dans l'incompréhension la plus complète. Tout d'abord, il y avait cette femme au milieu des créatures, droite comme un I, les mains sur les hanches et coiffé de dentelle blanche, à hurler sur les créatures. elles avaient du être humaines fut un temps, je m'admettais, mais maintenant ? Et puis, c'était qui ce Rishestermontozalshor, montonioslashor...

*Rishestermontoniondizlashor.*

Ah oui... Et bordel, qu'est-ce que c'était que cette histoire de mariage ? Je tournai mon regard vers cavalier en quête d'explications et à ma grande surprise, l'armure se disloqua comme s'il n'y avait plus rien à l'intérieur, laissant un fin filet de brume s'échapper en catimini...
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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Dim 17 Oct 2010 - 13:35


Vaguement, Dunamis entendit un bruit dissonant dans le charnier dans lequel ils étaient plongés, Garnyiss et elle. Quelque chose qui ressemblait à un cri de colère humain, quelque chose comme :

" Chéri, attends moi !"

Dunamis se figea, et faillit se faire étriper par une griffe. Seule la présence de sa masse d'arme lui épargna la mort. Elle lança un regard vers Garnyiss, surprise : était-ce lui, était ce possible que…Non, décidément, elle devait rêver. La jeune femme reprit sa moisson mortelle.

" Rishestermontoniondizlashor, je t'interdit de faire passer cette hache avant moi le jour de ton mariage !"

Là, Dunamis ne prit pas la peine de relever. Ils nageaient en plein délire. Comment donc était-ce possible qu'une femme se trouve ici, parmi les hordes, sans s'être fait dévorer ? Et comment pouvait-elle souhaiter demeurer parmi elles ?

" Mère ! Père ! Qu'est ce que vous faites ?"

Les monstres stoppèrent alors leur assaut, et Dunamis arrêta de manier sa masse d'arme. Déjà, elle sentait ses bras devenir lourds, et elle doutait qu'elle ait pu tenir ce rythme encore longtemps. C'est alors qu'elle la vit.
Une femme s'approchant d'eux, les voiles de sa robe blanche de mariée volant au vent, se mêlant à la neige qui tombait encore. On sentait la colère qui se dégageait d'elle. Sous son regard furibond, Dunamis se sentit l'envie de se cacher dans la neige, pour fuir ce regard.

Elle harangua alors certains monstres, les traitant de frère. Dunamis fit de grands yeux, et chercha le regard de Garnyiss : peut-être celui-ci saurait t-il ce qui se passait ici, bien qu'elle en douta fortement. Non, là, tout ce dont elle avait besoin, c'était d'être sûre qu'elle n'était pas folle.


" Chérie, s'il te plait, calme-toi. Tu ne vas quand même pas faire une scène le jour de notre mariage."

En entendant cette voix mélodieuse et apaisante, Dunamis eut un sourire joyeux. Si c'était le mari de cette femme, ce ne pouvait être qu'un être humain, qui aurait certainement une explication à tout cela. Elle se retourna donc, et pâlit, la bouche grande ouverte.

Rishestermontoniondizlashor, c'était un colosse de plus de deux mètres de haut, recouvert d'écailles d'un vert éclatant, maléfique, toutefois humanoïde. Des yeux fuchsia éclairaient son visage, qui se fendit d'un sourire ravi en les voyant. Il portait un costume de cérémonie noir, avec pour seule touche de couleur un nœud-papillon rose.
Dunamis le fixa, la bouche grande ouverte, puis la referma, et rougit.


* Devant tant de charme, c'est sûr que cette jeune demoiselle ne peut que succomber. Dommage pour elle que mon cœur batte déjà pour une autre…*

Et Rish jeta un regard plein d'amour à la mariée.

Mais il se trompait. En fait, si Dunamis rougissait, c'était parce qu'elle tentait d'étouffer un fou rire hystérique. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues, qui gelèrent rapidement.


" Mais oui, chérie, je t'en ai parlé. C'est…euh…ce sont…"

Le démon hésita. Il aimait bien les humains, ils étaient amusants, et étaient les seuls qui pouvaient apprécier sa voix et sa musique. Les voir servir d'amuse-gueule, ce serait vraiment dommage. Alors, il se lança.

" Radamanthe et Todignace."

Aussitôt, Dunamis cessa de rire, complétement refroidie. C'était quoi ces noms stupides ? Elle se proposait de se présenter sous son vrai nom, plutôt que d'être baptisée Radamanthe. C'est alors que ce qui avait provoqué des ravages dans les rangs de la hordes revient. Réagissant au quart de tour, la jeune femme lança un sort qui gela ce qui arrivait droit sur elle - en fait, ce n'était pas elle que la hache aurait coupé, mais Garnyiss - partout, Todignace. D'un un bruit mat, le bloc de glace tomba sur le sol...

Des applaudissements retentirent alors dans l'air froid.



Winitran regarde avec suspicion le joueur. Les dés ont changé. Une bonne partie des têtes de mort ont disparu, lorsque la mariée est arrivée. Le joueur a haussé les épaules, l'air grandement déçu. À croire que ça l'aurait bien amuser de les voir mourir. Enfin...
Une nouvelle pièce est à la disposition du guerrier des Larmes. Une forme sombre, des ténèbres pures. En la prenant entre ses doigts, Winitran ressent une drôle de sensation, mélange de crainte et de réconfort. Un regard au joueur, qui le fixe avec une intensité effrayante. Le guerrier déglutit, pose la pièce sur le plateau. Alors, à nouveau, les dès changent...
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Dim 17 Oct 2010 - 15:49


J'écarquillai les yeux de stupeur tandis que ce Rsiherstre... Bref, tandis que le marié s'approchait et devenait par la même occasion de plus en plus visible malgré la neige qui commençait à tomber en gros flocons. Vu la famille de la mariée, je m'étais attendu à quelque chose de normal au vu des standards du coin. Un monstre autrement dit, vaguement humanoïde, pourvu de griffes, peut-être avec quelques tentacules en option mais rien absolument rien n'aurait pu me préparer au choc que je reçu en réalisant la couleur du marié.
Le vert émeraude semblait devoir me poursuivre où que j'aille, même dans les lieux aussi improbables , à croire que j'étais victime d'une quelconque malédiction de mauvais goût. Je me surpris même à coller sur le visage du marié un sourire semblable à celui qu'arborait Mr Green en permanence. Une manière pour moi d'évacuer la tension maintenant que le danger semblait provisoirement être tenu à distance respectable du duo de buffets sur pattes que Dunamis et moi devions former bien malgré nous...


" C'est…euh…ce sont… Radamanthe et Todignace."

J'essayai d'ignorer le fou rire de Walsir qui éclata dans mon esprit lorsque les deux noms sortirent de la bouche du marié. Pourquoi nous avait-il sauvé ainsi la mise en mentant sur le fait que nous étions effectivement ses invités ? C'était tellement irréaliste que je ne pu m'empêcher de me pincer pour voir si j'étais réveillé. Réflexe idiot vu que le froid avait déjà engourdi ma peau au point que j'aurai tout aussi bien pu ne pas me pincer.

" Enchanté !", parvins-je à dire d'une voix qui commençait à trembler. " Et toutes mes félicitation vous votre mariage !"
" Hmmf, ça ne m'étonne pas venant de toi, mon amour ! Tu aurais au moins pu leur dire que le lieu avait changé !", fit la mariée en foudroyant son mari du regard. " Regarde moi ça, on dirait des stalagmites !"

Elle foudroya également les invités de son chéri du regard, les blâmant silencieusement pour avoir gâché la cérémonie de son mariage à elle. D'abord ces envahisseurs et toutes les saletés qu'ils ne manquaient pas de laisser et maintenant, ces deux humains qu'il faudrait changer manuellement de place lorsqu'ils seraient devenus des glaçons à forme humaine !

" A ce sujet, vous n'auriez pas de quoi nous réchauffer ?", en profitai-je pour demander, maintenant qu'elle abordait le sujet.

Les sourcils de la mariées formèrent presque une barre tandis qu'elle les fronçait davantages qu'ils ne l'étaient déjà.


" Ah oui, pour que vous laissiez des flaques autour de vous ?
- Allons allons ! Je suis sûrs qu'ils nettoieront tout derrière lui, n'est-ce pas ?", fit remarquer un voix grave derrière nous. La neige crissa sous les pas de la créature bleutée qui nous dépassa pour mieux nous lorgner avec curiosité. Ses yeux rouges semblable à un brasier infernal se posèrent sur moi..." Radamanthe," puis sur Dunamis." et Todignace ? Jolis noms au passage..."

A ces mots, chose assez désagréable, Walsir éclata à nouveau de rire devant le ridicule des noms dont nous avions été affublés. J'avais presque envie de révéler à tout le monde sa présence rien que pour voir comment il réagirait lorsque le marié lui donnerait à lui aussi un nom débile. Ah mesquinerie, quand tu nous tiens !"

" VOTRE ATTENTION S'IL VOUS PLAIT !"rugit alors une voix par delà le rempart griffu formé par les créatures. " SI NOUS POURRIONS REPRENDRE ! ET NON, LA HACHE NE PEUT SERVIR DE GARCON D'HONNEUR !"
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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Sam 30 Avr 2011 - 19:35


Dunamis essuya rapidement les larmes de rire qui perlaient au coin de ses yeux. Devant le ridicule des noms fournis par le marié – Rishester, c'était ça, non ? – la jeune femme n'avait plus aucune envie de rire. Apparemment, c'était le contraire pour son compagnon. Dunamis se retient de lui donner un coup de coude, ne serait ce que pour lui rappeler que la situation n'était pas aussi comique que ça.

" Merci beaucoup, répondit le démon vert, un large sourire Colgate aux lèvres. Pour la hache, rajouta t-il en s'en saisissant. La gangue de glace qui la recouvrait fondit aussitôt à son contact. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas revu cette beauté. Depuis que les autres sont venus à Elindaë… Mais je parle, je parle, et mon mariage attend toujours."

En effet, en parlant de mariage et de beauté – une robe de mariée peut rendre n'importe quoi beau, même un gobelin poilu – la future mariée semblait impatiente d'unir sa vie à Rish – allez savoir pourquoi – et l'arrivée subite de deux nouveaux invités ne semblait pas lui plaire.
Un soupir soulagé passa les lèvres gelées de Dunamis lorsque Garnyiss demanda s'ils n'avaient rien pour les réchauffer. Mais devant la réaction de la mariée, elle ne préféra rien ajouter. Apparut alors une autre de ces créatures – en même temps, il n'y avait que ça ici – plus amicale que la mariée. Cependant, Dunamis ne put se retenir en entendant à nouveau ces noms ridicules.


" Ravi de vous rencontré. Malheureusement, je crois que Rishesterma…mi…enfin, Rish, a commis une légère erreur en nous présentant. Je m'appelle Dunamis, et mon compagnon est… Une légère hésitation, puis : Rhadamante. Et…"

C’est alors que Dunamis s’aperçut du silence relatif qui s’était installé. Le babillage des créatures s’était mué en une vague de murmure expectatif. Rish haussa un sourcil, se tourna vers la voie qui se creusait parmi la masse des invités, puis, avec une légère courbette :

« Je crains malheureusement de devoir vous laisser. Mon destin m’attend…Arsh ? »

Et d’une démarche majestueuse, il s’avança parmi les créatures, jusqu’à un autel de glace finement ciselée. Devant se tenait un être décharné, sur les épaules duquel une robe noire en loques pendait. Un capuchon noir cachait dans des ombres insondables son visage, ce qui, d’un certain point de vue, était peut-être mieux. Un doute subtil s’insinua dans l’esprit de Dunamis. C’était cet homme qui allait présider à la cérémonie ? Etait ce un mariage, ou un enterrement ? D’une voix de stentor, il lança :

« MESDAMES ET MESSIEURS, CHERS HORS-D’ŒUVRE…CHERS INVITES, NOUS SOMMES REUNIS EN CE JOUR POUR CELEBRER LE RIPAILLAGE…LE MARIAGE DE DEUX ETRES CHERS A NOS ESTOMACS…A NOS CŒURS, POUR CEUX QUI EN SONT POURVUS : LE SUCCULENT RISHESTER ET LA DELICIEUSE FEMME SUSNOMMEE, QUE TOUS VOUS CONNAISSEZ COMME ETANT UN EXCELLENT ECLAIR…HUM, UNE EXCELLENT MENAGERE. »

Aussi discrètement que possible, Dunamis se pencha vers son compagnon, et lui murmura à l’oreille :

« Vous ne trouvez pas qu’il y a quelque chose de …bizarre, dans cette cérémonie ? » avant de se rendre compte de la stupidité de sa question.

« CES DEUX ETRES EXCEPTIONNELS ONT DECIDE D’UNIR LEUR VIE, POUR LE MEILLEUR OU POUR LE PIRE. MAIS UN TEL MELANGE NE PEUT DONNER QU’UN RESULTAT SAVOUREUX, A LAQUELLE JE ME FERAI UN PLAISIR DE GOUTER…MAIS AVANT CELA, IL FAUT MARIER CES DEUX INGREDIENTS…HUM, CES DEUX AMANTS. PERSUADE QUE JE SUIS QUE VOUS ETES TOUS AUSSI AFFAMES QUE MOI, ET QUE VOUS DESIREZ FAIRE UN SORT AU FESTIN QUI S’ANNONCE, JE SERAIS BREF. MADEMOISELLE SURNOMMEE, BIENTOT MADAME RISHESTER, ACCEPTEZ VOUS DE PRENDRE POUR EPOUX RISHESTER ICI PRESENT, DE LE CHERIR ET DE FAIRE SON MENAGE POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE ? MONSIEUR RISHESTER, QUI RESTERA MONSIEUR RISHESTER, ACCEPTEZ VOUS DE PRENDRE POUR EPOUSE LA DAME DEJA NOMMEE, DE LA CHERIR ET DE POURVOIR A SES BESOINS DANS TOUTES LES SITUATIONS POSSIBLES ET IMAGINABLES – ET AUSSI LES INIMAGINABLES ? A TROIS, REPONDEZ OUI !!! »



[N.B : Famine, il les avait déjà marié :mrgreen :]
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Jeu 30 Juin 2011 - 17:04


Conscient de tous les regards désormais braqués sur lui dans l'attente qu'il comment à compter, Famine pris une grande inspiration et tira machinalement sur les pans de sa robe

" SIX CINQ QUATRE ...", déclama-t-il d'une voix de stentor devant des spectateurs médusés. Ils venaient juste de se rendre compte que Famine, cavalier du bazar apocalyptique de son état, capable mettre à genoux n'importe quelle nation ne savait pas compter. Chose qui ne dérangeait pas le moins du monde l'intéressé qui ne faisait que diminuer le nombre de denrées alimentaires partout où il passait.

" TROIS !"

Chose rassurante, les participants au mariage n'avaient pas perdu le Nord et un retentissant " oui !" s'éleva dans le ciel, porté par une bonne centaine de gosiers pas tout à faits humains. Le capuchon de Famine s'agita sous l’effet du soupir de désespoir qui s'échappa de ses lèvres. Un obstacle de plus qui venait de se dresser entre lui et la si généreuse pièce montée qui n'avait cessé de lui faire de l'oeil depuis le début - dans sa grande mansuétude, il laisserait les figurines aux jeunes mariés en guise de souvenir.
Oh et puis qu'ils aillent donc réveiller Mort ! La femme de ménage avait dit oui – un oui sorti droit du cœur avec des étoiles dans les yeux – et son verdâtre de mari en avait fait de même… Quoique Famine n'en était pas très sûr. Il avait vu ses lèvres s'agiter mais dans le concert de oui qui s'était élevé de l'assemblée, difficile de dire ce qui Rish avait bien pu dire…

" SI QUELQU'UN S'OPPOSE A CE MARIAGE, QU'IL SE MONTRE ET VIENNE DISCUTER AVEC RISH !"

Au grand soulagement de l'estomac de Famine, nul malappris n'eut l'idée de retarder l'achèvement de la cérémonie et par là même les célébrations qui s'ensuivraient.

" DANS CE CAS…."

Famine fut soudainement interrompu par un grondement sourd suivit. De titanesques flammes d'un rouge sanglant venaient d'apparaitre dans son axe de visions, grondant comme une bête affamée et cherchant à dévorer tout ce qui se trouvait à sa portée. A leur contact, les Floconus de Neigus fondirent dans des hurlements silencieux et roulèrent en larmes salées sur les joues de l'espace avant de rejoindre leur dernière demeure en grésillant plaintivement. Les rares survivants furent chassés par des bouffées d'air brûlant, à moitié estropiés.

" Montre toi donc, engeance infernale !", hurlèrent les flammes affamées tandis qu'une silhouette de dessina en leur cœur. " Ose donc te montrer et affronte moi en face !"

Héeff s'avança d'un pas décidé au milieu des débris enflammées qui retombaient autour de lui, grande silhouette sombre se détachant sur un fond de flammes infernales. Ses loques avaient disparu pour laisser la place à d'imposantes robes rouges et noires qui flottaient sinistrement autour de lui. Lentement, son regard de braise parcouru l'assemblée…

" C'est de qui qu'il parle ?
- Je sais, jamais vu.
- Peut-être que c'est de Rish ?
- Le patron lui aurait déjà cassé la gueule, je crois
- T'es sûr que c'est pas de toi qu'il parle ?
- Mais je te dis que non
- Oh, il est si chaud !"

Le magicien ignora royalement les Transformés qui ne cessaient de discuter à voix base de l'identité de la personne visée – ils étaient tous des engeances infernales après tout – tout en regardant en coin l'intrus. Ce dernier fendit lentement la foule puis son regard tomba sur ce qu'il cherchait avec l'intensité de la foudre tombant sur la pointe d'un beffroi…

A aucun moment il ne remarqua que l'intensité des flammes qui venaient de s'allumer dans les yeux de la femme de ménage dépassait de loin celle de celles qui n'avaient cessé de virevolter tout autour de lui. La presque mariée jeta un regard interrogateur vers son mari, cherchant l'autorisation silencieuse de procéder à l'élimination de la saleté qui venait de s'incruster dans son mariage et de neutraliser sa source…

Les regards étaient tous rivés sur Héef, à l'exception de l'officiant de la cérémonie. Sous son capuchon, Famine regardait avec une colère grandissante les restes de la pièce montée – et de tout le festin à coté – qui achevaient de se consommer. Cet arriviste se payait le luxe de répandre lui aussi la famine mais il réduisait également tous les espoirs de Famine d'obtenir le jambon dragon que lui avait promis la femme de ménage. Mais le pire crime dont l'accusait Famine était d'avoir carbonisé un repas qui ne se représenterait pas de sitôt.
Derrière l'autel, Famine parut grandir tandis que des ténèbres surgies de nulle part formaient autour de lui un manteau de noirceur impénétrable. Sous son capuchon, ses yeux se mirent à luire comme du vif argent alors que sa main se tendait devant lui. Des filaments argentés s'y concentrèrent, plus nombreux et plus denses à chaque microseconde qui passait, dessinant peu à peu la forme d'un imposant quadrident – pour ne pas dire fourchette - d'argent.


" On ferait peut-être mieux de s'écarter, pas vrai Rish ?", proposa un Arsh catastrophé par la découverte de l'origine des frissons qui lui couraient le long de l'échine. Avec un sourire d'excuse, il poussa de la main l'arme pointée dans sa direction – comme quoi, il n'y avait pas que pour les invités que le placement était une chose essentielle. " C'est qu'on est un petit peu sur le chemin là !"

Ni une ni deux, le colosse bleu suivit son propre conseil et s'empressa de mettre une distance raisonnable entre l'autel et lui.

" Vous !", tonna le magician, une lueur malveillante dans les yeux. Sa voix roula tel le tonnerre. Pile poil au même moment, l'air lui-même trembla devant la voix de Famine.
" VOUS !"



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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Mer 20 Juil 2011 - 19:35


Dans un concert désordonné de " Oui !!!", les deux époux purent enfin se jurer amour et fidélité – non qu'au fond de leur cœur ils ne l'aient déjà fait. Pour être plus précis cependant, Rishester ne s'était pas contenté de dire un simple " Oui !', mais il avait de plus rajouté dans un "Je le veux !" passé inaperçu la conviction qu'il avait en la force de l'amour qu'il éprouvait pour sa tendre femme de ménage.
Et par un heureux hasard, cette force allait être mise à rude épreuve dans la minute qui suivit. Bien sur, aucun ne s'opposa à leur union : aucun des invités ne se sentait l'audace de venir reprocher à Rishester son choix, d'une part parce qu'il risquait de repartir haché menu, d'autre part parce que la femme de ménage se tenait juste à côté, et que ceci, en soi, était un argument assez convaincant pour ne pas s'opposer à leur bonheur. Non, ce fut que ce qui arriva par la suite qui constitua le véritable problème…
Les entrées de Héèff avaient la classe, nul besoin de le nier. Elles étaient, comment dire, flamboyantes. A Elindaë, face à Zyu, une boule de feu. Ici, un brasier tel que la crème des choux s'étaient vaporisés, les choux eux-mêmes partant en cendre. Et ce, sans évoquer le massacre terrible des flocons de neige. Et pour couronner le tout, il osait insulter l'un des invités – lequel, là était toute la question – en le traitant d'engeance infernale - appellation au combien vague au sein d'une telle assemblée. Le sang de Rishester, pourtant connue pour sa pondération et son calme exemplaire, ne fit qu'un tour. Son regard croisa celui de sa dulcinée, et ce qu'il y lit lui arracha un sourire féroce. Oui, ils étaient enfin mariés, ils n'avaient plus besoin de mots pour se comprendre, et Héèff allait vite comprendre le principe.
Le seul inconvénient à cette belle théorie était Famine : lui aussi était possédée par une rage froide, apte à refroidir les ardeurs du magicien, et dévorante. Déjà, il venait de faire apparaitre un sublime quadrident.


" On ferait peut-être mieux de s'écarter, pas vrai Rish ?" proposa avec justesse Arsh, tout en détournant le quadrident de sa direction initiale - sa poitrine - pour le réorienter vers Rish. Ce dernier fit un pas sur le côté, tout en entrainant avec lui sa dulcinée.

" Tu as raison." répondit-il calmement, avec un sourire féroce, tout en dardant sur Héèff un regard rose rempli de haine. Puis, sans prévenir, d'une main experte, il s'empara de sa hache bien aimée, et la lança sur sa cible - c'est à dire pas du tout dans sa direction, mais cette arme étant la spécialité de Rish, il était sur qu'elle atteindrait sa cible...


Pendant ce temps, à quelques mètres de là...Dunamis fixait d'un air incrédule Héèff, qui venait d'apparaitre dans un torrent de flamme, à la recherche d'une engeance infernale. Lorsque son regard se posa sur son compagnon et elle, et qu'il s'écria :
"Vous !" la jeune femme fut tenter de se retourner pour voir qui se tenait derrière eux. Puis, avec une pointe d'inspiration, elle répondit :"Nous ?" tout en quettant un soutien potentiel de la part de Garnyiss.


Encore plus loin, se coulant telle une ombre insaisissable entre les arbres, un mystérieux personnage se rapprochait de la cérémonie et de la cause de tout le tumulte.
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Jeu 28 Juil 2011 - 15:05


A son grand désarroi, Famine vit ses chances d'empaler Héeff puis de le faire rôtir à petit feu fondre à une vitesse alarmante lorsque il devina plus qu'il ne sentit la fureur qui émanait des deux re-nouvellement presque mariés. On aurait dit un flot de caramel brûlant qui s'écoulait des deux être en direction du magicien - qu'il aurait du atomiser bien avant cela en guise d'action préventive - pour l'engluer dans ses rêts dorés et le transformer un une statue de cristal sucré qui exploserait au moindre de choc. Un sort peu enviable certes et amplement mérité mais il n'en restait pas moins qu'il allait priver Famine de sa seule chance d'assouvir sa soif de vengeance.

Déjà, la hache du Sieur de la Kourb'h venait de quitter les mains de Rish et zigzaguait joyeusement vers sa cible. Dans combien de temps Héeff en viendrait-il à avaler le tranchant en guise de dessert ? Trop peu pour Famine qui voyait son chemin barré par les invités, rassemblés en un cercle curieux autour du magicien et de ceux qui semblaient être les engeances infernales - quoique ils n'eussent rien de bien infernal.


" Excusez moi mais on se connait ?", fit Radamanthe d'un ton neutre, nullement impressionné par l'humeur volcanique du magicien. Il se payait même le luxe de le regarder avec un telle intensité que l'espace entre les deux semblait prêt à s'enflammer à la moindre étincelle.

Un murmure d'excitation s'éleva des invités aux première loges. Voir Héèff n'était pas donné tous les jours - le ciel en soit loué - mais le voir se faire incendier du regard, ça c'était vraiment incontournable - et au diable le mariage. Des regards inhumains furent échangés, emplis d'une connivence muette. Des replis insondables de leur corps difforme, certains invités sortirent des sachets en cartons et commencèrent à picorer bruyamment leur contenu tout en devisant sur les sommes à investir sur tel ou tel humain.

Un sourire narquois se peignit sur les lèvres du magiciens à ces questions vaines et futiles. Elles ne feraient que retarder l'inéluctable moment où ils finiraient à sa merci, stockés comme du vulgaire bétail dans le seul but de lui assurer les ressources nécessaires pour lancer des sorts de grande envergure et éradiquer définitivement toutes traces de son ennemie du moment.


" Parce que vous voyez quelqu'un d'autre que vous deux, peut-être ?"

Ou peut-être qu'il les cuisinerait pour leur faire avouer leurs secrets les plus cachés...

" Mais quoi qu'il en soit, ajouta le magicien avec une lueur peu rassurante dans les yeux, Cette fois ci, vous n'avez nulle part à vous ca..."

Au milieu des gargouillements subits des estomac des invités, Héèff venait de remarquer le bruit caractéristiques des protestations des lois de la physique devant le tranchant aiguisé d'un hache. Juste dans son dos. Un peu plus haut en fait.

" Oh !"

Plus vif encore qu'un serpent, le magicien rentra brusquement la tête, sacrifiant quelques mèches de sa crête rouge sur le tranchant de la hache. Des Oooooh de déception et des Aaaaah de victoire s'échappèrent de l'assemblée tandis que des pièces sonnantes et trébuchantes passaient d'une main à l'autre. Contre l'attente de certains, les deux humains avaient survécu on ne sait comment au tête à tête avec la hache aux trajectoires si fantaisistes. Que le magicien soit maintenant tourné vers Rish, la tête bien sur les épaules, passait au second plan.

" Raté !!!", s'exclama-t-il joyeusement à l'intention d'un Rish que sa femme foudroyait maintenant du regard. " essaye encore mon grand. Oh ! J'oubliais ! -le sourire du magicien s'élargit davantage - " Ta hache s'est encore fait la malle, c'est vraiment dommage !
- JE NE PENSE PAS, NON !", fit alors une voix caverneuse dans son dos, juste avant qu'un grand bam ! ne vienne exploser les tympans de toute l'assemblée.

Sonné, le magicien tituba quelques instants avant de s'effondrer, le nez en compote et le visage marqué de quatre marbrures rouges. Sous le regard fort satisfait d'un Famine sortit de nulle part...


" OU EN ETIONS NOUS ?"

Se souciant comme d'une guigne de la proximité des invités, Famine fit tournoyer son trident avec nonchalance, ignorant royalement le magicien dont l'inconscience avait fait preuve d'une remarquable capacité à s'enfuir en des temps record.

" Vous ! Vous allez me le payez..."
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GreyMalkin


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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Dim 11 Déc 2011 - 20:08


Dunamis admirait Garnyiss. Pas au point que des étoiles brillent dans ses yeux quand elle les posait sur lui, mais elle admirait quand même son courage pour faire face à ce magicien qui les menaçait. Dès que Héèff était apparu, la jeune femme avait su qu’elle n’avait aucune chance contre lui : sa magie était liée à la glace, à ces contrées nordiques, et face aux feux de Héèff, tout cela n’était d’aucune utilité.
C’est pourquoi la désinvolture de Garnyiss à l’égard du magicien l’impressionnait. Sans nul doute, il devait être un personnage très particulier pour le défier ainsi du regard.


« Parce que vous voyez quelqu'un d'autre que vous deux, peut-être ? »

Dunamis ne répondit rien, mais si elle avait pu donner une réponse franche et honnête, elle aurait dit oui. Parmi la foule de monstres s’avançait une forme sombre, qui, après un examen plus minutieux, pouvait aisément passer pour un humain drapé dans une cape noire, le visage caché dans les ombres d’un chapeau noir à large bord. Mais la jeune femme n’eut pas le temps de lui répondre, la hache venant couper court tout échange.

Rishester jura lorsque Héèff évita le tranchant de sa hache bien-aimée. Non seulement, elle n’avait pas coupé la tête de ce magicien de malheur, mais ce dernier osait le narguer. Et sa femme adorée était maintenant furieuse contre lui. Il n’y avait décidément pas de justice en ce bas monde.


« Je n’ai pas besoin de ma hache pour te réduire en poussière, » grogna Rish, en serrant les poings.
Et au vu de sa stature, nul doute qu’il parviendrait sans mal à casser le magicien. Littéralement parlant. Le démon vert s’avança donc de quelques pas, avant qu’un sourire mauvais ne vienne éclairer son visage écailleux.

S’il y a une chose à retenir en ce bas-monde, c’est qu’il ne faut pas attirer l’attention des Six. Peuvent en témoigner un certain nombre de personne, qui le regrettent encore maintenant. Ou qui le regretteront quand ils les auront rencontrés.


Le quadrident de Famine vint frapper de plein fouet la face de Héèff, y laissant de profondes marques rouges et envoyant le magicien au tapis. Rishester se permit un sourire triomphant : certes, ce n’était pas lui qui avait porté le coup, mais il était vengé. Tout comme le maître de cérémonie, qui semblait impatient d’en finir – et même si il n’y avait plus de pièce montée.

« OU EN ETIONS-NOUS ? »
« Au ₺JE VOUS DECLARE MARI ET FEMME. ETCETERA… ₺, je crois. » répondit une voix grave, à hauteur du sol.

La forme sombre que Dunamis avait vu s’était glissée jusqu’à Héèff, et était penché au dessus de lui, comme si elle vérifiait qu’il fut toujours en vie.


« Vous ne l’avez pas manqué » remarqua le personnage, avant de se reculer vivement lorsque que le magicien flamboyant se redressa, furieux. « Je ne crois pas, non. »

Dunamis se tourna vers Garnyiss. Encore un invité surprise à ce mariage si particulier.

« Je suppose que lui non plus, vous ne le connaissez pas ? »
« J’ai entendu, vous savez. »
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Sam 4 Fév 2012 - 22:04


" VOUS EN ËTES SÛR ?, fit Famine, sceptique. " PARCE QUE..."

Ce fut alors que les dieux intervinrent en ce bas monde...

Deux immenses tranches de pain, moelleuses et dorées. Tout justes sorties du four, saupoudrées de copeaux croustillants d’écailles grillées à point. Entre elles, deux généreux filets de dragon élevé au grand air et nourri à l'humain certifié AFCN. De délicats copeaux de lierranum luciolum venaient ajouter une note piquante à l'ensemble.

Et ce fumet ! Ces délicieuses notes grillées avec ces petites pointes ardentes ! Même les dieux ne sauraient créer une telle perfection et pourtant... Ce chef d'oeuvre de la gastronomie dévoilait ses courbes généreuses devant les yeux de Famine qui tendit la main pour s'en saisir.

Ses doigts squelettiques ne se refermèrent que sur une poignée de floconus di neigus égarés lors de leur fuite de l'antique citadelle d'Elindaë. Les transformés autour de lui furent pris d'une irrésistible envie de jouer à "quatre cinq six glaçon ! " - version du célèbre jeu adaptée pour parler aux habitants de ces contrées où le soleil ne brille jamais. Ceux cachés derrière les silhouettes du premier rang en profitèrent pour s'éclipser sur la pointe de griffes.

... Que l'on entendit un Crunch !...

Le temps se figea sans crier gare, descendu en plein vol par un popcorn lâchement écrasé par plus grand que lui.
Lentement, très lentement, Famine pivota vers le popcorn en question. Dans l'ombre de son capuchon clignota brièvement une lueur de fort mauvais augure. Même Héèff, le grand magicien retint son souffle. Dans ce silence de mort - bien que le principal intéressé ne se soit pas montré -, l'on entendit distinctement une profonde inspiration.


" QUELS DOMMAGE QUE LES HORS D’ŒUVRES NE SOIENT PLUS QUE CENDRES ÉPARSES.

Famine marcha lentement au milieu du jardin de statues vivantes que formaient désormais les invités du mariage. Inéluctablement, ses pas le menèrent vers le popcorn écrasé et la créature qui se tenait dessus. Sous le regard vorace du Cavalier, la physique succomba à son tour, foudroyée. Le froid était si mordant que les haleines givraient instantanément et pourtant...
De grosses gouttes de sueurs perlaient sur ce que l'on pourrait appelé le front de la créature pour tomber sur la neige en plic ! aussi discrets que réguliers.


" J’APPRÉCIE D'AILLEURS AU PLUS AU POINT VOS EFFORTS POUR PALLIER A CE FÂCHEUX DÉLAIS. VRAIMENT, JE SUIS TOUCHE MAIS QUI A BESOIN DE HORS D’ŒUVRE, LORSQU'ON A CA ?"

Le coeur de Garnyiss fit une embardée lorsque ses yeux paniqués relayèrent en toute hâte les dernières nouvelles du jour. Famine n'était plus au milieu des transformés mais devant le trio de normalité - toute relative - qu'il formait avec Dunamis et le curieux personnage. Famine dont le quadrident avait mystérieusement disparu de ses mains. Famine qui les dominait de toute sa hauteur, se frottant les mains et couvant la joyeuse assemblée d'un regard affamée.

"JE PEUX LA SENTIR D'ICI ! LA CHAIR GRILLEE A POINT. FONDANT SOUS LA LANGUE ! TOUS CES ARÔMES QUI EXPLOSENT EN UN FEU D'ARTIFICE ! ET CE JUS QUI RUISSELLE ENCORE ET ENCORE ! TOUS CE GRAS QUI GRÉSILLE, CETTE CHAIR QUI CROUSTILLE ! OH ! I'M HUNGRY ! I'M SO HUNGRY ! "

Les mortels pouvaient désormais aller se rhabiller et acheter en masse des cordes : l'heure du Temps n'avait pas sonné. Il repris sa course là où il l'avait laissé. A grandes enjambées, Famine franchit la distance de sécurité que Garnyiss avait veillé - en priant pour ne pas trébucher sur un tentacule malencontreusement laissé en plan - à conserver. Le sieur Bar'H'Ahïn n'eut cependant pas l'occasion de dresser sa sombre épée en barrage de fortune que déjà le Cavalier était à coté de lui...

... Et que le monde sombra dans les ténèbres.

Les anciens avaient raison. Il y avait bel et bien de la lumière au bout du tunnel enténébré. Quant à ce que s'en approcher signifiait, la question était vouée à demeurer sans réponse, tant elle variait selon l'individu.
A ce moment précis de l'Histoire, cette lumière n'était pas celle d'une blancheur éclatante que certains associaient à un paradis créé dans le seul but d'offrir au bêlant troupeau Alagaësien une carotte à la hauteur de ses ambitions. Ce n'était pas non plus celle ardente d'un enfer promis aux brebis égarées du troupeau précédemment cité.

Non, celle lumière ci était celle d'une glaciale journée d'hiver en un lieu qui n'avait connu de dégel depuis des siècles. Les invités volontaires et involontaires du mariages furent accueillis en grande pompe par le blizzard du coin. Un petit vicelard qui n'avait rien perdu de ses mauvaise habitudes dès lors qu'il s'agissait de charrier des cristaux de givre dans les visages qui se présentaient à lui. Son enthousiasme fut cependant douché dès qu'il se rendit compte de l'identité de ses hôtes de marque. Le blizzard aveuglant devint simple bise hivernale.

Enfin Garnyiss put voir autre chose que le bras dont il s'était servi pour protéger ses yeux des assauts hivernaux.


" Je... "

Une boule de feu écarlate engloutit le reste de ses paroles et manqua Famine de plusieurs bons mètres. Non à cause d'un abus d'alcool ou d'une quelconque substance illicite de la part de son lanceur mais parce que le lanceur en question n'avait pas de gants à jeter à la face de Famine. il faisait bien trop froid pour s'en séparer.

" Oups ! Vraiment navré !", s'excusa Héèff avec la plus grande hyppocrisie. " Ma langue a fourché tant j'étais impatient de prévenir tout ce beau monde que j'allais cramer tout ce... Oh, c'est... c'est... Oh merde !"

Le magicien n'arrivait pas à trouver les mots pour décrire ce qu'il voyait et pour cause. Famine avait emmené la joyeuse compagnie passer une lune de miel précoce dans la mythique citadelle d'Elindaë. Ou plutôt quelque part entre les forêts de sapins enneigées et ce qu'il restait de ses portes. Plus côté forêt par ailleurs. Consommer son mariage sur un lit d’aiguilles de sapin, c'était ce dont tout nouveau couple rêvait sans jamais oser l'avouer.
Ce n'était pourtant pas ce genre de considération qui avait coupé le sifflet à Héèff mais plutôt ce que ces yeux lui montraient, tout comme le faisaient tous les yeux à leurs propriétaires respectifs...

La façade orientale d'Elindäe était toujours dans son écrin rocheux dont l'on distinguait chaque arête, chaque facette sombre entre névés et petites cascades de glace. Chose pour le moins étrange lorsque les mariés et les membres de leur suite non équipés pataugeaient allègrement dans plusieurs dizaines de centimètres de poudreuse. Ce n'était pourtant rien devant les abords de la citadelle elle même.
Derrière la joyeuse et affamée compagnie, il neigeait si dru que les sapins derrières n'étaient plus qu'une masse confuse et sombre qui se dessinait de temps à autre derrière le blanc rideau glacé. Autour de la façade orientale d'Elindaë, les flocons ne tombaient ni ne montaient. Il restaient suspendus entre les airs, comme piégés hors du temps.

Presque naïvement, Garnyiss toucha le flocon qui flottait à quelques centimètres devant ses yeux. La neige devint glace pendant une fraction de seconde. Des formes étranges et obscures s'y reflétèrent furtivement tandis qu'une onde glacée se propageait à travers le corps de Garnyiss.
Avec un grognement de douleur et de surprise mêlée, ce dernier retira brusquement sa main. La regarda comme s'il s'attendait à ce qu'elle se transforme en un truc visqueux. Grimaçant, il empoigna le bras de Dunamis et lui glissa sur un ton pressant :


" Nous devons nous éloigner de cet endroit maintenant !"

Qulque chose vint alors tapoter discrètement son épaule. Garnyiss se retourna vivement, Tranchenuit prête à frapper mais il n'y avait rien. Rien hormis les invités qui s'étaient écartés et derrière eux les contours de la forêts qui se précisaient au fur et à mesure que la neige cessait de virevolter pour s'amasser en formes encore indéfinies...


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GreyMalkin


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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Dim 12 Fév 2012 - 19:31


Dunamis ne comprit pas vraiment ce qui se passait, jusqu'à ce que Famine se retrouve comme par miracle à quelques pas d'eux. Un des spectateurs du peu glorieux spectacle que donnaient Héèff, Famine et Rishester avait écrasé un popcorn, et Famine s'était alors approché de lui. Au fond d'elle-même, la jeune femme avait craint pour le malheureux spectateur, certaine qu'il finirait en apéritif pour Famine. Mais dès que ce dernier les fixa, eux, les humains, son cœur rata un battement. Puis un deuxième quand elle se rendit compte qu'il se tenait à présent à quelques pas de lui.

"JE PEUX LA SENTIR D'ICI ! LA CHAIR GRILLÉE A POINT. FONDANT SOUS LA LANGUE ! TOUS CES ARÔMES QUI EXPLOSENT EN UN FEU D'ARTIFICE ! ET CE JUS QUI RUISSELLE ENCORE ET ENCORE ! TOUS CE GRAS QUI GRÉSILLE, CETTE CHAIR QUI CROUSTILLE ! OH ! I'M HUNGRY ! I'M SO HUNGRY ! "

Étrangement, la masse d'arme que Walsir admirait tant se retrouva comme par miracle dans la main de la jeune femme. trop tard cependant pour contrer le maître de cérémonie. L'homme en noir, quand à lui, ne bougea pas d'un pouce, comme si il était étranger à tout cela, et que la perspective de finir dévoré par un échalas était somme toute très banale...


C'est alors qu'un violent vent charriant des éclats de glace se mit à souffler, pour se transformer rapidement en brise. Malgré l'habitude que Dunamis avait du froid, elle frissonna - il est peut-être nécessaire de rappeler qu'elle ne portait pas une tenue très chaude. L'homme en noir le remarqua, et sans un mot, retira sa cape, qu'il lui tendit dans un excès de galanterie. Dessous cette cape, il portait un manteau noir à haut col, dont les couleurs avaient passés au soleil. Dunamis l'accepta d'un hochement de tête et s'y enveloppa, gouttant avec plaisir la chaleur relative que celle-ci lui offrait.
L'atmosphère elle même ne tarda pas à se réchauffer quand une boule de feu manqua de plusieurs mètres Famine. La jeune femme, qui commençait à comprendre cette folie, se tourna d'instinct vers Héèff, qui s'excusa sans la moindre once de sincérité.


" On ne peut pas blâmer une fille pour avoir essayé," crut entendre Dunamis l'homme en noir murmurer avec de l'amusement dans la voix.

Mais l'excuse de Héèff se perdit dans la vent quand il se rendit compte de l'endroit où ils avaient été transportés.


" Ohoh !" s'exclama doucement l'homme en noir devant la vision d'Elindäé.

Là, la neige ne tombait plus, mais restait en suspension dans les airs, défiant les lois de la physique. C'était magnifique, et en même temps inquiétant. Garnyiss devait penser de même, car il agrippa le bras de Dunamis, conseillant dans un murmure que tous deux prennent la poudre d'escampette. La jeune femme acquiesça silencieusement, et se retourna en même temps que le capitaine lorsque ce dernier brandit son épée. Mais il n'y avait, à part l'assemblée du mariage, de menaçant derrière eux, si ce n'était les formes étranges que prenaient les chutes de neige...



Encore une nuit dans la ville sous la pluie. La veille, Winitran a laissé le jeu alors que la figurine de Famine atteignait le duo d'humain et la figurine de ténèbres qui les a finalement rejoint. Ce soir, le plateau a changé, et montre les abords d'une citadelle battue par la neige. Un ingénieux système installé par le joueur souffle sur le plateau cette fameuse substance blanche qui ressemble à s'y méprendre à de la neige, mais ne fond pas. Aux abords de la citadelle, cependant, elle reste en suspension dans les airs.

" C'est original." murmure le guerrier avant de tirer les dés.

Pendant ce temps, le joueur s'amuse avec sa substance neigeuse, l'attrapant entre ses doigts. Et alors que Winitran bouge ses pions, il referme soudainement ses mains, y emprisonnant de la neige. Puis il les rouvre en coupe devant le guerrier. Dedans, de nouvelles figurines. L'une d'elles, cependant, attire l'attention de Winitran. Il s'en saisit et l'observe, avant de reporter son regard sur le joueur.

" C'est impossible," murmure t-il.


Les flocons de neige, sous les yeux de Garnyiss et Dunamis, s’agglomérèrent, fusionnèrent, pour former de nouvelles entités. Des bois morts volèrent dans leur direction, et, à leur contact, se transformèrent en bras, en mains tordus, noueuses. Puis ces entités s’avancèrent, se plantèrent devant, les observant de leurs yeux faits de galets, avec un sardonique sourire de pierre, la blancheur de leur teint rompue simplement par la carotte qui leur servait de nez. L'un d'eux, cependant, continua son chemin, les dépassant. Il se démarquait des autres par le chapeau haut-de-forme qu'il arborait, et par quelque chose d'indéfinissable, qui le rendait plus...humain.

Il s’arrêta à mi chemin entre Héèff et les trois autres personnes, et d'une voix légèrement aigüe, s'exclama :


" On parie combien qu'il va dire "Toi !!!!".
- Une paire de tentacules ?
- Pari tenu !"

" Qu'est-elle devenue, Héèff ?"

" Mes tentacules ?
- Tss, c'est pas juste. Vas-y, prends les...Aïe !!!"

Dunamis se demanda de qui le bonhomme de neige pouvait bien parler, puis son attention fut détournée par une lueur dorée, haut dans le ciel, qui se détachait sur les nuages gris. Et qui se rapprochait d'eux...
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Jeu 16 Fév 2012 - 16:14


Ailleurs, l’on était en proie à la plus grande perplexité…
« Qu’est ce que c’est que ça ?
- Difficile à dire Monsieur, ça vient juste de commencer !
- Des arbres carnivores, des dragons et maintenant ça… Mais qu’est-ce qui ne va plus dans ce monde ?
- C’est là la volonté de la Guerrière. Elle n’a pas à se justifier auprès des mortels… »

Les doigts de Sobek se crispèrent en un poing fermé en reconnaissant le discours d’un des prêtres du temple des larmes. Il ne lui manquait décidément qu’un représentant de ce clergé pour parachever cette magnifique journée.
Retenant l’envie de mettre son poing dans la face de l’ecclésiastique, le responsable de la sécurité de Sil’Arn se tourna vers lui, une lueur mauvaise dans le regard. Le torchon brûlait depuis trop longtemps entre ces deux factions pour que l’on ne puisse ignorer qu’au même moment, le prêtre rêvait sans doute de balancer Sobek aux arbres carnivores en contrebas.
L’époque n’étant toutefois guère propice à ce genre d’effusion sentimentale, les deux hommes prirent grand soin de ne pas remarquer la lueur meurtrière qui brillait dans les yeux de l‘autre. Quoi de mieux pour cela que de fixer le phénomène qui peut à peu drainait les habitants de Sil’Arn vers ses remparts.

Ce n’était pas une quelconque animation de la forêt qui campait depuis quelque temps et bravait les rigueurs climatiques du Hadarac comme seuls savaient le faire les arbres qui n’entraient pas dans les critères communément acceptés pour les décrire. Ni un quelconque dragon qui avait décidé de servir de repas auxdits arbres. Les habitants de Sil’Arn s’y étaient bon gré mal gré habitués et certains tiraient même une certaine fierté de voir leur bien aimée ville si bien entourée.
En revanche, la tornade de sable qui se contorsionnait en une curieuse danse, c’était du jamais vu. Oh certes, la présence de l’esprit du désert était connue de tous mais jamais encore il ne s’était comporté de cette manière.
Sous les yeux éberlués de la foule, la tornade se contorsionna une dernière fois puis les grains de sable retombèrent formant un grand cône doré. Des Oh ! de surprise jaillirent lorsque la forme pris des rondeurs et se resserra à mi-hauteur. Ses contours de précisèrent doucement, laissant apparaître l’ébauche d’une petite boule posée sur une plus grande. Du sable jaillit du milieu de la plus petite mais n’atteignit jamais le sol. Il resta en suspension, formant un nez improbable à la figure qui venait de se dessiner.

Robert regarda à travers ses yeux à facette les remparts de Sil’Arn et les humains entassés dessus qui le montraient du doigts. Inconscients du miracle qui venait de produire à des lieues et des lieues de là. Si seulement ils savaient…

« Il fait quoi maintenant ?
- On dirait qu’il… euh.. qu’il danse, non ? »

Tandis que l’on assistait à des retrouvailles chaleureuses…
« Mais qu’est-ce que j’en sais moi, je ne suis pas son maquereau ! », répliqua Héèff avec humeur.

Le pire dans tout cela, c’était que le magicien ne savait réellement pas où la bien aimée de Bob se trouvait actuellement. Beaucoup la croyaient morte, gisant sous l’aile protectrice de son dragon dans une sépulture de diamant…
« En fait, j’avais pensé la trouver ici… », poursuivit-il d’une voix songeuse.

Pour d’obscures raisons, l’assassin qu’il avait grassement payé pour éliminer cette engeance maudite n’avait plus donné signe de vie depuis cette nuit à Furnost. Héèff lui même ignorait ce qui s’y était passé exactement mais, dissimulé parmi ceux qui s’étaient rendus à l’enterrement d’Eldeen, il avait ressenti une sombre satisfaction en voyant sa dépouille.
Ce n’était toutefois pour lui qu’une première étape sur un chemin autrement plus périlleux. On n’éliminait pas totalement quelqu’un en lui balançant un carreau dans le cœur ou même en l’égorgeant. Le corps mourrait mais contrairement aux dire de certains Elfes, l’esprit perdurait. Piégé dans le royaume des morts, errant dans le monde des vivants mais surtout capable de ressurgir à n’importe quel moment en un spectre vengeur. Il lui suffisait pour cela d’une seule personne…
Et les Chevaliers des Larmes étaient des dizaines, la plupart prêts à tout pour que leur déesse foule ce monde. Héèff avait d’ailleurs prévu de se rendre à Sil’Arn et d’ourdir la chute du Temple des Larmes mais l’avenir en avait décidé tout autrement.

A début, ce n’était que folles rumeurs au sujet de légendes depuis longtemps oubliées. Rien de bien méchant au premier abord vu que quelques verres d’un bon rouge entrainaient souvent la même chose. Pourtant, quelques mots avaient suffit à retenir l’attention du magicien et à la convaincre de délaisser ses projets à Sil’Arn. L’on ne survivait guère longtemps dans les froides contrées du Nord sans apprendre à faire certaines associations.
Le magicien avait donc décidé d’aller chercher sa cible dans des lieux à bonne distance du Hadarac. Avec une patience infinie, il avait remonté la trace d’Eldeen. S’était aventuré dans les crypte d’une ville volante dans l’espoir d’y dénicher ne serait-ce qu’un indice lui permettant de pouvoir localiser la guerrière maudite. Il était même tombé au beau milieu d’un rassemblement de citrouilles complotant pour dominer ce monde-ci.

Tout ça pour finalement tomber sur deux pauvres glandus qui ignoraient tout de son œuvre pour éviter au monde le règne de la guerrière maudite ! Le monde s’était ligué contre lui et cerise sur le gâteau, Bob lui demandait innocemment s’il savait ou Elle était. Histoire de bien remuer le couteau dans la plaie.

« Oh et puis, pourquoi est-ce que tu ne l’appelle pas toi, mon bonhomme ? Vous êtes mariés, je te rappelle ! Où est-ce que ta mémoire a fondu comme neige au soleil ? »

L’on cria quelque chose dans le dos du magicien avant que ce dernier ne soit violement projeté dans la neige. Le visage d’Arsh se fendit d’un grand sourire tandis qu’il s’essuyait nonchalamment les pieds sur la cape d’Héèff. Ses yeux rougeoyèrent étrangement alors qu’il contemplait le bonhomme de neige, partagé entre l’incrédulité et une joie sans borne.

« C’est vraiment toi ? Pourtant tu es.. Tu as… Enfin, nous avons… »

La voix de la créature bleue partit en trémolos, submergée par l’émotion. Un petit peu plus et l’on aurait vu des larmes rouleurs le long de ses joues. Arsh regarda Bob pendant, fit mine vouloir le prendre dans ses bras puis se ravisa. Le bonhomme de neige avait sa fierté et être serré dans les bras d’un colosse bleu était peut-être un peu trop lui demander. Sans compter qu’il y avait des humains dans la place et que leur étroitesse d’esprit et leur ignorance pouvaient les amener à de fausses conclusions.
Finalement, Arsh pris une profonde inspiration et tendis serra dans ses mains griffues l’un des bois de Bob.

« Ravi de te revoir mon vieux. On commençait à s’ennuyer sans toi ! »

Comme pour approuver les dires de la créature bleue, une gigantesque boule de feu dorée déboula des cieux au dessus de la forteresse. Une nuée d’applaudissement s’éleva du parterre d’invités pour saluer cette remarquable performance. La suite fut autrement plus confuse lorsque ce même parterre se rendit compte qu’il allait pouvoir admirer cette performance d’encore plus près.

Les derniers rangs dégainèrent un arsenal de guimauve, de filets de tentacules. Certains coulèrent même des regards intéressés vers Dunamis, Garnyiss et l’homme en noir, la bave aux lèvres à l’idée de grillades aussi appétissantes. Les premiers rangs quant à eux reculèrent en toute hâte.
Pas assez vite toutefois pour épargner le peu de colifichets qu’ils avaient rassemblé tant bien que mal pour se donner l’air civilisé. A la place de costumes râpeux, ils se virent vêtus de trous fumants que retenaient en eux quelques lambeaux de tissu noirci.
L’espace de quelques instants, les abords de la citadelle d’Elindäe prirent des airs de sauna. Lorsque les derniers lambeaux de vapeur se furent dissipés, quelle ne fut pas la surprise des invités de se rendre compte que ni les bonhommes de neige, ni le trio d’humains ou les Transformés qui s’étaient précipités pour saluer Bob n’avaient été dévorés par les flammes. Celles-ci étaient désormais réduites à de petites flammeroles dorées semblables à des feus follets qui s’en allaient faire une petite promenade de digestion, trop repues pour faire quoi que ce soit d’autre.

Seul Héèff semblait en avoir pris pour son grade. Il émanait de lui une odeur de cramé et le dessus de sa chevelure n’était plus d’un amas de frisottis roussis. Quant à ses sourcils, ils s’étaient carrément fait la malle, ne laissant derrière eux qu’une trace plus pâlichonne au milieu de la suie qui maculait le visage du magicien. Le vent porta le ricanement de Famine aux oreilles d’Héèff.

« Oh, tu veux la guerre ? », grinça-t-il en prenant une pose menaçante.

Son regard mauvais descendit le long du capuchon de Famine puis se figea soudainement. Derrière Famine, près des remparts extérieurs de la citadelle, ils venaient de noter la présence d’une silhouette dorée. Le magicien manqua s’étouffer de fureur lorsqu’il se rendit compte qu’elle était pourvue de deux impressionnantes ailes de feu.
Son index gauche se pointa sur elle comme monté sur un ressort.

« Vous étiez supposé être envahis par une bande de bouseux ! Pas par ça ! Qu’est-ce qu’elle fout là cette catin, hein ?», hurla Héèff aux invités d’un ton glacial. Une boule de feu se forma dans sa main droite.

« Oh, je sens que je vais exploser quelqu’un. Sans préliminaires ! Et après – coulant un regard en direction de l’homme en noir – ce sera à votre tour !»



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GreyMalkin


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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Dim 18 Mar 2012 - 0:52


Bob foudroya Héèff du regard, si cela était possible pour des cailloux de foudroyer un homme. Traiter sa bien-aimée, pour qui il avait sacrifié sa vie et son humanité, de fille de joie, était une preuve de son manque certain de tact. De plus, techniquement, il ne s’était jamais marié à sa belle, ayant explosé en milliers de flocons avant, et seules les perturbations actuelles dans les flux de la magie autour d’Elindaë, à l’origine déjà bien perturbés, lui avait permis de revenir entier. Décidant donc d’ignorer le mage, qui ne lui était d’aucune utilité si il ne savait pas où Elle se trouvait, il ne put cependant en faire de même avec Arsh, qui s’approcha tout guilleret de lui et lui serra le bois. Bob nota l’émotion qui submergeait le colosse, et sentit une larme de glace se former au coin de des galets qui lui servait d’yeux. Certes, il était Héris, qui avait toute sa vie durant aimé la déesse de Winitran, mais il était surtout Bob le bonhomme de neige, le Gardien de la passe menant à Elindaë. Et tous ceux ici présents étaient ou avaient été des amis.

« Je n’étais jamais vraiment parti, tu sais » répondit-il au colosse avec un sourire de pur bonheur.

Ce sourire fondit comme neige au soleil quand il vit la forme dorée dans le ciel, et la boule de feu qui se dirigeait à grande vitesse sur le groupe. Déployant sa magie, il protégea du mieux qu’il put ses amis. Dunamis dut faire de même, car un mur de glace s’éleva entre la boule de feu et le trio d’humains. Au final, seul Héèff fut victime de l’attaque – pour un mage du feu, quel ironie – et personne n’avait pris la peine de le protéger lui : il n’était ni un ami de Bob, ni dans les bonnes grâces de Dunamis – et pourtant, ils poursuivaient le même but : quelle tristesse, des alliés qui s’ignoraient…

Un ricanement se fit alors entendre, celui de Famine. Il y avait de quoi rire, en effet. La sublime chevelure du magicien en avait pris un sacré coup, de même que ses sourcils. Dunamis, malgré les difficultés qu’elle éprouvait à tenir debout après une telle dépense d’énergie, ne put s’empêcher d’esquisser un sourire, qui disparut bien vite quand ses jambes la lâchèrent et qu’elle dut se pendre au cou de Garnyiss pour ne pas chuter…

Comme un seul homme, tous les regards suivirent la direction indiquée par l’index de Héèff. Certains, plus réactifs que d’autres, prirent discrétement la poudre d’escampette. D’autres, dont les humains, ne comprirent pas forcement ce qu’il y avait de menaçant dans l’ange de feu que désignait le magicien. Dans le silence qui suivit la déclaration de guerre de Héèff, la remarque murmurée par l’homme en noir résonna étrangement :



« Maquereau, catin…un complexe ? »


Puis il grogna face à la menace du magicien, comme si il le mettait au défi de s’en prendre à lui, avant d’ajouter avec une naïveté incongrue :

« Moi ? Mais je n’ai rien fait. Ce n’est pas moi qui ai fait assas…Oh, et puis vous avez bien d’autres problèmes, non ? »
acheva t-il, désignant de la tête l’ange de feu.

« Tu ferais bien d’aller la voir, elle a tendance à s’énerver facilement si on ne va pas jouer avec elle. »
glissa Rishester. « D’ailleurs, on ferait bien d’y aller, chérie. »

Et il prit dans ses bras sa femme, la portant comme si elle était aussi légère qu’une plume – ce qu’il aurait affirmé si vous lui aviez demandé – et s’avança vers la citadelle, heureux comme un coq. Les autres transformés suivirent. Bob se rapprocha des humains, et leur intima de les suivre. Derrière eux, les bonhommes de neige se dispersaient en cercle, prêt à rabattre toute tentative de fuite.

« Je suis désolée, je crois que vous allez devoir me porter » s’excusa avec un sourire Dunamis auprès du beau capitaine. Ce dernier, à contrecœur, n’eut d’autre choix que d’imiter Rish – pas sûr par contre qu’il montrât le même tact que le colosse concernant la question épineuse de la légèreté de la dame. La dame en question, elle, ne trouvait rien à redire à la situation, bien au contraire.

« Je vous porte ? » proposa avec un sourire dans la voix l’homme en noir à un magicien sérieusement remonté.

Alors qu’ils arrivaient au pont menant à la citadelle, un homme se précipita vers eux, franchissant en clopinant le pont menant à Elindaë. L’homme était un vieillard vénérable, à la longue robe jadis blanche déchiré en de nombreux endroits, notamment de sang. En le voyant s’approcher, Rishester posa sa dulcinée, affichant soudainement un air inquiet. Le vieillard paraissait grandement effaré, et ignorant magistralement le démon vert, se jeta dans le bras de la mariée. Des larmes coulaient sur ses joues, et il renfila, avant de commencer à s’expliquer :

« C’est terrible…terrible. Tous ces humains qui étaient venus nous rejoindre. Vous savez, pour une fois qu’on avait des gens normaux, je veux dire, comme nous…Et puis avec ce qui s’est passé…Et maintenant que tu es mariée…je vais finir moine… »

Soudainement, et comme pour bien commencer sa nouvelle carrière, le vieillard s’éleva dans les airs. Rishester, qui le tenait par le col de sa robe, le souleva à hauteur d’yeux, et lui lança, furieux :

« On ne touche pas à ma femme. »


Et il le laissa retomber. Dans le même temps, l’ange de feu s’était envolé, et avec une grâce infinie, retomba de l’autre côté du pont. Même avec la distance, les Transformés et les humains pouvaient voir le sourire sadique qui s’affichait sur son visage. Avec une lenteur toute calculée, Zyu tendit le bras et désigna quelque chose, au delà du pont, au delà des invités au mariage…
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Mer 28 Mar 2012 - 11:47


« Allons donc !, fit Héèff dans un reniflement de mépris, Tu crois vraiment pouvoir me tromper avec un stratagème aussi minable ? »

Devant lui, Zyu persistait à montrer quelque chose derrière son dos, comme si tout son petit manège n’avait eu d’autre but que de le prendre dans une tenaille aussi sournoise que mortelle. Ah ! C’était à mourir de rire, même si tout le monde aurait joyeusement foncé dedans tête baissée comme la joyeuse compagnie venait de la faire. Il fut cependant le seul à montrer un tel aplomb car bon nombre de Transformés et d’humains s’étaient retournés et affichaient des expression d’horreur. La raison d’un tel émois plongea Garnyiss dans un abîme de perplexité : tout ce qu’il ne voyait n’était que chatoiement et brumes agitées par un courant d’air….

Ses pensées furent subitement noyées dans un concert de trompettes assourdissant. Walsir lui même pesta et fut à deux doigts de demander bien gentiment à Garnyiss d’aller se frapper la tête contre le mur, seule échappatoire possible à cette torture. Car bien évidemment, ce n’étaient pas les araignées virtuoses d’Elindaë qui jouaient – elles étaient plutôt portées sur les instruments à corde – mais un courant d’air. L’ange qui les avait perdu devait sans doute s’en mordre les doigts au vu de l’usage qui en était fait.

« Laissez moi donc m’en charger ! », tonna Arsh à l’adresse de ses compagnons. Proposition parfaitement inutile vu que la voix de la colossale créature bleue ne fut qu’un murmure noyé dans la tempête de notes discordantes. Un détail dont il fit fi dans la bonne humeur en refermant sa poigne griffue sur le premier tentacule à sa portée. Son propriétaire glapit en se sentant soulevé du sol comme s’il n’était qu’un fétu de paille emporté par le tourbillon infernal d’une tornade. Des bruits sourds suivirent tandis que le malheureux Transformé percutait impitoyablement tout ceux qui avaient le malheur d’être aussi grands qu’Arsh. Ce dernier continua de faire tournoyer sa victime au dessus de sa tête pendant quelques secondes avant de lâcher le tentacule.

Garnyiss ne put malheureusement pas profiter de la leçon si aimablement dispensée par Arsh sur la manière de régler les problèmes de manière expéditive. Son ouïe était en train de rendre l’âme. Walsir était en train de s’enfouir toujours plus profondément dans son corps – métaphoriquement parlant bien sûr sans quoi l’infortuné fuyard eu sans doute fini ses jours en peinture murale. Loin du monde extérieur. Loin des trompettes. Dans un royaume où les inquiétudes les plus profondes de Garnyiss clapotaient doucement contre les falaise qui protégeaient sa conscience. Mais même là, les trompettes résonnèrent, appelant à elle les nuages noirs d’une tempête imminente. Déjà, les vagues se formaient et partaient à l’assaut du calcaire du déni.
Avec un grognement de dépit et de dégout mêlé, Walsir contempla les premières gouttes passer par dessus les falaises. Retomber sur la conscience de Garnyiss en taches humides. Derrière lui, les trompettes se faisaient plus insistante et leur cacophonie gagnait en intensité. Le dragon se retourna pour leur faire face. Sa collerette se déploya, frémissante d’une rage qui ne tarderait pas à exploser. Son grondement de rage se transforma en un reniflement de mépris lorsque Walsir se rendit compte qu’il n’y avait rien à intimider. Rien à carboniser ou à lacérer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Justes des notes contre lesquelles il ne pouvait rien faire. Des notes qui le traquaient pour le simple plaisir d’écorcher ses oreilles et de mettre son âme à vif.

Les ailes de Walsir se déployèrent tel un voile de ténèbres sur le ciel orageux. Dans un nuage de poussière, il pris son envol et fonça à travers les nuages dans un rugissement de défi qui fit trembler l’air. Des éclairs dorés le prirent en chasse, laissant sur ses écailles noires des lézardes fumantes. Paniqué à l’idée d’être foudroyé en plein vol, le dragon accéléra son vol. Les nuages happèrent sa silhouette fuselée tandis qu’il fendait la tempête. La conscience de Garnyiss ne devint bientôt plus qu’une mince ligne blanche d’écume derrière lui. L’invasion des notes de musiques un lointain nuage gris qui ne tarda pas à disparaître à son tour.
Walsir continua pourtant sa course effrénée et ne s’arrêta que lorsque la fatigue commença à se ressentir. La base de ses ailes n’était plus qu’une masse enflammée qui criait grâce à chacun de ses battements. Quelque temps plus tard, le dragon redressa enfin son vol et fit du sur place, balayant d’un regard surpris les lieux où sa fuite effrénée l’avait mené. La mer d’inquiétude s’était fondue avec le reste, ne formant plus qu’une masse indistincte parcourue de fugaces reflets tout aussi distincts. Walsir ne put s’empêcher de laisse échapper un grognement désapprobateur à l’encontre des humains et de leur manie à tout refouler. Non mais vraiment ! Comment pouvait-on espérer qu’ils sachent ce qu’ils fassent si leurs pensées les plus profondes étaient un tel marasme ? Si leur personnalité toute entière était bâtie sur cette masse bouillonnante ?
Aussi existentielles que soient les interrogations de Walsir, elles passèrent vite au second plan. Déjà, il sentait sur ses ailes le souffle de la tempête. Avait-il le droit de s'aventurer aussi profondément dans l'inconscient de Garnyiss ? Flirter avec ce dont son hôte n'avait lui-même pas conscience ? Oui, indubitablement oui. Les sirènes de la réalité ne parviendraient pas à franchir cette barrière-ci. Détournant résolument son regard de toutes les récriminations que pourrait avoir Garnyiss à son égard, Walsir s'élança dans les tréfonds de l'inconscient de son deux-pattes préféré…

Garnyiss sursauta en sentant la présence de Walsir s'évanouir à la frontière de sa conscience. Il arrivait parfois à sa moitié draconnique de se retirer pour bouder mais jamais encore il ne s'était retiré aussi loin et aussi soudainement.

"aaaaaaAAAAaaaaa !"

Un glapissement suraigu résonna au dessus de la tête de Garnyiss. Ce dernier n'eut même pas le temps de se retourner que déjà le Transformé le dépassait, les tentacules dans le vent. Il vit cependant clairement le sursaut agiter ma créature lorsque celle-ci déploya tous ces appendices en une corolle visqueuse.

" Strike ! "

Les trompettes émirent un dernier râle d'agonie avant de s'éteindre à jamais, leur métal tordu sous l'impact des tentacules – preuve s'il en est que les tentacules à la fois souples et rigides existaient. Ce n'était pourtant pas la fin de calvaire pour Garnyiss et la joyeuse compagnie de Transformés dont les oreilles – pour ceux qui en étaient dotés - bourdonnaient comme si une colonie de frelons furieux y avait élu domicile. Un prélude à ce qui les attendait car dans la direction pointée si aimablement par Zyu, l'air s'opacifiait et se parait de teintes dorées et brunes…

" KORRRRBEN DALLAS !"

De l'autre coté du pont, la brume venait de finir de sa matérialiser, laissant apparaitre une caricature d'être humain intégralement vêtue de peau de léopard. Une touche blond décoloré s'agitait au gré de son déhanché provocateur et – Garnyiss eut des doutes sur sa santé mentale quand la chose fut assez proche de lui – arborait un décolleté plongeant sur une poitrine inexistante. D'autres brumes se matérialisèrent, arborant fièrement des tenues noires ourlées de rouge et emboitèrent le pas à leur idole.

" Ici Brumy Rhod en direct de la citadelle d'Elindaë avec le merveilleux gagnant de cette bataille pour repousser l'envahisseur ! "- commença Brumy Rhod en accélérant le discours a chacun de ses pas, tant et si bien que la suite fut des plus floues pour Garnyiss. Puis soudainement, l'être le plus green de la citadelle fut à coté du vieillard auquel il murmura langoureusement. " Je ^peux être tout ce qu'il voudra. Une beauté exotique à la chevelure d'ébène. Une robe moulante en cuir, sachant redresser les balais…Oouhouhouhouhou !"

La canne de Brumy se retrouva soudainement sous les yeux d'un Garnyiss totalement dépassé par les évènements.

[color=yellow]" Un petit mot ?
- Euuuh
- Incroy…able…"

L'entrain de Brumy Rhod disparu en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire incroyable. Les yeux de la brume s'écarquillèrent en fixant un point dans le dos de Garnyiss; Exactement dans la direction que Zyu persistait à pointer, un sourire carnassier dévoilant ses crocs d'ivoire. Le teint de mat de la star d'Elindaë vira au gris tandis que son sourire provocateur dégoulinait sur son visage pour faire place à une expression paniquée. Son corps se troubla. Commença à perdre de la substance dans une tentative de s'affranchir de toute barrière. Peine perdue. Sous le regard effaré de Garnyiss et d'une assistance stupéfaite, Brumy Rhod se frappa le bras comme pour étouffer des flammes que lui seul pouvait voir.

Malgré lui, Garnyiss recula d'un pas sans toutefois pouvoir détourner le regard de la brume qui s'agitait frénétiquement en tout sens. Une exclamation de surprise et d'horreur mêlées ne tarda pas à s'échapper des Transformés les plus observateur. Les talons hauts de Brumy étaient piégés dans une gangue de glace…

" Non non Nooooooon !", hurla la brume en se rendant compte de ce qui était en train de lui arriver. Juste avant que son visage tout entier ne se fige dans un masque de terreur.

Brumy Rhod, piégé dans une gangue de glace ? Rectification : il était devenu de glace. Piégé pour l'éternité d'un carcan étincelant. Des murmures s'élevèrent du groupes de Transformés qui se découvraient subitement une sympathie pour le casse pied de service. L'élan d'émotion fut cependant stoppé avant de devenir un torrent de fureur.

" C'est une feinte !, affirma Héèff d'un ton qui ne supportait aucune contradiction.Un type chaud comme lui devenir frigide ! Ah, c'est bien la meilleure…"

Le magicien ricana à son jeu de mot de fort mauvais goût, suivi par quelques membres de l'assemblée qui y virent là l'occasion d'évacuer toute la tension qui s'était accumulée. Fier de son petit effet, le magicien se retourna vers Zyu, les yeux étincelant de méchanceté. Il fut cependant le seul à le faire dans cette direction-ci. Tous les autres, y compris Garnyiss s'étaient tournés dans la direction opposée, là où s’était posé le regard de Brum Rhod avant sa glaciation.
Pas de brume extravagante cette fois-ci mais une silhouette encapuchonnée qui faisait gémir la neige à chacun de ses pas. Elle marcha jusqu'au début du pont puis s'arrêta, comme si elle attendait quelque chose. Ce quelque chose, Garnyiss ne le vit bouger que du coin de l'œil. Eclair de ténèbres et d'argent qui fendit l'air dans un bruissement de tissus pour se placer à ses cotés. L'homme ne put s'empêcher de frissonner. A la fois à cause du froid qui s’était intensifié sans crier gare et de la peur primitive de l’espèce humaine face à quelque chose qui la dépassait de loin – et accessoirement avait montré un intérêt aux propriétés culinaires de ladite espèce.

" Mais toi par contre, je vais t'enflammer ! Ehéhé !"

A la grande surprise du magicien, seul le silence vint appuyer ses propos. Il se reretourna donc pour voir quelle mouche avait donc pu piqué cette si charmante compagnie. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise à la vue de l'origine de ce silence mais son sourire narquois persista. Il trouva même le moyen de s'allonger davantage. Trembler comme des feuilles alors qu’il étaient largement plus de dix contre un et qu’en plus de cela ils avaient l’avantage de posséder des appendices en surnombre… Tsss, à ce rythme, il allait devoir admettre que Zyu était la plus redoutable d’entre eux. Un crime de lèse Héèff comme il n’en n’avait subi depuis l’épisode du poulpe géant.
Le magicien aurait-il prêté une attention un petit peu plus grande à son environnement qu’il se serait rendu compte qu’il n’y avait pas que la peur. L’air crépitait d’un tension sous jacente. Derrière lui, les pierres se livraient à un conciliabule effréné. Le sol tremble légèrement comme si la forteresse elle même s’ébrouait pour chasser les vestiges de son long sommeil. Sur les hauteurs, la girouette tourbillonna furieusement et se contorsionna pour pointer non pas dans la direction d’un vent qui s’était tu mais dans celle de la silhouette encapuchonnée. En guise de réponse, les gargouilles perchée sur les tours sortirent de leur immobilisme forcé – les pigeons étaient devenus aussi rares que méfiants avec les nouveaux arrivants – et se laissèrent lourdement tomber au sol avec une discrétion légendaire.

Des détails qui ne semblèrent ni doucher l’enthousiasme d’Héèff, ni faire reculer le nouvel arrivant. Tous sentirent sans le voir son regard se poser sur eux. Il s’attarda sur Bob, Arsh, Rish et sa femme, passa aussi vite que possible sur le vieillard avant de s’arrêter sur Garnyiss et Dunamis. Un long frisson descendit le long de l’échine du galant homme – il ne grimaçait même pas sous le poids de le demoiselle à la masse – et salua au passage celui suscité par un maître de cérémonie qui semblait abandonner un à un tous ses faux semblants. Là où le second ne suscitait qu’une menace lointaine due à une histoire de chaine alimentaire, le premier laissait entrevoir un avenir si sombre que la conscience de Garnyiss refusait de l’envisager.
Glaçant et étrangement familier… Quelque chose en lui piaffait et se cabrait pour qu’il ne puisse pas mettre le doigt sur le moment exact où il avait ressenti une telle chose…

Comme s’il avait ressenti le désarroi et les doutes de Garnyiss, l’intrus éclata d’un rire glaçant et moqueur puis repoussa son capuchon. La bise souleva une crinière d’ébène mais Garnyiss n’y prêta guère attention. Il ne voyait que ces yeux clairs où brillait un éclat cruel et glacé. Ces yeux qui semblaient vouloir écorcher son âme pour la laisser sans défense à la merci de l’Hiver…

« Bienvenue à la maison ! », ricana-t-il dans une parodie de salut. Son regard se déporta sur Famine, sembla jauger la situation…

Avec un hurlement glacé, le blizzard partit à l’assaut de Famine, charriant dans sa direction une multitude d’éclats tranchants. Le quadrident géant de Famine stoppa net l’assaut de l’Hiver dans une trainée argentée. Ce bref répit ne dura toutefois guère longtemps et une le vent le frappa de plein de plein fouet avec autant de force que la charge d’un taureau. L’impact envoya l’échalas valdinguer au dessus de la foule de Transformés et atterrir dans une quelconque cour intérieure. Un 6 très généreux brilla dans les yeux d’un Brumy Zhat’ Heur pour saluer la grâce de ce vol plané mais il n’y eu aucun applaudissement. Bon nombre de ceux qui avaient compté sur l’intervention d’un légendaire cavalier du foutoir apocalyptique pour les tirer d’affaire restèrent cloués sur place de stupeur.

Il ne virent l’explosion de feu écarlate que lorsque celle-ci les englouti par derrière…

« Héhéhé, prend ça mon ange adoré ! »



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GreyMalkin
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Dim 20 Mai 2012 - 22:15


Contrairement à Héèff, Dunamis tomba dans le minable stratagème de Zyu – enfin, elle n’avait pas trop le choix, son prince charmant qui la portait étant lui aussi tomber dans le panneau – et tout comme Garnyiss, ne comprit pas tout de suite l’horreur qui se peignit sur le visage des Transformés. Les trompettes ne tardèrent pas à lui fournir la réponse. Si elle n’était pas obligée de se tenir au capitaine pour ne pas tomber de ses bras, elle se serait volontiers plaquer les mains sur les oreilles, mais cela n’aurait rien changé du tout. Même la puissante voix d’Arsh ne parvint pas à couvrir le brouhaha causé par les instruments. Le sens de son message passa cependant très bien quand un Transformé tentaculaire s’envola dans les airs et heurta de plein fouet les trompettes, mettant fin à leur brillante carrière.

Tout aussi brillante, les brumes qui depuis quelques temps virevoltaient se regroupèrent, prirent une consistance plus solide pour finalement se concrétiser en un être étrange et extravagant, vêtu d’une peau de léopard, à la coiffure ridicule. Derrière lui, d’autres tourbillons prirent la forme de groupies, dans le regard duquel brillaient des étoiles quand il se posait sur leur idole, Brumy Rhod.

De son discours, Dunamis ne retint que le moment où, langoureusement, la brume murmura à l’oreille du vieillard. Ou plus précisément, la réaction de ce dernier.


« Des balais ? Quels balais ? C’est elle l’experte en balai. » lança le vieillard en désignant la femme de Rish. Le géant vert, plus compréhensif que le vieillard, se racla la gorge, s’apprêta à dire quelque chose, puis finalement se tut, le rouge lui montant aux joues leur donnant une teinte plus prononcée.

Mais déjà, Brumy Rhod avait rapporté son attention sur le capitaine Garnyiss, et c’est avec stupeur que Dunamis vit la canne passer à quelques centimètres de son visage et s’arrêter devant son bien-aimé – car, ne nous voilons plus la face, c’était sûr, une telle vivacité ne pouvait que charmer une jeune demoiselle.


Winitran lance un drôle de regard au joueur. Ce dernier s’amuse toujours avec sa neige, en attendant que le guerrier fasse bouger ses pions. De nouveaux personnages sont entrés en jeu, comme cet ange de feu ou ces brumes extravagantes. D’autres, en réserve, attendent patiemment dans une boite en bois que le joueur tient fermée. La situation n’est clairement pas en faveur des pauvres pions de Winitran : la dame à la masse et le capitaine - l’homme en noir, dont la figurine est faite de ténèbres pures, semble pour le moment ne rien risquer, tant on l’oublie.

Certains, par la suite, allaient regretter qu’il fût oublié.

Mais elle n’est pas aussi désespérée qu’il n’y parait. L’arrivée des brumes et des bonhommes de neige a rééquilibré les dés, et la tête de mort promise pour ses pions n’est plus qu’une lointaine menace. Quand, soudainement, la figurine de la brume en léopard, qui était jusque là encore vaporeuse, se solidifie et se retrouve emprisonnée dans un carcan de glace…Le joueur tripote son système soufflant de la neige sur le plateau, transformant le courant d’air en blizzard furieux, et en profite pour sortir une pièce en réserve. Des ténèbres s’échappent d’elle, mais contrairement à celle de Winitran, ces ténèbres n’ont rien de réconfortantes. Elles promettent seulement une morte lente, dans de froides contrées, à s’endormir à jamais dans une lutte perdue d’avance. Les dés à nouveau changent, et sur toutes les faces, seules des têtes de mort adressent un sourire narquois au guerrier.

" Mais toi par contre, je vais t'enflammer ! Ehéhé !"

Si les propos de Héèff n’avaient jusque là tiré que des rires angoissés, seul le silence lui répondit cette fois-ci. Puis la citadelle se mit à bruir de mille sons, comme si une menace l’avait réveillée de son long sommeil. Contrairement au magicien de feu, Dunamis ne resta pas de marbre face au nouvel arrivant. Le frisson qui la parcourut ne fut cependant pas du même ordre que celui qu’elle avait ressenti quand Garnyiss l’avait prise dans ses bras, tel un preux chevalier dans son armure étincelante – sauf qu’il n’avait pas d’armure, et que certains de ses actes ne collaient pas vraiment avec le « preux ». Qu’importe…Considérant que face à ce nouvel adversaire, elle allait être un poids pour Garnyiss – au sens propre du terme – elle se laissa glisser de ses bras, et vacillante, parvint à reprendre son équilibre. Qu’elle reperdit bien vite quand l’inconnu déploya contre Famine la furie du blizzard. Seul le bras boisé d’un bonhomme de neige lui permit de ne pas s’écraser lamentablement au sol.

Winitran regarde avec une moue dégoutée la figurine de Famine faire un long vol plané, et atterrir hors du plateau de jeu. Le joueur se penche, ramasse la figurine, y enlève la terre qui la salit, et, de nulle part, sort une extension au plateau, représentant la citadelle. Il y dépose Famine, au hasard. Le guerrier, même en sachant que cela est tout à fait inutile, ne peut s’empêcher de commenter :

« Ce jeu est totalement déloyal. Comment peuvent-ils s’en sortir face à… »

Le joueur lui tend une carte, et ce que Winitran y lit ne lui laisse plus aucun doute sur le côté sadique de son interlocuteur.

« Les voir se débattre alors qu’il n’y a plus d’espoir pour eux est tout l’intérêt de cette partie. »

La boule de feu de Héèff apporta une distraction bienvenue face à la stupeur qui s’était abattue sur les Transformés. Contrairement à ce que l’ardent magicien devait espérer, Zyu ne mourut pas dans d’atroces souffrances brûlée par des feux aussi ardents que ceux de l’Enfer, même si son alliage d’or affichait quelques traces charbonneuses. Son sourire sadique s’élargit alors qu’elle reportait son attention sur sa proie. Une boule de feu se forma dans sa paume :

« Après toi, chéri. »

Et avant que Héèff ne réagisse, elle lui envoya son cadeau, et s’envola dans les airs, ses ailes brillantes attisant le brasier qui ne manquerait pas de griller son cher adversaire. Et pour faire bonne mesure, elle n’attendit pas de voir le résultat de son œuvre pour envoyer d’autres boules de feu sur sa victime.

¤~¤~¤~¤ Ailleurs, mais pas ci loin que ça ¤~¤~¤~¤

« Damned. » murmura l’homme en noir, dissimulé dans un recoin des couloirs de la citadelle. Alors que tout le monde avait son attention braquée sur Zyu, Brumy Rhod et le nouveau venu, il s’était discrètement infiltré dans la forteresse, passant outre le barrage que représentait le chandelier en or massif ambulant. Ce qu’il voyait à présent lui expliquait le désarroi du vieillard, et, c’est enveloppé dans de bienveillantes ténèbres qui le protégeaient de tout sens qu’il sortit de la citadelle, dans l’une des cours intérieurs où il lui avait semblé entendre un choc sourd. Au centre, le grand échalas qui faisait office de maître de cérémonie au mariage y était étalé de tout son long, apparemment bien sonné. Après ce qui sembla être une brève hésitation, l’homme en noir s’approcha de lui, histoire de vérifier qu’il était toujours en vie. La faim qui le tenaillait le renseigna bien avant qu’il ne l’eut atteint. Comme il l’avait fait auparavant, il se pencha sur lui, et, un brin ironique :

« Il ne vous a pas manqué. »


¤~¤~¤~¤ Devant le pont qu’ils étaient destiné à ne jamais franchir de leur vivant ¤~¤~¤~¤

Face à la menace latente que représentait l’homme, et avec un courage exemplaire mais vain, Dunamis avait dégainé sa masse d’arme, prête à s’en servir pour protéger l’homme de sa vie – maintenant, elle en était persuadée : soit ils mouraient ensemble en ce jour – ce qui était un pari soit dit-en passant pas trop risqué – soit ils passeraient le restant de leur vie ensemble – ce qui était aussi un pari peu risqué, car le restant de leur vie allait être très court. L’homme de sa vie, donc. Même l’agitation derrière elle ne parvint pas à la détourner de son objectif.

« Heu, on était déjà pas tous là pour le mariage ?
- A part ceux trop lents pour se déplacer et les rabat-joies, si.
- Tss, j’aurais jamais pensé qu’il y en avait tant qui n’aimaient pas les fêtes.
- Et moi donc. Et tous des inconnus, en plus…»

« Unité 1 : en formation… »

La voix de Bob résonna, alors qu’une nouvelle horde de Transformés, beaucoup plus effrayante et plus sauvage que celle du mariage – bien que ceux-avaient fait plus d’effort pour se vêtir : on aurait même dit qu’ils s’étaient habillés avant de se transformer – émergeait de la citadelle et se précipitait toute griffe, crocs et tentacules dehors, sur les invités du mariage. Entre eux, un magicien plus ou moins carbonisé…

Le dé que tenait Winitran dans ses mains glisse tout seul sur le plateau, et s’arrête bien évidemment sur une tête de mort. L’orage sur la ville se fait plus violent, le vent plus violent, comme pour accentué l’effet tragique de la nouvelle.

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Garnyiss


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A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini Vide

Garnyiss
Message Sujet: Re: A l'invasion ! [Pré-ellipse] - Fini | Mar 12 Juin 2012 - 3:49


En dépit du caractère impitoyable de la vie qu'était la sienne, la femme de ménage avait toujours su trouver dans les pires moments une étincelle d'espoir. Celle qui redonnerait un sens à sa vie. Qui lui ferait oublier les rudes tourments du Nord, sa famille transformés en créatures pour lesquels être civilisé n'était plus qu'un lointain concept. Griffes et tentacules avaient remplacé les mains aimantes et les mots de réconfort s'étaient peu à peu réduits à des considérations autrement plus terre à terre. le temps avait peu à peu dissolu les liens familiaux, transformant la fille, la soeur et la tante en une femme dont le coeur battait pour anéantir à jamais toute trace de poussière.
Des années durant, elle s'était résolue à n'avoir pour réelle compagnie que les pierres et les araignées. Les premières avaient une discussion des plus intéressantes et était prêtes à disserter des heures durant si on leur prêtait une oreille attentive. Les plus grandes des arachnides avaient établi leurs quartiers dans les souterrains de la citadelle, pinçant avec délicatesse les fils de soie tendus à travers Elindaë. Parfois, il lui arrivait de ce laisser porter par cette mélodie aussi délicate que discrète. Son esprit s'envolait au son des notes. Rêvaient de preux chevaliers en armure étincelante qui hantaient les contes de son enfance.

Des contes de fées ! Des mirages destinés à alléger le coeur des plus démunis en leurs faisant miroiter mont et merveilles ! Pour elle cependant, le mirage était devenu réalité. Un beau jour, l'encre de ses yeux s'étaient reflétée dans le rose vif de ceux de son cher et tendre Rish. Il n'avait pas d'armure de métal mais une peu d'un vert tendre. L'écho d'un printemps oublié qui s'était épanoui dès leurs premières rencontres. L'Hiver n'était devenu qu'un léger voile devant le soleil qu'il était ! Et voilà qu'un infâme vieillard caquetant tentait de ternir son image auprès de son bien aimé. En pure perte bien sûr car son Rish ne se laisserait pas abuser par une telle bassesse mais tout de même... Elle ne pouvait laisser passer les insinuations perverses de ce vieillard décrépi qui ne rêvait sans doute que de pouvoir redresser son balai à lui. Ne venait-il pas d'avouer quelques minutes auparavant l'intérêt qu'il lui portait en des termes révélateurs ?
Elle se dirigea d'un pas vif vers le vieillard, les mains crispées sur le manche de son balai. Le vieux couple que formaient Héèff et Zyu n'étaient plus pour elle que des détails brûlants. Brumy Rhod, une contrariété qu'ils suffisait d'ignorer. Le vieillard ne dut se rendre compte que les étincelles qui brillaient dans son regard n'étaient pas le reflets de tendres sentiments car il ne fit n'esquissa même pas un début de fuite.

Un rictus meurtier se dessina sur ses lèvres lorsque elle abattit sans crier gare son balai dans la face du vieillard.

" Espèce de pervers !", lui cria-elle, la voix partant dangereusement dans les aigus.

Les choses auraient pu s'arrêter là si elle n'avait pas vu son cher et tendre géant vert s'empourprer aux dires du vieillard. Des éclairs de fureurs illuminèrent le regard outré qu'elle posa sur le vieillard. Comment osait-il ! Comment osait-il pervertir l'âme pure de son bien aimé !

" Comment ose tu ! Pervers ! Mécréant ! Espèce de ... de ... Espèce de saleté ! "

Quelques secondes suffirent pour que le douce et tendre jeune mariée se transforme en harpie sanguinaire bien déterminée à faire ravaler au vieillard ses paroles déplacées en même temps que le balai dont elle s'était servie pour le frapper


.oO° Un petit peu plus loin que l'on aurait cru °Oo.
Les étoiles achevèrent leur gracieux ballet devant les yeux de Famine avant que le sombre rideau de velours noir ne tombe. A un petit détail près car le rideau noir était autrement plus désirable que ce qui s'offrait maintenant au regard de l'échalas.

" TOUT COMME JE VOUS MANQUERAI", lança-t-il d'un ton parfaitement neutre que démentit la lueur mauvaise dans son regard. Puis, comme conscient de l'immense crédit que lui donnait sa position allongée, Famine se fondit dans un nuage de fumée noire pour réapparaitre derrière Gray Malkin.

Ses haillons noirs avaient laissé la place à un long manteau de ténèbres. Entre ses mains, l'imposant quadrident d'argent qu'il pointa vers l'homme en noir. Sa voix n'était plus qu'un chœur de murmures avides lorsqu'il s'adressa à nouveau à Gray Malkin.

" VOUS LES HUMAINS ! SI IMBUS DE VOUS MÊMES..."

A chacun de ses mots, la haute silhouette de Famine se rapprochait du mortel, son ombre dévorant toute lumière sur son passage. L'air lui même sembla se raréfier, sa chaleur soudainement dévorée par un froid vorace.

" COUREZ TOUJOURS APRES LE CHIEN, JAMAIS NE VOUS MORDERA ; BEUVEZ TOUSJOUR AVANT LA SOIF, ET JAMAIS NE VOUS ADVIENDRA. CETTE SAGESSE N'EST QU'ABSURDE FOLIE. VOTRE APLOMB QUE POUDRE AUX YEUX. IL EST TEMPS D'OUVRIR LES YEUX, SOMBRE SIRE... "

Seuls quelques centimètres séparaient dorénavant Gray Malkin des pointes du quadrident de Famine et de son ombre vorace. D'un geste vif, il rabattit son capuchon en arrière, dévoilant le pâle éclat meurtrier de ses yeux d'améthyste. Le blizzard agita sa chevelure d'ébène autour, faisant danser les reflets glacés de l'Hiver sur un visage si émacié qu'il en paraissait irréel. Les pointes de son quadrident lacérèrent les cieux tandis qu'il le levait au dessus de lui.

" MAINTENANT, RESSENTEZ LA MORSURE DU CHIEN APRES LEQUEL VOUS AVEZ TANT COURU. ET VOYEZ LA COUPE DE LA VIE A LAQUELLE VOUS AVEZ TANT BU SE TARIR !"

La puissance de la voix de Famine atteignit son paroxysme, faisant vibrer la citadelle jusque dans ses fondations.

" TOUT A UNE FIN ! "

Des ténèbres jaillirent en griffes acérées du trident de Famine. Eclairs d'ombre dévorant toute lumière sur leur passage. Gouttes de néant engloutissant toute vie en une averse mortelle. En son épicentre, Famine qui avançait inexorablement vers Gray Malkin grignotant sa vie à chaque pas.

" ALORS CONTEMPLEZ CETTE FAIM S’ABATTRE SUR VOTRE MONDE !"

.oO° Non loin de la femme de ménage °Oo.
Arsh se retourna vers les nouveaux arrivants. Des frères de Destinée aurait-on dit en d'autres temps et en d'autres lieux mais toutes ces choses n'avaient plus d'importance. Au yeux des invités du mariage, ils étaient l'Ennemi, esclaves de cette même magie qui leur avait volé leur véritable nom. Un sourire vorace se dessina sur les lèvres du colosse bleu. Enfin de l'action bien éloignée de toutes ces parties d'échec si ennuyeuses.

" Oh !", fit-il à la place du Allons-y qu'il s'apprêtait à lancer gaiement avant de charger la compagnie de Transformés. Le gris du ciel n'était plus qu'une masse tourmentée zébrée d'éclairs ténébreux, comme si la Nuit s'était invitée en ces lieux.
Pris d'un soudain doute, il se retourna vers la silhouette qui leur barrait le chemin vers la sortie de la citadelle. Si ce dernier n'en était pas à l'origine, il ne manifestait pas la moindre once de surprise à la vue d'un tel phénomène. D'ailleurs, aucun émotion ne transparaissant sur son visage hormis un désir de faire souffrir autant que possible le frêle être aux cheveux blancs.

Encore une querelle importée !, songea Arshjlen'D'Khjiar avec un soupir blasé. La dernière fois, leurs invités avaient été escamotés alors que les choses commençaient juste à devenir intéressantes. Alors si en plus il fallait composer avec la promesse de choses pires que la mort que représentait le nouvel arrivant. Déjà, ses sbires franchissaient les distances de sécurité établie par Bob est sa vaillante garde de neige.
Avec toute la délicatesse du monde, Arsh arracha la masses des mains de Dunamis et la soupesa avec un air menaçant...

.oO° Un petit peu plus près de Garnyiss °Oo.

Bien que profondément immergé dans l'inconscient de Garnyiss, Walsir ressentit néanmoins le choc provoqué par la subite apparition de Marovin. Une véritable lame glacée le transperça alors qu'il s'interrogeait sur la signification de la présence d'une version de Dunamis, auréolée d'une lumière réconfortante, aussi profondément dans l'esprit de son cher bipède.
L'univers où il se trouvait se cristallisa, forçant le dragon à revenir dans les conscience du chef du Nomins Ageati. A moins qu'il ne s'agisse du jeune soldat qui avait vu sa vie entière, tous ses rêves et espoirs sacrifiés sur l'autel du seigneur de l'Hiver. Walsir pouvait presque humer des effluves de peur mêlées à des fragrances de désespoir...

Et pourtant... En dépit de la matérialisation de l'un de ses cauchemars pile poil devant ses yeux, il ne s'était pas carapaté comme un vulgaire lapin. Bien au contraire, il se tenait droit dans ses bottes, la main fermement agrippée sur la garde de Tranchenuit, attendant le premier assaut de la part de l'Ombre maudite du maréchal des glaces...
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