Retour en terres de Surda. Les campagnes étaient belles, préservées de toute la terreur du monde. Belles, donc, mais vides, comme désertées. Quelques fermes fonctionnaient encore, tenues par des familles depuis des générations. Mais tous ceux qui étaient venus au Surda pour prospérer étaient repartis. Le pays était économiquement mort. La longue absence de son roi en était la cause. Sans chef, nul peuple ne prospère. Ce roi, il était attendu, désiré. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'était plus qu'espéré. Le peuple avait perdu confiance. Le roi avait disparu. Était-il mort ? Prisonnier ? Parti vers d'autres mondes ? Les rumeurs et les fantasmes allaient bons trains, mais personne ne savait vraiment. Il serait parti effectuer une mission secrète et périlleuse, essentielle à la survie de son peuple et de l'Alagaësia. C'est ainsi qu'un mythe s'était créé.



Sur la route qui venait du Nord, par Cythrì et Petrovya, et qui menait droit à Aberon, un vieux cheval à la robe bringée, qui paraissait très fatigué, avançait lentement. Il était monté par un voyageur, qui avait l'air tout aussi fatigué, recouvert par un grand manteau noir à capuche, poussiéreux et très sale. Le temps était dégagé, il faisait frai mais sec. Le voyageur se rapprochait de la capitale surdaine. Une bonne dizaines de minutes plus tard, il était devant la porte de la ville. Elle n'avait pas l'air plus animée que la campagne. Le voyageur avait pu constater que les maisons situées à l'extérieures, avant le mur d'enceinte, étaient peu habitées. Une sur trois était abandonnée. Aucun signe de précipitation. les gens étaient partis de leur plein gré, ils avaient pris leur temps. C'était un déménagement voulu. Le cheval s'était arrêté devant la porte. On était en pleine journée mais elle était fermée. Avec le contexte actuel et l'insécurité générale en Alagaësia, tout le monde se méfiait de tout le monde, et les villes ne laissaient pas entrer n'importe qui. le voyageur descendit de son cheval et frappa trois coups sec et puissant à la porte. Le judas s'ouvrit et un garde apparut derrière les grilles.

"Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous là ? Quel est l'objet de votre visite ?" Lui lança-t-il, d'un ton sec et agressif.

"Je ne suis qu'un voyageur, je souhaiterais me reposer et me restaurer dans une auberge d'Aberon." Lui expliqua le voyageur.

"Je suis désolé mon brave, mais nous n'acceptons pas de faire entrer des étrangers. vous savez, en ces temps troublés, il faut bien se montrer prudent !"

"Bien sûr. je vais être franc avec vous, 'mon brave' ! je viens de la part du roi. Je dois voir Hancar, le premier conseiller et actuel régent du Royaume ! C'est très urgent !"

" Oui, évidemment, et ma mère, c'est la reine des Elfes !"

"C'est la Dame Ellenwen, la reine des elfes, et je vous assure que vous n'avez aucune ressemblance avec elle !"

"Mais je ne peux pas vous faire entrer, tels sont les ordres ! Quant bien même vous diriez vrai !"

"Alors allez chercher Hancar, ou dites qu'il y a quelqu'un pour lui, mais dépêchez-vous, de grâce, il ne fait pas chaud !"

"Bien, bien, je vais voir !"

Le judas se referma. Il n'y avait plus qu'a attendre ...