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Insaisissables tels le vent

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Laïaga

Dirigeant du Cam Serarna

Nombre de messages : 15534
Âge : 32

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Insaisissables tels le vent Vide

Laïaga
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Insaisissables tels le vent | Mer 14 Déc 2011 - 15:37


C'était par une nuit plus noire que l'encre qu'allait se clore notre petite histoire. Celle de Liv de Sula, la terrible chimère qui en fin de compte jamais ne fut, cette histoire éclaboussée de sang, souillée de cris de souffrance et de larmes de peine.
Une histoire assez sale en vérité, mais heureusement elle touche à sa fin. Point de nuages, mais point de lune non plus, et malgré les lueurs vacillantes des braseros ici et là, une ombre se faufile, insaisissable telle le vent.
Il faut dire qu'à la tombée du jour encore, le regard embrassait un inimaginable chaos, où des centaines d'hommes s'affairaient à creuser des fosses pour y enterrer des centaines d'autres dans un silence de tombe fort à propos. La terre était retournée, brûlée là où on ne pataugeait pas dans un bourbier imbibé de sang. Alors maintenant que les hommes se reposaient enfin, la surveillance n'était peut-être pas aussi assidue qu'elle aurait dû l'être. Après tout, la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit dit-on, et après pareil cataclysme on ne voulait même pas imaginer qu'un malheur encore puisse survenir. Disons, pas pour les dix prochaines années.
L'auteur de tout ce bordel était actuellement enfermé dans une minuscule cellule de pierre épaisse en compagnie de trois gardes, des magiciens chacun, qui gardaient toujours au moins deux armes pointées sur lui. Leur travail n'était certainement pas très amusant, d'autant que l'homme, entravé par une camisole de cuir, était assommé de drogues et engoncé dans un fantastique entrelacs de sorts de protection. Mais leur attention était inébranlable. Le prisonnier ne pouvait remuer un sil sans qu'ils ne sursautent et fassent mine de l'empaler.
Dehors l'ombre noire filait entre les tâches de lumière dansante, sans un bruit, toute de grâce. Le bâtiment vers lequel il se dirigeait n'avait pas pas de fenêtre, mais notre ombre ne ralentit pas pour autant. Elle accéléra au contraire, et bondit. En regardant au bon endroit au bon moment, on aurait pu voir cette tâche plus claire s'élever sur fond de ciel uniformément noir. Et puis en pleine courbe elle disparut.
A l'intérieur de la prison, où, de manière assez originale, les cellules étaient à l'étage plutôt qu'en sous-sol, ce fut une silhouette encapuchonnée de noire qui apparut brusquement comme sortie de nulle part et dans un silence complet au milieu d'une cellule vide. La plupart des cellules étaient vides en ce moment. Ceux qui le connaissaient auraient été étonné de le trouver sans son manteau sulamande aux mille couleurs. Dans la pénombre de la cellule vide, Dandelo pouvait suivre la raie de lumière de la torche du garde qui patrouillait par l'interstice de sa porte. La lumière passait plutôt régulièrement compte tenu de l'importante taille du bâtiment ; ils devaient être plusieurs. Forcément.
*On est entrain de faire une connerie mon vieux... fit la voix de sa conscience.*
Tiens, ça faisait longtemps !
*On a besoin de lui, se répondit Dandelo à lui-même. Je veux savoir ce qu'il s'est passé ! Pas toi ?
-Ben si, je suis toi, gros con...
-Bah alors ?*
Dandelo était goguenard.
*Bah alors ils sont sur les nerfs et on va leur voler leur invité de marque sous les yeux ! s'énerva sa conscience, prudente. Au point où ils en sont, s'ils nous voient je crois qu'ils vitrifient la zone sans trop chercher à comprendre...
-Mais bien sûr... Le Nomins c'est les gentils, oublie pas ! Allez, on n'est pas n'importe qui, on peut le faire! Vrai ?
-Vrai...*
La conscience du saltimbanque ne pouvait nier cette indéniable vérité : pas grand chose n'arrêtait Dandelo. Un passage de lumière devant la porte, puis Dandelo découpa en l'espace d'une demi-seconde le loquet à l'aide d'une lame magique, et jaillit dehors, toujours dans un parfait silence. Le garde, de dos, ne vit rien venir quand un bras puissant lui comprima la gorge et un second la bouche, tout en le traînant dans la cellule.
*Et d'un....
-Fais lui donc la peau !*
C'était son côté sombre qui parlait.
*Histoire de s'attirer encore plus d'emmerdes après ? On avait décidé qu'on tuait personne non ? rétorqua sa bonne conscience.
-Juste, concéda Dandelo.*
En effet, il avait arrêté d'étrangler le garde quand celui-ci était tombé dans les pommes. Il ressortit dans le long couloir bordé de cellules et faiblement éclairé : le second garde était tout au bout, dos à Dandelo. Dandelo partit en courant de sa démarche féline et indécelable, et alors qu'il n'était plus qu'à quelques mères de lui, le garde se retourna. Alors Dandelo disparut.

-Hein ? commença le garde en voyant que son collègue avait disparu, mais il ne dit rien de plus.

Dandelo était réapparu dans son dos et un coup brutal avait assommé l'homme qui n'avait aucune chance. Et de deux. L'homme poussa un râle étouffé et s'affala au sol en douceur, accompagné par le maître d'armes.
*Celui-là va faire un gros dodo...
-Ouais, et quand il va se réveiller, on aura tout le Nomins sur le dos.
-Ce qu'il en reste, tu veux dire, se dit Dandelo à lui-même, mi-amusé.
-Ce qu'il en reste oui si on veut... Ce type est quand même une sacré brute.*
Dandelo ne pouvait qu'être d'accord avec lui-même. Il venait sauver la peau de ce type, cette destruction sur pattes, ce Tourmenteur, alors qu'à leur dernière rencontre il avait failli se faire tuer. Étrange hein ? Mais il avait besoin de lui maintenant.
Il ne restait plus qu'à trouver la bonne cellule. Dandelo ne faisait pas de magie, mais il pouvait instinctivement sentir les présences qui l'entouraient. Dandelo était une parfaite machine à tuer, et rien ne l'arrêtait, ni les murs, ni l'obscurité. Il se rapprocha de cette cellule où dansaient quatre étincelles de vie, une si discrète qu'il aurait pu la rater, posa les mains sur le panneau de bois que bloquaient plusieurs barres de métal, un crépitement invisible dansa sur ses mains et une légère odeur électrique commença de flotter dans l'air, mais la magie coula sur Dandelo sans l'atteindre.
Et puis il disparut, comme il savait si bien le faire, et réapparut dans la minuscule cellule, et aussitôt son poing vola vers le visage du garde le plus près de la porte et s'écrasa contre son nez, le faisant voler en arrière, assommé net. Son pied décolla pour aller s'enfoncer dans le thorax du soldat le plus à droite, lui coupant la respiration malgré le cuir qu'il portait.
Le dernier ouvrit la bouche, commença tout juste de crier et le poing de Dandelo le frappa dans un crochet qui le fit taire, suivit d'un second de l'autre côté puis d'un uppercut qui le fit valser en arrière. Deux des gardes tombèrent au sol inconscients, le troisième, à genoux, toussait et cherchait sa respiration. Dandelo eut tôt fait de l'envoyer rejoindre ses camarades.

-Dandelo...

L'autre avait ouvert les yeux et le fixait. Des yeux verts où brillait la fièvre, un peu vitreux. Il était pâle et frissonnant, plus très impressionnant, emprisonné dans sa camisole de cuir.

-Ça faisait un baille hein, Laïaga.

L'autre hocha doucement la tête.

-Qu'est-ce que tu fais là ?

<><><><><>

-Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je.

Ma vision était trouble, parfois elle s’assombrissait et je me sentais perdre conscience pour quelques instants, mais impossible de se tromper sur l'identité du nouveau venu. Dandelo, venu me sauver ? Quelle drôle d'idée. Je l'avais presque tué la dernière fois...

-Je suis venu te sauver, me dit-il.

Ah. J'aurais voulu demander pourquoi, mais ça avait l'air tellement compliqué, et je n'avais pas la force d'y réfléchir. Combien de temps est-ce que ça faisait que je portais cette saleté ? J'avais fait ma guerre, et je l'avais perdue. Depuis, les jours se confondaient, les semaines s'étiraient, le tout dans une grisaille morne, dégueulasse. Saloperie de camisole...

-Enlève-moi ça ! fis-je d'une voix rauque.

Il hocha la tête, et une de ses fameuses lames immatérielles jaillit et découpa sans faire de quartiers, et les sortilèges qui m'entravaient, et la camisole. Elle tomba au sol, en deux morceaux, et ce fut comme de crever la surface de l'eau après une très, très longue apnée. Je pris une grande inspiration, les yeux dilaté, goûtant avec un plaisir presque orgasmique cette liberté enfin retrouvée.
J'avais froid. J'étais torse nu sous la camisole, et ma captivité me laissait presque sans forces. Je me sentais fiévreux, grelottant, et quand je tentai de me mettre sur mes jambes, je vacillai et retombai à genoux.
Mais bon dieu j'étais libre !
Un mince sourire se dessina sur mon visage. Je tendis une main, Dandelo la saisit et m'aida à me relever. J'avais maigri, mon poignet tenait tout entier dans sa main, et même si Dandelo était une force de la nature, c'était sans équivoque. Une fois debout je réussis à ne pas m'étaler et le regardai dans les yeux :

-Alors, qu'est-ce que tu fiches ici ? Pourquoi es-tu venu me libérer ?
-C'est à propos de Liv de Sula, mais pas le temps maintenant... fit-il, mais après un court temps de retard. Je t'expliquerai plus tard, il faut qu'on décampe.

Il se retourna, et ses lames diaphanes découpèrent la porte de bois et les barres qui la fermaient. Moi je le regardais sans réagir. Cela faisait au moins un mois que j'étais là, et tout autant que je n'avais pas repensé sérieusement aux événements qui m'avaient conduit dans cette geôle.
Je m'étais morfondu, apitoyé, mais je n'avais pas réfléchi. J'avais tué Liv... Pourtant. Pourtant je n'arrivais pas à m'en convaincre. Mais je l'avais vu, de mes yeux propres, non ? Son corps désarticulé qui volait. La lueur furieuse, haineuse, qui s'éteignait dans ses yeux qui devenaient vitreux ; ce n'était pas une invention.
Alors pourquoi ne pas y croire ? A cause de ces larmes qui avaient roulé sur ses joues, tellement humaines, à cause de cette jeune femme qui n'avait rien d'une tueuse que j'avais rencontré des années en arrière, l'espace de trois secondes ? Qu'est-ce qui était vraiment arrivé ? Est-ce que j'avais réellement modifié le passé ? Je n'en étais pas capable, j'en était presque sûr, et pourtant...

-Tu viens ? fit Dandelo, et je vins.

<><><><><>

-Pourquoi es-tu venu me libérer ?

*C'est vrai ça, pourquoi ? fit une petite voix mesquine dans l'esprit de l'épésite. De toute façon elle est morte. On a vu son corps !
-Ta gueule...
-Non ?
-TA GUEULE !*

-C'est à propos de Liv de Sula, répondit Dandelo. Mais pas le temps maintenant... Je t'expliquerai plus tard, il faut qu'on décampe.

Dandelo se retourna brusquement, détournant son regard de celui de Laïaga. Laïaga qui avait tué Liv. Liv avait fait un passage éphémère dans sa vie, traversant le ciel de son existence comme une comète qui l'aurait magnifiée l'espace d'une nuit avait de disparaître à jamais.
Il avait même vu le corps étendu sur une table, nu, blessé, flasque et livide. Il avait vu la déchirure laissée par le sabre de Laïaga, le sang séché qui avait coulé de ses oreilles, son nez et sa bouche, et les muscles qui s'étalaient quand un squelette aurait dû les retenir.
Mais ce ne pouvait être Liv !
Bon sang il lui avait couru après pendant tant de temps ! Il l'avait d'abord suivie jusqu'à Cithri, puis perdue, et avait finalement entendu parler d'elle à Dras Leona, mais si tard que la piste était déjà presque effacée. Elle s'était complètement évaporée dans la forêt, il l'avait retrouvée bien plus loin et bien plus tard, dans un camp du Nomins Ageati.
Il avait trompé tous les gardes, déjoué tous les sortilèges de protection avec son aisance instinctive coutumière, et il avait trouvé ce cadavre. Sur le coup, il avait bien cru devenir fou. Toutes ses voix intérieures s'étaient déchaînées dans une cacophonie exaspérante tandis qu'il restait figé et refusait d'assimiler ce qu'il voyait.
*Elle avait dit qu'on se retrouverait ! pensa-t-il, d'une voix intérieure posée, mais avec tellement de force que tout son esprit se tut. Elle avait promis !*
Il n'avait pas, en pensant cela, le ton geignard d'un gamin à qui on refuse un cadeau. Il était plutôt partagé, rage, peine, incrédulité, remords, le tout derrière un masque impavide. A petits pas, il s'était approché, les maigres effets de la jeune femme étaient entassés dans une caisse en bois sous la table, le masque blanc aux lignes colorées dépassait, comme s'il appelait son premier propriétaire. Dandelo l'avait pris, et posé contre son visage quelques instants. Mais le monde n'en était pas devenu plus beau. Le cadavre de Liv était toujours là. Sulamande n'était pas redevenue une ville magnifique et vivante, à n'en pas douter. Rien n'avait changé...
Pourtant Dandelo avait refusé d'y croire. Est-ce que c'était une de ses intuitions, son incroyable résistance à la magie, le fait que la chronomancie de Laïaga lui soit intimement liée ou même simplement son inébranlable optimisme ? Il avait retiré son masque, l'avait fourré dans une besace avec celui de Liv et son manteau bigarré, et était parti chercher Laïaga Sin'Saïan.

-Tu viens ? demanda Dandelo.

L'épaisse porte de bois venait de tomber au sol, en morceaux. Dans le couloir, le garde assommé n'avait pas bronché. Les débris de la porte frappèrent le dallage avec un bruit sourd et Laïaga avançait à pas lourds qui contrastaient avec la discrétion de Dandelo, pourtant personne ne vint.
Dandelo retourna dans la cellule où il était apparu, découpa patiemment une ouverture dans le mur et finalement, tenant un Laïaga encore faible dans ses bras, sauta au-dehors.
L'exfiltration fut bien plus longue que l'infiltration, à avancer en rampant ou bien accroupis, en évitant les patrouilles, les feux et les torches. Un peu plus d'une heure après que le prisonnier se fût évadé, les corps étaient trouvés et l'alerte donnée, mais ce branle-bas de combat qui commença par un mouvement massif vers la prison permit aux deux hommes de parcourir les dernières dizaines de mètres qui les séparaient du couvert des arbres.

<><><><><>

Il pleuvait. J'entendais le bruissement des gouttes qui s'écrasaient contre les plantes les feuilles qui faisaient office de toit. Une lumière terne filtrait timidement dans notre cabane de fortune. Pour la première depuis des jours, je n'avais plus de fièvre, je ne frissonnais pas, et je ne me sentais pas assommé de fatigue.
Dandelo était assis dans un coin et me regardait de ses yeux bleus, enroulé dans son manteau de mille couleurs.

-Remit ? fit-il.

Je hochai la tête.

-Bien, je commençais à en avoir ma claque de te regarder te reposer dans une cabane merdique sur les contreforts des Béors.
-On est toujours dans Béors ?
-J'ai pas pu t'emmener bien loin, après cinq kilomètres tu trébuchais à chaque pas.
-Ah.

Je ne garais pas de souvenir précis de notre fuite du camp du Nomins, mais je pensais tout de même que nous avions mis plus de distance que ça entre eux et nous.

-Personne n'a essayé de nous retrouver ?
-Si, j'ai eu beaucoup de mal à nous dissimuler, répondit Dandelo, amusé. Tu peux marcher ?

Sans répondre, je remmenai mes mains et mes pieds en arrière et poussai pour me relever. Je crus d'abord que j'allais lamentablement échouer, et puis, avec une lenteur exaspérante, je réussi à me mettre sur mes jambes. Je devais me tenir plié pour ne pas toucher le toit de notre refuge.

-On y va alors, fit-il, et il écarta un panneau fait de branchages et de feuilles.

Je sortis derrière lui. Je ne connaissais pas cet endroit, nous étions au milieu d'une forêt feuillue, et il faisait froid. Je me mis à frisonner. J'étais torse nu, ce qu'il me restait d'habits était déchiré. J'avais encore mes bottes, au moins... Néanmoins nous partîmes, plein ouest, évitant délibérément de couper à travers le désert. Un long silence s'installa. Des heures de silence et de froid sous la pluie qui n'en finissait pas.

-Liv est morte ?

Sa question avait brisé le silence avec une netteté dérangeante.

-Je pense pas.
-Raconte-moi tout...

Alors je lui racontai tout, sa tentative d'assassinat, mon déguisement, le monde intérieur de Liv, et plus tard, la bataille au camp du Nomins, son regard et ses larmes et là le saut dans le temps, incroyable, vertigineux, et puis le retour au présent et ce qui s'en était suivi.
Quand ce fut fini, le silence s'installa de nouveau, et puis le soir venu quand nous nous arrêtâmes, ce fut à son tour de me raconter comment il connaissait Liv, et pourquoi il tenait tant à elle. Rétrospectivement, et intérieurement, mon idée de déguisement aux abords de la Dras me fit sourire tant elle était à-propos.
Et puis finalement, pour meubler les longs silence, nous racontâmes des choses et d'autre, notre passé surtout, celui de Dandelo, je le connaissais déjà par bribes, mais il me manquait des détails. Lui ne savait rien de moi et mon histoire était très, très longue, surtout que je me souvenais presque de tout maintenant.
Nous discutions de ce que nous allions faire, aussi. Dandelo voulait retrouver Liv, quoi qu'elle soit devenue. Aucun de nous ne savait rien de ce qui avait fait d'elle la machine à tuer qu'elle était. J'avais pu reconnaître Teirm lors de ma brève incursion dans les souvenirs de Liv, je connaissais cette ville à la perfection. Dandelo était d'avis d'investiguer là-bas.
Moi j'avais d'autres choses à faire. Des gens à tuer. Je lui dis de chercher la jeune femme, ou tout ce qu'il pourrait apprendre sur elle, et de rester en contact avec moi. Quand j'en aurais fini avec les Résurectionnistes, je l'aiderais. Liv était peut-être morte dans la nouvelle vie que je lui avais imposée, qui sait. Peut-être nous trompions-nous aussi du tout au tout, et était-elle morte deux mois plus tôt dans les Béors, sous mes coups. Mais plus nous en parlions et plus nous nous convainquions que Liv... ou disons qu'une version modifiée de Liv existait encore, quelque part.

-C'est là qu'on se sépare, dit-il un jour, un petit sourire en coin sur les lèvres.

Nous étions à un carrefour. Vers le nord, Teirm, et à l'ouest, Dras Leona la Redoutable. Il faisait grand soleil.

-On dirait bien, répondis-je. A la prochaine.
-Ouais.

Il me fit un petit signe de la main, et partit vers la ville portuaire. Je le regardai quelques secondes, me demandant si ce type bizarre deviendrait jamais un ami... si ce n'était pas déjà fait, même. Puis je partis à mon tour. Il ne se retourna pas, et moi non plus, mais mes pensées l'accompagnèrent pendant la plus grande partie de mon trajet. Arrivé aux portes de la Dras, je fis un signe de salut aux gardes en faction. Ils restèrent sceptiques quelques instants, puis ouvrirent de grands yeux en me reconnaissant. J'eus un petit rire en passant la grande arche empreinte de la magie de Svean.
J'avais changé le monde, maintenant retour à la vie normale.
Ah-ah !
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