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I can't live in a fairy tale

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Kellran


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I can't live in a fairy tale - Page 2 Vide

Kellran
Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Sam 31 Mar 2012 - 10:44


Pauvre Ellenwen. Elle n’avait pas compris la tournure de phrase parfaitement alambiquée du Fils du Soleil et pensait qu’il ne jugeait pas l’hydromel à sa juste valeur. Si elle savait… Terriblement difficile et exigeant en matière d’alcool, il lui fallait une boisson suffisamment méritante pour débuter une soirée sur les chapeaux de roue, un nectar qui ne courait pas les rues, et lui donnerait envie de continuer et continuer encore jusqu’au lendemain, voire le surlendemain.
« Et pourquoi pas la semaine complète ? »
« Ne me tente pas ! »
Autrement dit, sa remarque avait tout d’un compliment. L’Elfe cligna des yeux, mimant la surprise et le choc d’avoir été mal compris.
- Pardonne-moi ô ma Reine, je ne voulais pas te laisser penser que je n’apprécie pas ce cadeau. Pour la peine, laisse-moi te prouver que ce n’est pas le cas.
Un hydromel mûri en fût pendant un millénaire ? Sûr qu’il allait lui faire honneur comme il se devait. Dans un coin de son esprit, il sentit la déception de Delva de ne pas pouvoir goûter, et eut à nouveau le sentiment que quelque chose ne tournait pas rond. Il ne voyait pas pourquoi la dragonne se privait, n’arrivait tout simplement pas à concevoir la raison qui la forçait à ne pas boire. Il avait beau réfléchir, se creuser la tête. A moins que Yenlui ne lui ait secrètement interdit de boire, prétextant qu’il n’aimait pas les jeunes dragonnes alcooliques. Et Delva obéirait car elle était une femelle obéissante et aimante.
« Idiot ! »
L’Elfe pouffa, laissant ses inquiétudes de côté pour profiter de l’instant présent. Les effluves du délicieux hydromel qui ne demandait qu’à être bu, la musique étouffée des habitants d’Ellesméra décidés à faire la fête, la dispute amicale des deux amants et le vent charriant la poussière de la cuisine… du VENT ?

Kellran se protégea les yeux de son avant-bras, la bouche copieusement recouverte de cette poussière millénaire – autrement dit une couche bien dense – suaire de la cuisine depuis longtemps abandonnée. Lorsque ce fut fini, il comprit que Laïaga avait « nettoyé » les chopes grâce à la magie. Une méthode efficace certes, mais peu pratique, trop théâtrale, indiscrète. Qui ne manqua pas de faire rire le Fils du Soleil. De manière pratique, le Dragonnier humain aurait eu plus de facilités en demandant simplement à la poussière de tomber, ou à la rigueur d’employer de l’eau, comme les simples mortels désireux de faire la vaisselle. Mais tout ce qui pouvait un tant soit peu faire enrager Ellenwen était un pari réussi, alors il retint ses commentaires et se contenta de tendre la main pour recevoir sa chope, débarrassée de toute saleté… chope qui fut interceptée par la maîtresse d’Ellesméra avant qu’il put refermer ses doigts dessus.
- Hey !
Les deux amoureux trinquèrent sans aucune gêne, laissant leur « bout de chandelle » seul et sans alcool. Un affront que Kellran ne laisserait pas impuni, cela allait sans dire. D’un murmure d’ancien langage, il appela à lui le contenu de la chope d’Ellenwen, déjà vidée d’une bonne moitié et le laissa se déverser dans sa gorge, réchauffer l’intérieur de son corps. Il soupira d’aise, se délectant de la forte saveur d’épices donnant à l’hydromel ce goût inimitable et délicieux.
Puis il s’approcha de sa souveraine, assise sur le sol, et lui reprit la chope qui lui revenait de droit. Bon joueur, il récupéra également celle d’Ellenwen qu’il venait de vider pour la remplir de nouveau avant de la lui rendre, avec le clin d’œil malicieux qu’il faisait si bien et qui rendait les gens fous de rage, ou les faisait rire, tout dépendait les situations.
« Ou qui leur donne envie de te manger, ça aussi. »
« Je m’en voudrais de te donner une indigestion. »

Le Fils du Soleil récupéra une vieille chaise dans un coin de la cuisine. Il s’assit dessus après l’avoir rapidement réparée et nettoyée par magie, et leva sa chope en réponse à la remarque d’Ellenwen.
- Si on te l’avait dit, tu n’aurais même pas été choquée. Après tout, tu es habituée aux événements bizarres et impossibles.
Il afficha un grand sourire naïf.
- Je me trompe ?
Il n’avait même pas besoin de connaître la réponse car il savait très bien qu’elle ne pourrait pas nier. Il en profita pour siffler une gorgée d’hydromel, ses muscles déjà détendus par l’effet de l’alcool sur son organisme. Il était bon, parfois, de se laisser enfin aller totalement, de décompresser, d’oublier tout ce qui faisait de soi un guerrier, un protecteur ou un assassin. De vivre tout simplement.
Il n’y avait qu’à Ellesméra qu’il pouvait encore se permettre de ne pas être aux aguets. Finalement, cette cité lui avait quand même manqué. Un petit peu…
- A ceux qui ont la chance de rentrer chez eux, trinqua-t-il en levant sa chope. Et à ceux qui trouvent un foyer lorsqu’ils en ont le plus besoin.


Dernière édition par Kellran le Sam 14 Avr 2012 - 14:50, édité 1 fois
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Dim 8 Avr 2012 - 1:06


Aux crétins sans qui je serais malheureuse... Intéressante manière de nous présenter. J’eus une vision assez cocasse de ses conseillers si elle m’avait présenté à eux ainsi :
« Oh, c’est juste un crétin sans qui je serais malheureuse.
-...
-Non laissez tomber, vous avez pas le capital d’humour requis pour comprendre. »
Il faut dire que pour certains, les sages conseillers de la reine des elfes, les plus illustres citoyens d’Ellesméra, avaient en contrepartie beaucoup de mal pour se détendre et sortir du carcan de leur fonction...
Je m’assis au sol à côté d’Ellen’, un bras tendrement passé autour de ses épaules, me laissant glisser avec plus de grâce qu’elle après avoir vidé ma propre choppe d’hydromel. Il était fort, cet hydromel, plus fort que celui que j ‘avais déjà goûté auparavant, et je sentis la chaleur de l’alcool qui doucement me réchauffait la gorge. Il en faudrait plus pour me saouler, mais disons que ça n’était déjà pas mal. Sans doute une conséquence du fait de vieillir pendant un millénaire entier...

-Franchement, si on m'avait dit, un an plus tôt, que je finirais par me soûler dans la cuisine familiale avec mon neveu, devenu mon compagnon, et mon meilleur ami pas si mort que ça, après les avoir empêché de s’entretuer comme des crétins je me demande comment j'aurais réagi...

J’eus un petit rire amusé en entendant ce résumé de la situation, somme toute tout à fait réaliste, mais énoncé de manière tellement décalée. Cela faisait tout de même bizarre, de me souvenir que ma compagne était, il y a quelques mois à peine, ma tante.

-Si on te l’avait dit, tu n’aurais même pas été choquée. Après tout, tu es habituée aux événements bizarres et impossibles. Je me trompe ?
-Moi, en tout cas, je ne m’attendais certainement pas à tout ça, intervins-je. Si j’apprenais que mon meilleur ami était en fait encore en vie et m’attendait dans la vieille maison de mes parents pour une beuverie en souvenir du bon vieux temps, ça serait déjà dur à encaisser.

« Putain Laïaga t’as été long !
-Mais je t’emmerde Shaka ! Ça fait trois ans que t’es mort j’te rappelle, je peux savoir ce que tu fiches ici ?
-Ben je t’attends...
-Abruti... Bon allez sers-moi, maintenant que t’es là. »
Ah, c’était si facile, en imagination. Et finalement, il se passait tellement de choses incroyables, chaque jour encore même après huit siècles, que ça ne l’aurait finalement peut-être pas été tant que ça, incroyable.

-D’être dans la foulée devenu l’amant de ma tante... Ça ferait beaucoup d’un coup, quand même, je pense.

J’observai ma choppe vide avec circonspection quand Kellran leva son verre pour porter un second toast. Tandis qu’Ellenwen et lui, leurs choppes pleines, buvaient, je prononçai doucement quelques mots. La dague qui bouchait le fût se retirer et l’hydromel doucement s’écoula, suivant un tracé tout sauf intuitif dans les airs et qui l’emmena directement dans ma choppe. C’était mieux comme ça ! La dague retrouva sa place tandis que je levais mon verre un rien en retard et accompagnais mes compagnons de débauche.
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Ellenwen

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Ellenwen
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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Lun 9 Avr 2012 - 11:36


- Heeeeeeeeeeeeeeeey ! Voleur !

Ronchonna la reine en constatant la disparition du reste de son hydromel en portant sa chope à ses lèvres. Certes, elle l'avait presque bien mérité, en volant la chope de son ami, mais il y avait des vengeances qui ne se faisaient pas. Un vieux sage n'avait-il pas dit un jour : tu ne boiras pas l'hydromel de ton amie ? La reine était presque sûre de se souvenir de quelque chose de semblable. Sans compter qu'il était particulièrement de lever sa chope, de tendre ses lèvres pour recueillir les précieuses gouttes du breuvage épicé... et n'avalait qu'un peu d'air. Et comble d'infortune, elle se faisait voler sa dose de réserve. La perversité de Kellran ne connaissait donc aucune limite ? Dépouiller ainsi une faible femme, sans défense. Les yeux écarquillés devant l'affront, Ellen dévisagea le coupable, les sourcils froncés. Elle envisageait déjà toutes les manières possible de se venger lorsque le jeune homme la devança en lui tendant sa chope remplit, un sourire angélique sur le visage. Elle éclata de rire devant le clin d'oeil malicieux du jeune homme et répliqua en lui tirant la langue.

- Mwoui, essaye de te faire pardonner va... Tu sais que tu viens de commettre un crime de lèse-majesté là ! C'est passible de mort ça. Mais je vais être magnanime. Je te condamne à devoir me servir en alcool toute la soirée.

Ce fut à son tour de prendre une mine angélique et de ricaner en sourdine. Depuis le temps qu'elle recueillait ou vagabondait avec des hommes, Pierrot, Akkan, Kellran, Laïaga, Zell Armn, Nelthor... Elle commençait à savoir exactement comme parvenir à ses fins dans un minimum de mots et de mouvements et les faire accomplir ses quatre volontés. Une passe-temps comme un autre. L'elfe s'installa plus confortablement contre Laïaga et lui adressa un petit rire. Depuis le temps qu'ils avaient lié leurs esprits l'un à l'autre, depuis les geôles de l'empire à vrai dire, elle commençait à être capable de distinguer certaines sensations de son compagnon. Et elle avait clairement senti le petit choc causé par la gorgée d'hydromel. Les hommes n'étaient plus ce qu'ils étaient... A moins que l'hydromel n'y soit pour quelque chose. Elle soupira doucement et réfléchis aux paroles de son ami.

- Bah je pense que ça m'aurait quand même un peu surpris malgré tout. Je suis habituée aux histoires bizarres, c'est vrai, mais là c'est un peu un cumul de trucs incroyables. Je te pensais vraiment mort tu sais. On m'avait déjà annoncé une fois ta mort, tu es revenu, puis une deuxième fois. Je pensais que pour la troisième, je pouvais ne garder aucun espoir. Surtout que c'était ton propre fils qui me l'avait annoncé.

Elle posa sa main sur celle de Laïaga et la serra doucement, sachant parfaitement à qui pensait son compagnon. Elle-même se souvenait très bien de Shaka et de cette silhouette fantomatique qui lui ressemblait étrangement dans le monde des morts. Elle avait perçu tout l'attachement que ces deux-là se portait. Des presque frères. D'ailleurs, elle ne se faisait guère d'illusion. Même si Shaka l'avait bien aimé de son vivant, il ne l'aurait pas tant aidé si elle n'avait pas été si proche de son vieil ami. Le choc, même pour elle, serait plutôt rude de voir Shaka les attendre, en chair et en os, dans la maison de Laïaga. Puis, pour détendre l’atmosphère qu'elle sentait se tendre de nostalgie et de regrets, elle éclata de rire.

- Amants, amants... ça reste à voir ça...

Elle se recroquevilla légèrement, pour parer à toute éventuelles représailles. Puis, sachant que son compagnon n'oserait pas gâcher un si bon alcool, elle s'empressa de lever sa chope et d'avaler lentement quelques gorgées, dévisageant ses deux amis par dessus le rebord de sa chope. Et s'ils ne pouvaient voir son sourire, ils pouvaient deviner la petite lueur amusée de ses yeux.

- Ceci dit c'est vrai que j'ai déjà eu du mal à y croire quand il m'a embrassé alors sans ça... Non ça m'aurait carrément choqué ! Déjà je pensais que personne ne serait assez fou pour vouloir de moi alors que j'étais reine des elfes, en plus je pensais finir vieille fille et j'étais bien déterminée à le finir d'ailleurs. Et puis imaginer que j'allais choisir comme compagnon mais ex-neveu, ex-empereur... Non faut pas exagérer quand même Kellran, y a des limites à mon imagination ! Sans compter que du coup, il devenait un peu délicat d'envisager que vous puissiez vous battre comme deux idiots. Elle sourit. Et toi, qu'est-ce que tu n'aurais pas cru possible ?

Elle trinqua avec les autres, buvant une nouvelle gorgée qui glissa tout seul. Il lui semblait que son palais, sa langue étaient devenus totalement anesthésiés et qu'elle ne sentait plus la brulure de l'alcool.

- Et à ceux qui se retrouvent dans les deux cas, songea-t-elle en se souvenant de sa propre joie et frayeur de revenir à Ellesméra après des années d'errance et de réclusion. Et à ceux qui vont bientôt trouver leur vrai foyer, dit-elle en pressant la main de son compagnon.
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Kellran


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Kellran
Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Lun 9 Avr 2012 - 14:00


Le Fils du Soleil haussa un sourcil, affichant l’expression parfaite du « tu rêves ou quoi ? » répondant à la remarque d’Ellenwen. Le jour où LUI, jouerait le rôle d’esclave préposé au service boissons pour quiconque, même la Reine des Elfes, autant annoncer immédiatement l’apocalypse terrestre. Quoique… avoir un accès illimité, autorisé et même encouragé aux fûts d’alcool était tentant, trèèèèès tentant. Qui avait parlé d’apocalypse ? Appelez-moi Annihilation totale de toute forme de vie sur terre… ou simplement folie, ça marche aussi !
Il jeta un regard interrogateur à la chope d’hydromel qui le narguait, et soupira. Décidément, il partait vite dans des délires solitaires et franchement incompréhensibles dès qu’il avalait un peu d’alcool, mais au moins ça avait le mérite de le faire souvent rire, ce qui n’était déjà pas si mal.
- Heureusement que le rêve est gratuit ô ma Reine, sinon tu serais forcée de vendre Ellesméra.
Ils se murèrent tous dans un silence plus ou moins contemplatif de leurs pensées. Laïaga semblait nostalgique, songeur et un peu triste peut-être, Ellenwen beaucoup moins. Elle reprit la parole, mettant en avant sa surprise de l’avoir retrouvé en vie une nouvelle fois. Il était vrai qu’il était passé plusieurs fois près des portes de la mort, narguant les défunts en vagabondant sur le sentier de l’au-delà sans jamais traverser la frontière à sens unique. La première fois, il avait tenté de mettre fin à ses jours, pour une raison qu’il avait oublié depuis tant cet événement stupide et malheureux datait. La deuxième fois, il avait tout plaqué pour poursuivre sa vengeance, disparaissant aux yeux de tous, traquant l’assassin de sa famille et de son peuple. Un combat mémorable, dont lui seul était le témoin encore en vie, mais de justesse. Tout le monde l’avait cru mort, y compris sa première femme, Equina, qui avait retrouvé l’amour entretemps. Destin cruel.
- J’aurais dû prévoir une petite fête ; sortir d’un gâteau en criant « Surprise ! »
L’Elfe éclata de rire, imaginant parfaitement la scène dans son esprit tordu. Je suis de retour, pour vous fatiguer plus qu’à mon tour. L’Alagaësia aurait dû vivre une décennie de paix sans un trublion à moitié cinglé comme lui pour la gâcher, mais cela n’avait pas été vraiment le cas. Comme quoi, le monde n’arrêtait pas de tourner lorsqu’il n’était pas là. Triste constatation, jugea le Dragonnier en vidant sa chope d’une longue gorgée silencieuse.
« N’exagère pas trop. Tu vas te rendre malade. » l’apostropha Delva.
« Oui maman ! » rétorqua-t-il en souriant.
Une série de grattements le fit sursauter. Il tourna la tête, regardant bizarrement le mur qui semblait vibrer et gémir sous… sous quoi ? Les volets de la fenêtre pivotèrent en grinçant sur leurs gonds vieillis par les ans, déversant un flot de lumière faisant briller les pluies de poussière dans l’air de la cuisine. Une grosse tête écailleuse sinua à l’intérieur de la pièce, projetant des rayons lumineux reflétés par ses écailles dorées. Le regard vermillon de la dragonne embrassa les trois compagnons puis les fûts d’hydromel. Un petit nuage de fumée noire sortit de ses naseaux.
« Je viens veiller à ce que vous ne fassiez pas de bêtises. Je n’ai pas envie de ramener sur mon dos un Elfe incapable de tenir droit sur sa selle et à deux doigts de régurgiter le contenu de son estomac sur mon cou. » annonça-t-elle à la volée.
Kellran grimaça, jurant intérieurement sur le destin qui l’affublait de femelles toutes plus protectrices et mères poule les unes que les autres. Qu’avait-il fait pour mériter ça ?
« Je doute que Myad soit le genre de femme à me coller le train pour me moucher le nez à chaque éternuement. » grogna-t-il en privé.
« Raison de plus pour que quelqu’un la remplace. »
Il retint à grand peine un gémissement de désespoir, se leva de sa chaise pour remplir prestement sa chope désespérément vide, et lança un regard noir à sa dragonne, tous sourires. Ladite dragonne se tourna vers Ellenwen, lui adressant un discret clin d’œil draconique imitant parfaitement la manie de son Dragonnier.
« Il serait perdu sans moi. Ces mâles, il faut tout leur dire… »
Cette fois, c’est un cri de rage que l’Elfe dut retenir. Tout leur dire, et puis quoi encore ? Des images de meurtre et d’étranglement de dragon fusèrent dans son esprit, images qu’il ne manqua pas de partager avec sa « nounou », la faisant sourire de plus belle.
« Vous parliez de quoi ? » demanda-t-elle innocemment, comme si se mêler d’une discussion en ayant la tête et la moitié du cou dans la pièce et le reste du corps pendu dehors par des griffes était une action tout à fait normale.
- Nous parlions des événements que nous pensions impossibles, répondit l’Elfe avec un rictus vengeur. Je vais t’avouer qu’avant aujourd’hui, je ne pensais pas qu’il existait une femelle aussi sûre et imbue d’elle-même. Le monde est décidément impitoyable.
Delva cligna des yeux, fière de son petit effet, fière d’avoir embêté son Dragonnier. Kellran grogna, récupéra sa chaise et haussa des épaules, désespéré. Le souffle de sa dragonne et les vagues d’amusement projetées par son esprit chauffa sa nuque. Redevenant plus sérieux, le Fils du Soleil afficha un petit sourire mystérieux en regardant sa meilleure amie.
- Il y a beaucoup de choses que je ne pensais pas possibles, et pourtant j’en ai vécues quelques-unes. La preuve, moi non plus je ne pensais pas que quelqu’un serait assez suicidaire pour tomber amoureux d’une femme aussi terrible et folle que toi.
Dixit celui qui n’avait rien trouvé de mieux que de craquer pour l’Impératrice du nouvel Empire d’Alagaësia.
« Je comprends pourquoi vous vous entendez si bien, Ellenwen et toi. » susurra Delva en aparté.
Exactement, pensa Kellran pour lui-même. Il se tourna vers Laïaga et afficha un sourire amical :
- Au moins, tu as passé la deuxième épreuve : subir l’agressivité de l’ami imbécile d’Ellenwen. Félicitations, tu es prometteur !
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Lun 16 Avr 2012 - 16:52


-Ceci dit c'est vrai que j'ai déjà eu du mal à y croire quand il m'a embrassé alors sans ça...

Et moi donc, pensai-je avec un sourire intérieur en me remémorant la scène. Un premier baiser au seuil du monde des morts, littéralement. Ça avait quelque chose de dramatique. J’aimais bien. Bon, il fallait faire abstraction du fait qu’on avait tergiversé et hésité comme deux adolescents timides, certes...
J’écoutai la tirade d’Ellen’ avec amusement ; elle, vieille fille ? A partir de quand est-ce qu’une elfe immortelle et figée dans l’apparence de la vingtaine, ou peu s’en fallait, se considérait comme une vieille fille ? Dix mille ans de célibat ?

-Et toi, qu’est-ce que tu n’aurais pas cru possible ? continua ma très vieille jeune femme de compagne, et j’écoutai la réponse avec attention.

Kellran, comme nous deux, et un certain nombre de gens de ma connaissance, avait l’air d’avoir une certaine propension à attirer les ennuis et les événements improbables, j’étais curieux de savoir où s’arrêtait ce qu’il jugeait possible. Mais c’est le moment que choisit la maison pour se mettre à trembler et grincer. Plus ou moins inquiet – sans doute moins que ce que je l’aurais été sans le délicieux hydromel des parents de ma douce – j’adressai une pensée interrogative à Ellen’, mais je pus me rassurer avant qu’elle n’ait le temps de m’expliquer ce qu’il se passait : ce n’était qu’un dragon qui s ‘était accroché au mur pour passer la tête à travers la fenêtre. Enfin, quand on y pense, elle aurait sans doute été bien en peine de m’expliquer ce qu’il se passait...

*Vous parliez de quoi ? fit la voix draconique dans nos têtes.*
-Nous parlions des événements que nous pensions impossibles, lui rétorqua son dragonnier avec une certaine causticité dans la voix.

J’écoutai l’elfe en riant, amusé de m’entendre qualifié de suicidaire pour être tombé amoureux d’Ellenwen. Je m’étais mis à peu près le monde entier à dos, avec une véhémence variable mais qui pouvait attendre des sommets assez étonnants, combattu des dragons, des Ombres, plongé dans le monde des morts... Mais bon, s’il y avait une personne qui prenait encore plus de risques que moi dans sa vie, ce devait bien être Ellenwen. Il n’avait peut-être pas tort, en fait...

-Au moins, tu as passé la deuxième épreuve : subir l’agressivité de l’ami imbécile d’Ellenwen. Félicitations, tu es prometteur ! continua Kellran à mon intention.

J’éclatai de rire en imaginant Ellen’ parée, bon gré mal gré, d’une série de tests que tout prétendant digne de ce nom se devait de réussir pour décrocher son cœur. Drôle d’idée. Et il y aurait un champ de félons statufiés quelque part, tous les prétendants impurs qui auraient échoué. Mais oui Laïaga, tout va bien, mais on va peut-être arrêter là, l’hydromel, non ?
Oh, et puis non.

-Je suis un type obstiné, répondis-je à Kellran sur le ton de la plaisanterie, tout en avalant une gorgée de circonstance. Et puis, pour en revenir à ce que tu disais, si elle est folle je dois pas être beaucoup moins fou... Alors bon, ça aide.

Enfin peut-être pas fou de la même manière. Mais on n’allait pas chipoter non ? J’enlaçai mes doigts autour de ceux d’Ellenwen en sentant la pression de sa main.

-Que la chance leur sourie, à eux, complétai-je avec amusement.

Trouver mon vrai foyer humm... Parmi les elfes, ce n’était pas gagné d’avance, mais ce n’était pas si mal parti non plus, et si j’avais eu un doute, la main de la reine des elfes dans la mienne l’aurait fait disparaître. Quoi que l’alcool devait me rendre légèrement optimiste. Dur à dire, pensai-je en attaquant un cinquième verre de la liqueur sucrée, qui commençait, doucement, à me faire tourner la tête et ressentir les symptômes de l’ivresse.
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Ellenwen

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Ellenwen
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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Dim 29 Avr 2012 - 20:25


L'hydromel commençait à lui monter à la tête. Le monde tournait doucement autour d'elle et, lorsqu'elle bougeait la tête, il lui semblait que son cerveau restait à la traine, quelque part en dehors de son corps, avant de revenir très vite, trop vite et de la sonner. L'effet était agréable bien qu'un peu surprenant, il y avait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas ressenti. Bien longtemps qu'elle n'avait pas parlé à tord et travers non plus, sans se soucier que quelqu'un interprète mal ses paroles ou ne s'en servent contre elle. Elle tira une nouvelle fois la langue à Kellran, amusée de son impertinence. Vendre Ellesméra... Comme si quelqu'un pouvait vouloir récupérer sa place si elle vendait sa ville et son peuple. Personne n'était assez fou. Ce n'était pas pour rien qu'Izlansadi n'avait trouvé personne pour la remplacer à sa mort.

- Ne fais pas le malin, je trouverais bien une solution pour que tu te plies à ma volonté. Un peu de poison dans ton verre, quelques menaces par ci par là... Et puis, au pire, je sais que tu ne peux pas me résister dans je te fais mes yeux doux.

Elle but une petite gorgée qui lui brula la gorge. Elle ferma les yeux, savourant le goût des épices et la sensation de chaleur qui venait. Peut-être que c'était ça le bonheur ? Être juste un peu saoule, dans les bras de son compagnon, avec son meilleur ami et de l'hydromel de qualité supérieure. C'était peut-être s'accorder une soirée de répit quand des dizaines d'affaires urgentes s'entassaient dans son bureau, loin d'elle. Ou juste être loin de tous les regards, à l'abri de toutes les fautes de goût qu'elle pourrait commettre.

- Tu parles d'une surprise, moi qui croyais être enfin débarrassée de toi... J'aurais plutôt eu tendance à te rabattre le gâteau sur la tête et à te réexpédier de là où tu venais... Enfin, rien n'est parfait.

Elle allait s'étirer comme un chat quand un frémissement la fit se redresser, tous les sens en alerte. Trop peu de temps s'était écoulé depuis les tentatives d'invasion de l'Empire, elle n'avait toujours pas perdu ses réflexes guerriers. Elle cherchait sa dague à tâtons, légèrement ralentie par l'alcool dans lequel baignait son sang, quand le tremblement de terre trouva une explication plus logique. Une tête de dragon s'insinua par la fenêtre, repoussant le fin panneau de bois, souple comme du tissus, qui servait de volet, le déchirant aux coins. Ellen retint un violent mouvement de colère. Cette demeure était celle de ses parents, des vestiges d'un passé qu'elle peinait à ne pas oublier. Elle représentait tant de souvenirs, un refuge et un îlot de tranquillité. Sans compter que tout l'art du chant elfique avait été mis en oeuvre pour bâtir cette demeure, l'une des plus belles de la cité, entièrement élaborée à partir de bois vivant. Entendre les gémissements de l'arbre, voir sa demeure abîmée comme s'il ne s'agissait qu'une d'une banale maison humaine la mettait hors d'elle. Elle s'apprêtait à répliquer plutôt vertement lorsqu'une pensée de son compagnon la calma. Après tout Delva était jeune, l'arbre repousserait sans même l'intervention de la magie et la soirée était bien trop belle pour s'énerver. Eclatant de rire, l'elfe se rassit.

*Tu t'inquiètes pour rien Delva. Ou alors tu ne connais pas ce genre de soirée. Les participants dorment sur place en général, et en particulier quand ils ont à leurs ordres plusieurs centaines d'elfes prêts à venir les broder où qu'ils soient.*

Puis, voyant que Kellran était décidément bien motivé pour ne lui laisser aucun instant de répit, elle saisit sa chope vide et lui lança à la figure. Une femme terrible et folle... Il allait voir si elle était terrible et folle ! Comme s'il était beaucoup mieux, lui l'elfe suicidaire et fantomatique.


- Crétin... Tu vas subir les foudres de ma vengeance ! Folle, je réfute mais terrible...

Puis, sans trop bouger pour ne pas risquer de s'attirer les foudres du dieu gravité, elle entreprit de se tortiller pour chatouiller son ami, le pincer légèrement, le titiller, le taquiner, bref, se venger. Seul l'arrêta Laïaga. Le doux, le tendre, le chevalier blanc Laïaga qui volait à sa rescousse, fredonnant en pensée ce qui ressemblait à une chanson pour enfants, terrifiés un soir d'orage. Elle l'embrassa doucement.

- De toute façon, nous sommes parfaits tous les trois. Alors pouet !

Elle se redressa légèrement, essuya sa bouche légèrement poisseuse de sucre et fit un clin d'oeil à la dragonne.

- De toute façon il n'est pas mieux non ?

(hrp : bon les gars je vous fais confiance, c vous qui savait comment ça tourne des soirées beuverie comme ça I can't live in a fairy tale - Page 2 Ange01 )
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Kellran


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Kellran
Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Lun 30 Avr 2012 - 10:20


La vengeance qui s’abattit sur le pauvre Fils du Soleil fut pour le moins… terrible. Sans qu’il s’y attende, par une approche vile et discrète, Ellenwen le piégea de ses doigts cruels, venant le chatouiller tant et plus que les pupilles de l’Elfe s’affinèrent comme ceux d’un chat – ou d’un reptile – avant d’essayer de fuir cette imposition des mains qui le mettait au supplice. Il grogna en sentant les pincettes de sa souveraine, ne put retenir un éclat de rire sous les chatouilles atroces qu’il subissait, bloqué d’un côté par ce bourreau impitoyable et de l’autre par sa dragonne qui, sans le vouloir, non seulement emprisonnait son Dragonnier mais en plus ressentait avec lui les chatouilles d’Ellenwen. La dragonne gloussa, deux fines fumerolles noires sortant de ses naseaux tandis qu’elle se tortillait elle aussi, sans résultat, pour échapper au pire supplice existant dans le monde. Comme un gamin impuissant, Kellran supplia sa vieille amie d’arrêter et eut gain de cause après plusieurs secondes, lui arrachant un soupir de satisfaction. Des chatouilles… vaincre le Fils du Soleil, magicien, Dragonnier et guerrier depuis trois siècles, avec des chatouilles…
« Delva, la corde s’il-te-plaît. »
Il voulut se lever, sentit le monde tanguer légèrement sous ses pieds et eut la pensée que, finalement, il était plus que bon cet hydromel. Il s’approcha du fût, arriva presque à destination lorsqu’une patte griffue s’empara de lui et le ramena dans le giron de la dragonne qui le lécha vigoureusement, l’inondant d’une bave heureusement sans odeur mais gluante.
« Ça va mieux maintenant ? »
Kellran s’ébroua, retenant à grand-peine un frémissement de dégoût et jetant vers sa dragonne un énième regard noir. Il ne supportait pas d’avoir ses vêtements – déjà qu’il en portait si peu – humides, encore moins humides de bave, et elle le savait. Mais il était vrai qu’elle venait en un seul coup de dissiper son début d’ébriété.
« Merci ! » grogna-t-il avant de repartir à l’assaut du fût qu’il trouva presque vide. Il en aurait presque hurlé de désespoir si, par chance, il n’y avait pas eu d’autres fûts en attente d’être vidés avec toute l’expertise d’un Elfe connaisseur tel que lui. Il se baissa pour ramasser la chope d’Ellenwen, qu’elle lui avait si gentiment lancé à la tête, la remplit et la fit voler jusqu’à sa souveraine avec un demi-sourire qui se voulait taquin.
- Votre royale chope est servie, ma Dame.
Il mit en perce le deuxième fût et remplit sa propre chope, décidément bien trop vide à son goût, avant de retourner s’asseoir près de son monstre de dragonne qui ronronnait doucement un air de musique qui rappelait vaguement quelque chose à l’Elfe, sans qu’il mette le doigt dessus. Delva l’entoura de sa patte, laissant son Dragonnier s’adosser dans le creux de son coude. Il siffla sa chope à petites gorgées, laissant sa dragonne parler avec Ellenwen de tous les défauts possibles et imaginables qui le caractérisaient de près ou de loin. Il y eut beaucoup de « crétin », de « stupide », de « catastrophique » dans la discussion. Mieux valait être sourd que d’entendre cela, conclut le Fils du Soleil qui préféra se concentrer sur son hydromel que de se mêler d’une conversation entre femelles déchaînées.
« Il est pire qu’un dragonneau. » soupirait la dragonne en secouant sa grosse tête écailleuse. « Si je ne le surveille pas constamment, il se jette dans les ennuis. »
Et hop, de repartir sur ses nombreux défauts et son talent pour attirer les problèmes à des lieues à la ronde. Il jeta un bref regard à Laïaga, murmura :
- Voilà ce que c’est d’avoir une femelle collée à tes basques.
Afficha un air parfaitement dépité et repartit se servir, heureux de ressentir à nouveau les effets de l’alcool dans son organisme. Après trois nouveaux aller-retour, il se sentait suffisamment éméché pour ne plus se préoccuper de la conversation de Delva. Il eut l’idée de réfléchir à la chanson qu’elle marmonnait mentalement, fouillant dans ses souvenirs pour retrouver la mélodie au milieu de toutes les autres chansons qu’il avait déjà entendues dans sa vie. Il passa bien dix minutes à cette tâche titanesque, faisant défiler dans sa tête tous les hymnes, tous les chants qu’il connaissait. Il abandonna finalement et sourit en se rappelant une autre chanson, plus adaptée à la situation.
- Amis buvons, mes chers amis, buvons ;
- Mais n’y perdons jamais la raison ;
- A force d’y boire, on perd la mémoire ;
- On va titubant le soir à tâtons ;
- Et on courre les rues à saute-mouton.

Les humains avaient toujours de bonnes idées de chansons, surtout leurs chansons à boire qui se révélaient particulièrement cocasses. Il leva son verre et adressa un « santé » chaleureux à Laïaga, qui se révélait un compagnon de boisson très agréable au demeurant.

Avec l’alcool, la course du temps devient un exercice de calcul plutôt périlleux. Kellran ne savait plus combien de temps s’était écoulé depuis la dernière fois qu’il était parti se servir. Il jeta un œil à sa chope, la jugea suffisamment vide pour être digne d’être remplie, s’échappa de derrière la patte de sa dragonne et partit une nouvelle fois à l’assaut du fût. Ce faisant, il eut l’impression de naviguer sur une mer déchaînée avec pour bateau un rafiot fuité. Il prit le temps de faire le point, s’assura un peu mieux sur ses pieds et se tourna vers Ellenwen.
- Je vous ressers ô ma Reine ? Pitié, plus de chatouilles, c’est trop cruel !
Il s’apprêtait à rire quand, du coin de l’œil – et en même temps de l’esprit – il sentit le malaise de Delva. La dragonne poussait sur ses pattes avant, cherchant à se déloger de la fenêtre où elle était passée à moitié. Un raclement de bois fit sursauter le Dragonnier quand les écailles dorées de la dragonne se coincèrent. Delva poussa un gémissement plaintif, cligna des yeux et jeta à Kellran un regard implorant.
« Delva, qu’est-ce que tu as ? »
La dragonne secoua la tête, partageant avec son Dragonnier des images confuses, sans aucun sens. Elle gardait la gueule fermée et semblait sur le point de faire une catastrophe. Elle chercha de nouveau à se décoincer de la fenêtre, faisant trembler l’arbre sous ses efforts, sans succès. De nouvelles images défilèrent dans l’esprit de Kellran, plus claires cette fois, et beaucoup plus alarmantes.
- Oh non…
Alors, avec un haut-le-cœur violent et désespéré, Delva régurgita le contenu de son estomac à l’intérieur de la cuisine… droit sur une Ellenwen désarmée.
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Jeu 10 Mai 2012 - 1:50


Je haussai un sourcil étonné en voyant la choppe d’Ellen’ s’envoler dans un tir tendu, relativement précis compte tenu de ce que la jeune femme avait déjà bu, qui atterrissait plus ou moins vers la tête de Kellran. Heureusement pour l’elfe blond ce fut quand même plutôt moins que plus, et il ne termina pas assommé dans l’instant un verre d’un demi-litre enfoncé dans le visage, mais ne fut qu’éraflé.

-Crétin... Tu vas subir les foudres de ma vengeance !

Aïe, à quoi pensai-elle donc ? me demandai-je avec une frayeur feinte que je lui fis partager. Il fallait croire que ma douce ne se considérait pas comme folle et terrible. Étonnant ça.

-Folle, je réfute, mais terrible...

Ah, c’était donc ça. J’eus un petit rire en la voyant se tortiller pour chatouiller et embêter Kellran, tout en essayant de ne pas trop bouger pour ne pas se faire rattraper par son état d’ébriété qui n’était pas négligeable, rire qui se mua en joyeux éclat de rire après une seconde d’étonnement en voyant la dragonne de l’elfe se tortiller et glousser, elle aussi, à sa façon de dragonne, pénétrée des impressions de son dragonnier. Le spectacle était impayable, si bien que je fus presque déçu de l’avoir distraite de sa vengeance, avec cette histoire de statues et de souliers et que je faillis... euh non une seconde... cette histoire de souliers ? Ça va pas mieux hein, me dis-je à moi-même. Des souliers... Les lèvres d’Ellen’ qui doucement se posèrent sur les miennes me firent oublier ces histoires sans queue ni tête. Je lui rendis son baiser, ses lèvres avaient le goût de l’hydromel que nous venions de boire, miel et épices.

-De toute façon, fit Ellenwen, nous sommes parfaits tous les trois. Alors pouet !

Alors pouet... L’expression enfantine dans la bouche de ma belle me donna une irrésistible envie de rire... Alors pouet, alors poulet, pensai-je sans cohérence, avec l’image en tête d’un volatile.

-Ah ah ah, m’esclaffai-je. Humm... Pardon, je me mets à rire pour rien...

Je ricanai encore un petit peu de mes bêtises sans avoir le cœur d’expliquer ce qui me faisait rire ainsi, à part passer pour le dernier des idiots je n’y gagnerais pas grand chose. Cet hydromel était décidément bien vicieux, jugeai-je en fixant ma chope tandis que Kellran rapportait la sienne à Ellen’, la gratifiant d’un « votre royale chope est servie, ma Dame » qui me fit encore glousser.
Delva profita de ce que Kellran mettait le deuxième tonneau en perce et que j’essayais de récupérer ma maîtrise de moi pour entretenir Ellen’ des défauts et des faiblesses de son dragonnier.

-Voilà ce que c’est d’avoir une femelle collée à tes basques, murmura Kellran avant de retourner se servir.
-Une vraie maman poule hein...

Un petit silence puis :

-Ça fait une maman-poule-dragonne... Un dragon-poule... Héhé...Ahem, enfin bref...

Dans des cas comme ça votre bouche devrait vous prévenir, attention, t’es bourré, tu vas dire une connerie, es-tu sûr de vouloir continuer ? La mienne n’avait pas eu cette attention, de toute évidence. Cette petite soirée était censée créer des liens entre Kellran et moi ; là il risquait surtout de se poser des questions sur mon compte.
Je pris le parti de me taire un moment, étant dans cet état intermédiaire où l’on est trop alcoolisé pour vraiment savoir ce qu’on dit, mais pas encore assez pour s’en ficher. Delva et Ellenwen étaient occupées à faire une liste exhaustive du moins défaut de Kellran, ce dernier buvait et resservait les convives, et moi je me contentais de me régaler en silence de cette tranquillité dont nous pouvions enfin profiter, de Kellran qui n’était finalement pas un si mauvais bougre et surtout de pouvoir rester simplement assis en tenant ma compagne dans mes bras.

-Delva, qu’est-ce que tu as ? fit alors Kellran.

La dragonne dorée, la gueule étrangement et hermétiquement close, essayait de se dégager de la fenêtre par laquelle elle avait passé le coup et qui la retenait maintenant prisonnière. La scène aurait été marrante s’il n’y avait pas eu cette espèce de détresse dans la voix de l’elfe.

-Qu’est-ce que... commençai-je d’une voix pâteuse.
-Oh non... me coupa-t-il.

Et la jeune dragonne de dégueuler au milieu de la cuisine de la demeure familiale d’Ellenwen, un flot de bile , de reliefs de repas, mais surtout d’alcool. D’un geste malhabile de la main je déviai le flot pour qu’il nous évite tous les trois (enfin, surtout Ellen’ et moi, Kellran n’était pas vraiment sur sa trajectoire). Mon contrôle fut aussi précis que l’avait été mon geste mais suffisant pour nous éviter le désagrément d’être éclaboussés.

-Hé ben, c’est pas passé loin, fis-je en lorgnant sur la marre de vomi qui s’était fermée au sol. Heureusement que je suis là ! me vantai-je.

Je fronçai les narines quand l’odeur qui émanait de la mixture finit par m’atteindre.

-En revanche pour le petit fumet j’sais pas trop quoi faire.... Putain ce que ça fouette ! T’as des servants dévoués prêts à gérer ce genre de situation ? demandai-je à Ellen’. Parce que là je sais pas toi, mais là vu mon état si j’essaie de faire quoi que ce soit de plus avec ma magie, je sens que ça va mal finir ...
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Ellenwen

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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Dim 27 Mai 2012 - 14:52


Ils étaient ronds. Complètement saouls. Bourrés, éméchés, pompettes, avinés, gris... En d'autres termes, Ellenwen commençait à voir le monde tourner autour d'elle, tandis que Laïaga riait comme un idiot et que Kellran tanguait à chaque pas. Ils étaient dans l'instant bienheureux où rien ne leur importait, où tout leur semblait drôle et où tout leur était permis. Même Delva semblait contaminer par la bonne humeur qui régnait. Lorsqu'Ellenwen, ivre de vengeance, chatouilla son dragonnier, la jeune dragonne se mit à rire. Un peu de fumée lui sortit des naseaux pendant qu'elle se tortilla, chaque convulsion écorchant un peu plus le bois de la fenêtre. Ellenwen s'arrêta quelques instants, surprise. C'était étonnant de voir que par un simple lien mental, certes fort, quelque chose d'aussi humain que des chatouilles pouvait se transmettre. L'elfe sourit, ricana et continua de plus belle, ravie d'avoir l'occasion, une fois dans sa vie, de pouvoir faire rire aux éclats une dragonne. Elle ne s'arrêta que lorsque, épuisée, elle n'eut plus assez de force pour passer outre les tortillements de son ami.

- Ca vous apprendra !

Elle se laissa aller en arrière, écrasant sans pitié son compagnon de tout le poids de ses cinquante kilos. Elle le sentait légèrement perdu dans des brumes alcoolisés, tout juste conscient de la liste de stupidité que la dragonne et l'elfe débitaient, sans pitié pour Kellran. Un dragonneau. C'était drôle comme réflexion d'ailleurs. Comme si l'énorme reptile volant se sentait un instinct maternelle pour son dragonnier. Dans un vague moment de demi lucidité, la reine elfe songea qu'elle allait devoir avertir son ami de se méfier des hormones de sa compagne. C'était dangereux les hormones. Ca pouvait vous faire faire des choses bêtes. Même si Ellenwen elle n'en avait jamais eu besoin pour se mettre dans la mélasse la plus noire. Et puis... pourquoi pendait-elle aux hormones déjà ? La vague intuition qui lui avait illuminé le cerveau était partie aussi vite qu'elle était venue, la laissant un grand sourire aux lèvres.

- C'est toi la poule, lança-t-elle à Laïaga, dans une répartie spirituelle qui la laissa béate.

Elle se releva en titubant, pour voir si elle pouvait trouver quelque chose à se mettre sous la dent. L'alcool n'avait pas encore réussi à lui faire oublier qu'elle n'avait pas mangé depuis de trop longues heures, à vrai dire depuis qu'elle s'était "éveillée" au matin. Elle ouvrit les placards un à un, sans trop d'espoir. Chez les elfes, peu de choses pouvaient tenir plus d'une semaine, les plats fanaient trop vite. Alors quelques siècles... Elle venait juste de mettre la main sur une réserve de pain, si secs qu'on aurait pu en faire des armes quand la dragonne, à ses côtés, se tortilla soudainement de manière étrange. Ellenwen regarda ses mains, au cas où l'une d'elle serait partie chatouiller Kellran sans qu'elle ne le sache. Mais ses deux mains, au bout de ses bras, se tenaient bien sagement. Et puis, son dragonnier semblait être un peu inquiet, surpris lui-même de cette étrange réaction. Comme si la dragonne voulait à tout prix sortir, se dégager la tête de l'ouverture. La reine ouvrit la bouche, une question au bord des lèvres... Et la referma aussitôt, en sentant la catastrophe arriver. Elle n'eut que le temps de fermer les yeux qu'un long jet de vomi traversa la pièce, se dirigeant à toute vitesse vers elle. Elle sentit Laïaga lancer un sort, probablement pour dévier le flot. Un peu trop saoule pour avoir des réflexes, et trop près du reptile pour avoir du temps, elle n'esquissa pas le moindre geste, ne prononça pas le moindre mot. Un instant, elle crut être sauvée. La magie de son compagnon avait sensiblement fait dévier le problème. Mais un nouveau hoquet, non contrôlé, l'aspergea entièrement. L'elfe grimaça de dégoût, retint un flot de bile qui lui monta dans l'estomac. Elle s'essuya la bouche, espérant ne pas trop étaler l'ensemble et inspira doucement. Elle n'avala rien et put ouvrir les yeux. Le spectacle, et l'odeur, la dégrisèrent franchement. Elle toisa la dragonne pendant que quelques rouages se mettaient en branle dans son cerveau. Dragonne-poule, hormone, pas d'alcool, nausées intempestives ? Ouvrant de grands yeux, elle toucha doucement l'esprit de la future maman, prenant soin de cacher ses pensées à Kellran et Laïaga.

*Non ? Ne me dis pas que...*

Elle partit à rire. Un rire démesuré, incontrôlable, que l'alcool rendait encore plus grand. Elle se retint à l'étagère la plus proche, trop occupée à rire pour se soucier de son état et de celui de la cuisine. Elle songeait à ce qu'allait devoir endurer son ami, à ce que la dragonne avait du faire pour se retrouver dans cet état, à la jeunesse qui se perdait de nos jours.
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Kellran
Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Jeu 21 Juin 2012 - 20:04


La situation AURAIT PU être amusante SI SEULEMENT elle avait été différente. Voilà la sagesse millénaire qui traversa l’esprit de Kellran alors qu’il voyait le flot de vomi voler dans les airs en direction du couple. L’image était cocasse, la dragonne coincée régurgitant son repas, Laïaga perdu dans son ivresse levant le bras pour détourner la menace, Ellenwen qui fermait les yeux. Par tous les esprits, Delva allait asperger la reine des Elfes, rien que ça…
Par chance, Laïaga n’avait pas laissé tous ses réflexes au placard. Par magie, il détourna le flot, le laissant se déverser un mètre plus loin sur le sol de la pièce, inondant de viande à peine digérée le bois de la maison. Un long soupir s’échappa des lèvres du Dragonnier ; il allait s’approcher de sa dragonne pour voir comment elle allait, et soudain un nouveau haut-le-cœur le surprit. Il se tordit de dégoût, sentant la nausée coloniser son estomac puis le soulagement lorsque Delva envoya la deuxième vague. Mais le soulagement fut de courte durée, lorsque cette deuxième vague atteignit le but qu’elle avait raté la première fois.
- Euh…
La Reine des Elfes, couverte d’une épaisse couche de vomi, était un spectacle à nul autre pareil. De manière étrange, Kellran avait tout de suite moins d’appétit en la voyant et se cachait la bouche derrière sa main droite en ouvrant de grands yeux, mélangeant stress et dégoût. La dragonne fautive, allégée d’un poids dérangeant, clignait maintenant des paupières de manière parfaitement innocente en se léchant une griffe comme si elle venait de finir un bon repas. Kellran ferma les yeux, sentant venir la crise de nerf royale capable de faire trembler l’entièreté de Du Weldenvarden mieux que n’importe quel cataclysme naturel. Au lieu de quoi, Ellenwen explosa littéralement de rire.
De RIRE !
Si la mâchoire de l’Elfe avait pu se détacher du reste de son crâne, elle partirait visiter les autres pièces de la maison-arbre en claquant sur le plancher. S’il y avait bien une personne ici qui n’avait aucune raison de rire, c’était Ellenwen. Et pourtant elle se tordait d’amusement, à peine capable de tenir sur ses jambes tant cela la secouait. Elle regardait Delva de manière suffisamment flagrante pour que Kellran comprenne qu’une discussion mentale avait lieu. Discussion dont il était exclu…
- Tu comprends ce qui se passe, toi ? demanda-t-il à Laïaga en se tournant vers lui d’un air déconfit.
Le pauvre devait être au moins aussi perdu que lui, à moins qu’il ne s’agisse d’une machination diabolique dont il était la cible. Une vaste blague destinée à le mettre mal à l’aise. Il se reconcentra sur les deux femelles, son regard étincelant alors que son cerveau peinait à faire l’addition de tout ce qu’il avait vu et ressenti. Le comportement ouvertement secret de Delva, ses tendances protectrices encore plus développées depuis qu’elle avait rencontré Yenlui, les nausées puissantes sans qu’elle n’ait rien bu, son refus de boire, ses…
- Par tous les esprits !
L’expression que prit son visage à cet instant devait valoir son pesant de sel. Ouvertement choqué, décomposé des pieds à la tête, les yeux écarquillés, il sentit un bref frémissement le parcourir de bas et en haut et dresser ses cheveux sur sa tête – au sens imagé du terme – en anticipant ce qu’il suspectait être la véritable raison de tout ceci.

Les derniers troubles liés à l’alcool disparurent brusquement, laissant l’Elfe dans un nouvel état de clairvoyance totale semblable à ce qu’il ressentait durant un combat mortel. Il se plaça devant la dragonne, fixant son regard dans celui de la créature à écailles et lui souleva le menton, ayant besoin d’un contact physique avec sa compagne de cœur et d’esprit. Il n’eut plus aucun doute.
- Tu comptais garder cela pour toi ? Jusque quand ?!
Il eut envie de crier, de tordre le cou de la bestiole qui lui servait de conscience, de devenir un géant pour l’écraser sous sa botte. Il eut envie de se blottir contre elle et de rire avec elle de ce qui était décidément une merveilleuse nouvelle. Son esprit débordait d’émotions violentes aussi disparates qu’éclatantes, impossibles à freiner. Delva ronronna, enroula son cou autour du corps de son Dragonnier, un sourire purement draconique dévoilant ses crocs effrayants. Ils partagèrent plus qu’une simple joie, ce fut un flux massif d’expressions de bonheur capable de soulever une montagne ou de vider un océan. Un souffle chaud vint caresser la chevelure de l’Elfe.
« J’avais peur de réveiller le père poule. Malheur à moi, la catastrophe s’est produite. » répondit la dragonne avec un rire spirituel un peu gêné. Le Fils du Soleil lui administra une grande claque sur l’épaule, au risque de se déchirer la paume de la main. Delva ricana de plus belle avant de désigner Ellenwen du bout de son nez.
« Tu devrais nettoyer ta reine, avant que sa bonne humeur n’ait disparu et qu’elle se rappelle avoir été couverte de vomi… »
L’Elfe soupira en se passant une main dans les cheveux, rassembla ses forces, obligea sa concentration à se focaliser sur une seule idée puis murmura les quelques mots d’ancien langage nécessaires à nettoyer les déjections, TOUTES les déjections laissées par la dragonne au cours de ces quelques minutes. L’ambiance olfactive et visuelle de la pièce s’en ressentit favorablement, bizarrement.
- Je pense que la question de l’appétit ne se pose plus ? osa-t-il rajouter à brûle-pourpoint en se grattant le menton.
« Sinon je peux servir le plat de résistance ? » acheva la dragonne avec une note d’humour qui avait de quoi traumatiser les plus puritains.
Kellran grimaça son dégoût face à cette idée puis se tourna vers Ellenwen en s’inclinant :
- Ma Reine, accepte mes plus plates excuses pour cet incident digestif. Je suis certain que Delva trouvera bien une proposition pour se faire pardonner. Un voyage dans les airs sur son dos, peut-être ?
Le Fils du Soleil se souvenait parfaitement de la phobie d’Ellenwen dès qu’elle se trouvait sur le dos d’un dragon. Il lui avait déjà fait le coup avec Iliani par le passé, il lui avait fallu la journée pour s’en remettre tant il en avait ri.
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Laïaga

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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Mar 26 Juin 2012 - 15:19


Ouf, j’avais évité le pire, j’avais réussi à nous protéger, Ellen’ et moi, j’avais...
Le flot immonde recouvrit le monde, ou du moins ma bien-aimée, dans un bruit liquide et visqueux des plus ragoutants, m’éclaboussant les bras et le torse au passage. Je fis une grimace, tant devant la vision que l’odeur, essuyant du mieux que je pouvais le vomi qui maculait ma chemise.
C’est le moment que choisit Ellen’ pour commencer de rire comme si la situation était totalement désopilante, achevant de me perdre. Il faut dire que les vapeurs d’alcool dans lesquelles je baignais ne m’aidaient pas à comprendre la situation.
Totalement perdu, j’échangeai un regard avec Kellran qui avait l’air tout aussi sceptique que moi.

-Tu comprends ce qui se passe, toi ? me demanda l’elfe blond.
-Absolument pas, répondis-je d’une voix un peu pâteuse. J’aimerais bien savoir ce qu’elles se sont dit pour...
-Par tous les esprits ! me coupa le jeune homme.
-Hein ? le questionnai-je avec beaucoup de pertinence.

L’expression qu’arborait le visage de Kellran à cet instant valait son pesant de sel. Il regardait sa dragonne avec de grands yeux comme des soucoupes et la mâchoire qui semblait proche de se détacher façon reptile. J’eus un petit ricanement pas très assuré en voyant ça. Un ricanement parce que c’était impayable. Pas très assuré parce que je ne savais pas ce que ça pouvait bien augurer, mais ça n’avait pas l’air de ravir Kellran plus que ça. Et puis, je n’aimais pas être dans l’ignorance, et là, il se passait un truc auquel je ne comprenais... humm... disons, pas grand chose.

-Tu comptais garder cela pour toi ? demanda Kellran à la dragonne, en la touchant de la main. Jusque quand ?

Il avait l’air énervé, et moi j’étais de plus en plus sceptique. Pour voir ce que ça faisait, vu que ça avait l ‘air d’avoir marché pour lui, je tendis la main, appuyant du bout du doigt contre les écailles du cou de la dragonne. Encore une fois ou deux pour être sûr. Mais non, pas l’ombre d’une brusque illumination sur quoi que ce soit. Bizarre.
Kellran prononça quelques mots en Ancien Langage (soit dit en passant, il n’avait plus l’air saoul du tout, le bougre, quoi qu’il ait découvert, ça l’avait rapidement dégrisé!), et les traces de vomi, qui maculaient le sol, ma bien aimée et mes habits, disparurent comme par enchantement... enfin, par enchantement, plutôt.

-Je pense que la question de l’appétit ne se pose plus ? demanda Kellran.
*Sinon je peux servir le plat de résistance ? renchérit la dragonne.*

Je retins un haut le corps en entendant cette proposition, imaginant ce que pouvait bien être ce fameux plat de résistance si ce à quoi nous avions eu droit était un hors d’œuvre. J’écoutai avec amusement Kellran présenter ses excuses à sa reine, imaginant sans peine la réaction d’Ellen’ à l’idée d’un tour à dos dragon. Juste comme ça pour le plaisir. Tu parles.

-Sinon, plutôt que l’appétit, intervins-je d’une voix que j’essayai de faire paraître assurée et sobre, je me posais surtout des questions sur le pourquoi de toute cette subite bonne humeur !

Je pense que pour l’assurance et la sobriété, c’était râpé, mais aucune importance. Je fis quelques pas chancelants pour m’adosser à un mur, attendant d’apprendre le fin mot de cette histoire pour le moins troublante.
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Ellenwen

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Ellenwen
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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Ven 13 Juil 2012 - 10:14


La nouvelle était merveilleuse. Plus que merveilleuse, absolument formidable, incroyable, inconcevable, géniale, démentielle épicée d'une petite dose d'euphorisant. Si la reine avait été en état de penser plus correctement - de mesurer toutes les implications possibles qu'allait amener une dragonne enceinte - elle aurait probablement songé que la nouvelle était aussi terrifiante, folle, inquiétante, de mauvaise augure et aurait craint autant pour sa santé mentale que pour celle de son vieil ami. Être confronté à une dragonne enceinte ! De tous les scénario catastrophe qu'elle aurait pu imaginer, celui-là arrivait sans problème en tête de liste. Mais l'alcool aidant, anesthésiant ses réflexes de survie, Ellenwen n'en rit que plus fort. A la vue de Kellran, bouche bée, l'air aussi ahuri que s'il était tombé nez à nez avec une créature de rêve à demi nue, elle rit encore plus fort. Ses jambres, refusant de porter plus longtemps son poids, se dérobèrent sous elle et elle s'effondra sur le sol. Les larmes qui roulaient sur ses joues laissaient une trace de propreté au milieu des résidus gluants. Elle tenta d'éructer une explication pour son compagnon, dont elle sentait dans un coin du cerveau sa totale incompréhension.

- Delva, Delva...

Elle ne put continuer plus loin. Le juron de Kellran, qui lui sembla d'une grande spiritualité, la plongea dans une transe ravie. Il venait enfin de comprendre. Lui qui était si proche de sa dragonne, qui se targuait de connaitre les femmes, avait mis si longtemps à comprendre. Et il en restait paralysé comme si une étoile lui tombait sur la gueule. Elle se redressa comme elle put en s'accrochant au mur et rejoignit son ami, lui donnant une petite tape sur l'épaule, laissant une petite trace verdâtre sur son pourpoint. Elle voulut lui poser une bise sur la joue, tangua sur ses jambes, et renonça. D'autant plus que la proposition de l'elfe, et la réponse de sa dragonne, lui leva le coeur. Resservir le déjeuner... Cette fois, l'alcool ne suffit pas à engourdir ses réactions. La part de son cerveau qui n'avait pas été réduite à l'impuissance se cabra devant cette perspective. L'odeur aigrelette de la bile et des restes mal digérés, la vue de l'immonde bouillie, lui leva le coeur. Elle hoqueta, la main sur la bouche, les yeux fermés, retenant tant bien que mal une montée acide d'alcool qui lui brûla le ventre et la gorge. Seule l'intervention de Kellran et la soudaine propreté des lieux l'empêcha de rendre le contenu de son estomac. Elle prit une prudente et longue inspiration, un peu dégrisée, et se hâta de reprendre une gorgée d'hyromel pour chasser le goût horrible qui imprégnait encore ses papilles. Elle soupira de satisfaction et, retrouvant un peu de poil de la bête, se hâta de dépêcher une taloche sur le crâne du dragonnier avant que ses jambes ne la lâche à nouveau.

- Crétin. Essaye un peu tu vas voir...

Il savait très bien qu'elle avait le vertige et qu'elle ne supportait qu'avec une extrême difficulté les trajets aériens. Seul Sombral était parvenu à atténuer ses terreurs. Et encore, lorsqu'il volait si lentement que la jeune femme ne sentait que le battement lourd de ses ailes comme seule preuve de leur situation aérienne. Elle frémit d'avance rien qu'à évoquer l'horrible sensation qui lui tordait les entrailles à chaque vol. Ce fut l'intervention de son compagnon qui la sauva de ses horribles pensées. Lui n'avait encore rien compris à la situation. Les hommes n'étaient décidément pas fait pour comprendre les petits tracas féminins. Heureusement qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfant, songea-t-elle avec un petit rire. Elle arrivait trop bien à imaginer sa réaction ahurie, son affolement et ses minutes d'incompréhension totale qui était le lot de presque tous les individus mâles. Elle lui décocha un fin sourire :


- On va bientôt avoir un horrible dragonneau dans les pattes. De quoi mettre tonton Finwë sur les nerfs !


*Hey ! Je refuse d'être la nounou !*
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Kellran


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Kellran
Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Mer 26 Sep 2012 - 21:57


La réponse de la Reine n’étonna pas le moins du monde Kellran. Quel dommage pour elle…
Affichant le faux air innocent qui lui allait si bien – ou pas – il soupira avec un regret parfaitement imité en se blottissant contre sa dragonne.
- Désolé pour toi, il semble que notre amie n’apprécie pas la perspective de ta compagnie.
Delva baissa la tête, réellement déçue de ne pouvoir faire découvrir les joies du vol à Ellenwen. Le Fils du Soleil lui transmit des souvenirs d’Iliani portant Ellenwen sur son dos dans les airs, la seule et unique fois où Kellran avait réussi à convaincre son amie d’essayer. Le spectacle était toujours aussi comique, même après autant d’années. Delva ronchonna, ses ailes frémissant de tristesse.
- Je ne comprends toujours pas pourquoi tu es aussi effrayée alors que tu es capable de te transformer en oiseau et de voler comme si de rien n’était, répliqua le Dragonnier en souriant.
Malgré tout ce temps passé loin de ses amis, il se souvenait de détails tels que celui-ci avec une précision impressionnante. L’Elfe faisait partie de ceux qui engrangent un maximum d’informations sur chacune de ses connaissances pour mieux les surprendre le moment venu… parfois en bien, parfois pas ! Délaissant la question du vol à dos de dragon, il s’amusa de l’air abasourdi de Laïaga, qui était le dernier au courant de la bonne nouvelle. Ce n’était pas étonnant : il n’avait ni l’avantage d’être une femme ni celui d’être le Dragonnier de Delva. L’ébriété n’aidait pas non plus, loin de là.

Delva réagit à la réflexion d’Ellenwen, secoua la tête en dévoilant ses crocs longs comme des dagues acérées.
« Horrible dragonneau ? Ce sera le plus beau petit dragon que l’Alagaësia ait connu ! »
Elle feinta une apparence blessée puis se mit à rire, de son rire grondant comme une avalanche de pierres dans une caverne.
« Tellement beau que seule la Reine des Elfes sera digne d’en être la marraine. » rajouta-t-elle en décochant un clin d’œil à son Dragonnier.
Celui-ci acquiesça gravement, alors qu’intérieurement il jubilait. Décidément, Delva et lui étaient fait pour s’entendre, tant leurs esprits fonctionnaient en parfaite harmonie. Sur son visage s’afficha l’air de dire : Ah, Ellen’, tu refuses de voler avec Delva, alors paies-en le prix maintenant. Il sourit.
- Et par extension Laïaga sera le parrain attitré. Quel honneur !
La dragonne fit onduler sa queue, mine de rien. Son regard rougeoyant trahissait sa pensée actuelle, une remarque du style : Vous allez souffrir. Ma progéniture ne sera pas une partie de plaisir, croyez-moi.
« D’ailleurs, une fois adulte, il pourra veiller sur Ellesméra et sur la forêt, autant que sur la Reine. Un gros gardien à écailles crachant du feu, vous en mouriez d’envie n’est-ce-pas ? »
- S’il naît dragon sauvage, poursuivit Kellran, soulevant une question qu’ils ne s’étaient pas encore posée.
Que deviendrait le dragonneau ? Chanterait-on les sorts pour faire de lui l’âme sœur d’un futur dragonnier, ou le laisserait-on vivre en toute liberté, sans entraves ni liens avec les mortels ? Une décision que Kellran et Delva ne pouvaient prendre seuls.
« D’après toi, que désireront Myad et Yenlui ? » demanda la dragonne en isolant leur discussion mentale pour éviter que Laïaga ou Ellenwen ne l’intercepte.
« Je n’en sais rien… Il s’agit d’un événement inattendu, qui bouleverse encore nos relations avec eux. Je ne peux deviner quels seront leurs désirs alors que je les connais si peu. »
Delva soupira, crachant des fumerolles par ses naseaux dilatés. Repenser à Yenlui lui chatouillait le ventre, tandis qu’un sourire irrépressible montait à sa gueule. Il allait falloir lui annoncer la bonne nouvelle, et se réunir pour en discuter. Une occasion parfaite pour se revoir et profiter l’un de l’autre. A cette idée, elle se retint à grand peine de bondir tant elle se sentait heureuse.
« Calme-toi. » lui enjoignit son Dragonnier. « Nous les reverrons bien assez tôt. »
Mais lui-même, en disant cela, ne pouvait s’empêcher de rayonner comme l’astre dont il portait le nom.
- Que faisons-nous ? demanda-t-il innocemment. Il faudrait peut-être penser à fêter ça !
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: I can't live in a fairy tale | Mer 3 Oct 2012 - 19:17


« On va bientôt avoir un horrible dragonneau dans les pattes. »
Hein ? Qu’est-ce qu’elle venait de dire ?
« On va bientôt avoir un horrible dragonneau dans les pattes. »
La phrase, si petite et simple, se heurtait à un mur d’incompréhensible éthylique. J’entendais les mots, mais tous ensemble ils ne faisaient pas sens.
« ON VA BIENTOT AVOIR UN HORRIBLE DRAGONNEAU DANS LES PATTES ! »
Cette fois, j’avais crié la phrase dans ma tête, et enfin elle parvint à percer les vapeurs d’alcool qui semblaient décidées à l’empêcher d’aller jusqu’à mon cerveau. J’ouvris de grands yeux remplis d’étonnement :

-Un dragonneau...

La connexion mit quand même un peu de temps à se faire.

-De Delva tu veux dire ?

*Horrible dragonneau ? retentit une voix dans ma tête. Ce sera le plus beau petit dragon que l’Alagaësia ait connu !*

Bon, voilà qui avait le mérite de répondre à ma question. « De quoi mettre tonton Finwë sur les nerfs », elle avait dit... J’imaginais sans peine la tête que ferait le grand loup blanc. Enfin, la tête... Je me comprends. J’écoutais avec un petit sourire la dragonne, toute à son bonheur, qui venait de bombarder ma compagne marraine de son enfant à naître. Ellen’, la marraine d’un dragon ? Intéressant, comme concept, quand on savait comme elle était à l’aise avec les représentants de cette espèce. Et encore plus quand elle se retrouvait sur leur dos.
J’allais lui faire part de ma compassion toute ironique quand une phrase traversa, elle, toutes les brumes de l’alcool sans perdre une seconde :

-Et par extension, Laïaga sera le parrain attitré. Quel honneur !
-Quoi ?!

Je regardais tour à tour Kellran et ma chère et tendre, essayant de devenir s’ils se payaient ma tête, mais ça n’en avait pas l’air.

-Vous déconnez...

Il suffit de croiser le regard malicieux de Delva pour comprendre que ça n’allait pas être une partie de plaisir, et puis je n’avais jamais été le parrain de personne, et mince j’aime pas les enfants d’abord ! Mais on n’avait pas l’air de trop me demander mon avis, alors je me dis qu’il allait falloir s’y faire.

-Je sens que ça va être joyeux, dis-je dans un soupir en regardant Ellen’, qui s’était retrouvée embarquée là-dedans à peu près aussi vite que moi.

Bon, il faut avouer que malgré ma mauvaise volonté de façade, j’étais quand même un peu flatté, et puis ça me faisait plaisir pour ce si vieil ami de ma compagne, et sa dragonne : étonnant, et plutôt agréable, comme évolution pour une situation qui avait si mal démarré.
C’est le moment que choisit Kellran pour soulever une question autrement sérieuse, et je me rendis soudain compte que tout le monde avait l’air bien moins saoul que quelques minutes plus tôt, même Ellen’ qui s’était attaquée à une nouvelle choppe d’hydromel.

-C’est une drôle de journée, aujourd’hui, fis-je remarquer au milieu du silence qui s’installa. Je sais pas vous, mais je crois que je vais m’en souvenir pendant un moment...
-Que faisons-nous ? reprit Kellran d’un air innocent. Il faudrait peut-être penser à fêter ça !

J’eus un petit rire à cette réplique : c’est vrai que jusque là, on se serait crus en pleine veillée funèbre ! Apparemment, la nuit était encore loin d’être finie. Je pris les verres de tout le monde – y compris celui d’Ellen’, fini ou pas – et les reremplis tous.

-On porte un toast peut-être ?

Je les redistribuai à la ronde.

-A toi l’honneur Delva, quelque chose à dire ?

Après tout c’était de son enfant qu’il était question. Un bébé dragon. Et j’allais être son parrain. Quel drôle d’idée c’était là. Je souriais tout en buvant mon verre.

-Bon, continuai-je un peu après, il faudrait quand-même trouver quelque chose de... Je sais pas... De vraiment spectaculaire pour marquer le coup ! Qu’est-ce que vous en pensez ?

*Moi je suis pour un truc spectaculaire, intervint Yarrock, si soudainement qu’il surprit tout le monde.
-Tu me fais un peu peur quand tu dis ça... lui rétorquai-je.*

Il lui arrivait, de temps en temps, d’en faire un peu trop, à ce bon vieux Yarrock.
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I can't live in a fairy tale

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