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Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad]

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Shadow


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Shadow
Message Sujet: Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] | Mar 31 Juil 2012 - 18:18


Combien de temps depuis cette balade enivrante avec ces soldats en armure? Combien de temps depuis que le message avait été remit à ce chef de patrouille ? Était-il mort, étendu dans un caniveau, le tube argenté tombé aux mains de quelques voleurs de bas étage. Non, peu probable sans quoi une nouvelle alerte aurait été donnée dans l’heure pour élucider cet acte barbare allant à l’encontre des forces impériales. Déjà que les troubles dont le précédent groupe était responsable avait de quoi faire grincer les dents les magistrats et nobles siégeant à la cours de justice, toute autre charge que l’on pourrait imputer à ces inconnus était la bienvenue et un prétexte idéal pour faire doubler les soldats déjà affectés à cette pénible tâche. L’assassin hésitait à provoquer ouvertement les guerriers impériaux sachant ses compagnons encore dans la ville pour une raison toute autre. Mais que diable foutaient-ils encore entre ces murailles alors qu’il leur avait demandé de partir dès que possible. En lieu et place de cela, ils semblaient être plus proche d’un état d’esprit instable, à la limite de laisser les sentiments prendre le pas sur la raison. Exaspéré au plus haut point il arpentait les tavernes de la capitale du Saint Empire, écoutant ça et là les rumeurs et autres nouvelles qui fusaient à bon rythme. Son esprit dérivant sur un océan d’émotion afin d’y déceler quelque chose. Courir après une chimère tant il ignorait le but de ces errances. Chaque vague à la surface issue d’un tumulte ou d’un sentiment plus fort que le précédent. Poussant l’esprit de l’elfe gris de plus en plus loin du rivage, emporté dans tourbillon de tourment et de joie infinie. Une tempête aussi violente que brève pour ensuite revenir à un état de stase le plus complet. Typique de l’espèce humaine si prompte à céder à ses instincts les plus primaires tandis que les autres races, excepté les dragons, canalisaient ce flux pour ne laisser paraître que ce qu’il fallait. Refusant de passer dans l’excès quoiqu’il puisse se passer dans leur existence si longue.

Le fils des ombres, tel un bout de bois à la dérive, suivait les bruits de comptoir, absent et dans le même temps bien présent. Sur le coup outre attendre des nouvelles rien de particulier à faire si ce n’est utiliser le temps comme bon lui semble. Récupérer des forces, séduire une ou deux jeunes femmes, affronter des adversaires dans les arènes d’une maison abandonnée, ou alors donner un coup de main aux artisans du quartier pour des basses besognes. Niveau boulot il aurait pu espérer mieux que cela. Entre le forgeron à la recherche de son apprenti et la ménagère qui ne sait où trouver son mari, quelques remerciement, un sourire qui vaux tout l’or du monde car même si ces tâches insignifiantes n’avait en soit aucune répercussion réelle, elle lui donnait une raison de rester en dépit de l’attente. Quitte à avancer autant passer la première et éviter de demeurer au point neutre. Mais avec les informations acquises lors de ses errances entre les différentes tavernes ce n’était même plus amusant de chercher la personne désirée. En gros cela revenait à se promener tandis que le guide Michelin vous indique votre position et celle de la ‘cible’ sur un plan de type ‘vue aérienne’. Pas compliqué dans ce cas, comment faire pour se fourvoyer lorsque la route s’ouvre devant vos pieds.

Pour peu il se serait présenté comme étant attendu par l’impératrice, déclinant identité mais cela ne correspondait pas à l’assassin plus enclin à agir dans l’anonymat. À quoi bon crier sur tous les toits que vous allez à la rencontre de celle qui gère les affaires de l’empire. Mais avant de s’en rendre compte il se dirigeait déjà vers la demeure de la dame sanglante. Son corps agissait de manière indépendante jusqu’à ce qu’il soit pris d’une sorte de malaise. Comme si la lumière et les ténèbres étaient en conflit et dans le même temps en paix. Un équilibre précaire si concentré que l’elfe gris en était perturbé. Incompréhension la plus totale, confusion, sentiment opposés qui s’accentuent, tant de signe qui ne peuvent tromper. Une magie au-delà de toute mesure était à l’œuvre, bienfaisante et dans le même temps si froide et calculatrice. Il s’appuya sur l’un des murs à proximité, son regard parcourant la foule pour ensuite fixer le sol. Des gouttes de sueurs perlant sur le front du dragonnier. Quelque chose ne tournait pas rond…

Ce sentiment d’être épier se fit plus fort et plus insistant les heures suivantes. Comme si le regard d’une quelconque divinité s’était posé sur l’humble guerrier qui ne pouvait que subir cette inspection minutieuse. Il fini par s’arrêter à une taverne, commander une chambre pour y déposer ses affaires et revenir dans la salle principal. Perplexe il ignora l’ensemble des clients, sa chope et son esprit à la recherche de réponse qui refusaient obstinément de venir. Capricieuses et voulant se faire désirer. Portant ses mains au visage il inspira profondément tandis qu’une ombre se faufilait dans la salle, le regard rivé sur le dragonnier qui n’y prêta guère attention, trop absorbé par son introspection. Ce ne fut d’ailleurs pas le seul regard qui vint se braquer sur lui. Les effets de la magie se dissipaient peu à peu redonnant à ses oreilles leur forme d’origine, tout comme son aura qui attira à la manière d’un aimant la gente féminine. Mais de ce changement soudain il n’en vit absolument rien, juste des murmures parvenant à lui similaire au bruissement des feuilles agitées par le vent. Lorsqu’il reprit le contrôle de lui-même la salle au complet détourna le regard comme si de rien n’était.

En face de lui une femme, relativement agréable au regard qui l’observait, attendait que parole soit prononcée. Tranquillement installé sur sa chaise, la table située non loin des escaliers, et dans le même temps non loin du bar, il manqua de perdre l’équilibre tant la surprise le prenait de court. Pour la première fois il hésita à lui demander ce qui pouvait bien intéresser cette mystérieuse personne dont il ignorait jusqu’au nom. La base de tout dialogue.


« Je peux vous aider? Pas sûr que je sois en mesure de fournir des réponses mais si c’est ce pourquoi vous êtes ici sachez que je ferai au mieux. Nul ne peut prétendre à savoir tout ce qu’il se passe dans un monde aussi vaste que le nôtre. Mais pardonnez mon manque de politesse, je me nomme Shadow. Pour vous servir. »

Le sourire qu’il eut en retour avait de quoi déstabiliser même le plus endurcit des mercenaires. Si tendre et chaleureux qu’il pourrait faire fondre un glacier en plein hiver. Comme pour masquer sa gêne il se décida enfin à entamer sa bière devenue tiède entre temps. Le liquide ambré qui s’écoulait doucement dans sa gorge lui rendit son assurance et le peu de force dont il manquait cruellement depuis le malaise soudain. Était-ce la fatigue, une déficience mentale, ou alors juste la fièvre, quoi que cela puisse être tout son être s’apaisait bercé par une douce mélodie qui emplissait son cœur. Le rêve prend le pas sur la réalité lorsque l’imaginaire ou les sentiments surpassent la raison. C’était ce qu’il se produisait en cet instant, un état de béatitude sans précédent qui ne collait pas le moindre du monde avec la personnalité de l’elfe gris qui luttait contre le pire adversaire possible: lui-même, ou pour être plus précis sa conscience trop longtemps muselée.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] | Dim 5 Aoû 2012 - 12:33


La nuit est le royaume des âmes solitaires, la perdition des êtres aveuglés par une trop vive lumière, le paradis des enfants qui souffrent. Toute sa vie Myad avait été une créature nocturne, ombre parmi les ombres, une caresse fugace fuyant le regard de la lune. La délicate soie de sa chevelure noire se fondait à l'infini sur une toile de ténèbres qui ne s'offrait pas à tout le monde ; sa peau telle une sculpture d'argile était lisse et opaque, voile de pierre dans les rues obscures et pourtant, il suffisait qu'une étoile parvienne à la toucher pour que l'épiderme prenne l'éclat doux et diffus d'une perle précieuse. Seuls ses yeux étaient étrangers à cet univers en noir et blanc, rubis rougeoyants, eux si traîtres, la dénonçant à des kilomètres tel un honteux feu de camp caché entre deux arpents rocailleux. Elle était l'enfant du néant, ainsi que le dragon d'or l'appelait affectueusement. Jamais elle n'avait prétendu mériter une quelconque bénédiction, sa place était à l'aube de l'amnistie et au crépuscule du chaos. Là où l'Equilibre se construisait, naissait entre ses mains précautionneuses. Elle l'instrument de forces tellement plus grandes se considérait comme un chevalier sans rêne pour diriger son destrier. Ses capacités, son histoire, sa morale, c'était elle qui les construisaient. C'était à elle de choisir quoi faire sur le chemin qu'on lui imposait. Ils le lui avaient dit : elle serait leurs mains, leur voix, leur jambes. Elle les porterait où ils désiraient mais leur volonté serait commune.

Il n'y a pas de pénombre si la lumière et la nuit ne s'entrelacent pas. Myad plisse les yeux, le vent joue avec ses cheveux. La cape noire qui clapote gaiement autour de ses hanches semble la pousser à descendre dans la rue, au lieu de rester ainsi perchée telle un aigle sur sa gargouille. L'hybride s'appuie du bras sur son genou, se haussant légèrement pour suivre les déambulations de sa cible. Il disparaît une fois entré dans une échoppe. Retroussant légèrement la lèvre supérieure sur des dents couleur de lait, l'elfe émet un infime sifflement agacé. Après un bref instant de réflexion, l'Impératrice bondit gracieusement de sa hauteur, prend appui sur un relief décoratif et saute sur le toit le plus proche, s'y hissant d'une traction. La silhouette file entre les cheminées comme s'il eut s'agit d'arbres hérissant leur silhouette hautaine dans une forêt minérale. Voilà des heures qu'elle épie sa proie. Jusqu'ici, elle n'a pas pris soin de voiler son aura, et la seule précaution qu'elle pris fut de se placer hors de l'influence du vent... En fermant son esprit, bien entendu, cela va de soit. Elle ne l'a jamais vu auparavant ; son odeur, véhiculée par un zéphyr généreux, lui est également inconnue. Un elfe dans Dras Leona, ce n'est pas coutumier. Les deux précédents n'étaient pas n'importe qui ; Kellran le premier, venu sonder l'Impératrice à son propre compte – mais potentiel allié ou ennemi de taille, ce qui avait rendu leur entrevue si importante – et Djenka ensuite, elle qui s'était finalement décidée à abandonner toute forme d'espionnage au service de l'Alliance pour rejoindre l'autre camp.

Myad serre les dents. Ses canines grincent imperceptiblement ; le sujet est très sensible. Cela ne fait que quelques jours qu'elle est revenue à la capitale, et les événements ne lui ont guère laissé le temps de digérer son différend avec la nouvelle Reine de l'Outreterre. Chassant rapidement cette pensée, l'hybride se déplaça à quatre pattes, rapide petite araignée vêtue de cuir, pour atteindre discrètement le toit de la taverne où l'elfe s'était arrêté en dernier. Une seconde de méditation. Elle opte pour le contact ; après tout, si ses intentions étaient belliqueuses, elle n'aurait de meilleure façon de le découvrir. Et puis, rien ne l'empêchait de rester cachée.

Voilant soigneusement son esprit, vérifiant d'un geste que son pendentif était correctement caché sous son corset de cuir contre sa peau, la créature furète en quête d'une fenêtre. Elle finit effectivement par en trouver une ; à moitié suspendue dans le vide, elle tend les bras vers celle-ci et la choque deux fois. La femme qui se trouve à l'intérieur sursaute si fort qu'elle en lâche le paquet de linge qu'elle avait eu l'intention de ranger. En la voyant, elle plaque ses doigts sur sa bouche, recule, trébuche. Toutefois que peut-elle faire sinon ouvrir ? Cette personne qui la toise à l'envers, toute vêtue de cuir noir, porte un demi masque d'argent en forme de tête de serpent, et deux longs crocs descendent jusqu'à sa mâchoire. Sous le masque, un tissu grillagé noir voile à la fois son visage et ses yeux. N'importe qui dans l'Empire, et sans doute dans les grandes cités étrangères, sait reconnaître le masque des chevaliers du Fleuve noir. Les garants de la sécurité de l'Impératrice, mais aussi ses espions, ses hérauts les plus fidèles et les plus dangereux. Nul n'oserait se mettre en travers du chemin de l'un d'entre eux, et pourtant, ils restent mystérieux à la population. Seuls certains d'entre eux voient leurs noms, familles, origines connues. Hormis ces exceptions on ignore jusqu'à leur nombre précis. Combien sont-ils, et combien sont des femmes, et d'où viennent-ils, et quels sont leurs pouvoirs... Myad se servait donc avec allégresse de ce flou pour aller et venir en ses terres sans être reconnue. En dépit du respect notoire que l'on réservait à la Compagnie, on ne se comportait pas comme avec l'Impératrice elle-même ; ce camouflage lui permettait de se promener bien plus tranquillement.

La femme vint lui ouvrir ; après un bref coup d'oeil, et un reniflement infime, l'elfe conclut qu'il s'agissait de la bonne. Cela ferait l'affaire.

« - Votre Honneur, pardonnez-moi, j'vous avais pas vue ! Que puis-je pour vot'service ?
- Recule, ordonna la voix glacée de l'Impératrice. »

Peu de monde connaissait sa voix et ce n'était sûrement pas une femme de ménage qui allait avoir la « chance » de la croiser deux fois dans sa vie, et de faire le lien entre ces rencontres. Myad ne prenait pas de peines inutiles.
Devant le recul précipité de la bonne, Myad se balança gracieusement à l'intérieur, comme si c'était tout à fait normal de rentrer ainsi chez les gens. Une fois les pieds posés sur le plancher, la silhouette noire se chargea de refermer la fenêtre et de tirer les tentures brunes. Sans la chiche lumière d'une chandelle, posée là par la bonne pour éclairer son ouvrage, il aurait fait nuit noire.

« - Va me chercher l'elfe qui se trouve dans cet établissement. Amène-le moi. »

La femme de ménage s'est crispée en entendant « elfe. » Sûrement se demande-t-elle, horrifiée, comment elle peut savoir qui se trouve dans une bâtisse, être si sûre d'elle, et peut-être qu'elle lit dans ses pensées, qui peut savoir avec ces démons tisseurs de nuit ? Elle pense si fort que Myad a l'impression de l'entendre hurler sa méfiance et sa peur.

« - Qu'attends-tu ? Dépêche-toi. »

Alors que la bonne allait quitter la pièce, Myad la retint par le col et lui donna une petite et banale gourde qu'elle portait à sa ceinture.

« - Tiens, pour ta peine. Cet élixir t'apportera paix et quiétude. »

L'avidité fit briller les bleus yeux de la mortelle, qui lança une oeillade transformée à l'inconnue.

« - Mille mercis, Votre Grâce, minauda-t-elle. » Et elle se hâta de partir avant que Myad ne change d'avis.

Attendant son invité, l'Impératrice resserra les deux bandes de cuir qui lui ceignaient le torse. La première portait une multitude de petits récipients qui allaient du poison au baume apaisant, en passant par le somnifère et quelques poisons. La seconde maintenait, dans son dos, la dague drow nommée Ujah qu'elle ne quittait pratiquement jamais. La lame noire, empoisonnée avec son propre sang, était la meilleure arme de ce calibre qu'elle eut jamais eue, et ce n'était pas peu dire. Lorsqu'elle se promenait ainsi de toits en toits, Myad ne prenait qu'Ujah avec elle, et cachée sous la cape. Sa double faux eut été fort encombrante, et presque une identification immédiate. Les gants qu'elle portait ce soir-là étaient dotés de griffes d'acier sur tous les doigts, sauf le pouce, et les deux premières phalanges. Un collier clouté entourait son cou, une bande de cuir renforcé hérissé de pics triangulaires. Ses bottes remontaient jusqu'à mi-cuisse ; le bout de la chaussure était doublé de métal de façon à protéger cette partie du pied.

Pendant ce temps, la femme de ménage était descendue au milieu des clients. Le hasard avait voulu que ce soit un joli modèle, une fleur charmante dont la couleur certes banale était mise en valeur par un délicat dessin de pétales. Elle avisa l'elfe, qui ne cachait pas ou plus ses oreilles pointues, et s'était isolé avec sa chope. A force de l'appeler avec ses yeux, elle finit par attirer son attention.

« Je peux vous aider? Pas sûr que je sois en mesure de fournir des réponses mais si c’est ce pourquoi vous êtes ici sachez que je ferai au mieux. Nul ne peut prétendre à savoir tout ce qu’il se passe dans un monde aussi vaste que le nôtre. Mais pardonnez mon manque de politesse, je me nomme Shadow. Pour vous servir. »

Elle lui sourit, l'ingénue, et lui fit signe de la suivre. Ses jambes fuselées disparurent dans l'obscurité de l'escalier...
Une fois devant la porte de la chambre fatidique, la demoiselle lui fit signe d'entrer, s'inclinant avec un dernier clin d’œil amusé avant de repartir chercher le ballot de linge. Une fois la masse de tissu collée contre sa poitrine, elle se rappela du cadeau mystérieux. Elle but la fiole censée lui apporter la paix.

Dans la chambre, la fenêtre avait été rouverte. Une brise mouvementée faisait claquer les tentures en un grondement irrégulier. La bougie avait été éteinte, volontairement ou après l'ouverture de la fenêtre. L'éclat de la lune s'infiltrait difficilement entre les ombres, dessinant une raie de lumière sur la silhouette assise sur le lit, donnant au masque d'argent un éclat aveuglant.

« - Ferme la porte derrière toi, étranger, dit l'inconnue d'un ton paisible. »

Un choc sourd résonne dans une pièce voisine. La femme de ménage avait trouvé, comme promis, une certaine forme de paix... Dans la mort.

« - L'Impératrice surveille de près la circulation des elfes sur son territoire. De surcroît quand elle ne les connaît pas. Qui es-tu, enfant du Beau Peuple, et que viens-tu faire ici ? »
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Shadow


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Shadow
Message Sujet: Re: Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] | Lun 6 Aoû 2012 - 13:24


Le beau peuple, ce terme désignant tous les elfes sans exceptions. Et avec ce surnom plus que banal, une malédiction, aussi simple à contrer mais parfois si utile. Un pouvoir qui provoque un affaissement des barrières pour les interlocuteurs du sexe opposé à celui de l’elfe en face. Douce mélodie qui vous attire dans les tréfonds d’un abîme où la lumière se limite à l’être que vous vénérez. S’il vient à disparaître c’est le noir complet, le vide et un sentiment d’abandon qui vous guide peu à peu sur le chemin des damnés. Votre corps, votre cœur, et surtout votre âme n’est plus que poussière. Et toute trace de vie contenue dans cet amas de chair et d’os s’évapore. Impossible de faire demi-tour sans une volonté d’acier. Le faible meurt, le fort parvient à remonter cette pente glissante pour ensuite n’être qu’une coquille vide, dépouillée de toute sa substance. Un être brisé qui n’hésitera pas à jeter ce qu’il reste de lui dans le cœur de la bataille criant le nom de la mort, la priant de l’emporter loin de ces terres faites de souffrance et de solitude. Vous marchez alors sur les cadavres de vos ennemis enfonçant les lignes adverses avec la puissance d’un millier de soldat en vous. Vous semez le doute et la peur dans le cœur des hommes qui alors prennent la fuite, incapable de s’opposer à cet être qui n’a plus rien à perdre, le guerrier ultime.

Si Kellran, fils du soleil apportait l’espoir, la joie. Une foule de sentiment aussi vif et puissant que contradictoire. Pour le fils des ombres c’était plus de l’indifférence, un assassin aussi froid que calculateur sous les traits d’un ange tant il émanait de lui une force vitale peu commune. Sans compter cette envie d’aller de l’avant, de ne pas demeurer dans une bâtisse en ruine. Mais en fin de compte seul les ténèbres lui convenaient. Pas question de s’exposer, de passer sur l’avant-scène et de crier sur tous les toits son but ou ses motivations. Il les gardait jalousement afin que tout se passe pour le mieux. Son combat, cette lutte éternelle pour maintenir la balance des pouvoirs en équilibres, c’était son boulot, sa raison de vivre. Tout obstacle sur sa route serait soit posé sur le bas côté, soit éliminé sans autre forme de procès. Dans ses veines, au plus profond de son âme, une détermination capable d’insinuer le doute et la peur même dans le cœur des seigneurs du ciel que sont les dragons.

En dépit de cela une jeune femme balayait ses craintes, attirée par l’elfe gris comme le sont les papillons de nuit par la flamme d’un feu de bois. Admirer la splendeur resplendissante de cette source lumineuse avant de trépasser. Arkham vit naître en son fort intérieur une pointe de regret. Que pouvait-il bien apporter à cette inconnue si ce n’est un fardeau de plus. Mais elle ne semblait guère en tenir compte invitant l’assassin à la suivre à l’étage sans ajouter mot. Bien curieuse manière d’attirer le regard et l’attention. Surtout qu’elle passait outre la ‘procédure’ classique du jeu de séduction. Il la suivi du regard tandis qu’elle s’éloignait pour ensuite la rejoindre, ignorant de toute sa hauteur les autres clients et clientes présent dans la salle qui voyait leur regard dériver entre les armes et les oreilles pointues de l’elfe gris. Ce n’est qu’une fois à l’étage que ce sentiment étrange se fit de nouveau ressentir. Moins violent que la dernière fois mais pourtant bien présent. Elle l’invita à entrer dans la chambre puis se retira sans un mot reprenant son travail.

Dans la pièce un courant d’air portait aux narines de l’assassin diverses odeurs. Celles de la ville et de ses habitants qui arpentaient les rues, des résidus d’épices portés par la brise, il y avait aussi le fumet qui s’échappait des casseroles. La fraîcheur de la nuit englobait tout cela avec un génie certain au niveau du dosage. Et puis il y avait ce parfum si familier d’une bougie qui vient d’être éteinte s’entrelaçant avec celui du cuir. Dans cette demi-obscurité un ou une inconnue l’attendait, loin d’être pressée par le temps. Bah et puis pourquoi faire attendre l’hôte plus longtemps, comme si ce jeu n’avait pas assez duré. D’un pas assuré il fini par s’avancer un peu plus en direction de la fenêtre et la referma. Le moment choisit par l’inconnue, au ton de la voix, pour révéler sa présence. Pas vraiment discret avec le masque qui manquait de goût aux yeux du dragonnier amateur d’art à ses heures perdues.


« À qui ai-je l’honneur? N’attendez pas de moi quelques réponses sans avoir un retour qui puisse me satisfaire. J’ignore votre nom, rang, et plus encore vos intentions mais sachez ceci: pour tout donner il faut un rendu. »

Puis il s’occupa de fermer la porte comme demandé et s’installa à l’autre bout de la pièce alors qu’une flammèche vacillait pour ne plus émettre la moindre once de lumière. Infime grain de sable porté par les vents vers d’autres contrées inconnues qui délaisse les siens pour rejoindre de nouveaux horizons. On naît, on vit, puis l’on meurt. Le cycle de la vie qui se perpétue depuis des millénaires et qui continuera de perdurer peu importe le poids des années. Le fils des ombres prit ses aises et reporta toute son attention sur la femme masquée, détaillant l’équipement et la tenue dans les moindres détails. Charmant quoiqu’un peu extrême. Le moindre faux pas et c’était la mort assurée au vu des armes et fioles. Adossé contre l’un des murs de la pièce il lui fit face, ne cillant pas.

« Pour commencer je ne suis pas de ceux à qui l’on attribue le terme ‘enfant du beau peuple’, et ensuite si l’impératrice à quelque chose contre ma présence en ces murs qu’elle le fasse savoir. Je suis disposé à m’entretenir avec elle quand bon lui semble, tout intermédiaire sera supprimé pour la sécurité de tous. Mais à en juger par vos méthodes ce procédé vous est familier. »

Aucun doute, il se devait de se méfier de la femme qui lui faisait face. Sans oublier que l’elfe gris avait en horreur tout intermédiaire peu importe sa race ou son rang. Rien ni personne ne pouvait remplacer le commanditaire qui, utilisant un messager, espérait rester les mains propres. De plus à quoi bon porter le masque si ce n’est pour se protéger et inspirer le doute et la crainte. Non pas qu’une peur ténue se soit insinuée chez l’assassin mais cette situation le rendait plus à même de faire usage de la force que d’emprunter la voie de la diplomatie. Il s’exprima d’un ton neutre, presque aussi froid que l’acier qui fut utilisé pour la fabrication des épées de l’ordre.

« De plus vous enquêtez sur mon compte. À quelle fin? Les troubles récents ne sont-ils pas suffisant que pour occuper les gardes et informateurs. Soit, parlons mais à une condition… tombé le masque et identifiez-vous. Si pas, nous réglerons ça à couteaux tirés dans l’arène, puis j’irais m’entretenir avec l’impératrice personnellement, votre tête dans un panier comme cadeau. »

Comme pour signifiez que ces paroles n’étaient pas vide de sens il porta une main au sabre court sachant qu’avoir recours à une arme dans un espace aussi exigu était à exclure. Il était d’ailleurs fortement désavantagé de par son équipement pas le moindre du monde adapté. Enfin, le mal était fait, la menace bien présente afin de pousser son interlocutrice à emprunter l’un des deux chemins possibles. Son souffle se fit plus régulier, les battements dans sa poitrine plus lent qu’a l’accoutumée, et son corps se préparant à parer à toute éventualité.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] | Jeu 9 Aoû 2012 - 18:18


« À qui ai-je l’honneur? N’attendez pas de moi quelques réponses sans avoir un retour qui puisse me satisfaire. J’ignore votre nom, rang, et plus encore vos intentions mais sachez ceci: pour tout donner il faut un rendu. »

Un nom, un rang... Ce n'étaient que des mots, après tout. A moins de n'utiliser l'ancien langage, son interlocuteur ne pouvait se garantir contre le mensonge, surtout face à un masque, tout ce qu'il y avait de plus impersonnel et d'immuable. L'elfe consentit néanmoins à fermer la porte, les isolant tous deux dans un entretien qu'il acceptait. Sa posture trahissait un certain agacement, la raideur de ses muscles tendant le tissu qui les enveloppait. Rien d'étonnant à ce qu'il ne soit pas enchanté de l'invitation à discuter quelque peu cavalière d'une parfaite inconnue ; cependant la réaction à ce genre d'introduction variait très fortement selon les personnalités. Certains se plaisaient dans l'anonymat, d'autres assumaient leurs paroles au-delà de la prudence élémentaire, d'autres encore auraient immédiatement réagi de façon agressive. A l'observer depuis plusieurs heures, l'Impératrice n'avait pas le sentiment que son « invité » était quelqu'un d'impulsif mais tout animal peut changer de comportement une fois qu'il se sent pris au piège. Raison pour laquelle elle resta assise, droite et attentive, prête à répondre s'il s'avançait à vouloir parler avec les lames.

« Pour commencer je ne suis pas de ceux à qui l’on attribue le terme ‘enfant du beau peuple’, et ensuite si l’impératrice à quelque chose contre ma présence en ces murs qu’elle le fasse savoir. Je suis disposé à m’entretenir avec elle quand bon lui semble, tout intermédiaire sera supprimé pour la sécurité de tous. Mais à en juger par vos méthodes ce procédé vous est familier. »

L'elfe devait faire référence à la bonne qui venait de mourir dans une pièce voisine.

« Est-ce un reproche ou un compliment? Ironisa-t-elle. »

Elle penchait plutôt pour une simple affirmation, mais la tendance au sarcasme et à l'humour noir de notre demi-drow avait tendance à se délier après de trop longues périodes de silence ou de sérieux. Myad profita des quelques secondes de mutisme qui suivirent pour analyser plus attentivement l'odeur de celui qu'elle traçait depuis le crépuscule. Il lui sembla retrouver l'étincelle infime, la tournure discrète, la suave fragrance qui l'avait immédiatement interloquée chez Kellran. Maintenant qu'elle n'était gênée ni par les caprices du vent, ni par la myriade d'autres effluves émanés par les ruelles, c'était une constatation frappante. Cela expliquerait sans doute qu'il réfute l'appartenance au « beau peuple. » Bon sang que le monde est petit, songea l'hybride avec un certain amusement. On disait que les derniers enfants des elfes gris étaient si rares qu'on soupçonnait leur sang de s'être tant dilué qu'il avait disparu à jamais. Et voici qu'elle croisait deux de leurs lointains descendants...

Sa curiosité ne pouvait transparaître sur son visage, puisqu'il était voilé ; elle pouvait en revanche contempler à loisir l'expression froide, distance, tranchante de son interlocuteur. Il n'hésiterait pas à couper court à toute discussion s'il estimait que celle-ci devenait dérangeante, cela ne faisait aucun doute.

« De plus vous enquêtez sur mon compte. À quelle fin? Les troubles récents ne sont-ils pas suffisant que pour occuper les gardes et informateurs. Soit, parlons mais à une condition… tombé le masque et identifiez-vous. Si pas, nous réglerons ça à couteaux tirés dans l’arène, puis j’irais m’entretenir avec l’impératrice personnellement, votre tête dans un panier comme cadeau. »

Accompagnant le geste à la parole, l'elfe dégaina très légèrement son arme. Myad ne douta pas qu'il se savait désavantagé dans un espace aussi étroit, avec une lame, d'autant que son visage à découvert pouvait trahir la direction de son regard ou des tics d'expression révélateurs de faiblesses physiques ou émotionnelles. Il restait sans doute un adversaire coriace, et elle faisait rarement l'erreur de sous-estimer ses pairs.

« - Calme-toi, étranger, je ne suis pas venue ici pour me battre. Si j'avais voulu régler cela à couteaux tirés, je serais venue avec le reste du Fleuve noir, ne penses-tu pas ? »

Elle se leva, s'approchant lentement de l'assassin en écartant les bras en signe de paix. Une fois à une quarantaine de centimètres de lui, elle prit une longue inspiration.

« Bon sang ne saurait mentir. Tu as raison, je me suis fourvoyée... Fils des elfes gris. »

La demi-drow recula brutalement, bondissant gracieusement pour atterrir sur le lit, dont elle froissa à peine les draps tant elle s'y appuyait avec précision, netteté.

« Une information, ça se mérite. Tu veux mon nom ? Viens-le chercher. Que tombe le masque, et si tu y parviens, nous pourrons négocier. »

Ce disant, l'elfe émit un petit rire, sautant de nouveau pour se prendre à la tringle des rideaux et se balancer à l'extérieur, pulvérisant la fenêtre avant de passer au travers. Atterrissant sur l'avant toit, l'Impératrice glissa sur un mètre avant de prendre appui sur la corniche, de saluer son intelocuteur d'un geste moqueur et de repartir à toute vitesse sur les toits, preste et vive comme une panthère de noir et d'argent.
Pas trop vite toutefois, sinon ce n'était pas de jeu...
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Shadow


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Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] Vide

Shadow
Message Sujet: Re: Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] | Ven 10 Aoû 2012 - 12:46


Étrange, cette attitude désinvolte où s’entre mêlait assurance et une pointe d’autorité. Et malgré les provocations ouvertes, menace de mort, rien ne vint perturber son comportement et cette assurance qui avait de quoi taper sur le système de plus d’un guerrier digne de ce nom. Au moins le fils des ombres n’eut pas à recourir à la violence pour obtenir une réponse. Mais dans le même temps ce silence et cette absence de réponse ne jouait pas en sa faveur. Comment la pousser à la faute sans passer pour le mauvais, le méchant petit canard. Il fini par l’écouter débiter un flot de parole vide de sens à ses oreilles, son corps retrouvant un semblant de calme alors qu’à l’intérieur c’était un océan en pleine tempête qui cherchait un exutoire. Un contrôle de soit qui avait de quoi en faire frémir plus d’un mais pas son interlocutrice qui continuait de le fixer à travers ce masque un poil inquiétant. Elle possédait néanmoins un sens de l’humour plutôt aiguisé, prompte aux sarcasmes ce qui lui arracha un sourire franc et d’une froideur sans pareil. Oui, c’était un compliment plus qu’un reproche quoi qu’il ait opté pour une mort plus lente et douloureuse. Détruire l’âme pour ensuite observer le corps dépérir avec un malin plaisir. Le privilège d’un tueur de haut rang capable de prendre des vies de bien des manières, sa manière de concevoir l’art et la mort de ses pairs.

Il reprit un semblant de sérieux ‘Venir avec le reste du fleuve noir’, un lac rempli de déjection et de crasse? Comme s’il avait peur pour sa vie, n’importe quoi, et ce n’est pas en pleine nuit qu’il serait possible de surpasser l’assassin qui utilisait la moindre parcelle d’ombre pour prendre l’ascendant sur tout adversaire potentiel. Alors que le combat se déroule en lieu clos ou dans une arène cela ne ferait pas la différence. Juste la durée de la lutte vaine que pouvait mener ce groupuscule contre ce meurtrier. Puis elle fit une chose qu’il n’attendait pas de la part de cette jeune femme. Elle s’approcha, avant d’humer l’air et de le désigner comme étant un membre du peuple gris. Outre Kellran et lui-même il n’existait pas d’autre représentant pur à sa connaissance. L’un ayant le titre du fils du soleil, l’autre, le fils des ombres. Deux visages, deux opposés qui au final travail de concert dans un but commun. Alors comment pouvait-elle ainsi deviner cette appartenance au peuple gris. Une surprise qu’il ne put masquer tant le dragonnier du Mor’ranr était pris au dépourvu. Mais il n’eut pas le temps d’entre ouvrir la bouche que déjà elle revenait à sa position de départ, assise sur le lit qui semblait l’accueillir à bras ouvert. Lorsque les dernières paroles de son interlocutrices arrivèrent à lui elle prenait déjà la voie des airs brisant la fenêtre avant de se lancer dans un jeu du chat et de la souris.

Cours seulement, s’échapper n’est pas donné à tous, en particulier lorsque chaque ombre est une porte de plus vers ta propre perte. Indirectement elle venait de piquer la curiosité de l’assassin qui vit en son fort intérieur la tempête laisser place à une surface lisse, dénué d’imperfection, un plan d’eau similaire à un miroir. La chasse était ouverte, qui serait le chasseur et qui serait la proie. Difficile à dire car à vue d’œil elle connaissait l’endroit, qui plus est la configuration des toitures n’offrait pas énormément de possibilité pour se déplacer avec aisance. Cette chasse à l’homme serait d’or et déjà bien plus compliquée que prévu.

Elle était rapide, très rapide même mais c’était sans compter sur le peu d’information qu’ils avaient l’un sur l’autre. Seule certitudes leurs méthodes ne différaient pas trop à quelques détails près. En apercevant la provocation il ne put s’empêcher de la suivre alors que des pas précipités se faisaient entendre dans le couloir. Magnifique, un meurtre de plus allait être imputé à tord à l’assassin. Bof, un de plus ou un de moins, à quoi bon s’ennuyer avec ces détails. Il ne traina pas suivant la mystérieuse femme qui connaissait le coin comme sa poche. Les pieds de l’elfe gris glissèrent contre les tuiles avant de retrouver des appuis stables. Foutu configuration, si seulement les toits plats était plus fréquent. Mais cette difficulté supplémentaire ne ferait qu’ajouter plus de plaisir à cette chasse qui n’est pas gagnée d’avance.

L’itinéraire pour la suivre, voir la rattraper impliquait de prendre pas mal de risque. Distance entre les chemins croissants, structures instables, escalade de façade pour atteindre un point plus élevé, descente en tyrolienne. Elle se déplaçait avec une grâce et une légèreté à en faire pâlir d’envie le meilleur des voleurs. À croire que l’attraction n’agissait pas sur elle de peur de lui couper ses ailes et la clouer définitivement au sol. Un don hors du commun qui donnait l’impression qu’elle marchait sur la brise du soir comme s’il s’agissait d’un tapis de fleur dressé sous ses bottes. Au contraire, l’assassin appréhendait assez mal ces successions de pentes et différence de hauteur qui l’ennuyait plus qu’autre chose. Bien que relativement agile dans la plupart des milieux urbains, celui de Dras n’avait pas de quoi le satisfaire. À pas moins de trois reprises ses bottes provoquèrent l’affaissement de plusieurs tuiles allant s’écraser au sol, l’elfe gris laissant la distance les séparant s’accroître sans craindre de la perdre de vue. Il attendait le bon moment, pour être plus précis ceux ou la lumière de la lune était obstruée par un nuage.

Puis vint l’instant tant attendu, tout une série de nuage disparate se présentèrent à l’astre lunaire, les ténèbres masquant complètement le fils des ombres qui se fondait dans le décor, furtifs et insaisissable. Accélérant sans prévenir il passa de toit en toit trouvant refuge derrière des obstacles afin de se cacher aux yeux de celle qu’il poursuivait. Lors des phases de pénombres ses lames fusaient dans l’obscurité pour se figer dans les murs le temps que leur propriétaire puisse s’en servir comme d’un tremplin. Il répéta l’opération à mainte reprise passant de droite à gauche suivant une trajectoire aléatoire. Et ce n’était que le début. Si au commencement il peinait à tenir le rythme cette fois il travaillait en pleine possession de ses moyens utilisant parfois le couvert des ruelles pour la suivre depuis le sol avant de trouver Des poutres, enseignes et autre charrette laissée là le temps d’une nuit pour revenir sur les toitures glissantes. Parfois à un croisement une lanterne se ballottait gentiment avant d’être utilisée de la manière la plus brutale qui soit par le fils des ombres. Les passants ne comprenaient pas ce phénomène l’attribuant à quelques esprits frappeur voulant insinuer la peur au mortel. Si l’inconnue menait la course ce n’était plus le cas. L’assassin avait pris l’avantage usant de tous les éléments pour encercler, isoler et éliminer la cible. Fini de fuir il lui faudrait soit passer en force, soit admettre un échec et surtout répondre à ces questions en suspend qui tiraillaient l’esprit de l’elfe gris, incapable de demeurer dans l’ignorance. Seul le vent trahissait sa présence alors que l’air glacial lui lacérait le visage. Juste une ombre puis plus rien, le silence absolu pendant que le chasseur attend le bon moment pour fondre sur sa proie.

Une voix s’éleva dans la nuit, froide et calculatrice, son écho se répercutant contre les murs, porté par la brise devenu tempête.


« Peu me connaissent, peu ont l’honneur de savoir qui je suis réellement mais il te faut savoir contre quoi tu te bats fillette… Le peuple gris n’est plus que l’ombre de lui-même. Nous sommes deux à avoir encore le sang pur. L’un réside dans la lumière, l’autre dans les ténèbres. Selon toi qui suis-je? Trouve la réponse et alors tu sauras à quoi t’en tenir. Mais sache une chose, ombre ou lumière, le but est le même: protéger ce monde et la balance des pouvoirs. Deux corps célestes qui travaillent à tour de rôle pour le bien de tous… »
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] | Lun 24 Sep 2012 - 19:05


Viens, suis-moi. Deviens la souris prédateur du chat. Que ta fourrure argentée luise sous les langoureuses oeillades de la lune, que tes prunelles ténébreuses me suivent et me perdent pour mieux me retrouver dans les ombres. Je t'attends. Et toi, qu'attends-tu ? Jouons ensemble sur les toits pentus...

Naissant, disparaissant selon son envi entre les ombres et les appentis, la demi-drow fuyait à travers Dras Leona. Fuite voulue, distrayante, édifiante même. La panthère aguerrie testant les compétences d'un fauve inconnu, non moins habile et au moins aussi vil. Les elfes, créatures si vieilles aux plaisirs parfois étonnamment enfantins ; si son interlocuteur ne s'amusait peut-être pas, c'était bel et bien le cas de l'Impératrice, qui souriait au secret de son masque argenté. Percevant la présence de son poursuivant, elle sentit son sourire s'élargir, l'excitation de la chasse électrisant ses muscles en un dixième de seconde, la poussant encore plus haut, encore plus loin. Le jeu n'est vraiment drôle que lorsqu'on y met un soupçon de sérieux, car n'est-il pas grisant de mettre ses talents en exerce dans un contexte pour une fois sans danger ni dilemme ? L'inconnu file avec aisance derrière elle, elle sent régulièrement son odeur charriée par un vent capricieux. Eut-elle voulut s'évanouir dans les ténèbres que cela lui aurait été difficile, celui-ci changeant aléatoirement de direction... Mais de force également. Prise légèrement au dépourvu par une bourrasque qui lui faucha les jambes, l'hybride se rattrapa sur les mains avant de rouler sur le côté et de se laisser tomber dans le vide d'une rue heureusement déserte. Sinuant dans les allées proches, elle s'éloigna de son point de chute avant de retrouver la liberté des toits. Toutefois, à peine eut-elle terminé son ascension de l'épais lierre dont elle s'était servi pour grimper, la fuyarde dut se rendre à l'évidence : la partie était finie. Le parfum désormais connu chatouillait ses narines tandis que la silhouette infinie de l'elfe debout découpait une ombre inquiétante sur le firmament pâlissant.

« Peu me connaissent, peu ont l’honneur de savoir qui je suis réellement mais il te faut savoir contre quoi tu te bats fillette… Le peuple gris n’est plus que l’ombre de lui-même. Nous sommes deux à avoir encore le sang pur. L’un réside dans la lumière, l’autre dans les ténèbres. Selon toi qui suis-je? Trouve la réponse et alors tu sauras à quoi t’en tenir. Mais sache une chose, ombre ou lumière, le but est le même: protéger ce monde et la balance des pouvoirs. Deux corps célestes qui travaillent à tour de rôle pour le bien de tous… »

Devinant dans ces paroles une demande de précisions et non un prélude à l'agression, Myad se hissa d'une traction sur les tuiles, qui émirent un chuintement mélodieux – ils s'étaient ironiquement arrêtés sur l'un des bâtiments les plus délabrés du secteur – alors qu'elle s'y accroupissait. Il ne lui était pas dérangeant d'être ainsi en position basse par rapport à une personne debout, car après tout, elle n'avait rien à prouver.

« Je ne suis pas venue à toi pour te juger sur la noblesse de ton sang ou de tes actes, car ce n'est pas à moi d'émettre un quelconque jugement en ces deux domaines, déclara l'Impératrice d'une voix douce, presque rêveuse. Moi qui ignorais jusqu'à votre existence, voilà que je croise les deux derniers d'entre vous. Serait-ce une sorte de mauvais présage ? Heureusement que je ne suis pas superstitieuse, ironisa-t-elle. »

Elle finit par se relever toutefois, toisant de derrière son masque cet inconnu qui ne le serait bientôt plus.

« De Kellran ou de toi, qui agit dans les ombres, qui s'exhibe aux baisers du jour, me demandes-tu ? Lui que j'ai rencontré dans un rayon de soleil, lui qui chevauche un nodule d'or, toi que j'ai senti se mêler à la nuit, toi qui te glisse à mes trousses tel un serpent sur l'eau... Je n'ai pas besoin de le savoir. Aucun d'entre nous n'est assez pur ou sale pour prétendre à n'être qu'une seule face de la même pièce. »

Elle avait utilisé le « nous », se comprenant ainsi dans l'ensemble formé par ces deux elfes, car en cet instant ils étaient tous trois des enfants perdus de civilisations entremêlées, errant entre vice et vertu, morale et pragmatisme.

« Si vous poursuivez une mission semblable – plus encore, si tu es son ami, c'est qu'alors tu peux entendre mon nom. »

Ôtant tout subterfuge visant à cacher son esprit et son aura, l'Impératrice dévoila ainsi son esprit tel qu'il était – puissant, ambivalent de par son lien avec Yenlui, étrange et troublant de par sa nature profonde. Elle conserva bien entendu un minimum de protection visant à empêcher n'importe qui d'entrer dans sa tête comme chez soi. Enfin, elle leva les mains et fit basculer le masque avec le foulard, le faisant glisser sur le sommet de son crâne. Quelques mèches de cheveux noirs en profitèrent pour échapper à son chignon et zébrer ses joues argentées. Les yeux rouges luisirent d'un éclat presque agressif, brusquement découverts à la lumière.

« On m'appelle Myad... A ton tour à présent, qui es-tu ? »
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Shadow


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Shadow
Message Sujet: Re: Entre les étoiles l'obscurité règne [pv Myad] | Ven 28 Sep 2012 - 19:19


Le ciel est couvert, la lune parvient tout juste à percer à travers cette couche nuageuse qui conserve avec jalousie les rayons de l’astre. Trésor qui au final sera offert à celui qui parviendra à laisser glisser son regard dans une faille de cette protection immatérielle. Et lorsque c’est la lumière en question qui vient à vous une ombre se détache du tableau. Grande et à l’aura si incertaine, perfide, qui s’infiltre dans votre esprit et apporte la mort de bien des façons. L’assassin est partout, l’obscurité qui semble émaner de sa personne n’a pas de limite, dévorante et envahissante, prête à tout pour oblitérer la moindre lueur d’espoir et plonger le monde dans un chaos indescriptible. Car oui, quoique l’on puisse dire, c’est par la peur que les assassins dominent les esprits pour mieux les assouvir. Grand dans la victoire comme dans la défaite, chaque bataille, qu’elle soit ou non en leur faveur, les propulses à un rang supérieur. Fini de ramper dans les sous-sols ou encore de se fondre dans la masse. Ils s’élèvent dans les hautes sphères, le regard des cibles incapables de détacher Conscient que sa proie est immobile il s’avance, impérial, pour lui faire face alors qu’elle accepte de courber l’échine. Preuve de soumission? Certainement pas, pas en étant possesseur de telles aptitudes. Il y avait autre chose et cette répartie si particulière…

L’inconnu au masque marque de par ses paroles un désintérêt presque total vis-à-vis de la pureté du sang, étrange mais à la limite compréhensible, à quoi bon se prendre la tête avec des détails aussi futiles. Mais cette entrée en matière n’est que le prélude à quelque chose de bien plus grand. Loin d’ignorer ce que sont les elfes gris, elle venait de citer le nom de son ami et mentor, Kellran… depuis leur dernière rencontre plus la moindre nouvelle. Comme pour les éclipses, ils se croisent un instant pour se retrouver des décennies plus tard désireux de savoir si l’un à surpassé l’autre. Cette révélation eut lé mérite de laisser sans voix l’assassin qui commençait à douter de la personne qui se trouvait face à lui. Simple intermédiaire ou alors personnage clef de l’histoire. Le mystère reste entier tandis que le fils des ombres croise les bras, le regard fixe dans l’attente d’une réponse. Et bien qu’une fût donnée elle demeurait incomplète. Pur… impure… cela à t’il le moindre rapport avec l’ombre et la lumière? Si oui, il aurait été plus aisé de parler de bien ou de mal. Beaucoup plus abordable pour les simples d’esprits.

Soit, un détail de plus dans cet océan de bêtise infinie puis le malaise se fait à nouveau ressentir. Les illusions tombent tel un château de carte face à une bourrasque violente. Des yeux rouges, la peau argentée, et cette aura su particulière qui peut vous faire penchez d’un côté comme de l’autre sans la moindre difficulté. Ainsi donc l’inconnue se nomme Myad… l’impératrice en personne qui se serait prêtée à ce petit jeu, empoisonner une servante pour au final attirer l’elfe gris loin des oreilles indiscrètes. Le tableau comportait quelques défauts, des zones d’ombre qu’il fallait dissiper avant d’entamer la moindre présentation. Si tant est que cette dernière soit vraiment nécessaire au vu des connaissances de cette dernière. Toujours avec cet air sérieux, presque vide de toute émotions qu’elle soit humaine ou elfique il daigna lui répondre sur un ton neutre sans trop savoir lequel adopter.


« Enchanté Myad, cependant si c’est bien l’impératrice que j’ai en face de moi alors elle devrait être en possession d’un tube argenté. Lequel contenait un message mais je n’irai pas jusqu’à en demander le contenu exacte, pour des raisons de sécurité. »

Fini de poser, de se prendre pour un être supérieur jetant un regard mauvais sur des formes de vie considérées comme ‘inférieur’. Il sorti de son vêtement de voyage une copie parfaite du tube en question, excepté les motifs gravé à même sa surface, avant de le présenter à la jeune femme qui lui faisait face.

« Pour le reste, et jusqu’à ce que preuve soit présentée, je ne suis qu’un dragonnier au service du Mor’ranr. Nul inquiétude car si je suis ici ce n’est pas en leur nom mais bien en tant qu’homme libre de ses mouvements et convictions. La politique n’est pas de mon ressort, enfin pas dans le sens classique du terme. »

Ayant fini de parler il attendit qu’elle prouve son identité autre que par des mots si aisément porté par le vent. L’attente ne fut pas longue ce qui joua en la faveur des deux principaux concernés. À vrai dire ni l’un ni l’autre n’avait de temps à perdre à se jauger du regard le temps que la nuit laisse place à un ciel bleu dans lequel trône un soleil à vous transformer en l’un de ces crustacés à la peau rouge vif. Ce que fit Shadow par la suite échappe à toute règle de sécurité, il brisa la distance entre lui et l’impératrice afin d’examiner de plus près le contenant. Elle aurait pu lui trancher la gorge, inoculer un poison mortel, ou encore le faire prisonnier que cela n’aurait fait ni chaud ni froid à l’assassin. Bien trop concentré sur la tâche présente.

Oui, pas de doute, c’était bien l’objet en question. Cette évidence lui rappela soudain cette proximité, assez proche que pour entendre la respiration de la drow. Ne pouvant se permettre un tel écart de comportement vis-à-vis de la dirigeante du saint empire il s’éloigna de trois pas en arrière avant de poser un genou au sol, le bras droit posé à l’horizontal sur sa poitrine afin de la saluer.

« Toutes mes excuses pour mon attitude mais je ne puis faire une offre comme celle-ci à la première personne venue. Je me présente, Shadow, dragonnier de l’ancienne alliance et assassin indépendant. Ma lame est à votre service si tant est que nos points de vue convergent. Dans le cas contraire nos routes se sépareront. Néanmoins puis-je vous demander de ne pas demeurer ainsi, c’est indigne d’une femme de votre rang. »

La hiérarchie, cette maîtresse qui vous dominera qui que vous soyez, nul n’y échappe et le maître assassin ne fait pas exception à la règle. Il n’est qu’un outil au service de l’employeur, l’expression d’une volonté qui n’est pas la sienne. Un bras armé qui obéit en fonction des ordres donnés et de ses intérêts propres. Pas question donc de prendre un contrat qui vous pousserait à trahir des principes ou encore des valeurs qui font ce que vous êtes. Non, chaque acte est en grande partie dictée par ces grandes lignes ou il ne sera rien. Juste une demande qui va partir à la dérive, ou pour être plus précis, vers une autre personne plus à même de répondre au mandataire. Un silence prit place tandis que la lune parvenait enfin à passer outre les nuages, donnant à la scène un aspect presque irréel. Deux silhouettes qui se détachent du décor, l’une à genoux et immobile, et l’autre qui s’est redressée, masque en main reflétant la lueur de l’astre lunaire, son visage fixant celui qui avait eut l’audace de traquer la plus puissante femme de l’Alagaésia. La reine des elfes n’étant pas présente que pour occuper le trône Wink
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