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Tout le monde ment (8) [PV Moïra]

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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Tout le monde ment (8) [PV Moïra] | Jeu 23 Aoû 2012 - 15:58


Lyumi avisa du coin de l’œil l’aube qui commençait à pointer à travers les carreaux sales de la fenêtre. Il poussa un long soupir : le jour se levait, et ses obligations le rattrapaient. Il aurait bien passé encore un peu de temps avec cette prostituée, pourtant. Son regard dériva vers la jeune femme allongée à côté de lui.
Ils étaient aussi habillés l’un que l’autre, et la vue de ce corps si désirable raviva en lui l’appétit qu’il tenté de satisfaire pendant la nuit. Mais il n’avait plus le temps, il allait devoir quitter la petite auberge discrète où il avait emmené Moïra, et retourner se plonger dans le tumulte incessant de la cour de Dras Leona. Après tout, il était le baron de Feinster, il avait des obligations !
Mais avant ça, il lui restait une dernière chose à faire.

-On se reverra, ma belle, glissa-t-il à Moïra d’un ton charmeur, tout en glissant sa main sur la ventre de la jeune femme jusqu’à venir lui caresser les seins. Je crois que je comprends comment tes clients peuvent s’enticher de toi !

Lyumi délaissa à regret le corps de la jeune femme, et se leva finalement. Il n’était pas idiot, et il se doutait bien que, air charmeur ou pas, Moïra ne s’était pas plus attachée à lui que lui à elle. Mais il avait pris l’habitude de porter un masque, de jouer le jeu. L’hypocrisie et l’aristocratie, une vieille histoire d’amour !

-Mais en attendant, j’aurais un petit service à te demander, reprit-il tandis qu’il enfilait ses braies.

On entrait dans le vif du sujet ! Lyumi de Feinster était un intrigant, et comme pour tous ceux qui pratiquaient cet « art », l’honneur était un concept assez abstrait et la fin justifiait les moyens. Et le moyen, il l’avait là, sous la main. Lyumi enfila un pourpoint brodé, luttant un peu contre son embonpoint naissant, tout en continuant de discuter :

-Il s’agit d’un de tes clients réguliers... Il s’appelle Léon. Léon Zaïtsev. Mais bon, tu n’as peut-être jamais entendu son nom, c’est un type plutôt... discret. Et rusé. Je ne pense pas qu’il ait envie qu’on fasse le lien entre toi et lui. Enfin, pas trop facilement je veux dire. Un brun, un peu plus petit que moi.... Avec le visage taillé à la serpe... Baraqué, silencieux, et puis il doit venir te voir une fois par semaine au moins. Ah, et des yeux gris et froids comme l’acier, assez inoubliables, tu remets ?

Le baron accrocha ses chausses au pourpoint, enfila ses bottes, lissa les plis qu’il avait fait en se préparant et dénoua le cordon de la bourse qui pendait à sa ceinture. Il en tira quelques lions d’or qu’il fit tinter dans ses mains, pour que la jolie prostituée ait bien le temps de les voir, puis en déposa délicatement un sur la table de nuit.

-Ça devrait couvrir le prix de la chambre et de la passe, fit-il avec un petit sourire ; avec une pièce d’or comme celle-ci, il aurait pu se payer tout un harem pour la nuit. Maintenant, pour en revenir à ce petit service, il se trouve que ton ami Léon Zaïtsev est un traître...

Adossé à un mur, Lyumi lui raconta, Léon Zaïtsev, haut placé au sein des services secrets impériaux, qui avait profité de l’évasion de la reine des elfes, Ellenwen, des geôles de la ville, et de toute l’agitation suscitée, pour essayer de prendre le pouvoir par la force. Elle comprenait, n’est-ce pas, que Lyumi était un patriote, et que son sens de l’honneur ne pouvait souffrir qu’un individu pareil reste impuni ? Il lui fallait des preuves. Et si lui avait ses preuves, elle aurait de l’or. Un marché équitable, pas vrai, ma jolie ?

-Qu’est-ce que t’en dis ? demanda-t-il enfin en se coiffant d’une toque rouge qui cachait sa calvitie naissante, et ne laissait voir qu’une couronne de cheveux blonds.

Bien sûr, il ne lui avait pas raconté toute l’histoire. Il ne lui avait pas dit qu’il briguait le poste de Zaïtsev, ni même comment il en était venu à le soupçonner, mais la fille n’avait pas besoin de savoir tout ça. Oh, il n’y avait aucune chance pour qu’elle avale son histoire de patriotisme, mais elle ne cracherait certainement pas sur l’or qu’il lui proposait.


Dernière édition par Laïaga le Sam 1 Sep 2012 - 17:47, édité 1 fois
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Moïra


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Moïra
Message Sujet: Re: Tout le monde ment (8) [PV Moïra] | Ven 31 Aoû 2012 - 12:03


Etendue nue sur le lit, Moïra regarde son client, les yeux mi-clos. Un type entre deux âges qui perd la vigueur de la jeunesse sans avoir la sagesse de la vieillesse. Un bourgeois qui fait du lard, qui s'engraisse dans la soie et le luxe sans prendre conscience du début de sa déchéance. Un ancien guerrier qui limait ses griffes pour s'approprier plus de pouvoir en volant, mentant et trichant. Dans quelques années, ce ne sera déjà plus qu'un vieux loup trop lourd, gonflé de graisse et de vin, bouffi d'orgueil et de luxure. Mais la prostituée ne se plaint pas. C'est un client régulier. Bon payeur. Et qui ne pose que peu de problèmes. Il possède encore une vitalité certaine, bien que quelques crises d'essoufflement commencent à lui rendre les choses plus compliquées. Pas besoin de le forcer donc, pas besoin d'aviver la flamme de son ardeur à chaque instant, pas besoin de se battre pour redresser la barre de sa motivation. Un client sans problème donc. Lorsque sa main caresse son ventre jusqu'à effleurer ses seins, elle s'étire en baillant, dévoilant chaque courbe de son corps sans pudeur. Après tout, elle ne peut pas lui refuser un dernier petit plaisir. Elle peut bien mentir quelques secondes de plus, comme si elle était une femme comblée. Après tout, elle aurait presque pu prendre du plaisir avec lui. Et il s'était avéré un aussi bon menteur et simulateur qu'elle.

- Vous partez déjà ?

Le ton est un peu déçu. Dépité. Il faut qu'elle joue le jeu, jusqu'au bout. Peut-être qu'elle ne peut pas le retenir aujourd'hui, elle ne l'a jamais pu. Il est toujours parti, rapidement. Mais peut-être peut-elle le faire revenir plus vite. Lui donner l'illusion qu'elle l'attend, avec impatience. Pendant qu'il se rhabille lentement, elle se lève et se dirige vers lui sur la pointe des pieds. Elle laisse courir ses mains sur son corps, caresse son dos, les laisse s'égarer. Elle l'aide à boutonner sa chemise, blottie dans son dos. Mais la nouvelle phrase de son client manque de lui arracher un sourire de victoire. Beaucoup mieux qu'un autre rendez-vous. Un client ne demande jamais de service à une prostituée. Ou presque. Et il s'agit toujours de choses illégales, de magouilles et autres truanderies. C'est des contacts avec les chefs de la pègre locaux, c'est compromettre un de leurs collègues trop embarrassant pour leur propre carrière. Ou, plus dangereux, d'en espionner un. Un travail très rentable... et qu'elle commençait à bien connaitre. Moïra manqua de secouer la tête. Depuis son arrivée à Teirm, et des débuts un peu difficiles, tous les fonctionnaires de l'Empire semblaient demander ses services pour de l'espionnage. Depuis Arkillon, qui désirait qu'elle serve l'Empire tout entier, jusqu'à Luymi. A croire que tout l'Empire n'était tenu que par des paranoïaques avec une tendance prononcées par le meurtre.


- Il ne m'a jamais donné son nom. Mais il me serait difficile de l'oublier, acquiesce-t-elle.

C'était un sale type, un vrai. Du genre avec la tête renfrognée de ceux qui semblent craindre pour leur vie à chaque souffle d'air. Une petite brute qui contenait mal sa violence. Mais qui, dans leurs étreintes, s'avéraient plus passionné que méchant. Moïra aurait pu avoir peur, si elle n'avait connu pire. Elle avait travaillé avec des hommes rongés par la vérole, bouffés par le mauvais vin, la fumée et leurs souvenirs de campagne qui les laissaient faibles et apeurés. Elle avait connu des trafiquants d'enfants, d'authentiques sadiques et de véritables cruels. Elle n'a rien contre lui. Ce n'est qu'un client comme les autres, peut-être plus accros à son corps que certains. Mais la vue des pièces d'or, étalées dans la paume de son client, la convainc rapidement de l'aubaine. Avec la seule pièce qui lui laisse, elle pourrait vivre tranquille presque un mois, sans avoir besoin de retourner dans la rue chercher d'autres clients, de multiplier les passes sans fin. Elle pourrait aussi se payer des nouvelles robes, aux matières soyeuses et chaudes pour contrer la froidure qui s'installe. Ou peut-être l'économiser pour un jour se payer un titre et pouvoir continuer son métier en grimpant les marches du pouvoir.


- Un traitre ?! Je ne l'aurais jamais supposé !

Au moins elle ne ment pas. Elle se moque des appartenances politiques de ses clients. Elle-même n'en a pas. Et puis, à ce qu'elle sait, Lyumi lui-même pourrait en être un. En revanche, elle doit accepter la mission sans avoir l'air d'y toucher. Sans laisser paraitre sa soif d'or sur ses lèvres ou dans ses yeux. Peut-être même lui laisser croire que son attachement pour le baron est la seule raison de son acceptation.


- Je ne puis croire que vous ayez besoin de moi pour confondre cet ennemi. Mais, puisqu'il en est ainsi, considérez-moi à votre service.
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: Tout le monde ment (8) [PV Moïra] | Sam 1 Sep 2012 - 17:46


-Je ne puis croire que vous ayez besoin de moi pour confondre cet ennemi, répondit Moïra.

Lyumi eut un petit sourire. Si, dans une certaine mesure, il méprisait un peu les filles de petite vertu comme celle avec qui il venait de passer la nuit, il doutait qu’elle soit aussi naïve qu’elle essayait d’en donner l’air. Mais bon, c’était un sourire qui avait l’air tout à fait satisfait, qui ne laissait rien penser du scepticisme du baron. Au bout d’un moment, on entretient les apparences comme on respire, dans le métier.

-Mais puisqu’il en est ainsi, considérez-moi à votre service.

Hé bien ! Il ne s’attendait pas à rencontrer beaucoup de résistance, tout le monde avait son prix, et celui d’une fille qui louait son corps à la nuit, aussi jolie et futée soit-elle, ne pouvait pas être bien élevé... mais là ça se passait encore mieux qu’il ne l’avait espéré.

-Parfait, alors, décréta le baron de Feinster. Je savais que je pouvais compter sur toi ma jolie !

Il gratifia la jeune femme d’un petit sourire. Elle était toujours nue, debout face à lui, et une fois de plus en se régalant de détailler ce corps délicieux il comprenait à quel point il était facile de devenir accro au plaisir de ses étreintes. Il faudrait qu’il fasse attention, se dit Lyumi, qu’on n’en vienne pas à retourner contre lui les armes qu’il utilisait.
Et comme pour rompre le charme, il se détourna négligemment, alla tirer une chaise de sous le petit bureau qui faisait partie du mobilier de la chambre, et s’assit dessus à l’envers, les mains croisées sur le dossier.

-Si tu ne sais pas par où commencer tes investigations, je peux te dire où il sera ce soir, au fait, continua-t-il avec un petit sourire. Notre chère comtesse Yolande – tu as dû entendre parler d’elle, non ? Elle a un hôtel particulier rue des Diamants – organise une réception ce soir chez elle, et... Hé bien, Léon Zaïtsev y sera.

La comtesse en question, une des rares femmes de l’Empire à la tête d’un domaine, avait des vues notoires sur Léon, qui, s’il n’était pas la tête des services secrets impériaux, avait la réputation d’en être le cœur : tout passait par lui, et il savait tout, même s’il n’avait pas l’autorité pour diriger officiellement les activités de tout un chacun. Elle brûlait de lui faire épouser l’une de ses filles, et, dans le petit monde de la haute noblesse impériale, il était admis que les rares apparitions publiques de Zaïtsev se faisaient, bon gré mal gré, lors des réceptions organisées par la comtesse Yolande.

-Bon après, je ne pense pas que tu aies été invitée, continua Lyumi en haussant les épaules. A toi de te débrouiller à partir de là ma jolie.
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Moïra


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Moïra
Message Sujet: Re: Tout le monde ment (8) [PV Moïra] | Mar 23 Oct 2012 - 11:50


Le baron semble satisfait qu'elle ai accepté si facilement, sans chercher à marchander. Mais il est un peu trop naïf peut-être. Il ne connait des filles que leur petite vertu et leurs étreintes brèves et sans vie. Il ne peut connaitre tout ce qui se passe derrière le rideau de leurs cils maquillés et le voile de leurs joues fardées. Et il ne sait pas encore combien le prix à payer sera élevé, si tout se passe comme prévu. Moïra laisse un sourire content flotter sur ses lèvres. Elle semble heureuse de cette confiance, de ce surnom si mignon. Ma jolie... Pour un peu elle en aurait vomi. C'est mièvre, laid et inutile dans une telle situation. Comme si elle pouvait vraiment être sa jolie. Et ces airs de comploteur qu'il se donne. Cette manière de s'asseoir sur la chaise retournée, comme un vrai mercenaire. Mais elle ne laisse pas passer un petit mot, le mot qu'elle attendait. Ses grands yeux s'écarquillent de surprise.

- Mes investigations ? Mais... Vous voulez dire que je dois l'espionner ?

Elle se mordille les lèvres, l'air un peu perplexe et déboussolée. Après tout, le baron n'avait pas été si clair auparavant. Et le danger vient de monter d'un cran. Moïra sait qu'elle peut faire monter les prix, gagner peut-être une pièce d'or de plus. Ou deux, pour une prochaine fois, si elle est assez convaincante. Si elle parvient à prendre l'air à la fois effrayée mais motivée. Si elle réussit à sous-entendre qu'elle a toutes les capacités pour le faire mais qu'une pudeur, peut-être un peu de conscience morale, la retiennent.

- Je pensiez que vous vouliez les confidences qu'il a pu me faire...

Elle peut l'accrocher par là. L'appâter et le laisser venir.

- Ou celles que je pourrais lui faire dire.

Elle semble réfléchir un moment. Elle passe une main dans ses cheveux courts, joue avec une mèche et recommence à se mordiller les lèvres. Elle est certaine qu'elle a réussi à rougir doucement, ou à en donner l'illusion. Elle baisse modestement les yeux et cache un brusque sursaut de joie. Une comtesse. La comtesse Yolande. Le nom ne lui dit rien encore mais elle sait que peu de femmes, en Alagaësia, peuvent se targuer d'organiser un bal. Elle possède enfin un moyen, pour la première fois, de mettre le bout d'un orteil dans le monde fermé de la noblesse.

- Il me serait facile d'entrer chez la comtesse, dit-elle lentement, comme si elle réfléchissait et que l'idée venait juste de naître dans son esprit, pourvu que je sois en possession d'une robe adéquate. Elle rougit. Mais je ne vois pas où m'en procurer.
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: Tout le monde ment (8) [PV Moïra] | Jeu 25 Oct 2012 - 16:59


-Mes investigations ? fit la jeune femme. Mais... Vous voulez dire que je dois l'espionner ?

Lyumi eut un petit sourire en entendant l’étonnement affecté de la jeune femme. Il n’y croyait qu’à moitié. Mais elle pouvait bien jouer tous les rôles qui lui chantaient, tant qu’elle faisait ce qu’il lui demandait, il s’en fichait.

-Je veux une preuve de la trahison de Léon Zaïtsev, précisa le baron. Peu m’importe, au demeurant, la façon dont tu l’obtiens. Si tu arrives à lui tirer des confessions compromettantes, ça sera très bien !

Il doutait cependant que quelqu’un comme sa cible soit aussi aisé à manipuler que cela. Léon Zaïtsev n’était pas arrivé au poste qu’il occupait en se comportant comme un idiot, et Lyumi attendait plus, de la part de la prostituée, un vrai travail d’espionnage, s’infiltrer dans ses quartiers, récupérer des documents, ce genre de joyeusetés en somme !
Le sourire de Lyumi s’élargit en la voyant rougir, le regard baissé. Décidément, elle était douée, la petite, elle aurait aussi bien pu décider de faire du théâtre plutôt que de louer son corps nuit après nuit. Mais bon, il n’allait pas se plaindre, les choses l’arrangeaient bien telles qu’elles étaient ; elles rendaient la jeune femme délicieusement manipulable. Et sacrifiable au plaisir.

-Voilà qui me paraît une fameuse idée, jugea le baron à la réponse de la jeune femme. Belle comme tu es, tu n’auras aucun mal à te faire passer pour une des nombreuses courtisanes qui seront présentes !

Il y avait toujours, à ces réceptions grandioses, le gratin de la haute société impériale et une foule de courtisans et courtisanes qui guettaient leurs faveurs et essayaient d’attirer leur attention. Les nobles qui organisaient ce genre de bals ne prenaient le plus souvent pas la peine d’inviter les gens de moindre importances comme les courtisanes, celles-ci venaient en accompagnant tel mondain ou en se recommandant de tel autre.
Oui, définitivement, ça pouvait manger... Personne n’irait soupçonner ce visage d’ange...

-Allons, une fille débrouillarde comme toi, tu dois bien pouvoir t’en débrouiller non ? demanda-t-il avec une douceur un peu surfaite. Avec tout l’argent que je t’ai laissé, tu trouveras bien ce qu’il te faut !

Lyumi lui fit un petit clin d’œil avant de se lever, et de se draper dans son manteau. Il faut dire qu’à la liste de ses nombreuses qualités, l’altruisme ne venait pas s’ajouter, et si la ravissante prostituée entendait lui soutirer encore un peu plus d’argent que ce qu’il avait déjà consenti à lui donner, elle risquait d’être déçue ! Un lion d’or, bon sang, elle pouvait bien se payer une robe décente avec ça.

-Va faire un tour dans les beaux quartiers, il y a des tailleurs à tous les coins de rue.

Et sur ce conseil, il quitta la pièce, descendit l’escalier grinçant, et quitta la petite auberge discrète où il venait de passer la nuit, l’esprit déjà occupé à calculer, comploter et manigancer, tout en cherchant à se faire le moins remarquer possible. On ne sait jamais, s’il venait à quelqu’un l’idée de le faire espionner...
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Moïra
Message Sujet: Re: Tout le monde ment (8) [PV Moïra] | Mar 13 Nov 2012 - 19:20


Moïra regarde le baron. Ce sale rapiat ne parait pas décider à cracher plus. Alors qu'il lui demande tout de même d'espionner Zaïtsev. Le responsable de l'espionnage. Celui qu'il ne faut pas espionner. Elle risquait non seulement sa vie, mais aussi sa mort, une mort particulièrement lente et douloureuse, ponctuée par les cris et le crissement du fer sur sa peau. Lui tirer des informations compromettantes... Elle aurait bien voulu l'y voir, lui. Lui qui se paye des prostitués plusieurs fois par semaine, qui s'assoit dans son fauteuil rembourré, qui ne connait ni le froid ni la faim et qui, surtout, ne connaîtra jamais le bourreau si elle se faisait prendre.

- Vous aurez vos informations...

Le sourire est doux, le ton presque mielleux sans être obséquieux. Mais la prostituée se promet. Ce coup là, il va le lui payer, et au centuple. Elle se demande combien Zaïtsev serait prêt à payer pour connaître les moutons noirs de son troupeau. Connaitre ceux qui n'attendent qu'un faux mouvement pour crier haro sur sa tête et sur son poste. Probablement beaucoup. Et elle n'aurait aucun risque à courir. Peut-être une vengeance d'un compagnon de Lyumi mais elle ne le croit pas. Ce gros bourgeois est le type même du loup solitaire, celui qui veut la peau de l'ours, la viande de l'ours, les crocs de l'ours... et le sourire de l'ours en prime. Elle sourit et baisse la tête, le temps de le laisser sortir.

- Bien monsieur.

La phrase est murmurée, presque avec déférence. Des minutes s'écoulent. Lentement. Lorsque Moïra est sûre que son visiteur est partie, elle prend un vase et l'envoie valser dans la pièce avec une mimique de rage. Pour qui il se prend... Elle inspira profondément, se calme. Après tout, elle va peut-être tout de même pouvoir manger à l'oeil ce soir. Et se faire des contacts utiles. Et peut-être même s'amuser un peu. Il ne lui reste plus qu'à s'habiller et à attendre le soir.

Elle a écumé tous les tailleurs de la ville, fait enrager des dizaines de couturières, poussé à bout plusieurs vendeuses. Mais elle est parfaite. De la tête aux pieds jusqu'au bout de ses ongles délicatement vernis d'une teinte d'une rose pâle, tout est préparé, apprêté, soigné. Ses cheveux d'un roux presque rouge sont soigneusement relevés en un élégant chignon qui laisse s'échapper quelques boucles autour de son visage. Sa robe de soie grise est piqueté de petits strass, qui étincellent à la lumière des torches. Et dire qu'une dame de la haute l'a refusé, prétextant qu'elle était trop vulgaire. Un problème de décolleté probablement puisque le tissus s'arrête juste au dessus des tétons. Tout autour d'elle, la foule bruisse doucement du murmure des conversations, l'enivre de l'odeur des parfums et de l'éclat des voix. Maintenant, elle n'a plus qu'à attendre. Quelqu'un viendra bien.
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: Tout le monde ment (8) [PV Moïra] | Ven 30 Nov 2012 - 0:20


[Un problème de décolleté... Ah ben oui à ce stade-là, c’est assez critique x) Quelle exhibitionniste cette Moïra (a) ]

Et voilà, ça commence. La grande machine politique impériale qui se met en branle au travers d’un petit baron jaloux et d’une simple prostituée. Qui aurait pu imaginer, à ce moment-là, tout ce qui allait se passer ? Qui aurait jamais pensé que cette Moïra soit à la racine d’une telle tempête d’intrigues et de violence ?
Mais commençons donc par le commencement, en cette douce soirée d’été, ou les femmes toutes plus resplendissantes les unes que les autres dans leurs robes et leurs bijoux et hommes à l’élégance raffinée de la haute société léonienne se pressaient devant une vaste demeure à l’allure grandiose et aux murs de marbre.
L’air était doux et embaumé. Un valet en livrée impeccable, un livre à reliure de cuir posé sur un pupitre devant lui, et une longue plume d’oie à la main, était chargé de répertorier les invités, pour inviter que les trouble-fêtes qui n’avaient pas été conviés ne puissent arriver impunément.
Au milieu de tout ce monde, une jeune femme aux cheveux de feu, en robe grise et moirée, ne détonnait pas un instant. Oh, certes, son décolleté quelque peu outrancier la classait plutôt parmi les nombreuses courtisanes qui gravitaient autour du monde fermé de la noblesse impériale que parmi les comtesses, duchesses et autres baronnes, mais qu’importe ? Moïra était ici comme un poisson dans l’eau !

<><><><><>

Loin de là, de l’autre côté du mur du Concile qui ceignait le cœur de l’administration impériale et le séparait du reste de la Dras, dans une de ces tours effilées si caractéristiques des lieux, Léon Zaïtsev poussa un soupir en déposant la liasse de papiers qu’il était entrain de lire. Au-dehors il entendait les cloches de la ville sonner. Un coup d’œil à l’horloge – un petit miracle de mécanique, et une des rares qui existent, même à Dras Léona – trônant dans son bureau lui confirma qu’il était bel et bien temps pour lui de se rendre à cette fichue réception.

-Si je pouvais discrètement régler son compte à cette vieille truie de Yolande, maugréa-t-il.

En fait, il aurait sans doute pu, mais cela aurait été prendre des risques pour un petit plaisir personnel, et c’était stupide. Léon ne prenait jamais le moindre risque inutile. Il y avait longtemps maintenant que Laïaga était parti, et si la protection qu’il lui avait accordée dans le temps substituait, elle était loin d’avoir la valeur de sainte vérité qu’elle avait alors, et ceux qui lorgnaient sa place étaient nombreux, il le savait.
Alors Léon supportait cette vieille pie et les innombrables réunions mondaines que sa position lui imposaient, il abandonnait le temps d’un soir les affaires d’état, les trahisons, les complots, et la lettre qu’il était entrain d’écrire, pour se joindre aux nobles et à leur passionnante compagnie.
C’est d’un pas lourd qu’il gravit les quelques degrés qui le séparaient de ses appartements.

<><><><><>

Romuald sourit de toutes ses dents, qu’il avait fort blanches et bien alignées, quand il la repéra. Il sourit tant, en fait, que son sourire brillait à la lumière du couchant et qu’il aurait sans doute pu remplacer avantageusement l’éclairage publique.
Mais il avait ses raisons de sourire, car il fallait bien le dire : elle était magnifique. Magnifique, et bougrement affriolante, la bougresse, certainement une des nombreuses courtisanes qui ne manquaient pas d’essayer de se faire inviter à ce genre de réunions, mais il n’en avait cure.
De toute façon, les jeunes filles de bonne famille étaient toujours si guindées et prudes ! Mais celle-là, dans sa robe de soie, avec un décolleté pareil, elle ne devait pas être très farouche...
Elle serait la cavalière parfaite pour ce soir, tant pour danser... que plus tard, s’il avait l’occasion de s’éclipser avec elle dans quelque recoin sombre et isolé avant la fin de la soirée.
Alors, sans plus hésiter, il rajusta sur sa tête son chapeau à plume et s’approcha de Moïra à grandes enjambées, fendant la foule des nobles.

-Mademoiselle ! Mademoiselle ! appela-t-il.

Quand il fut arrivé à elle, il se découvrit le chef et s’inclina pour lui déposer un baisemain. Elle eut tout loisir d’admirer sa tenue atypique, son pourpoint mauve brodé de rouge et sa cape aussi dorée que ses longs cheveux qui cachaient son visage tandis qu’il était courbé devant Moïra.

-Nous nous sommes déjà rencontrés, je crois ? demanda-t-il en relevant la tête.

Il avait les yeux bleus et on n’y décelait qu’une pétillante joie enfantine, même si l’homme semblait habitué à surfaire ses émotions et sourire sur commande.

-Vous souvenez-vous de moi, Mademoiselle ? Car il m’est impossible pour ma part d’oublier aussi charmant visage, continua-t-il d’un ton chalereux.

Ce n’était qu’un tissu d’inepties, bien entendu, mais qu’importe ?

-Voudrez-vous être ma cavalière ce soir, très chère ? demanda-t-il alors à brûle-pourpoint. Une beauté telle que vous, laissée seule au milieu de tout ce beau monde, cela m’est proprement inacceptable !
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