Une cascade, à la sortie de la cité...

Phöenix marchait avec douleur et difficultés. Il venait enfin de sortir de Teirm. Cette ville témoin de tellement d'évènements de sa vie. La première ville qu'il avait visité. Il se revoyait déjà dans la taverne de Laïaga, faisant ainsi la connaissance de Tenel ka, qui était une magicienne déjà douée à l'époque. Lui n'était qu'un simple chasseur, qui subvenait à ses besoins par ses propres moyens. Ses yeux brillaient quand il avait vu la jeune femme rousse et le maître dragonnier aux prises amicales d'un duel d'entraînement.

Quelques temps plus tard, l'elfe était devenu un apprenti, l'élève en magie de Tenel ka. Ils étaient tous les deux dans cette même taverne discutant de choses et d'autres. Puis il y avait Solmyr ayant tenté d'emplir de poison les choppes des clients descendus du port, après une rude journée de travail. Phöenix cherche du regard l'auteur de ce petit attentat puis se heurte à une violente défense mentale quand il croise le regard du dragonnier parjure. Il tombe à terre inconscient. Et quand il s'éveille, avec de l'eau sur le visage, ses yeux, dorés à l'époque, se fondent dans un regard d'argent dont il ne se lasse pas. Après les yeux, il voit le visage, si beau et parfait qu'il en rougit. Puis la voix de la belle elfe s'inquiète de son état. Le ton cristallin résonne dans sa tête qui tourne sous un coup de foudre incroyable. Il se relève, puis apprend le nom de celle qui l'a sauvé. Elfrania. Maintenant devenue sa future femme.

Maintenant, Teirm était devenue sombre, occulte. Des nuages annociateurs de morts témoignent du retour de l'ennemi juré du dragonnier. Le Phénix Noir. Dans la rue principale, ils se combattent. L'elfe noir surpasse sans difficultés son adversaire, sanglant et tremblant sous les coups incessants du Phénix Noir. Puis l'impossible; Le sacrifice ultime. Le départ de Sheik... La déflagration d'énergie bleue ravage l'ensemble de la rue. L'illusion de l'elfe sombre vole en fumée. Et Sheik disparaît, laissant derrière lui une mère brisée, un dragonnier effondré et un fils presque orphelin. Oui, Teirm était le symbole de changements dans le destin de Phöenix...

Après quelques minutes qui parurent interminables, la cascade était en vue. Brillant sous le soleil qui était revenu, la forêt s'éveilait à nouveau, comme sortie d'un sommeil forcé et craintif. Un renard passa à quelques mètres, dans un buisson fourni de baies quelconques, en regardant avec intérêt le jeune homme qui se traînait, aidé de sa canne improvisée. Ce dernier avisa un rocher qui semblait assez confortable, devant le bassin formé par le liquide limpide. Il se coucha lourdement par terre puis s'adossa contre la paroi de pierre froide. Il commença alors à tenter d'ôter son manteau pour regarder ses blessures.

Byrioth quant à lui, sur le dos de sa mère, continuait de couiner sa joie. Sa queue bleue se balançait de gauche à droite tandis que ses yeux de saphir balayait 'horizon d'un regard joueur et pétillant. Propre à son lunaire de père.

Shuriath avait suivi le dragonnier. La ville lui derrière, le paysage avait complètement changé, laissant place à la nature au vert reposant et à la cascade chantante. La pluie avait cessé de tomber et une légère odeur de terre fraîhement humide emplissait l'air. Une légère brume apparaissait par endroit à la surface de l'étendue d'eau.

Puis la dragonne couva du regard, tout aussi bien son fils bleutée que Phoenix qui tentait de retirer son manteau. Elle aurait bien voulu l'aider, mais sa taille ne lui permettait que d'user des bouts des griffes et elle craignait de mal doser sa force. Dans son esprit elle sentit la joie du petit Byrioth. Le décor devait lui paraître des plus féériques.

Avisée pour l'elfe, la dragonne trouva du regard quelques morceaux de bois humide, qu'elle réunit et de son souffle, elle créait en une langue légère de flamme, un début de foyer. Par la force de chaleur, le bois finit par brûler

Dans une crispation de douleur, l'elfe finit enfin par enlever son grand manteau marron. Il écarquilla les yeux devant le spectacle affreux qui s'étalait devant ses yeux. Du rouge, partout, il n'y avait que du sang. Son bras droit, sa cuisse gauche, son coude gauche et même l'éraflure sur sa tête. Phöenix était très gravement blessé, mais il avait de l'énergie. Il laissa ces grandes et rpfondes éraflures de côté, puis regarda Byrioth.

Le petit dragonneau bleu se laissa glisser le long de la queue de sa mère, à la manière d'un toboggan. Il en couina d'amusement, déjà près à refaire un tour. Dommage, il avait raté la queue du Mickey... Il se mit à marcher avec un petit peu plus d'assurance que les premières fois, observant de son regard bleu limpide le paysage. C'était beau, vert, clair, lumineux... uthopique. Cependant, le minuscule reptile fit un saut incroyable sur le côté, surpris par la langue de feu que Shuriath venait de souffler. Il regarda timidement et impressionné les flammes sortirent de la guele de la dragonne pour s'écraser contre le bois humide des planches trouvées ça et là.

Décidé à faire de même, Byrioth prit une profonde inspiration puis tenta de cracher le feu, comme sa mère. Il n'émit qu'un toussotement qui le faisait sauter de gauche à droite, balançant son corps sans qu'il le veuille. Phöenix sourit devant cette scène comique. Aussi gaffeur et impressionné que l'était son père à l'état de dragonneau. Puis ses yeux bleus se posèrent sur Shuriath, à qui il émit un léger sourire, en commençant à bander ses profondes plaies sanglantes :

"Il est magnifique ce petit..."

Une fois le feu activé, dispensant de sa chaleur enflammé, Shuriath tourna sa tête en direction du jeune dragon bleu qui avait sursauté au bruit de son souffle. Elle ne put s'empêcher de le regarder tenter de faire la même chose. Elle ronronna pour le rassurer et par pensée, lui précisa que c'était normal, qu'un jour il pourra faire la même chose, quand il sera grand et fort.

Puis son regard ambré se porta sur l'elfe. Elle grimaça en voyant les blessures sérieuses. Et elle ne pouvait rien faire dans l'immédiat. Elle sourit à son tour en voyant l'elfe lui afficha son léger bonheur. Qu'elle aura voul lui dire que c'était Sheik tout craché, mais elle risquait de le blesser, au sein même de son coeur.

*Merci Phoenix... Le feu te réchauffera et si tu as besoin de moi pour que tu puisse te soiger par magie, n'hésites pas*

Byrioth leva sa petite tête en regardant sa mère, hochant son petit crâne bleu quand elle lui dit qu'il pourrait un jour cracher du feu. L'esprit d'un petit bébé passant vite à autre chose, il se mit à se balader... et s'aperçut que quelque chose le suivait de près. Une forme serpentine, fluide qui remuait sans cesse derrière lui. C'était long et tout bleu, comme ses écailles couleur d'azur. Il tourna pour tenter de voir de quoi il s'agissait, mais la 'chose' tourna en même temps. Il résseaya dans l'autre sens, mais rien à faire, ils pivotaient en même temps. Le dragonneau s'employa alors à topurner sur lui-même à une vitesse folle, éspérant que la forme finirait par se fatiguer avant lui. Un détail qu'il avait ommis... il s'agissait en réalité de sa queue.

Phöenix se retint de rire en voyant Byrioth tenter de trouver le fin mot de cette histoire, puis il sentit déjà la température de feu parcourir ses membres engourdis par le froid et la douleur. Il soupira un moment, puis ouvrit sa sacoche avec précaution, de son bras gauche car le droit était rendu inutilisable par sa brûlure agrémentée d'une profonde entaille causée par la lame nébuleuse du Phénix Noir. La sacoche enfin ouverte, il en sortit quelques flacons qu'il posa près de lui. Il regarda Shuriath, avec un demi sourire :

"Ces blessures ont été causées par l'épée de l'ennemi, et cette lame est... bizarre. Il y réside une magie que je ne connais pas. Tout ce que je sais, c'est que ces plaies, aussi profondes soient-elles, ne peuvent se refermer par magie. Juste avec du temps, et des ingrédients nécessaires."

Il ouvrit un flacon un peu plus large que les autres. On y voyait une pommade verte. Il en prit une petite partie avec sa main gauche et serra les dents, en fermant les yeux. Délicatement, il l'apposa sur sa brûlure/blessure de son bras droit, en grognant sourdement sa douleur. Après 'en être étalé sur toute la longueur, il mit un bandage autour, puis rangea le flacon, avec le baume à l'intérieur. Il banda les autres plaies moins graves avec du tissu, puis prit un flacon. Celui-ci contenait un liquide de couleur violette. Il le déboucha, puis en avala une gorgée. L'elfe frissonna, puis rangea la petite bouteille dans son sac, avant de s'adosser complètement contre le rocher, pour se laisser aller à la chaleur du feu.

Byrioth, après un bon quart d'heure passé à se tourner autour, tomba à la renverse, de manière à ce que sa queue pendouille au-dessus de sa tête. A ce moment, le êtit dragon bleu fronça les sourcils puis essaya de l'attrapper avec sa petit gueule garnie de dents blanches et pointues, sous le regard amusé du dragonnier, dont les plaies du visage venaient de se refermer grâce à la potion qu'il venait de boire. Heureusement que la botanique était son point fort dans un tel moment.

Elle couva du regard le petit dragon bleu qui découvrait la présence de son appendice caudale et rit en silence de sa mimique déconfite quand il n'arrivait à atteindre ce qu'il prenait pour un importun, alors qu'il faisait corps avec lui. Elle y voyait tout l'aspect gamin de son lunaire. Une larme envahit son regard, mais elle la ravala aussitôt.

Elle entendit rirele dragonnier, soupirant d'aise qu'il y porte un intérêt. Car cela était un signe encourageant de remontée de la dure pente de la vie... Il faudra qu'il s'accroche encore. Puis elle le regardar sortir différents objets. Elle serra les mâchoires à ce qu'il venait dénoncer

*Une magie qui aurait pu se montrer dangereuse...Et toi qui avait insisté pour sortir de la ville à pied. Tu sais, il faut savoir ravaler sa fierté et profiter des conseils de tes amis*

Elle soupira

*Excuses-moi de mon ton Phoénix, mais cela ne me plaît pas de te savoir dans cet état*

Elle regarda Byrioth quand il fit un roulé-boulé. Elle le regarda avec tout son amour maternel

*Phoenix... Tu devrais te reposer un peu. Je veillerai à ton sommeil*

Phöenix sentit la crispation de Shuriath, mais pas à travers son esprit, car le sien était complètement fermé. Et il le resterait jusqu'à nouvel ordre. Il sentit cette crispation et ce mécontentement à travers les paroles de la dragonne. Il se contenta de répliquer froidement, en fixant d'un regard noir la mère de son dragon :

"J'écoute les conseils de mes amis, c'est juste qu'avec toute ma volonté, je n'aurai pas pu monter sur ton dos."

Il soupira, puis secoua la tête :

"Ni toi ni moi n'avons à nous excuser. Ce qui viens de se passer nous à choqués et on est à bout de nerfs. Je te rassure, j'irai mieux dans quelques jours."

L'elfe se lova près du feu, puis ramena son grand manteau sur lui, gardant tout de même une main sur la garde de son épée, restée à son côté. Il fit un sourire de remerciement à Shuriath :

"C'est gentil, merci de veiller... Attention au petit, il serait regrettable qu'il perde sa queue...", ajouta-t-il avec ironisme.

Ses yeux de saphir se fermèrent, pour plonger dans un sommeil qu'il aurait bien voulu qu'il soit dénué de rêves... surtout de cauchemars. Byrioth attrapa le bout de sa queue, puis, en roulant vers l'avant, aperçu qu'elle était reliée à son corps. Il la relâcha, puis sentit une petite crispation à l'endroit où il avait mordu. Il se releva, tourna la tête, puis fit remuer sa queue à sa guise, comprenant enfin qu'il ne s'agissait pas d'un serpent aprticulièrement attaché à lui. Le dragonneau regarda sa mère, puis ronronna comme un chaton, en se frottant contre ses pattes avant, avec l'amour que seul un enfant peut offrir à sa mère...

La dragonne ne rajouta rien d'autres. Sinon, tel qu'elle se connaissait, elle aurait cherché à avoir le dernier mot et cela n'aurait bon pour elle et l'Elfe. Elle s'allongea et garda un instant son regard sur Byrioth. Qu'elle aimait son fils...
Puis Phoenix se coucha prêt du feu, gardant tout proche de lui son épée. Elle ne poussa pas le lui reprocher, après tout ce qu'il avait vécu...Puis il ferma les yeux.
Shuriath reporta son regard en direction de son fils et li sourit quand il eut enfin que sa queue était bien à lui. Elle passa un antérieur autour de lui pour le ramener en douceur, répondant à son ronronnement et elle se mit à faire vibrer sa gorge, bien plus doucement qu'un ronronnement, portant des sons berçants

Byrioth soutenait le regard de Shuriath avec tendresse et reconnaissance. Son instinct le poussait à rester près d'elle. Quand il entendit les sons doux que produisiat sa mère, il ronronna encore plus fort, pour s'harmoniser avec elle, puis cet écho finit par l'endormir complètement. Il se mit en boule, entre les pattes de la dragonne bleue, se lovant contre une de ses pattes antérieures, l'attrappant avec ses petites pattes.

Phöenix sentit son sommeil s'agiter légèrement, il se retourna en tournant le dos au feu brûlant qui se tenait devant lui. Il resserra légèrement la prise sur la garde de son épée d'argent.

La dragonne accueillit le petit dragon et lui envoya des pensées d'amour. Elle s'émerveillarie qu'en le voyant. Si elle avait su la joie qu'on éprouvait en regardant son propre enfant... Elle laissa son antérieur mollir pour que Byrioth s'en pare comme d'une couverture écailleuse. Puis elle lui fit une lèche sur le dos quand il s'endormit.
Puis elle regarda Phoénix. Tout ce qui était arrivé ses derniers jours... Elle continua de le veiller

Peu de temps après qu'il se soit couché, Brioth se tourna très légèrement, en resserrant la patte de sa mère dont il se servit comme une couverture. Il ronronna inconsciemment un moment, puis se rendormit profondément.

Phöenix, quant à lui, fut troublé dans son sommeil. Dans un rêve, il se trouvait à Hyrule. Im archa le long de la grande plaine, puis arrive devant la grande citadelle. Il passe le pont levis et traverse la grande cité bondée et noire de monde, comme à son habitude. Des passants s'inclinent en voyant leur roi passer devant eux. L'elfe grimpe les marches menant au château, puis, une fois à l'intérieur, il se décide d'aller vers les jardins. Au dernier moment, il change brusquement de direction. Pourquoi ? Il ne le sait pas. Il poursuit sa marche qui s'accélère au fur et à mesure de l'approche de l'objectif, puis il pousse une porte massive, finement taillée dans du chêne. Là, une lumière aveuglante d'une teinte argentée s'empare de ses yeux, puis plus rien.

Le dragonnier fit un grand sursaut en se réveillant, en sueur. Sa respiration saccadée s'entendait bruyamment dans la clairière, couvrant même le bruit de la cascade. Il ramena ses jambes contre lui, en posant sa tête blonde sur ses genoux, puis s'employa à se calmer. Curieusement, la dague laissée là où Sheik s'était tenu pour la dernière fois venait de briller très légèrement avant de reprendre une apparence tout à fait normale.

La dragonne avait émis un ronronemment de bonhur en voyant le petit dragon bleu dormir d'un soleil paisible.
Elle avait regardé immédiatement le dragonnier quand il s'était réveillé en sursaut, sa dague brillant un instant avant de cesser de luire. Elle le regarda quelque peu inquiète

Le regard ambré de Shuriath croisa le saphir des yeux de Phöenix, encore essouflé. Il sentit un picotement magique parcourir son esprit, mais il n'émanait pas de lui, ni de la dragonne bleue, ni de Byrioth. Non, c'était autre chose. Il remonta à la source, puis posa la main sur la dague accrochée à son côté. Elle était du même argent qui recouvrait les écailles de Sheik. Quand le dragonnier la prit en main, elle sembla luire d'un curieux effet, comme si elle réagissait à son toucher. L'ayant prit avec sa main gauche, Phöenix constata avec étonnement que son tatouage triangulaire s'illuminait légèrement d'un éclat de feu au triangle du sommet.

Il porta son regard sur Byrioth, toujours copieusement endormi, perdu dans le pays des rêves des dragonneaux. Sur la toute petite patte gauche du bébé bleu, résidait le même tatouage que son père, qui lui aussi s'était mis à briller, mais d'un éclat de saphir et sur le triangle de gauche. Il se mit à regarder alternativement la dague, les deux tatouages, sans comprendre ce qui se passait.

D'un coup, le vent fut brassé avec une force exceptionnelle. Mais silencieuse. Un dragon argenté fusa des nuages, puis atterit avec douceur. Des larmes avaient coulé sur le visage identique à celui de Sheik. Son frère jumeau, Kaleel, venait d'arriver. Trop tard. Il baissa la tête, en saluant brièvement Shuriath et Phöenix. Puis il s'excusa :

*Je suis désolé... je n'ai pas pu intervenir à temps pour... pour le sauver... j'aurai pu mais... trop tard.*

Shuriath avait continué d'oserver l'elfe suivant du regard tout ce qu'il cherchait à voir. Elle remarqua elle aussi le tatouage du jeune dragon bleu qui brillait avec une certaine pâleur. Elle ne chercha pas à comprendre, l'esprit trop embrouillée pour cela.
Puis elle sentit l'approche d'un dragon et reconnut Kaleel, le frère jumeau de Sheik.
Quand il s'excusa, elle se contenta de rester muette. Le dragon argenté se reprochait sa non intervention... Il n'avait pas à s'en vouloir

Phöenix se leva, et put ainsi remarquer qu'il boîtait. Il ne s'en soucia guère, et approcha du grand dragon, les yeux au sol. C'était dur de regarder Kaleel, tant il ressemblait à son frère défunt. A part le changement d'esprit, l'elfe avait du mal à différencier l'un et l'autre. Cela fit naître une pointe de tristesse dans son coeur. Cependant, il posa une main amicale sur son épaule, puis lui dit, dans une voix grave :

"Tu n'as pas à t'en vouloir, on aurait rien pu faire... aussi dur que cela est, il avait fait son choix. Et c'est à nous de le respecter, même si on a beaucoup de mal à s'y faire, et que certains ne s'y feront d'ailleurs sans doute jamais..."

En disant cela indirectement, il parlait pour lui. Il ne se ferait jamais à l'idée de devoir définitivement abnadonner Sheik. Il leva ses yeux, en ravalant ses larmes :

"Et maintenant ?"
*Je vais repartir pour Hyrule, on a besoin de moi là-bas. Et aussi, je venais te montrer quelque chose...*

Il lui présenta sa patte droite et là, Phöenix eut une surprise telle qu'il en tomba à la renverse, le faisant grogner de douleur. Mais il ne s'en formalisa pas... observant plutôt le tatouage triangulaire de Kaleel, le symbole de la Triforce. Le sien luisait d'une couleur émeraude.

Le dragonnier s'était redressé et boitait. Shuriath n'ajouta rien car avec la présence de Kaleel, quoiqu'elle dit, il ne l'écouterait pas. Et plus encore car il était perturbé. Elle le vit tomber à la renverse quand le dragon lui présenta sa patte. Son tatouage était émeraude.
Elle se demandait ce que cela pouvait signifier, au point d'en estomaquer le dragonnier.

Kaleel regarda le jeune homme, puis hésita :

*Oui, je sais, l'émeraude, ça va pas très bien avec mes yeux, du bleu ça les auraient mis plus en valeur, mais b...*
"C'est pas ça, regardes !"

Il lui présenta sa main, le tatouage brillait sur le triangle du haut. Il montra la patte de Byrioth, le triangle de gauche luisait. Et maintenant, il lui désigna sa patte droite, où scintillait le triangle de droite. Puis enfin, l'elfe décida à s'expliquer :

"La Triforce, elle est réunie, tu es le dernier élu ! Je sais qu'une fois fusionnée, elle confère un pouvoir que tu ne peux même pas imaginer, nous montrant comme les ultimes Gardiens d'Hyrule. Je ne connais pas exactement la nature de ce pouvoir, mais jamais nous devons mêler nos trois esprits."

Le dragon argernté s'étonnait de la rudesse des sages paroles du dragonnier. Il n'imaginait pas qu'un simple tatouage pourrait réduire en cendres le moindre ennemi qui se mettrait devant lui, aussi fort soit-il. Il décida de laisser tomber ce sujet, voyant que Phöenix regardait la dague qui s'était mise à luire avec plus d'intensité. Le reptile sauvage regarda Byrioth dans les pattes de Shuriath, puis demanda à a dragone, d'une voix enjouée :

*C'est...*

Elle avait écouté avec attention les paroles échangées entre le dragonnier et le dragon argenté. Quand elle entendit le terme Triforce, elle en frémit. Grâce à cette force qui appartenait à trois Déesses, Takhis avait pu rester en vie et en même temps...
Elle n'y songea plus et le museau en direction du dragon jumeau

*Oui c'est Byrioth le fils de Sheik...*

Kaleel leva la tête vers Shuriath. Un sourire illumina son visage argenté, puis il regarda avec attention le petit dragon bleu. Il voulut lui faire une petite lèche, mais cela l'aurait réveill. Il garderait ça pour un autre jour. Le reptile lunaire fixa la dragonne bleue, avec le même sourire :

*C'est le tien aussi... il est magnifique !*

Elle sourit à Kaleel, tout en regardant la boule d'écailles bleue qui dormait paisiblement

*Je te remercie Kaleel*

Byrioth était si attendrissant ! Puis une qustion lui taraudait l'esprit

*Phoénix... Pourquoi cette couleur émeraude t'a-t-elle perturbé autant ? *

Kaleel lui fit un clin d'oeil à la jeune mère, puis se coucha, en ne quittant pas des yeux le si mignon petit bébé dragon. Son neveu saphiré.

Phöenix regarda Shuriath avec sérieux, puis ferma les yeux. Se contentant d'envoyer des images prises dans une interface créée par le premier roi d'Hyrule, le premier homme de sa famille à être devenu souverain. Les images se mirent alors à défiler dans l'esprit de la dragonne bleue.

Un homme avec des traits presque similaires à ceux de Phöenix. Entouré d'un halo multicolore. Cet homme lève son poing gauche, en direction d'une montagne. Elle tremble, frémit... puis se soulève sous son commandement. Il la jette en direction d'une armée ennemie. Il lève son poing droit, vers l'Océan. Un pan entier de la mer frétille, se cabre, puis s'envole dans les airs, s'abattant avec puissance sur les adversaires. Puis il frappe ses deux paumes ensemble. Une vague de feu se propage sur toute une grande plaine, brûlant les sombres personnages qui ne purent se protéger à temps. Il met ses poings en avant, puis les lèvent vers le ciel. Une onde de vent suprpuissante déferle sur le reste d'elfes noirs. Les éclairs tombent, attisés par le pouvoir immense du dragonnier. Enfin, ses yeux se voilent d'une aura violette. Les quelques ennemis restants éclatent dans une explosion mentale incroyable. Les éléments déchaînés. Les esprits brisés.

Les images se stoppèrent, puis Phöenix déglutit :

Si tu veux un aperçu de mon inquiétude... C'est le seul moment où le pouvoir des Désses, celui qui a sauvé ta dragonnière, s'est déchaîné avec toute sa force. Il a réduit un pays en cendres...C'est cela, la Triforce."

Elle visualisa les images envoyées par le dragonnier. Une fois passées, elle frisonnait et se retint de se contracter face à la violence du pouvoir déployé pour ne pas déranger Byrioth. Elle s'était doutée que la Triforce était puissante... mais pas à ce point là. Quand il parlait que la Triforce était uni...

*Et c'est ce qui risque de se passer un jour avec toi ? *

Sa voix était pleine d'inquiètude

Phöenix regarda Shuriath. Mais pas pour la rassurer, son regard témoignait de sa profonde inquiétude. Il ne savait pas vraiment quoi lui répondre, car il voulait lui dire que ça n'arriverait pas, mais...

"Si rien n'attaque ou menace Hyrule à un stade critique, cela n'arrivera jamais. Cet homme, un de mes lointains ancêtres, est mort en se servant de la Triforce, pour sauver Hyrule d'une invasion. Et depuis, jamais ce pouvoir ne s'est manifesté. Mais curieusement, en ce moment, je remarque des anomalies dans mon flux de magie, prouvant que cette force est active."

L'elfe regarda le petit Byrioth, fixé par Kaleel qui ne se lassait pas de la vision du fils de son frère, puis revint vers la cascade. Il murmura, d'une voix faible :

"J'ai peur, Shuriath. J'ai un mauvais pressentiment continuel, car je ne peux pas prévoir le futur. J'ai montré des images de gravure à Sheik, il ne t'en a pas parlé ? Il n'a pas réussi à découvrir de quoi cela parlait ?"

A ce moment, sans que le dragonnier s'en aperçoive, la dague brilla momentanément, envoyant un avertissement dans l'esprit de la dragonne. Un avertissement sur le fait que Sheik avait dit ce qu'il avait compris, et qu'elle avait promis de ne rien divulguer. Ce qui était curieux, c'était que la dague semblait réagir...

Le regard du dragonnier éprouvait de l'inquiètude. Elle l'écouta et déglutit, quand elle ressentit une présence dans son esprit, au même instant que la dague étincelait. Elle trouva cela bizarre et ferma les yeux, percevant l'avertissement. Sans comprendre, elle se senit désorienté... Elle eut un doute et ses yeux s'embuèrent, elle ravala ses larmes

*Non, il ne m'a rien évoqué concernant cela....*

Phöenix pesta en tapant du pied par terre. Il secoua la tête, puis regarda la cascade :

"Donc, c'est fabuleux : on possède un pouvoir sans limites de force et on ne sait même pas ce qu'il peut faire et comment il agit. Laissons tomber, je vais aller chasser, ça va m'occuper."

Déjà, il partit dans la forêt, arc à la main. La dague était restée sur le rocher où se tenait le jeune homme. Elle scintilla d'une lumière faible, et une âme entra en contact avec l'esprit de Shuriath. Une voix que seule la dragonne connaissait aussi bien retentit dans sa tête :

*C'est gentil d'avoir tenu ta promesse...*

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