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Intermède.

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Zell Armn


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Intermède. Vide

Zell Armn
Message Sujet: Intermède. | Jeu 20 Nov 2014 - 11:39


L’aurore était rose. D’un rose nuancé d’orange pâle, de jaune pastel. Une aurore brumeuse, une aurore calme de poésie.  Une aurore de nuit, silencieuse, limpide comme une larme. L’instant paisible guettant la mort. L’instant des réveils étourdis de sommeil. L’heure d’abattre la lourde lame émoussée sur femmes et enfants. Son glaive n’avait nul besoin d’être tranchant. Son seul poids broyait les corps et déchirait les chaires. L’heure où les villages s’éveillaient dans la pâle atmosphère cotonneuse de l’aube. A l’horizon, les dents des Beors cachait le disque flou de brume du soleil. Il faisait frais.
Presque froid.

Les chevaux se dévisageaient silencieusement. Des nuages de vapeur s’élevaient de leurs naseaux au rythme de leurs respirations. Les hommes, pied à terre, tournaient sans aucun bruit, réajustant leurs armes, armures et ces si commodes pièces de tissus. Glissées dans les articulations des pièces métalliques, elles étouffaient le moindre bruit. Des ombres. Des fantômes d’armes et de fer forgé. Aucun mot n’était prononcé. Les rares échanges se faisaient par des gestes des mains, un langage unique et complexe n’appartenant qu’à eux. Leur propre langue. Leur propre culture. La lumière du jour, encore trop tamisée, ne trouvait aucun poli où se refléter. Le raid était une technique à laquelle ils étaient tous rompus, car ils ne pratiquaient que celle-ci. Leur expérience n’était plus à faire. Ils ne faisaient la guerre que par mesquineries et bassesses, passes d’armes sournoises et traitresses. La lâcheté armait leurs bras. Les escarmouches et embuscades, raids éclairs aux moments les plus insouciants du jour. Leur pouvoir n’était pas fait de magie et de runes. Leur don était celui des menteurs, des lâches et des traitres.
L’aurore était rosée.
Voilée de brume.
Angelo se mit en selle.

Angelo n’était qu’un surnom. Un diminutif. Trop tendre sans doute pour son origine.
CrèveAnges, le tueur d’enfants et de vierges. Ce qu’il y avait de plus pur et innocent mourrait sous son glaive. L’arme était si lourde qu’il n’avait plus besoin d’être aiguisé pour tuer. Angelo n’était qu’un surnom. Et lorsqu’il ordonnait, chacun obéissant Lorsque sa voix s’élevait, toute autre se taisait pour l’écouter. Chaque geste de lui était un ordre silencieux que tous guettaient. Du coin de l’œil, sans jamais en avoir l’air et même lorsqu’ils semblaient consacrés à telle ou telle tâche. Tous savaient ce qu’Angelo faisait.
Tous se mirent à cheval sur un signe de lui.
Sans un bruit et comme une chape d’ombres, la bande fendit la brume du jour naissant.
Les Beors loin dans leurs dos, eux qui de coutume s’en éloignaient si peu.
Fin ruban de dentelle au point du jour. Loin.
Très loin.

Elle ne l’avait jamais été autant.
Mais lorsqu’un mauvais augure avait soufflé dans les montagnes qu’un affrontement couvait au Nord Ouest du pays… Loin des Beors… Angelo était prudent homme. Un homme de guerre. Qui n’ignorait pas le répit qu’une grande bataille lointaine leur offrirait. Si loin d’ici, si loin d’eux… Coincés entre les Beors et le Hardarac. Mais c’était fini.
L’opportunité qui s’offrait à eux était trop belle !
S’écarter de la lisière de Beors, de la sécurité des enchevêtrements des montagnes.
D’un petit trop, son étalon de guerre se lança dans un galop fougueux. Ils ne s’en prenaient pas à un de ces camps nomades, un de ces hameaux faibles. Ce village-ci était sans prétention. Il se crènelait à l’horizon comme un délicat champ de fleurs, tournant lentement leurs cœurs vers le soleil levant. Les pétales lourds de rosée, arides de chaleur. Il ne s’agissait pas de tentes en tendre toile, de chétives cahutes de pierres et poutres branlantes.

Ici, les maisons étaient solides, fortes contre les violentes tempêtes de sables et les brûlures du jour de midi. Des maisons construites par les générations passées, endurcies par chacune ayant suivie. Le chef de meute tenta un coup d’œil en arrière. Ils n’étaient pas une bande armée organisée. Ni des soldats. Pas de bataillon ni d’assaut rangé. Les chevaux les plus fougueux devançaient ceux plus endurants et plus lourds. Quelques purs sangs nerveux sortaient franchement du groupe, caracolant entre les genoux experts de leurs cavaliers. Quelques rares archers, le meilleur d’entre eux chevauchant sur sa gauche, totalement extérieur à la troupe.
Ce fut ce dernier qui tira la première flèche.
La première attaque.

Un cri surpris et bref monta vers le ciel qui prenait les pâles teintes bleues du jour.
Un silence suivit. Le premier mort.

Les pillards lâchèrent la bride à leurs montures.
D’autres traits suivirent.
D’autres traits de feu.
De mort.

La pierre et le sable ne brûlaient pas mais les quelques poutres dans les maisons étaient si sèches ! Les cris s’entrechoquèrent, les lames émoussées fendirent l’air et les corps. Angelo retint son cheval à la lisière du village. Laissa la troupe affluer autour de lui, envahir ses flans et les rues qui lui faisaient face. Une bouffée de sueurs, de poussière sableuse et de fourrage le submergea, sa monture piaffa d’être retenue au milieu de toute cette agitation. C’était une bête dans la force de l’âge, d’un gris souris avec une crinière et des extrémités sombres. Endurant et puissant, Angelo l’avait lui-même dressé et sa monture ne faisait qu’une avec lui. Ils se connaissaient par cœur, comme deux côtés d’une même pièce. Il ne montait aucun autre cheval. L’étalon n’acceptait aucun autre cavalier.

Quand tous ses hommes furent lâchés dans le village, la violence éclata en cris et clameur, pleurs, hennissements, hurlements. Angelo tira d’avantage sur les rênes, Antalek se cabra pour soulager la soudaine douleur. A côté du duo, L’Arc passa en levant son arme en signe de salut. L’archer fila et le chef de la bande se dressa sur ses étriers. La chasse allait être bonne. Très bonne. Mieux : excellente. Et ne serait que la première d’une longue série.
Une série qui les mènerait au plus haut sommet, aux côtés des plus grands.
Il éperonna Antalek.
L’étalon s’envola au sein de la bataille.
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