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Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir?

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Serah


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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mer 23 Déc 2015 - 13:07


Arrivés devant Petrovya, ils avaient établis un petit campement à l'écart, dans la forêt, conformément à l'idée de Kahaniel. Au départ, Serah avait dit qu'elle ne voudrait pas rester seule, et à juste titre : sa méfiance avait repris le dessus, lui criant que c'était un piège. Mais, finalement, avec arguments à l'appui, le chat-garou était parvenu à la faire plier, et même si elle restait persuadée que c'était une mauvaise idée, elle était assise là, avec la jument, à attendre. Le soir tombait, le crépuscule baignant le monde d'une lueur orangée. Et la jeune femme fixait la jument, laquelle la fixait en retour.

 « C'était une mauvaise idée, t'es pas d'accord avec moi ? »

La jument, bien sur, se contenta de la fixer.

 « Je savais que tu serais d'accord. »

Bougonnant encore contre Kahaniel, son amnésie, elle-même et l'absence de paroles de la jument, Serah se leva et se mit à faire les cent pas, jetant de temps à autre des coups d’œil en direction de la ville. Le chat-garou allait-il la trahir ? Ca paraissait peu probable, elle le savait parfaitement. Il avait été bon, gentil même, avec elle, durant ces trois-quatre derniers jours. Et si, pour l'instant, il n'y avait encore eu aucun nouvel accès de mémoire, elle se sentait mieux. Plus sereine, peut-être pas, mais plus rassurée. Elle parvenait à oublier qu'un jour, elle devrait s'enfuir. Du moins, pour la journée. La nuit, elle retombait dans cette optique et ne parvenait pas à s'en débarrasser. Ce qui la frustrait grandement quand même.

Finalement, un mouvement attira son regard. Elle l'observa, serrant la poignée de son arme. La veille, Kahaniel et elle avaient essayé de lui faire utiliser son épée, au cas où elle aurait besoin de se défendre, seule. Le résultat avait été peu flagrant, sur l'instant. Néanmoins, quand elle avait à nouveau essayé, seule, Serah s'était rendu compte qu'elle connaissait de nombreux mouvements, à la fois pour attaquer et se défendre. Néanmoins, personne n'était venu pour l'attaquer.

Elle poussa un soupir de soulagement en reconnaissant Kahaniel, suivi d'un cheval à la couleur plus claire que Pyrène chargé d'un sac. Elle s'approcha de lui, tâchant de rester quand même hors de vue des murs de la ville, ou de quiconque pouvant se trouver à l'extérieur. Elle fronça les sourcils en le voyant lui adresser un sourire et déposer le sac au sol, lequel produisit un bruit mat. Fouillant à l'intérieur, Serah examina les vêtements, ainsi que la fiole de teinture. Elle se tourna vers Kahaniel, haussant les sourcils.

 « Les vêtements, d'accord. Mais pour la couleur... moi en brune ? Si tu penses que c'est mieux... allons-y. Aide-moi donc à changer de couleur, Kahaniel. »
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Sam 26 Déc 2015 - 19:01


Dieux, que cette femme était bornée ! Il m'avait fallu une demi-journée pour la convaincre de me laisser aller seul en ville, et j'avais enfin réussi à quitter le campement. Nous avions passé trois jours à vainement tenter de faire renaître ses souvenirs, sans aucun effet que de la mettre dans une rage sourde, due à la frustration de ne rien savoir de son passé sans doute. J'avais du déployer des trésors de patience pour ne pas la laisser tomber, et elle avait fini par s'entraîner seule au maniement des armes.

Elle avait continué à me poser des questions sur à peu près tout, et j'avais essayé de lui répondre dans la mesure de ce que je savais. Elle semblait toujours avide de savoir, de comprendre. Elle acceptait de mieux en mieux ma présence, et j'avais commencé à lui réapprendre à lire pour occuper nos soirées près du feu. Elle progressait plus vite que la plupart des enfants, mais en quelques jours je n'avais pas pu faire beaucoup. Je partais régulièrement à la chasse, soit en pleine journée, la rattrapant plus rapidement sur mes quatre pattes que sur deux, et ramenant du petit gibier pour les frugaux repas que nous partagions.

Lorsque nous arrivâmes en vue de Petrovya, nous construisîmes un campement à l'écart, dans la forêt, en espérant que personne n'en approcherais. Je la quittais avec une légère appréhension, ne sachant pas si elle saurait se débrouiller seule, et avec un léger doute. Elle pouvait s'enfuir avec Pyrène, si elle galopait pendant une journée entière, je ne pourrais la retrouver nulle part...Je décidais néanmoins de lui faire confiance, et m'armais soigneusement avant de partir pour la ville.

Nous étions arrivés en début d'après-midi, et j'entrais dans la ville plutôt facilement, en prenant garde de dissimuler mon collier. Après tout, j'étais un esclave en fuite, peut-être étais-je encore recherché...Je passais par le marché, m'arrêtant pour acheter des vêtements, des vivres en quantité suffisante pour quelques repas, et surtout un pot de teinture. Mon regard fût attiré par l'étal brillant d'un bijoutier, et je m'approchais, les yeux aussi brillants que les bijoux.

Si je n'avais pas été un chat, j'aurais sûrement été une pie, car les biens précieux m'attiraient toujours. Après d'âpres négociations, je repartis en souriant et avec un petit paquet, que je rangeais soigneusement dans la poche intérieure de ma veste. Comptant l'argent qu'il me restait avec un sourire aux lèvres, je terminais mon tour de la petite ville par le marchand de chevaux, et ressortis de l'écurie avec un superbe étalon alezan. J'avais là aussi dû négocier, mais je n'était pas peu fier de mes achats. J'étais certain que cet étalon plairait à A-ya.

Je sortis de la ville à cheval, peu avant le coucher du soleil, et n'en descendit que lorsque je fus proche du campement. Voir A-ya sur le qui-vive me fit sourire. Au moins, elle se méfiait toujours des inconnus. Je déposais mon sac près d'elle sans un mot, et elle fouilla dedans, examinant les vêtements que j'espérais à sa taille.


- Les vêtements, d'accord. Mais pour la couleur... moi en brune ? Si tu penses que c'est mieux... allons-y. Aide-moi donc à changer de couleur, Kahaniel.

- Désolée A-ya, c'est la seule teinture que j'ai trouvé. Et puis, en brune tu te fondra dans la masse, et c'est notre but. Si tu n'avais pas les yeux bleus, tu pourrais passer pour ma sœur, ou ma femme…

Je rougis légèrement, bienheureux qu'elle ne puisse pas voir mon visage puisqu'elle trempait sa chevelure dans l'eau. Bientôt, elle fût aussi brune que moi, et je souris en admirant le résultat.

- C'est parfait. Je te laisse cinq minute, essaye les vêtements, je vais préparer le dîner.

Je fredonnais en préparant le repas, qui était bien meilleur que d'habitude, même si il n'atteignait pas le luxe des repas des nobles. Je me demandais encore comment lui offrir mon cadeau, et lui sourit quand elle revint et s'assit. L'air de rien, je me levais et lui tendit son assiette, puis, nerveux, je la regardais dans les yeux :

- J'ai un cadeau pour toi, si tu me le permet…

Je n'attendis pas sa réponse et lui attachais autour du cou un délicat collier. Une simple chaîne en argent à laquelle pendant un petit rubis rose en forme de larme. Je soulevais ses cheveux délicatement pour faire passer le collier dessous, et retournais à ma place. Je lui souris timidement.

- J'espère qu'il te plaît...Oh, et l'étalon est à toi aussi, il s'appelle Simba.
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Serah


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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 29 Déc 2015 - 11:43


Tout en mangeant, Serah essaya de s'imaginer avec les cheveux bruns. Difficile à réaliser quand on avait eu qu'un reflet déformé de son visage dans une eau noirâtre, à cause de la teinture. Mais, d'après Kahaniel, tout allait bien. C'était même parfait. Cela lui suffirait, pour le moment. Aussi, elle ne se préoccupa pas trop de ce à quoi elle ressemblait, et elle se contenta de manger en ne tâchant pas ses nouveaux vêtements. Ils étaient plutôt beaux – même si, encore une fois, son amnésie l'empêchait de savoir si c'était vrai ou non – et lui allaient bien. Le chat-garou avait bien su estimer sa taille, en les récupérant.

Elle s'immobilisa, tendue et interdite, quand il lui passa autour du cou un collier. Estomaquée, elle le prit dans sa main pour l'examiner : il était très joli aussi. Elle aimait bien la couleur de la pierre rouge. Un rubis. Mais il n'y avait pas que ça. Elle leva le regard vers le chat-garou, lequel semblait mortifié dans l'attente de sa réaction. Sans prévenir, elle se jeta sur lui, le serrant fort contre elle pour le remercier. Plus encore que l'étalon dénommé Simba, le collier la touchait profondément. Elle comprenait que c'était un cadeau, aussi, mais c'était différent. Quelque chose lui disait qu'elle avait toujours adoré les colliers, d'où sa réaction si instinctive.

 « Merci, Kahaniel. C'est gentil. »

Se rendant compte qu'elle le broyait certainement, elle le relâcha, lui adressa un sourire et alla voir le dénommé Simba. Le cheval était visiblement de très bonne constitution, voir un peu plus même que Pyrène. Mais l'heure n'était pas à l'admiration de ses cadeaux, car il allait leur falloir s'aventurer en ville, désormais. Et ça, Serah le redoutait un peu. Elle ne pouvait porter ses armes, là, et elle allait sûrement essuyer des regards hostiles. Mais elle n'avait pas le choix, si Kahaniel avait raison.

Entrer ne fut pas aussi difficile qu'elle le présageait. C'était se déplacer qui l'était. On était le soir, certes, mais il y avait déjà pas mal de gens, par ici. Des individus de toutes sortes, ainsi que d'autres qui ne pouvaient être que des Premiers Hommes. Là où il y eut difficulté, c'est bien parce que la jeune femme se sentait indésirée, ici. Beaucoup de regards lancés lui étaient hostiles, méfiants et vicieux. On aurait dit que personne ici ne souhaitait d'elle. Ce qui la chagrina encore davantage, quand elle s'aperçut que les Premiers Hommes, eux, n'en avaient que faire. Au contraire, ils la saluaient poliment d'un hochement de tête. Ce qui la mit profondément mal à l'aise, même si elle essaya de ne pas le montrer.

La ville l’impressionnait tout de même. Tout ce monde, tous ces gens... Il y avait tant de diversité et de choses à découvrir qu'elle en oublia presque son désarroi. A vrai dire, elle en oubliait presque la présence de Kahaniel à côté d'elle, car elle était obnubilée par toutes ces nouveautés. Elle vit des artisans, des marchands de toutes sortes, mais aussi des soldats, des mendiants et des gens qui, de toute évidence, étaient des prisonniers ou des esclaves. Mais heureusement, personne ne tenta quoique ce soit contre elle. Elle ne s'attirait que les regards hostiles. C'était déjà beaucoup, pour elle, mais elle n'avait pas envie de montrer davantage sa détresse. Je dois rester impassible. Sinon il va s'inquiéter, et on aura des problèmes.

Ils s'arrêtèrent finalement, sur injonction du chat-garou. Ils en avaient discuté, la nuit dans l'enceinte de la ville serait plus agréable et plus sûre qu'à l'extérieur. Pas totalement convaincue, Serah le suivit tout de même à l'intérieur d'un bâtiment, lequel devait sûrement être un établissement où on pouvait manger et se reposer. La nuit tombait, désormais, et il y avait donc beaucoup de gens ici. Et il faisait chaud.

 « Kahaniel... On peut s'attarder un peu, non, au lieu de dormir maintenant ? J'ai envie de boire un peu et de parler. D'autant que j'ai pas sommeil. »

Elle espérait qu'il accepterait, et il le fit. Lui adressant un sourire, elle resta avec lui en attendant qu'il parle de lui-même au tenancier. Elle regarda autour d'eux : rares étaient les personnes aussi grandes qu'elle. Enfin, hormis quelques hommes, il n'y avait même personne de plus grand. Elle se mordit la lèvre, et attendit que le chat-garou termine.

Enfin, ils allèrent se trouver un petit coin pour boire et discuter. Serrant sa petite chope dans ses mains, Serah ne cessait de regarder autour d'elle.

 « On dort où, du coup ? Et comment ? L'établissement risque d'être plein... et du coup je me disais que... Enfin. Tu peux te changer et tout donc... A la limite, je prendrais le lit et toi tu dormirais... tu comprends ? » dit-elle à voix basse.

Son regard oscillait particulièrement entre Kahaniel et deux Premiers Hommes qui, s'ils ne leur prêtaient pas la moindre intention, l'intimidaient. Ils étaient, à en croire Kahaniel, des ennemis de ce dernier. Des gens susceptibles de lui nuire. Et elle avait peur que ça lui retombe dessus.
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Dim 10 Jan 2016 - 19:24


Si elle avait été surprise par mon cadeau dans un premier temps, jamais elle n'aurais pu réagir de façon plus surprenante. Elle s'était jetée sur moi, et mon premier réflexe fut de sortir ma dague pour en appuyer la pointe contre ses côtes. Comprenant au dernier moment que c'était un geste de reconnaissance, j'arrêtais ma dague à quelques centimètres de sa peau, et la rangeais aussi vite et discrètement qu'elle n'était sortie. J'étais à mon tour très surpris de sa réaction, et je retins non sans peine une quinte de toux lorsqu'elle me relâcha. Quelle force ! Et encore, elle n'avais pas encore récupéré de sa blessure...Il faudrait que je me méfie, je ne serais plus très longtemps capable de lutter à forces égales avec elle…

Elle s'approcha ensuite du cheval, tout sourire, et lui flatta le museau et l'encolure d'un air ravi. Je n'avais jamais vu plus bel étalon que celui-ci, et mon esprit d'ancien éleveur se prêtait volontiers à rêver d'un croisement entre Pyrène et lui. Mais l'heure n'était pas aux rêvasseries, il nous fallait partir en ville. Lorsque nous eûmes plié le campement, nous partîmes à cheval et entrâmes dans la ville, juste avant que les portes ne se referment. Les gardes postés à l'entrée nous regardaient d'un air méfiant, mais ne nous arrêtèrent pas. Nous miment pied à terre une fois passés, et je guidais A-ya vers l'auberge que j'avais repéré plus tôt dans la journée.

Nous confiâmes les bêtes à l'étable de l'auberge, et je payais grassement le palefrenier pour retrouver nos chevaux en parfait état le lendemain. A-ya semblait nerveuse à l'idée de quitter son cheval, et l'absence de ses armes à son côté ne la tranquillisait pas, mais je la guidais calmement à l'intérieur.


- Kahaniel... On peut s'attarder un peu, non, au lieu de dormir maintenant ? J'ai envie de boire un peu et de parler. D'autant que j'ai pas sommeil.

Je souris à la jeune femme et confiais nos affaires à l'aubergiste, qui partit nous préparer la chambre. J'avais gardé sur moi nos bien les plus précieux, juste au cas où...Mais j'avais confiance en l'aubergiste, car j'avais aidé sa femme à accoucher une fois. Accouchement auquel elle n'aurait pas survécu sans mon aide...Je guidais ma compagne de voyage vers une table qui semblait propre, et la fit s’asseoir, puis commandais deux chopines de bière au tenancier.

- On dort où, du coup ? Et comment ? L'établissement risque d'être plein... et du coup je me disais que... Enfin. Tu peux te changer et tout donc... A la limite, je prendrais le lit et toi tu dormirais... tu comprends ?

Elle avait dit cela en rougissant, regardant autour d'elle, craintive. Je souris, amusé par sa timidité, surtout envers ses pairs. En effet, j'avais remarqué les coups d’œil appuyés qu'elle lançait à la table d'à côté, où deux hommes qui devaient avoisiner les trois mètres buvaient tranquillement sans faire attention à nous. Je tentais de la rassurer d'un sourire et lui dit à voix basse :

- Cesse de les regarder, ils vont finir par se poser des questions. Tu n'as rien à craindre d'eux, alors détends toi…

J'avalais quelques gorgées de bière le temps qu'elle se détende, puis enchaînais :

- Pour ce qui est de dormir, je nous ai réservé une chambre cet après-midi, et l'aubergiste est un de mes...amis. Pour ce qui est du lit...Je te le laisse. Tes blessures ne sont pas complètement guéries, et il faut encore que tu reprenne des forces, même si tu as bien failli me casser des côtes tout à l'heure. Je dormirais par terre, ne t'en fais pas pour moi.

Je sirotais ma bière tranquillement, et A-ya se détendis peu à peu en buvant elle aussi. Nous discutions simplement, et de temps en temps le tenancier venait nous resservir, mais nous n'en tenions pas compte et continuions de boire allégrement. Je lui racontais certains de mes patients, les plus bénins pour ne pas l'effrayer, gardant pour moi les horreurs que j'avais pu voir, le sang et la mort. Nous discutâmes chevaux aussi, et je lui parlais de façon superficielle de ma vie au haras. Elle m'écoutais surtout, passionnée par mes récits de chevaux se cabrant fièrement, indomptables, et qui à force de douceur et parfois de fermeté, finissaient par m'obéir docilement.

Plus la soirée passait et plus nous buvions, joyeux de cette nouvelle amitié, et je ne m’aperçus pas qu'elle buvait plus que moi, ne faisant qu'écouter tandis que je parlais...
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Serah


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Serah
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Lun 11 Jan 2016 - 13:15


Elle lui répondit d'un simple sourire, et but une gorgée de sa boisson afin de dissimuler son embarras. Elle était beaucoup trop stressée et nerveuse, là, ainsi assise à cette table en compagnie de Kahaniel. Elle avait sans cesse l'impression de pouvoir déclencher des problèmes, et ce malgré le ton rassurant du chat-garou. Premièrement, elle considérait comme mal le fait qu'il doive dormir par terre, mais passons. Il aurait insisté, de toute façon, et elle ne se sentait pas de taille à lutter. Il aurait, de toute façon, réussit d'une manière ou d'une autre, à dormir finalement sur le sol. Et finalement, contre toute attente, elle finit par réussir à se détendre. Mais la boisson n'y était certainement pas étrangère. Et ce, sans qu'elle s'en rende compte.

Il parlait seul, mais ni l'un ni l'autre ne s'en aperçut vraiment. Elle finit, à force d'entendre ces récits, par être fermement convaincue qu'il n'y avait rien de plus extraordinaire au monde que cet homme, qui sauvait des gens de tous les horizons, qui d'un mal, qui de la mort. Il avait tant vécu, à en juger par ses récits. Il avait vécu une vie auprès des chevaux, aussi. Quel âge pouvait-il bien avoir, pour avoir accompli autant ? Elle-même ne connaissait pas son âge, certes. Mais elle se sentait jeune, et de ce qu'elle avait vu de son reflet, elle l'était certainement. Serah était en tout cas sûre d'une chose, maintenant : elle adorait ce petit gars. Ce chat. Ce petit chat. Un gars-chat. Hahahaha...

Elle s'effondra de rire alors, sur la table, alors que la soirée était visiblement très très avancée – voir trop. Il n'y avait presque plus personne dans la salle commune. Plus de Premiers Hommes en tout cas. Du coup, elle se pencha vers Kahaniel, lequel semblait plus que perplexe.

 « Je viens d'y penser... mais c’est trop drôle. T'es un homme, un gars. Et un chat. Donc, ça fait un gars-chat ! Hihihihi ! »

Elle partit d'un nouveau rire, et visiblement il semblait que c'en était fini de la soirée. Elle ne se rappela pas comment, mais il semblait que quelqu'un l'avait aidé à monter à l'étage. En entrant dans la chambre, Serah s'aperçut qu'elle était assez petite, mais propre. Un lit une place, un meuble pour ranger deux-trois affaires, et une fenêtre. Un bac pour s'y laver. Kahaniel la soutenait avec effort, et il la déposa sur le lit.

Non, il allait la quitter. Il allait partir sans elle. Il me met au lit et il va partir, non je veux pas... Elle le prit par le col et l'attira à elle avec douceur, pour ne pas lui faire mal. Elle plongea ses yeux dans les siens. Elle ne voulait pas qu'il parte, il fallait lui dire. Il le fallait.

 « Reste avec moi, ne m'abandonne pas... Je veux pas être seule. »

Elle colla ses lèvres aux siennes, inconsciente qu'elle était à cause de l'alcool. Et ce fut la dernière chose dont elle se souvint, car le noir complet s'abattit sur elle. Et elle rêva. Elle rêva d'un endroit étrange, où les gens se rassemblaient pour prier. Ils priaient un dénommé Mastaï, le dieu de leur race. Il y avait aussi un homme, plus grand qu'elle. Il avait des cheveux couleur de feu. Il lui sourit, et elle se sentait rougir. Et ce fut tout ce dont elle se rappela, car le réveil vint la prendre.

Il était là, bien sur, Kahaniel. Il s'affairait à quelque chose, mais quoi ? Peu importait. Elle devait faire semblant de pas se souvenir, pour l'instant. Elle avait eu un second souvenir, mais cette fois, une voix dans sa tête lui disait clairement de ne pas partager cette expérience. Timidement, elle émergea du lit, remarquant que les couvertures n'avaient même pas été défaites. Elle s'était effondrée comme une masse avec ses vêtements.

 « Bonjour, Kahaniel. »

Elle ne parla pas beaucoup durant l'heure qu'il leur fallut pour se préparer, manger, bref, être certains qu'ils pouvaient partir et faire ce pourquoi ils étaient venus en ville. Mais, une fois sortis, et marchant en direction de chez le dénommé Gliorve, Serah prit le bras de Kahaniel un instant, et elle lui adressa un grand sourire.

 « Avant qu'on arrive... Je veux que tu saches que je te remercie. Pour ce que tu fais pour moi. C'est gentil, et je comprends que ce doit être difficile. »

Ayant peur d'en dire trop, elle se replongea dans le silence, et attendit patiemment qu'ils arrivent à destination. Elle ne cessait d'ailleurs de regarder autour d'elle, persuadée qu'un malheur allait leur arriver à cause d'elle. Et pourquoi je ne me souviens pas d'hier soir ? J'ai du trop boire... J'espère n'avoir rien fait de mal.

Ni n'avoir dit quelque chose qu'elle n'aurait pas du.
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Lun 11 Jan 2016 - 20:08


La soirée se passait plutôt bien, jusqu'à présent. Jusqu'au moment où elle s'était mise à rire comme une imbécile, en criant haut et fort que j'étais un chat-garou...J'avais réagi au plus vite, et l'avais rapidement emmenée en haut, dans la chambre que nous allions partager. Je me félicitais que les seuls Premiers Hommes présents dans la salle à part elle étaient partis avant qu'elle ne se mette à divaguer complètement, sinon je serais mort à l'heure qu'il est. La portant à moitié puisqu'elle ne tenait pas debout seule, nous entrâmes dans la chambre cahin-caha, et après avoir fermé la porte d'un coup de pied, je l'aidais à s'allonger sur le lit.

Je m'apprêtais à le lâcher pour me préparer un nid par terre, lorsqu'elle m'attrapa par le col, dénouant sans le faire exprès mon foulard, et me tira doucement à elle. Mon regard accrocha le sien, et mon souffle devint court. Elle fit tinter doucement ma clochette du bout des doigts, ferma les yeux, et ses lèvres se posèrent doucement sur les miennes. Ses mots tournaient en boucle dans ma tête, et j'étais incapable de penser à autre chose, tandis qu'elle m'embrassait.


*Reste avec moi, ne m'abandonne pas... Je veux pas être seule...Reste avec moi...*

Je lui rendis son baiser avec intensité, heureux des sentiments nouveaux qu'elle me portait, et la serrais contre moi, doucement. A bout de souffle, nous rompîmes le baiser, et je restais un instant, le souffle court, le front collé contre le sien. Je la fixais avec une intensité nouvelle, goûtant son odeur de pins et de liberté, et je lui souris. Une voix dans ma tête me répétais qu'elle était soûle et amnésique, et qu'elle ne se souviendrais de rien au matin, mais je l'écartais avec agacement. Rien ne pouvais troubler mon bonheur présent.

Je l'allongeais dans le lit et pris place auprès d'elle, lui promettant dans un murmure de rester près d'elle pour toujours, et tandis qu'elle s'endormait, le visage dans mon cou, elle murmura quelque chose. Intrigué, je la poussais doucement à répéter.


- Raydrik…

Mon sang se glaça dans mes veines, et je me raidis d'un coup. Ses sentiments, son baiser...n'étaient rien. Rien que supercherie, entraînée par l'excès de boisson. J'avais déjà entendu parler de l'expression « avoir le cœur brisé », mais jamais je n'aurais pensé à quel point elle pouvait se révéler si réelle, si juste. Mon cœur était brisé, et un poignard creusait ma poitrine sans aucune pitié. Je n'avais toujours pas bougé, et je pris soudain conscience de mon environnement, comme si j'étais passé sous une cascade glacée. Vérifiant qu'elle dormait profondément, je me séparais d'elle et me levais. Malgré moi, les larmes coulaient sur mon visage, et je ne cherchais même pas à les essuyer, ne sentant pas mon joues et mon col se tremper.

Tremblant, j'attrapais une couverture et l'étalais sur la jeune femme endormie, puis me reculais de quelques pas en regardant son visage. Je n'osais plus bouger, encore moins la toucher, car tout me semblait à la fois si réel, et si irréel. Évoluant comme dans un rêve, je récupérais deux couvertures dans le sac que nous avions préparé le matin même, et m'aménageais un nid dans le coin opposé à la jeune femme, le plus loin possible d'elle.

Ses sentiments, son baiser n'étaient pas pour moi. Je prenais en pleine face toute la mesure de ce qu'impliquais son amnésie. Ce Raydrik, un jour elle s'en souviendrait. Elle aurait sûrement à nouveau des sentiments pour lui, se souviendrait de la première fois qu'il l'avait embrassé, de ses premières caresses, de la première fois qu'ils s'étaient allongés dans le même lit...Inconsciemment, mon esprit s'était doucement déplacé vers elle, et à présent je revivais son souvenir, qui ressemblait à un rêve mais était trop ancré dans la réalité pour en être un. A travers elle, je revoyais le moment où il la regardait, et je sentais sa légère gène en croisant les yeux de cet homme à la chevelure de feu.

Soupirant, je lui fermais mon esprit, et pris douloureusement ma forme féline. Je m'allongeais en boule dans le nid de couvertures, mais le sommeil ne parvenait pas à me gagner. Je ne pouvais m'empêcher de me comparer à lui, de trouver la moindre faille de mon être et d'y comparer les qualités de l'homme, une par une. Bientôt, le jour se leva, et mes larmes s'étaient taries. Sans parvenir à retrouver goût à ma relation avec Serah - encore une chose que j'avais découvert par hasard dans son esprit – j'avais fini par décider de faire comme si il ne s'était rien passé, conservant la relation patiente-médecin, sans montrer le moindre élan à son égard.

Je m'étais levé peu après l'aube, rangeant nos affaires, vaquant vaguement au hasard de ce qui passait sous mes doigts. Finalement, je sentis son esprit s'éveiller, et je fermais le mien totalement.


- Bonjour, Kahaniel.

Alors cette fois elle se souvenait de mon nom ? Une colère sourde m'envahissait, et je ne lui répondis pas, tâchant de me maîtriser. Mes doigts s'étaient crispés sur le manuscrit ancien que je tenais, un traité de médecine elfique d'une rareté sans nom que je cachais rapidement au fond de mon sac. Nous parlâmes peu pendant le repas, et je restais seul dans mes pensées à ruminer tandis que nous marchions vers chez Gliorve. Innocemment, Serah me pris le bras et me sourit :

- Avant qu'on arrive... Je veux que tu saches que je te remercie. Pour ce que tu fais pour moi. C'est gentil, et je comprends que ce doit être difficile.

Difficile...Le couteau dans mon cœur remua un peu plus, et je lâchais un soupir indécelable. Avant cette nuit, j'aurais souri moi aussi, et je lui aurais rétorqué que ça n'était rien, que ça devait être difficile pour elle de ne pas se souvenir, j'aurais cherché à l'aider une fois de plus à faire remonter ses souvenirs...Je n'en avais plus envie. Si tous ses souvenirs étaient avec Raydrik, je préférais qu'elle les garde enfouis sous son amnésie. Cela semblait égoïste, mais je n'avais aucune envie qu'elle retrouve la mémoire à cet instant.

Je fut sauvé par la vue de la porte de Gliorve, qui me distrait de mes noires pensées. Puis je me rappelais du but de notre visite à l'elfe...Aider Serah à retrouver la mémoire...A contre-cœur, je toquais à la porte, et après quelques mots échangés à travers une grille fixée dans la porte, l'elfe nous laissa entrer chez lui. Il nous reçut dans un salon très elfique, couvert de plantes et d'arbustes, qui recouvraient la totalité de sa demeure et lui servait aussi de meuble. L'occupant des lieux, un elfe de haute taille aux cheveux aussi noirs que les miens, mis à part une mèche blanche barrant son œil droit, toisait Serah avec méfiance. Je la présentais sous son nom d'emprunt, et expliquais à l'elfe le problème, puis je m'adressais à la « patiente ».


- Gliorve était médecin dans les armées d'Islanzadi, du temps de la guerre qui a opposé Eragon à Galbatorix. C'est un des meilleurs médecins magiciens d'Alagaësia, et il est spécialisé dans les blessures causées par la magie.

Me tournant vers l'elfe, je balbutiais en ancien langage :

- Oui, elle fait partie des premiers hommes, mais je te jures qu'elle ne te feras aucun mal. C'est une amie, et elle cherche juste à retrouver la mémoire. Si jamais retrouver sa mémoire la rends dangereuse pour toi, je te promet que jamais plus tu ne la reverras.

Reprenant la langue commune, je m'adressais à Serah :

- Réponds à ses questions sans détours, et tout se passera bien. Je ne te promet pas que tu va guérir, mais au moins nous aurons essayé...
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Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 12 Jan 2016 - 1:16


Aussi entrée, Serah fut plutôt intimidée. Du moins, telle était sa première réaction, instinctive, en pénétrant dans l'antre de l'elfe. Elle observa la pièce autour d'elle, consciente de tout ce qui l'entourait. Il était facile de voir l'aspiration à la nature de Gliorve, il ne la cachait pas ; sa demeure rappelait tellement une forêt qu'on aurait pu s'y croire. Elle s'avança d'un ou deux pas, tandis que Kahaniel parlait avec son ami. Il n'y avait décidément rien d'aussi impressionnant, depuis sa prise de conscience quelques jours auparavant. Là se trouvait un reproduction miniature d'un arbre, les feuilles agitées comme par une brise miracle. Ici l'on pouvait voir un ou deux petits animaux en train d'observer les nouveaux arrivants. Et par là encore, il n'y avait qu'une porte, menant sans doute à une pièce plus personnelle. Mais on l'aurait dit faite d'écorce d'arbre. La demeure de l'elfe. Ainsi étaient leurs habitats.

Elle fit un pas de plus, mais s'immobilisa. L'elfe lui fit signe de s'arrêter, et sans un mot, de s'asseoir à même le sol. Lequel était fait de feuilles, de terre. Le plus incroyable était l'aspect naturel du décor. Avait-il passé des heures et des jours à reproduire son habitat naturel ? Lequel fut détruit sans doute à cause des miens.

 « Bien. Nous allons y aller doucement. Je vais entrer dans votre esprit, et vous ne me résisterez pas. C'est pour votre bien. Compris ? »

Le ton était tout sauf amical, et Serah eut juste le temps, une fois assise en tailleur sur le sol, de tourner un regard inquiet vers le chat-garou immobile à côté. Elle sentit alors quelque chose bouger dans sa tête. Comme si quelqu'un cherchait à lui happer le crâne avec une main. La sensation était étrange... et désagréable. Très désagréable. Elle fronça les sourcils, oubliant complètement l'avertissement de l'elfe. Lequel retira alors sa présence. Visiblement, elle lui avait résisté.

 « Je vous ai dit de ne pas me résister... Bon, on reprend. Tâchez de vous détendre, je ne vais pas vous tuer. »

Le ton était encore plus agacé. Elle, elle aurait aimé pouvoir lui dire à quel point c'était malsain pour elle. Elle savait qu'elle devait le laisser faire, mais elle était incapable de faire comme si de rien n'était. Pire, quelque chose en elle semblait vouloir à tout prix résister à l'intrusion. Serah ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle avait une raison légitime de vouloir se défendre. Mais elle était surtout là pour que justement, sa mémoire lui soit rendue. Ou, à défaut de pas pouvoir l'être, qu'elle ait des réponses.

La sensation s'arrêta à nouveau tout aussi brusquement qu'elle était arrivée.

 « Fort bien, Serah. Au moins une information sur vous. Mais maintenant, je ne vais pas être tendre. Vous me résistez, je vais forcer. Je dois provoquer un déblocage, sinon votre mémoire ne pourra jamais revenir. »

Elle aurait été bien en peine de résister, même si elle l'avait voulu. L'elfe s'introduisit dans on esprit avec une telle force et une telle vivacité qu'elle ne pouvait plus résister à rien. Sa défense balayée, elle ne put qu'assister, impuissante, à l'action de l'elfe dans son esprit. Durant ce qui lui sembla être une éternité, la jeune femme subit une pression intense à l'intérieur de sa tête, tandis que Gliorve remontait pas à pas vers ce qui devait être le nœud. Elle se figurait ainsi sa mémoire scellée : un cordage, avec un nœud qui permettrait d'aller petit à petit vers l'essor complet, une fois desserré.

Elle sentit du sang lui couler par le nez. Foutu elfe... Il la poussait jusqu'au...

Des éclairs, du feu partout, éclairant une nuit qui n'avait plus d'obscurité. Partout autour de Serah, des guerriers, acharnés à tuer le moindre adversaire. Elle-même était plongée dans cette gigantesque mêlée. Un elfe fonça sur elle, l'arme au poing. Elle le bouscula de son bouclier, et frappa de son épée avec une telle force qu'elle lui en sectionna la jambe net.

Le soleil se levait sur le petit village. Serah venait d'avoir huit ans, et elle pouvait enfin sortir après de nombreux jours de pluie. Elle alla retrouver ses amis, ses camarades de jeu et futurs camarades guerriers. Elle exhiba son cadeau, une épée en bois. Et elle pouvait enfin jouer avec eux à leur passe-temps favori : la bagarre avec des armes factices.

Raydrik se tenait sur elle, tout à son aise alors qu'il plongeait dans l'intimité de sa compagne, Serah. La première fois qu'elle aimait un homme, et qu'elle l'aimait de cette manière aussi.
Le souvenir devint flou, comme si l'elfe avait changé les choses pour ne rien voir des ébats. Elle lui en était gré, en vérité.

Encore cet homme, Raydrik. Il l'informait qu'il devait retourner sur leur terre natale, et qu'elle ne devait pas l’accompagner. Le cœur brisé, la jeune femme ne le regarda même pas partir, et s'en alla tout simplement.

La nuit était sombre, le ciel couvert de nuages. Serah avançait à pas de loup, son équipement sorti. Avec elle, les membres de son groupe escortant l'Inquisiteur. Ils allaient attaquer leur proie, ici, dans cet endroit isolé près du lac Tüdosten. Selon leurs informations, il y avait au moins un chat-garou et un mage. Les impies devaient mourir pour purifier la terre. Dans l'obscurité, elle distingua un individu, jeune homme, cheveux noirs. Le chat-garou. Elle se promit de l'éliminer elle-même.


Quand elle ouvrit enfin les yeux, elle vit Gliorve et Kahaniel plongés en pleine discussion. Elle poussa un gémissement, se tenant la tête. Quelle douleur ! Et elle était tombée sur le sol, sans qu'on ne s'occupe d'elle. Tant pis, elle comprenait bien, surtout après ce qu'elle avait vu. L'elfe au moins aurait vu aussi. Mais le chat-garou serait sûrement au courant aussi.

 « J'ai pu débloquer sa mémoire. Elle reviendra, bribe par bribe, au fil des années. Peut-être aura-t-elle un jour le stimuli qui la fera ressurgir totalement, peut-être que jamais cela n'arrivera. Mais je ne peux rien faire de plus. »

Qui avait parlé ? L'elfe ? Sûrement. Elle avait trop mal à la tête pour l'évaluer. Elle sentit une odeur, alors qu'on l'aidait à se relever. Kahaniel. Il va me haïr... s'il sait, il va me haïr. Mais elle ne voulait pas l'abandonner, ou qu'il l'abandonne. Ces quelques souvenirs n'avaient pas changé à son point de vue le concernant.

Ce qui la soulageait encore davantage qu'elle ne l'imaginait.
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Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 12 Jan 2016 - 12:00


J'étais furieux. Gliorve n'avais pas le moins du monde ménagé ma patiente, et à présent elle saignait du nez et était dans un tel état de faiblesse qu'elle n'avais pas l'air de pouvoir se relever toute seule. Estimant rapidement son état de santé, Je m'autorisais à perdre cinq minutes avant de la réveiller. Ce fils de chien allait m'entendre ! Mais l'elfe ne m'autorisa pas à parler et me devança en ancien langage :

- Elle est dangereuse, elle avait pour mission de te tuer, et toi tu l'amènes ici, tu la soigne, tu la protège ! Kahaniel, tu est devenu complètement fou ! Et cette femme aura a peau ! Aussitôt qu'elle aura retrouvé tout sa mémoire, elle te poursuivra pour te tuer. Et je n'ai même pas besoin de sonder ton esprit pour savoir que les sentiments que tu lui porte causeront ta perte ! Elle est promise à un autre dans son pays, et tu le sais parfaitement ! Jamais tu n'auras la place que tu souhaites dans son cœur, tu n'es pas son âme sœur !

Jamais des mots ne pourraient me faire plus mal, et le couteau glacé dans ma poitrine, lacérant mes chairs, coupa court à ma colère contre l'elfe. Je savais qu'il avait raison, et ce savoir ne me rendait que plus malheureux. Je n'avais aucune idée de tout ce qu'avais pu découvrir l'elfe dans la mémoire de Serah, et je savais qu'elle était un danger mortel pour moi, mais quelque part, un dernier fond d'espoir luisait en moi. Malgré moi, je dis à voix haute ce que je pensais tout bas, mais ma voix était éteinte, et froide.

- Peut-être...Peut-être que je ne suis pas son âme sœur. Mais après tout, même les elfes peuvent se tromper. En attendant, elle est ma patiente, et je m'en occuperais comme il se doit. Je n'oublie pas qui elle est et ce qu'elle a fait, Gliorve. Je n'oublie pas ce Raydrik, qui doit bien l'attendre quelque part. Mais ma mission, en tant que médecin, est de lui faire retrouver la mémoire. Et je ne me séparerais pas d'elle tant qu'elle ne l'auras pas retrouvée. Même si ça doit me coûter la vie.

J'avais moi aussi parlé en ancien langage, persuadée qu'elle ne me comprendrais pas, puisque cette vieille langue n'était plus vraiment utilisée que par les elfes depuis que la magie faisait des siennes.Je ne regardais ni Gliorve ni Serah, préférant m'abîmer dans la contemplation d'un scarabée qui courrait sur le sol.

- J'ai pu débloquer sa mémoire. Elle reviendra, bribe par bribe, au fil des années. Peut-être aura-t-elle un jour le stimuli qui la fera ressurgir totalement, peut-être que jamais cela n'arrivera. Mais je ne peux rien faire de plus.

Gliorve et moi étions résignés. Je m'approchais de Serah, l'aidant à se rasseoir, et examinant par la pensée ses blessures. Je jurais dans mon absence de barbe. Sa blessure au flanc s'était rouverte comme au premier jour, et les points de sutures avaient sauté, mais heureusement elle ne saignait plus du nez. Je lançais un regard à Gliorve, dépassé.

- Sa blessure au flanc s'est rouverte. Je pense que la lame qui lui as fait ça n'était pas naturelle. Peux-tu la soigner ?

Soupirant, Gliorve s'approcha, posa la main sur son flanc quelques secondes, et je sentis la blessure se refermer en un instant. Puis l'elfe se détourna, m'indiqua une porte qui devait mener à une chambre d'amis, et disparut par une autre porte en demandant qu'on ne le dérange pas. Serah n'était pas dans la meilleure forme, et je la pris donc dans mes bras pour l'emporter dans la chambre, la mine sombre. Je prenais soin de lui cacher mes pensées, et l'installait dans le lit.

Elle gardait les yeux fermés, peut-être pour contenir un afflux soudain de souvenirs, ou simplement pour ne pas me voir, je n'avais pas envie de savoir. L'un ou l'autre, cela me blessait. Je posais une main sur son front, vérifiant qu'elle n'était pas fiévreuse, et la recouvris d'une couverture. Puis je lui rédigeais un mot au cas où elle se déciderait à se lever, et sortis de la maison de l'elfe. J'avais besoin de m'aérer l'esprit, et il fallait que nous récupérions nos chevaux à l'auberge.

Je partis donc à pieds récupérer Pyrène et Simba, puis les ramenais dans la petite écurie de l'elfe. Tandis que je pansais longuement ma jument, je tentais de remettre mes idées au clair. Je n'avais aucune idée de ce que nous ferions, et Gliorve n'accepterais pas que nous restions plus d'une nuit chez lui. Il nous fallait quitter cette ville, trop dangereuse pour moi. Trop de premiers hommes, susceptibles de reconnaître Serah, ou moi, ou nous deux. Et nous risquions de nous faire repérer, et nos têtes seraient mises à prix, la mienne encore plus.

Mais quelle destination prendre ? Nous ne pouvions pas remonter au nord, car je le payerais de ma vie, et au Surda, celle de Serah serait en danger, ce que je me refusais. Soupirant de assitude, je déposais ma brosse, et rentrais dans la maison-arbre de l'elfe. En entrant dans la chambre, je vis que Serah était réveillée.


- Comment te sens-tu ?
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Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 12 Jan 2016 - 15:41


Elle sentit à peine que Kahaniel la portait, tant elle s'efforçait de lutter contre une violente migraine. Enfin, plus ou moins migraine, car en vérité, il s'agissait surtout d'une luette dans sa propre tête entre ce qu'elle était et ce qu'elle avait été. Ce dernier côté étant nettement plus vaste que le premier, il ne cessait de forcer le passage. Un peu comme deux armées s’affrontent pour le contrôle de sa tête. Sauf qu'elle ne voulait pas que tout ressurgisse. Aussi, elle luttait. Et petit à petit, ce fut à nouveau le calme dans son esprit. Elle s'endormit, laissant ses rêves la porter.

Le court sommeil qu'elle eut fut agité. Elle ne cessait de se réveiller, ayant mal au crâne, et étant persuadée d'être sur le point de découvrir de nouvelles choses sur elle-même. Plusieurs fois, elle était certaine de connaître quelque chose, puis le souvenir lui échappait. Ca reviendrait certainement, se disait-elle, alors elle passait à un autre. Mais, et Serah devait bien admettre qu'il s'agissait là d'une sacrée énigme, qui était ce Raydrik? Ou plutôt, était-il toujours quelqu'un pour elle ? Elle savait, grâce à la bribe de souvenir qu'elle avait eu, qu'il avait compté pour elle. Qu'ils s'étaient séparés par la force des choses. Mais l'avait-elle revu ? Avait-elle toujours, avant l'amnésie, des sentiments à son égard ?

Et Kahaniel? Son propre questionnement la surprit. Qui était-il pour elle, en fait ? Elle le connaissait depuis quelques jours seulement, mais déjà... elle était certaine qu'il s'agissait d'un homme bon. Il avait été prévenant et gentil, et doux, avec elle. Elle l'appréciait pour ça. Mais pouvait-il être autre chose ? Il lui avait offert un collier, et un cheval, après tout. Elle était persuadée que tout cela devait valoir très cher. Pourquoi m'offrir ça, si je suis simplement une patiente dont il s'occupe? La question la tourmentait maintenant.

 « Bon sang... Kahaniel pourquoi ? « 

Elle se prit la tête dans les mains, ferma les yeux. Des larmes finirent par couler sur ses joues, alors que la migraine ne voulait pas passer. Dans sa tête ne cessaient de revenir les images des deux hommes. D'un côté, le Premier Homme et sa chevelure de feu, et de l'autre, le chat-garou aux cheveux de jais. Qui était le premier, pourquoi le second s'entichait-il d'elle ? Je ne le connais pas, qu'est-ce que je vais faire bon sang? Il fallut encore un bon moment pour qu'elle se calme, et finisse par sécher ses larmes.

Kahaniel finit par la trouver là. Il lui parla, de sa voix douce et qui sonnait si bien aux oreilles de la jeune femme. Elle, elle lui répondit d'une voix qui se voulait naturelle. Mais l'effet fut un peu raté.

 « Je ne sais pas. Mal au crâne, mal au côté... je crois que à nouveau ouvert. Mais je suis contente qu'on ait réussi à débloquer ma mémoire. Et toi, tu vas bien ? Tu as l'air contrarié. »

Elle l'examina un peu. Il avait le visage curieusement fermé, plus que d'habitude. Elle rechignait à insister, de peur qu'il ne se vexe. Un fragment de souvenir revint dans sa tête, alors, celui d'un village sur une côte. Le village était pittoresque. Là où je suis née. Mais le souvenir n'était pas important. Elle avait plus important en tête, sur le moment.

 « Je voudrais que tu me fasses voir la ville. Je sais qu'il y a du danger. Mais... ça me fera du bien de voir le monde extérieur. Et puis, on sera tous les deux... loin de cet elfe. »

Elle avait faillit dire uniquement « tous les deux ». Mais elle ne voulait pas lui donner de faux espoirs. Elle ne voulait pas tout briser, si elle était incapable de lui rendre l'attachement qu'il semblait avoir pour elle. Or, dans l'état actuel des choses, impossible de savoir si ce serait un jour ou non le cas.
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Kahaniel


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Kahaniel
Message Sujet: Re: Quand passé et présent se mêlent pour former...l'avenir? | Mar 2 Fév 2016 - 19:45


J'avais beau faire tous les efforts possibles pour me raisonner, mais il m'était impossible de me convaincre à mettre de côté mes sentiments. J'étais surpris de leur force, cela faisait à peine une semaine que je connaissait cette femme ! Et qui plus est, elle était mon ennemie...et ses souvenirs me mettaient en danger. Je m'apercevais maintenant que pendant tout notre voyage, je m'étais peu à peu convaincu que Gliorve ne parviendrais pas à la soigner. Que peut-être elle oublierait qui j'étais...ce que j'étais. Mais je me berçais d'illusions…

Je finis par réaliser ce que me disais Serah, et répondis d'une façon laconique, d'une voix dénuée de sentiments, en éludant soigneusement sa question :


- Gliorve a soigné ta blessure au flanc, mais tu aura peut-être encore un peu mal, pendant quelques heures.

Sa requête me surpris. Elle n'avais donc pas senti la tension sur notre passage, en arrivant ? J'avais aussi peur qu'en croisant l'un des premiers hommes qui peuplaient la ville, elle le reconnaisse et débloque une nouvelle partie de sa mémoire, qui pourrait être dangereuse pour moi… J'eus soudain une illumination. Elle avait peut-être retrouvé la mémoire, mais je pouvais encore la convaincre que je n'étais pas un danger pour elle ! Peut-être...peut-être pourrait-elle...m'apprécier ? Je ne lui demandais pas d'éprouver tout de suite les mêmes sentiments que ceux que je lui portais, mais je saurais être patient. J'avais toujours su être patient, et je me refusais à la forcer, dans quelque domaine que ce fût.

Je lui sourit comme je l'avais toujours fait, et lui tendis la main. Je lus dans ses yeux un éclair de soulagement lorsqu'elle comprit que je ne l'obligerais jamais à m'aimer, et que je lui faisait confiance. J'espérais qu'elle finirait par me faire confiance elle aussi.


- Viens, je vais te faire découvrir les meilleures boutiques de la ville !

Elle me sourit et pris ma main, et je l'aidais à se lever. Nous fîmes rapidement nos bagages et nos adieux à Gliorve, et déposâmes nos paquetages dans les sacs de selles de nos chevaux. Elle pris mon bras comme elle l'avait fait en sortant de l'auberge, et nous discutions de choses et d'autres en déambulant dans les rues, nous arrêtant pour regarder les vitrines des magasins. Serah semblait intéressée par tout, et se montrait pleine de curiosité pour de petites choses insignifiantes comme une pipe ou une cape. Ses yeux brillaient devant chaque étal de bijoux, et à chaque fois elle touchais son nouveau collier sans s'en rendre compte. Je profitais de ce qu'elle était captivée par les étals de marchandises pour l'observer à la dérobée, heureux de son enthousiasme.

Nous passâmes quelques heures dans la ville à déambuler ainsi, sans croiser un seul des Premiers Hommes, et nous finîmes par regagner l'écurie pour partir de la ville, vers de nouveaux horizons.


Fin.
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