Quand la liberté se fête

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Mer 26 Oct 2016 - 17:17

Nous parlions et parlions et parlions. J’avais craint, en revoyant mon vieil ami, que nous ne trouvions rien à dire après tant de temps sans se voir… Deux ans, mais qui avaient semblé durer bien plus longtemps. Et pourtant rien de tel ne se passait, les mots venaient aussi naturellement qu’ils l’avaient toujours fait, de temps en temps nous nous rapprochions du gros des festivités pour attraper une bouteille d’alcool léger et sucré ou de quoi manger, mais d’une manière générale j’appréciais la relative solitude que nous avions su nous ménager, un peu à l’écart.

Tant et si bien qu’il vint un moment où, à la faveur d’un silence dans ma conversation avec Marek, je levai les yeux et réalisé que le ciel était noir d’encre, constellé d’étoiles à l’éclat atténué par les lumières de la ville en fête.

-Oh ! fis-je, interrompant sans le vouloir mon ami qui faisait une remarque sur la qualité de la bière qu’ils brassaient dans les alentours. Il va être l’heure. Tiens.

J’envoyai à Marek une paire de grosses billes de métal grossièrement fondu ; chacune des billes était liée à une autre, placée près des feux d’artifice et destinée à servir d’amorce. Faire chauffer l’une ferait chauffer l’autre, et s’embraser le mécanisme des feux.

Je serrai les deux billes que j’avais gardées dans la main, les faisant rouler l’une contre l’autre, souris rêveusement avant de les jeter à mes pieds.

-Brisingr, murmurai-je sentencieusement.

Les deux billes virèrent au rouge, d’abord sombre, rouge sang, puis de plus en plus clair, virant au jaune par endroit. La léger frisson qui parcourait mes bras, la sensation de l’énergie brute qui circulait, que je déversais, l’odeur piquante de la magie, tout cela était exaltante, enivrante, plus que la bière l’hydromel et le vin, plus que l’absinthe et les eaux de vies que de petits étals servaient dans de petits verres.

Dans le ciel, les premières explosions éclatèrent, rouges, bleues, jaune vif, vert pomme. Je partis d’un grand éclat de rire en me laissant tomber contre un mur, les yeux levés vers le ciel.

-Alors, elle est pas belle ma magie ? je criai à personne en particulier.

Quelques badauds qui s’étaient également écartés du gros de la foule me regardaient d’un air intrigué ou effrayé. Dans le ciel, un grand dragon fait d’étincelles se déployait là où avait explosé une des fusées, tournoyait avant de se dissiper loin au-dessus de la fête. Des soleils naissaient et mouraient, noyant brièvement les étoiles sous leur flamboyance.

-Oh que oui elle est belle putain… me répondis-je à moi-même, plus doucement.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Ven 28 Oct 2016 - 9:43

Les discussions allaient bon train, comme au bon vieux temps. Comme quoi, finalement, ça lui avait peut-être bien manqué tout ça. Quand on passe presque un an à voir les mêmes têtes, on est parfois content de revoir celles qu'on avait pas vu depuis longtemps. Oh il aurait donné cher pour que Leyra soit venu avec lui, mais elle avait préféré la sécurité du manoir.

La nuit tombait, il ne l'avait même pas remarqué. Il sentit l’excitation de Laïaga qui lui lançait deux boules (c'est moi où cette phrase sonne terriblement mal? xD). Marek regarda les billes sans savoir quoi en faire. Il se contenta de regarda son ami chauffer les siennes, et fit donc de même, sans prononcer un seul mot, le feu venant naturellement avec lui.

Les premières fusées fusèrent. Il sourit lorsque Laïaga, dans un élan de modestie, siffla que sa magie était belle.

"Ouais... Pas mal. Mais regarde un peu ça..."

Il fit quelque pas pour s'écarter de Laïaga, et ferma les yeux. Il voyait, sentait, le feu des torches qu'on avait allumé sur la place où ils se trouvaient, quand le crépuscule tombait. Il y en avait une dizaine. Elles perdirent soudainement leur couleur dorée pour virer au rouge rubis, avant de doubler de volume. Puis, s'étirant, partirent en traits de feu qui se rassemblèrent. Une seconde plus tard, un immense dragon rouge rubis faisait des loopings entre les fusées de Laïaga, évoluant au grès des envies de son créateur.

Sur la poitrine de ce dernier, le rubis qu'il portait en pendentif brillait vivement dans la pénombre.

"Ça mon ami, c'est ce que j'appelle de la magie du feu!" dit-il en souriant.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Sam 29 Oct 2016 - 13:33

Oesgir flânait dans la ville, de rues en rues, de spectacles en spectacles. Une fois la nuit tombée, il aperçut des feux d’artifices quelques rues plus loin. Il courut pour ne pas rater ce spectacle. Il n’en avait jamais vu auparavant.

Il arriva juste à temps pour voir l’envol de deux somptueux dragons. Il fut subjugué par ce spectacle.
Il dégusta le spectacle, jusqu’à reconnaitre l’un des deux artificiers. C’était Laïaga, il l’avait rencontré lors de l’exploration des cavernes près du Lac Leona avec l’Equilibrium, avant de devoir partir sur le front combattre les Premiers Hommes.
Peut-être pourrait-il lui dire où étaient les autres et ce qu’ils étaient devenus ? Mais le reconnaitre est-il ?
Oesgir n’osait pas s’approcher, que ce soit à cause des explosions ou par crainte des réponses qu’il allait entendre.

Il attendit la fin du spectacle et que les deux hommes marquent une pause dans leur discussion pour partir à la rencontre de Laïaga.
Il s’approcha et prit la parole :

- Bonjour Laïaga, Je suis Oesgir, je faisais partit de l’équipe d’exploration de grottes du Lac Leona, nous nous sommes rencontré là-bas. Aurais-tu un moment pour parler ? Ou plus tard si cela t’arrange ?

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 31 Oct 2016 - 13:15

Le sourire d'Ellenwen ne quittait pas ses lèvres. Baignée par la foule, entourée par les rires, accompagnée de Freya, elle se sentait heureuse. Tout en conversant avec la jeune femme, elle nota que celle-ci se laissait aussi peu à peu gagner par l'ambiance. Quelque chose dans l'air était irrésistible et faisait briller les yeux des deux danseuses et de leur musicien. Attrapant un nouveau verre au passage, l'elfe le leva avant de le porter à ses verres.

- Aux voyages et aux rencontres.

Elle le vida et sentit ses joues s'empourprer légèrement. Bien que loin d'être saoule, elle commençait à ressentir les effets de l'alcool et savait que son allégresse y était en partie due. Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage aux bienfaits de la boisson qu'une silhouette se jeta à son cou. Un peu perdue, l'elfe la serra contre elle par réflexe tout en tentant d'extirper son visage de la masse de cheveux de l'inconnue. Elle lança un regard amusé - et un peu dépassé - à Freya puis se recula tout en tenant Aglaë à bout de bras. Lorsqu'elle la reconnut, un nouveau sourire lui vint aux lèvres. Si Aglaé était là, son frère ne serait pas loin. Un coup d'oeil lui confirma sa présence et elle éclata de rire en voyant son air penaud.

- Aglaé, ma chère, tu as encore fait des tiennes. Freya, ne te fie pas à son air grognon, il lui arrive d'être aimable et agréable. Monsieur n'aime pas la foule, les femmes et les beaux habits. Je crois qu'il est en train de subir son propre enfer sur terre.

Elle échangea un clin d'oeil avec Aglaé. Elle ne doutait pas que celle-ci soit responsable - au moins en partie - de la situation actuelle de son frère. Elle allait ouvrir la bouche pour continuer de le taquiner quand une ombre couvrit le ciel. Relevant les yeux, l'elfe dévisagea avec surprise, et un peu d'appréhension, l'immensité du ventre et des ailes de Kaminari. Lorsqu'il se posa sur la place, celle-ci parut diminuer de moitié.

- Kaminari, dit-elle en saluant respectueusement. Je suis heureuse de te voir présent à cette fête.

Et heureuse que tu n'as encore déchiqueté personne, songea-t-elle avec un brin de malice. Après tout leur dernière rencontre avait été... explosive. Pour le moins. Elle avait vaguement souvenir d'avoir elle-même été au comble de la fureur. Elle s'approcha du dragon et posa une main respectueuse sur son museau, sentant son souffle sur sa peau et ses cheveux. Puis elle se recula, retournant vers Freya afin de pouvoir dévisager le dragon sans se tordre le cou. Sentant celle-ci décontenancée, et qui ne le serait pas, elle posa à nouveau sa main sur son bras et lui sourit.

- Nous parlions de voyages et de rencontres... Les miens ont été nombreux...

Elle allait développer quand une gerbe de feu monta dans le ciel, éblouissant l'espace d'un instant, les danseurs. Bouche bée, l'elfe tourna le visage vers les cieux, la peau illuminée par les coloris. La respiration bloquée, tous les sens en alerte, l'elfe resta un temps qui lui sembla infini à regarder les explosions multicolores. Puis l'explosion de feu qui suivit. Alors, elle essuya une larme du bout du doigt.

Laïaga et Marek. Eux aussi étaient là. Ils avaient survécu.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Dim 13 Nov 2016 - 23:28

Je frappai doucement des mains, un petit sourire en coin sur le visage, en regardant les deux dragons qui volaient et dansaient ensemble.

-Pas mal mon vieux, pas mal… Yarrock adorerait ça. Ça fait des semaines que je ne l’ai pas vu ! Il est parti loin dans le nord et vers le désert, essayer de rallier des dragons sauvages… Je sais qu’il est encore en vie, lui aussi, mais…

Je haussai les épaules, mon sourire un peu terni. C’est le moment que choisit un – autre – grand type braqué pour s’approcher de nous. Il s’approchait comme s’il nous connaissait et je haussai un sourcil intrigué, oubliant pour le moment mes inquiétudes et ma tripotée de regrets concernant les gens que j’aimais .

-Bonjour Laïaga, je suis Oesgir… commença l’inconnu.

La compréhension se fit dans mon regard quand il expliqua les circonstances de notre rencontre. Oui ! L’exploration des cavernes, comment est-ce que j’aurais pu oublier ça ? Je me levai d’un bon et me rapprochai de lui, lui attrapant les poignets sans me soucier de savoir si mon attitude devait lui sembler complètement étrange.

-Oh bien sûr que j’ai un peu de temps ! Je pensais pas te revoir un jour c’est… génial.

Je n’avais pas eu le temps de réellement me lier d’amitié avec l’humain, mais retrouver un visage connu après une guerre pareille était toujours un petit miracle, et ma joie était sincère.

-Dis-moi, repris-je quasiment sans lui laisser le temps de répondre et sans me douter que j’avais en tête exactement les mêmes questions que celles qu’il avait prévu de me poser, est-ce que tu as des nouvelles des autres, Djenka, Akkan, l’Equilibrium,… Ellenwen ?

Je regardai Marek, derrière moi, avec un sourire revenu : lui aussi devait être impatient d’avoir des nouvelles de tous les gens que nous avions connus et à propos de qui j’aurais été bien en peine de lui en donner.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Mer 16 Nov 2016 - 17:00

J'étais aux anges ... Ellenwen l'avait bien exprimé voici l'enfer sur terre de la foule, des femmes, et moi qui avait une sainte horreur de perdre mon temps pour m'habiller, de toute façon ne transforme pas une bête en un prince charmant foutu contes de fée. Le pire c'est que sa demi-soeur pouvait croire ce genre de foutaise et qu'elle se sentait l'obligation de faire de son mieux. D'ailleurs je réalisais à peine qu'elle n'avait pas connu Djenka d'où le fait qu'elle n'ait pas eu un soupçon de tristesse pour lui. Je m'adressais aux autres personnes présentes avant que ma chère soeur ne s'empare de la parole et tente quelque cabriole afin de me jeter une femme entre les bras.

- Bonsoir mesdames, je crois qu'Ellenwen à très bien présenté mon type d'enfer, je préfère encore une bataille avec aucune chance de survie, je me sens moins acculé qu'ici.

Aglaë me foudroya du regard :

- Tu n'aimes pas ça il n'empêche que tu es royal habillé comme ça et si on t'écoutais on vivrait tous dans la nature sans jamais se croisé et avoue qu'au final tu es très heureux de retrouver Ellen.

Je la foudroyais ce coup-ci avant d'admettre à regret :

- Oui c'est vrai je suis content ...

Je n'eut pas finit ma phrase que je me retrouvais dans l'ombre, seul un dragon pouvait me dépasser je me retournais afin de voir le seul à tenter pareil exploit en pleine foule ... Kaminari, cela faisait une éternité que nous ne nous étions pas croisé.

- Mes salutations Kami, tu n'aurais pas rétrécit dis-moi ... ?

Ces éclairs me surprirent mais il faut avouer que l'effet était magnifique tout comme ceux des feux d'artifices.

- Mes félicitations Kami, c'est très joli et impressionnant.

Je me retournais dès lors qu'Aglaë me tira par la manche. Impressionné elle l'était, mais pour une elfe ayant vécu quelques siècles à Ellesméra elle n'était pas sans connaitre les dragons et elle restait concentré sur son oeuvre.

- Dites-moi Manîthil il est adorable votre compagnon, il me rappel le compagnon d'Ellen, ça ne vous dérange pas si je le salue ?

Elle profita de cet instant pour tirer ma manche manquant de me faire trébucher, je me retrouvais face à à la Premier Homme et à l'elfe ... Elle me fit un clin d'oeil avant de s'adresser en Ancien Langage avec le loup. Je me retrouvais à une distance qui manquait de me faire m'évanouir ... Je reculais précipitamment d'un pas me prenant dans la cape qu'elle m'avait taillé et je me cognais contre un passant qui grommelait furieusement avant de se rendre compte de la personne qui l'avait bousculé, seul mon air gêné l'empêcha de crier "Au loup !"

Je tentais de récupérer la situation dans laquelle venait de me mettre ma soeur :

- Je suis humblement désolé, ma soeur est vive et malheureusement pour ma santé elle aime me faire des blagues, je suis réellement enchanté de faire votre connaissance, vous semblez connaitre mon ancien maître Ellen, je serais curieux de savoir comment ... ?

J'espérais par cette phrase récupérer le peu de confiance que je perdais dans cette foule, les deux femmes m'intriguait.

Pendant ce temps, Aglaë m'attirait de nouveau ennuis avec le loup de Manîthil :

- Salutation ! Que la lune te soit favorable. Ce n'est pas commun les loups se liant avec un elfe. Ton amie est sublime et elle me semble une personne tout à fait remarquable. J'aimerais beaucoup en savoir plus sur vous, je ne suis jamais trop sortie d'Ellesméra avant l'invasion et je suis curieux de savoir où vous avez vécu.

Aglaë était du genre frivole, mais dans le bon sens, ce n'était pas par manque d'intelligence, mais bien parce que sa gentillesse lui faisait obtenir pratiquement tout ce qu'elle souhaitait avec un sourire et/ou des larmes. Elle s'émeut de la relation privilégié du loup et lui dit :

- Si seulement mon frère avait une personne aussi proche que toi et ton amie. Depuis 2 siècles il vit en quasi ermite ... J'aimerais tellement qu'il trouve son bonheur avec une personne de confiance. Quelqu'un qui puisse le comprendre, peut-être ta maîtresse ... ?

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Dim 20 Nov 2016 - 19:14

Oesgir serra le poignet de Laïaga en retour. Il fut rassuré par la réaction de son interlocuteur. La joie de revoir un visage connue avec une réaction amicale se ternie bien vite lorsque le jeune homme comprit que Laïaga n’avait pas de nouvelle des autres.

- Je n’ai aucune nouvelle des autres. Tu es le premier que je revois depuis la bataille du Nord. Je suis arrivé avec Ellenwen, puis je l’ai quitté et me suis battu aux côtés d’Akkan. Après ça, je ne les ai jamais revus. J’ai été séparé d’eux pendant la bataille. A la fin, je me suis retrouvé seul et n’ai pas eu d’autres choix que d’errer en Alagaesia, espérant pouvoir retrouver quelqu’un ou au moins avoir des nouvelles du groupe. Il marqua une pause pour reprendre son souffle et repenser aux épreuves traversées, que fera-t-il de sa vie si il ne retrouve pas ceux qui l’avaient aidé... Et toi, as-tu ne serait-ce qu’une piste à suivre ? Certains sont peut-être ici, dans cette ville…

Avoir retrouvé l’un des membres de l’expédition lui avait fait du bien, mais le fait que Laïaga lui ai posé cette question sous entendait qu’il ne savait pas où était les autres. Oesgir ne savait pas quoi pensé de tout cela.
Oesgir réalisa qu’il avait interrompu les deux hommes dans leurs échanges et qu’il ne c’était même pas présenté au compagnon de Laïaga.

- Bonjour. Je m’appelle Oesgir, je suis forgeron… Ou plutôt j’étais forgeron. Désolé de vous avoir interrompu.

Oesgir lui tendit le bras pour lui serrer la main.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 21 Nov 2016 - 22:12

Tandis qu'elle restait concentrée du mieux qu'elle put pour faire voler les dragons de lumière, Manîthil remarqua deux danseuses parmi la foule des pressés et des curieux. Une danseuse portait des vêtements sombres et crasseux ainsi qu'une crinière flamboyant qui étincelait de mille feux, tandis que la femme aux long cheveux blonds portait une robe de manufacture elfique, d 'après la qualité, lorsqu'elle se retourna, la chasseuse reconnut le visage de l'ancienne reine des elfes, Ellenwen.

- Enchantée de vous revoir et honorée de ce don. Votre magie est éblouissante.

Manîthil répondit par une inclination légère de la tête ainsi qu'une réponse mentale:

*Il en est de même pour moi ! Vous êtes éblouissante dans cette robe, Ellenwen!*

La compagne de danse de Ellenwen lui adressa un salut silencieux, la magicienne répondit de même.
Tandis que la chasseuse répondait à son ancienne reine, un autre elfe accompagnée d'une femme elfe vinrent interpeller la danseuse par un cri de pure joie. L'homme s'avança beaucoup plus réservé et d'une voix grave tout en s'inclinant devant le couple de danseuse et elle-même:

- Bonsoir Mesdames, comment allez-vous ? Et toi Ellen ? Tu as l'air merveilleuse, comme à ton habitude. Je me nomme Akkan, je suis un ancien ami d'Ellen. Et celle qui virevolte n'est autre que ma soeur, Aglaë.

La magicienne abaissa sa tête et tout en continuant sa magie, parla de vive voix cette fois:

-Salutations Akkan et Aglaë... Manîthil, l'Amie des Loups.

L'elfe sentait que Akkan était aussi à l'aise dans une foule qu'un chat dans l'eau, elle sourit comprenant son attitude, elle aussi n'était guère à l'aise dans la foule.
La magicienne regardait soudainement le gros dragon noir s'avancer dans la foule avec admiration Kaminari lâcher son flot de magie. Elle regarda la foule tantôt apeurée tantôt fascinée par la puissance du grand Volant Noir, elle salua d'un geste le dragon majestueux qui se tenait assis devant elle, il lâcha comme à son habitude une remarque:

-Tu m’as l’air plus en forme Manithil et surtout dans une magnifique tenue plus adéquate…. Toi aussi Valto….

Manîthil sourit, elle n'avait pas oublié ce que le dragon avait fait pour lui, elle s'inclina légèrement et gracieusement, tout en lui répondant:

-Merci à toi Ecailles-Sombres, je suis très heureuse de te voir ici. Il faut des représentants de ton espèce parmi cette joyeuse fête !

*Salut à toi Kaminari ! Cela fait plaisir d'entendre une voix familière !*

La voix soudaine d'Akkan la ramena à la discussion entre elfe, la jeune femme rousse était partie se chercher un verre.

Dites-moi Manîthil il est adorable votre compagnon, il me rappel le compagnon d'Ellen, ça ne vous dérange pas si je le salue ?

Mais avant qu'elle n'ait pu répondre il trébucha et lorsqu'il tenta de se rattraper se cogna contre une passant qui grommela.
L'elfe s'excusa immédiatement:

- Je suis humblement désolé, ma sœur est vive et malheureusement pour ma santé elle aime me faire des blagues, je suis réellement enchanté de faire votre connaissance, vous semblez connaitre mon ancien maître Ellen, je serais curieux de savoir comment ... ?

Valto s'avança et parla à la place de son amie:

*Nous l'avons rencontrée à Gil'Ead, il y a quelques mois, elle a empêché que Kaishan et moi ne provoquions une rixe entre humain et elfes*

L'elfe regarda son loup tout en posant une main sur son encolure, ce fut cette fois-ci à Aglaë de parler:

- Salutation ! Que la lune te soit favorable. Ce n'est pas commun les loups se liant avec un elfe. Ton amie est sublime et elle me semble une personne tout à fait remarquable. J'aimerais beaucoup en savoir plus sur vous, je ne suis jamais trop sortie d'Ellesméra avant l'invasion et je suis curieux de savoir où vous avez vécu. Si seulement mon frère avait une personne aussi proche que toi et ton amie. Depuis 2 siècles il vit en quasi ermite ... J'aimerais tellement qu'il trouve son bonheur avec une personne de confiance. Quelqu'un qui puisse le comprendre, peut-être ta maîtresse ... ?

L'elfe fut confuse en premier lieu, elle ne savait par où commencer:

-Je... Valto n'a que 16 ans, depuis 17 ans nous vivons partout, nous n'avons pas de chez nous, à proprement parler...Valto et moi sommes liés par l'âme.

Elle avait eu envie de s'installer pendant un instant, mais ce rêve était mort avec son compagnon, bien des années auparavant. D'une voix plus dure elle répondit cette fois:

-Parfois vivre en ermite n'est pas plus mal... Cela permets de protéger son cœur... Je ne pense pas être une source de bonheur pour qui que ce soit ! Excusez-moi...

Elle s’éclipsa de la conversation, laissant Valto avec Aglaë et Akkan, l'elfe se noya dans la foule, un verre à la main son ami espérait qu'elle ne ferait rien d'imprudent connaissant très bien l'état dans lequel elle était et ses conséquences.
Le loup noir la regarda partir, sentant sa peine qui n'avait jamais cicatrisée, il sentait une boule de tristesse gonfler dans son cœur, il savait ce qu'elle ressentait et quels souvenirs revenaient à la surface. Leurs deux âmes liés pour ne former plus qu'une ne pouvait ignorer un tel chagrin.
Valto parla mentalement à Akkan et Aglaë:

*Veuillez l'excuser... Elle Nous nous sommes liés, il y a 16 ans, peu après la mort de son compagnon, nos âmes sont scindés en deux, et chacun possède une moitié de l'âme de l'autre. Nous ignorons comment cela as-pu se faire mais c'est ainsi.*

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Mer 23 Nov 2016 - 2:53

Personne n’avait semblé se formaliser le moins du monde du fait qu’un dragon noir venait de déclencher un semblant de cataclysme au-dessus de leurs têtes quelques minutes plutôt. Aussi Freya ne releva plus le détail, songeant qu’elle devrait s’habituer à voir des phénomènes étranges sans d’avantage d’explications, puisque cela semblait normal pour quiconque ici. La vagabonde porta une seconde fois en souriant son verre à ses lèvres après le toast d’Ellenwen. Elle écouta avec intérêt cette dernière et Akkan discuter du fait qu’il ne supportait pas la foule, ni être entouré de femmes. Elle n’avait jamais entendu ça de sa vie. La première information passait encore, cela dépendait des caractères et elle pouvait tout à fait comprendre l’elfe, mais la deuxième… Jamais elle ne s’était trouvée en face d’un individu masculin insensible et même carrément gêné par la présence féminine. Au contraire même, la plupart des hommes ayant croisé son chemin était de gros lourdauds un peu trop portés sur l’attrait de la féminité. Elle se demanda un instant d’où lui venait ce traumatisme (et si toutefois traumatisme il y avait) tout en veillant à ne pas dévisager l’elfe pour ne pas le mettre dans une situation encore plus inconfortable qu’il ne l’était.

Ses réflexions furent coupées par une détonation suivie de crépitements. Freya leva le visage vers le ciel à temps pour admirer l’éclat de gigantesques gerbes lumineuses. Une expression émerveillée ainsi qu’un grand sourire se peignit sur ses traits. Elle se tourna vers Ellenwen et remarqua que celle-ci essuyait dans un geste discret une larme au coin d’un de ses yeux. Le sourire de la jeune femme se figea quelque peu. Peut-être que les explosions de lumières rappelaient à Ellenwen de douloureux souvenirs. Peut-être qu’au contraire, cela la ramenait à des jours heureux. Toujours est-il que la voyageuse s’approcha doucement d’elle et lui posa la main sur le bras. Puis elle lui offrit un sourire et rompit le contact avant qu’il n’ait pu paraître déplacé. Mais si elle pouvait faire quoique ce soit pour que perdure une étincelle de bonheur chez celle qui l’avait entraîné au cœur de la fête, elle le ferait. Cette soirée était bien trop magique et constituait l’un des rares moments dans l’existence où les cœurs pouvaient se laisser aller et s’alléger, il ne fallait pas le gâcher.

L’elfe qui exerçait sa magie quelques instants auparavant s’était approchée du groupe et les avait salué tour à tour. Freya ne remarqua qu’alors qu’elle était accompagnée d’un magnifique loup à la fourrure sombre. Loup qu’elle fut surprise d’entendre parler à l’intérieur de sa tête lorsqu’il répondit à une question qu’Akkan venait de poser. La sensation était étrange et rappelait un peu les liens mentaux qu’elle avait entretenus avec Gallia quelques mois auparavant. La vagabonde écouta la réponse de Valto, nota au passage qu’Akkan avait été l’élève de l’elfe blonde, puis pris la parole à son tour d’une voix claire.

Pour ce qui est de mon cas, Ellenwen et moi venons de nous rencontrer. Et grâce à elle, j’ai pu trouver ma place dans cette démonstration de joie alors que je commençais sérieusement à tourner de l’œil emportée par une marée humaine d’inconnus, sans savoir où j’allais.

Un rire cristallin s’échappa de sa gorge. Elle exagérait un peu. Bien entendu, étant née dans un petit village et ayant vécu seule depuis près d’un an et quelques mois, elle n’appréciait guère la foule. Mais cette fois-ci, elle s’était laissée gagnée peu à peu par l’allégresse. Sa rencontre avec Ellenwen avait fini de la décrisper.

Je crois qu’il est juste de dire qu’Ellenwen est l’élément fédérateur de notre petit groupe de ce soir.

Freya sourit et ferma les yeux quelques secondes pour apprécier la musique. Aglaë s’intéressait grandement à Valto et la jeune femme rousse écouta la conversation d’une oreille distraite, jusqu’à ce que Manîthil, visiblement chamboulée ne quitte l’attroupement. La vagabonde fronça légèrement les sourcils. Elle n’avait sans doute pas volontairement été mise à l’écart mais semblait avoir manqué quelque chose. Elle eut un pincement au cœur en pensant à la mine si triste de l’elfe qui contrastait avec l’ambiance et la regarda s’éloigner.

Freya comprenait ce désir de solitude lorsque de sombres souvenirs refaisaient surface. Mais cela devait être encore plus douloureux quand tout le monde paraissait joyeux. La jeune femme se sentait toujours pleine de compassion envers les personnes que la vie n’avait pas épargnées. Elle portait des stigmates également.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Mer 23 Nov 2016 - 19:48

C’était à peine si Kami respirait pour ne pas tout faire écrouler. Bien sur il n’allait pas ce laissé manqué d’air pour éviter de faire le moindre geste mais s’il bougeait il allait écraser quelqu’un à coup sur ! Son apparition ainsi que son petit tour de magie avait créé une zone dégagée autour de lui, en inspirant de la crainte et de l’admiration pour certains, mais ce n’était pas suffisant. Une blessure était si vite arrivée contre un dragon sauvage.

Ce fut donc dans cette même position qu’il observait ses connaissances et les autres. Plusieurs d’entres eux avaient réagit aux salutations du dragon mais avant de répondre a chacun il c’était légèrement baissé pour établir le contact avec l’ancienne des elfes. Dire que la dernière fois ils avaient un état d’esprit totalement à l’ opposé de la paix. Comme quoi les états d’esprits peuvent vite changer.

-Je suis également heureux de vous revoir Ellenwen même si je me sens plutôt à l’étroit ici…. Et vous m’avez reconnu si facilement Akkan ? Non je n’ai pas rétréci…. J’ai juste subit… quelques changements.

Kami avait croisé Akkan une paire de fois mais dire qu’il le connaissait parfaitement était un gros mensonge. Il ne savait pas grand-chose de l’elfe et de son histoire. Non pas que cela ne l’intéressé pas mais il n’avait pas, mais il n’avait jamais réellement eu l’occasion de bavardé. Toutefois une chose était sur. Kami n’avait pas rétrécit tout comme l’homme elfe. Le dragon avait juste beaucoup changé physiquement….

Le mâle sombre n’avait pas envie de rentrer dans les détails pour l’instant et l’explosion au dessus de lui offrait une parfaite opportunité. Aucun doute là dessus. C’était l’œuvre de Laiaga et Marek. Ces deux hommes rappelaient beaucoup de choses au dragon mais il devait leur parler dans les plus brefs délais. C’était important ! Mais pour l’heure Kami était coincé.

-On a encore oublié les dragons pour cette fête mais je commence à avoir l’habitude…. Cela dit un bon hydromel nain aide a passé un bon moment également et je suis content de vous voir également.

Oui kami aimait aussi boire un peu et il ne s’en caché pas. Mais il n’avait pas oublié de saluait ses amis elfe et loup malgré la diversion du feu d’artifice. Puis restant toujours sur place il inspectait les autres. L’une des jeunes femmes en compagnie d’Ellen avait tiqué un peu à l’approche du dragon. Elle semblait même méfiante mais elle n’était pas la seule dans cet état. Quoiqu’il en soit le dragon ne c’était pas encore adressé a elle directement. Elle était en pleine conversation déjà et il ignorait son prénom….

Les autres discutaient également entre eux mais le départ de Manithil l’avait attiré. Même avant déjà quand elle avait répondu sur un air plus froid. Kami n’avait pas eu a sondait longtemps le cœur de la jeune femme elfe pour comprendre. Elle avait mal encore….

-Manithil….

Kami ne c’était pas gêner a appeler cette dernière par pensé. Il comprenait parfaitement son état.

-Ils ne voudraient pas nous voir ainsi alors que l’heure est à la joie et la convivialité. Je sais qu’il te manque mais ne te laisse pas submergé par les souvenirs. N’es tu pas heureuse d’être ici à gambader comme vous faites ? Je vais éviter de faire pareil pour des questions de sécurité mais si je peux te donner mon avis. Je préfère voir te voir danser avec les autres qu’abusé de ces boissons. Si tu veux rester seule très bien mais partage au moins avec un ami écaille sombre. Je n’ai pas envie de mourir de soif !

Dire qu’une elfe lui avait tenue a peu prêt les mêmes propos et qu’a présent il les transmets a une autre elfe. Ce monde devient de plus en plus fou ! Enfin il c’était adressé à elle sur un air de compassion pour doucement aller vers l’amusement.

[Si joublie quelqu'un dite le moi ]

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 28 Nov 2016 - 0:12

Pendant qu'elle tentait d'échapper à ses souvenirs, des explosions multicolores dans le ciel, attirèrent son regard turquoise. Levant la tête, elle vit des feux d'artifices formant des dragons colorés, explosant, peignant dans le ciel un tableau magnifique et éclatant.
Quand la voix familière du dragon résonna dans son esprit:

-Manîthil…

L'elfe soupira, augurant les pensées d'affection du dragon, elle se retourna pour le regarder vraiment.

-Ils ne voudraient pas nous voir ainsi alors que l’heure est à la joie et la convivialité. Je sais qu’il te manque mais ne te laisse pas submergé par les souvenirs. N’es tu pas heureuse d’être ici à gambader comme vous faites ? Je vais éviter de faire pareil pour des questions de sécurité mais si je peux te donner mon avis. Je préfère voir te voir danser avec les autres qu’abusé de ces boissons. Si tu veux rester seule très bien mais partage au moins avec un ami écaille sombre. Je n’ai pas envie de mourir de soif !

L'elfe laissa ses lèvres fines s'étendre dans un sourire timide puis répondit toujours mentalement.

*Cela fait des années que l'ont me dit cela. J'ai été triste des années ! Ne me dis pas que cela va s'arranger ! ... Rien ne peut réparer tout ça !*

La tristesse laissa place à une colère naissante, lorsqu'elle vit des Premiers Hommes, tout en les regardant elle s'adressa de nouveau à Kaminari mentalement:

*Même si pour l'instant nous sommes en paix, ça ne durera pas ! Et alors d'autres personnes tomberont... Je couperai les têtes qui ont emporté Aldaron, même si cela je dois laisser tout ce que je suis...
Pour ce qui est de l'alcool mon ami, je vais voir ce que je peux faire !*

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Mar 10 Jan 2017 - 19:47

(deux mois après... si vous voulez continuer on peut sinon on finit en quelques posts )

Ellenwen se sentait emportée par le tourbillon des nouveaux et des anciens venus. Il lui semblait que tout le monde se rassemblait autour d'elle, échangeait, discutait et il commençait à être difficile de suivre dans de conversations. Il y avait trop longtemps qu'elle n'avait pas eu tant de compagnie... et trop longtemps qu'elle n'avait pas touché à l'hydromel songea-t-elle en attrapant une nouvelle coupe au passage. Le vin lui montait à la tête, faisait briller ses joues et ses yeux. Elle sourit lentement et ferma les yeux, se lançant emporter par les rires et les voix. Sentant la main de Freya sur son bras, elle la sourit et l'effleura en retour avec douceur. Elle toucha l'esprit de Marek et de Laïaga, les effleurant d'une caresse, et continua son chemin. Partout, elle sentait de la joie et de la tristesse mêlées, derniers vestiges de la guerre. Elle sentait la mélancolie et les retrouvailles, l'inquiétude et l'esprit.

- Je crois qu’il est juste de dire qu’Ellenwen est l’élément fédérateur de notre petit groupe de ce soir.

Les paroles la surprirent et elle rouvrit les yeux. Elle regarda les visages autour d'elle et haussa les épaules. Avec plus de sérieux qu'elle ne l'aurait dû - ah la philosophie de l'alcool - elle considéra la question.

- Je ne crois pas, répondit-elle doucement. Je crois que nous avions besoin de nous trouver, voilà tout.

Elle bailla largement, dissimulant sa bouche et ses yeux entre ses mains. Puis elle referma une nouvelle fois les yeux. Les dernières paroles de Manithil, et sa tristesse manifeste, la frappèrent alors.

*Rien n'effacera la douleur de votre perte. Ni les années, ni les rencontres. Mais elle se fera moins vive et plus discrète. Et ne vous sous-estimez pas. Votre présence est un bonheur sincère pour moi.*

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 16 Jan 2017 - 2:04

-Oh…

Oesgir aussi n’avait pas la moindre idée de ce qu’étais devenus les gens que nous avions connu.

-Certains sont peut-être ici, dans cette ville, finit-il par conclure.

Je hochai la tête d’un air résigné.

-Pas vraiment de piste non, lui répondis-je quand même. En fait, je n’ai pas trop cherché, je crois que j’ai un peu peur de ce que je risquerais de trouver.

J’aurais pu essayer de ressentir la présence de mes amis. Mais le problème restait le même. Je cachai le malaise que faisait naître en moi la question l’humain en haussant les épaules avec un petit sourire en coin, et attrapai le sucre d’orge qui était mystérieusement apparu dans une de mes poches.

-Désolé, j’ai peur de pas pouvoir t’aider autrement qu’en te proposant une bière, continuai-je après qu’ils se furent présentés, avec Marek.

Je hochai la tête vers un bar improvisé où un… euh… vraisemblablement un demi-urgal servait des pintes à partir d’un tonneau percé d’un robinet en bois. L’alcool commençait doucement de me monter à la tête, et je sentais que je n’allais pas tarder à quitter les festivités – après tout, j’avais déjà obtenu plus que je n’en attendais en venant ici – mais un tout dernier verre avec ce revenant d’Oesgir ne pouvait pas me faire de mal.
J’étais en train de revenir vers Marek et Oesgir, trois choppes pleines maladroitement pendues à mes doigts et ma bourse un peu allégée, quand je sentis la caresse de l’esprit d’Ellenwen qui effleura le mien.
Pendant quelques secondes je doutai de ce que je venais de ressentir ; c’était presque trop beau pour être vrai. Un instant plus tôt je n’arrivais pas à trouver le courage de chercher à reconnaître l’esprit d’Ellen’ au milieu de cette masse, et juste après elle faisait justement ça. Non seulement elle était en vie, mais en plus elle ne cherchait à ma fuir.
Je poussai un long soupire en me laissant glisser, une nouvelle fois, contre un mur de pierre. Je bus la bière à longue gorgée ; elle était délicieuse, contrairement à ce que j’avais d’abord craint.

-J’ai peut-être une idée, en fait, fis-je à l’intention d’Oesgir sans tout à fait regarder dans sa direction.

Les yeux fermés, je me laissai dériver, comme je ne l’avais plus fait depuis bien des mois. Mais les vieilles habitudes étaient toujours là, et l’alcool aidait : rapidement j’étais dans cet état de calme si particulier où je ressentais ceux qui m’entouraient. Les milliers et milliers d’âmes qui nous entouraient, indiscernables car inconnues de moi, et parmi elles…

-Voilà Akkan, murmurai-je sans trop savoir si les deux autres m’entendaient. Et Kaminari.

Est-ce qu’ils se souvenaient de lui ? Le grand dragon n’était pas exactement sociable.

-Et Ellen’, fis-je finalement.

Loin de se cacher, je ressentais, maintenant que je la cherchais, sa présence au milieu de ces innombrables âmes anonymes. Sans l’ombre d’un doute. Presque aussi doucement qu’elle, je touchai son esprit. Je souris, aussi, ce qui devait me donner l’air d’un imbécile heureux aux yeux de mes deux amis qui étaient encore à côté de moi.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 16 Jan 2017 - 19:51

Pendant un instant, Marek fut perdu dans ses pensées. Son esprit vagabonda au grès de souvenirs plus ou moins lointains, jusqu'au moment où certains mots, prononcés par Laïaga, le ramenèrent au présent. Des noms, comme des mots surgis du passé qui lui firent redresser la tête. Il remarqua alors l'humain devant eux. Il l'écouta attentivement, avant qu'il ne se présente.

"Pas de soucis, Oesgir. Je suis Marek, et je suis... un tas de choses."

La liste était longue. Ancien dragonnier, Gardien du Feu, Anticheiras du Cam Serarna, ancien chef du Du Vanyali Ebrithil et du Du Mor'ranr Knifr ... "Un tas de choses" suffirait.
Laïaga s'eclipsa un instant avant de revenir avec des bières. Marek prit la sienne et la leva pour trinquer, mais le dragonnier eût une idée. Ce qui arracha un sourire au Gardien du Feu... Il ferma les yeux, et Marek frissonna quand il sentit son esprit frôler le sien. Il dit avoir sentit Akkan, et Kaminari. Marek se disait bien qu'il avait cru apercevoir la silhouette du féroce dragon noir. Et au moment où il prononça le nom d'Ellenwen, il sentit l'esprit de cette dernière frôler le sien, comme une caresse, à laquelle il répondit par la même caresse mentale, signifiant à peu près "Je sais que tu es là et ça me fait plaisir".
Mais sûrement pas autant plaisir qu'à Laïaga, dont le visage affichait un sourire béas.

Marek sourit, leva se chope et, avant de voir une gorgée, lâcha un :

"Ah... L'amour..."

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Sam 21 Jan 2017 - 12:18

La réponse de Laïaga n’avait rien pour rassurer Oesgir. Retrouverait-il un jour ses compagnons ?

Le compagnon de Laïaga se présenta à son tour :
- "Pas de soucis, Oesgir. Je suis Marek, et je suis... un tas de choses."

Voici une présentation des plus étranges. Oesgir ne savait pas qui était ce mystérieux personnage, mais une chose était sûre, il dégageait quelque chose d’assez inhabituel, comme une aura…
Le jeune homme n’eut pas le temps de s’attarder sur ce « tas de choses ». Il accepta volontiers la proposition de Laïaga.

Lorsque celui-ci revînt avec trois chopes, Oesgir prît la sienne. Il fût étonné de voir son ami glissé vers un mur. Il disait avoir une idée et finit par égrener les noms des compagnons qu’ils recherchaient.

Le forgeron crut comprendre… C’était surement cette fameuse forme de contact mentale.

Oesgir pressât ses deux compagnons pour aller retrouver tous ces gens. Laïaga avait l’air complètement absent et lucide en même temps, mais surtout béat.

Après une courte marche dans la ville, ils débouchèrent sur une place. Et ils les virent, tous réunit là.
Il avait tant espéré ce jour. Il fut ému de les revoir. Le jeune artisan ne pût rater le dragon noir. Ce dernier l’impressionnât et l’effraya en même temps. Il n’avait toujours pas l’habitude de ces créatures. Les fois où ils les avaient vus étaient rares et il n’avait jamais eu l’occasion de contacter ou discuter avec ces êtres majestueux et effrayant.

Il se dirigea vers le groupe pour retrouver ceux qui lui avaient redonné espoirs après avoir tout perdu. Il voulait savoir ce qu'ils étaient devenus et comment il pouvait continuer à les aider.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 23 Jan 2017 - 18:34

Je grommelais à l'intention de ma soeur, qu'avait-elle dit encore pour faire fuir l'elfe ... J'appréciais beaucoup ma soeur mais parfois elle me tapait sur les nerfs. Valto et Manithil, un étrange duo, dommage qu'Aglaë et ses questions puérils ait fait fuir une des invités ... Je laissais à Aglaë le soin de s'excuser pour ce qu'elle avait causé et je répondais à Freya :

- Ellen fédère souvent, bien qu'elle le nie, ce n'est pas sans charisme que l'on fédère un peuple comme les elfes. Elle a toujours eut beaucoup de succès.

Gênée par la proximité, je cherchais un moyen de respirer et trouvait l'échoppe auquel Ellen avait pris un verre et je me retournais pour proposer à la rousse un verre :

- Je comptais me prendre un verre, je vous en offre un ?

Puis je me dirigeais vers l'échoppe, échappant pendant quelques instants à ma soeur et à toute cette présence feminine. La foule m'oppressait et je sentais le sang battre contre ma tempe, heureusement ce genre de situation ne s'était jamais produit lors d'une bataille de grande envergure, j'aurais eu l'air fin. Je souriais à cette pensée alors que je demandais un verre au commerçant payant grassement le commerçant. Je repartais avec 2 verres.

Aglaë quand à elle tentait tant bien que mal de recoller les morceau ...

- Valto, je suis désolé si j'ai pu choqué Manithil, mais je ne pensais pas à mal, mon demi-frère m'énerve un peu voila tout, ce grand échalas évite les relations avec les gens, mais si sur une période courte on peut le comprendre, dans son cas ça fait près de deux siècles qu'il évite soigneusement le contact humain et je parle même pas de trouver une âme soeur ...

Elle s'assit à côté du loup et poursuivit :

- Elle doit vivre un moment extrêmement dur. Si vous avez besoin d'un endroit où vous reposer, vous serez toujours les bienvenus chez nous à Aberon. Nous habitons dans le quartier elfe, nouvellement construit. Nous y avons largement la place pour vous accueillir.

Elle était parfois direct et sans tact, ses blagues pouvaient mettre mal à l'aise, mais sa bonté était toujours sincère tout comme son offre d'hospitalité. Et elle reprit avant que celui-ci ne refuse.

- Je ne vous demande pas d'accepter, ni même de vivre avec nous. Je vous dit que notre porte vous sera toujours ouverte.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 23 Jan 2017 - 20:02

Kami essayait d’être amical et optimiste mais il avait du mal à croire a ses propres mots. Comment le pouvait-il en même temps alors qu’il était dans un état pire que la jeune femme elfe ? Oui mantihil souffrait et elle ne devait pas ce laissé ainsi mener par les sentiments. Du moins c’était ce que la raison et la sagesse diraient. Sauf que Kami était tout sauf sage et raisonnable. Ces deux choses l’avaient quitté depuis un moment déjà. Il était donc mal placer pour aider son amie elfe….

-Non en effet… Rien n’y personne ne peut effacer ce que nous avons vécu à présent. Les têtes tomberont de nouveau c’est sur oui…. Et s’il faut passer par là pour que tout s’arrête…

Le dragon sombre prenait lui aussi une humeur massacrante. Ses envies et idées n’avaient rien de rose mais il faisait bien attention de les gardés pour lui. Seul Manithil avait eu droit a un petit aperçut…. Mais ne voulant pas encore une fois sombrer dans la folie, il avait enchainé rapidement.

-Tu n’arriveras pas a tout boire alors tu as n’as aucune excuse !

Il souriait doucement puis laissa la femme tranquille pour l’instant. A présent il regardait autour de lui tranquillement sans rien chercher. Les gens dansaient et chantaient, d’autres discutaient entre eux voir même avec des animaux comme avec Valto. Lui il était encore au milieu sans pouvoir bouger. L’ambiance était agréable mais au final il avait l’impression de ne plus être a sa place. Oui il avait encore des connaissances en ces lieux. La preuve avec Ellen, Akkan, Manithil et les autres. Mais ce n’était plus comme avant….

Kami fermait les yeux ravalant a nouveau l’excès de douleur et de rage qui lui montait quand quelque chose effleurait son esprit. Il sentait la présence de wird. A première vue le dragonnier cherchait a localiser les autres. Il avait du réussir car en sondant la zone, Kami les sentait approcher. Marek était avec lui ainsi qu’un autre homme. Le dragon ne savait pas comment réagir sur le coup. Les attendre ou les évités le reste de la cérémonie ?! Il avait envie de les voir bien sur mais pas seulement pour les salués. C’était beaucoup plus important que cela….

De toute façon Kami n’avait pas le choix. Il ne pouvait tout bonnement pas bouger. S’il décollait il allait tout emporter et s’il marchait il allait écraser du monde. Heureusement qu’il pouvait tenir plusieurs heures sous sa silhouette bipède car sinon les danseurs devront rattraper une masse draconique qui tombe. En attendant la suite Kami ne bougeait pas et reprenait son observation.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Mer 25 Jan 2017 - 12:18

Le départ de Manîthil avait lancé une vague de compassion sur la petite assemblée. Tout le monde ici semblait comprendre ce qu’elle était en train de vivre, chacun ayant perdu des proches. C’était de cela qu’était faite la vie : de pertes difficiles. Mais d’autant de moments de bonheur qu’il ne fallait en aucun cas oublier car c’étaient eux qui rendait l’existence plus supportable. C’était d’ailleurs un de ces événements heureux qui était en train d’être célébré… La voix d’Akkan rappela la rouquine à l’instant présent :

- Ellen fédère souvent, bien qu'elle le nie, ce n'est pas sans charisme que l'on fédère un peuple comme les elfes. Elle a toujours eut beaucoup de succès.

Freya sourit. Il était vrai qu’Ellenwen se montrait bien modeste, elle qui était si avenante et à l’écoute des autres. Nul doute qu’elle était très appréciée par les gens qui avait la chance de pouvoir discuter avec elle.

Autour du petit groupe l’ambiance ne désenflait pas, les feux d’artifices ayant ajouté à la fête une dimension encore plus divertissante que les multiples échoppes colorées et les fanions suspendus dans les rues. Freya se demandait comment les gens faisaient pour ne pas sentir la fatigue les étreindre. Certains faisaient la fête depuis des jours, mangeant beaucoup, buvant trop. Il faudrait des semaines à la population pour se remettre de ce banquet. Cette pensée arracha un sourire à la jeune femme. Lorsqu’Akkan lui proposa de lui chercher un verre, elle se surprit à apprécier l’idée d’un peu plus d’alcool. Elle avait déjà bu plus qu’à son accoutumée mais elle était encore loin de l’ivresse, même si elle se sentait plus détendue. Avant même qu’elle n’ait pu répondre, le demi-elfe parti en direction de l’échoppe la plus proche, ce qui donna l’occasion à Freya se s’intéresser à Valto, resté sur place. C’était un loup splendide. Akkan revint, deux verres à la main et elle le gratifia d’un sourire chaleureux.

Je vous remercie, c’est très gentil.

Elle entendit sans vraiment écouter Aglaë parler au compagnon à quatre pattes de Manîthil. La pauvre semblait mortifiée et s’imputait le départ de cette dernière. Elle évoqua son demi-frère et son aversion pour la vie en société. La voyageuse rousse esquissa un petit sourire. Elle trouvait qu’Akkan s’en sortait plutôt bien pour le moment, même si cela devait sans doute lui demander des efforts considérables. On oubliait trop souvent que les marginaux qui se tenaient à l’écart n’étaient pas forcément de personnes abruptes et désagréables. Le plus souvent, ils subissaient leur manque d’aisance. Elle-même devait se forcer des fois. Elle décida d’entretenir un peu la conversation :

Vous devez être heureux que cette occasion vous ait permis de retrouver d’anciens compagnons. D’après ce que j’ai pu comprendre, cela faisait un moment que vous ne vous étiez pas vus.

La jeune femme sourit à Ellenwen. Elle n’avait encore aucune idée ce matin qu’elle joindrait cette curieuse assemblée. Son regard erra encore un peu sur les alentours et s’arrêta sur la silhouette de trois hommes, s’avançant vers le groupe. Cela annonçait manifestement de nouvelles retrouvailles.

Sujet: Re: Quand la liberté se fête | Lun 30 Jan 2017 - 21:58

Ellenwen n'eut pas le temps de répondre vertement à son apprenti qui se plaisait tant à la taquiner. Freya le sauva d'une répartie taquine qui l'aurait fait à nouveau rougir en se tournant vers l'elfe, un sourire sur les lèvres. Elle avait l'air heureuse, dans cette assemblée improvisée, bien plus à sa place qu'elle ne l'avait été lorsque les deux femmes s'étaient rencontrées. Peut-être que la magie agissait ce soir, abaissait les défenses et les angoisses de chacun. L'elfe sourit en retour et leva doucement son verre, portant un toast au moment présent, à sa paix et au bonheur qui flottait sur tous les visages.

- La guerre nous a séparé sans que nous puissions nous retrouver. Je ne savais s'ils étaient morts ou vivants, torturés ou libres. C'est un fardeau lourd à porter que de ne jamais être tranquille sur la sécurité de ses proches. Pour moi, être ici c'est... plus que des retrouvailles je crois. C'est comme déposer son fardeau et s'autoriser à ne plus s'inquiéter.

Un contact mental l'effleura doucement, comme une réponse au sien. Elle se figea, un sourire sur les lèvres mais tendue. Laïaga. Maintenant que la joie de le savoir en vie laissait place à la pensée, elle se savait quoi penser de ce contact et de ses retrouvailles. Leur dernière rencontre avait été... explosive, à défaut d'un autre mot. Elle ne savait même plus où ils en étaient dans leur relation à force de séparations et de retrouvailles précédant de nouvelles séparations. Elle attrapa un nouveau verre et le but d'un trait, pour alléger l'angoisse qui revenait au galop. L'alcool la brûla, une nouvelle fois, et elle sentit la tête lui tourner alors que le monde devenait un peu plus flou. Elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage que trois silhouettes apparaissaient. Marek. Laïaga. Oesgir. Elle ne l'avait pas vu depuis la bataille du Nord, l'avait même cru mort. Une nouvelle fois, un immense sourire naquit sur ses lèvres et, sans plus réfléchir, elle se jeta au cou des nouveaux arrivants. Elle les serra dans ses bras, l'un après l'autre, et claqua deux gros bisous sur leurs joues avant de reculer, aussi satisfaite qu'une enfant devant un cadeau.

- Vous êtes là ! Je suis heureuse que vous soyez en vie ! Laïaga, Marek, Oesgir, je vous présente Freya, Manithil et Aglaë. Et réciproquement. Le loup, c'est Valto.

Une petite douleur lui traversa l'esprit, écho à celle du dragon. Doucement, elle s'approcha de lui et posa une main sur son flanc en fermant les yeux. L'alcool lui avait fait perdre son sens de l'équilibre et elle resta un moment appuyée pour ne pas tanguer.

*Nous sommes en paix, Kami. Accorde toi un peu de paix avec toi-même.*

Oesgir nous entraîna, plus ou moins, vers nos vieux amis. Ellenwen, Akkan, et tous ces gens que je ne connaissais pas mais dont je pouvais deviner la présence, et ils étaient si près. Je sentais un vague malaise et en même temps une envie de revoir ces amis et surtout Ellen’, sans arriver à décider lequel des deux sentiments l’emportait.
Quelles drôles de retrouvailles ça allait être… « Hé, ça faisait un moment ? Ça donne quoi, le combat contre la corruption, tout ça ? »… tu parles.

Et puis finalement nous débouchâmes sur la place où ils étaient tous réunis. Le bruissement des conversations et des rires baignait l’endroit, il y avait de la musique, et des gens qui dansaient. Mon malaise s’estompa légèrement devant la gaieté un peu maladroite des gens ici.
Ellenwen se jeta dans mes bras en nous voyant déboucher d’une petite ruelle, j’eus un infime moment d’hésitation avant de décider que, vraiment, je m’en foutais, et de lui rendre son étreinte en laissant échapper un petit rire.
Je n’étais plus tout à fait sûr de ce que je ressentais et de ce que nous étions l’un pour l’autre… mais pour ce soir cela pouvait attendre. Pour l’instant j’étais simplement heureux de voir Ellen’ en vie, de pouvoir passer du temps avec elle et de la voir heureuse.

-Vous êtes là ! Je suis heureuse que vous soyez en vie !
-Putain ce que ça fait du bien de te revoir, je répondis, presque surpris de voir à quel point c’était vrai.

J’avais toujours un grand sourire sur les lèvres. Par tous les moyens, cette nuit serait mémorable. Je saluai brièvement les inconnus qui venaient de m’être présentés, essayant tant bien que mal de ne pas oublier instantanément qui était qui. Donc Freya, la rousse, ok, Valto, le loup, là ça devrait aller, Manithil…

-Enchanté ! Et de rien pour le feu d’artifice ! fis-je sur le ton de la dérision, en attrapant le bras de Marek, et en le forçant à une courbette avec moi. J’espère que ça vous a plu.

J’allai récupérer de l’hydromel : le demi-elfe qui tenait le petit stand de rue jeta un regard consterné à l’énorme barrique d’alcool dont il tira les dernières gouttes pour remplir ma choppe :

-Tu arrives un peu tard l’ami.

Il désigna de la tête les fêtards que nous avions rejoint sur la place. Je haussai les épaules et retournai vers le petit groupe, faisant un clin d’œil à Oesgir au passage :

-Merci, sans toi on serait encore dans notre petite ruelle à discuter de feux d’artifice !

Alors qu'Oesgir était encore ébahit par ce qui se passait, il vit Ellenwen accourir et sauter dans les bras de Laïaga. Le jeune homme avait l'impression de revivre comme si ça vie reprenait et qu'on lui en redonnait les commandes.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, l'Elfe le prit dans ses bras. Cela le déstabilisa. Il avait déjà un penchant timide. Cela ne fut qu'accentué par la promiscuité du geste. De plus Oesgir n'était pas vraiment à l'aise avec les femmes (même si il c'était grandement amélioré après avoir quitté son village). Le fait que cette dernière possède la beauté et le charisme propre aux elfes n'arrangeait en rien sa gène. Même si le geste le rendit heureux, il fût soulagé lorsque l'elfe relâcha l’étreinte.

Le jeune homme essaya de retenir les prénoms des comparses de l'elfe, mais il se rendit vite compte que sa mémoire allait lui faire défaut.
Il lâcha un léger:
- Enchanté.

Laïaga avait l'air beaucoup plus à l'aise que le forgeron.

-Merci, sans toi on serait encore dans notre petite ruelle à discuter de feux d’artifice !

- Je n'ai rien fait, c'est toi qui a réussi à les localiser. J'ai juste pressé les choses. J'avais hâte de savoir. J'ai enfin l'impression de revivre. Merci beaucoup Laïaga...

Il laissa sa phrase en suspend. L’émotion était perceptible dans sa voix.

Il se dirigea ensuite vers Akkan. Celui qui l'avait introduit dans l'Equilibrium. C'était le premier à avoir tendu la main au forgeron après qu'il ait dût fuir son village. Le voir le rassura.
- Akkan, ça me fait plaisir de te revoir. Comment vas-tu?

Il lui tendit la main afin de lui empoigner l'avant bras.

Je tournais le dos aux nouveaux arrivants et avec le brouhaha de la fête je n'entendis qu'au dernier moment Oesgir. La voix me fit tressaillir et je me retournais avec surprise avant de lui flanquer une sacrée tape dans l'épaule, je souriait à pleine dent.

- Oesgir, putain ça fait plaisir de te voir, je te croyais mort. Ca fait depuis quoi ...

Je tâchais de me souvenir quand est-ce que nous avions perdu contact ...

- Depuis la bataille du Nord non ? Enfin on va éviter de trop en parler ce soir. Dans tous les cas, ça fait du bien de te savoir parmi les vivants.

Puis j'écartais les bras présentant la femme avec qui je discutais depuis maintenant quelques temps.

- Et voici Freya. Freya, ce jeune homme c'est Oesgir, un bon gars avec qui on à traverser 2 ou 3 emmerdes. Il lui manquait encore de l'expérience à l'époque, mais il avait la motivation et ça faisait plaisir. Tu es toujours dans le coup ? Où tu en es avec la forge et l'art du combat ... ?

Oesgir fut surprit par l’accueil que lui fit Akkan. La tape dans l’épaule l’aurait ébranlé s’il n’avait pas eu la carrure lié à son métier.
En tout cas la réaction d’Akkan faisait plaisir à voir. Le jeune homme était au moins aussi heureux de le revoir.

- Je craignais aussi pour toi. Mais à priori tu t’en es bien sortit.

Oesgir se souvenait bien de la dernière fois qu’il les avait tous perdus de vue.

- C’est ça. Lors de la retraite des forces. Mais tu as raison ce n’est ni l’endroit, ni le moment.

Oesgir n’avait pas encore prêté attention à la jeune femme qui accompagnait Akkan. Il remarqua son regard peu commun. Néanmoins cette particularité physique serait presque passé inaperçu à côté des étranges caractéristiques de son compagnons d’armes.

- Enchanté Freya. Oesgir laissa Akkan finir sa phrase. Je manque toujours cruellement d’expérience, surtout en combat. Et avec la fin de la guerre, je crains que les forgerons ne soit pas les artisans les plus recherchés. Et toi? Qu'es-tu devenu?

Le dragon mâle ne bougeait plus telle une statue. Seule sa respiration et les quelques balancements prouvaient qu’il était vivant. Alors que le groupe de marek, Laiaga et un autre homme approchait. Plusieurs pensées ce bousculer dans l’esprit du dragon. Il faisait toujours attention aux alentours mais il ne savait plus quoi faire. Il voulait à la fois partir et rester. Il désirait discuter avec les derniers individus qu’il pouvait appelé ami tout en les maudissant de tous les noms. Il…

Kami c’était mis à bouger. Ses yeux devenue blancs presque sans pupille fixaient une femme elfe. Décidément…. Ellen c’était littéralement jeter sur les trois hommes dans un geste affective et de joie avant de venir contre les écailles sombres. Les trois individus ne c’étaient pas adresser au dragon, chacun étant pris par autre chose. Mais ce n’était pas plus mal finalement…. Kami cherchait Manithil voir si elle trouvait cette fameuse boisson. Il en aurait surement besoin….

-Comment être en paix alors que mon esprit est détruit a jamais ? Comment être en paix alors que mon corps lui-même s’enfonce dans la corruption ?

Kami ne savait plus totalement ou il en était. L’événement était créé pour la paix. Au début Kami avait voulu y croire. Y vivre même ! Mais au final la douceur n’était qu’éphémère. Avec sa patte avant droite il se mit à frotter ses écailles noires sous l’œil droit puis regarda.

-Même les larmes et mon propre sang…. Ne vous occupez pas de moi et profitez en vous même....

Kami avait tout bonnement essuyait une larme cependant ce n’était pas de l’eau salé mais une goute de sang d’un rouge sombre. Presque noir comme la corruption. Il soupirait en fixant le ciel essayant de ce remettre dans la bonne ambiance mais c'était presque impossible.

Avec un léger sourire, Freya observa joyeusement Ellenwen se jeter avec grâce et légèreté dans les bras de ses amis. Le soulagement qu’elle éprouvait de les savoir en vie était palpable et la voyageuse eut un léger pincement au cœur en pensant qu’elle aurait aimé connaître cette sensation. Retrouver des êtres chers sains et saufs. Elle salua les nouveaux venus aimablement d’une inclination de la tête lorsque l’elfe les présenta et eu un petit rire gai lorsque le dénommé Laïaga exécuta une révérence en s’attribuant les lancers de feux d’artifices.

Je dois avouer qu’ils étaient exceptionnels !

Le groupe était devenu conséquent, passant de quelques personnes isolées à une bonne dizaine d’individus de tous milieux. La jeune femme se sentait un peu décontenancée. Tout le monde se connaissait et se rappelait les moments, bons ou mauvais, passés ensemble. Elle se raccrocha donc à ce qu’elle pouvait, à savoir la conversation des deux personnes les plus proches d’elle-même, Akkan et Oesgir. Ils évoquaient avec émotion une bataille passée, ce qui eut pour effet un regain d’intérêt de Freya envers l’échange des deux hommes. Ainsi elle se trouvait en compagnie d’anciens combattants. Si elle cacha sans peine son admiration de manière à ne pas se comporter de façon gênante et irréfléchie, elle se montra tout de même affable. Akkan lui présenta Oesgir de manière plus détaillée. La vagabonde porta le verre d’hydromel qu’elle tenait à ses lèvres et sourit en entendant ce dernier parler de sa situation.

Ravie Oesgir.

Elle se tourna vers lui.

Ainsi vous êtes forgeron ? Je connais bien ce métier. Elle chassa l’image de son père de ses pensées en repoussant une mèche de cheveux qui voilait son visage et continua. Effectivement, ce n’est pas dans les forges des villes et villages environnants que vous trouverez le plus de promesse d’embauche. Néanmoins, le maintien de la paix nécessite des hommes de votre trempe pour peu que vous soyez vraiment doué. Ne dit-on pas que si nous souhaitons la paix nous devons préparer la guerre ?

C’était malheureusement vrai. Les périodes d’accalmie étaient bien trop souvent de courte durée. Le destin de tout un chacun reposait presque inévitablement entre des mains mal intentionnées, orgueilleuses et avides de pouvoir. Afin de détendre l’atmosphère qui aurait pu ramener aux esprits des souvenirs déplaisants, elle ajouta :

Enfin pour le moment cela devra être mis de côté. Nous devrions tous trinquer à l’évènement heureux qui vous a permis de vous retrouver.

Freya leva son verre. Son regard fut intercepté par l’étrange comportement de Kaminari qui était revenu dans son champ de vision. Le dragon semblait lui aussi triste et abattu, essuyant de sa patte avant ce qui ressemblait à une larme, bien que la couleur rappelait le sang séché. Elle fronça imperceptiblement les sourcils devant ce détail mais l’état du volant à écaille la toucha. Il y avait des êtres vivants pour qui les épreuves que leur imposait la vie était difficilement supportables.

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