Découverte d'une ville

Sujet: Découverte d'une ville | Ven 13 Aoû 2010 - 21:39

Moïra marchait d'un pas vif à travers les ruelles formées par les étals. Elle tentait de regagner son auberge, où elle avait laissé le plus gros de ses bagages, avant que la foule ne devint trop dense. Elle esquiva un riche bourgeois, bedonnant et suant qui lui bloquait le passage. Elle le bouscula légèrement, crocheta sa bourse dans le même mouvement et s'éloigna furtivement. Lorsque les premiers cris retentirent, elle était déjà loin et soupesait ses gains d'une main experte. Elle ouvrit furtivement la bourse. Son visage s'éclaira d'un sourire. Apparemment le noble était venu faire de grande emplette... Elle allongea le pas, glissant la bourse dans l'échancrure de sa robe. Elle sentit la bourse glisser entre ses seins et venir se loger dans un pli de son soutient gorge. Avec ça elle allait pouvoir vivre plusieurs mois dans l'auberge, petite, modeste mais propre qu'elle avait trouvé. Les affaires allaient pouvoir reprendre... Elle songea à nouveau à Cithri. A la misère qu'elle avait quitté. Elle avait enfin réussi à partir. Elle n'était certes pas allée bien loin. Mais elle avait fuit, comme elle se l'était promis bien des années auparavant. Elle aurait bien aimé aussi pouvoir sortir de la routine. Pouvoir changer de métier et continuer à courir les routes avec le forgeron qui l'avait aidé. Mais une attaque de brigands les avait séparé. Elle n'avait du la vie sauve qu'à sa fuite...

Elle atteignit l'auberge quelques instants plus tard et se faufila dans la salle. Elle inspira profondément les odeurs de soupe et de rôti qui avaient envahi la pièce, mêlées aux odeurs de sueur et d'alcool, de crasse et de fumée. Au moins elle avait trouvé un point de chute.

*Les humains sont des porcs.*
C'était la première pensée qui m'effleurait l'esprit alors que je trouvais refuge dans une taverne. Moi qui rêvais d'aventure, le Surda m'avait laissé un goût amer. L'absence d'arbres m'avait d'abord gênée, mais je m'y attendais un peu. Et puis les humains sont moins raffinés que nous, ça aussi je le savais. Non, le pire ce n'était pas ça. C'était tout le reste! La foule, pressante, qui vous ballote comme une feuile sur une rivière, et qui vous éloigne de votre but tel une feuille emportée par le courant. Les odeurs, immondes, émannant des gens, relents de sueur, de crasse et de mauvaise haleine, et qui allait de pair avec ce que mes yeux voyaient: des gens sâles, qui vous bousculaient sans remords et sans pardon, obnibulés par leur chemin, et n'hésitant pas à marcher sur les malheureux qui croisaient leur route, sous prétexte qu'ils étaient mieux attifés et que leur bourse était pleine. Je voyais des mendiants tendre la main à des riches qui ne leur accordaient pas un regard. Oui, décidément, les humains sont des porcs, et insensibles avec ça. Mes oreilles sensibles souffraient du capharnaum que représentait la rue, entre les cris des marchands et le bruit de la foule. Je n'en pouvais plus.
J'eu l'impression d'entendre le silence pour la première fois de ma vie lorsque je claquai la porte de la taverne. Je me laissai aller contre le battant, épuisée et perdue, jettant un oeil dans la salle. Pas la moindre trace de compatriote elfique. Super. Quelques clients me rendirent mon regard, légèrement surpris, avant de se détourner pour finir leur bière. La pièce était relativement simple, pour ne pas dire grossière, surtout faite en bois, des murs jusqu'au mobilier, mais elle était calme, c'était l'essentiel... Je m'avançai vers le comptoir, hésitante sur la marche à suivre. Il n'y avait pas de taverne, chez nous, alors je doutais quelque peu du fonctionnement de l'établissement.
-Qu'est-ce que j'vous sers, ma'mzelle?
Je regardai l'homme derrière le bar, indécise.
-Euh... Vous avez de l'eau?
Il me regarda de travers avant de se détourner pour prendre un verre derrière lui. J'en profitai pour balayer la salle des yeux. Soudain, mon regard croisa celui d'une jeune femme, à ma gauche.

Moïra s'était posée dans un coin. Assise sur une table, éloignée de tout le bruit et de tous les hommes, elle sortit la bourse de sa robe sans se faire voir. Du bout des doigts elle sortit les pièces et les étala sur ses genoux, comptant sa petite fortune. Lorsqu'une servante passa près d'elle, elle lui fit un signe et commanda une chope de bière. Une fois ses comptes effectués elle sourit à nouveau. Le commerce allait pouvoir reprendre. Tout d'abord, se racheter une robe. La sienne, maculée de poussière, commençait à se déchirer aux manches. Et s'il était une chose qui n'appâtait pas le client, c'était une prostituée mal habillée. Elle avait vu plusieurs robes, au marché. Il serait toujours temps d'aller les chercher. Ensuite elle devait faire de sa petite chambre le lieu de rendez vous le plus couru parmi les jeunes riches. Sans s'affilier à l'un des nombreux bordels installés en périphérie de la ville. Elle ne voulait plus jamais avoir à faire exploiteurs. Elle s'étira longuement et rangea précieusement son argent. Elle avait remarqué que le marché n'attirait pas beaucoup de ses semblables. Quelques unes étaient en périphérie. D'autres auprès de certaines boutiques. Mais aucune d'elles ne sillonnaient la place comme elle comptait le faire. Il ne restait plus qu'à... Forte de ces décisions, elle avala une forte lampée de bière et se renversa sur son dossier, passant la main dans ses cheveux rebelles.

Elle allait partir dans l'un de ces nombreux rêves lorsque le bruit d'une porte claquée la mit sur le qui vive. Elle regarda une nouvelle venue entrer et ouvrit de grands yeux lorsqu'elle reconnut les oreilles pointues d'une elfe. Le dernier - et seul - qu'elle avait vu lui avait semblé si... étrange. Il avait été son client... Et jamais elle n'avait connu une telle chose... Elle observa la nouvelle venue avec curiosité et nota, avec un brin de surprise, l'apparent soulagement de celle-ci. A croire qu'elle avait traversé toute la ville pour venir trouver refuge dans cette petite auberge sans prétention. Elle esquissa un sourire railleur face à l'attitude de la jeune femme. Malgré l'incroyable réputation de combattant hors pair des elfes, elle n'allait pas tarder à se faire égorger dans une ruelle si elle montrait tant de naïveté. Elle allait se désintéresser de la question lorsque l'elfe croisa son regard. Pendant quelques secondes, l'elfe sembla quêter son aide. Comme pour la sortir de là. Moïra soupira profondément. Puis se raisonna. Il y avait peut-être un peu d'argent à se faire... et pour une fois sans trop se salir. Elle se leva et rejoignit l'elfe ostensiblement, s'accoudant près d'elle. Elle fit un léger signe au barman et commanda une nouvelle chope. Elle défia les hommes du regard. Chacun reconnaissait en elle, dans ses manières mi calculées mi naturelles, une fille de la rue. Une de celles à qui on ne la fait pas. Elle se tourna vers l'elfe et soupira.

- Vous devriez quitter cet air de chat effrayé. Cela ne vous attirera que des ennuis. Et vous ne devriez pas boire de l'eau. Ou demandez à ce qu'elle soit bouillie auparavant. La seule eau potable ici est celle pour la soupe et pour la cuisine.

Je ne m'attendais pas ce que la jeune femme me rejoigne au bar, quittant la table qu'elle occupait.

*Comment ça un air de "chat effrayé"?!*

Sa remarque m'énerva, provoquant le froncement de mon nez. Le pire était que je ressemblais effectivement à un chat en colère lorsque j'étais contrariée. Alors ça n'arrangeait en rien mon humeur déjà légèrement irritée par la ville. Pour qui elle me prenait, la demoiselle? Sentant la colère de mon orgeuil atteint gronder en moi, je tentais de me maitriser un peu.

*C'est ça ma fille, fais-toi remarquée, tu n'es pas déjà assez voyante comme ça!*

J'expirai lentement et me tournai vers elle avec un air détaché. S'il y a une chose où les elfes sont doués, c'est lorsqu'il s'agit de faire le désinteressé. Je scrutai son visage, cherchant les émotions que dissimulait sa voix. Elle était plutôt jolie, pour une humaine, bien sûr. Des cheveux châtains, des yeux très noirs... Et un sourire moqueur qui ne me plaisait pas du tout. A peine arrivée les gens commençaient à se payer ma tête. Un début très prometteur, en somme.

-Merci pour le conseil, je n'ai pas l'habitude.

Comme si ce n'était pas écrit en gros sur ma figure "elfe débarquée tout droit de la forêt". Je remarquai alors, derrière elle, un panneau accroché au mur. Avec le prix et les tarifs de chaque boissons et chambres. Aïe. Je n'étais absolument pas certaine d'avoir l'argent nécessaire pour me payer autre chose que de l'eau inbuvable. Je me retournai vers le gérant suspendu dans son geste. Je répondis à son regard interrogateur en lui faisant signe de laiser tomber. J'avais toujours la gorge en feu de la poussière du voyage, mais je préférai ça plutôt que de boire n'importe quoi. Et je n'avais pas les compétences suffisantes en magie pour purifier quoi que ce soit. En partant de chez moi, je savais que j'avais oublié quelque chose d'important: l'argent. Chez moi l'argent ne sers jamais. Tout se fait par transaction et par seervice, le bien commun, quoi. Il n'y a que chez les humains et chez les nains que les gens sont aussi cupides... Encore de quoi allourdir leur charge.
Ca commençait très très bien... Je n'avais pas envie de retourner dehors et de retrouver le bruit extérieur, mais je n'avais pas grand chose à faire ici non plus... Je n'avais pas de quoi me payer une boisson, alors une chambre! En fait je ne savais même pas où j'allais dormir. Cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas fermé l'oeil et la fatigue se faisait sentir de plus en plus souvent. Je poussai un profond soupir, découragée.

Seardwïn se téléporta directement dans la taverne dans le coin le plus sombre ou personne ne pouvait le voir. Il jeta un bref coup d'oeil dans la salle vit une elfe qui avait l'air presque apeurée en train de parler à une jeune femme. Il n'avait pas bouger et fait aucun bruit, il avait sa capuche noire sur sa tête on ne voyait même pas sa silhouette qui était totalement revêtue de noir. Il se déplaça lentement vers la table de ces deux filles et s'assit sans bruit.

-Bonjours mesdemoiselles. Prenez ce que vous voulez c'est moi qui régale.

Seardwïn avait assez d'argent pour acheter toutes la villes, il pouvait bien en dépenser un petit peux, en plus il avait de grand projets pour ces deux jeunes filles.

(désoler pour l'inspi mais j'ai pas vraiment eu le temps de faire mieux ^^)

Moïra vit la colère poindre sur le visage de l'elfe en face d'elle. Son nez se fronça comme celui d'un chat. La jeune prostituée se sentit insultée. Qu'avait-elle fait sinon proposer son aide ? Même si l'elfe ne connaissait pas les manières des bas fond, elle aurait pu se douter qu'ici l'aide était rare. Et chère. Or pour le moment, elle n'avait monnayé aucun des conseils qu'elle avait donné à la nouvelle venue. Elle manqua de se lever et de partir comme elle était venue, à la recherche de sa prochaine fortune, de ces prochains clients... De quoi à nouveau fuir la ville et apprendre un vrai métier. Mais quelque chose dans l'expression de son vis à vis, la fit rester. Peut-être la fille ressemblait trop à nombre de celles qu'elle avait vu débarquer et finir dans un bouge, à servir de passe temps à des bourgeois puants et suants. Et puis elle s'était calmée. D'un calme factice peut-être - ce n'était pas à Moïra qu'on pourrait apprendre à jouer avec ses expressions et ses mimiques - mais un calme tout de même. Elle poussa un profond soupir et leva les yeux au ciel.

- De rien... Vous ne devriez pas rester trop longtemps ici. Vous ne survivrez pas longtemps.

Elle haussa doucement les épaules. Tant pis si la jeune femme se vexait ou ne la croyait pas. Au moins maintenant elle était prévenue. Maintenant elle ne pouvait plus grand chose pour elle. Surtout que, au vu du regard que l'elfe avait lancé sur le panneau des prix, cette dernière était complètement fauchée. Si elle avait eu un peu d'argent Moïra aurait pu l'emmener dans des établissements mieux famés... et en profiter au passage. Elle eut un rire sans joie. Quelle idée de se balader sans argent. Surtout que les elfes étaient réputés comme étant un peuple riche. Sans compte que pour venir de leur forêt jusqu'ici la jeune femme avait probablement quelques moyens. La prostituée avala une gorgée de sa bière, trop amère à son goût et s'adossa au comptoir, le regard vers les flammes. Elle regardait la salle du coin de l'oeil, jugeant combien de temps elles pouvaient rester ainsi sans qu'un importun vint les déranger. La réponse ne tarda pas lorsqu'un étrange jeune homme vint s'assoir auprès d'elle, leur proposant de leur payer leurs consommations. Un rictus étira les lèvres de la jeune femme. Elle les connaissait bien ces beaux payeurs, beaux parleurs et beaux salopards. Elle sourit, méprisante.

- Et bien sur vous ne demandez rien en échange... Comme c'est beau... Nous n'avons que faire de votre argent. Partez.

Elle avait parlé pour les deux. Tant pis si l'autre n'approuvait pas. Tant pis si elle acceptait. Moïra aurait au moins tenté de la protéger...

Seardwïn attendait la réponse des jeunes filles et lâcha son aura sombre sur les deux jeunes femmes. Le froid envahi leur coin de la salle, la frayeur et la peur rentrèrent dans l'esprits des deux jeunes filles. Seardwïn maintenant dégageait une aura chaude, qui donnait très envie au fille de lui faire confiance. Il leur dit :

-Je peux vous laissez l'argent et vous en faite ce que vous voulez. Mais si vous voulez que je parte je m'en vais.

Il grandit la puissance de l'aura d'une force telle que le froid devint instable seul lui dégageait de la chaleur. Il se leva laisse 50 couronnes sur la table et partit d'un pas lent pour laisser les deux jeunes filles dans le froid glacial. Leur seul source de chaleur c'était lui et il venait de partir. Il s'assit au comptoir et commanda un hydromel boisson qu'il adorait par dessus tout depuis qu'il était venu dans une de ces taverne mal famée dans Dras.

Il avait prit cela avec Samoth un ancien ami, qui était maintenant son pire ennemi et il ne l'avait pas revu depuis longtemps. Depuis leur quête dans les montagne ou Seardwïn n'avait pas essayer de le tuer et inversement. Samoth était devenu l'assistant de Marek le chef du Vanyali Ebrithil que Le Saint Empire combattait régulièrement. Marek était maintenant pervertit par l'esprit d'un elfe noir. Il faudrait qu'il rencontre cet elfe noir pour qu'il voie de quel genre il est si il est maléfique et qu'il peux se joindre à lui ou si celui-ci est gentil et reste du côté du Vanyali. La première théorie lui plaisait plus que la deuxième.

Samoth était maintenant un dragonnier puissant mais lui aussi était un ombre puissant mais leur pouvoirs était plus au moins égal. Si le combat se profilait, Seardwïn n'avait aucune idée de celui qui allait l'emporter ou de ce qui allait ce passer.

La réponse de la jeune femme ne faisait que me complaire dans mon sentiment de malaise. Je n'aimais pas cette ville et encore moins ce peuple. Comment des gens faisaient-ils pour vivre ainsi? Dans la saleté et la pauvreté, sans la moindre preuve d'altruisme de leur part... Cette jeune femme était la première que je voyais qui s'intéressait à autre chose qu'à son nombril. Moi en l'occurence.
Un sentiment de malaise s'installa soudain en moi, comme un avertissement brumeux et purement instinctif. Avertissement confirmé par la voix qui s'éleva brusquement à côté de moi. Je tournai vivement la tête, surprise par l'apparition d'un homme entre nous deux. Je ne l'avais même pas entendu approché! Les yeux ronds, une crainte sourde pulsant en moi, je fixai éberluée son visage dissimulé par une capuche noire. Noire comme le reste de ses vêtements. Question originalité, il atteignait des sommet, ce type.
Je repris mon expression de chat éffarouché lorsque le sens de sa remarque me parvint.
Comme si j'allais accepter l'argent d'un inconnu habillé en noir alors que mon instinct me criait de partir à toutes jambes, et si possible, très, très, très loin. J'étais certes légèrement perdue, mais pas encore attardée mentale.
- Et bien sur vous ne demandez rien en échange... Comme c'est beau... Nous n'avons que faire de votre argent. Partez.

J'approuvai ma voisine d'un regard appuyé, puis détournai la tête pour signifier clairement en langage corporel "merci, c'est gentil mais... non."

-Je peux vous laissez l'argent et vous en faite ce que vous voulez. Mais si vous voulez que je parte je m'en vais.

Je le regardais s'éloigner lorsqu'un froid glacial m'envahit à mesure qu'il avançait. Alors là, si c'était un phénomène naturel, je voulais bien me couper les oreilles et les vendre au premier venu! La crainte sourde qui m'habitait grandit encore, me rendant nerveuse. Ce type n'était pas des plus normals, c'était clair.
*Eh bien il va vite comprendre que je préfére le froid à sa companie peu rassurante!*
Je jettai un regard à la jeune femme, attendant sa réaction, avant de poser les yeux sur la somme qu'il avait laissé sur la table. Ah. Oui, quand même. Oui et bien ma fierté était en jeu, et quitte à crever de froid, de faim ou de cause moins naturelle dans la nuit, j'étais décidée à refuser quoique ce soit que cet homme pouvait bien m'offrir. Que ce soit sont argent ou sa présence.

Moïra fixait toujours l'inconnu comme l'elfe l'avait regardé quelques instants plutôt : avec une once de dégoût et beaucoup de mépris dissimulé. Elle n'aimait pas beaucoup les hommes... Son expérience passée lui criait que celui qu'elle avait devant elle n'appartenait certainement pas à la petite minorité d'indulgents et de compréhensifs - elle n'était d'ailleurs pas bien sure que cette minorité existât réellement. Ses yeux luisaient d'une lueur qu'elle ne comprenait pas mais qui ne lui disait rien qui vaille. Elle se retourna légèrement vers l'elfe qui l'accompagnait et vit, soulagée, que cette dernière semblait partager ces sentiments. Au moins à deux contre un elles avaient peut-être une petite chance. Autour d'elle, la salle toute entière semblait regarder la scène avec un grand intérêt. Elle sourit vaguement. Elle savait qu'elle serait protégée par ceux qui l'entouraient. Si la solidarité était maigre dans ces bas-fonds miséreux, une règle dépassait toutes les autres : la solidarité envers les étrangers. Forte de ce savoir, Moïra s'accouda au comptoir et ricana. Elle s'apprêtait à rembarrer définitivement l'inconnu lorsqu'un froid immense la saisit. Entourant sa poitrine de ces bras elle frissonna. Sa mince robe de laine ne lui était pas d'un grand secours pour se réchauffer. Une angoisse sourde monta en elle. Elle n'avait jamais connu la magie, jamais vu, jamais approché. C'était des comptes et des légendes la magie. Mais ce qu'elle ressentait n'était pas normal. Instinctivement elle se rapprocha de l'étranger, de sa chaleur. Lorsqu'elle vit les pièces sur la table elle réprima un mouvement de surprise. Pour elle les quelques pièces étaient une fortune plus grand que tout ce qu'elle pouvait espérer. De quoi faire quelques économies, trouver un métier agréable, comme bonne ou gouvernante dans une bonne famille. C'était son rêve... Elle frissonna et releva les yeux sur l'homme. Son instinct lui criait de fuir... La décision était dure. Ce fut étrangement l'elfe à ses côtés qui la décida. Moïra ricana.

- Et moi je suis la reine des elfes peut-être... L'argent donné ça n'existe pas...

Elle frissonna à nouveau, les lèvres légèrement bleuies par le froid. Il fallait qu'elles s'en aillent. Qu'elles partent de là... Sans plus chercher à se rappeler que l'elfe n'était qu'une elfe, une étrangère, quelqu'un qui ne la comprendrait jamais, elle lui prit la main et, sans lui laisser le choix, elle la traina vers l'étage, vers la petite chambre qu'elle avait loué. Là au moins, elles pourraient être tranquille. Elle souffla doucement pour rassurer sa compagne.

- Ne vous inquiétez pas, faites moi confiance.

Kaylan Keylan. Tel est le nom de cet ombre à jamais ancré dans les souvenirs de ses ennemis. Ah quelle était belle l’époque, où, il vagabondait d’un endroit à un autre, semant désolation et mort dans son sillage. Il se rappelle les visages de toutes ses victimes, qu’il avait brûlé, mutilé, tué et torturé durant ses longues années. Ce qu’il aimait le plus, c’était la torture mentale, joué avec l’affection que certains humains avaient entre eux. Comment ils appelaient cela déjà ? Ah oui, l’amour. Pff, foutaise tout cela. Il se rappelle encore, et toujours, la haine du chef de l’alliance exprimé mentalement avec puissance malgré la distance le jour où il avait décapité Breich, sa fiancée de l’époque. Haha. Comme Kaylan c’était régalé ce jour là de la haine, et de la tristesse de ce dragonnier, même si tristesse est un bien pauvre mot pour exprimer ce que ressentait le dragonnier.

Mais cette époque est derrière Kaylan à présent. Cela fait un assez bon moment que l’Alagaësa n’a pas entendu parler de l’ombre. Et pour cause, il était enfermé. En effet, un beau jour, Kaylan était tombé sur un sorcier dont il avait sous-estimé le pouvoir, et comme vous pouvez le deviné chers lecteur, cela s’est retourné contre notre ombre et le voilà à présent, dans une cage magique, quelque part dans le désert du Hadarac. Cette cage magique était planté dans de la roche et une magie puissante maintient Kaylan enfermé en l’affaiblissant. Mais depuis plusieurs jours déjà, Kaylan reprenait des forces en attirant des humains dans les parages puis en les vidant de leur énergie vitale. Il les séduisait mentalement, les poussant à quitter leurs routes, sentiers, et villes pour venir le retrouver. Et les malheureux se retrouver mort quelques heures ou jours plus tard. Totalement vidé. Ainsi, autour de la geôle de l’ombre, des dizaines de cadavres tenaient compagnie à Kaylan. Des squelettes pour les plus anciens, des corps en pleine pourriture pour d’autres. Et à présent, Kaylan reprenait de plus en plus de force et il arrivait même à envoyer son esprit se balader en Surda attiré d’autres personnes, mais cette fois-ci, pour le libéré. Oui en effet, toute cage a une clé, et celle qui peut libérer Kaylan est juste à côté de la geôle, et seule une personne de l’extérieur peut ainsi le libérer.

Cette fois-ci, Kaylan envoya son esprit vers Petrovya. Il reconnut l’aura d’une ombre, mais décida de l’ignorer et de lui cacher sa présence. Trop difficile à berner. Son esprit alla plutôt vers une auberge, où il reconnut quelqu’un, un esprit dur, entêté qui avait connu les dures lois de la rue. Moïra. Kaylan sourit de sa cage. Il se souvint encore d’elle. Kaylan frôla son esprit, et lui murmura son nom.

*Moïra*

Elle l’avait entendu. Kaylan vit qu’elle ne connaissait rien à la magie et la puissance de l’esprit. Il envoya des images d’elle, Moïra en belles tenues, Moïra voyageant de villes en villes, une Moïra qui n’avait plus rien avoir avec une catin.

*Viens à moi Moïra. Aide moi*

Kaylan créa l'envie dans l'esprit de Moïra. Il repéra également, la présence d'une elfe, un être magique qui tenait bien haut ses défenses mentales, ce pourquoi il avait choisit de rentrer directement en contact avec Moïra, et non l'elfe.

*Viens à moi Moïra, je te guiderais.*

[C'est court désolé. Mais je reprend juste, et pas bcp d'inspiration Smile

]

Moïra était parvenue jusqu'à sa chambre sans encombre. Elle referma le maigre panneau de bois et tourna la clef dans la serrure. La précaution était inutile... mais comment aurait-elle pu le savoir ? Elle s'adossa au chambranle et dévisagea l'elfe en face d'elle, sans animosité mais sans douceur. Elle s'était mis de beaux draps en aidant l'inconnue. Certes, elle n'aurait jamais pu la laisser seule face à... à ça... Elle frissonna légèrement, plus inquiète qu'apeurée. Elle avait déjà rencontré des guss tordus mais celui là dépassait presque tout... Du moins dans la bizarrerie non explicable. Elle poussa un long soupir et se dirigea vers le vieux lit de bois. Elle se laissa tomber dessus plus qu'elle ne s'assit et réfléchit une bonne fois pour toute. Pour le moment elles ne pouvait pas prendre le risque de bouger. Le type était toujours probablement assis à sa table. Elles étaient donc coincés... Alors... désignant d'un vaste geste la minuscule chambre sous les toits, elle sourit à l'elfe en face d'elle. Son sourire, ironique et moqueur, était teinté d'une pointe de tristesse.

- Tu ne t'attendais pas vraiment à ça en venant parmi les humains, hein ? Et pourtant beaucoup donneraient n'importe quoi pour pouvoir avoir cette chambre. Dormir sous un toit est un luxe que beaucoup ne peuvent pas s'offrir. Mais ne te leurre pas, on est pas malheureux pour autant...

Elle ne voulait pas la pitié... La pitié était une chose bonne à prendre lorsqu'on avait le temps de s'apitoyer sur soi-même. Elle, elle préférait penser à l'avenir. A comment sortir de là. Son corps était une bonne arme, elle pouvait toujours remercier la nature de ne pas être l'une de ces planches à pain sans espoir qui finissaient par se marier à un pauvre bougre, à lui donner quelques enfants et à crever lors de l'un de leurs accouchements. Elle tapota le lit à côté d'elle.

- Tu devrais t'assoir. On en a pour une bout de temps à rester ici. Ce genre de type ne se décourage pas facilement. Je suis même étonnée qu'il ne soit pas à tambouriner à notre porte. Bref, autant faire connaissance. Moi c'est Moïra. Prostituée.

Elle n'avait pas baisser les yeux. Pour quoi faire ? Au moins elle avait un métier. Mais son ton s'était fait légèrement provocateur sur ces derniers mots. Une façon de voir comment la belle princesse qu'elle avait en face d'elle allait bien pouvoir réagir. Probablement par l'une de ces mimiques dégoutées qu'elle ne manquait pas d'afficher depuis son arrivée à la taverne. Elle se laissa tomber en arrière sur le lit en poussant un profond soupir. Partir d'un cloaque pour arriver dans un autre... Dire qu'elle avait tellement cru pouvoir tout laisser derrière elle. Elle allait tranquillement continuer la discussion lorsqu'un message mental lui parvint. Elle sursauta violemment en poussant un petit cri de surprise et retomba droite sur ses jambes, en position de défense. Lorsque la deuxième phrase lui parvint elle était prête. Elle l'accepta sans surprise. Elle sentit son envie de fuir s'exacerber jusqu'à devenir douloureux. L'envie de devenir une princesse, comme l'elfe qu'elle avait en face. Ne plus jamais connaitre la faim, la soif, le froid... Elle frissonna violemment. Elle reconnut la voix, à demi surprise. Un visage se dessina dans son esprit. Celui d'un de ces amants d'un soir. D'un de ces clients. Un bon client. Il avait fait attention à elle, s'attachant à ce qu'elle prenne autant de plaisir à sa compagnie que lui à la sienne. Et il avait bien payé. Mieux que bien payé, même. Poussée par le désir et quelque chose qui ressemblait fort à de l'amitié, elle fit quelque pas vers la porte, bien décidée à le rejoindre avant de se souvenir de ce qui l'attendait en bas. Elle s'arrêta. Sans savoir trop comment faire elle tenta de répondre à Kaylan.

*Je ne peux pas... Il y a quelqu'un de dangereux en bas, dans la taverne. Je ne peux pas sortir, il fait peur et je ne pense pas qu'il nous veuille du bien. Il a crée une zone de froid autour de lui...*

Puis elle se tourna vers l'elfe qui la regardait, franchement inquiète et tenta de la rassurer. Elle avait du mal à trouver ses mots et, pour la première fois depuis longtemps, ne savait comment exprimer ce qu'elle venait de vivre sans risquer de passer pour une folle. Elle avait les sourcils légèrement froncés et l'air un peu déboussolé. Pour une fois, elle ne cherchait plus à faire semblant.

- Quelqu'un m'a parlé... Mais il m'a parlé dans ma tête... un peu comme s'il lisait dans mes pensées et qu'il pouvait y laisser un message. C'est assez étrange.

Byran avait attentivement observé la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux, la femme, l'elfe et l'homme. L'onde de peur et de terreur que dégageait ce dernier était puissante si bien que Irk-Nuran, acoudé au comptoir depuis le début, avait lui même sentit un sentiment de crainte l'envahir, comme si toutes les peurs du monde s'étaient retrouvées enfermées en lui. Il avait vu passer toutes les pires craintes qui l'habitait, bien qu'elle ne fussent pas nombreuses. Il semblait y avoir eu une altercation mais le vagabond n'en compris pas la raison malgré tout il percevait la malfaisance de l'homme mais aussi une forte puissance qui se dégageait de son être.

Finalement, après des hésitations fortement marquées, la jeune femme qui semblait être une prostituée, pris l'elfe qui manquait clairement d'expérience par le bras et, d'une poigne énergique, la fit monter à l'étage.

Tandis que les deux femmes disparaissaient de la vue de Byran, ce dernier lança haut et fort afin que toute la taverne l'entende bien:

-En voilà une façon de se faire renvoyer par deux jolies demoiselles comme ceci. Pouvez vous me faire part de vos techniques, j'en aurais sûrement besoin pour faire fuir d'éventuelles pots de colle?

Toute la taverne éclata alors d'un rire sonore et Byran s'y joignit tout en restant sur ses gardes, une main posée sur son épée et ses sens à l'affût. En cas d'un éventuel affrontement il devait pouvoir se défendre même si il savait que si le magicien utilisait la magie il ne resterait plus grand chose de Byran Irk-Nuran.

Sans attendre la réaction de la victime de sa blague vaseuse il remonta à l'étage dans le but de finir les préparatifs de son départ. Dans un second temps il voulait s'assurer que les deux jeunes femmes n'avaient rien, mais il ne semblait n'y avoir aucun bruit à l'étage. Par conséquent il se dirigea vers sa chambre où l'attendait Syfan, perché sur le rebord de la fenêtre il finissait de manger ce qui semblait avoir été un rat. Tout en caressant ses plumes Irk-Nuran repensa à l'étrange scène dont il avait été témoin il y a quelques instants. Que faisait cette elfe ici? Et surtout, qui était cet homme qui semblait posséder de tels pouvoir? Byran espérait ne pas avoir pris de risques en le tournant en ridicule devant tant de gens.

Pris d'un doute soudain, le jeune homme se redressa brusquement, son hibou poussa un cri perçant. Si cela à quoi il venait de penser se révélait juste les deux femmes étaient en danger, en grand danger. Byran ressortit rapidement de sa chambre, non sans avoir vérifié que son épée était bien rangée, et se dirigea d'un pas rapide vers la chambre dans laquelle avaient disparus les deux jeunes femmes. Arrivé devant la porte il prit une profonde inspiration et toqua à plusieurs reprise pour se faire annoncer. Restait à savoir si on allait lui ouvrir.

Ce fut avec soulagement que je suivis Moïra dans les escaliers, jusqu'à la porte de la petite chambre qu'elle louait. Je ne me sentait pas vraiment en sécurité, mais c'était toujours mieux que de rester avec cet inconnu aux pouvoirs étranges. Je sentais la chaleur revenir peu à peu lorsque nous entrâmes, commençant par le bout des doigts jusqu'à envahir tout mon corps. Y avait pas à dire, ça faisait du bien d'être au chaud! Lorsque j'atteignis une température à peu près normale, je regardai autour de moi, observant l'étroite pièce. Peu meublée, des murs en bois où les parasites avaient creusé de nombreuses galerie, et un plancher qui n'avait pas dût voir la propreté depuis des siècles. Mais après des jours passés dehors à dormir un jour sur trois dans la cambrousse du désert, cette chambre était un paradis sur terre. J'entendis derrière moi le cliquetis de la clé qui tourne dans la serrure, et j'eus une vague pensée quant à l'inutilité de ce geste.

-Tu ne t'attendais pas vraiment à ça en venant parmi les humains, hein ? Et pourtant beaucoup donneraient n'importe quoi pour pouvoir avoir cette chambre. Dormir sous un toit est un luxe que beaucoup ne peuvent pas s'offrir. Mais ne te leurre pas, on est pas malheureux pour autant...

Je ne répondais pas, car elle avait raison et je le savais. J'avais vu beaucoup de pauvres dans les rues, et ils paieraient cher pour être à ma place. De plus je commençai à saisir la valeur de l'argent dans le monde humain, beaucoup plus capitaliste que le mien. Si le monde entier était fait ainsi, j'allais devoir travailler pour gagner mon pain quotidien. Je lançai un regard à l'épée pendant à ma droite. Mercenaire, peut-être? Je grimaçai intérieurement. Si c'était pour tuer des innocents sans savoir si j'étais dans le bon camp, ce n'était même pas la peine d'y penser. Alors quoi? Je n'avais que peu de talents en magie, la patience n'étant pas mon fort. Qu'avais-je à offrir? Rien. L'aventure risquait d'être très courte...

-Tu devrais t'assoir. On en a pour une bout de temps à rester ici. Ce genre de type ne se décourage pas facilement. Je suis même étonnée qu'il ne soit pas à tambouriner à notre porte. Bref, autant faire connaissance. Moi c'est Moïra. Prostituée.

J'obéis et m'assis à ses côtés tandis qu'elle parlait. Je notai son prénom avant que son dernier mot ne remonte à mon cerveau. Prostituée. Étrangement, ma première pensée fut qu'elle devait aérer souvent ou n'être arrivé qu'il y a peu de temps pour que la pièce n'ait gardé aucune odeur de la présence de ses clients. J'avais déjà vu un bordel dans une des petites villes que j'avais traversé. Je venais alors de quitter les vertes forêts de ma patrie et je n'avais pas compris pourquoi ces filles donnaient leur corps à des inconnus, même pour de l'argent. Surtout pour de l'argent. Mais après avoir vu Petroviya, je comprenais maintenant leur point de vue. Ces femmes avaient besoin de vivre, comme n'importe qui d'autre. La prostitution était un moyen d'y parvenir. Je frissonnai. Ce n'était pas le genre de chose que je pourrai faire pour gagner de l'argent. Surtout que je n'avais absolument aucune expérience de ces choses là. Nous vivons longtemps, et je n'avais pas encore atteint la majorité. Alors tout ce domaine m'était étranger. Mais même si j'avais été plus âgée et plus expérimentée, je n'aurais jamais pu me donner à un homme pour quelques pièces. Entre ça et revenir chez moi, mon ego préférait la deuxième sortie de secours.

-Moi c'est Loreleï. Merc...

J'avais à peine remarqué que Moïra s'était allongée lorsque elle se redressa violemment avant que j'ai pu finir ma phrase, me faisait sursauter par la même occasion. Je tournai vivement la tête vers elle, affolée par l'idée que nous soyons en danger quelconque. Mais il n'y avait personne dans la petite chambre, à mon plus grand soulagement. Je fixai la jeune femme, anxieuse, guettant le moindre signe qui expliquerait son attitude.

- Quelqu'un m'a parlé... Mais il m'a parlé dans ma tête... un peu comme s'il lisait dans mes pensées et qu'il pouvait y laisser un message. C'est assez étrange.

-Je connais ce phénomène, répondis-je automatiquement. Les personnes pratiquant la magie en usent souvent: il pénètrent dans l'esprit des gens et peuvent communiquer avec eux à distance. En général c'est mal vu, parce que la personne voit tout ce qui se passe dans la tête de sa victime. On nous apprends à nous en protéger assez jeune, chez moi. Mais si je connais la théorie, ma technique laisse à désirer...

Je sourie faiblement. En vérité j'étais plutôt inquiète. Moïra était peut-être connue par ses clients, mais je ne voyais pas pourquoi quelqu'un l'aurait appelée ainsi. Ce genre d'intervention était somme toute assez rare, surtout au niveau des villes comme Petroviya. Peut-être cette femme avait des liens particulier avec des magiciens... Tout cela m'intriguais au plus haut point.

-Qu'est-ce qu'il vous a dit exactement? Si ce n'est pas trop indiscret, ajoutai-je.

Soudain quelques coups résonnèrent à la porte. Je me figeai, échangeant un regard inquiet avec Moïra. Un indice me rassura un peu: l'air n'était pas glacial autour de nous, et les coups étaient plus polis qu'impérieux... Je ne me détendis pas pour autant, me levai et m'approchai de la porte doucement, sur mes gardes.

Moïra parlait d’une ombre, sans aucun doute celle que Kaylan avait senti en étirant son esprit jusqu’à la petite chambre. Il savait juste qu’il ne s’agissait ni de Brexinga ou Arkillon, ses deux anciens maitre. C’était surement un Ombre bien moins puissant, mais Kaylan ne chercha pas à savoir qui il était. Il savait seulement que cet individu nuisait à ses plans, et s’il était libre, aurait bien vite fait de le battre. Liberté. C’était ce que cherchait l’ombre, et il finira par la retrouver. Moïra avait réagi comme il l’avait prévu à son contact mental, cela était une première pour elle. A présent, Kaylan devait trouver un moyen pour la faire sortir de l’auberge sans trop attiré l’attention de cet autre ombre de l’étage d’en dessous. Il repéra d’ailleurs un autre esprit tout proche, il s’approcha mentalement de lui et pénétra son esprit aussi facilement qu’un couteau coupe du beurre. Ses intentions n’étaient pas mauvaises, et il voulait venir en aide aux demoiselles. Soit, il allait leur venir en aide. Kaylan lui envoya un message.

*Entre, et propose leur ton aide dans leur quête. Ton devoir est de les aider, si tu échoue, une puissance dont tu n’as même pas idée s’abattra sur toi, et ton pigeon. *

Et sur ce, Kaylan lui envoya une vague de panique et des images de souffrance qu’il avait pu récolter lors de ses expériences. Il était si prêt du but qu’il ne pouvait échouer maintenant. De nouveau, il transmit une pensée à Moïra, avec une vague de chaleur et d’apaisement cette fois-ci.

*Ouvrez la porte à l’inconnu, il vous aidera pour venir à moi. N’ayez crainte du sorcier de la taverne, je vous guiderais.*

Kaylan menait les opérations à présent, il devait faire cela sans trop de précipitations pour éviter les complications. Il quitta la chambre pour explorer les lieus afin d’éviter l’autre ombre. Voyageant d’esprit en esprit, il apprit l’existence d’une porte dans les cuisines pour les livraisons. Ils pourront sortir par là-bas.

*Moïra, descendez jusqu’aux cuisines, il y a une porte pour les livraisons, avant de la prendre demandez à l’un des cuisiniers de la nourriture pour une journée, il vous l’a donnera sans broncher. Ensuite, vous trois, prendrez deux chevaux de l’écurie du coin, et prenez la direction du nord.*

Puis, pour que les deux femmes et l’homme n’aient point de surprise, il convaincu par la menace le cuisinier de les approvisionner et le propriétaire des écuries de laisser la porte ouverte. Oh, faible créature, les humains étaient cela, sans aucune force mentale.

Byran commençait à s'impatienter devant la porte et réfléchissait à ce qu'il dirait au deux jeunes femmes lorsque les paroles de l'Ombre résonnèrent dans sa tête.

*Entre, et propose leur ton aide dans leur quête. Ton devoir est de les aider, si tu échoue, une puissance dont tu n’as même pas idée s’abattra sur toi, et ton pigeon. *

Vint ensuite une vague de souffrance et de douleur que le jeune homme prit de plein fouet, il chancela quelques instants puis se reprit. La voix qui avait raisonnée dans sa tête n'était pas la même que celle du magicien qui se trouvait à l'étage inférieur. Une autre créature maléfique en somme. Byran tressaillit, il devait vraiment partir avec ses deux femmes, sa vie maintenant en dépendait et il le savait. Mais la personne qui avait communiqué avec lui devait être une engeance des plus maléfiques et il devait trouver un moyen de lui échapper une fois leur «quête» terminée. Bien que connaissant les moyens de défense contre les intrusions dans les esprits, Irk-Nuran n'avait jamais été doué pour cela et encore moins pour l'utilisation de la magie mais il avait quand même quelques rudiments d'Ancien Langage. L'elfe pourrait sans doute l'aider étant donné ses origines mais il n'aurait l'opportunité de le faire qu'une fois les souhaits de l'Ombre réalisés et la quête terminée.

Cette quête justement. Quelle était elle? Byran se posait des questions sur ce qu'ils devraient faire une fois partis mais il savait qu'il ne valait mieux pas discuter avec le genre de personne qu'était la voix dans son esprit. Et puis il ne voulait pas perdre Syfan «son pigeon». Restait tout de même un problème: le second magicien était sans doute toujours en bas et devait certainement en vouloir à celui qui l'avait offensé avec sa blague douteuse. Cette quête semblait fort mal démarrée et Byran se disait que cela serait sans doute sa dernière. Malgré tout il devait tenter de résister à l'influence maléfique de l'Ombre et un plan complètement fou commencer à germer dans son esprit afin de vaincre cette créature une fois devant elle même si, au plus profond de lui même il savait qu'il n'avait aucune chance de vaincre un Ombre et que si il s'en sortait vivant ça serait déjà un sacré exploit.

Tandis que ses funestes pensées traversaient son esprit, la porte s'ouvrit devant lui et la jeune femme l'invita à entrer d'un pressant signe de tête.

Malgré la surprise qu'elle avait ressenti à entendre Kaylan lui parler mentalement, Moïra eut le temps de capter le prénom de sa jeune compagne. Loreleï. Le nom lui plaisait. Sans savoir trop pourquoi elle l'associait à une divinité de la nature. Des bois ou des ruisseaux peut-être. Elle était sure d'avoir entendu un barde chanté une chanson... bien longtemps auparavant. Après une minute de réflexion, quelques vers émergèrent de sa mémoire engourdie. Les paroles étaient simples, et la musique douce.

A Bacharach il y avait une sorcière
blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à
la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit
citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa
beauté

O belle Loreley aux yeux pleins de
pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont
maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque
en ont péri

Elle sourit vaguement malgré son trouble. Elle aimait définitivement le prénom qui lui rappelait les quelques années heureuses qu'elle avait passé auprès de ses parents. Lorsqu'elle avait encore des parents. Elle soupira. Ces derniers temps tout s'enchainait trop vite à son goût. Son départ de Cithri, la rencontre de Robhue, de Kaylan, l'embuscade, son arrivée dans la ville... Et maintenant voilà qu'elle cachait une elfe dans sa minuscule chambre et recevait des messages mentaux de l'un de ces anciens clients... Mais au moins, grâce à sa compagne, elle en connaissait un peu plus sur le phénomène. Elle lui sourit avec reconnaissance et poussa un soupir de soulagement.

- Au moins je sais ce qui se passe... C'était vraiment flippant... Elle grimaça et consentit à quelques explications. C'était l'un de mes anciens clients. Il me demandait de venir l'aider, de venir jusqu'à lui. Je crois qu'il me promettait monts et merveilles. Mais je ne sais pas trop si les images venaient de lui ou si une part de mon subconscient c'est réveillé à l'entendre parler à nouveau. Elle eut un rire narquois. C'était un bon client. Si j'ai pu me payer cette chambre c'est bien grâce à son argent. Mais dans tous les cas, il devrait attendre.

La jeune femme avait retrouvé de sa superbe. Puisque le phénomène était explicable et qu'elle n'était apparemment par victime d'hallucinations pour le moins fâcheuses, elle pouvait recommencer à prendre sa vie en main. Elle sentait à peine l'esprit de Kaylan dans le sien et ne s'en formalisait pas outre mesure. Elle était sûre, peut-être naïvement, de pouvoir garder le contrôle de soi-même. Elle allait se rallonger sur le lit lorsque quelques coups à la porte la firent se redresser. Elle poussa un gémissement d'exaspération. La modeste auberge commençait à devenir trop fréquentée à son goût. Elle marmonna quelques formules peu polies et ouvrit la porte avec précaution. En voyant le jeune homme qui se tenait bêtement devant elle, elle ne put s'empêcher de sourire. Devant elle, se tenait un jeune homme, un peu naïf et bon enfant, à mille lieu de quelqu'un qu'elle aurait pu qualifier de dangereux. Elle lui fit un clin d'oeil, une main sur les hanches mais sans vulgarité.

- Si tu viens pour t'offrir mes services, je crains que tu ne doives attendre...

Alors qu'elle prononçait ces paroles, elle grimaça en entendant de nouveau la voix de Kaylan dans sa tête. Elle avait beau bien aimé l'ombre, elle commençait à peu apprécier son intrusion dans ses pensées. Surtout lorsqu'il se faisait aussi directif et froid.

*Oui, je lui ai ouvert...*

Elle regarda le jeune homme en face d'elle. A bien le regarder, il affichait le même air surpris et probablement un peu effrayé qu'elle avait eu quelques instants plus tôt lorsque Kaylan l'avait contacté. Ainsi, ils étaient maintenant trois dans le coup. Du moins si Loreleï voulait les suivre. Pour la discrétion c'était raté d'avance. La situation commençait à l'agacer. On ne demandait pas l'aide de quelqu'un, à fortiori de plusieurs personnes, sans leur en dire un peu plus. Elle regarda le jeune homme en face d'elle, une moue blasée sur le visage.

- Je suppose qu'il t'a demandé votre aide, à vous aussi. Et à voir ta tête, le message a du être moins sympathique que le mien. Loreleï, je ne sais pas s'il ne t'a pas contacté parce qu'il ne veut pas que tu viennes ou parce que tu as quelque barrière mentale. Vu son ton je pense pour la seconde solution. En ce moment il me dit de passer par la porte des cuisines... Elle soupira. Et quand faut y aller...

Elle sourit et repoussa une mèche rouge qui lui couvrait l'oeil. Sans plus attendre, elle se glissa discrètement dans le couloir et descendit les escaliers sans faire de bruit. Arrivée dans la salle principale elle y jeta un bref coup d'oeil. L'intrus était toujours assis à la même place. Il se désintéressait visiblement de la situation. Moïra eut un sourire satisfait et finit signe à ses compagnons de la suivre. Ils traversèrent les cuisines. En croisant le regard du cuisinier et de ces aides, elle ne put s'empêcher de retenir une grimace. Visiblement eux aussi avaient reçu le message. Et visiblement ils n'en gardaient pas un bon souvenir. Son ancien client lui sembla brutalement beaucoup moins amicale. Mais apparemment, elle n'avait pas le choix. Une pensée obsédante s'imposait à elle, lui intimant l'ordre de rejoindre l'ombre. Trouver des chevaux ne lui posa aucun problème. L'auberge en possédait deux. Deux vieux chevaux, usés et fatigués. Moïra caressa avec tristesse leur pelage terne. Elle n'était jamais montée à cheval de sa vie. Elle se tourna vers ses compagnons.

- Est-ce que l'un de vous deux sait monter à cheval ? Et est-ce quelqu'un saurait leur mettre leur selle et tout le reste ?

Sentant l'impatience de Kaylan dans son esprit, elle pesta sans vergogne.

*Je ne te serais pas très utile, morte. Et si je tombe de cheval, c'est probablement ce qui m'arrivera ! Et puis, on va où ? Parce que le nord, c'est vague quand même...*

[j'ai essayé de faire un peu avancer les choses que Kaylan soit pas coincé trop longtemps. Si ça va pas j'éditerais mon message ^^ Envoyez moi un mp ^^
* Alcools, d'Apollinaire]

Kaylan était tombé sur une formidable équipe : un dresseur de pigeon, une catin et une mangeuse de salade. Et il avait besoin de leur aide pour pouvoir se libérer, cela fait déjà de très longs mois qu’il a du survivre en vidant l’énergie de ce qui l’entourait, et il avait pu réunir assez de force pour projeter son esprit assez loin pour trouver des personnes qui le délivreront. Il espérait bien les avoir trouvé en Moïra, l’inconnu et Lorelei.

Kaylan percevait bien que Moïra n’aimait pas trop ses intrusions, mais elle allait devoir s’y habituer à présent, en tout cas jusqu’à sa délivrance.

*Tu rapporteras mes paroles aux autres, je préfère ne pas m’aventurer dans l’esprit de l’elfe, je les trouve très ennuyant.*

Les elfes vivent longtemps, mais en temps pacifié, ils ne font que s’occuper de bestioles, de leurs arbres et à jouer de la musique. Vous devinez bien que ce n’est pas la vie de notre Ombre ? S’il est revenu d’entre les morts, ce n’est certainement pas pour arroser des arbres.

En attendant, Kaylan assisté à la scène à partir de l’esprit de son amante d’une nuit. L’Elfe pourrait s’avérer utile en cours de route, ce pourquoi il conseilla à Moïra de bien la surveiller.

*Fais attention à ce que l’Elfe vienne avec vous, elle pourrait vous aider en cas de besoin sur la route. Et n’oublie pas les provisions pour le voyage*

Il avait en effet conseillé le cuisinier et ses aides d’approvisionner les trois voyageurs. Les pauvres humains étaient totalement dépasser par les évènements, ils ne savaient pas ce qui se tramer et ils avaient visiblement bien peur pour leur personne et celle de leur famille. Tant mieux, ils en seront encore plus efficaces. Moïra et ses deux amis arrivèrent très vite à l’étable, et trouvèrent deux chevaux apparemment. Et bien sur, premier problème, Moïra ne savait pas monter à cheval. Kaylan poussa un soupir mentalement qui avait été senti par la jeune femme.

*Ne t’inquiète pas, je veillerais sur toi. Fais exactement ce que je dis pour seller le cheval. Alors tu commences par poser délicatement le tapis de selle sur son dos. Il doit bien recouvrir le garrot de l'animal afin de prévenir les frottements avec la selle. Oui voilà. Ensuite, tu places doucement la selle en la faisant glisser vers l'arrière dans le sens des poils et en évitant bien de faire des plis avec le tapis de selle. Ensuite, tu fais descendre la sangle en la tenant de la main. Oui la sangle c’est cette bande de toile. Surtout ne la fait pas tomber pour pas qu’elle heurte le flanc du cheval. Voilà, comme ceci. Enfin après avoir délié le tapis de selle, tu sangles le cheval. Voilà, tu sais à présent comment seller un cheval*

En même temps qu’il donnait les instructions nécessaires pour seller le vieux cheval, Kaylan essayait de lui montrer mentalement également comment faire. Moïra lui demanda également où aller, et l’Ombre lui montrait bien évidemment le chemin mentalement.

*Tu sors de la ville, et tu prends la grande route qui mène vers l’Alagaësa, plus précisément vers le désert du Hadarac. A partir de là, je te guiderais mentalement. Voyagez toute la nuit, pour que demain en milieu de journée vous me rejoigniez, et là, vous pourrez vous reposer.*
Kaylan était tout proche de connaître sa libération.

Citation :: - Est-ce que l'un de vous deux sait monter à cheval ? Et est-ce quelqu'un saurait leur mettre leur selle et tout le reste ?

Byran répliqua par un grognement affirmatif mais la jeune femme s'était déjà dirigée vers les selles afin de seller le premier des deux vieux chevaux qui se trouvait dans la triste étable. Les choses ne se passaient vraiment pas comme Byran l'avait imaginé, la jeune femme tentait tant bien que mal de seller le cheval tandis que l'elfe semblait distante. Le jeune homme s'approcha de celle-ci:

-Mademoiselle je sais bien que tout ceci doit vous sembler confus et je dois vous avouer que moi même je ne m'y retrouve pas vraiment. Malheureusement pour vous il me semble que nous devions rester ensemble encore quelques temps. Des puissances supérieurs sont entrées en jeu et nous ne pouvons pas faire grand chose si ce n'est les écouter.

Une fois ces recommandations annoncées, Irk-Nuran siffla un grand coup, un sifflement piallant, pareil à celui d'un hibou. Syfan arriva alors, volant de ces grandes ailes, majestueux et royal . Il avait la taille d'un aigle dûe aux bons soins que lui avait prodigués son sauveur lorsqu'il l'avait recuelli. Le hibou tenait dans son bec un sac. Byran se saisit du sac et en vérifia le contenu. Tout semblait y être: un peu de nourriture, quelques simples, un ou deux bandages et surtout son arbalète si particulière. Celle-ci se fixait à son poignet et était capable de tirer deux carreaux avant d'avoir besoin d'être rechargée. Il fixa le curieux mécanisme à son poignet puis revint vers ses deux nouvelles compagnes de voyage. La jeune femme semblait avoir à peu près réussi le sellage du cheval qu'elle avait choisi. Irk-Nuran avisa une monture à la robe noire qui n'était plus de toute première fraicheur et ne semblait pas très robuste.

Il se dirigea vers elle, se munit d'une selle et commença à seller la vielle bête. Une fois cette tâche accomplie, il se retourna ver la jeune femme, qui semblait avoir pris le contrôle des opérations:

-Ma petite dame, on m'a dit de vous accompagner et je le ferais mais j'aimerais bien savoir dans quoi je m'engage et quelles sont les probabiltés que j'en sorte vivant. Quelle est cette présence qui m'a parlée? Où allons nous? Au fait, je m'appele Byran, et vous quel est votre nom?

Je fixai le travail de mes deux nouveaux compagnons de route, la tête complétement ailleurs. Les événements étaient plus précipités que jamais. Depuis des jours ma vie était devenue plate et ennuyeuse, entrecoupée par de rares rencontres aussi peu amicales qu'ennuyeuse. J'en était venue à penser que le monde n'avait rien à offrir que le Du Weldenvarden. Déprimant. Et là, en arrivant un beau matin dans la première ville importante de mon voyage, je me retrouvais embarquée dans une aventure où il y avait de forte chance qu'une « puissance supérieure » me fasse la peau parce que j'allais l'aider. Perspective très réjouissante, en effet... Moi qui rêvais d'aventure, j'étais... ravie. Et le pire était que j'étais obligée de venir. Je haussais les épaules mentalement. De toute façon, même si on m'avait laissé le choix, je les aurait suivis. J'avais tout perdu en partant de chez moi, alors de toute façon... Pourquoi reculer maintenant?
Je savais monter à cheval, bien sûr. J'avais tout de suite répondu, mais Moïra et Byran, ne m'avait pas laissé le temps d'intervenir dans l'harnachement des bêtes. Qui faisaient grise mine d'ailleurs. Je ne savait pas si je préférai monter derrière quelqu'un ou courir à côté. La deuxième solution était peut-être la plus sage, mais aussi la plus fatigante. Je m'en sentais capable, l'ayant fait pendant des jours. Mais le confort d'une selle me manquait vraiment. Comme le confort d'un lit d'ailleurs. Je ne tombais pas de sommeil, mais la fatigue se faisait sentir tout de même. Je monterai sur le cheval, du moins pour la première journée.
Mon regard traina dans les écuries, se posant sur le majestueux rapace qui avait rejoint notre invité surprise. C'était un hibou, certes assez gros, mais un hibou quand même. Il se tenait, docile, près de son maître, sans broncher le moins du monde. C'était un très bel oiseau, avec l'attitude noble propre à son espèce. Il avait ramené un sac, en plus des provisions que le personnel de cuisine nous avait fourni. J'avais vu dans les yeux de ces pauvres hommes une terreur sans nom qui me glaçai le sang. Tout d'un coup j'étais devenue beaucoup plus heureuse de mon sort, moi qui avait été épargnée par l'intrusion du méchant dans mon esprit. Je devinais l'expérience... déplaisante.
La question de Byran me tira de mes pensées et je lui répondis à la place de Moïra.

-Les probabilités pour que nous sortions tous de cette histoire vivants et sains et saufs sont assez incertaine étant donné la brutalité et la puissance de notre... commanditaire. C'est un ancien client de Moïra, fis-je en la désignant. Il nous guidera à travers elle. Désolée que vous soyez embarqué dans cette histoire... Oh et moi, c'est Loreleï.

J'étais légèrement sur les nerfs mais je fis tout pour paraître le plus calme possible. Cet homme était dans la même barque que nous et devait être tout aussi... perplexe.

[J'ai trop de chose à dire et pas assez de temps pour le faire^^' ]

Seardwïn était toujours sur sa chaise au comptoir quand le petit humain s'approcha de lui il avait l'air d'un aventurier de seconde classe. Pas très expérimenter à ce qu'on voyait. Puis celui-ci lui lâcha une de ces blagues que tous les ivrogne de cette salles aurait pu lui dire et pensait sûrement. Seardwïn ne se retourna pas, tous les ivrogne bouseux de l'auberge se mirent à rire. Il déploya son aura à toute la salle et plus personne ne dit un mot. Seardwïn créa une créature de terre qui ne ressemblait à rien mais qui avait une fine ouïe. Il s'en était encore jamais servit et allait pouvoir tester son efficacité. Cette idée lui était venue quand il s'entraînait dans son manoir au coter de Tôt car celui-ci avait entendu un bruit bizarre qui s'était révéler être un vagabond qui essayait de voler quelque fruit dans son luxuriant jardin. Il avait eux du courage de monter jusqu'au dessus de la montagne et de traverser la barrière qui repoussait tous les êtres vivant du haut de la montagne. Bouclier ériger par Seardwïn et Tôt qui marchait très bien jusque là aucune bête ni aucun homme n'avait jamais franchit son portail. Mais cette homme là y était parvenu. Maintenant une tombe ornait le jardin du paysan qui habitait au flan de la montagne et le bouclier est encore plus repoussant.

Seardwïn finit son verre quand il sentit un présence dans l'auberge. Un sorcier ou un ombre qui devait être faible ou très lointain. Il dirigea son esprit sur cette présence et sentit le froid. Il sourit tout seul sur son tabouret. Un ombre quel bonne surprise. Il n'arrivait pas bien à distinguer de qui il s'agissait, car le signal (j'avais pas d'autre idée ^^) était trop faible. Il suivit la présence sombre et découvrit quelle était dans la chambre des jeunes filles qu'il avait interpeller tout à l'heure quelque chose de mauvais se tramait ici et il comptait bien savoir quoi. Seardwïn affina ses recherche et découvrit que le jeune homme qui l'avait narguer était aussi de la partie. Quelque autres humain avait été toucher eux aussi de cette présence sombre. Seardwïn avait envie de rompre le lien et de le diriger sur lui même mais il avait envie de rire un petit peux. Il allait suivre ces gens dans leur quête et trouver qui était cet ombre qui leur parlait.

Le groupe passa dans la salle, Seardwïn ne bougea pas d'un poil et les suivit. Il passèrent dans la cuisine et dans les écuries. Seardwïn se téléporta derrière eux dans l'obscurité pour que ces gens ne le voie pas. Il réussit évidemment à cacher sa présence même à la présence sombre qui était tellement concentrer sur ses gens qu'il ne remarquerait que la présence de quelque insectes qui pullulait dans le coin. Il passait inaperçu. Décidément cette quête allait bien l'amuser lui qui s'était entraîner si longtemps avec Tôt sans voir le monde extérieur.

Seardwïn n'allait pas courir derrière eux quand il serrait à cheval même si il pouvait le faire sans se fatiguer jusque Dras Leona. Il préférait une autre solution. Il allait les suivre par la pensée sans se faire remarquer par l'Ombre et se téléporter près d'eux dès qu'il serrait arrêter. Ceci lui parut être une bonne option. Il téléporta une chaise qui venait du palais du roi du Surda celui-ci ne se rendrait compte de rien, ce n'était que une chaise après tout. Il attendu dans l'ombre que c'est brave gens qu'on envoyait sûrement à l'abattoir ce décide de bouge un peux.

(désoler de ne pas avoir prévenu mais je partait en stage adeps (comme l'ucpa) pendant une semaine alors j'ai pas pu répondre, j'ai certaine idée pour ce rp qui commence à m'intéresser pas mal alors continuer comme ça, ça va être sympa)

-Les probabilités pour que nous sortions tous de cette histoire vivants et sains et saufs sont assez incertaine étant donné la brutalité et la puissance de notre... commanditaire. C'est un ancien client de Moïra. Il nous guidera à travers elle. Désolée que vous soyez embarqué dans cette histoire... Oh et moi, c'est Loreleï.

Et bien voilà qui s'annoncait bien pour la suite des événements. Byran soupira, les choses allait trop vite. De plus il ne connaissait même pas leur destination, il devrait demander ça à Moïra.

Soudain, Syfan poussa un piaillement puissant. Irk-Nuran se retourna mais il ne vit rien, malgré tout il sentait une présence malfaisante. Ce devait simplement être le fameux "commanditaire" dont avait parlé Loreleï. Restait à savoir où se trouvait se dernier. Il s'avança alors vers Moïra:

-Excusez moi mais j'aimerais bien savoir quel est le but de notre voyage. Et votre "ami" est il digne de confiance ou va il nous éliminer une fois que nous aurons accomplis notre tache?

Tout en attendant sa réponse le jeune aventurier invita les deux jeunes femmes à se mettre en selle. Ils auraient sans doute tout le temps de parler une fois en route. Il s'adressa donc au deux femmes qui l'accompagnerais:

-Medemoiselles, je vous invite à monter en selle afin de nous mettre en route. Nous aurons tout le temps dont nous avons besoin pour parler une fois en route. Ne vous inquiétez pas pour moi, j'ai l'habitude de marcher et je me sentirez honteux de vous voir marcher alors que moi même je serais en selle. Allons y!

Moïra sentait la présence de l'ombre dans son esprit lui peser. Voilà maintenant qu'il lui apprenait comment seller un cheval ! Comme s'il était naturel d'apprendre à seller un cheval comme ça... Elle se sentait bouillir... Elle avait beau vouloir sincèrement aidé son ancien amant - après tout elle avait pu fuir grâce à son argent - elle se sentait stressée par cette présence omniprésente. Et apparemment, elle n'était pas la seule ; même si Kaylan semblait préférer son contact. Moïra soupira. Cela aurait pu être flatteur... si seulement ce n'avait pas été si pénible ! Mais elle ne pouvait rien dire. Elle ne se savait pas de taille et enrageait. Elle ne se privait pas pour le lui faire sentir. Sans ajouter un mot - c'eut été lui faire trop plaisir ! - elle sella le cheval, non sans beaucoup de maladresses. Elle adressa un sourire fatigué à Byran, à ses côtés. Au moins, elle n'était pas entièrement seule... Elle l'écoutait parler un peu distraitement, trop occupée par la présence de son esprit. La voix de l'Ombre dans son esprit éclipsait tout le reste. Elle avait l'impression d'avoir la tête plongée dans l'eau. Seuls quelques rares bruits sourds lui parvenaient. Elle n'allait pas tenir longtemps à ce régime. Ce fut uniquement lorsque les chevaux furent seller qu'elle releva les yeux vers lui et s'accorda quelques minutes de pause. Elle fronça les sourcils... Se faire appeler petite dame ne lui convenait pas vraiment. C'était très péjoratif. Comme si elle était une incapable... Elle ouvrit la bouche pour tancer vertement le jeune homme avant de hausser légèrement les épaules. Après tout, lui aussi avait subi le poids de l'intrusion mentale. Et, au vu de ses questions, il avait l'air au moins aussi perturbé qu'elle.

- Je m'appelle Moïra, prostituée. Je ne sais, malheureusement, que peu de choses. La personne qui vous a parlé est l'un de mes anciens clients. Il s'appelle Kaylan. Beau gosse. Elle rit, presque avec défi. Si je m'en tiens au peu que j'ai pu comprendre de lui, il est du genre jaloux, possessif et entêté. Mais il paye bien. Sa façon à lui de se montrer reconnaissant, je pense. Je crois que nous ne craignons pas grand chose tant que nous faisons ce qu'il dit...

Elle grimaça. La voix de Kaylan était revenu, lui donnant des indications. Cette fois, elle en eut assez. Elle avait du mal à se concentrer sur ce qui l'entourait. Pire encore, elle ne parvenait que difficilement à rester consciente. Elle répondit donc à l'ombre avec brusquerie.

*Vous me faites mal. Pouvez vous arrêter lorsque vous n'avez rien à me dire ?*

Elle se massa les tempes, les larmes aux yeux. Elle avait l'impression que quelqu'un lui jouait de la trompette dans le cerveau, chassant ses pensées dans de grands courants d'air et faisant résonner une unique note entre les parois de son crâne. Elle inspira profondément. Apparemment, ses compagnons semblaient lui accorder leur confiance. Et la considérer comme la cheffe involontaire de leur petit groupe. Elle se força donc à relever la tête et à sourire, du mieux qu'elle pouvait.

- Ca va peut-être vous paraitre bizarre mais je ne pense pas que nous ayons grand chose à craindre de lui dans l'immédiat. Lorsqu'il a ce qu'il veut, il est plutôt... disons... amical. Je suis vraiment désolée que vous soyez vous aussi embarquer dans cette affaire.

Elle sursauta violemment lorsque l'immense hibou du jeune homme ulula. Elle regarda aux alentours et soupira une nouvelle fois. Elle n'aimait vraiment pas cette histoire.

- Pour l'instant nous devons nous diriger vers le désert, sur la route qui mène en Alagaësia. Il dit que si nous voyageons toute la nuit, nous pourrons le rejoindre à mi journée. Elle esquissa un geste de la main, comme pour devancer leurs réclamations. Je vais négocier une pause. Mais vous avez raison, nous devrions partir...

Elle regarda le cheval d'un air dubitatif. Les explications de Kaylan ne l'avaient pas vraiment préparer à monter sur... ça. Constatant, avec une pointe de déception, que Byran semblait mettre un point d'honneur à laisser les deux femmes voyager sur les chevaux, elle grimaça, tenta une petite blague et entreprit de se hisser sur la selle. Sa longue robe l'entravait et, plus d'une fois, elle manqua de glisser dans le fumier. Lorsqu'elle fut enfin assise, elle sourit, presque fière d'elle.

- Et bien... je suppose que nous pouvons y aller...

(je vous laisse continuer je peux pas faire plus ce soir dsl =) )

D'accord. Moïra ne savait pas du tout monter à cheval. Je levai les yeux au ciel, mais en fait j'étais très très contente. pourquoi? Parce que je venais d'apprendre qu'on allait pas tous mourir si Monsieur l'ancien client possessif était de bonne humeur lorsque nous arriverions. C'était une très bonne nouvelle, non? Ca n'a l'air de rien comme ça mais c'est fou ce que c'était réconfortant. Je m'approchai du cheval de Moïra, saisit la bride et calma l'animal, qui devait être au moins aussi nerveux que nous.

-Je propose que Moïra monte avec moi. C'est plus sûr, et comme ça tout le monde aura une monture. Comme ça nous irons beaucoup plus vite, nous arriverons beaucoup plus tôt et... euh... Kaylan, c'est ça? sera beaucoup plus content lorsqu'il nous verra.

Je ne leur laissai pas le temps de répondre et appliquai tout de suite mon idée. Je me hissai sur un étrier avant d'envoyer ma jambe de l'autre côté et d'atterrir avec légèreté sur l'équidé. Très jolie phrase. L'animal ne broncha pas, preuve que ce n'était pas mon poids plume ni celui de Moïra qui allaient le déranger outre mesure.

-Accroches-toi à moi, mets les pieds dans les étriers et laisses-moi conduire, d'accord?

Assise devant elle pour des tas de raisons pratiques - du genre sa robe étalée derrière, le manque de visibilité et l'accès restreint aux rênes - je repris la lanière de cuir et me tourna vers Byran en attendant qu'il réagisse.
La sensation du corps vibrant de l'animal sous le mien me rappela de nombreux souvenirs d'enfance. Comme mes premières leçons d'équitation par exemple. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un elfe, je m'entendais très bien avec les animaux. Je sais, ça n'a rien d'"étrange", mais l'ironie n'a pas l'air d'être votre fort non plus. La première fois que je suis montée sur un cheval était merveilleuse. Dans le Du Weldenvarden, les chevaux sont beaucoup plus intelligents que les canassons des humains. Les chutes étaient rares pendant les cours, et le plus souvent dues à un saut d' obstacle mal géré. Au bout d'une semaine chaque élève pouvait parcourir la forêt d'un bout à l'autre à dos de cheval sans problème. J'avais été encore plus rapide que les autres, mais c'était dût à la très bonne entente qui régnait entre ma monture et moi. C'était tellement loin, tout ça... Les odeurs et les bruits de la forêt me manquaient de plus en plus.

[Arf, le trou total, désolée! >.< ]

Byran regardait avec une pointe d'amusement Moïra se débattre afin de monter sur la monture qui lui servirait pour le reste du voyage. Irk-Nuran allait se mettre en route lorsque Loreleï fit sa proposition:

-Je propose que Moïra monte avec moi. C'est plus sûr, et comme ça tout le monde aura une monture. Comme ça nous irons beaucoup plus vite, nous arriverons beaucoup plus tôt et... euh... Kaylan, c'est ça? sera beaucoup plus content lorsqu'il nous verra.

Le jeune homme acquiesça d'un signe de tête. Moïra semblait en difficulté et l'elfe ne pourrait que l'aider. Celle ci monta sur le cheval de manière fort acrobatique avec une grâce propre à sa race. Byran se hissa sur sa propre monture d'une manière moins esthétique mais tout aussi efficace.

Cela faisait longtemps qu'il n'était pas monté mais dès qu'il fut juché sur la selle il se sentit heureux et, même si il savait que ses chances de survies étaient minimes, il se sentait optimiste pour cette aventure. Il mit sa monture au pas et se dirigea vers la porte de la ville, faisant signe à ses compagnes de le suivre. Tout en menant son cheval il fit un signe de la main un peu étrange dont personne ne pouvait comprendre la signification, mais à ce signal Syfan prit son envol, tel un aigle majestueux. Voyant les regards incrédules que faisaient ses nouvelles amies il se mit à leur niveau et commença à décrire ce qu'il venait de faire:

-Je vient d'envoyer Syfan en éclaireur afin qu'il nous ouvre le chemin. Je l'ai recuelli quand il n'était qu'un oisillon et depuis tout ce temps je l'ai éduqué et il est devenu mon compagnon de voyage, nous ne nous séparons jamais.

Fort de ce petit discours, Byran se remit à chevaucher laissant son esprit vagabonder et réfléchissant au meilleur itinéraire à prendre. Si ils devaient se rendre dans le Hadarac ils devaient savoir exactement où se trouvait ce Kaylan, leur "commanditaire", il se retourna une nouvelle fois, alors que les portes de la ville apparaissaient à l'horizon, il devait connaitre tous les paramètres de leur voyage.:

-Excusez moi de vous importuner mais auriez vous une localisation plus précise que le Hadarac? Parce que le désert c'est grand, j'en connais un peu la partie sud-ouest mais pas beaucoup plus.

Il attendait la réponse tout en continuant à réfléchir à un plan d'attaque si ce Kaylan décidait de les attaquer une fois qu'ils aurait accomplis ses demandes. Byran detestait se faire commander et le fait que celui qui décidait était un magicien rendait les choses encore plus dangeureuses.

Spoiler:

Kaylan oublier la faible constitution mentale ou physique de Moïra et lui imposait sa présence d’esprit ce qui faisait qu’elle se fatiguait bien vite. Kaylan poussa un soupir mentalement, et se retira partiellement de l’esprit de la jeune femme. Il gardait ainsi le contact pour éviter les mauvaises surprises.

*Je vous envoie de la compagnie, elle vous guidera parfaitement jusqu’à moi. N’ayez pas peur d’elle.*

Kaylan était également connu en Alagaësa pour avoir un don avec les animaux, et particulièrement ses bêtes favorites, les chimères, qui étaient sa signature. De sa prison de roche, l’ombre appela par contact mentale une de ces magnifiques créatures des abysses. En un peu plus de deux heures, une silhouette en claire de lune descendait en piqué vers le malheureux petit groupe infortuné. Majestueusement terrifiante, un des rayons de la lune l’éclaira. Au pelage sombre, elle avait des pattes avant puissantes recouvertes d’écailles alors que ceux de derrière étaient celles d’une chèvre, à partir de son échine deux puissantes ailes dont les plumes blanches contrastaient avec son pelage. Sa gueule était celle d’un félin et deux dangereuses cornes ornaient son crâne plumé.

*Je vous présente une ancienne ami, suivez là jusqu’à moi, je me retire pour l’instant.*

La créature posa un pied sur le sol, fixa du regard les trois aventuriers et se lécha les babines mais malheureusement son maitre lui avait interdit de les manger, et de même pour le gros pigeon qu’elle fixait. Elle tourna la tête et prit la direction de la prison de Kaylan …

(voilà, continuer jusqu’à moi j’interviendrais quand vous serez là, ou quand vous me parleriez)

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