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Le petit machin a grandi

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Leyra


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Le petit machin a grandi Vide

Leyra
Message Sujet: Le petit machin a grandi | Ven 21 Mai 2010 - 18:50


10 ans plus tard le rp de 10 ans plus tôt noel! ( https://brisingr.forumactif.org/carvahall-f3/le-grand-truc-et-le-petit-machin-t6043.htm )

Elyane effleura du bout des doigts la trace que des sabots avaient laissée dans la boue, et porta un peu de matière visqueuse à son nez.
Il n’était plus très loin.

La jeune fille se redressa avec une souplesse à en faire en pâlir d’envie un félin et se campa droite sur ses deux jambes. Ses yeux pétillants scrutèrent un instant les environs, puis elle se remit à courir. Ses longues foulées témoignaient de son endurance et ne semblaient avoir aucun impact sur son épuisement. Elyane ignora une énième fois le cri de grâce de ses membres endoloris et l’appel attrayant de son ventre affamé. Elle avait décidé de ne pas être fatiguée ; elle ne s’arrêterait donc pas maintenant. Pas avant de toucher à son but.

Elyane courut encore une heure. Sa course maîtrisée l’amena à l’orée d’une forêt. Puis, elle se laissa glisser le long d’un arbre, haletante, cédant à sa propre faiblesse. Préservant son orgueil de son incapacité physique à continuer, la jeune fille décréta qu’il était dangereux et inconscient de s’aventurer dans le bois en pleine nuit ; il valait mieux dormir quelques heures jusqu’au lever du jour. En effet, du haut de ses dix-sept ans, Elyane détenait une fierté tout particulière. Jamais elle n’avourait jamais à quiconque qu’elle était morte de fatigue. La jeune fille prenait l’affaiblissement de ses muscles comme un défi que son corps lançait à son esprit. C’est pourquoi, toujours, elle se surpassait.

Elyane s’assoupit tandis qu’un voile candide se posa sur les paupières closes de la jeune orpheline, synonyme de jeunesse et d’innocence. Si Elyane avait un mental de fer, personne ne pouvait ignorer sa fragilité lorsqu’elle était endormie.
Elle se réveilla en sursaut quelques petites heures plus tard. Un grincement sourd semblait s’approcher avec répétition et lassitude.

D’un bond, la jeune fille fut levée. Elle enfila la bride de son carquois, à l’affut du moindre mouvement. Puis, une charrette tirée par deux solides chevaux fit son apparition. Elyane constata avec stupéfaction que personne ne tenait les rênes. Où ce stupide être était-il passé ? La jeune fille poussa un juron. Auquel une voix grasse répondit d’un ronflement sonore. Elyane sourit. Sourire satisfait, sourire amusé. Sourire carnassier.

Elle bondit à l’intérieur de la charrette, aussi silencieuse qu’un oiseau de nuit.

[…]

L’homme ouvrit les yeux. Ma foi, sa petite sieste lui avait fait un bien fou. Il s’apprêta à gratter son double menton strié de poils mal rasés.
NOM DE DIEU ! Pourquoi avait-il les mains liées dans le dos ??! L’homme se débattit grossièrement. Jura furieusement.

« Calme toi, Narbouin, tu vas finir par tomber de ta charrette. » claironna une jeune voix.

Il leva des yeux effarés vers l’interlocutrice qui lui faisait face. Bon sang ! C’était une gamine ! Qu’est-ce qu’il foutait là, à la merci d’une sale mioche ? Il voulu lui balancer un tas d’injure à la figure. Il oublia cependant qu’elle avait pris le soin de le bâillonner.
Il poussa un hurlement guttural. Puis grognement menaçant. Elyane éclata d’un rire glacial.

« Arrête de jouer aux gros bestiaux, veux-tu.Passons aux choses sérieuses. Je suis pressée. »
soupira-t-elle.

L’homme déglutit avec peine. Se pourrait-il qu’elle l’ait vu... ?

« J’ai récupéré quelque chose qui m’appartient. Tu ne m’en veux pas ?»


Elle fit sautiller une chaîne dorée dans sa paume. Le pendentif émit un tintement discret contre les maillons. Son regard se fit plus noir que l’encre. Elle se pencha au dessus du soi-disant marchand et planta des prunelles incendiaires dans celles ahuries du voleur.

« Écoute-moi bien, imbécile. Ne t’avise plus de croiser mon chemin, ou je ferai en sorte que tes tripes finissent dans l’estomac d’un pâturage de vache. Compris ? » siffla-t-elle.

Une goutte de sueur coula le long du front de l’homme. Il était persuadé de son sérieux. Tout en elle hurlait sa rage et son sang-froid. Elle ne…
Des pas rapides se firent entendre. Un homme à la stature imposante, non, titanesque, s’approchait d’eux. Elyane se redressa pour observer le nouveau venu, et se figea de stupeur.
Le voleur fit glisser le bandeau qui l’empêchait de parler par de grotesques mouvements de menton. Il poussa un cri strident à l’attention de l’homme :

« Au s'cours, aidez-moi !! C’est qu'une sale voleuse, une criminelle ! Elle m’a volé tous mes biens !!! A l’aiiiiiide !!! »
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Al-Soahn


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Le petit machin a grandi Vide

Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Jeu 3 Juin 2010 - 20:16


Un autre endroit, comme les autres. Un autre chemin, aussi poussiéreux et vide que les autres. Une autre destination, aussi incertaine et lointaine que les autres. Dans le ciel, les oiseaux gazouillaient gaiement, sous le même soleil que depuis toutes ces années. De tous les paysages qui avaient défilé devant ses yeux depuis des années, seul le le ciel semblait ne jamais changer. Lorsqu'il y levait les yeux, il observait toujours le même soleil, le même bleu céleste, les mêmes oiseaux, chaque jour. Linus avait une fois entendu dans une contrée lointaine de l'Est l'histoire d'un homme de grand pouvoir, si puissant que le seul compagnon qu'il acceptait était un aigle, qui volait toujours devant lui, lui montrant la direction que lui indiquait sa destinée. Il aurait perdu de vue son seul compagnon et par là-même perdu l'esprit, et aurait fini par se perdre lui-même dans un désert de sable.
Bien qu'il ait parcouru le monde de long en large, Linus se voyait bien finir perdu. La plupart des chemins qu'il arpentait étaient si banals qu'il n'en gardait plus un seul souvenir. Un peu comme les gens. Le géant se rappelait de toutes les personnes spéciales qu'il avait rencontré, gens simples et bons, amoureux, génies, fous, incompris, ou tout simplement vivants. Et bons cuisiniers, évidemment ! Le reste n'était qu'une vision lointaine de traits flous.
Voilà, émergeant de ses pensées lointaines, il se retrouvait dans un lieu complètement différent que celui dans lequel il s'y était plongé. Celui-ci attira son attention. Il y avait quelque chose de moins banal ici que dans une grande partie du reste du monde. Il le sentait. Il continua d'avancer, de ses pas énormes mais discrets. Ses jambes, bien que marchant depuis des heures, ne lui envoyaient plus de signaux de douleurs, tant il était habitué à marcher sur de grandes distances. Ses bras le démangeaient cependant, symptômes d'une excitation soudaine associé au fait qu'ils pendaient tout le temps le long de son corps sans vraiment bouger.

Un hurlement retentit, suivi de bruits étranges, qui pouvaient ressembler à des paroles. Quelqu'un était peut-être en danger. Sans hésiter un seul instant, Linus courut vers l'endroit où il lui semblait avoir entendu le cri, prêt à obtenir une nouvelle cicatrice sur sa peau mat. Une charrette avançait, au loin, et les pas rapides du géant, porté par ses jambes impressionnantes, n'eurent guère de mal à la rattraper. Il discernait une silhouette féminine, aux boucles rousses, et à l'allure élancée, installée dans la charrette, semblant regarder le sol. Il aperçut un homme allongé au fond, mais n'eut pas le temps de s'y attarder comme il levait les yeux vers la jeune femme qui venait de se lever à son approche. Elle fut, comme lui, figée de stupeur.
Il avait beau ne pas avoir contemplé ces traits fins, ce visage angélique toujours envahi par les tâches de rousseur, et enfin, et surtout, ce prunelles d'un vert bouteille constellé de paillettes or depuis longtemps, il reconnut Elyane dans la fraction de seconde qui suivit la vision de son visage. Si elle n'avait pas tant grandi, il n'aurait pas eu de mal à la reconnaitre de dos. mais elle avait tellement poussé qu'il se demandait ce qu'elle avait pu manger pendant leur séparation. Il ne fallait sûrement pas se fier à la maigreur de ce corps à la sveltesse apparente, elle devait avoir pris quelques muscles durant sa croissance.
Mais son corps ne semblait pas être la seule chose qui ait changé. On pouvait désormais lire dans ses prunelles, une assurance, une connaissance, et une expérience bien plus présente qu'il ne savait combien d'années avant. Pourtant, cet air de défi, de force, de fierté n'avait pas disparu, et peut-être même, avait augmenté.
Laissant les questions à plus tard, il saisit la taille de la jeune femme, car c'était ce qu'elle était devenue, à n'en pas douter, la souleva, et la serra fort dans ses bras, sans qu'un mot fut prononcé. Enfin, hormis les jérémiades de l'homme allongé dans la charrette, auxquelles Linus ne fit pas attention. Il était bien trop absorbé par cette retrouvaille qu'il n'avait jamais osé espérer. Comment aurait-il pu oublier celle qui l'accompagna pendant plus longtemps que personne ne l'avait jamais fait.
Il la reposa en douceur, et la regarda, le regard pétillant, encore plus que si un buffet venait d'apparaitre devant lui.

"Comme tu as grandi."
se réjouit-il. "Pas au point de me dépasser, c'est vrai, mais là, ce serait effrayant!"

Des larmes apparurent dans ses yeux, sans qu'il ne le décide, ni même tente de les retenir. Car il était tellement ému qu'il savait que ça ne servirait à rien. Elles ne coulèrent pas, mais la jeune femme ne pouvait que se rendre compte de leur présence.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Mer 9 Juin 2010 - 14:48


Un mélange complexe de sentiments successifs envahirent la jeune fille d'une seule flopée. Stupéfaction d'abord, de reconnaître en l'homme approchant la silhouette maladroite d'un vieil ami. Crainte ensuite, de se poser la question fatidique sur l'identité réelle du marcheur en question. Émerveillement terrible, face aux souvenirs d'antan qui, douce et amère mélopée, engloutissait toute austérité dans son jeune regard. Mais surtout bonheur, joie immense d'une enfant qui, de ses pas malhabiles, empruntait le chemin de ses origines ; qui, vagabonde de la vérité, semblait retrouver sa maison, sa famille. Son passé.

"Linus !"

Elle ne sut pas si son cri avait réellement brisé les barrières de son silence.
Elyane sentit des mains puissantes saisir ses fines hanches pour l'attirer contre un torse dur. Prise dans un élan émotionnel retrouvé après tant d'années, la jeune fille se jeta sans ménagement dans les bras de Linus, éclatant d'un rire frais et pétillant de jeunesse. Son ami la reposa à terre, de sa force brute à laquelle elle s'était habitué au fil des jours passés à ses côtés. Les lèvres roses d'Elyane s'étirèrent en un sourire amusé lorsqu'elle devina sans grande difficulté que Linus était tout aussi bouleversé qu'elle.
Peu à l'aise avec les retrouvailles, Elyane se racla la gorge.

"Comme tu as grandi." se réjouit-il. "Pas au point de me dépasser, c'est vrai, mais là, ce serait effrayant!"

Son visage, toujours mangé par une mer de tâches rousses, se fendit d'un large sourire.

"Voyons, Linus, ça fait dix ans...j'espère bien avoir changé ! Toi en revanche, tu es resté le même ; toujours aussi vieux !" le récrimina-t-elle pour masquer son émotion.

La jeune fille éclata à nouveau de rire, de ce merveilleux rire chantant qu'elle avait toujours eu. Ces joyeuses retrouvailles furent vivement brisées lorsque qu'un BAOUM retentit, suivi d'une série de marmonnements injurieux.

Elyane poussa un soupir résigné, puis lassée, expliqua à son ami :

"J'en ai pour un instant."

La jeune fille s'élança avec souplesse à l'arrière de la charrette. Elle s'adossa à celle-ci, secouant la tête.

"Aaaah Narbouin, Narbouin, Narbouin. Tu croyais vraiment pouvoir traverser plusieurs lieues à plat ventre jusqu'au prochain village ? Regarde toi. Une vraie limace." murmlura-t-elle avec dédain.

Allongé dans l'herbe boueuse, l'homme suffoqua. Son visage cramoisi se peint d'indignation. Elyane le détacha de ses cordes filandreuses. Elle avait perdu l'envie de se venger... pour aujourd'hui. Linus et elle avaient trop de choses à se raconter.

"Déguerpis, plus vite que ça. Et prie le ciel pour ne plus croiser mon chemin." siffla-t-elle entre ses dents.

L'homme, lui, ne se fit pas prier, et s'enfuit dare dare vers l'est. Elyane rejoint Linus, de sa démarche féline et un sourire chaleureux aux lèvres.

"Que dirais-tu de faire un feu ? Je crois qu'on a pas mal d'années à rattraper."
sourit-elle.

[...]

Une fois les brindilles sèches ramassées en un monticule de bois, la jeune fille alluma le feu à l'aide de deux pierres aiguisées. Ses gestes, surs et précis, témoignaient de l'habitude qu'elle avait eu à prendre pour survivre seule sur les chemins de l'Alagaësia. Voilà bien longtemps qu'elle les parcourait, errant comme une âme en peine. Elyane attrapa les morceaux de viande rouge qu'elle avait "emprunté" dans la charrette du crétin malfaisant de tout à l'heure, et, songeuse, entreprit de les faire cuire.

"Alors Linus, qu'as-tu fait une fois m'avoir...je veux dire, après notre...séparation ?"
lança-t-elle par dessus les braises rougeoyantes, figure même de l'innoncence.

Ses grands yeux verts se posèrent sur son ami. Les flammes dansaient dans ses prunelles, ravivant leurs éclats dorés.
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Mar 15 Juin 2010 - 23:30


"Voyons, Linus, ça fait dix ans...j'espère bien avoir changé ! Toi en revanche, tu es resté le même ; toujours aussi vieux !"

"Eh bien, si je n'ai pas l'air plus vieux que dans tes souvenirs, j'estime avoir gagné une bataille contre l'âge !"


Il était vrai qu'il la percevait toujours comme une petite fille, et il savait qu'il avait en partie tort, mais il n'était pas évident pour lui d'enlever de sa tête l'image de cette petite bête au regard pur, croisée dans cette ruelle sombre. C'était comme certains parents qui disaient ne pas avoir vu grandir leurs enfants, sauf que lui n'était pas parent, et ne l'avait en effet pas vue grandir.

Lâchée dans les airs, la joyeuse mélodie du rire de la jeune femme résonna comme un prélude, comme la première note d'une symphonie légère. Une symphonie que l'homme avait déjà entendu plus de dix ans auparavant. L'idée de reprendre la route avec Elyane lui traversa l'esprit, et lui emplit le cœur déjà plein de joie d'un espoir ténu. Mais l'heure n'était pas à ce genre d'espoir. Profiter des retrouvailles était de rigueur avant d'envisager tout projet. Et comment profiter de retrouvailles sans un encas?

L'homme que Linus avait vu allongé dans la charrette cassa ce moment magique. Elyane s'excusa, et revint peu après, semblant avoir résolu le problème. Le géant avait vu un homme s'enfuir en trébuchant, et il se demandait ce qu'avait bien pu faire la jeune femme.

Une fois le feu allumé et les ventres remplis vint l'heure des récits. Sa jeune amie demanda à Linus ce qu'il avait fait depuis qu'ils s'étaient séparés. Les temps troubles de la séparation repassèrent involontairement dans la tête du quinquagénaire, mais il se focalisa sur la suite.

"Eh bien, j'ai passé au moins une année à marcher. Je ne m'arrêtais que pour dormir et manger. Je n'avais pas la tête à regarder ailleurs. Puis je me suis rendu compte que j'étais bien loin de mon lieu de départ. C'était un beau pays, chaud, dur, mais beau. Deux des habitants m'ont aidé à trouver de la nourriture, et de l'eau dans cette lande de sable, et je suis resté là-bas quelques semaines. Mais la vie de sédentaire n'est assurément pas pour moi. J'ai continué à voyager et j'ai fini par retrouver mon chemin. Et depuis je continue de voyager, de manger, et de dormir." raconta-t-il, avec le regard lointain, comme s'il regardait aussi loin que ses yeux pouvaient observer.

Il resta ainsi quelques secondes, puis repris contenance, ses yeux brouillés retrouvèrent leur éclat au milieu de son visage balafré, et scrutèrent la jeune femme.


"Et toi, qu'as-tu fait? Tu sembles bien t'être débrouillée pour survivre, à ce que je vois. Ne va pas croire que j'y vois quoi que ce soit d'étonnant."
se rattrapa-t-il en souriant.

[Désolé c'est pas génial... :s]
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Sam 19 Juin 2010 - 10:26


Assise en tailleur à même le sol et le menton entre les mains, Elyane écouta attentivement le récit de Linus. Son regard se perdit un instant au loin, dans les feuillages obscurcis par la nuit ; et, bien que ce fut la première fois que tous deux se parlaient depuis bien longtemps, ce moment d'évasion n'échappa pas à la jeune fille. Celle-ci fronça singulièrement des sourcils, dérangée par la solitude que Linus avait entreprit de bâtir à nouveau pendant les années qui suivirent leur séparation. Toujours, elle avait été attristée par son passé esseulé. Quand il l'avait pris sous son aile, elle s'était rapidement sentie fière ; fière d'être à ses côtés, fière de montrer au monde entier que son visage balafré et sa carrure colossale ne faisaient pas de lui un être vile et brutal. Alors, elle avait pensé l'avoir guéri de son isolement ; vraisemblablement Elyane s'était leurrée.
Son ami reprit vite contenance. La jeune fille lui facilita la tâche en se redressant, et feint de prendre soin de la viande, penchée au dessus des braises. Elle saisit une brochette et, songeuse, mâchouilla un morceau de chair grillé.

"Zut. Trop cuit."
marmonna-t-elle pour elle-même.

Ses doigts fins finirent de retirer toute la viande des flammes grandissantes.

"Et toi, qu'as-tu fait? Tu sembles bien t'être débrouillée pour survivre, à ce que je vois. Ne va pas croire que j'y vois quoi que ce soit d'étonnant." se rattrapa-t-il en souriant.

La jeune fille lui adressa un regard lointain. Ce qu'elle avait fait ? ...peu à peu, des souvenirs qu'elle s'était promis d'oublier refirent surface dans les méandres menaçantes de son esprit. Ses prunelles d'émeraude s'égarèrent furtivement dans la lumière rougeoyante du feu ; si chaleureuse, si attirante. Si dangereuse. Elyane frissonna. Enfin, elle reporta son attention sur Linus. Son ami de toujours. A quoi servait-il de lui nier son passé ?

"J'ai vécu des choses merveilleuses. D'autres terrifiantes. J'ai grandi, Linus, peut-être bien plus que je ne l'aurais voulu."

Ses bras entourèrent ses genoux regroupés en un geste protecteur. Alors elle débuta son récit. Elle lui raconta tout, dans les moindres détails. Finalement, peut-être était-il mauvais de garder tant de choses pour soi-même. Au fur et à mesure qu'Elyane avançait dans son récit et partageait son passé, elle semblait oublier toute peur.
Elle parla des courtes semaines qu'elle avait passées à Gil'ead auprès de la tavernière qui l'avait gentiment embauchée en vue de prendre soin d'elle. Elle parla du besoin incessant de partir et de devenir l'héroïne de sa propre vie qu'elle avait toujours ressenti ; de l'instant où elle avait quitté la ville pour errer sur les routes. Elle énonça comment elle avait rencontré un groupe de caravanes avec qui elle avait fait un bout de chemin ; parla de sa souffrance lorsque des pilleurs avaient mis le feu à celles-ci, détruisant le doux cocon qu'elle s'était accordée près de ses amis ; dévastant chacune des vies présentes, du plus jeune enfant au vieillard le plus fou. Sauf la sienne.
Elle avait rejoint la cité la plus proche sans se douter qu'il y régnait plus de terreur qu'elle ne pouvait imaginer. Les rues sombres et étriquées de Dras Leona regorgeaient de mères de famille sans maison qui pillaient tout et n'importe quoi pour nourrir leurs enfants, de jeunes gamins qui toussaient dans le poussière et souffraient dans le froid.

"Les enfants seuls étaient sans cesse traqués par des hommes, certainement des marchands d'esclaves. Neïlis et moi nous sommes enfuies de Dras en pleine nuit."

Elle avait conduit sa jeune amie dans un village avoisinant dans le but de la guérir de sa toux mystérieuse et inquiétante. Hélas, le mal avait pris possession de son petit corps et Neïlis ne tarda pas à mourrir dans les bras d'une guérisseuse fataliste.
Elyane avait poursuivi son chemin, enchaînant rencontres malsaines et connaissances agréables. Mais jamais elle n'était restée bien longtemps auprès de ces relations.

"Tu vois, je finis tout aussi solitaire que toi." plaisanta-t-elle. "Parcourant le continent sans but précis, allant de rencontres en rencontres..."

De déceptions en déceptions, faillit-elle ajouter. Elyane eut un rire nerveux. Elle saisit une brochette, et, silencieuse, dévora la viande sans ménagement pour se donner contenance.

"En revanche, il y a une chose que je n'ai cessé de faire depuis ton départ." lança-t-elle en se relevant souplement. "M'entraîner !"

Pour illustrer ses propos, la jeune fille enchaîna quelques pirouettes avec la souplesse d'une liane. Elle revint vite autour du feu, sourcils froncés.

"J'ai une autre question, Linus. Que comptes-tu faire maintenant ?"
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Dim 20 Juin 2010 - 18:02


La jeune femme s'assit, entourant ses genoux. Elle avait beau avoir grandi, il y avait certaines choses qui n'avaient pas changé. Et c'était assurément une bonne chose. Le récit qu'elle lui conta l'émut profondément. Une fille n'avait pas à affronter de telles épreuves, surtout pas seule. Linus s'en voulait de ne pas avoir été là. Il regrettait amèrement. Au point qu'une envie lui saisit le cœur à l'instant précis où leurs regards se croisèrent à nouveau. C'était même plus qu'une envie, un vrai besoin. Il n'avait jamais connu créature plus à même de le comprendre et de le faire sourire, dont il ne rejetait pas la compagnie, et qui ne le faisait pas en retour. Il avait besoin de la retrouver, de voyager avec elle, et de rire, d'être là, pour qu'elle ne connaisse plus l'horreur, et pour se faire pardonner. Il réfléchit longtemps à la question. Maintenant qu'il l'avait retrouvée, il n'imaginait pas la laisser encore une fois. Dans son cœur, elle était sa fille, et il avait manqué à son devoir de père. Et maintenant qu'il n'était plus seul, il ne voulait plus le redevenir. Si elle le voulait bien, il voyagerait avec elle.

Il admira sa souplesse et sa grâce. Pas aussi bien bâtie que lui, il fallait bien qu'elle ait une alternative. Et elle semblait se débrouiller à merveille. Il se voyait mal faire la même chose et ne voulait même pas essayer, de peur de provoquer un tremblement de terre en chutant lourdement sur le sol.


"J'ai une autre question, Linus. Que comptes-tu
faire maintenant ?"


Il prit une inspiration, se préparant à parler, pour demander à Elyane si elle voulait bien de sa compagnie, lorsqu'un craquement trop sonore pour être naturel s'éleva au milieu du silence.


"Bon sang... Mais qui est l'imbécile qui a fait craquer cette branche?! Bon tant pis !"

Une dizaine d'hommes sortirent de buissons environnants, à quelques mètres des deux voyageurs, les encerclant.


"C'était touchant, comme récit, tu sais?" se moqua Narbouin.

"N'est-ce pas ton ami de tout à l'heure?"
demanda Linus à la jeune femme.

"Bon, on ne va pas faire de cérémonie, hein? On va évitez les "Rendez-vous!" et les "Jamais de la vie, je préfère mourir!" et cætera, et on va tout de suite vous taper dessus." exulta l'homme qui Linus trouva petit.

On pouvait voir l'acier des lames et le bois des gourdins dans les mains des malfrats à la lueur du feu. Pour une fois, Linus ne se sentait ni effrayé, ni las. Il était excité. Il avait bien envie de voir comment Elyane se débrouillait, et s'amuser à combattre ces hommes qui ne faisaient assurément pas le poids.
Il se leva, et vit se dessiner sur le visage de ses adversaires une expression de doute, amplifiée par les mouvements du feu, qui le fit rire. Il jeta un regard à Elyane, pour savoir ce qu'elle voulait faire, si elle voulait se battre, ou s'il devait faire diversion le temps qu'elle se mette à l'abri.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Lun 21 Juin 2010 - 17:10


Un bruit sec retentit un peu plus loin ; un vibrant craquement qui n'échappa ni à Linus, ni à Elyane. Celle-ci se redressa et saisit vivement le poignard dont l'étui de cuir brun était lacé à ses hanches. La jeune fille plissa des yeux pour mieux percevoir les alentours assombris des ténèbres du ciel. Les flammes rougeoyantes ne divulguaient que trop peu de lumière pour sa vue fructueuse de jeune humaine. Elle grimaça.

"Bon sang... Mais qui est l'imbécile qui a fait craquer cette branche?! Bon tant pis !"


Elyane jeta un regard noir en provenance du chuchotement peu discret, trop gras, trop rocailleux pour qu'elle ne le reconnaisse pas. Les dents serrées, elle vit un groupe d'hommes aussi viles et pouilleux que Narbouin s'avancer dans la clarté.

"C'était touchant, comme récit, tu sais?"
s'exclama celui-ci, fier de sa bien piètre moquerie.

Elyane ne prêta pas attention au pilleur. Ses prunelles pailletées d'or jaugèrent d'un regard la troupe de mercenaires. Un, deux, trois, quatre, cinq...onze. Onze contre deux.

"N'est-ce pas ton ami de tout à l'heure?"

Un léger sourire parut flotter un instant sur le visage étrangement fermé d'Elyane. Onze contre deux.

"Bon, on ne va pas faire de cérémonie, hein? On va évitez les "Rendez-vous!" et les "Jamais de la vie, je préfère mourir!" et cætera, et on va tout de suite vous taper dessus." cracha Narbouin.

Onze contre deux. Linus se releva à son tour, déployant tout la puissance de ses muscles saillants. Certains hommes, incrédules, eurent un mouvement de recul. Linus laissa échapper un rire grave, bientôt rejoint par celui chantant de la jeune fille. Les deux amis échangèrent un regard entendu ; ils allaient bien s'amuser.
Les traits d'Elyane se firent méditatifs tandis qu'elle se mettait en garde. Un homme eut la bêtise de la défier du regard ; il retrouva tant de noirceur dans celui de la gamine qu'il se demanda un instant quel âge pouvait-elle bien avoir.
Elle bondit sur lui, telle une panthère. Son coude percuta violemment la tempe de son adversaire et elle saisit son sabre tranchant. Soit, une arme ne pouvait que lui être utile. Les épées de ses compères fouettèrent l'air. Elyane se coula derrière l'un deux et s'apprêta à lui enfoncer la lame dans le dos. Il para l'attaque, faisant palpiter les veines de son cou. Elyane lui démonta la mâchoire d'un coup de pied bien pensé. Un point heurta son visage, déclenchant une vive douleur.

"Bon sang !" cria-t-elle en essuyant sa lèvre ensanglantée.

Le pilleur écarquilla des yeux, ahuri.

"Je...je...je...désolé, je ne voul..."

CRAK. Il reçut à son tour un pin en pleine face et s'affaissa lourdement.

"Imbécile, va." lui lança-t-elle, grimaçante, en frottant sa main gauche endolorie.

Un sifflement perçant blésa près d'Elyane. La jeune fille eut le tout juste réflexe de s'abaisser à temps. Elle empoigna le sabre avec force et recula, face aux trois hommes qui s'approchaient dangereusement d'elle. Elle sursauta lorsque son dos heurta une surface dure. Jetant un coup d'oeil par dessus son épaule, Elyane sourit. Linus et elle étaient adossés l'un à l'autre.

"Promets une chose, Linus." murmura-t-elle d'une voix feutrée. "Laisse moi m'occuper de ce tas d'ordure qu'est ce traître de Narbouin."
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Mar 22 Juin 2010 - 12:31


Linus aima la détermination qu'il trouva dans les prunelles de son amie. Elle se mit en garde, pour affronter la moitié des adversaires qui lui faisait face. Linus ne prit pas la peine de se mettre en garde. Il avait cette fois envie d'évacuer tout ce qu'il avait pris sur lui pendant des années. Autant dire que ça n'allait pas être joli.
Il incita les brigands à attaquer d'un regard. Le premier qui chargea ne comprit pas sa douleur. Linus lui décocha un poing puissant dans l'abdomen, ce qui lui aurait fait faire un vol plané si le géant n'avait pas attrapé sa cheville, ramené le corps endolori à lui, et écrasé avec son poing sur le sol avec un hurlement bestial.
Si certains doutaient de sa force, ce n'était plus le cas. Leur moment de doute permit à Linus d'observer comment se débrouillait Elyane. Apparemment les hommes ne semblaient guère habitués à s'en prendre à une femme, surtout pas aussi agile.
Le géant se reconcentra. Les brigands, forts de leurs armes, semblaient prêts à en découdre pour de bon. Aussi musclé soit-il, les armes pouvaient bien découper sa chair, comme pouvait en témoigner son corps entier. Il saisit le gourdin du pauvre homme qu'il avait massacré et cette fois, ce mit en garde.


"Linus : A qui le tour?" (Le petit machin a grandi Icon_mrgreen)

Tous chargèrent ensemble. Le géant en projeta un au loin avec un coup de gourdin, et para juste à temps l'attaque des autres. Ils se séparèrent pour pouvoir mieux l'attaquer. Il resta en garde, reculant par instinct. Il senti quelqu'un dans son dos le heurter. Il jeta un coup d'oeil par dessus son épaule et vit qu'il s'agissait d'Elyane.


"Promets une chose, Linus." murmura-t-elle d'une voix feutrée. "Laisse moi m'occuper de ce tas d'ordure qu'est ce traître de Narbouin."

"C'est promis."


Il repéra l'homme en question, de son côté, loin derrière ses acolytes, tel un lâche. Il ne perdait rien pour attendre.
Dans cette situation, Linus n'était pas très à l'aise. Encerclé, avec l'impossibilité de reculer, il aurait du mal à se défendre.
La meilleur défense, c'est l'attaque, c'est bien connu. Et dans l'état d'esprit de l'homme, cela sonna terriblement juste. Il fondit sur l'un de ses adversaires, l'écrasant de son solide gourdin, et revint à sa place. Il ne lui restait plus que deux adversaires. Il eut un sourire carnassier, et s'avança petit à petit. Les deux hommes effrayés chargèrent au même instant. Linus ne put en contrer qu'un seul d'un revers de gourdin qui l'envoya valser, bien qu'il puisse se remettre debout. l'autre l'avait touché au bras gauche. Fier de lui, il s'arrêta un instant le sourire au lèvres, avant de lever les yeux sur l'arme qui lui atterrit violemment sur la tête.
L'autre, au sol, faisait le mort. Linus lui dit de se relever, et il obtempéra docilement. Avec rage, Linus lui jeta le gourdin dessus. Cette fois, il ne fit pas semblant de faire le mort.
Il alla chercher Narbouin et le souleva de terre, le gardant pour son amie. Il se retourna d'ailleurs vers elle, pour voir où elle en était rendue avec ses adversaires.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Mar 22 Juin 2010 - 14:57


"C'est promis." lui répondit Linus.

Elyane jeta un coup d'oeil aux corps étendus sur le sol et sourit de nouveau. Si son ami et elle étaient loin d'avoir la même technique de combat, l'une s'avérait tout aussi efficace que l'autre. A la différence près que les coups de Linus étaient, comment dire...beaucoup plus bruyants.
Son regard perçant revint sur ses adversaires. Plus que deux. Plus que deux, et Narbouin était à elle. Une vague d'impatience déferla sur la jeune fille, si bien qu'elle se détourna cette fois-ci complètement de Linus.
Les deux mercenaires qui lui faisaient face échangèrent un regard et se mirent en garde côte à côte. Elyane fut amusée par la concentration intense qui peignait abondamment leurs visages. En vérité, les pilleurs étaient apeurés. Il se dégageait de la fille une aura si sauvage, si...animale...
Elyane claqua de la langue, laissa tomber le sabre au sol. Puis elle passa à l'attaque. Elle bondit sur les deux hommes, mains nues. Dans sa danse folle, elle asséna à l'un d'eux un violent coup de pied dans l'abdomen. Elle tournoya sur elle même et esquiva souplement une lame qui manqua de la blesser. Son coude heurta le plexus solaire de son adversaire, son talon percuta son genoux droit. CRAK. L'homme hurla de douleur. Elyane finit de le mettre hors-service par un coup magistral sur la nuque.
La jeune fille plaça une mèche rousse derrière son oreille, haletante. La bataille l'avait affaiblie, et une vive douleur lacérait sa main gauche. Elle fit volte-face ; Linus lui avait gentiment préparé son dessert. Elle lança un regard reconnaissant à son ami, et récupéra le sabre qu'elle avait provisoirement abandonné dans l'herbe.
Narbouin tremblait de tout son être. Il dégaina (x) ) cependant sa propre épée et tenta une piètre mise en garde.
Sans plus attendre, Elyane attaqua. Narbouin para une frappe verticale, Elyane renchérit avec un coup de pied dans une partie particulièrement fragile de son anatomie et se glissa habilement dans son dos, sa lame appliquée contre la gorge du pilleur.

"Ravie de te revoir, Narbouin."
claironna-t-elle. "Je vois que tu aimes te jeter dans la gueule du loup ; ne t'avais-je pas dis que je ne voulais plus te voir ?"

"Pitié...pitié..."


"Espèce de lâche ! Tu as de la chance que je ne tue jamais personne. Détrompe toi, ce n'est pas par gentillesse mais par principe." ajouta-t-elle en le voyant marmonner des 'merci!'.

Elle le relâcha. Narbouin et ses mercenaires enfin réveillés de leur état comateux ne se firent pas prier pour partir en courant. Elyane s'autorisa un grognement menaçant lorsqu'elle jugea que deux d'entre eux prenaient trop leur temps. Ils prirent leurs jambes à leur cou, une expression terrorisée au visage.
Une fois seule avec Linus, Elyane éclata de rire. On pouvait dire qu'ils faisaient une belle paire. La jeune fille porta un coup de poing amical sur l'épaule de son ami...de la main gauche. Elle retira aussitôt sa main.

"Ouille !" cria-t-elle malgré elle en saisissant son poignet défectueux.

Linus sembla un instant soucieux de sa blessure.

"Ce n'est rien !" prévint-elle en grimaçant.

Quoique. Elle avait entendu un beau craquement lors de ce fameux coup de poing...Elle était surement moi robuste que Linus. En tout cas, elle espérait juste que son poignet n'était pas cassé, ce qui pourrait la gêner dans u prochain combat...
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Mer 23 Juin 2010 - 0:05


Les deux compères éclatèrent de rire à l'unisson tandis que les ennemis fuyaient, emportant leurs blessés, effrayés comme s'ils avaient vu un dragon. Elyane lui asséna un coup de poing amical sur l'épaule, et cela sembla lui faire mal.
Il s'enquit de sa santé, inquiet, mais elle lui assura que ce n'était rien de grave. Linus n'en était pas si sûr. Mais il fit confiance à la jeune femme. Après tout, si c'était trop grave, il ne tarderait pas à le savoir.
Le géant prit la direction du feu qui était toujours allumé. Au passage, il trouva un morceau de papier plié. Il pouvait jurer que celui-ci ne se trouvait pas là lorsqu'ils avaient monté le campement. Il le ramassa, étonné, tandis qu'une goutte de sang provenant de son bras éclata sur le papier sale.


*Mince... Il va falloir que je m'occupe de ça.*
pensa-t-il.

Malheureusement pour lui, il ne possédait pas de quoi se soigner, ni de quoi la soigner elle. Il allait devoir sacrifier sa tunique.
L'homme ouvrit le papier. L'image d'un oeuf de dragon, de couleur bleue pâle, se trouvait au milieu. Une somme d'argent, d'un montant de 1000 écus, se trouvait en dessous. Un texte expliquait la raison de l'avis de recherche.

"Un oeuf de dragon m'a été volé. Il est d'une couleur bleue pâle. J'offre 1000 pièces pour celui qui le retrouvera et me le rapportera à Ceunon.
Layfon Ozuelli, Apprenti Dragonnier désespéré."
lut Linus à haute voix.

Le pauvre ne risquait pas de revoir son œuf. Un tel objet valait bien plus sur le marché noir que la récompense qu'il offrait. Linus sauta sur l'occasion. Si ils s'engageaient dans cette quête, il pourrait rester avec Elyane, veiller sur elle, et s'amuser comme aujourd'hui.
Il déchira sa tunique dont la manche était déjà trempée de sang et se fit un pansement improvisé. Alors qu'il attrapait une autre tunique qu'il gardait dans la sacoche qu'il avait à la ceinture, il s'adressa à Elyane.


"J'ai bien envie d'accomplir cette mission. Qu'en penses-tu? Voudrais-tu m'accompagner?"
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Sam 14 Aoû 2010 - 13:13


L'air frais de la nuit tombée qui s'engouffrait dans ses poumons était des plus revigorants. Elyane sourit à la nuit, songeant qu'il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était pas autant amusée. Elle adressa un regard curieux à Linus, qui, de son côté, soignait tant bien que mal une blessure ensanglantée sur son épaule. Ses grands yeux verts s'écarquillèrent d'avantage tandis qu'il y déposa un morceau de tunique souillé par le sang et la transpiration. Berk. La jeune femme poussa un soupir amusé et secoua machinalement la tête.

"Tu cherches l'infection ou quoi ?"
se moqua-t-elle en saisissant son bras.

De sa main valide, Elyane fit bouillir de l'eau et y plongea sans ménagement deux larges bandes de tunique crasseuse. Elle désinfecta la plaie avec l'une d'elle et l'examina avec soin. Concentrée, elle attrapa du fil et une aiguille au fond de son sac de toile et entreprit de recoudre son ami. La particularité de l'instant lui tira un sourire amusé. Pas étonnant qu'il ait tant de cicatrices. Ce grand bonhomme avait besoin d'une infirmière.

"Et voilà !" murmura-t-elle en coupant le fil avec les dents.

Par pure précaution, elle enroula son épaule dans un bandage propre. Elyane mit un peu d'ordre dans le campement en sifflotant un air joyeux, notamment en ramassant quelques armes délaissées çà et là par les mercenaires.

"Un oeuf de dragon m'a été volé. Il est d'une couleur bleue pâle. J'offre 1000 pièces pour celui qui le retrouvera et me le rapportera à..."

"Qu'est-ce que tu racontes ?"
l'interrompit Elyane en faisant volte-face.

"...Ceunon. Layfon Ozuelli, Apprenti Dragonnier désespéré."

La jeune fille en resta médusée. Elle prit le papier des mains de Linus et relut trois fois le contenu de l'annonce. Elle éclata d'un rire moqueur.

"Etre doué...ou pas... Ce Layfon Ozuelli n'est vraiment pas malin. Quand tu penses que..."

Elle s'interrompit en voyant le regard de Linus luire d'une flamme d'espérance. Les bras croisés, les sourcils froncés, elle lui lança un air interrogateur, de l'air de dire "allez, quoi, qu'est ce que t'as à la fin ?".

"J'ai bien envie d'accomplir cette mission. Qu'en penses-tu? Voudrais-tu m'accompagner?"

Le visage de la jeune humaine s'illumina à son tour. Cependant, c'est sur un ton posé qu'elle lui répondit :

"Eh bien, il est absolument évident que tu as besoin d'une aide soignante."

Elle lui adressa un clin d'oeil et lui tendit la main. Cette mission tombait à pic. L'aventure ne faisait que commencer...

(hop, je suis arrivée hier et je pars demain, c'est pas fameux mais au moins c'est fait Wink )




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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le petit machin a grandi | Mer 8 Déc 2010 - 21:26


"Eh bien, il est absolument évident que tu as besoin d'une aide soignante."

Il lui répondit par un haussement d'épaules, et un sourire gêné. Certes, il avait bien des cicatrices, mais il était toujours vivant. Aussi, pour lui, n'était-ce qu'un léger détail. Puis, répétant dans sa tête la phrase qu'elle venait de dire, il rit légèrement d'abord, puis, ne pouvant plus s'empêcher de s'esclaffer, succomba au fou-rire. Il ne comprenait pas comment elle faisait. D'habitude, même s'il n'était pas difficile de l'amuser, le géant ne riait pas souvent. Et il suffisait de moins d'une journée passée avec elle pour qu'il cède au fou-rire.
Oui, elle serait indéniablement d'une grande aide.
Linus regarda la lune. En forme de croissant, elle était déjà bien haut dans le ciel.

- Je crois bien qu'il est grand temps d'aller se reposer. De la route nous attend demain, et la concurrence pour cet œuf risque de se révéler rude.

Le géant s'installa sur le drap épais qui lui avait toujours servi de matelas, et attendit d'être sûr que la jeune femme s'était couchée pour succomber au sommeil. Il lui semblait qu'elle faisait naitre en lui une seconde jeunesse, alors qu'il se voyait joyeusement embarqué dans une aventure sûrement longue et périlleuse.


*** Le lendemain ***


Linus n'avait pas vu la nuit passer. Il lui semblait rouvrir les yeux à peine quelques secondes après les avoir fermés. Pourtant, il faisait déjà clair. On pouvait entendre les premiers oiseaux chanter, cela ne devait alors pas faire très longtemps que le soleil était levé. Linus se redressa délicatement et aperçut un daim. Si près de lui que le géant fut effrayé avant de reconnaitre un herbivore. L'animal reniflait le sac de Linus, et tentait d'accéder à son contenu, mais sans succès.

- Bonjour toi.

Bien qu'il ait parlé avec douceur, le daim fixa sur lui des yeux écarquillés, et ne mit pas une seconde à s'enfuir à toutes pattes. Tant pis. C'était un agréable présage que celui-ci pour la journée qui allait suivre. Le bras de l'homme ne le lançait plus tellement. Sans doute que le bandage l'avait aidé à passer une nuit tranquille.
Il se tourna pour s'enquérir de son amie, à qui il devait donc une nuit si reposante.
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