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Le grand truc et le petit machin

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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Le grand truc et le petit machin | Lun 10 Aoû 2009 - 14:03


Linus parcourait une rue de Carvahall, sur les côtés de laquelle s'étalaient stands et boutiques. La rue, bondée, semblait s'ouvrir à lui comme les passants, qu'il dépassait quasiment tous de plus de deux têtes, s'écartaient pour le laisser passer. La plupart levait un regard apeuré vers lui et se précipitaient sur le côté, comme s'ils avaient peur qu'il les écrase dans un élan de violence. D'autres lui faisait un sourire gêné, auquel il répondait en s'inclinant. Certes il prenait beaucoup de place, mais il ne comprenait pas la crainte qu'il inspirait chez les gens. Il n'avait pas encore levé la main sur personne, pourtant, et n'avait pas l'impression de menacer les passants. Mais bon, il était habitué à cette réaction, et cela n'émoussait pas sa bonne humeur permanente. Il prenait cependant garde à où il mettait les pieds, comme des enfants couraient un peu partout. Il avait fait vœu de non-violence, et il aurait probablement des ennuis en écrasant un pauvre enfant trop jeune pour mourir.
Il avait déjà parcouru une grande partie du pays, du désert du Hadarac, au Beirland, des Béors à ici, à Carvahall. Il avait rencontré un nombre incalculable de gens, vu un grand nombre de cultures différentes, et goûté maintes spécialités régionales de n'importe quel endroit du monde connu. On ne pouvait pas dire qu'il était riche, mais il aimait se dire riche de rencontres et de découvertes, de paysages et d'aventures. Il aimait ce qui était beau, bien que cela contraste avec son physique. La première fois que les gens le voyaient, il pensaient souvent à un soldat ayant connu maintes guerres. Son visage et son corps, constellés de cicatrices, pouvaient en impressionner plus d'un. Ses muscles imposants semblaient pouvoir soulever un énorme rocher. Et pourtant, il ne s'en servait jamais pour faire du mal aux gens, du moins, depuis qu'il se l'était promis.
Sa bourse, à sa hanche, était bien visible, mais malgré tous ceux qu'il voyait la convoiter, elle y resta plutôt longtemps. Sa carrure devait lui garantir cette sécurité. Sa tunique d'un bleu passé un peu trop courte pour lui le serrait un peu, mais il lui suffisait de respirer par grands coups pour éviter de suffoquer. Il continua sa marche encore quelques temps, avant de se retrouver sur une place loin d'être bondée. Il leva les yeux au ciel ensoleillé, où voletaient quelques oiseaux aux gazouillis enchanteurs. Il ne savait pas trop combien de temps il était resté là à les regarder, et à bloquer le passage. Il bailla longuement, las, et reprit sa marche. Il cherchait quelques fruits pour remplir son estomac, avant de reprendre son voyage qui le menait là où ses pas le portaient. Il aperçut un étalage où étaient exposés d'appétissants fruits. Le stand avait l'allure d'un arc-en ciel, avec les couleurs variées des pommes, poires, et autres baies.
Linus s'en léchait déjà les babines. Son ventre se manifesta bruyamment, et il porta sa main à sa hanche en faisant un signe de main amical aux tenancier effrayé. Il désigna plusieurs pommes et un exemplaire de chaque fruit et baie, et amena sa bourse devant lui, pour payer le tenancier.
Ce qu'il vit l'interloqua : une petite fille, la main plongée dans la bourse de cuir, le bras tenu par la grande main du géant, se débattait au bout des doigts de Linus.


-Qu'est-ce que tu fais là, petite? demanda l'homme, avec la voix ensommeillée et tranquille qui était la sienne, nullement offensé ni agressif.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Lun 10 Aoû 2009 - 15:30


Les mains dans les poches, le nez au vent, le regard épieur : Elyane marchait à travers la foule avec cet air désinvolte de flâneuse qui l'a faisait passer inaperçue. Les étalages de fruits fraichement récoltés, les marchands qui vantaient la qualité de leurs produits à la criée, les adultes se bousculant pour atteindre leur destination ; telle était la désagréable atmosphère du marché de Carvahall pour une petite fille de 7 ans. A première vue, on pourrait croire qu'elle avait été contrainte à suivre sa mère afin de l'aider à ramener ses commissions étant donné sa moue boudeuse. Après tout, que pouvait faire un enfant de cet âge sinon obéir à ses parents ? Mais, regardez-là de plus près, voulez-vous. Pas trop non plus, cela ferait fuir Elyane. Détaillez là discrètement.
Des cheveux roux et bouclés qui auraient pu être beaux s'ils n'étaient pas si emmêlés. Des prunelles vert bouteille pailletées d'or, un regard méfiant, cerné. Une bouille d'amour, certes, pourtant des joues loin d'être aussi rebondies que celles d'un enfant bien nourri, parsemées de tâches de rousseur. Un petit corps maigre vêtu de haillons. Des pieds nus, sales.
Aucun doute, Elyane était orpheline. Qui dit orpheline dit seule. Qui dit seule dit débrouillarde. Qui dit débrouillarde dit... voleuse.
Elyane n'était pas fière de voler. Mais cela ne la gênait pas non plus ; personne ne lui avait jamais appris les valeurs de la vie et le respect d'autrui. Alors Elyane volait, écus ou nourriture suivant ce qui se présentait.
J'ignore si on peut qualifier son existence de vie. Elyane vole. Elyane grignote. Elyane dort dans le froid. Elyane n'avait jamais peur, non, "parce que je suis une dure" vous répondrait-elle, la mine hautaine et la voix aigue. En vérité, Elyane n'avait pas peur parce qu'elle a déjà affronté plus de malheurs que quiconque ici, à Carvahall.
La petite fille cherchait une cible. Une proie facile, rapide à atteindre, parce qu'elle était fatiguée... comme cette bourse de cuir souple qui se balançait au rythme de la marche lente et lourde du possesseur, par exemple.
Elyane se mit à quatre pattes, puis traversa les quelques mètres qui la séparaient du géant. L'avantage, quand on est petite, c'est qu'on peut se faufiler partout, et ça, Elyane l'a bien compris. Au pied de sa cible, Elyane se mit sur ses genoux écorchés. Elyane tendit la main, attrapa la poche de cuir.

-Qu'est-ce que tu fais là, petite? demanda l'homme.

Elyane fronça ses fins sourcils, maintenant suspendue à la bourse, elle-même tenue par l'homme. Elle se débattit silencieusement, donna des coups de pieds et de poings au hasard. Mais tout restait vain ; ses petites mains ne pouvaient décidément rien sur un torse musclé.
Pourtant, elle ne laisserait pas tomber.
Elyane sentait la colère faire bouillonner le sang dans ses veines. La petite fille redoubla d'efforts et balança coups de pieds sur coups de pieds. Si elle ignorait tout de l'anatomie masculine, le hasard fit bien les choses, et un bien placé fit lâcher la bourse à l'homme.
Elyane retomba sur le sol, l'attrapa et la fourra sous sa tunique. Elle courut, longtemps, à travers les rues de Carvahall.
Épuisée, effrayée, elle se laissa glisser contre le mur de pierres noires d'une maison abandonnée, haletante.
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Lun 10 Aoû 2009 - 20:27


Linus regardait la petite fille s'agiter sans grand espoir au bout de ses grands doigts. Il pencha la tête, par réflexe, comme le font les animaux, comme si cela pouvait l'aider à comprendre la raison de ces mouvements pour le moins incohérents et hasardeux. Il contempla longuement la petite fille en haillons se débattre dans une danse improvisée de mains de pieds et de cheveux. Les petits membres de la petite fille frappait non sans conviction le torse musclé du géant, mais n'arrivait pas vraiment à lui infliger ne serait-ce qu'un picotement. Il en avait reçu des biens plus durs, des coups. Dans un premier temps, il la regardait s'agiter avec une certaine incompréhension, puis avec un certain amusement, mais pas du tout de sadisme. Il la fit finalement descendre, après qu'un coup se rapproche dangereusement d'une partie de son anatomie que tout homme voudrait garder en sécurité, tout en lâchant sa bourse, et puis après tout, même s'il n'avait jamais été suspendu ainsi, il imaginait que ce ne devait pas être très agréable.
Il ne s'attendait pas à ce que la petite fille, à peine retombée sur ses pattes, attrape sa bourse, la fourre sous sa tunique et s'enfuit avec. Il la regarda partir à toutes jambes et se perdre dans la foule. Si elle lui avait demandé, il lui aurait volontiers offert sa bourse, après avoir acheté à manger quand même. Il ne comprenait d'ailleurs pas trop pourquoi il était quasiment le seul à faire ce genre de choses. Lors de ses nombreux voyages, il avait aidé de maintes sortes des personnes qui en avaient besoin, sous les regards surpris et méfiants des autres hommes. Mais Linus avait fait la promesse à son grand-père d'aider tous ceux qu'il pourrait. grâce à sa carrure, sa hauteur, et sa chance, il avait toujours réussi à s'en tirer, à se sacrifier pour les autres sans en souffrir trop en retour. Le Sourire qu'il recevait en retour d'un service valait plus pour lui que n'importe quelle monnaie, mais il ne refusait pas lorsque les gens lui en offraient, tant que c'était raisonnable. Son calme et sa joie, même dans des situations désespérées, l'aidaient également. Aussi, bien qu'il ne possède plus d'argent, il garda un sourire joyeux et se tourna vers le tenancier qui avait assisté à la scène. Linus lui lança un regard d'excuse, et continua sa route d'un pas calme, sous les yeux de plus en plus déconcertés de l'homme.
Sans s'en rendre compte, il prenait la direction qu'avait emprunté la petite fille auparavant. Plus il s'éloignait de la place, plus les habitations prenaient un air délabré et pauvre. Il ne savait pas trop où cela le conduirait, mais cette direction en valait bien une autre. Et puis, il aurait bien aimé revoir cette petite fille, lui expliquer qu'il ne lui en voulait pas d'avoir pris son argent. Il n'aimait pas inspirer la peur, et il craignait que sa victime de tout à l'heure pense qu'il voulait se venger. Il marchait dans une rue de moins en moins fréquentée. Il aperçut une femme tenter de placer des planches sur un charpente fragile, le toit de son habitation étant complètement détruit. La maison semblait ravagée, on pouvait observer l'intérieur des pièces depuis l'extérieur. Il s'approcha doucement, dans le dos de la femme qui devait approcher de la quarantaine et qui semblait peiner sous l'effort.


-Puis-je vous aider?
demanda-t-il, sur un ton qui se voulait doux, pour ne pas trop l'effrayer.

Mais sa tentative fut plutôt veine : surprise au premier abord, la brune fut véritablement effrayée en se retournant et cria de toutes ses forces. Elle mit bien trente secondes avant de se calmer, et, devant l'air neutre du géant, comprendre sa question et y répondre.


-Euh... O-Oui, certes ! Je...

-Laissez-moi faire, dit-il avec un sourire franc. Il faut refaire les murs et le toit, c'est bien ça?

Elle opina du chef, silencieuse, et regarda Linus se mettre au travail. Il retira d'abord d'ungrand tas de décombres d'une habitation voisine plusieurs grandes planches à l'air solide et lourd. Il les disposa le long du reste du mur de la maison ravagée, formant un mur irrégulier mais entier. Il attrapa une lourde poutre, la hissa sur le reste du toit, remplaça celle qui était abimée par la nouvelle et la souda avec force au reste de l'édifice. Finalement, il renforça le tout de torchis et de clou monstrueux qu'il plantait à mains nues. Il se rapprocha de la femme, ne sachant trop combien de temps il avait mis.

-Voilà. Ce ne tiendrait pas un ouragan, mais vous serez protégée de la pluie et du froid. Vous auriez du demander de l'aide à quelqu'un, vous auriez pu vous blesser.


Elle resta un instant sans voix, contemplant le travail du géant, puis s'expliqua.


-Des hommes ivres sont passés dans cette rue, sont entrés dans ma maison et l'ont saccagée sans raison. Il ont également blessé mon mari. Il aurait pu la réparer, s'il n'était pas contraint de rester au lit en permanence.


Elle le mena dans la chambre du mari, seule partie de la maison qui n'avait pas vraiment besoin de réparations. Blessé au bras et à l'abdomen, il semblait mal en point, mais les bandages soignés et sa mine déterminée semblaient montrer que sa vie n'était pas en danger.


-Chéri ! Il a réparé la maison ! Il l'a fait en un rien de temps !
murmura-t-elle à l'oreille de son mari, toute excitée.

Celui-ci ouvrit des yeux remplis d'incrédulité, puis, passée l'étape de l'effroi, il sourit largement.


-Comment pouvons-nous assez vous remercier?
demanda-t-elle en lui jetant un regard reconnaissant.

C'est l'instant que choisit son estomac pour se manifester bruyamment. Ces efforts physiques lui avaient donné faim. la jeune femme leva sur lui un regard bienveillant puis il passèrent à table.


*

Une fois l'estomac bien rempli, il sortit de la maison, en abaissant sa tête afin de ne pas se cogner. La femme le rattrappa.


-Merci infiniment pour votre aide. Tenez, pour vous remercier,
dit-elle en lui tendant une petite bourse remplie de pièces.
-Non, ce n'est pas la peine...
-Prenez ! Nous en avons bien plus chez nous !
-Merci, dit-il avec un sourire en repartant.

Il se retourna et continua son chemin. Il vit alors, adossée à une maison de pierre noire, la petite fille qui lui avait pris sa bourse tout à l'heure. Il s'approcha doucement d'elle, espérant qu'elle ne fuirait pas, comme la plupart des gens le faisaient.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Mar 11 Aoû 2009 - 9:41


Elyane attrapa ses genoux et les serra contre elle, les yeux dans le vide. Si elle fermait les yeux, elle savait que les images de son échec allaient lui revenir en mémoire.
Un tout petit échec qui n'en est pas un, me direz-vous. Certes, Elyane a attrapé la bourse. Mais cette fois-ci, elle s'était fait remarqué. Une furie rousse qui se débat à en tomber par terre et qui fuit à travers la foule ne passe jamais inaperçue ; désormais, les gens parleront d'elle et se méfieront de ses mains expertes.
Elyane savait quoi faire. A cet âge là, même si on a un instinct de survie, on a peu conscience des risques qu'on prend. Voire pas du tout. En effet, Elyane cherchait à quitter la ville, seule, pour voler autre part. Si elle n'avait ni carte ni couverture, "je me débrouillerai", pensa-t-elle.
Soudainement, le petit corps de Elyane grelotta. Pourtant l'air était encore chaud et le soleil haut dans le ciel. La petite fille savait qu'elle n'avait pas froid ; elle savait cependant que quelqu'un s'approchait.
Voyez-vous, depuis toute petite, Elyane ressentait un bon nombre de chose. Des sentiments étranges, des frissons, ou alors une violente brulure à travers le corps lorsqu'un danger menaçait d'apparaître. Mais Elyane était seule. Personne ne l'aidait à maîtriser cela, et elle prenait ces impressions pour un fait normal, n'ayant jamais vraiment côtoyé l'espèce humaine.
La silhouette se rapprocha dans la sombre ruelle. L'ombre qui venait la voir était si grande et si baraquée qu'elle n'eut aucun doute sur l'identité de l'homme.
Elyane se releva fièrement. Elle ne dit rien pendant un moment, à observer le géant, parce qu'elle attendait de savoir ce qu'il fallait dire. Sa "tête" le lui soufflerait bien aussitôt. Lorsqu'elle sût, Elyane lança de sa voix claire :

"Je n'ai pas envie de fuir comme les gens que tu rencontres, tu sais. Tu es gentil. Et tu ne me veux pas de mal..."
découvrit-elle en penchant la tête sur le côté pour mieux le détailler.

Elle fit tomber la bourse sur les pavés froids et la poussa doucement en direction de l'homme, le guettant de son regard pailleté d'or, étonnamment brillant.
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Mar 11 Aoû 2009 - 11:36


Linus resta un moment à détailler la jeune fille qui lui faisait face maintenant qu'elle s'était relevée. Il y avait quelque chose dans sa posture qui lui donnait bien plus d'années que si on se cantonnait à son corps maigre et frêle. Son expression dure, peinte sur son visage peut-être. Un masque semblait fausser toutes les suppositions qu'il pouvait faire sur elle. Il aurait pu dire que ses yeux le défiaient, qu'elle avait l'intention de se battre mais son immobilité parfaite affirmait le contraire. Il n'aurait d'ailleurs pas pu dire si elle le jaugeait, mais elle ne bougeait pas, et Linus appréhendait d'avancer, appréhendait de l'effrayer. Il n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre de situations, où il ne savait pas vraiment que faire. La plupart du temps, il était indifférent à l'effroi des gens à son égard. Et puis, il n'était plus vraiment beau, depuis longtemps. On disait qu'il était charmant, une trentaine d'année plus tôt, avant qu'il ne parte en voyage. Maintenant, les cicatrices creusaient son visage, formant dessins décolorés sur la peau mat de l'homme.
Au moment où il allait avancer, trouvant qu'il fallait bien faire autre chose que de se regarder dans le blanc des yeux, la voix de la petite s'éleva.


"Je n'ai pas envie de fuir comme les gens que tu rencontres, tu sais. Tu es gentil. Et tu ne me veux pas de mal..."

Elle fit tomber la bourse qu'elle avait volé au géant sur le sol, et la poussa dans sa direction.
Il n'y prêta guère attention, concentré sur les paroles de la petite fille. Un grand sourire s'étirait sur ses lèvres, une des seule partie de son visage encore intacte. Pour une fois, quelqu'un ne se cantonnait pas à son apparence, comprenait qu'il ne souhaitait faire de mal à personne. Ses yeux pétillaient de bonheur, et pour cause, la petite avait apparemment lu en lui comme dans un livre, même si l'âge qu'elle semblait avoir ne lui aurait pas vraiment permis de lire.
Sans laisser le temps à la gamine de faire quelque chose, il se précipita sur elle, et la prit avec affection dans ses bras. Il la hissa ensuite sur son épaule.


"Alors, où va-t-on, mademoiselle? Tu as faim j'imagine?"
demanda-t-il, enjoué.

Maintenant qu'il avait trouvé quelqu'un qui le comprenait, il se sentait infiniment reconaissant. Les deux bourses réunies, ils auraient bien de quoi acheter à manger, ainsi que de vrais vêtements à la petite fille. Enfin, à moins qu'elle ne veuille pas de l'aide du géant. Mais il voulait lui apporter cette aide que lui n'avait pas eu.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Jeu 13 Aoû 2009 - 10:08


La petite fille scrutait l'inconnu d'un œil vif et vert.
L'homme détaillait l'enfant avec curiosité et appréhension.
Un échange de regards dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur l'autre.
Sa carrure impressionnante et ses cicatrices paraissaient fièrement présentées au premier abord. Encore un ancien soldat qui a affronté un chat - qu'il décrit comme un dragon pour la frime - et qui en est ressorti le visage barré de balafres, espérant retrouver sa gloire d'antan en racontant de telles histoires. Un ancien soldat coléreux et parfois saoul, qu'on évitait comme la peste.
Au premier abord. Car lorsqu'on avait l'audace de creuser un peu plus loin - à l'instar des commères et fermiers de Carvahall -, il nous apparaissait plusieurs évidences que nous n'aurions pas pu soupçonnées jusqu'alors dans la peau d'un si grand personnage.
Pour commencer, son allure. Une simple tunique trop serrée et dépourvue de richesses couvrait son torse. S'il marchait à une vitesse respectable, il semblait absent de ses mouvements. Las. Désolé d'avoir des muscles si saillants. Ses épaules en paraissaient presque voutées, comme s'il espérait pouvoir se faire oublier et être dispensé de regards louches ainsi.
Et puis ses yeux. Personne n'avait-il jamais osé s'y aventurer avant Elyane ? Ils étaient particulièrement expressifs. Ses prunelles reflétaient une douceur hors du commun et une gentillesse débordante. Elles pétillaient maintenant de joie.
Ses grandes mains vinrent cueillir Elyane des pavés de pierre et la hisser sur son épaule affectueusement.


"Alors, où va-t-on, mademoiselle? Tu as faim j'imagine?"
demanda-t-il d'une voix grave et étonnamment enjouée.

Médusée, la gamine resta un moment sans mots. Était-ce une blague où le géant la déposerait rapidement sur le sol en riant à gorge déployée ? Une blague à laquelle elle ne rirait pas parce qu'Elyane ne rit jamais, mais également parce qu'elle n'avait pas envie qu'il l'abandonne.
Quelque chose lui disait que cela valait le coup de jouer le jeu. L'instinct féminin se développerait-il à 7 ans ? Affaire à suivre x].
La petite fille lui tendit solennellement sa minuscule main droite.

"Je suis Elyane."
lança-t-elle en ignorant ses précédentes questions, le menton fièrement relevé.

Lorsqu'il eut "serré" ses doigts, son ventre se manifesta bruyamment. Bon sang, était-il normal qu'un si petit estomac grogne si fortement ? Quoiqu'il en soit, Elyane était affamée.
Elle n'avait pas de sous, il ferait mieux de récupérer sa bourse par terre, elle avait faim, mais ignorait où aller. Elle lui fit part de toutes ces remarques en instaurant naturellement le pronom "tu".
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Ven 14 Aoû 2009 - 11:23


La petite fille ne répondit pas aux questions du géant. Au lieu de ça elle tendit une toute petite main.

"Je suis Elyane."
"Je m'appelle Linus." répondit-il en serrant la petite main qu'il ne sentait presque pas dans la sienne.

C'était un fort joli prénom, ça, Elyane. Après qu'elle lui eut exposé qu'elle n'avait pas d'argent, qu'elle avait faim -bien qu'elle n'avait pas besoin de le dire, son estomac l'ayant dit avant elle- et qu'elle ne savait où aller, Linus posa un genou à terre, ramassa sa bourse, et marcha vers la place de Carvahall, où Elyane lui avait volé sa bourse, quelques instants plus tôt. Si ils ne trouvaient pas à manger là-bas, c'était qu'ils fermaient les yeux.
Linus, même s'il ne le disait pas, se sentait incroyablement bien, maintenant qu'il n'était plus seul. Ils revinrent à l'étalage devant lequel le géant s'était arrêté un peu plus tôt. Le tenancier parut encore plus surpris que la première fois, mais, dans tout son professionnalisme, il s'occupa de la commande de l'homme en vitesse et avec le sourire. Il tendit un sac rempli à Linus, qui le donna à Elyane, le temps qu'il puisse payer l'homme. Mais lorsqu'il lui tendit les pièces, le tenancier ne le regardait pas. Il avait les yeux braqués sur son épaule, une expression de méchanceté peinte sur le visage.


"C'est la voleuse de tout à l'heure !"
s'exclama-t-il en la montrant du doigt pour que Linus la voie et lui donne une bonne correction.
"Vous devez faire erreur, c'est... ma fille, et elle ne fasait que jouer tout à l'heure." répondit le géant, en se retenant de grimacer.

Il avait une sainte horreur du mensonge, surtout lorsqu'il venait de lui. Mais il sentait bien que s'il n'avait pas menti, ils auraient pu avoir de gros ennuis. Déconcerté, l'homme récupéra les pièces sans trop y faire attention.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Dim 16 Aoû 2009 - 17:12


Sans broncher, Linus ramassa la bourse et les dirigea tout deux vers la place sur laquelle ils s'étaient "rencontrés". Elyane lui lança un regard surpris lorsque son nouvel ami s'approcha d'un stand de fruits et légumes avec l'apparente ferme intention de lui acheter à manger.
Finalement, la petite fille esquissa un sourire ; le premier depuis longtemps. Depuis combien de temps quelqu'un lui avait-il prêté attention ? Certes plusieurs mois, voire de nombreuses années.
Elyane ignorait si cela redondait du fait qu'elle voyait la ruelle d'un point haut placé, mais ainsi exposé, le monde lui apparaissait sous un autre jour. Alors qu'elle avait toujours pris les habitants pour des adultes antipathiques et dénués de bonté, l'orpheline découvrait maintenant leurs visages souriants et avenants. Bien que certains tirent une tête de six pieds de long pour je ne sais quelle raison, la plupart des Alagaësiens paraissaient... sympathiques.
Ce mélange de personnes aux visages et expressions si différentes lui semblait presque beau.
Linus lui tendit un sac de papier débordant d'aliments aux couleurs et formes aussi originales qu'appétissantes pour payer le marchand.
Celui-ci était trapu et arborait un nez crochu qui faisait penser à celui d'un aigle au bec cassé. Ses minuscules yeux noirs se braquèrent sur Elyane. Elle aurait pu sursauter en découvrant la méchanceté et l'intensité de son regard. Pourtant, Elyane décida de s'amuser un peu.
Elle croisa ses petits bras maigres avec désinvolture, leva un sourcil. Puis elle lui jeta un regard narquois et moqueur digne d'une sale crapule. Le marchand parut outré.



"C'est la voleuse de tout à l'heure !"
s'exclama-t-il.

Elyane retint sa respiration un instant.

"Vous devez faire erreur, c'est..."

Pause.

"
... ma fille, et elle ne faisait que jouer tout à l'heure." répondit le géant.

La petite fille écarquilla les yeux...mais pas assez longtemps pour que la marchand s'en rende compte.
Elle lui tira la langue tandis que Linus se retournait afin de s'éloigner, puis piocha une pomme rouge dans le sac et croqua dedans sans ménagement.
Personne ne lui avait jamais appris à dire merci.
Pourtant, elle était infiniment reconnaissante envers son..."père".
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Al-Soahn


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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Lun 17 Aoû 2009 - 11:00


Linus tenta de se retenir de rire lorsqu'il aperçut l'expression à la fois outrée et surprise de l'homme. Il pouvait imaginer la tête d'Elyane aussi, qu'il entendait tirer la langue. Mais il ne fallait pas abuser des bonnes choses, aussi Linus se retourna-t-il et s'en alla d'un pas tranquille avant que le tenancier ne leur cause des problèmes. Il attrapa une pomme à son tour et la dévora en trois coups de mâchoire.
Ils continuèrent à marcher dans les rues. Linus cherchait un magasin où il pourrait acheter une tenue convenable à Elyane. Le géant ne remarqua pas tout de suite le changement de comportement des gens à son égard. Il était encore plus le centre d'attention qu'avant, les gens le regardaient même après qu'il les eut dépassés. Il n'avait aucun doute sur la raison de ce changement, ne savait juste pas s'il s'agissait de quelque chose de bien ou alors quelque chose qui lui attirerait encore plus d'ennuis que sa malchance habituelle. lorsqu'il baissa les yeux et croisa les regards des passants, impressionnés, surpris, mais souriants, il comprit. Les gens étaient impressionnés par sa taille, comme d'habitude, mais ce petit bout de fille sur son épaule les empêchait d'avoir peur, comme ils devaient se dire qu'un homme, aussi monstrueux soit-il, s'il prenait soin d'une petite fille, ne pouvait être méchant. Ils devaient former un drôle de duo.
Finalement, il trouva une boutique de vêtements qui lui convenait, autre que celles qui ne proposaient que des vêtements riches aux fioritures inutiles de grands couturiers dont la plupart des gens, d'après Linus, n'avaient rien à faire. Et au moins dans cette boutique, il semblait y avoir un grand choix de tailles. Peut-être qu'il pourrait se trouver une tunique lui aussi. Depuis que celle, sur mesure, qu'on lui avait confectée, avait été réduite en lambeaux à cause d'une histoire d'honneur et de banditisme, il s'était baladé avec une tunique trop courte pour lui. Mais ce n'était pas des plus important.
Il entra en se baissant, pour être sur que ni lui, ni Elyane ne se cognent la tête. même l'embrasure de la porte dépassée, il touchait le plafond avec le haut de sa tête. Il fit descendre la petite fille, et tourna les yeux vers le jeune homme qui venait s'occuper d'eux, enthousiaste. Il ne parut pas le moins du monde étonné par l'étrangeté de leur duo, peut-être car il ne remarqua pas tout de suite Elyane. Chose encore plsu étrange, il s'adressa à la jeune fille comme s'il s'agissait d'une adulte, ou du moins, pas comme s'il s'agissait d'un bébé qui pouvait à peine marcher.


-Alors, que désirez-vous? Attendez, non, je sais ce qu'il vous faut, dit le jeune homme en les toisant avec un regard qui semblait montrer avec exagération son expertise. Honneur aux demoiselles.

Il fit passer la petite fille devant, dans une pièce où étaient entreposées un nombre incalculable de vêtements de toutes les tailles, aini qu'une rideau dépliable, probablement pour que les client se changent derrière, à l'abri des regards.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Dim 30 Aoû 2009 - 19:36


Le nouveau duo pénétra dans une boutique de vêtements que Linus jugea acceptable. Le magasin était installé au coin d'une ruelle, si bien que la plupart des passants ne s'arrêtaient pas et préféraient un des innombrables commerces aux prix exorbitants et à la marchandise sur la pointe de la mode alignés sur la grande place. Elyane avait déjà eu l'occasion de flâner devant, verte de jalousie en découvrant des foules d'enfants et adultes en sortir, vêtus chaudement et comme des princes.
Songeuse, elle se rendit à peine compte que son nouvel ami la déposait à terre, sur le sol de moquette rouge flamboyante. Un homme aux épaules frêles les accueillit d'un sourire qui se voulait chaleureux. Vraisemblablement, il n'avait que peu de clients. Elyane détourna le regard, attirée par les étalages recouverts d'étoffes duveteuses et colorées, et certaine, que, comme d'habitude, elle serait royalement ignorée. A sa grande surprise, le vendeur s'adressa directement à elle, ce qui l'emplit de gratitude.


Alors, que désirez-vous? Attendez, non, je sais ce qu'il vous faut, dit le jeune homme en les toisant avec un regard qui semblait montrer avec exagération son expertise. Honneur aux demoiselles.

Il l'a fit passer dans une pièce sombre, qu'il éclaira en tirant un vieux rideaux sur le côté.


- Voici pour vous, mademoiselle. J'ai ici une collection de robes tout à fait dé-li-cieuse.

Elyane braqua ses prunelles pailletées d'or sur le marchand. Mmmmh. Il ne semblait pas avoir compris que Linus et elle désiraient voyager. Elle jaugea ensuite la masse de tissu froufrouté, muette.

"INCAPABLE, hé !!" s'exclama quelqu'un à l'extérieur.

Une femme corpulente aux étranges cheveux oranges entra en trombe dans la pièce.

"Crois-tu vraiment que cette petite fille désire participer à une soirée mondaine, mmh ?"
ironisa-t-elle avec un accent prononcé des pays sudistes.

Elle arracha la robe ignoble des mains du vendeur. L'homme ouvrit de grands yeux horrifiés.

" Mama ! Je proposait seulement à la jeune fille ci présente de quoi s'habiller tout à fait con-ve-na-ble-ment."
se défendit-il en susurrant.

S'en suivi une série d'insultes colorées de la part de la grosse dame.


"Vas habiller le monsieur. Hé ! Immédiatement. Mmh ?"


Il ne se fit pas prier, et disparu de leur champs de vision. La dame fouilla dans un coffre tout en pestant contre son fils. Elle en tira plusieurs vêtements, avant de juger le corps maigre de Elyane.

"Mmh. Tu me parais bien maigrichonne. Une ceinture te serra indispensable, hé !"

[...]

Moins d'un quart d'heure après, Elyane ressortit, prête à partir. Elle était vêtue d'un pantalon de toile noir, d'une tunique verte surmontée d'une ceinture en cuir brun. Ses pieds nus avaient été chaussés de bottes souples de couleur marron et d'apparence confortables. Une chaude cape de voyage noire cascadait le long de son dos jusqu'à ses chevilles, et ses épaules portaient un petit sac à dos, discret, comportant des affaires de rechange.
Ses boucles rousses avaient été rapidement démêlées et son visage lavé.

Pour la première fois de sa vie, Elyane était sûre de ne pas avoir froid. Elle se sentait prête à affronter l'Alagaësia et ses dangers, Linus à ses côtés.
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Al-Soahn
Message Sujet: Re: Le grand truc et le petit machin | Mar 1 Sep 2009 - 20:48


Linus vit le garçon qui était parti s'occuper d'Elyane revenir vers lui, gêné, après des cris de ce qui semblait être la propriétaire du magasin. Son enthousiasme douché, il entreprit de s'occuper de Linus, chose qui lui fut plutôt difficile. Il semblait à tout prix vouloir lui faire essayer quelque chose de "mieux", qui était souvent plus cher que le précédent, et beaucoup moins approprié au voyage.
Au bout de ce qui semblait être une centaine d'essayages de vêtements bariolés aux fioritures impressionnantes, tous trop courts pour le géant, Linus expliqua au jeune homem ce qui pourrait mieux lui convenir.

- Ecoutez, je veux juste...

-Non mais ne vous en faites pas je vais vous trouver quelque chose à votre taille !

-... un vêtement comme celui-là, dit-il en pointant du doigt une simple chemise de voyage en lin agrémentée d'une cape sombre, je ne désire que voyager.

Le jeune homme jeta un regard résigné sur le vêtement convoité par Linus. On voyait bien que cette transaction ne lui rapporterait pas beaucoup, et qu'il en avait peut-être assez de ne voir passer que des voyageurs.
Le géant lui lança un sourire compatissant et franc, auquel répondit le jeune homme, soudain, apparaissant beaucoup plus à l'aise. Le grand homme avait toujours perçu les relations avec les gens avec facilité. Pour rendre quelqu'un heureux, il suffisait de donner un sourire, et si cela marchait, on en était récompensé par un sourire. Comme dans un miroir à retardement. Il voyait les autres comme il se voyait, mais avec des esprits plus ou moins ouverts, plus ou moins sensibles à ça. Comme un visage triste ne rend jamais personne heureux, un sourire franc ne rend jamais personne triste.
Il essaya la tenue. La chemise était un peu courte, elle laissait voir ses muscles, mais c'était la plus grande taille possible, et il s'y sentait à l'aise. Il ne demandait rien de plus aussi hocha-t-il, et s'approcha du comptoir pour payer.
Malgré l'insistance des tenanciers à lui prendre ce qui n'était pas à sa taille contre des pièces d'or, il garda ses anciennes affaires, sachant qu'il pourrait en avoir besoin.
Il ressortit en souriant au jeune homme, et ne repéra pas tout de suite Elyane. Elle avait changé sa coiffure, ses vêtements, beaucoup de choses. Sans son visage toujours aussi angélique et ses cheveux roux, ce qui n'était le cas que de peu de personnes à Carvahall, il ne l'aurait pas reconnue. Il lui sourit également.


-Maintenant, que veux-tu faire? Où veux-tu aller?


Lui devait aller vers le Sud, à Gil'ead, revoir une connaissance, mais il avait tout son temps, et il avait préféré demander son avis à la petite fille.
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