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Quand commence la traque

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Moïra


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Moïra
Message Sujet: Quand commence la traque | Mer 15 Oct 2014 - 16:43


Je tournais en rond, comme un fauve dans une cage. Cela faisait des jours, des semaines, que je n'avais plus revu mon seigneur Raphaël. Il m'avait abandonné, seule parmi d'autres fauves, dans un monde qui n'acceptait pas ce que j'étais devenue. Il était parti, sans me donner aucune nouvelle, sans m'expliquer son choix, sans me donner ses ordres. Je me sentais comme une marionnette dont le maître avait tranché les fils, la laissant effondrée sur le sol, privée de mouvements, de volonté, d'envie, et qui doit se réapprendre, se reconstruire. Tant de gens cherchait à récupérer me manoeuvrer, à contrôler mes pensées, mes gestes, mes envies et voilà que je devais à mon tour reprendre les rênes, contrôler mes marionnettes, donner mes ordres. Ce soir, tout cela m'apparaissait  trop. Je me sentais comme une enfant qui veut prendre son plus beau jouet pour le casser, pour évacuer une tension qu'elle ne peut nommer, dont elle ne peut parler. Le monde m'abandonnait et j'abandonnais le monde. Je n'étais plus semblable à personne, maintenant. J'étais la seule représentante de ma race.

Je me retrouvais si seule dans cette petite pièce logée en haut d'une maison d'Uru Baen alors que sous mes pieds grouillait tout un monde, la fine fleur de la faune locale. Premiers Hommes, humains... tous unis dans une traque sans pitié. Il m'appartenait maintenant de les commander, de les diriger, de lire chacun des papiers qui s'entassaient sur ma petite table, sous la fenêtre. Je devais contrôler chacun des rapports, lire les directives qui me parvenaient. Je me trouvais maintenant chargée de cette traque, moi qui ne l'avait prise que comme un prétexte pour me défendre et me défendre mon maître. Je voulais traquer l'Equilibrium et ses magiciens. Eliminer ceux qui cherchaient tant à m'éliminer. Je n'avais jamais pensé me retrouver mêler à ces questions de politique, à éliminer toute trace de magie dans ce monde, ce dont je me moquais éperdument. Mais c'était traquer ou être traquée.

D'un geste de rage j'envoyais voler les papiers qui m'encombraient. Je sentais mes lèvres se relever sur mes dents dans une grimace de rage, comme un chien menacé. Mes traits devaient se brouiller, se tendre. Je marchais vers le miroir et touchait du bout des doigts ma peau. Mes traits s'étaient aiguisés, durcis, comme ceux d'un rapace. Je sursautais violemment lorsque des coups, frappés à la porte, résonnèrent dans la petite pièce. Je dus expirer, tenter d'étouffer la colère qui grandissait. Un instant de perte de contrôle, et je finirais dans les geôles que j'avais moi-même créées. J'ouvris la porte d'un geste vif, dévisageai le soldat qui se tenait devant moi, légèrement en recul. Je sentis son angoisse lorsqu'il m'adressa la parole. Ces hommes ne savaient toujours pas parler à une femme. Surtout lorsqu'ils la savaient dangereuse. C'était un homme de la milice, un simple soldat.


- M'dame, on a capturé un de ces foutus rebelles. On a réussi à le faire causer mais il sait pas grand chose. Pas très futé, doit pas être haut dans la hiérarchie. Mais il s'est occupé de trouver un logement pour son chef, Laïaga, et sa chienne, Ellenwen. Ils sont en ville depuis quelques jours. Parait qu'ils y sont pour un projet personnel, rien à voir avec nous. On s'est dit que ça vous intéresserait.

Je sentais un frémissement me parcourir, tandis que je faisais signe à l'homme que j'allais le suivre. Ellenwen... l'une des dirigeantes de l'Equilibrium, quoiqu'en clame leur représentante. C'était un gros morceau. Un de ceux qui m'intéressaient, personnellement. Bien sûr qu'ils m'avaient appelé, ces gars de la milice. Aucun d'eux n'aurait pu se débrouiller avec la situation. Ellenwen et Laïaga. L'un des duos les plus recherchés de l'Alagaësia et probablement les deux magiciens les plus dangereux. Nous allions devoir être prudents, très prudents.

Je saisis mes dagues et sortis, claquant la porte derrière moi. Je dévalais l'escalier, clamant mes ordres. Il fallait boucler la ville, installer des gardes dans chaque quartier, le plus discrètement possible, pour que rien n'effraye les deux tourtereaux. Il fallait les cueillir au nid, lorsqu'ils seraient les plus vulnérables, qu'ils se sentiraient en sécurité. Rien ne devait les mettre sur leur garde. Il allait falloir la jouer fine, recueillir auprès de moi la meilleure équipe, les meilleurs hommes. Un regard autour de moi m'apprit celui que je voulais avoir à mes côtés. Korann. Encore un peu brute de fond, mal dégrossi mais terriblement efficace. C'était un excellent guerrier, ce que je n'étais pas, et ses runes le protégeraient, au moins en partie.


- Korann ! Laïaga et Ellenwen, repérés, en ville ! Je veux que tu formes ton escouade. Des spécialistes de l'infiltration, pas de gros bourrins. Ils doivent être assurés de leur secret et de leur tranquillité, il faut essayer de les cueillir avant qu'ils n'aient le temps de réaliser ce qui se passe. Il ne faut pas y aller en force. Dis moi ce dont tu as besoin, je me charge de vous les procurer. C'est de gros morceaux, il ne faut pas les laisser filer.
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Korann


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Korann
Purgateur de l'Umettelig Jeger
Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Ven 17 Oct 2014 - 21:56


Aaah… le quartier général des Jegers d’Uru Baen… le Manoir Crydi. J’ai entendu dire qu’il avait été cédé aux Jegers par un généreux donateur… qu’en penser.  Ça fait un moment que je n’ai pas remis les pieds à Dras Léona, je me demande ce que devient mon frère et sa demi-elfe…

Pendant que je pense à la famille, à ce qu’ils peuvent bien devenir, je fais l’entretien de ma brigandine. J’ai placé sur les renforts matelassés de petites plaques d’acier de la taille des renforts. Ça protège mieux que mon ancien pourpoint à plaque et j’ai juste eu à en extraire la cote de maille pour l’intégrer à mon nouvel équipement. Autour de moi, plus de quinze Jegers vaquent à leurs occupations. Ils discutent, plaisantent, entretiennent leur équipement comme moi, se repose ou s’occupent des corvées auxquelles ils sont préposés. Si dans certains casernements ou campements où j’ai pus vivre, une trop longue absence d’activité menait à des combats souvent à des tensions, ici ce n’est pas le cas. Il y a toujours quelque chose à faire, et on a affaire à des traqueurs qui savent se maîtriser et qui sont aussi patient que des araignées tunnelière qu’on peut trouver outre mer… au pays…

Je secoue la tête, je suis ici, pas au pays. Reste ancrer dans la réalité, Kor. Pour l’instant on me laisse tranquille. C’est pas plus mal. Moïra débarque tout feu tout flamme dans la grande salle commune et viens se planter devant moi.

- Korann ! Laïaga et Ellenwen, repérés, en ville ! Je veux que tu formes ton escouade. Des spécialistes de l'infiltration, pas de gros bourrins. Ils doivent être assurés de leur secret et de leur tranquillité, il faut essayer de les cueillir avant qu'ils n'aient le temps de réaliser ce qui se passe. Il ne faut pas y aller en force. Dis-moi ce dont tu as besoin, je me charge de vous les procurer. C'est de gros morceaux, il ne faut pas les laisser filer.

Ellenwen et Laïaga… deux des plus puissants mages du pays… et les plus recherchés… je prends cinq secondes pour penser à ce qu’il va me falloiren matériel et qui je veux pour le manier...

- Ouvrez-moi l’arsenal de pointe et je vous équipe nos gars. On a ce qu’il faut dans la galerie de costume et dans le stock de rune. (je réponds avec calme) Quelle est précisément la situation ?

Moïra m’explique la situation avec une précision aussi millimétrée qu’elle le puisse. Pas besoin d’en dire plus. Elle gère son affaire avec style, faut le reconnaître, mais elle à tendance à se la jouer un peu trop autoritaire des fois. Elle est sous tension… ça se sent dans sa façon d'être, de bouger... soit elle cache beaucoup, soit on lui met une sacré pression sur les épaules.... Bon aller... j'ai du travail et il va pas se faire tout seul... je me mets au boulot…
Je rassemble une équipe de six hommes et femmes :

Viola et Norma, des jumelles. Elles jouent régulièrement des rôles de prostituée dans les bas quartiers d’Uru Baen, c’est dingue le nombre de mages qui pensent que le meilleur endroit ou se planquer est sous notre nez. Y a des fois je me demande si elles ne prennent pas leur rôle un peu trop à cœur, mais elles sont efficaces et discrètes, c’est tout ce qui compte.

Mika et Joël, deux alagaesiens d’origine. Ils sont efficaces et ce sont de bons gars. Ils ont réussit à infiltrer un réseau de contrebande de la Cam et à en faire sortir le couple de mage qu’ils traquaient sans griller leur couverture. Ils bossent souvent en équipe ces deux là. Deux bons buveurs qui savent vivre.

Peyrio, un traqueur expérimenté qui nous vient directement du pays. Il va établir un périmètre d’anti magie au moment opportun et couper à nos deux pigeons leurs ailes. Je me demande pourquoi il ne m’a pas défié pour prendre la tête, mais bon tant qu’il ne le fais pas, je ne lui casserais pas la gueule.

Geralt, un gamin complètement insensible à la magie. Il est nouveau, recruté sur le pouce par Ithrar, puis il nous l’a envoyé depuis le centre de recrutement à Dras Léona pour lui enseigner les ficèles du métier à la dure. C’est un gamin travailleur mais un peu gauche. Il connaît les rues comme sa poche et est sacrément rapide. C’est lui qui donnera le signal à Peyrio pour le champ d’anti-magie.

Je rassemble tout ce petit monde autour de la carte géante de la ville tendue sur le mur de la salle commune. Moïra est déjà devant prête à nous expliquer notre destination, on répartira les rôles et l’approche du nid de pigeons ensuite…
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Moïra


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Moïra
Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Mer 22 Oct 2014 - 11:37


Korann avait réagi vite, comme je l'avais prévu. Il était bon dans son domaine, ne contestait pas les ordres mais savait imposer son autorité sans que nul ne puisse vraiment la contester. Dans d'autres temps, à un autre moment, il aurait pu devenir mon amant. Sa fougue était galvanisante, presque troublante. Il avait l'âme d'un meneur d'homme, à défaut d'avoir l'intelligence fine qui aurait fait de lui un stratège. C'était le genre d'hommes qui ne pliait jamais mais s'adaptait à tout, qui survivrait à tout ce que le destin choisirait de lui envoyer. Mais l'heure n'était pas à ces réflexions. J'avais des hommes à gérer, une traque à mener. Je n'avais pas eu beaucoup d'informations sur ce qui m'attendait et sur mes proies. J'allais devoir tenter d'élaborer un plan avec d'infimes éléments en main. J'avais intérêt à être convaincante et à exposer toutes les faiblesses de mon plan pour que tous puissent les anticiper et y pallier. Je n'avais pas beaucoup de temps. D'un geste de la tête, j'indiquais à Korann que j'avais compris sa demande et continuait vers les étages inférieurs pour récolter de quoi satisfaire les besoins de mon équipe. J'avais quelques ordres à donner.

Je dévalai rapidement les escaliers, dépassait la lourde porte d'entrée, traversait le couloir et m'enfonçai dans les grands sous-sols qui abritaient nos collections d'armes, d'armures, de déguisements et de runes. Nous n'en avions que peu. Les runistes de l'armée avait beaucoup à faire avec la pacification des régions et la protection des soldats. Nous ne devions compter que sur nos propres runistes qui préféraient, de loin, s'occuper des armes personnelles de chacun, pour les renforcer et les lier plus intimement à leur possesseur. Je ne m'en étais jamais approchée. Qui sait ce qui se serait produit en ma présence ? De toute manière, l'homme qui gérait les stocks ne me les aurait pas laissé approcher. Il était le seul gardien de cette caverne au trésor et nous le faisait savoir. Je le saluais d'un bref sourire, observant une nouvelle fois sa face burinée par la vieillesse et traversée de cicatrices.


- Deux mages dans leur nid, au chaud à Uru ! Et du lourd ! Ellenwen et Laïaga. Nous allons devoir faire appel à tes réserves. Nous allons avoir besoin de déguisements pour une dizaine de personnes, si possible avec quelques déguisements pour des femmes, je ne tiens pas à redevoir porter des frusques puantes d'hommes.

Je souris pour alléger le poids de mes ordres brefs autant que pour tenter d'évacuer la tension qui m'habitait. J'avais cherché Ellenwen tant de mois sans avoir aucun indice autre que des pistes froides, trop vieilles pour être exploitées. La vieille elfe semblait sans cesse en mouvement, passant à peine quelques journées au même endroit ou disparaissait je ne savais où. Enfin, elle m'était offerte, au sein de ma ville, sans se douter de quoique ce soit.

- Il faut que les déguisements soient passe-partout. Prostituées, maçons, ouvriers, que sais-je. Prépare le maquillage qui va avec, il va falloir que certains des guerriers dissimulent leurs runes, je pense. Quant à l'équipement... nous allons devoir recourir uniquement à des armes légèrement, facilement dissimulables, des dagues, des poisons, des arcs démontables. Des armures de cuir, dissimulables sous des vêtements amples. Je pense que nous allons devoir nous passer des armes runées pour l'occasion. Je ne sais pas si Laïaga ou Ellenwen seraient capables de détecter notre approche grâce à cela mais je ne tiens pas à prendre le risque.

Je n'attendis pas son acquiescement. Il avait l'habitude des ordres brefs et je n'étais même pas sûre qu'il aurait pris la peine de me répondre, si j'avais attendu plus longtemps. Il me restait à découvrir avec quels hommes j'allais mener l'assaut et à confectionner un plan d'attaque avec eux. Pour eux. Je remontai les escaliers presque en courant, savourant le jeu de mes muscles sous ma peau et les décharges d'adrénaline qui me saturaient et me portaient. Je débouchais dans la vaste salle, où se bousculaient tous les Jegers, les yeux brillants d'une traque qu'ils vivraient par procuration. Près de l'immense carte qui recouvrait le mur, mon équipe m'attendait. Je laissais mes yeux les parcourir, m'habituer à leurs visages, graver leurs traits dans ma mémoire et les saluaient d'un sourire.

- Gentilshommes, gentes dames, je pense que Korann vous a expliqué la raison de la constitution de notre petite équipe. Nous savons, de source sûre, que Laïaga et Ellenwen se trouvent en ville. Je n'ai malheureusement que très peu de détails à vous donner. Si notre source est sûre, elle ne possède que peu de renseignements. Nous savons simplement qu'ils se sont réfugiés ici, je pointai du doigt un point, presque à l'extérieur de la cité, proche de la faille qui parcourait les sous-sols de la cité. Ils sont logés dans une petite maison, à demi détruite, proche de l'extérieur de la ville. Le voisinage est principalement composé de petits voyous, de réfugiés dont les maisons ont été détruites par le tremblement de terre. C'est une zone hétéroclite mais je pense que la majorité sont trop faible pour nous causer le moindre soucis. Nous ne serons pas dans les bas-fond, nous serons dans une zone de survie, un camps quasi moribond. Nous n'avons aucune idée de la raison de leur présence. Autrement dit, nous ne savons pas grand chose et nous devons nous attendre à tout.

Je les examinais tous, passant en revue les talents que je leur connaissais. Je n'avais que peu de temps pour élaborer un plan, et je n'étais même pas sûre qu'il soit bon.

- Je pense que nous ne pouvons les surprendre tous ensemble. La maison est petite et nous nous retrouverions bloqués, privés de notre latitude de mouvements. Mais nous ne devons pas oublier que, même sans magie, ils restent des combattants hors-pair. Nous avons donc deux solutions. Soit nous arrivons à deux ou trois pour les confiner dans la maison, les empêcher de sortir et espérer les gêner dans leurs mouvements autant que nous le serons. Soit nous les faisons sortir pour les faire tomber dans un piège mais il nous faudrait beaucoup de temps pour investir la rue, en bloquer toutes les issues et le risque qu'ils s'échappent pourrait être élevé. Je pense qu'il vaudrait mieux investir les lieux, soudainement, pour une intervention la plus courte possible. Ca sera dur, probablement saignant mais je pense que c'est notre seule chance. Aucun piège ne marchera dans ce labyrinthe.

Je regardais Korann, un lueur d'interrogation dans les yeux. Je savais qu'il avait déjà participé à la capture de quelques mages, ou de non mage, à commencer par mon étrange voleur des rues de Dras Leona. Je savais qu'il sera de bon conseil.

- Peyrio, je pense que tu devrais faire un champ anti-magie tout autour du quartier, suffisamment loin pour être sûr que le champ ne touche pas la maison et n'alerte pas nos deux tourtereaux. Tu viendras plus près dans un deuxième temps et nous te donnerons le signal pour graver ta dernière rune, celle qui complétera le champ qui touchera la maison. Viola et Norma, vous serez dehors, empêchez à tout prix les mages de sortir mais ne vous dévoilez qu'au dernier moment, s'ils tentent de s'échapper. Mika, Joël, je vous propose d'aller en repérage, chercher les informations qui nous manquent. Vous faites votre rapport à Geralt, patrouillez et au moment de l'assaut, vous vous postez sur les toits avec des flèches. Geralt, tu entres avec moi et Korann, tu seras notre combattant anti-magie au cas ou quelque chose cloche et notre agent de liaison. Avez-vous une objection ? Vous avez travaillé en équipe, vous savez mieux que moi vos forces et vos défauts, dites les moi maintenant. Mon plan est loin d'être parfait, compte tenu du peu d'informations.
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Laïaga

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Laïaga
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Jeu 23 Oct 2014 - 1:52


L'aube grisâtre commençait tout juste de déverser sa lumière à travers les fenêtres sans volets quand j'ouvris les yeux. Je m'étais réveillé brusquement, pas en sursaut, mais les yeux ouverts et l'esprit alerte comme si je ne m'étais pas endormi. Je me sentais toujours fatigué, au demeurant.
Je poussai un soupir, posai la tête sur l'épaule d'Ellen' qui dormait à côté de moi, et fermai les yeux, mais rien n'y faisait. Fatigué. Mon corps de dragonnier pluricentenaire était fatigué. La magie inépuisable qui le faisait tourner depuis des siècles ne suffisait plus... pas si inépuisable que ça, en fin de compte, pensai-je avec amertume. Encore quelques semaines de ce rythme et je ne serais plus bon à rien, mais qu'est-ce que j'y pouvais ? Impossible d'avoir une nuit complète de repos depuis la dernière bataille contre le Premier Empire, et leurs monstres des failles. J'avais passé des jours à réfléchir, après la défaite, à comment nous pouvions contrer ça, comment nous pouvions harnacher le même pouvoir que celui qu'utilisaient maintenant les Premiers Hommes, et le retourner contre eux, mais rien n'y faisait. Ma magie se délitait, je ne pouvais jamais l'utiliser sans craindre de retour de flamme catastrophique, et mes adversaires au contraire devenaient de plus en plus puissants.
Finalement, une poignée de secondes plus tard, j'abandonnai, posai un baiser sur le front de ma compagne et me levai. Une brise qui passait à travers les fenêtres brisées me fit frissonner, et je m'enroulai dans une des couvertures de rechange dans ma besace. La maison était vide et brisée, elle craquait quand le vent soufflait, craquait quand on marchait, craquait quand les rats, les chats sauvages et les chiens errants s'y baladaient. Mais au moins personne ne savait qu'on était là. Je descendis les escaliers de la petite demeure à un étage, inspectant une nouvelle fois les lieux, attendant qu'Ellen' me rejoigne, ce qui ne tardait généralement pas, elle n'avait pas le sommeil beaucoup plus lourd que moi.

<><><><><>

Les rares défenses magiques que nous avions osé ériger étaient encore en place et en bon état. Ce n'était pas comme si elles nous protégeraient de grand chose, on les avait érigées à notre arrivée au plus noir de la nuit après une longue marche à travers l'Alagaësia occupée, et aussi faibles que l'on pouvait sans qu'elles soient inutiles. Toujours la peur du retour de bâton, de l'effet exotique.
Mais ils devraient suffire à nous avertir, si quelqu'un s'approchait à moins de cinq mètres de notre petite retraite privée. Et encore, seulement s'ils passaient par les endroits précis où nous avions tendu nos pièges : deux petites pierres à chaque fois, juste assez chargées pour tenir jusqu'au soir, de part et d'autre du passage surveillé, l'une émettait sans interruption un tout petit peu d'énergie, et l'autre la recevait et la redirigeait vers nous. Le but était de repérer si quelqu'un coupait l'afflux en passant au milieu du dispositif.
J'entrai à nouveau dans la maison abandonnée. Nous n'allions, de toute façon, probablement pas rester jusqu'au soir. La traversée de ce qu'il restait de notre pays nous avait demandé tout notre temps et notre énergie, et au final je ne savais pas grand chose sur les failles, si ce n'est qu'elles vomissaient la corruption et les monstres que nous avions affronté, mais nous n'avions aucune raison d'attendre.
Les armes et les sacs étaient prêts.
La voie était libre.
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Korann


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Korann
Purgateur de l'Umettelig Jeger
Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Sam 25 Oct 2014 - 17:56


Moïra remonte. Nos regards se croisent. Elle a un petit hochement de tête à mon attention. Ma requête est acceptée et a déjà été réglée. Tant mieux. Une fois l’équipe réunie devant la carte, Moïra nous point un endroit dans les Nouveaux Taudis. Un sale endroit où certains chefs de guerre qui devraient assurer la sécurité de TOUTE la ville ne vont pas. Par flemme ou par surmenage, je ne sais pas mais les patrouilles y sont très relâchées. Par les Dieux heureusement qu’on est là pour passer derrière et rattraper leurs conneries et leur manque de vigilance…

Pendant qu’elle expose son plan, son regard est braqué sur moi, comme si, tout d’un coup, elle manquait d’assurance. Son approche est la bonne. Je hoche la tête. Y’a pas grand-chose à y redire, elle ne ment pas sur les enjeux et les difficultés à venir. Y’a juste au sujet des armes runnique que je ne suis pas d’accord, mais ça se règle entre quatre yeux, pas devant la troupe.  Ouais… Avec style. Personne ne parle. Son plan est bon. Ils le savent. Je le sais. Je ne sais pas si elle le sait.

- Bon ! vous avez entendu la dame ? Au boulot ! Vous descendez à l’arsenal ! je vous veux équipés et déguisés dans deux minutes ! sous tunique en cuir renforcé, brassards à lames rétractables, arbalète de poing, dagues plates, couteaux de lancer et runes d’interception. Mika ! Joël ! Vous allez prendre deux arbalètes à tir rapide, des grenades aveuglantes ou fumigènes et arrangez-vous pour les planquer dans des sacs ou ce que vous voulez
- Bien chef ! (et ils y vont)
- Viola ! Norma ! vous prenez les robes démontables ! Planquez-y  au moins une lame fine. Je vous laisse le choix de votre matos. Et si Advar ne veut pas vous laisser rentrer, rappelez-lui que je lui ai pris deux dents la dernière fois  et que je peux recommencer ! (Viola me fais un clin d’œil et les deux sœurs y vont, je me tourne vers Geralt) Geralt, tu t’arrange pour avoir au moins un glaive sur toi en plus de ce que j’ai ordonnée comme matos minimum. Tu prends une brigandine ou une veste de voyage renforcée. Glaive, épée ou hache, comme tu veux, mais rien de plus lourds compris ? Aller, file !

Je regarde Peyrio. Un hochement de tête suffit, il sait déjà ce qu’il a à faire. Il part s’équiper. Reste le cas de la chef… j’ai envoyé Geralt s’équiper comme un mercenaire, si lui, la chef et moi devons renter et monter à l’assaut, autant être correctement  équipé pour. Et puis les Nouveaux Taudis regorgent de mercenaires mis au chômage par notre armée. J’ai entendu dire que des réfugiés avaient commencé à s’organiser en bande. L’extorsion, le vol et les viols sont devenus monnaie courante. Beaucoup de réfugiés trouvent un semblant de sécurité sous la houlette brutale de mercenaires au chômage ou ont suffisamment d’argent pour en engager, donc un petit groupe de trois mercenaires peut facilement passer inaperçus… en pleine lumière et au su de tous.

Nous sommes dans la solitude relative de la salle commune. Les autres Jegers sont partis s’équiper ou sont retournés à leurs occupations. J’en profite pour faire remarquer à voix basse que, vu que nos gars sont de toute façon porteurs de runes, que les armes soit runnique ou non, au final, on s’en fout. Il y’a encore quelques mois, ma remarque aurait été un fouet qui claque, voire une rébellion ouverte envers son autorité. Aujourd’hui, je le glisse comme juste un conseil issu de l’expérience, ni plus, ni moins.

- Je te conseille, « gente dame » (je mets une pointe de provocation sur le gente Dame, rien de méchant, juste de l’humour), une veste de voyage en cuir renforcé, un ou deux brassards à lame rétractable et un manteau. Prend une arme à ta convenance, dagues et sacoche de voyage. Toi, Geralt et moi allons être mercenaire aujourd’hui…

Je lui explique mon idée dans la foulée : approcher l’air de rien comme trois mercenaires, gros bras, peu importe, et se poster prêt de la maison. Ensuite on envoi Geralt une fois en position. On trouvera bien un truc pour envoyer Geralt prévenir Peyrio, quitte à improviser sur le moment…

- Cela te convient-il, gente dame ?
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Ellenwen

Dirigeante de l'Equilibrium

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Ellenwen
Dirigeante de l'Equilibrium
Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Mer 12 Nov 2014 - 8:54


Quelques heures, volées au chaos, à la guerre, à la fuite, c'était tout ce qu'avait pu se permettre Ellenwen et Laïaga pour se reposer de leur long voyage précipité. Blottie dans le lit de fortune qu'ils s'étaient créé, l'elfe s'était rapidement plongée dans une transe, presque comateuse, tentant de lutter contre les visions de cauchemar qui l'assaillaient. A défaut de récupérer ses forces, disparues dans les combats, elle pourrait, peut-être, réduire la fatigue qui l'accablait et qui hantait chaque minute de son existence. Comme son compagnon, elle ressentait vivement les faiblesses de la magie et son vieux corps parvenait à peine à se remettre des traumatismes qu'elle lui avait fait subir lors de sa dernière bataille contre les Premiers Hommes et leur ignoble invention. Le peu de repos qu'elle lui accordait ne l'aiderait pas à se remettre mais c'était tout ce qu'elle pouvait se permettre. Bientôt, il leur faudrait plonger dans un monde inconnu, disparaître aux yeux du monde et leur temps leur manquait déjà pour effectuer toutes leurs recherches.

Elle se retourna dans son sommeil, alors que les pensées volaient en désordre dans son esprit, comme une nuée d’étourneaux. Elle tenta d'y échapper, tâchant de se concentrer sur l'étrange quiétude qu'ils étaient parvenus à créer. Dans son dos, la chaleur de Laïaga la maintenait dans un cocon agréable et hors du temps. Quelques heures, volées au chaos et à la guerre... Elle ouvrit brusquement les yeux, en sentant les lèvres de son compagnon sur son front. Ces heures étaient finies. Il était temps. Elle sentit un pincement lui déchirer le coeur alors que des larmes lui montaient aux yeux. Il lui semblait qu'elle n'aurait plus jamais de repos et que ces quelques heures sonnaient le gong d'elle ne savait quelle tragédie.

Elle se leva lentement, s'étira. Elle attendit quelques instants, que s'envole la tristesse qui lui serrait le coeur. Laïaga n'avait pas besoin de le voir, de le savoir. Elle savait que son esprit reflétait la même douleur que la sienne. Elle s'enroulait dans une couverture, resserra les pans contre son corps et frissonna dans le froid du matin. Elle inspira profondément, expira pour chasser ses larmes et sourit faiblement lorsqu'un nuage de buée s'échappa de ses lèvres. L'hiver n'était pas loin, plus que quelques mois avant son arrivée, et elle ne savait même pas si elle serait là pour le voir. Ils allaient maintenant entrer dans un monde d'incertitudes.

Elle haussa les épaules pour elle-même et dévala les escaliers pour se retrouver face à son amant. Elle sourit à nouveau en voyant son reflet dans ses yeux. Ils se ressemblaient tant, maintenant que la guerre les avaient usé, qu'ils en étaient devenus presque des caricatures grotesques. Ils avaient les mêmes cheveux en bataille, à peine coiffés, les mêmes cernes sous les yeux, le même pli amer sur la bouche et la même inquiétude sur leurs traits.


- Tout est en place ?

Sa voix lui fit l'impression d'être rouillée et grinçante. Elle s'éclaircit la gorge, attrapa une gourde, but et parla à nouveau.

- Les défenses ont tenu ?

Elle vit son acquiescement, ou le lut dans son esprit avant même qu'il ne parle. Alors seulement, elle se détendit progressivement et, le rejoignant, lui serra la main en guise de bonjour et d'excuses.

- Comment vas-tu, toi ?
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Moïra


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Moïra
Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Lun 24 Nov 2014 - 11:50


Les ordres avaient été donné rapidement. Chacun connaissaient son rôle et tous se préparaient à ce qui allait probablement être l'affrontement d'une vie. Ou d'une mort. Nul ne pouvait prédire qui allait survivre aux prochaines heures ni même si aucun d'entre nous allait survivre. Nous avions une chance, faible mais non négligeable, de finir enterrés par une quelconque explosion et de faire tomber avec nous et eux tout un quartier. Nous pouvions gagner par surprise sans coup férir, où entraîner toute la ville dans notre défaite. Les forces qui allaient se déchaîner nous dépassait tous et je voyais dans tous les regards une lueur d'inquiétude et d'excitation qui brillait. Tous la jugulaient, par l'expérience, par la préparation soigneuse de leur équipement. Mes troupes étaient prêtes, entraînées comme de braves petits soldats. Je pouvais les laisser faire.

Quant à moi… je sentais une excitation qui me vrillait les nerfs, tordait mes lèvres en un sourire que je ne maîtrisais pas. Je sentais une pulsion sourde vriller mes tempes et une agressivité mal retenue qui montait. Je sentais l'odeur du sang arriver, je présentais le fumet qu'il répandrait et je devais me retenir pour ne pas courir à son encontre. Pour le moment, la présence de Korann à mes côtés, sa politesse guindée et étrangement irrévérencieuse pour un homme de sa race, m'aidait à garder ma sauvagerie sous contrôle même si ses remarques me hérissaient. J'avais soif de sang et je sentais battre le sien dans ses veines.


- Plus nous avons de runes, plus ils le sentiront. Nous ne traquons pas le mage moyen et idiot de l'Alagaësia.

Je le regardais, le visage vide de tout expression avant de sourire sauvagement.

- Ne vous inquiétez pas pour moi. J'ai appris tout ce que j'ai à savoir sur l'infiltration. Vous seriez surpris.

J'avais été un assassin, alors que je n'étais qu'une prostituée humaine, et un excellent. Le seul que je n'avais pu tuer… Repenser à mon seigneur calma soudainement ma furie, la métamorphosa en froide envie de mort. Je voulais du sang, mais je voulais le savourer, prendre le temps de le voir s'écouler lentement, en même temps que la vie. Après un signe de tête, je quittais la pièce pour me préparer. Je n'allais pas avoir besoin de beaucoup de temps, ma tenue d'assassin m'attendait, prête à l'emploi. Je l'enfilais rapidement avec un plaisir qui faisait courir un frisson sur ma peau. Je passai rapidement un pantalon de toile serré, une chemise d'homme ample dans laquelle je glissais quelques petites dagues de jet. Par dessus, j'enfilai un lourd gilet de cuir dans lequel j'enserrai ma poitrine. Dans mes bottes, deux dagues, à mon flanc deux longues lames, unies par une fine chaîne.

Puis, je dévalai les escaliers. Dans la salle, mes troupes m'attendaient. Tous prêts à la chasse. Je leur souris, de ce mince sourire de fauve qui me valait leur respect et leur peur. J'inspirai profondément et lançai l'ordre de l'assaut. D'ici ce soir, le sang coulerait.

Nous arrivâmes dans le quartier quelques heures après l'aube. Le quartier était calme encore, les habitants dormaient encore d'un lourd sommeil abruti par l'alcool, les drogues et la corruption que je sentais émerger des failles par vagues et qui me berçait. Comme nous l'avions prévu, nos troupes déambulaient dans les rues, perdues au milieu des rares travailleurs qui se dirigeaient vers leur besogne quotidienne, ou se cachaient parmi les toits. Les oiseaux étaient au nid, encore. Ils avaient fait une brève apparition, au seuil de la maison, mais aucun mouvement supplémentaire n'avait été reporté depuis quelques temps. Nous allions pouvoir avancer.

D'un geste, je fis signe à Geralt et Korann de me suivre. Il était temps de s'introduire à l'intérieur.
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Lun 24 Nov 2014 - 23:40


-Plutôt bien, répondis-je avec un petit sourire, compte tenu de notre récent train de vie. Pas la peine que je te demande si tu as bien dormi, j'imagine ?

Je posai ma main libre sur celle d'Ellen' avant de la relâcher pour la prendre par la taille pour l'emmener dans la cuisine. Il y faisait encore plus froid que dans le reste de la maison abandonnée – un pan de mur était abattu – mais la table et trois chaises avaient miraculeusement survécu.

-Avant qu'on parte, je te propose de profiter d'un excellent petit déjeuner...

Je farfouillai de la main dans ma besace, en tirant des fruits secs, du pain sec et, miraculeusement, du chocolat enveloppé dans du papier, que je déposai sur la table de bois.

-...généreusement offert par la Cam Serarna !

J'avais embarqué ce que j'avais pu des dernières d'un Kédésor Faivre qui, moi parti, était devenu tout aussi abandonné que la maison que nous squattions. Le chocolat et quelques autres denrées de luxe avaient été une bonne surprise, quand elle n'étaient pas périmées.

-Je pensais que tous les mecs qui fabriquaient étaient morts ou disparus, fis-je avec un petit rire tout en cassant l'épaisse tablette noire en deux. La classe non ?

Il y avait un paradoxe amusant à apporter notre vie dans cette maison morte, et j'en profitais pleinement. Nous allions avoir tout le temps d'être fatigués et moroses, ça ne faisait pas un doute, mais pour le moment nous avions encore quelques minutes, une heure peut-être qui sait ? de normalité tranquille, envers et contre tout.
Tout du moins c'est ce que je croyais, car au moment où je m'apprêtais à avaler ce qui était peut-être une des dernières tablettes de chocolat du monde, l'alarme jusque là silencieuse retentit dans mon esprit. Puis une seconde. Et une troisième. Le chocolat tomba au sol.

-Merde, fis-je.

Tout sourire disparu, je jetai la couverture que j'avais encore sur les épaules sur la table, empaquetant ce que je pouvais dans un baluchon de fortune que je fourrai dans ma besace. Ellen' avait dû le sentir aussi. Une alarme, ce pouvait être un hasard, mais trois en même temps ça ne laissait guère de place au doute.

-Par où est notre faille ? demandai-je précipitamment en bouclant mon baudrier, avant de me précipiter au pan de mur écroulé pour essayer de voir quelque chose.

Mais elle était trop étroite, et l'angle trop mauvais, pour que je discerne qui que ce soit de louche. Le mur de la cuisine donnait sur l'angle d'une toute petite ruelle et d'une artère plus large d'Urû.

-Viens, par les toits, fis-je en me reculant. Ils s'y attendront peut-être pas.

Et, attrapant ma besace au passage, je me précipitai vers les escaliers en surveillant les alentours du coin de l’œil. Je n'avais pas eu le temps d'enfiler une chemise, et le froid sur ma peau me faisait frissonner.
Notre moment de grâce s'était vite envolé...
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Korann


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Korann
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Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Jeu 27 Nov 2014 - 17:57


Je passe à l’armurerie. Je passe une cuirasse de cuir souple sous ma chemise et par-dessus une veste de voyage dont la doublure cache une côte de maille. Je délaissais Varra pour une arbalète de poing, une épée courte et une hachette. Mes runes convenablement rangées et inhibées, elles seraient indétectables. Rune d’interception, aveuglante, fumigène, explosive, je prends un peu de tout. Tout ce cache très facilement. Je suis à peine revenu que la chef dévalle les escaliers à toute blinde, un sourire prédateur aux lèvres. un frisson me cours l'échine, je ne sais pas d'ou ça vient l'exitation de la traque ou le sentiment d'avoir un fauve en liberté& en gise de chef... on passe par de petit tunnelle pour se mettre en position dans les nouveaux Taudis...

On est en position depuis un bon moment maintenant… une des proies est sortie faire un tour et rerentre. On approche. On s’apprête à rentrer… et puis j’entends un petit bruit de cailloux… putain ! Ils sont sur les toits

Je fais signe à Moïra et Geralt que nos cibles sont en train de prendre la tangente par les toits dans un langage de signe. Pas besoin d’être un génie pour savoir ce qui va se passer… il va falloir les rabattre vers Mika et Joël et les jeter dans le feu croisé de leur arbalète Krièpast. Pendant que les deux tourtereaux sont en train de passer au dessus de nous, je pose deux runes d’annulation du son. Je propulse Geralt. Le gamin prend ses prises et commence à grimper. Je fais de même avec Moïra. Les runes s’estompent. Je passe par la maison… enfin je devrais… une course poursuite éclate sur les toits…

Je fonce ! Je fais de mon mieux pour suivre les deux mages d’en bas, pendant que Moïra et Geralt les poursuivent sur les toits. Je balance une rune d’érosion sur un mur et passe au travers du bois prématurément pourri. Je passe à côté de Viola. Le message est clair… et les sœurs vont agir…

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Ellenwen

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Ellenwen
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Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Mar 13 Jan 2015 - 12:03


Une alarme. Deux alarmes. Trois alarmes. Ellenwen ferma les yeux, soudainement les larmes au bord de la paupière, menaçant de rouler sur ses joues. Elle se sentait soudainement vide, dépossédée de ces quelques instants de paix qu'elle avait réussi à voler. C'était un viol brutal, violent, de la tranquillité relative qu'elle avait réussi à ressentir durant quelques secondes. Ils étaient repérés. Déjà. Après seulement quelques heures dans une ville, alors que toutes les précautions avaient été prises, qu'ils étaient passés inaperçus sous leurs déguisements, quelqu'un connaissait leur présence. Et il y avait fort à parier que ce quelqu'un n'avait pas de bonnes intentions pour ne pas s'être annoncé. Ce quelqu'un devait même être plusieurs, à moins d'avoir errer de manière erratique et étrange dans le bâtiment. Un assaut. Elle expira, brutalement, chassant le sentiment de trahison qui l'avait envahi. Elle devait réagir, se réveiller. Rapidement, elle remballa les provisions, attacha ses cheveux en un chignon rapide, tentant de rattacher toutes les mèches folles qui dansaient devant son visage et brouillait sa vue. D'une main, elle vérifia les armes qu'elle portait toujours sur elle, une dague et une épée courbe.

- Au Sud, dans un petit kilomètre.

L'espoir, irraisonné, de pouvoir s'enfuir, échapper aux combats pour une fois. Elle savait qu'elle n'avait que peu de chance. Ici, personne n'avait d'intérêt à cambrioler une ruine inhabitée. Il ne pouvait s'agir que des Premiers Hommes, de leurs chasseurs de mage. Les Jegers étaient organisés, ils ne leur laisserait aucune porte de secours. Pas s'ils avaient pu se préparer, pas si quelqu'un les avait renseigné. Mais il fallait tenter. L'elfe se rua dans les escaliers, bondissant par dessus les marches, montant aussi haut qu'elle le pouvait. Elle poussa la porte brusquement, son sac levé devant elle comme bouclier de fortune. Une volée de flèches l'accueillit, elle sauta en arrière, jura puis se rua à nouveau à l'extérieur.

- Tireurs, attention.

Sans se retourner pour savoir si son compagnon la suivait, elle s'élança sur quelques mètres, changea brutalement de direction alors qu'une nouvelle volée s'écrasait à ses pieds, déchirait son sac. Les tireurs étaient précis, trop précis pour être véritablement éloignés. Après tout, il était peu probable qu'il s'agisse d'elfes, elle ne s'était pas tant attirer les foudres de son peuple lors de son règne. Elle regarda autour d'elle, rapidement.

- Là.

Elle tendit la main, la replia rapidement. Sur un toit voisin, deux têtes se cachaient derrière une cheminée à demi effondrée. Les tireurs étaient protégés de toute attaque à distance, derrière les éboulis.

- Brisingr.

Le mot avait claqué, parfaitement audible dans l'air frais. Pendant un instant, un silence parfait régna, à peine traversé des bruits de la ville, vide de mouvements, d'actions. Lorsqu'Ellenwen bougea à nouveau, elle se retourna vers son compagnon. Son regard était empli d'un désarroi sans nom, paniqué. La magie, vieille compagne, l'avait abandonné.
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Laïaga

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Laïaga
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Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Sam 17 Jan 2015 - 15:17


-Brisingr !

L’ordre donné à la réalité claqua dans l’air froid et cristallin du petit matin. J’attendis une demi seconde. La réalité n’en eut rien à faire.
Ellen’ se retourna vers moi avec un regard désemparé que je lui rendis. Sans magie je me sentais soudain beaucoup plus nu. Nos agresseurs avaient dû entendre le mot d’Ancien Langage eux aussi, car leur tir cessa tout de même pendant un instant tandis qu’ils restaient à couvert, mais ils se rendirent vite compte que nous étions sans défenses.

-Putain de merde… grondai-je à voix basse. Cours !

Une nouvelle salve de carreaux s’envola et je partis sur le côté, dans la même direction de ma compagne. Les pointes en acier firent voler la pierre en éclat là où nous nous tenions un instant plus tôt.
Je m’orientai rapidement vers ce que je pensais être le sud et partis en courant. La maison que nous avions empruntée pour la nuit était mitoyenne d’une autre et leur toit se touchaient, mais après cela il allait falloir sauter pour traverser une rue.
Je commençais à me ramasser sur moi-même pour bondir quand un Premier Homme jaillit de nulle part devant mois, presque nez-à-nez, comme s’il venait de sauter à partir de la rue en contrebas. Malheureusement pour lui j’étais trop près pour que sa taille ou ses armes ne fassent une différence, et le réceptionnai d’un coup de pied au menton. Mais juste quand je m’apprêtai à le renvoyer par-dessus le rebord d’un direct au visage, une autre silhouette jaillit de nulle part, une femme alagaësienne d’une grande beauté.

Je stoppai mon mouvement et obliquai vers elle, courant dans sa direction pour essayer de la renvoyer au sol d’un coup d’épaule et continuant vers ce qui était maintenant l’ouest plutôt que le sud pour nous éloigner des autres Jegers qui étaient probablement en embuscade.
Un regard par-dessus l’épaule m’apprit que les tireurs essayaient toujours de nous aligner, mais nous étions rapides et leurs tirs manquaient déjà de précision.

Je m'arrêtai en déparant après un ou deux sauts entre des toits, pour regarder la petite ruelle à mes pieds. Elle était longue, tortueuse, et avait l’air de se ramifier plus loin en plusieurs venelles encore plus sordides, juste ce qu’il nous fallait.

-Descendons-là, fis-je en regardant ma compagne, un sourcil levé, pendant un instant, au cas où elle aurait une objection.

Puis je sautai. La chute dura une seconde et je me réceptionnai accroupi, le choc se répercutant de la plante de mes pieds jusqu’à ma colonne vertébrale. Un coup d’œil rapide pendant que j’attendais Ellen’ m’apprit que nous étions seuls, pour l’instant.
Mais les chasseurs n’allaient pas tarder… Il fallait continuer de courir.
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Korann


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Korann
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Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Mer 18 Fév 2015 - 3:06


Le duo saute des toits et s’engouffre dans une ruelle. Je prends la rue en parallèle. J’entends le croassement bien particulier d’un corbeau, d’une corbeau que je connais bien. Elle veille sur moi, m’observe pour le compte de la Déesse du Destin, quand elle ne guide pas mes pas dans mes traques de l’Ancien Langage et de ses pratiquants. J’entends le bruit léger de Moïra qui attérit au sol avec grâce et souplesse, puis le bruit un peu plus sourd de Geralt qui atterrit à son tour.

« Chante Nature et Grand Bizarre dans passage de pierre, eux galoper »

Parfait… je remercie la corbeau. J’escalade la façade d’une maison son ruine et commence à les suivre par les toits. Je ne fais plus de bruit. Je cours dans le plus parfait silence sur les tuiles  fracassée ou désagencé des maisons en ruine. Je prépare une décoction un peu spéciale que j’ai tirée de l’arsenal spécialement pour Ellenwen…

J’apprends de mes ennemis, elle à put m’avoir à l’odorat pendant les combats au Nord, je ne lui laisserais pas le même avantage… je me suis amené à leur hauteur. Je dégaine ma hache de ma main droite et prend la fiole et une charge aveuglante dans l’autre. Je leur saute dessus. Le sorcier esquive. Je file un bon coup de pied à son elfe. Alors qu’elle recule, je balance au sol la charge aveuglante et la fiole d’ammoniac. La fiole d’ammoniac gazeux se brise. La réaction chimique se produit, la réaction chimique est amplifié par la rune de la charge, un violent flash lumineux est ainsi créé. Je me concentre sur mon ouïe… oui ! Comme prévue elle a inspiré au moment du flash ! Merci le Nord pour m’avoir montré ça ! Ce qu’il ya de bien avec l’ammoniac, c’est que ça accroche aux narines et ça sent très… très très fort ! Maintenant soit elle reste sous forme elfe, soit elle tente la transformation et là… elle risque de devenir folle ou de passer par la case coma… au mieux c’est une menace en moins, au pire cette menace est légèrement réduite.

Les sœurs profite de ce moment pour passer à l’attaque et Moïra n’est pas loin derrière. Je me concentre sur le sorcier. Pendant que j’entame mes premier mouvements de hache, je dégaine une épée courte et la prend comme une dague. J’attaque. Il pourra parler tant qu’il veut… il n’aura pas un mot de moi, aucune réaction à ses insultes ou a ses provocations. Il n’aura affaire qu’à de l’acier. Je suis de glace, je suis d’acier, je suis le mouvement. Il est fort, très fort, trop fort. J’accélère le rythme de mes attaques, je dois le pousser à rester sur la défensive… il ne doit pas pouvoir tourner les talons ou si... Je n’ai pas encore utilisé la moitié de mon arsenal, mais je préfère garder plusieurs surprises pour nos deux tourtereaux en cas de coup dur… Aller les sœurs il m’en faut une pour le poignarder ce foutu sorcier dans le dos…
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Moïra


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Moïra
Message Sujet: Re: Quand commence la traque | Jeu 30 Avr 2015 - 9:58


La traque commençait. Je le sentais au plus profondément de moi. Cette fois, tout était lancé, s'emballait. Nos proies avaient fui, leurs pas rapides ébranlant les marches grinçantes de l'escalier. Ils allaient fuir par le toit. S'ils savaient ce qui les attendaient... J'échangeais un regard avec Korann, sans parler. Il ne fallait pas qu'ils connaissent notre nombre, qu'ils devinent ceux qu'ils devaient affronter. Nous devions nous diviser, brouiller les pistes, les encercler. D'un geste de la tête, je lui indiquais l'extérieur, tout en continuant ma course vers l'escalier. A leur suite, je rejoignis les toits, espérant pour que nul ne m'y attende. Seule, en combat face-à-face, je n'avais aucune chance. Ils me tueraient avant même que je n'ai le temps de me métamorphoser. Avec un peu de chance, notre groupe jouerait son rôle et les empêcherait de trop penser à leur force comparée à la nôtre.

Une vague d'excitation me parcourut. Cela faisait longtemps que je n'avais pas senti l'adrénaline envahir mes veines à ce point. Pas depuis mes dernières nuits avec mon seigneur, avant que je ne plonge mes griffes dans sa peau. Pas depuis nos errances dans les sombres tunnels qui nous avaient mené à notre corruption.

Les oiseaux s'étaient déjà envolés. Je les vis sauter sur le toit suivant, esquiver une volée de flèches avec une souplesse qui n'avait rien d'humain. Ils étaient comme deux chats, jouant les équilibristes. Il ne nous restait plus qu'à les faire tomber pour les cueillir. Une nouvelle volée de flèches s'en chargea. Ils retombèrent dans la ruelle, toujours sur leurs pattes, mais un peu plus désorientés. Parfait. Ils commençaient à être trop saturés d'informations pour pouvoir toutes les traiter. Ils fuyaient pour leur survie, analysant les paramètres à une vitesse trop folle pour qu'ils puissent voir toutes les possibilités qui leur étaient encore offertes.

Je sautais à mon tour, rejoignant Korann. Je n'eus que le temps de le voir saisir une fiole à sa ceinture avant qu'un flash lumineux ne m'aveugle. Je grimaçai. Trop de bonnes initiatives tuent les bonnes initiatives. Pendant un moment, je ne pus rien voir, le paysage se couvrant d'un voile violet et clignotant. Lorsque je repris le contrôle de mes sens, je pus voir mon lieutenant, aux prises avec Laïaga, encore seul. Le fou. Il n'allait pas survivre plus de dix secondes à un duel et nous allions perdre la pression que nous maintenions sur eux. Il fallait les épuiser, pas forcer le combat. D'un mouvement, je me précipitai à l'assaut. Pour le moment, il me fallait empêcher toute mort.
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