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Fils de Sombrefeuille [MonoRP]

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Garnyiss


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Fils de Sombrefeuille [MonoRP] Vide

Garnyiss
Message Sujet: Fils de Sombrefeuille [MonoRP] | Mar 25 Aoû 2015 - 20:59


Profondeurs de la Crête

Neuvième lune de l'An 1


Les lunes s’étaient succédées dans les cieux depuis que les flots salés l’avaient recraché comme un vulgaire immondice. Il avait vu la douce créature à la peau de pêche écarquiller les yeux à la vue de ceux qui avaient partagé son infortune sur ce rafiot honteux. Il l’avait entendue hurler lorsque les doigts voraces s’étaient approchés de sa gorge. Il avait fait s’éloigner son sauveur à lui de la curée et des cris qui faiblissaient avant que ne rappliquent d’autres prédateurs ou preux couillons en armure étincelante. La chair, les os et le tissu n’offraient qu’une bien piètre protection face aux armes dont disposaient les uns et les autres.
Alors que les grains dorés brûlaient la plante des pieds de son sauveur, il le guida vers le rempart de gris et d’émeraude que formaient les montagnes dans la direction du soleil couchant. La verdure et sa promesse de trouver enfin une terre dénuée de toute souillure l’attiraient aussi sûrement que l’ombre attiraient le voyageur égaré. C’est ici qu’il reprendrait des forces, décida-t-il.

Raté !, le nargua le mois qui suivit la flopée  d’autres passés sans que rien ne vienne troubler sa solitude. Les charognards avaient dévoré jusqu’au dernier lambeau de chair putride encore accroché aux ossements de son sauveur lorsqu’il la sentit se répandre autour de lui. Cette fragrance immonde que les senteurs fraiches et épicées ne parvenaient pas à cacher. Celle de l’insidieuse souillure, à la fois familière et pourtant, si différente.
Bientôt, il sentit ses enfants s’agiter dans les branches tandis qu’ils percevaient à leur tour les prémices de sombres temps à venir. Songer que ce périple n’avait, au final, servi à rien… Le bruissement du feuillage se fit l’écho de son soupir. Lui n’était pas en état d’arpenter à nouveau le périlleux chemin de l’exode. Quant aux enfants… Ils n’iraient pas bien loin si personne ne venait à les aider à franchir les lieux qui les séparaient de terres plus propices et, surtout, saines.

Réprimant l’amertume qui montait en lui telle une sève particulièrement épaisse ; il laissa son esprit vagabonder dans un domaine où l’obscurité régnait en seule maitresse. Il y sentit les campagnols s’agiter dans leurs galeries, une reine bourdon chasser un rongeur de son nid et les champignons étendre leur empire toujours plus loin. Tous à vaquer à leur petite vie, tous ignorants de ce qui se profilait à l’horizon. Quoi de plus normal pour eux dont les cieux étaient constamment dissimulés par la verte frondaison ? L’esprit logé au milieu du réseau racinaire et perdu dans ces considérations, il sentit quelque chose l’effleurer.
Un faible murmure courant dans le sol, une caresse aussi légère que celle de la brise contre l’écorce. Curieux, il étendit sa conscience plus loin encore…

Ils affluèrent alors. Images, sons et sensations entremêlés, porteurs d’un message qui ne s’exprimait pas en mots.

Sang en rivières écarlates sur le gris de la cendre. Corps sans vie dressés au milieu d’une forêt calcinée. Champignons parant les silhouettes tombées sur le sol d’un linceul tantôt gris, mordoré ou bleu vif.
Soif d’une vengeance qui ne saurait s’éteindre par le seul et lent défilement du temps.

A contrecœur, il ramena sa conscience autour de lui. Ses enfants s’inquiétaient de son soudain immobilisme et le tapotaient de toute part dans l’espoir d’une réaction. N’auraient été eux, il serait bien resté à échanger avec le murmure. Qu’elle qu’en fut l’origine, elle sembla néanmoins percevoir son trouble. Le murmure vint presque se lover contre sa conscience pour être désormais accessible sans demander trop d’effort. Il ne se fit pas prier pour reprendre cette conversation tout en surveillant les acrobaties des autres lascars dans les branches.

Naguère, il les y aurait invités mais là, il était seul, perdu au milieu de cette forêt verdoyante. Il n’acceptait pas de prendre le risque de les embrigader dans quelque chose dont il ne percevait pas encore tous les tenants et aboutissants. Il n’accepterait pas qu’ils passent à côté d’une chance de s’établir enfin sur des terres saines. Non, il attendrait que ses enfants en prennent de la graine avant d’agir. Après tout, qu’étaient les jours et les heures pour eux ?

Gagné par cette nouvelle conviction, il ajouta son murmure à celui qui pulsait déjà. Ce faisant, il réalisa que ce qu’il avait cru n’être qu’un seul murmure était en réalité un chœur où tous vibraient à l’unisson…
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