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Où meurent les roses

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Laïaga

Dirigeant du Cam Serarna

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Où meurent les roses Vide

Laïaga
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Où meurent les roses | Ven 27 Juin 2008 - 19:07


La pluie se mit à tomber dés que j’apparus. Cette fois, point de fumée et d’effets de style. Je fus là dans une petite one de choc qui créa des vaguelettes dans la boue à mes pieds. Je fus tout de suite trempé, ma chemise noire plaquée sur mon torse que je trouvai particulièrement malingre, et mes cheveux pendant comme un voile devant mes cheveux. Je poussai un soupir. Bon sang, ça allait être agréable. Mais c’était à espérer non ? Je savais que ce serait un peu comme ça. Malgré l’onde qui tombait à torrents, le temps gris et le froid crispant, je sentis une vague de joie monter en moi. Une vague résiduelle, une partie de la joie qui m’avait étreint des années auparavant. J’eus un large sourire. Un sourire proche de l’hilarité quand je me revis courant à en perdre haleine, d’ici à Carvahall, fou de bonheur tandis que je me rendais compte que j’étais redevenu moi-même, après huit cent ans de combat incessant.

-Brakka du andlàt…murmurai-je. Oh que ça fait longtemps…

Je sentis un frisson me parcourir. De fil en aiguille, le visage de Shaka vint s’imposer à mon esprit. J’eus l’impression de voir le reflet de la lumière sur l’armure d’or du bretteur blond, quelque part au loin dans les hauteurs de la Crête.
Je ne savais pas si les autres me suivaient. Mais cet endroit était suffisamment chargé de souvenirs pour que j’aie le besoin d’y aller. Je me mis à marcher. On pourrait dire « marcher », cependant, j’usais de toutes mes capacités de mage pour accélérer la cadence. Je faisais des enjambées de plusieurs mètres et sous mes pieds défilait le sol, je traversais les crevasses d’un bond et grimpai les escarpements rocheux d’une poussée de magie.
La pluie ne cessait de tomber et rendait le sol glissant, boueux, traître. Traître…Combien de gens avais-je trahi dans toute ma vie ? Père, et mère, Yrymène aussi, Shaka, bien plus tard, Svean, pour ce que je pensais alors être le bien de l’Alagaësia, et maintenant Eïfir, Siri, Mumak, et tous ces dragonniers qui étaient mes amis, pour rejoindre Svean et pour ce que je pense maintenant être le bien du royaume.
Une pierre se déroba sous mes pieds alors que je marchais à flanc d’un ravin, et je dégringolai le long de la paroi rocheuse. Je pris appui sur le vide et bondis, remontant vers le chemin de terre, un sentier qui n’avait pas dû être emprunté depuis des années, et la pluie qui tombait devait finir de le faire disparaître.
Nous devions aller chercher Mirwen. Je le savais. Mais je voulais venir ici, très fort. Le froid se fit plus prenant, plus vif, le genre de froid qui vous transperçait. Je ne cherchai pas à l’atténuer. Je me mis à claquer des dents, et la pluie qui tombait sur mon visage et brouillait ma vue surhumaine devint de la neige fondue, faisant de chaque goutte une pointe brûlante sur ma peau. Bientôt, la boue au sol devint une pâte à moitié gelée, et le sol se recouvrit de neige. La terre fit place à de la roche, les feuillus rachitiques et les conifères cédèrent la place à une terre désolée de rocaille recouverte d’un linceul blanc de froid et de silence.
Les monts de la Crête semblaient s’élever plus vite tout d’un coup, comme si, le poids de la vie en moins, ce monde mort bondissait vers le ciel, et seul le poids de la neige retiendrait la chaîne de montagnes au sol. Le froid, maintenant, s’insinua dans mes jambes, traversant mes bottes, mon haleine devant mon visage formait un petit nuage. L’ascension ne se terminerait pas encore, je fléchis les jambes, et les détendis. Une petite zone se dégagea là d’où je venais de sauter, la neige volant alentours, tandis que j’avalais une centaine de mètres. Je recommençai ainsi, encore et encore, laissant une trainée de neige remuée derrière moi, de plus en plus vite, et finalement, je stoppai, prenant quelques secondes pour faire une pause.
Je vis distinctement la neige retournée, et les endroits où j’avais posé les pieds, qui se recouvraient déjà d’une pellicule de ce linceul blanc mort. Les flocons tombaient dru, mes cheveux étaient maintenant gelés, et en passant la main dedans, je dus forcer pour briser la glace qui s’y était formée. Je n’en eus pas moins froid, et me frictionnai les mains. Il y eut un léger souffle, et dans un rayon de dix mètre autour de mon corps, la température grimpa de vingt bon degrés, restant fraîche, mais à côté de ce que je venais de traverser, j’eus l’impression de me retrouver au Hadarac.
Bon, il était temps de repartir. Je n’avais plus beaucoup de chemin parcourir, cependant, il serait de bon ton de ne pas trop faire patienter mes amis à la taverne. Je repris ma marche, toujours poussa par la magie, laissant une trainée dans la neige épaisse et molle.
Je sentis un picotement me remonter le long de l’échine quand je pensai cette fine limite. Celle qui se trouve entre le monde normal, et l’espace dégénéré de l’épée.
Et ce fut exactement comme je ne m’y attendais pas. Je pensais observer quelque chose de semblable aux alentours du lac Leona. Pourtant il n’en était rien. Tout était parfaitement normal. Parfaitement comme ça n’aurait pas dû être. Mais comment cela se faisait-il ? Séïnna avait laissé ici une marque suffisamment importante pour réduire à néant toute tentative de la nature de prospérer. Je fus rassuré, par ailleurs, en voyant des cadavres d’animaux récents gisant dans la couche de neige plus fine ici. Je ne pouvais me l’expliquer, mais ça me faisait penser que la magie de Séïnna avait quand même eu son effet.
Bientôt la poudreuse se teinta d’éclats de roche comme autant de grains grisâtres. Puis j’arrivai à un plateau rocheux dénué de manteau blanc. L’épée reposait ici. Aussi flous que soient mes souvenirs, je ne me rappelais pas que Séïnna l’ait laissée en cet état. J’aurais mis ma main à couper qu’il l’avait enfermée dans la roche ou quelque chose comme ça.
Mais en fait, ça devait sans doute être dû au fait que le Sorcier avait invoqué l’esprit, si bien que ce dernier avait du récupérer sa magie, laquelle avait été insufflée dans l’arme. Tant pis, ça restait une bonne épée, la lame faisait un mètre vingt et la fusée trente centimètre, tandis que la garde était absente. C’était une lame en forme de losange et sans ornements. Ça me parut bizarre qu’elle traine ainsi sans propriétaire, mais bon…
Bien entendu, pas de pentacle à la base de la lame, c’eut été trop simple. Quoi qu’il en soit, une fois l’arme passée à ma ceinture, en l’attente d’un meilleur baudrier, je disparus de là, retournant à Aberon.
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