Le Crépuscule des Phénix

Knouge écouta les maîtres parler, puis regarda, appeuré, à l'extérieur du bouclier; en effet, le dragonnier et les trois dragons étaient en dehors du bouclier...et maintenant, c'était eux qui couraient vers la mort. Il s'avança vers eux, prenant soin de ne pas heurter le bouclier, puis hurla:

"PHOËNIX! BYRIOTH! NON!"

Mais rien à faire, ils ne l'entendait sûrement pas de toute manière. Ses yeux s'embuèrent et, à nouveau, plus rien n'exista autour de lui; il ne voulait pas perdre deux amis aujourd'hui, ça serait trop dur pour lui. Et il assista, toujours impuissant, au cataclysme qui se déroulait dehors; mais ses yeux ne voyaient pas, il ne se rendait compte de rien. Seul la tristesse l'habitait. Puis, il se rendit compte que l'on pouvait passer à travers le bouclier, mais que personne ne fit même un pas en avant. La tristesse le quitta alors, laissant place à la colère. Il leva son épée haut dans le ciel, et déclara:

"Je mourrais, mais au moins, je mourrais en tant que guerrier de l'Alagaësia!"

Il tourna sa tête, tordue par la douleur, vers les Hyliens derrière lui, et dit d'un ton plein de dégoût:

"...et si il y a autre chose que des couards dans ce bouclier, ils me suivront!"

Il fonça alors vers le bouclier, qui le laissa passer, et, ignorant tout ce qu'on pouvait lui crier, ignorant ce qui se passait autour de lui, courrait, sautait vers les ennemis qui subsistaient. Maintenant, il n'y avait pas d'échappatoire, et Knouge connaissait son destin. Mais il ferait tout pour sauver son ami.

Une fois son long et interminable passage effectué, Kaleel amorça un demi tour, déposant sur son passage des flots de lave qui engloutirent la verdoyante plaine d’Hyrule. C’est alors qu’au moment où il s’était retourné, les nuages des cieux gris prirent une teinte orageuse. Les Maîtres, terrifiés par le passage destructeur du Kaleel géant de magma, observèrent le ciel, qui devint flou. Une grêle battante s’abattit avec toute sa force sur la plaine entière, la rendant particulièrement dangereuse. Les nuages grondèrent, puis furent lézardés par des éclairs qui léchèrent la masse céleste menaçante, avant que la foudre ne s’abatte dans une puissance phénoménale et un acharnement particulier sur les Phénix Noirs dont une sacrée partie avait été éliminée par le passage enflammé de Kaleel. Ceux-ci élevèrent des boucliers à plusieurs pour contrer un peu mieux ces assauts de la nature, manipulée par la magie, puis écarquillèrent les yeux. Fendant les nuages, un dragon, aussi gigantesque que le dragon de lave Kaleel, descendit des cieux en battant ses ailes. Il était entièrement fait de glace et son allure ainsi que son regard montrait qu’il s’agissait de Byrioth. La foudre sous son commandement, il plongea vers les ennemis et fit un long passage à la manière de celui de son oncle. En dessous de lui, sur sa trajectoire, le sol se gelait en glaçant mortellement les ennemis qui se trouvaient sur son passage, un sol gelé qui était troué par les impacts des éclairs incessants et de la grêle de plus en plus intense. Puis derrière lui, surgissant des profondeurs des sources aquatiques de la terre, un raz-de-marée créa un passage de sortie dans le sol, puis s’écroula avec toute sa masse d’eau sur les Phénix Noirs qui furent complètement engloutis par cette vague incroyable avant de subir une fatale hydrocution résultant des impacts de la foudre sur le raz-de-marée.

Impa avait entouré les autres Maîtres d’un champ de force pour leur épargner les effets de ce déluge élémentaire. Ils regardèrent encore un moment les deux dragons user et abuser de ce pouvoir infini qu’il possédait momentanément, impressionnés par la soudaineté et la force de chaque assaut. Aucun des ennemis ne pourraient s’en sortir et maintenant, tout le monde comprenait la manœuvre des évènements faite par Byrioth, Kaleel et Phöenix, qu’on ne voyait toujours pas, soit dit en passant. Quelques passages plus tard, Roku grogna, en s’agitant sous le champ de force du Maître de l’Esprit :

« Il faut agir, maintenant !
- Et qu’est-ce qu’on pourrait faire ? Tu as vu ce dont ils sont capables ! Et je tremble déjà à la manière dont ça va se finir quand Phöenix va apparaître car apparemment, ils ne sont qu’au deux tiers de leur puissance. Alors imagine ce que ça va donner quand leur magie sera poussée à son paroxysme !
- En plus, si on bouge, on risque de se faire exterminer parce qu’à mon avis, ils n’ont aucune envie qu’on se mêle de ça, on aurait mieux fait de rester tranquillement dans le bouclier…
- Je ne resterai pas les bras croisés, c’est hors de question !
- Non, reviens ! Ils ont raison !! »

Faisant fi des cris de ses comparses, Roku franchit d’un pas agile malgré son âge le champ de force d’Impa et courut vers la trajectoire des deux dragons de la Triforce. Le passage des deux créatures géantes faisait des ravages dans les rangs clairsemés des pauvres ennemis restants, à présent au nombre peu élevé de 5000 comparé aux 20 000 Phénix Noirs avant l’action de ce légendaire pouvoir. Kaleel et Byrioth se frôlaient à chaque fois et la nature opposée des éléments qu’ils maniaient à leur guise les rendait totalement incontrôlables. Le Maître du Feu se concentra, puis se servit de la chaleur de l’environnement ambiant. C’était une tâche difficile car au passa de l’un, la température devenait caniculaire et insoutenable, tandis que de l’autre elle rappelait une ère glaciaire et congelée. Une fois son énergie en main, Roku leva les bras, en faisant apparaître un grand serpent de feu, long d’une vingtaine de mètres. Les flammes orangées de la créature se reflétaient dans les yeux rougeoyants du chef de la tribu du Feu. Le serpent dressa la tête et cracha un flot de feu presque intarissable en visant le dragon de glace géant qu’était devenu Byrioth. Celui-ci reçut l’assaut de plein fouet sur son flanc gauche. Mais l’offensive demeura complètement inefficace, le reptile gelé n’avait ressenti aucune chaleur. Cependant, il avait tout de même remarqué la manœuvre. Il amorça une virée sur le Maître du Feu qui pâlit. Saria lui cria d’une voix forte :

« Roku !! Reviens vite !!! »

A peine le vieil homme eut le temps de se tourner que Byrioth fit fuser un faisceau de glace de sa gueule béante et congela son adversaire, mort sur le coup. Quand le dragon de la Triforce retourna vers son oncle de lave, un éclair venu du ciel frappa la statue de glace du Maître du Feu et elle vola en éclat. Roku venait d’être détruit sans aucune difficulté. Les Maîtres ne purent bouger, scotchés par la peur, tandis qu’Impa murmura :

« Il n’y a aucun moyen d’arrêter ça… ?
- Plus maintenant… regardez devant vous… », annonça Darunia, en pointant son doigt au milieu de la plaine.

Kaleel passa dans les cieux, et forma un grand promontoire de roche qui jaillit du sol. Sur cette falaise crée, une lumière dorée irradia le champ de déluge et laissa apparaître le glas de la mort des derniers Phénix Noirs. Debout, la tête relevée fièrement, Phöenix venait de surgir, pulsant d’une antique magie qui allait atteindre son apogée, d’une énergie sans fin. Les yeux luisant d’une couleur d’or, l’elfe leva les bras, ses paumes visant chacun des dragons. Ceux-ci calmèrent leurs ardeurs mortelles et se fondirent dans deux colonnes de lumière. Verte émeraude pour le dragon de lave, et bleu saphir pour le dragon de glace. Les deux piliers étoilés tourbillonnèrent sur eux-mêmes un moment, puis vinrent se loger dans chacune des paumes du roi d’Hyrule. Il plaça ensuite ses mains vers le ciel, et un tatouage se forma sur toute la surface de son torse nu. Le même tatouage triangulaire en trois parties qui se trouvait sur sa main brillait maintenant sur son corps. Le triangle de gauche éclatait d’une couleur bleue, celui de droite d’une teinte verte et celui du haut luisait d’une aura de feu doré. La Triforce était réunie.

Les mains levées vers les cieux, la magie des Déesses se révéla au monde dans toute sa grandeur. Le vent tumultueux de la plaine frémit, puis se mit sous la volonté de Phöenix qui était entouré d’une aura enflammée, des flammes aux reflets d’or et orangés qui dansaient autant que dans ses yeux. L’air souffla avec plus de force dans un mouvement concentrique et tourna avec force tout autour du dragonnier. Quelques secondes plus tard, des fuseaux de feu s’emparèrent des contours du cyclone qui s’était formé, une gigantesque tornade d’une circonférence qui faisait au moins le double de l’ancienne cité d’Hyrule, maintenant détruite. Le vent tourbillonnant gagna encore en intensité et laissa la place à un typhon mêlant l’air et le feu. La chaleur de la tempête qui engloba tous les Phénix Noirs à l’intérieur était pour le moins volcanique, et la hauteur du cataclysme atteignit les nuages pour les faire tournoyer eux aussi dans le même sens que le cyclone. Les maîtres se téléportèrent dans le bouclier de l’ancienne ville, car le champ de force d’Impa n’allait pas tenir bien longtemps face à ce déchaînement magique et élémentaire. Puis Ruto montra d’un geste de la main le fleuve qui bordait leur bouclier. Celui-ci trembla, puis s’éleva tout entier dans les airs, sous le contrôle de la Triforce. Le tatouage sur le torse de Phöenix brilla avec affirmation, et l’eau se disloqua en plusieurs langues aquatiques qui lévitait autour de la tornade de feu géante. Le dragonnier, toujours sur sa falaise à l’intérieur même de la tempête, leva plus haut les mains vers les cieux flamboyants. Les ennemis qui se trouvèrent à l’intérieur, ou du moins les survivants à la chaleur mortelle, n’osèrent pas ouvrir les yeux de peur de se les faire brûler par tant de force magique et ce déferlement d’éléments. Un séisme parcourut tout le sol de la plaine et créa des failles dans la terre où tombèrent les ennemis, ou sinon faisait jaillir des pics de roc qui empalaient les Phénix Noirs qui coûte que coûte, tentaient d’échapper à cette avalanche de puissance qui leur tombait dessus. Les éclairs quant à eux, continuaient de tomber dans l’ouragan de flammes, s’abattant et foudroyant les derniers ennemis avec fracas. Les Maîtres demeuraient immobiles, et frémirent en entendant la voix triste de Darunia résonner à leurs oreilles comme le gong final de la mort :

« Cette fois… ils ne s’en sortiront pas, c’est fini… »

Les langues aquatiques qui volaient autour du cyclone embrasé, dont les lueurs inondaient toute la plaine de ses halos flamboyants, vinrent plonger dans la tornade et un gaz s’échappa. Les flammes dorées autour de Phöenix l’englobèrent dans un cocon protecteur, tandis que d’un geste maîtrisé, il mit ses bras en croix, étendus de chaque côté de lui. Le gaz s’empara du feu du tourbillon et généra une explosion qui déferla à nouveau sur la plaine, détruisant à jamais le peu de résistance qui y restaient. Le bouclier d’Hyrule arrêta les dégâts, mais sans se désactiver cette fois, mettant du coup toutes les personnes qui s’y trouvaient à l’abri de la déflagration. Quand le souffle dévastateur se retrouva éteint, la lumière générée s’estompa, en laissant les gens apercevoir le résultat. La plaine était noire, complètement carbonisée. Grâce à cet assaut final, il ne restait plus aucun Phénix Noirs, et cette fois, il en était bel et bien fini de cette race infâme qui venait de disparaître de la surface de cette Terre grâce à la Triforce.

Devant les Alagaësiens, une clarté éblouissante se fit reconnaître puis s’effaça. Laissant apparaître Phöenix. Tout vêtu de blanc et une longue cape argentée lui descendant jusqu’au pied. Son regard de saphir était triste, tout comme les regards de Byrioth et Kaleel qui se tenaient à ses côtés. Ils avaient une chose à dire, avant que cette magie si intense ne vienne réclamer son dû…

Shuriath sentit la magie du boucier d'Hyrule se mettre en action devant la violence des éléments qui se déchainèrent face aux Phénix Noirs. La magie palpitait tout autour. La triforce augmentait sa force à chacune de ses actions pour défaire le danger des ennemis...

Shuriath se sentit paralysé devant l'enfer qui se déployait ses ailes...au point que ses comparses reculèrent. Encore jeunes, ils avaient pensé à des combats moins .... chaotique. Oui c'était bien le mot. Shuriath eut le ressentiment d'assister ç la fin du monde, à l'apocalypse venant défaire cette folie qui avait envahie la contrée. La peur la réveilla et claqua des machoires pour inviter les dragons à se ressaisir aussi. Le bouclier les protégeait....

Puis tout se calma... Une lueur blanche l'aveugla. Quand elle rouvrit les yeux, elle vit Byrioth, Kaleel et Phoenix. La magie de la triforce s'échappait de leurs coeur, mais avec autre chose... Elle sentit déjà la perte du lien entre elle et Byrioth. Ses yeux s'embuèrent. La fin approchait. Elle regarda le trio. Ils avaient quelque chose à annoncer. Pourtant, elle ne pout s'empêcher de pousser un rugissement, armé de sa peine emplie de sa tristesse de perdre des êtres chers.... Une fois de plus... Son fils était de la mise...

Mais Knouge, lui, était le seul qui n'était protégé par rien. Dans sa folie, dans sa course vers la mort,il n'avait pas pris le temps de se réfugier, et il n'en avait pas l'envie; dans cette bataille, il resterait toujours comme celui qui a essayé de braver la mort, comme celui qui a essayé de s'imposer en tant que héro. Mais ce ne fut pas le cas, et cela ne le serait plus jamais, maintenant; lors d'un des mortels passages de Byrioth, le jeune guerrier, qui se croyait invincible, se fit gêler; par un miracle qu'il ne pouvait s'expliquer, cependant, seul son corps inférieur se transforma en glace, et il essaya de se dégager, son visage tordu par la panique et la colère. C'est à ce moment là qu'il entendit un son au dessus de lui; il leva la tête, et vit qu'un éclair s'apprêtait à tomber sur lui.

"Merde," murmura-t-il avec un sourire.

Et ce qui devait arriver arriva; l'éclair le percuta de plein fouet, et il hurla, il hurla de toute son âme, de tous son corps, de tous ses poumons. Ce cri était tellement puissant que même ceux à l'abris dans le bouclier purent l'entendre. Cependant, par un nouveau miracle, le jeune guerrier ne fut pas réduit en cendres, l'éclair l'ayant manqué de peu, mais il avait toujours senti l'élétrocution. Son corps était noir et brûlé au deuxième et troisième degrès, à présent. Il tomba sur le sol, sans vie...

Mais il était toujours conscient. Ses yeux étaient fermés et il n'entendait plus rien, mais il sentit que le raz-de-marrée le poussa jusque dans le bouclier à nouveau. Il ne sombra pas pour autant dans l'inconscience; et quand le cataclysme dehors semblait s'être arrêté, et que les esprits de Phoënix, Byrioth et Kaleel furent apparus, il se releva. Sa démarche était hésitante et son visage crispé par la douleur, mais sa volonté légendaire lui permettait de marcher et de voir. Quand il vit les esprits devant lui, il souffla:

"Phoënix?...Byrioth?..."

Comme un mort-vivant, il se mit alors à avancer vers eux, croyant à une intervention divine...

Le ciel était dégagé à présent, et le soleil exposait ses derniers rayons de la journée, car la nuit n’allait pas tarder à tomber. Les nuages d’argent flottaient avec paix dans les cieux qui se teintaient de reflets allant du rouge au violet clair, en passant par le doré. L’astre solaire brillait par son éclat enflammé, faisant scintiller paisiblement l’atmosphère qui s’était adoucie.

Marchant lentement jusqu’à sa mère, Byrioth s’assit devant elle. Il leva sa tête, puis tenta de lui faire un sourire. Il savait que cela allait être très dur pour elle, et il voulait se montrer le plus doux et attentionné possible, pour cette brève explication. Sa petite voix résonna dans la tête de sa mère :

*Maman, ça va être la dernière fois qu’on se voie. Ce que nous venons de faire avec tonton Kaleel et Phöenix, c’était la seule solution pour sauver Hyrule et l’Alagaësia. Je sais que ça va être dur pour toi, mais c’était la seule solution. Ne vas pas dire qu’il y en avait d’autres, c’était le seul moyen de… de te sauver, maman. *
*Il a raison, Shuriath… *

Surgissant dans une lumière argentée, le grand dragon Sheik, en chair et en os, fit son apparition. Il se mit devant la dragonne et la regarda fixement dans les yeux. Se plongeant une dernière fois dans l’or de son regard unique. La voix chaude et grave du reptile résonna dans l’esprit de la dragonne :

*Mon amour, le destin t’en a voulu trop longtemps. Mais maintenant, il ne tient qu’à toi de rebondir. Prend la vie à la manière d’un désert. Les dunes sont dures à gravir pour la plupart, et on y arrive en souffrant. Mais quand on est exténué, sur la force et la détermination permettent d’atteindre le but recherché. Le sommet est proche pour toi, Shuriath. Et je suis persuadé que c’était le dernier déchirement avec un bonheur pas si lointain que ça, crois-moi. *

Son ton était prophétique et ce qu’il dit ensuite, vint apporter plus de précisions dans ses précédents propos :

*Shuriath, la plus belle chose qui m’ait été donnée de faire, c’est de t’avoir rendue ainsi, telle que tu es. Tu ne savais plus où tu en étais et j’ai eu l’immense honneur et joie de changer le cours de ta vie, de lui donner le sens que tu as toujours cherché, même à revers du destin. Je t’ai donné un fils qui part aujourd’hui comme un héros, digne de sa mère ! Je ne suis pas le seul dragon qui éprouvera des sentiments aussi forts pour toi. Ta dragonnière a besoin d’un appui, mais si cet appui n’est pas soutenu à son tour, tout s’écroule. Le désert de la vie peut te rendre aussi heureuse qu’il t’as fais pleurer. Trouve-toi quelqu’un mon amour, un dragon qui sera digne d’être à tes côtés et te chérir mieux que je ne l’aurai jamais fait. Et où que tu sois, n’oublie pas que nous serons toujours là pour toi… *

Le grand reptile argenté gratifia sa dragonne adorée d’une lèche sur la joue, sans pleurer. Si il pleurait, il allait entraîner inconsciemment Shuriath à se morfondre, et il venait de lui interdire de le faire. Byrioth fit un frottement accompagné d’une lèche, en ronronnant une dernière fois avant de se mettre aux côtés de son père et de son oncle. Dans les pattes de son paternel de Sheik.

En parallèle, Phöenix avança vers Elfrania. Il posa une main sur sa joue, et la contempla d’un regard amoureux qui se voulait rassurant pour le futur de son épouse. L’elfe se plongea dans ses yeux, puis lui murmura tendrement :

« Ma chérie, le chemin que je viens d’emprunter est sans retour. C’était la seule solution pour te permettre de continuer ta route et de construire un avenir meilleur pour ce monde. Je ne voulais pas te quitter, mais si je n’avais pas agi, ces monstres vous auraient tous détruits sans pitié et vous n’auriez même pas pu vous défendre. Je me refusais de te laisser mourir par un mauvais choix, même si je n’affectionne pas celui-là. »

Phöenix fit une pause, en se retenant de fondre en larmes, puis prit une profonde inspiration, en poursuivant :

« J’ai passé les plus beaux moments de ma vie avec toi, tu as su me guider vers la lumière dans les sombres périodes qui ont noirci mon existence. Sans toi, jamais je ne serai devenu ce que je suis aujourd’hui et je t’en serai à jamais redevable. J’ai tenté de t’offrir un monde où seul le bonheur subsisterait, mais les nuages du destin en ont décidé autrement. Mon temps est fini, mais la vie continue. Je sais qu’il existe en ce monde, des hommes qui sauront t’aimer et te combler mieux que je n’aurai tenté de le faire. Tu ne seras jamais seule, et c’est pour cela que je te demande de poursuivre ta vie en allant de l’avant. Ne te retourne jamais, Elfrania. Vis. »

L’elfe inclina sa tête, et embrassa la dragonnière avec ferveur. Jamais il ne l’avait embrassée et serrée dans ses bras avec autant de passion et d’amour. Son esprit se détacha lentement du sien, en lançant des flux magiques afin d’éviter la perte de la jeune femme. Leur baiser dura encore et encore, comme si le feu de l’amour du jeune homme ne s’éteindrait jamais. Le froid pouvait bien l’envahir, jamais il n’oublierait la chaleur du cœur d’Elfrania. Il relâcha son étreinte à contrecoeur, mais le moment était venu. Ses lèvres se détachèrent des siennes et ses yeux saphir se rouvrirent une dernière fois sur le visage de l’elfe. Il se tourna marcha sans s’arrêter vers Sheik, Byrioth et Kaleel. Au passage, il adressa un salut de respect et d’amitié aux Maîtres. Darunia le regardait, et ne put s’empêcher de pleurer, alors qu’il s’était toujours interdit de le faire. Le peuple tout entier d’Hyrule était attristé et affligé de cette perte, même si aujourd’hui, ils étaient victorieux. Ils n’avaient toutefois pas le cœur à la liesse. En s’approchant des dragons, Phöenix tourna la tête vers Knouge. Le jeune guerrier qui était devenu bien plus que ce qu’il pouvait penser, et le courage lui avait rendu bien des services. Ses blessures s'irradièrent d'une fine et pâle lumière et ses meurtrissures furent refermées totalement la seconde qui suivit. Shadow. L’elfe gris qui l’avait aidé serait toujours une force que même la mort pouvait craindre. Sagara. Un homme qui lui avait toujours été d’un soutien sans failles et qui l’avait aidé à ressaisir le cours d’une vie qui allait s’achever pour en appeler à une autre. Kamuro. Un ami qu’il n’avait pas eu le temps de connaître mais qui avait su tirer d’affaire des innocents qui lui étaient inconnus, prouvant qu’il était là pour le besoin du futur.

Sans ne rien dire, Phöenix sauta sur le dos de Sheik, qui se mit face au soleil couchant, tout comme Kaleel et Byrioth. Ils étaient tous les quatre le dos tourné à Hyrule. A leurs amis. A leurs proches. A leur ancienne vie. Dans un rugissement commun, les trois dragons déployèrent leurs ailes, Phöenix sur le dos de son ancien dragon, et prirent la voie des cieux pour unique chemin. Un autre rugissement fut poussé, dans le signe d’un adieu déchirant pour la plupart mais qui venait de sauver la vie telle qu’ils la connaissaient. Ils ne furent bientôt qu’un point lumineux dans le firmament embrasé par le soleil. Puis ils échappèrent au champ de vision de la Vie. Quatre flammes venaient de s’éteindre. Disparues à jamais dans ce qui s’appellerait désormais, le Crépuscule des Phénix.

[Et voilà, c'est ainsi que s'achève un an avec Phöenix ! Je vous remercie d'avoir été présents pour assister et participer à sa fin ! Merci encore à tous, et à bientôt avec Ikana ! Wink

]

Knouge continua à avancer comme un zombie vers les apparitions de Phoënix, Byrioth et Kaleel, même si le sol sous ses pieds le brûlait encore plus qu'il ne l'était déjà. Il devait avancer. Ce n'était pas son corps, ni son cerveau, qui lui dictait cet ordre. Non, c'était quelque chose d'autre...c'était la volonté. La volonté pure et simple de voir, une dernière fois, les amis qu'il n'aura jamais appris à vraiment connaître. Voir, une dernière fois, le dragonneau qu'il aurait voulu voir dans d'autres circonstances. Et le dragon argenté dont il ne connaissait pas le nom. Il s'avançait, comme un zombie, même lorsques ses blessures furent fermées. Des larmes coulaient le long de son visage, à présent. Il refusait de croire ce qu'il se passait devant lui.

Et quand ils disparurent definitivement, le jeune guerrier continua tout de même à avancer, des spasmes secouant tout son corps. Quand il arriva, finalement, là ou se tenait précdemment Phoënix, il dut se rendre à l'évidence; il était parti. C'était la fin. Il était mort. Pour de bon. Quelque chose dans sa tête sembla lui faire extrêmement mal, et ses organes internes se tordirent jusqu'à lui donner envie de vomir. Ne retenant plus ces larmes, il tomba à genoux, et regarda, sans la voir, la plaine carbonisée. Il leva la tête au ciel et hurla:

"PHOËNIX! BYRIOTH!"

Il savait bien que c'était un acte inutile, mais il ne pouvait plus du tout se contrôler, à présent; une douleur horrible, aussi bien physique que mentale, l'habitait. Il ressentait toutes les émotions négatives en même temps, et la douleur ne le quitta pas. Il tomba face contre terre, son corps toujours secoué de spasmes...pourtant son corps l'avait lâché. Il était tombé dans l'inconscience...personne ne le remarqua, mais ce n'était pas grave. Le guerrier venait de tomber...définitivement?

Elle vit Byrioth s'avancer vers elle. Elle ne cilla pas, essayant de cacher la peine de le perdre à tout jamais. Il avait fait un choix et elle se devait de le respecter. Elle allait lui répondre, quand une atre lueur apparut et Sheik apparut à elle.

*Sheik...*

C'était dur... trop dure. Mais elle garda ses larmes et montra une légère fierté à ses paroles, même si elle était forcé. Elle écouta les paroles de son lunaire. Elle passa une aile sur le dos de son fils et apporta une autre lèche à Sheik

*Jamais je n'oublierai le temps que nous avons eu ensemble, en ta compagnie et en celle de Byrioth. Là où vous allez, vous serez ensemble... Ce qui me réchauffe le coeur. Byrioth sera avec son père. Courageux et fort comme lui. Avec toi Sheik, j'ai appris à voir la vie d'une autre façon. Une fois de plus le destin me sépare à jamais de vous, mais je sais qu'on se recroisera... un jour prochain. Vous serez toujours dans mon coeur*

Ses yeux pétillèrent

*Où que vous soyez....Sheik, je revolerai vers cet nouvel horizon... prête à l'affronter à nouveau*

Puis ce ft le départ final, l'ultime adieu... Les quatre aura partirent dans une dernière lueur....Les flammes venaient de s'éteindre... un silence déjà régna dans la cité... Puis résonnèrent de concert les rugissements des dragons et de Shuriath. Dnas un dernier adieu... ou plutôt un au revoir....

La battaille touchait a sa fin et des fumeroles s'elevait du sol emportant les ames des defunt vers l'autre monde. Phoenix était parti, Sheik aussi. Meme Illiani. Quant a Kellran il ne savait pas ce qu'il était advenu de lui. Les assasin que lui avait assigner son ami sortirent de 'lombre avec des mine sombre. Shigeru avait son armure completement detruite par endroit. Shadow regarda sa lame et du sang pperlait encore a sa pointe, son armure aussi avait bien subit. Puis il lui vint une pensée pour Leida. Elle saurais l'aider si jamais il venait a etre dans le besion

"Des nouvelles de kellran?"

Ces paroles s'adressèrent aux assasin present. Ils avaient tous bien combattu et aucun n'avait peri au plus grand soulagement de Shadow. Puis soudain il fut pris d'un doute enorme et se precipita vers le corps inanime de Illiani et vit Kellran gisant a coté de sa dragonne, la couronne dans la boue. Lui et phoeniix, les deux meilleurs ami du monde venait de partir tout deux pour un monde meillleur. Shadow tomba a genou et une larme vint rouler sur sa joue. Il pris la couronne et la frotta. Il la comtempla un moment puis la teleporta dans le temple ou il avait croiser pour la première fois son ami. Shadow senti ensuite les assasin dans son dos et se tourna vers eux.

"Que son corp soit bruler sur un bucher comme le furent les grnad roi et que sa memoire soit toujours honorer"

Épilogue

Quelques jours plus tard, sur les coups d'une fin de journée ensoleillée, un bel oiseau volait dans les airs détendus d'Hyrule. Ses ailes brillaient de nuances dorées et son air d'oiseau de compagnie aurait pu sembler familier à certaines personnes qui l'avait si bien nommée 'Piaffy'. Un surnom original pour un petit volatile qui aura fait son chemin parmi les grands de ce monde. L'oiseau plana encore dans les cieux pour passer au-dessus d'un rassemblement incroyable. Ses petits yeux jaune canari en furent écarquillés.

Sur une falaise face à l'Océan, des milliers de gens s'étaient massés devant un petit groupe de personnes. Ces personnes étaient les Maîtres d'Hyrule. Les Sages, comme on les appelaient dans leurs tribus respectives. Rauru, Impa, Ruto, Saria et Darunia. Tous étaient présents sauf un. Le défunt Maître du Feu. A côté de Darunia, une grande stèle de marbre se dressait fièrement face à l'horizon, comme pour essayer d'atteindre les nuages blancs qui stagnaient au-dessus des têtes des Hyliens. Chacun avait la mine grave et l'heure était loin d'être à la fête. Tous avaient en tête ce qui s'était déroulé quelques jours plus tôt. Ce qui à la fois les avaient sauvés et d'autre part ce qui les avaient rendus si taciturnes.

Le Maître de la Terre se détacha des autres chefs, et se mit face à la foule silencieuse. Il laissa son regard brun qui avait perdu tout son pétillant, vagabonder sur les citoyens du pays, puis entama son discours, d'une voix qui se voulait assurée :

"Nous sommes réunis ici, pour porter un dernier hommage à ceux qui jusqu'au bout auront su préserver ce monde tel que nous le connaissons. Il y a de cela des siècles, une menace était née et n'a cessé de grandir. Dans l'ombre, nombreux furent ceux qui ont tenté de l'arrêter, mais le destin s'y est toujours opposé. Il y a quelques temps, nous avons enfin cru à l'arrivée de celui qui nous sauverait. De ceux qui sauraient sauvegarder la paix et la liberté à Hyrule et en Alagaësia. Ils l'ont fait, mais à quel prix. Au plus grand des sacrifices, ils ont bravés la mort pour nous permettre de poursuivre la route, sans eux. Si nous sommes ici aujourd'hui, vivants, c'est grâce à eux."

Dans la foule, nombreuses furent les larmes qui perlèrent au bord des pupilles embuées. Une boule se forma dans la gorge de chacun, chaque personne qui mesurait la gravité de ce qui s'était passé. Les Maîtres tâchèrent de se montrer dignes et ne versèrent pas de larmes, à l'exception de Saria qui ne put retenir cette goutte de tristesse qui dévala sa joue avant de tomber avec fracas contre le sol herbeux de la plaine. Darunia prit une profonde inspiration, puis continua d'une voix légèrement cassée :

"Ces personnes ont été plus nombreuses qu'on ose le croire. Cette guerre, entamée bien loin avant notre naissance, a fait des victimes. Les pertes ont été lourdes et le tribut à payer douloureux. Moriünd, Lalya, Quadehar, Irya, Argetan, Alaria, Roku, Kellran, Iliani, Sheik, Kaleel, Byrioth et... Phöenix. Ils font tous partie de ce cercle qui aura sû nous donner un avenir, au prix de leur vie et pour cela, nous leur seront redevables à jamais. Leur histoire sera contée et perdurera dans nos légendes."

Il sentit des larmes au bord de ses yeux bruns, des larmes brûlantes de chagrin. Il les ôta rageusement du revers de la main, puis poursuivit, avec une voix de plus en plus éraillée :

"Phöenix n'était pas que notre roi. C'était avant tout notre ami, un ami qui jusqu'au bout, se sera battu pour son peuple et les siens. Corps et âmes, il aura lutté pour que jamais le Phénix Noir ne ruine totalement cette terre. Nombreux sont les personnes qu'il a sauvé. Vous tous ici, l'Alagaësia toute entière ! Pour une ultime action, il aura changé la face du monde, et forcé le destin à agir selon son commandement. Pensez aussi à Byrioth. Un dragonneau apprécié de tous, que jamais on n'aurait cru capable d'un tel acte aussi louable. Un petit dragon dont le courage nous a été transmis. Songez à Sheik, ce majestueux reptile aux écailles d'argent qui aura sauvé son dragonnier pour que survive l'espoir d'une victoire définitive sur l'ennemi. Ce dragon possédait un coeur immense et laisse derrière lui un sentiment de fierté d'avoir connu pareil être. Kaleel ne doit pas être oublié. Sans lui, nous ne pourrions pas rendre hommage à qui que ce soit."

Tout le peuple d'Hyrule se leva face à Darunia, face à la stèle du souvenir. Darunia s'inclina face au monument. Il ne put laisser échapper une larme qui se transforma en un flot intarissable. La première fois qu'il pleurait. Sa femme vint à ses côtés pour le prendre par les épaules et le réconforter. Il avait perdu gros en laissant Phöenix partir, mourir pour qu'il vive. Et le Maître de la Terre ne se le pardonnerait jamais. Les Hyliens s'inclinèrent tous devant le monument, en mémoire de leur roi défunt et de ses amis morts pour eux.

Quelques heures plus tard, il n'y avait plus qu'un silence de plomb. Un funeste vent soufflait sur la falaise bordée par une eau limpide quii arborait des teintes rougeoyantes. Le soleil de feu nimba le ciel de ses flammes crépusculaires. Loin au firmament, les étoiles apparaissaient. Dont quatre qui veilleraient toujours sur le monde.

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