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Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek]

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Marek

Dirigeant du Cam Serarna

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Marek
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mar 24 Nov 2009 - 11:14


[Après Narda]

[Musique de merde pour être calme *.*:]



La silhouette imposante du Manoir de Karazhan, coincé entre les deux falaises, peinait à se détacher dans l’obscurité de la nuit sans lune.

La grande bâtisse, en cette heure reculée de la nuit, était silencieuse. Les domestiques dormaient, y compris Moroes, ce qui était plutôt rare.
Nielas, quant à lui, était reclus dans son bureau pour on ne sait quelques affaires qui ne regardaient que lui.

Dans une chambre près du sommet de la tour, deux personnes étaient allongées dans un grand lit.
La chambre circulaire, éclairée seulement par un feu de cheminée qui était tout sauf magique, était décorée sobrement. Les murs gris-bleus étaient parfois recouverts d’une tapisserie aux couleurs dorées, et un fairth représentant un couple trônait au-dessus d’une commode ouvragée.
Entassés en deux piles aux pieds du lit, les vêtements du couple du fairth en disaient long sur la nature des relations nocturne des époux Krayt, Marek et Leyra.

Néanmoins, seul un des deux amants dormait paisiblement dans le grand lit. Posé sur un coude, Marek regardait le visage endormi et serein de sa femme encadrée par ses longs cheveux noirs, sa poitrine à peine cachée par la légère nuisette de soie qu’elle portait se soulevant à chacune de ses respirations. Sans la réveiller, Marek caressait les épaules de Leyra.
L’insomnie le guettait depuis un moment déjà. Oh, il ne dormait plus beaucoup depuis qu’il était dragonnier, mais là il ne pouvait même plus se concentrer sur ce qu’il faisait avant de dormir, décevant sûrement la jolie jeune femme qui dormait près de lui…

La faute à quoi ? La faute aux récents évènements de la bataille de Narda, et son altercation involontaire avec Myad. Au fond de lui, il se fichait de cet amour de sa sœur de cœur pour Arkillon. Mais… il savait que sa sœur souffrirait de voir son frère et son amant se battre continuellement, l’un devant tuer l’autre…

Décidant d’aller prendre l’air, Marek retira doucement les couvertures de son corps, et s’assit au bord du lit. Le sol était froid sous ses pieds nus, mais il s’en fichait. Il attrapa son pantalon, d’un marron foncé, le mit en silence et sortit torse-nu sur le balcon.
Il referma derrière lui la petite porte pour ne pas refroidir la chambre.

Le balcon était petit, en comparaison de la grandeur du manoir. Un mètre de large pour trois de long, sa pierre était plus noir comme le reste de l’extérieur du manoir.
Il s’accouda au bord de la rambarde sculptée, d’un mètre de haut. Son regard se perdit dans le ciel étoilé où l’astre lunaire était absent. Alors que seul le bruit des vagues au loin perturbait le chant des oiseaux nocturne, il commença à chantonner une très vieille chanson elfique trouvée dans un des recueils du manoir, et dont il avait surpris Nielas à la fredonner dans les couloirs de la bibliothèque :

♫O môr henion i dhu:
Ely siriar, el síla
Ai! Aníron Undómiel

Tiro! El eria e mor.
I 'lir en el luitha 'uren.
Ai! Aniron...♫


Spoiler:


Son esprit commençant alors à se détendre, il décida de s’entraîner à cette technique que lui avait apprise Nielas, et qu’il avait déjà un peu utiliser pour prévenir Hally de la guerre.
Il tendit sa main au-dessus de lui et une boule de feu apparut. En quelques secondes, la boule devint un aigle de feu rouge, que Marek fit voler au-dessus de lui.
Fermant les yeux, il envoya son esprit dans le feu et il « devint » l’aigle en quelque sorte. Il voyait à travers les yeux de sa création, ce qui lui permettait de transmettre un message plus rapidement et sans passer par l’esprit, par exemple.
Il fit le tour du manoir ainsi, passant près de Hathir qui dormait. Le dragon noir, en prévision de la soirée qu’allait passer Marek avec Leyra, avait étroitement fermé son esprit pour éviter d’être toucher par les émotions partagées des dragonniers. Finalement, il s’était endormi, et Marek ne pourrait retrouver son esprit qu’à son réveil.

[ Si ce passage te dérange, dis-le moi =D ]
Alors que l’aigle de feu revenait vers Marek, celui pu voit par ses yeux de feu quelqu’un qui se tenait à côté de lui… Et qui n’était pas Leyra.

D’abord surpris de cet invité, il se reprit et posa l’aigle majestueux sur la rambarde. L’aigle ouvrit son bec, et la voix de Marek en sortit :


- Bonsoir Athor.


Dernière édition par Marek Krayt le Mer 25 Nov 2009 - 18:10, édité 1 fois
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mar 24 Nov 2009 - 14:29


- Où vas-tu ?

Le drow s'arrêta. Il avait mis dans son geste un naturel, une grâce déconcertantes, comme s'il n'y avait rien de plus naturel que de se faire interpeller alors que l'on est sur le départ. Il se tourna vers la personne qui le fixait, son visage vierge de toute émotion suspecte, et lui adressa un sourire courtois.

- Ma Reine ! Comme il me flatte que vous vous intéressiez de si près à ma misérable existence, dit-il d'un ton joyeux.

Je peux vous dire que, quand un elfe noir vous parle d'un ton joyeux, cela donne un résultat franchement troublant. Déjà parce que ce n'est pas leur style ; l'humour habituel est cynique, morbide, et parfois même d'un glauque répugnant. Son interlocutrice était une petite femme mnce, enveloppée dans une robe minuscue d'un mauvaise du même ton que sa peau d'un rose violent. On l'aurait crue nue, ce qui ne fit ni chaud ni froid au seul mâle qu'elle aurait voulu attirer dans ses filets.

- Pas de ça avec moi, cracha-t-elle en s'approchant d'un pas impérieux. Je t'ai demandé où tu allais, et je veux une réponse.

La Reine était d'une grande beauté, mais n'avait rien d'exceptionnel qui aurait pu la rendre intéressante pour le prince. Il avait vu des splendeurs qui réduiraient la tête couronnée à aller pleurer devant son miroir. C'était un physique agréable, somme toute banal, et la seule raison pour laquelle Nyara s'était retrouvée à la tête du royaume tenait dans son obstination, son ambition - et aux tours retors qu'elle avait préparé dans l'ombre. Si cela n'avait tenu qu'à lui, Athor aurait posé les charmantes fesses de sa fille sur le trône, et personne n'aurait plus osé le traiter comme un mâle de bas étage.
Il étira son sourire tout en étendant les bras dans une apparente humilité.

- Voyons, vous surestimez votre prince, dit-il. Je ne faisais que plaisanter.

Elle s'était postée devant lui, à quelques centimètres, ses petits yeux rouges assombris par la méfiance.

- Arget et moi sommes de sortie, ce soir. Nous serons de retour à la fin de la nuit.
- Cela ne me dit pas où vous allez.

Acharnée, la petite. Elle n'avait pas le caractère infernal de Kaltendâ, mais assez de hargne pour l'ennuyer. L'immortel n'en montra rien.

- Nous irons au Surda, sans doute, et peut-être bien dans les montagnes de Kagjinir. Les royaumes sous le soleil ont connu leurs premières neiges avant-hier. Le spectacle est amusant, vous savez.

Nyara n'avait jamais posé ne serait-ce qu'un orteil au-dehors. Comme la plupart des drows depuis la chute de Galbatorix, elle ne voyait pas l'intérêt de quitter sa cité douillette.
Par contre, elle voyait d'un très mauvais oeil qu'Athor, dont elle voulait le corps, la puissance et l'adhésion, fasse de régulières sorties. Pire encore, il recevait des gens au palais. Chaque fois, on s'en apercevait trop tard, et il ne restait des intrus que leurs odeurs, et un sourire moqueur sur les lèvres du dernier occupant. Quand il partait, et revenait avec sur ses vêtements, sa bouche, sa joue le parfum unique et complexe qui hérissait le poil de plus d'un drow, Nyara le battait, et parfois même faisait couler son sang. Cela faisait neuf mois qu'elle avait pris le contrôle du royaume, et ne craignait plus de frapper un mâle qui lui devait soumission. Même lui. Arget avait souvent envie de suggérer à Myad tout ce que son père subissait, ne serait-ce que pour voir la tête de la Reine quand la demi-drow la défierait. Mais son Dragonnier serait furieux d'une telle manoeuvre, et la dragonne s'était retenue.

- Si tu vas voir cette fille...
- Ma fille n'est pas disponible cette nuit, l'interrompit gaiement l'elfe noir.

Il était sous-entendu qu'il l'avait déjà vue. Il s'avérerait vrai, une fois les alentours passés au crible, qu'elle était venue. Et savoir qu'on entrait chez elle comme dans un moulin mettrait la Reine dans une rage folle.
Cependant, comme on lui mentait très bien, qu'elle n'avait aucune preuve et qu'elle n'avait pas non plus envie de se le mettre à dos tout de suite, Nyara finit par céder. Sa jolie bouche fardée se tordit en une grimace, puis elle lui fit signe de disposer.

- Sois de retour avant l'aube.
- Votre Magesté est trop bonne.

Et le drow était reparti vers la sortie, de son souple pas de fauve...

A présent qu'il se promenait sur le toît du manoir, léger et gracieux tel un feu follet, Athor pensait à son enfant. C'était le souci principal de son existence, souci qui n'avait pas attendu la naissance de celui-ci pour se manifester et le hanter éternellement. Elle avait changé d'Ere... De nouveau, Athor retrouvait ses grands, beaux, terrifiants yeux rouges dans ceux de son unique descendante, le mystère énigmatique qu'il avait toujours possédé, son sourire réfrigérant sur une fille qu'il adorait. Ce n'était qu'une habitude à reprendre, il le savait. Cependant, sous sa véritable forme - la blondeur aux yeux verts n'étant qu'un camouflage affectionné par le Diamant blanc - Myad ressemblait véritablement à Myad. Fille de drow, fille d'elfe. Les traits de sa mère, magnificence parmi les pâles beautés du monde, ne ressortaient qu'avec plus de netteté aux côtés de ses héritages drow. Cela faisait assez peu de temps, en fait, qu'elle avait quitté cette forme. Pourtant cela avait suffi pour que son père oublie (ou préfère oublier) l'évidence qui aujourd'hui lui sauter désagréablement au visage.
Heureusement, ce soir, le prince avait d'autres choses à faire pour s'occuper. Une mission dont il avait discuté avec elle, justement. Il se la remémora tandis que, en-dessous de lui, un humain songeait à ses soucis - curieusement proches des siens...

La demi-elfe avait conté à son père, froidement, sa dernière entrevue avec Marek. C'était autant pour satisfaire la curiosité de son géniteur que pour lui expliquer pourquoi elle était encore vivante.

- L'explosion aurait rasé une forêt de bonne taille. Si je ne m'étais pas incarnée, je serais sûrement morte carbonisée.
- En quoi t'es-tu incarnée ?
- Me Shtoda.
- Je vois. Sa douleur, psychologique, était si vive qu'elle a enclenché le processus de soin du Diamant blanc. Il t'était insupportable de le voir souffrir et tu t'es changée pour le soulager.

Elle hocha la tête. Ce n'était pas une surprise, étant déjà arrivée aux mêmes conclusions.

- Seulement, lui a... Perdu le contrôle. Une explosion de feu a déferlé dans ma direction. Je ne me suis jamais défendue en m'incarnant, toujours attaqué. Il se trouve que le Diamant blanc, étant une magie défensive, a produit un écran de protection qui a absorbé l'agression... Et m'a vidée de mon énergie.

Si elle se souvenait de ce qui s'était passé, c'était grâce à Yenlui. Il avait assisté, impuissant, à la scène.

- Je vois... répéta Athor, pensif.
- Père, vous vous souvenez de ce que vous m'avez dit au sujet de mon frère ?

Il s'était tourné vers elle, attentif. Ses pensées étaient claires comme de l'eau de roche, et pourtant, il prenait soin de ne pas les écouter. L'entendre était plus intéressant de sa propre voix.

- Bien évidemment.
- Je crois avoir la preuve que vos soupçons sont confirmés.

Un silence vibrant s'était installé entre eux tandis que le drow et sa fille, pensants tous deux à la même chose, se fixaient avec une intensité violente.

- Montre-moi.

Sans un mot, la jeune femme s'était levée, avancée vers son père et avait posé son front contre le sien. Une tornade d'images avait envahi son esprit...

Un éclair de feu éclaira la nuit, attirant son attention. Athor s'amusa de pareille distraction ; les humains avaient d'étranges façons d'oublier leurs tracas !

Il s'évapora, disparaissant tel une ombre diabolique, et se matérialisa juste devant un des balcons de la demeure. Le Dragonnier au regard vide était planté là comme une vulgaire gargouille. Le drow s'accroupit, leurs visages au même niveau. Inutile de préciser que, s'il avait l'air tranquillement appuyé sur un sol solide, il flottait à bonne hauteur de toute sorte de support. Il portait une tunique en tissus précieux, bleu roi et or. Un bracelet sans diamant brillait à son poignet. L'aigle, correctement constitué, se posa gracieusement auprès du corps et de l'elfe. Celui-ci tourna vers lui son regard étincellant. On n'aurait su dire si c'était une vision de bonne ou de mauvaise augure. Le phénix le fixa une seconde, avant d'ouvrir le bec et de parler d'une voix d'homme.

- Bonsoir, Athor.

Celui-ci lui adressa un sourire machiavélique, propre à effrayer les jeunes filles ou les gros balourds. En fait, il se réjouissait d'avance.

- Kagog rhu, l'humain. Ou l'oie de feu, comme il te plaira.

Ses doigts jouaient avec quelque chose qui venait d'apparaître dans ses paumes couleur raisin. C'était une très longue chaîne dans un métal violine, d'un noir aux reflets mauves ; les maillons étaient des serpents qui se happaient la queue, dans une précision impressionnante. Le pendentif était un rectangle du même métal, épais et gravé de symboles rectilignes. Le métal lançait des éclairs pourpres en glissant entre les mains habiles du drow.
Sans prévenir, le prince lança le bijou à l'humain inerte. Il ne parut pas surpris que Marek, retrouvant son corps à toute vitesse, le rattrappe. Et frémisse sous la froideur aspirante qui lui mordait la main.

- Tu n'as jamais vu ce genre de choses auparavant, n'est-ce pas ? lui dit Athor en connaissant la réponse. C'est un talisman de lévitation. Une fierté nationale. On en possède deux ou trois par grande famille, et les roturiers n'en ont pas. On a l'habitude d'en offrir aux jeunes héritiers quand ils commencent à sortir à l'extérieur, prenant ainsi des risques dont leurs parents ne pourront les prévenir. Il semblerait que la destinataire de celui-ci n'ait pas paru intéressée par ses propriétés. Elle m'a prié de le refiler à la première personne que je croiserai.

Athor s'amusait comme un petit fou - ce qui donnait un spectacle franchement troublant, en fait. Marek n'était pas stupide, il comprendrait ce qui se cachait derrière ses mots.

- Quelle chance que je sois justement venu à ta rencontre !

L'elfe ne portait pas de talisman, mais venant de lui, qu'il flotte sans efforts au-dessus du sol n'était pas bien perturbant. Il laissa Marek examiner le très précieux cadeau de sa fille avant de reprendre avec plus de sérieux.

- Il n'utilise pas de magie. Il puise dans la chaleur environnante, autrement dit, dans celle de ton corps. Quand tu le porteras tu sentiras un léger froid, mais si tu l'utilises, il te faudra t'habituer à une très désagréable sensation de glace qui t'envahit la poitrine. Il est très résistant, ne subit pas l'influence de sorts et ne réclame aucune manipulation pour fonctionner. Il suffit que tu le portes et circules. Tu pourras sans doute circuler sur plusieurs kilomètres avant de tomber dans le coma.

Il avait dit ça comme s'il parlait d'une éventuelle panne d'une machine, pas de la vie de son interlocuteur.
Athor attendit que Marek lui pose d'autres questions, s'il en avait, et surtout celle, cruciale, qu'il se devait de dire : tout à l'heure, il avait sous-entendu être venu pour le voir. Il n'avait pas précisé pourquoi.
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mer 25 Nov 2009 - 18:39


- Kagog rhu, l'humain. Ou l'oie de feu, comme il te plaira.
- Marek suffira, répondit Marek à travers son aigle de feu.

Alors qu'il faisait disparaître sa création, enlevant ainsi toute tâche de lumière dans cette nuit obscure, Athor lui lança un collier qu'il tripatouillait dans sa main depuis un moment déjà.
Lorsque sa peau entra en contact avec le bijou, un frisson parcourut son corps. Il lui semblait qu'on lui versait de l'eau froide sur le dos.
Même si le climat surdan est clément, l'hiver restait l'hiver, et la nuit étoilée, sans nuage pour retenir la chaleur, était particulièrement fraiche, ce qui d'ailleurs ne l'empêchait pas d'être torse-nu.


- Tu n'as jamais vu ce genre de choses auparavant, n'est-ce pas ? lui dit Athor en connaissant la réponse. C'est un talisman de lévitation. Une fierté nationale. On en possède deux ou trois par grande famille, et les roturiers n'en ont pas. On a l'habitude d'en offrir aux jeunes héritiers quand ils commencent à sortir à l'extérieur, prenant ainsi des risques dont leurs parents ne pourront les prévenir. Il semblerait que la destinataire de celui-ci n'ait pas paru intéressée par ses propriétés. Elle m'a prié de le refiler à la première personne que je croiserai.

Marek darda son regard gris de lune sur le collier. Myad avait-elle découvert le rubis dans la sacoche de Yenlui?

- Quelle chance que je sois justement venu à ta rencontre !
- Je ne crois pas à la chance vous savez. dit-il d'une voix neutre. Surtout venant de la famille à Myad...


Sans répondre, Athor continua:

- Il n'utilise pas de magie. Il puise dans la chaleur environnante, autrement dit, dans celle de ton corps. Quand tu le porteras tu sentiras un léger froid, mais si tu l'utilises, il te faudra t'habituer à une très désagréable sensation de glace qui t'envahit la poitrine. Il est très résistant, ne subit pas l'influence de sorts et ne réclame aucune manipulation pour fonctionner. Il suffit que tu le portes et circules. Tu pourras sans doute circuler sur plusieurs kilomètres avant de tomber dans le coma.

Marek ne dit rien, mais il savait qu'il utiliserait rarement cet objet. Néanmoins, il le cala dans sa poche. Perdant le contact épidermique avec le collier, il perdit aussi la sensation de froid.
Il repensa alors à cette histoire de lévitation... Utile ou pas? Il se souvenait de Leyra qui, portée par son vent, avait "lévité" lors de l'entraînement...
Chassant cela de sa tête, il regarda les yeux rouges du père de sa soeur de coeur, et lui dit:


- Je vous aurais bien proposer quelque chose à boire, mais Leyra dors et le seul alcool potable se trouve dans ma chambre...

Il se redressa, et respira un coup de cet air frais nocturne, avant de dire:

- Vous êtes ici de votre plein grès ou c'est Myad qui vous envoie?

Son ton avait été plus rude qu'il n'aurait voulu le faire paraître...
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mer 25 Nov 2009 - 23:25


Marek avait l'air méfiant, et soucieux, ce que pouvait aisément deviner le drow qui se trouvait face à lui. Sa façon d'examiner le bijou, puis de le glisser subrepticement dans sa poche laissait entendre qu'il avait quelques réticences ; pourtant c'était un très précieux cadeau. Cela ne froissa pas le prince, qui se foutait bien de savoir si les présents de sa fille étaient appréciés à leur juste valeur. Les pâles yeux du Dragonnier se mêlèrent au sien. On pouvait y lire très clairement la question qui se soulevait depuis son arrivée : que venait-il faire ici ?
Cependant, homme poli ou homme prudent, le chef de l'Alliance ne la posa pas de cette façon.

- Je vous aurais bien proposer quelque chose à boire, mais Leyra dors et le seul alcool potable se trouve dans ma chambre...

Athor fit un signe de main, balayant l'espace comme s'il passait sa main sur une table rase.

- Ne t'en formalise pas, dit-il d'un ton paisible. Il y a longtemps que je ne me vexe plus si mon hôte ne me fait pas partager une ou deux victuailles. Je me contente simplement d'un peu de son attention.

Marek le fixa intensément, comme s'il essayait de se retenir, ou au contraire de poser tout d'un bloc la question qui lui brûlait les lèvres.

- Vous êtes ici de votre plein grès ou c'est Myad qui vous envoie?

L'elfe noir se dérida d'un magnifique sourire, goguenard le sourire, montrant clairement qu'il n'était pas dupe. Il haussa les épaules, innocent.

- Il est vrai que je n'agis que selon les caprices de ma fille, soupira-t-il (mon oeil !). Mais pour cette fois il se trouve que nos volontés concordent. Il y a deux raisons pour lesquelles la princesse n'est pas venue à toi en personne. Je te laisse deviner la première.

Le clin d'oeil qu'il lui adressa aurait peut-être fait sortir un humain basique de ses gonds, mais fort heureusement, celui-ci était d'une autre trempe.

- La seconde est que je suis infiniment plus puissant qu'elle, et que pour ce que je m'apprête à faire, ce n'est pas négligeable. Elle sait que je suis le seul à pouvoir faire quelque chose. Et, même si ce n'est pas toujours une bonne idée, elle me fait confiance pour mener toute cette histoire à bien... A son terme.

Athor croisa les doigts, puis son sourire s'évanouit et il prit un air sérieux qui ne disait rien qui vaille. Un silence pesant s'installa entre eux jusqu'à ce qu'ils prennent la parole.

- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu étais si à l'aise avec l'élément feu ? Pourquoi, étrangement, tu ne te sens toi-même qu'en le manipulant ? Pourquoi ce mode "berserck" comme vous l'appelez si vulgairement ? Et surtout...

Il se leva, et ses longs cheveux d'un blanc soyeux s'envolèrent autour de son visage à l'expression étrange.

- ... Pourquoi Myad et toi êtes vous aussi proches que des membres d'une même famille ?...
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mer 25 Nov 2009 - 23:38


Marek haussa les épaules, posant son derrière sur la rambarde froide.

- En ce qui concerne le feu, je sais que tout le monde à son élément de prédilection. Leyra c'est le vent, Hally l'eau, Abysse la lumière, Tenel Ka le feu. Un élément qu'on aime manipuler, qui nous ressemble. Mais j'avoue que je me suis toujours demander pourquoi mon feu à moi était rouge et non orange comme tout le monde...

Sans qu'il ait fait un geste, une boule de feu rouge rubis apparut entre le prince et le Chef de l'Alliance. La lumière éclaira le visage de Marek, se reflétant dans ses yeux gris, avant de s'évaporer.

- Pour le Berserker, j'ai admit l'hypothèse d'un résidu de mon passé ombrique. Mêlé à ma magie de même couleur, c'est pour cela que tout s'illumine en rouge. Même si je suis plus puissant en Berserk, j'aimerais ne pas avoir cette capacité destructrice et incontrôlable en moi...

Marek soupira, un flot de souvenirs lui remontant à la tête. Aux Beirland, il se voyait étrangler Leyra. A Narda, il se voyait étrangler Myad. A Narda toujours, il voyait Hathir se faire déchiqueter l'aile pour le protéger...

- Quant à mon lien avec votre fille, c'est purement affectif je suppose. On s'entend bien, très bien, au point de se considérer comme frère et soeur, un peu comme Hally et Leyra.

Il utilisait toujours le présent pour définir son amitié à Myad, et espérait au fond qu'Athor en tienne rigueur...

Puis, lâchant un énième soupir, il ajouta:


- Mais je suppose que vous êtes là pour bouleverser toutes mes théories sur ma vie, non?

Même si la peur de la vérité qu'il ne connaissait pas commençait à s'insinuer en lui, il la cachait sous un masque impénétrable de lassitude, plus ou moins feint vu l'heure avancée de la nuit.

- Rassurez-moi juste une chose: il n'est pas question de fin du monde au moins? Sinon j'aimerais juste dire au revoir à Leyra avant quand même, elle va se poser des questions au réveil sinon...
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Sam 28 Nov 2009 - 22:40


Marek n'avait pas l'air très destabilisé par le changement de ton, les questions d'Athor. Celui-ci ne s'en étonna pas. La nonchalance naturelle du Dragonnier en faisait quelqu'un de difficile à inquitérer, à angoisser, hormis en touchant à certains domaines évidemment sensibles.

- En ce qui concerne le feu, je sais que tout le monde à son élément de prédilection. Leyra c'est le vent, Hally l'eau, Abysse la lumière, Tenel Ka le feu. Un élément qu'on aime manipuler, qui nous ressemble. Mais j'avoue que je me suis toujours demander pourquoi mon feu à moi était rouge et non orange comme tout le monde...

La boule de feu d'un rouge vif attira une seconde l'attention de l'elfe, qui la fixa un moment avant de s'en désintéresser. Il haussa les épaules comme s'il s'agissait d'un détail dérisoire, d'une évidence.


- Oh, la réponse est d'une simplicité décevante en vérité...

La vérité étant qu'il n'était, justement, pas comme tout le monde.
- Pour le Berserker, j'ai admit l'hypothèse d'un résidu de mon passé ombrique. Mêlé à ma magie de même couleur, c'est pour cela que tout s'illumine en rouge. Même si je suis plus puissant en Berserk, j'aimerais ne pas avoir cette capacité destructrice et incontrôlable en moi...

Athor se permit un petit rire amusé. Il l'était sincèrement, amusé. Le pauvre petit humain ! Il n'avait pas conscience de ce qu'il était, de l'honneur qui lui avait été fait. Son "passé ombrique" n'avait rien à faire dans cette histoire. C'était une croyance aberrante, qu'un humain puisse porter une pareille puissance juste parce qu'il avait été parasité une partie de sa vie.

- Quant à mon lien avec votre fille, c'est purement affectif je suppose. On s'entend bien, très bien, au point de se considérer comme frère et soeur, un peu comme Hally et Leyra.

Le prince grimaça légèrement, comme si comparer l'entente des deux femmes à celle qui liait sa fille et lui était une grave insulte. C'était sûrement ce qu'il se disait, mais il n'en dit rien - parce que sans doute Marek ne serait pas d'accord.
Le lien très puissant de compréhension, de dépendance, d'affection désintéressée qui était né et avait perduré entre la femelle hybride et l'humain dépassait le simple mot "amitié." Il y avait là quelque chose de merveilleux, de subtil, qui trouvait son explication dans le fait que Marek n'était pas qu'un simple humain.

- Mais je suppose que vous êtes là pour bouleverser toutes mes théories sur ma vie, non?
- Comme tu supposes bien, commenta joyeusement Athor. Ta vie, et la façon dont tu la perçois, ne sera plus jamais la même !

L'inquiétude, l'intuition discrète et néanmoins perceptible qui commençaient à poindre dans le coeur du jeune homme sonnaient doucement comme des battements de coeur aux oreilles de l'immortel. Le chef de l'Alliance n'était pas imperméable au doute. Tant mieux. L'inverse aurait éta agaçant.

- Rassurez-moi juste une chose: il n'est pas question de fin du monde au moins? Sinon j'aimerais juste dire au revoir à Leyra avant quand même, elle va se poser des questions au réveil sinon...


Athor éclata de rire. Il se pencha un peu en arrière, ses cheveux glissant dans le vide derrière et sous lui, et pourtant pas une seconde il n'oscilla vers les profondeurs obscures. On l'aurait cru installé sur une immense margelle de cristal.
Il se réinstalla, coudes sur les genoux, de manière à pouvoir retrouver son visage en face de celui du dragonnier. Ses yeux rouges étincelaient.

- S'il avait été question de fin du monde, tu te doutes bien que ma fille serait à mes côtés dès à présent et à jamais, dit-il avec sérieux. Je ne me serais pas pris la peine de te prévenir au risque de m'y perdre... A moins que celle-ci ne m'ait expressément demandé de renier ma nature pour tenter de vous sauver.

Le "vous" incluant bien sûr les Krayt, mais aussi les autres précieux amis de Ayahantê au sein de l'Alliance.

- En vérité, Marek, ce que j'ai à t'apprendre ce soir ne regarde que toi. Leyra... Et bien, Leyra n'a rien à faire dans cette discussion ce soir. La seule personne autre que nous qui puisse être citée, c'est Myad.

Athor tendit la main, saisissant le visage du mortel à toute vitesse d'un geste nonchalant. Son pouce entre les deux yeux, sa paume froide sur sa joue. Il le toisa une seconde, et sourit. Il ôta sa main.

- Tu as une température corporelle plus élevée qu'un homme normal de cinq degrés, constata-t-il.

Une flamme jaune jaillit d'entre ses doigts, et lorsqu'il plaqua sa paume sur le torse de l'homme, elle s'évanouit.

- Le feu ne t'atteint pas, ou si peu (il eut un sourire démoniaque)... Je n'ai bien sûr pris qu'une flamme de basse température, le but n'étant pas de te réduire en poussière avant même que tu n'aies développé tes capacités.

Athor parut réfléchir, méditer à quelque soucis profond de la vie, puis lança d'un ton tranquille, comme il aurait dit aimer la lueur des étoiles :

- Myad croit que tu es le Gardien du Feu, M'Ehiate Raï [tu pourrais vérifier dans mon monorp si c'est ça stp xD]. Je suis d'accord avec elle. Oh, tu n'es pas encore révélé, bien sûr. Mais cela ne tient qu'à peu de choses, tu ne trouves pas ?

Tout en parlant, le drow avait fait tourner son poignet, en une élégante gestuelle ; un énorme rubis triangulaire, d'un rouge absolu, agressif au regard et flamboyant de manière incendiaire, se matérialisa entre la prison de ses doigts. La température fit un formidable bond dans les degrés, tandis qu'un crépitement faisait frémir la nuit. Une vibration ténue s'éleva dans l'air.
Le Rubis reconnaissait là celui qu'il attendait. Athor n'en doutait pas. Il était juste curieux de voir ce que Marek ressentirait, lui.
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Marek
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Sam 28 Nov 2009 - 23:34





Au fur et à mesure qu'Athor parlait, le visage de Marek se décomposait.
Il sursauta alors que les doigts froids de l'elfe noir touchèrent son front.


- Tu as une température corporelle plus élevée qu'un homme normal de cinq degrés.

Cinq degrés. Cinq degrés? Mais ça faisait au moins 42°C! Avait-il de la fièvre?... Mais alors pourquoi ne tremblait-t-il pas... Il ressentait à peine la sensation de froid, pourtant il avait l'impression que l'eau pourrait geler dehors...
Où voulait en venir Athor?

Il recula vivement lorsque le père de Myad approcha une flamme de son torse. Seul les poils brûlèrent, dégageant une odeur de cochon grillé, mais sa peau, elle, fut intact. La flamme s'éteint même à son contact...


- Le feu ne t'atteint pas, ou si peu...


Il était vrai que... Marek, s'il ressentait la chaleur... ne s'était jamais brûler. Il n'avait jamais fait attention à ça avant...

- Myad croit que tu es le Gardien du Feu, M'Ehiatê Raï. Je suis d'accord avec elle. Oh, tu n'es pas encore révélé, bien sûr. Mais cela ne tient qu'à peu de choses, tu ne trouves pas ?

Marek ne dit rien. Gardien du Feu? Myad était Gardienne Absolue... Y'avait-t-il un rapport? Son esprit bouillonnait autant que le sang apparemment si chaud qui coulait dans ses veines...

Le drow fit alors apparaître un magnifique rubis entre ses doigts... Marek sentit la chaleur s'insinuer dans son corps tel un parasite bienfaiteur (oh le joli oxymore)... C'était comme si il avait attendu ce moment durant toute sa vie... Comme s'il "se retrouvait lui-même"... C'était presque plus grisant que lorsque Hathir avait éclos pour lui...
Réagissant à l'instinct, il tendit sa main vers la pierre et la prit entre ses mains...
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Myad


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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 29 Nov 2009 - 0:19


Athor avait touché le Diamant noir plus de mille ans auparavant. Peut-être même deux, qu'en savait-il, cela n'avait pas d'importance ; il n'était qu'un bébé quand il avait saisi le diadème de sa mère où était sertie la pierre. C'était la chose dont il se rappelait le mieux, étrangement ; i se souvenait de cet instant avec une précision inquiétante, comme s'il avait été gravé au burin dans sa mémoire.

Le Rubis était une Source Originelle, celle du feu. Comme les autres il s'agissait d'une pierre précieuse unique, indestructible, coffret ô combien petit pour un pouvoir si grand. L'origine, les principes premiers de l'élément confinés à l'intérieur d'un minéral. Tout comme le bijou de Myad ne pouvait être touché et pire encore porté que par elle, il est formellement déconseillé de s'approcher du Rubis. C'était une pierre instable. Même les Gardiens qui, à la mort de M'Ehiatê Raï, s'étaient vus confier le bien par le défunt, ont parfois subi de graves dommages. C'était une entité passionnée, violente, susceptible et imprévisible.
L'elfe noir relâcha son emprise sur la pierre précieuse dès à partir du moment où les doigts de l'humain s'en approchèrent. Sans prononcer un mot, l'ancien maître de la mort leva de puissants boucliers tout autour d'eux - en vérité, une coquille qui n'englobait que Marek, protégeant le reste du monde. Tout en manoeuvrant distraitement, Athor se rappela qu'en touchant la pierre il avait causé la mort d'une demi-douzaine de personnes, la maladie poisseuse de quatre et la malédiction sur plusieurs générations d'une. Il se doutait que la révélation de Marek n'en avait pas le pouvoir destructeur.

Il était là, enfin. Face à lui. Il l'appelait de toutes forces, l'enveloppant de sa présence et de sa protection, mais il ne l'entendait pas... Il était lié à lui, il l'avait toujours été. Comment avait-on pu les séparer ? Sans son Gardien il n'était qu'un homme sans membres et sans sens, un pantin sans intérêt, un cadavre dénué d'âme. A présent il allait lui offrir sa force, et lui lui offrirait le repos. Il avait été créé pour lui, tel un réceptacle ouvragé, un bijou travaillé qui n'était pas complet sans lui, tandis que lui ne pouvait perdurer, progresser, exister sans lui.
Il le touche. La chaleur de son corps, si minuscule comparée à son bouillonement de lave, paraît fondre en lui.
Un gigantesque bruit de feu ronflant, dévorant tout sur son passage, résonna en écho dans le domaine endormi. Des oiseaux s'énvolèrent en criant, la terre et les murs frémirent. Athor plissa un peu les yeux tant la lumière fut vive ; pendant quelques secondes, à l'intérieur de la coque de protection, ce fut l'incendie. Un feu bleu, presque blanc, d'une chaleur difficilement égalable, brûla en y mettant tout son coeur. Mordant le corps de l'humain, n'y laissant plus rien d'autre que sa chair et son âme, le Rubis le mettait à nu, à nu pour lui, se l'appropriant tout entier. Sans Athor il aurait détruit et sa demeure, et son épouse. Le Rubis se révélait à son nouveau Gardien. Dès à présent ils ne feraient plus qu'un...
Des vies entières défilèrent dans son esprit, vulnérable, des vies passionnantes qui ne s'attardaient pas. Des hommes avides, fougueux et tourmentés, qui s'entraînaient sans relâche à embraser leur corps en entier. Des femmes passionnées qui se griffaient le visage dans leur fureur de voir leur amant calciné. Des enfants qui couraient en laissant derrière eux des petits foyers dorés. Une jeune elfe qui hurle... Giclée de sang. Du sang rouge, rouge ardent, de la lave, il est brûlant... Il consume celui qu'i a touché, il brûle... Les Gardiens meurent, sauvagement assassinés. Par conccurence, incompréhension, jalousie... Accident... Les bracelets où il a été serti, les chaînes qui l'ont porté. Des yeux rouges qui l'observent... Un Gardien. Athor. Athor qui veille sur lui, des siècles durant. D'autres yeux, verts cette fois, qui l'approchent mais ne l'attirent pas... Il veut ces iris froids, pâles qui derrière leur trompeuse apparence brûlent comme lui et ce sans égal...

Et puis, satisfait, le Rubis s'apaise. Il est le nouveau coeur de cet humain. Il fait partie de son être, de son âme. Si un jour Marek laisse un autre Gardien le toucher, il acceptera à cette personne pour veiller sur lui. Autrement il est sien, et lui n'est à personne d'autre.

Athor descend doucement de son perchoir invisible et s'approche de Marek. Il ne fait pas de bruit sur la terrasse. Une épaisse fumée est exhalée par la peau rougeoyante de l'humain. Très calme, le prince l'observe en gardant le silence. Il attend que le nouveau Gardien retrouve son corps, qu'il reprenne possession de lui. Dans sa main, crispée comme jamais, la pierre précieuse étincelle toujours aussi violemment. Pourtant, lorsqu'il la regarde, le mâle y perçoit une certaine satisfaction. Une forme de paix.
Prudemment, l'elfe s'accroupit à côté du mortel et l'examine. Lorsqu'il considère que tout danger est écarté, il lui frôle le torse d'un doigt. La différence de température est si violente que même Athor grimace. La réaction de Marek est, disons... Plus humaine.

- Bonsoir, M'Ehiatê Raï, dit-il avec sérieux. Bienvenue au monde.

Il se releva, et s'essuya la main comme s'il avait écrasé un insecte répugnant avec.

- Dans notre monde, ajouta-t-il avec un sourire mystérieux.


Dernière édition par Myad le Ven 27 Aoû 2010 - 0:16, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 29 Nov 2009 - 15:25


C'était une sensation étrange... Marek se sentait à la fois bien et mal... Comme libéré d'un fardeau trop longtemps porté sans qu'il le sache, mais également écroulé sous le poids du pouvoir qu'il venait d'ingurgité...
Il lui semblait que chaque centimètre carré de son corps était incandescent... Il n'osait même pas ouvrir les yeux...
Le sol froid du balcon lui paraissait encore plus gelé du fait de la chaleur de sa peau...
Il sentait le rubis dans sa main gauche. Une présence bienfaisante, mais également synonyme de futur changement dans son comportement... Il sentait le pouvoir de la pierre circuler dans son corps, comme un deuxième flux de sang qui irriguait son corps...
Il entendit vaguement ce que lui dit Athor, ses oreilles sifflant sous la chaleur...
Lorsqu'il parvint enfin à ouvrir la bouche, il lâcha d'une voix rauque brisée par la douleur:


- Rassurez-moi: je vais finir par refroidir hein?

Même dans les pires situations, Marek savait garder cette dose d'humour qui parfois déstabilisait l'ennemi. Ou pas...

Il prit alors conscience de sa nudité. Et du collier du Myad tombé près de lui. Il allait devoir mettre une chaine à ce rubis s'il voulait le portait tout le temps... Il verrait cela avec Nielas. Le plus important pour le moment, c'était d'attendre que son corps refroidisse, entrer discrètement dans la chambre, et récupéré un nouveau caleçon...
Mais la première étape avait l'air de trainer à arriver...
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Lun 30 Nov 2009 - 18:24


Marek reprit donc conscience, plutot douloureusement. Athor n'était pas touché par sa nudité le moins du monde ; au bout d'un certain temps, on finit par être blasé de certaines choses. De plus, il n'était pas du tout homosexuel - ce qui lui aurait peut-être fait apparaitre ce corps nu comme attrayant.
Non, vraiment aucune raison que l'elfe noir ne s'émeuve. Il regardait ce qu'il avait devant lui comme un phénomène intéressant, genre une fleur en train d'éclore ou un volcan lors de sa première éruption.

- Rassurez-moi: je vais finir par refroidir hein?

Athor lui sourit, amusé.

- Tu vas sans conteste te refroidir un peu. Mais à partir de ce soir tu garderas une température corporelle de quarante-cinq degrés. (il éclata de rire en voyant sa tête) Et oui, tu as pris encore trois degrés. Tu ne craindras plus le froid, et tu n'as plus aucune chance de pouvoir porter en ta paume le moindre flocon de neige.

L'elfe noir ouvrit les bras, une pluie de flocons minuscules tombant doucement sur lui. Sur sa peau mauve le givre immaculé gardait sa forme. Il faut dire qu'il avait l'épiderme aussi chaud que celui des mythiques vampires...

- Je te l'ai déjà dit tout à l'heure : ta vie va changer. Tu ne sentiras plus l'amertume de la chaleur, le soleil ne te blessera plus d'une quelconque migraine. Tu trouveras tout plus froid, et les gens devront s'accoutumer à ce que tu sois pratiquement brûlant. Tu auras une préférence nette pour la viande, la nourriture cuite, et j'ai le regret de t'annoncer que tu devras manger beaucoup plus qu'un humain normal. En effet, un des pouvoirs élémentaires du Gardien du Feu est de pouvoir faire courir du feu sur sa peau. Il ne le brûle pas. Par contre, il se nourrit de sa magie, et si la magie devient insuffisante, il puise dans le tissu graisseux.

Il allait donc falloir que le Dragonnier prenne un peu de gras au cas où, s'il ne voulait pas ses muscles, ses os et ses nerfs se fassent ronger par un feu trop groumand.

- Je me suis toujours demandé pourquoi d'autres Gardiens n'avaient pas fait leur apparition, dit-il d'un ton rêveur. Des Gardiens Antiques, je veux dire. Il semblerait que je ne les ai tout simplement pas encore trouvés. Qui sait ? Bientôt, peut-être serez-vous tous réunis...

Il marqua une pause, le silence soulignant l'importance de cette remarque.

- Myad sera heureuse et inquiète pour toi.
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mer 2 Déc 2009 - 13:39


Marek grogna. Quarante-cinq degrés! Il imaginait déjà la tête de Leyra quand elle viendrait le toucher... "Aïe chérie tu brûles!" "C'est rien mon ange, j'ai une grosse fièvre permanente tu t'y habituera!"...
En plus avec cette manie de pouvoir s'enflammer, il allait devoir enchanter ses vêtements pour les ignifugés aussi, s'il ne voulait pas finir tout le temps complètement nu sur le champs de bataille!
Après avoir prit une grande respiration, et sentant son corps redevenu normal -sera-t-il vraiment normal un jour?-, il téléporta dans sa main un nouveau caleçon, qu'il enfila en vitesse. Pudique le Marek, non mais!

Il écouta Athor lui faire la liste de ses "obligations", et répondit d'une voix presque désinvolte:


- Et bien je sens que je vais m'amuser maintenant... Je plains les animaux du coin, et les cuisiniers du Manoir...

Silence. Pendant un instant, seul le vent d'hiver, sifflant soufflant entre dans le goulet où se trouvait le manoir, laissait entendre son cri. Puis Athor dit:

Je me suis toujours demandé pourquoi d'autres Gardiens n'avaient pas fait leur apparition. Des Gardiens Antiques, je veux dire. Il semblerait que je ne les ai tout simplement pas encore trouvés. Qui sait ? Bientôt, peut-être serez-vous tous réunis...

Après une pause, il ajouta:

-Myad sera heureuse et inquiète pour toi.


Marek ne répondit pas. Peut-être bientôt réunis...
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Ven 4 Déc 2009 - 11:04


Athor fixa longuement l'humain qui tentait de garder une contenance à ses pieds. Il ne voyait pourquoi il essayait toujours de rire, de garder une certaine nonchalance, alors qu'il aurait dû se figer de stupéfaction on trembler devant l'énormité de la chose. Il en conclut que c'était une façon de se protéger. Ce n'était peut-être pas la meilleure mais elle fonctionnait. Lui-même avait les années, l'expérience. Myad... Et bien Myad ne savait pas se braquer sous l'Ere blanche. Et sous l'Ere où elle était à présent, elle enveloppait son coeur d'une coque de glace mêlée d'acier. Le problème étant que l'accès y était devenu quasi impossible.
L'elfe noir laissa un long silence s'installer avant de reprendre.


- Vous avez réuni autour de vous, Ayahantê et toi, des éléments particuliers. Il faut croire que vous devez être destinés à être ensemble... Que vous vous attirez.

Ce que sous-entendait le prince était assez énorme pour ne pas être digérable de suite. Il ne faisait que passer une lumière sur le sujet, avant de le laisser de nouveau dans l'ombre. Ils avaient encore du temps.

- Un Gardien est très précieux pour l'équilibre du monde. Il permet à la nature de trouver une certaine forme de paix. Il peut sentir certains déréglements et gérer des crises. Tu pourrais maîtriser un incendie, par exemple. En cas d'apocalypse, ce sont Me Ehiatêh qui sont chargés de faire revenir l'équilibre originel. Je te laisse imaginer ce que donnerait ce pouvoir entre de mauvaises mains... Ou de mauvaises promesses.

L'elfe noir était d'un sérieux presque prédateur. Il ne plaisantait pas là-dessus. Sa mère avait (et cela Marek l'ignorait) assassiné le dernier Gardien par ambition et goût de la victoire. Son acte avait eu des répercussions malheureuses sur le monde, et surtout, elle avait pris des risques incommensurables. Mais c'était aussi autre chose ; Marek pouvait être gentil ou méchant ou neutre, peu importait. Ce qu'il fallait c'est qu'il sache être raisonnable et ne servir que son élément, et lui seul.

- Le Rubis est une entité à part entière. Il te guidera s'il a besoin de toi et influencera parfois tes actes ou tes décisions. Ne laisse personne prendre le contrôle sur toi, car si cela arrive il le sera aussi. Et je ne permettrai pas qu'un Gardien devienne une Arme. Regarde Myad. Prépare-toi à subir le même genre de choses... Je te souhaite de t'en sortir aussi bien. A moins qu'un jour il ne me faille prendre des mesures regrettables.

En gros : s'il faisait n'importe quoi, Athor le tuerait. A part ça, il l'aimait bien. Cet humain était amusant et rendait sa fille heureuse - la plupart du temps. Arget buvait à une source. Il sentit l'eau couler dans sa gorge en une caresse fraîche.

- Des questions ?
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Marek

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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Ven 4 Déc 2009 - 22:12


Marek écouta le sermon d'Athor sans broncher. Apparemment, être Gardien n'était pas une sinécure, mais après tout qui aurait pensé qu'être Gardien du Feu consistait seulement à allumer des feux de camps?
Alors que l'elfe noir lui demandait s'il avait des questions, et retenant péniblement un "Oui, quand est-ce qu'on mange?", il répondit:


- Oui. C'est le genre de nouvelle à cacher ou à clamer? Faudrait pas que j'ai la moitié du monde connu au trousse, déjà que l'autre moitié chercher à me tuer...

Mais au fond de lui, Marek connaissait déjà la réponse... Discrétion absolue, sauf pour ses amis peut-être...
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Myad


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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Sam 5 Déc 2009 - 11:41


Le prince se demanda une seconde si Marek avait compris ce qu'il lui avait dit, ou bien s'il avait complètement omis de l'entendre - pour se protéger, pour ne pas s'embêter ou parce qu'il n'avait rien vu. Après quelques secondes de contemplation au laser, il opta pour la dernière solution.

- Oui. C'est le genre de nouvelle à cacher ou à clamer? Faudrait pas que j'ai la moitié du monde connu au trousse, déjà que l'autre moitié chercher à me tuer...

Athor haussa un sourcil.

- Tu vois, tu connais déjà la réponse. Les Gardiens sont déjà très peu connus, et ce pour épargner au monde une chasse à l'homme sans précédent. Je te laisse imaginer les idées que cela pourrait donner à l'humain de base de savoir qu'il a une chance, une toute petite chance, de devenir quelqu'un d'exceptionnel en touchant une pierre. Ou pire, qu'il y a un type qui peut embraser tout son corps. Tes soldats te fuieront en hurlant à ta première apparition.

Il réfléchit un instant. En fait, il pensait à quelque chose d'assez désagréable, mais c'était assez important pour qu'il le précisât.

- Les drows ont tué le dernier Gardien en vie, et ils ont recélé la plupart des Gardiens du Diamant noir et du Feu. Ils se croient les héritiers de ce savoir. Djenka, par exemple, se croira très bien placée pour sentir, approcher ou te conseiller à propos du Rubis. C'est une croyance. Les deux seules personnes vivantes qui pourront t'aider sont de mon sang.

Il sourit une seconde, avant de redevenir sérieux.

- Méfie-toi d'elle. Mon espèce a trois traits indéfectibles : ambition, orgueil, imprévisibilité. J'apprécie la petite mais cela ne change rien à l'affaire. Je te permets de lui en référer si elle te pose la question, car mentir ne servirait à rien. Leyra est bien sûr concernée. Hally et Samoth sont trop proches de toi pour que tu puisses te permettre de les laisser dans l'ignorance. La liste s'arrête là.

L'elfe noir entendit un coeur battre plus vite, ainsi qu'une respiration perdre de sa profondeur. Dans quelques instants, la jeune humaine allait se réveiller.

- A moins que tu n'aies autre chose à me demander...
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Ven 11 Déc 2009 - 22:26


Marek soupira. Pourquoi? Il ne savait pas. Mais tout ceci commençait à lui peser sur la conscience...
Il sentit en même temps que l'elfe noir le réveil discret de sa femme. Le soleil ne se lèverait que dans au moins cinq ou six heures à présent, peut-être plus encore.


- A moins que tu n'aies autre chose à me demander...

Marek fit non de la tête et dit:

- Si jamais une question me trotte dans la tête, je compte sur vous pour connaître la réponse avant même que je vous la pose...

Il finit par sourire, et se redressa. Il ramassa le collier de Myad et le Rubis.
D'un sort, il téléporta le collier dans un coffret dans la chambre. Réfléchissant, il se rappela une chaine vide qui traînait dans le bureau de l'Alliance. Oui, il y a toujours tout ce qu'on cherche dans une histoire et celle-ci ne fait pas exception.

Le Rubis monter sur le collier en or luisait à présent sur son torse, alors que le vent peinait à refroidir le corps musclé et chaud du dragonnier, seul sur le balcon, un nuit d'hiver sans lune...


Dernière édition par Marek Krayt le Dim 13 Déc 2009 - 14:43, édité 1 fois
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Leyra


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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 13 Déc 2009 - 13:09


Elle avait remonté ses genoux contre sa poitrine, enroulée dans les soyeux draps qui bordaient le lit. Puis, elle avait fermé les yeux et était demeurée ainsi avec l'immobilité parfaite d'un mort. Son souffle régulier et le calme qui régnait dans son esprit comme une mer endormie ne l'avaient jusqu'ici pas trahis ; plus encore, ceci leur avait laissé croire qu'elle était plongée dans de profonds songes. Néanmoins la jeune femme n'avait pas perdu un seul mot de leur discussion. Peut-être ceci pouvait paraître honteux et dérisoire, mais le moindre mouvement, la moindre parole de son mari lui parvenaient immédiatement avec la même précision que s'il avait été auprès d'elle. Elle écoutait donc sans véritables remords, et découvrait un secret dont ils n'avaient jusqu'ici pas soupçonné l'existence.
Marek était gardien du feu. Ou, du moins, une entité, l'essence même du feu l'habitait. Cela expliquait de nombreuses choses...sa puissance lorsqu'il maîtrisait habilement le feu, la couleur de l'élément lorsqu'il l'invoquait, ce mode Berserk où Marek, incendié et incendiaire, oubliait tout au profit de la magie...
Lorsqu'elle apprit cette nouvelle, Leyra inspira un peu plus longtemps, et attendit que la peur la gagne. Étrangement, l'effroi ne la pris pas pour proie ce soir là, et c'est avec stupeur qu'elle tenta de réfléchir pourquoi. Puis, la réponse, douce et évidente lueur, vint à elle comme une réalité dont elle avait toujours eu conscience. Le Gardien du Feu n'était pas un étranger venu prendre en otage son mari ; le Gardien du Feu faisait entièrement partie de lui, autant que sa légendaire indécence par exemple (=P).
Une fois Athor ayant révélé le Gardien, Leyra sentait toujours ce lien particulier opérer entre son époux et elle-même et c'est avec une grande satisfaction non dissimulée qu'elle découvrit que cette attache était encore plus importante qu'elle ne l'aurait pensé.
Une fois Athor partit, Leyra balança ses jambes aussi gracieusement que vivement de l'autre côté du lit. Elle s'extirpa des draps rapidement et gagna le balcon pieds nus et seulement revêtue de sa légère nuisette. L'air glacial la fit frissonner tandis que le vent faisait virevolter ses doux cheveux bruns au grès de son souffle.
Avec tendresse, elle enroula la taille de son époux de ses bras. Le contraste chaud/froid lui fit l'effet désagréable d'un vif frisson qui lui parcourut l'échine abruptement. Puis elle découvrit avec délice l'agréable chaleur qui émanait de Marek par un temps aussi polaire.


"Comment te sens-tu ?" murmura-t-elle.

La question pouvait paraître affreusement absurde lorsque l'on connaissait leur capacité à lire l'un dans l'autre avec une facilité déconcertante. Mais il ne fallait pas non plus en négliger la parole...
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 13 Déc 2009 - 15:31


Marek caressa les bras de Leyra qui lui ceignait la taille.

"Comment te sens-tu ?" murmura sa bien aimée.

Le Dragonnier haussa les épaules.


"Chaudement..." répondit-il avec une pointe d'humour.

Il se retourna et contempla sa superbe femme, si disant avec une pointe d'égoïsme qu'il avait de la chance d'avoir près de lui cette perle de la nature.
Il remarqua alors que pour tout habits, elle portait cette petite nuisette violette en soie fine, qui certes lui allait à ravir, mais qui part cette fraicheur hivernale lui était aussi efficace que... rien du tout. Pied nus sur la pierre gelée du manoir!


"Mais ma chérie tu es folle! Tu va attraper froid comme ça! Allez zou, à l'intérieur!"

Il attrapa Leyra par la taille, et la porta comme un sac sur son épaule en rentrant à l'intérieur. D'un geste du pied, il ferma la porte du balcon.
Il déposa le colis hors de prix à son cœur sur le lit, et l'embrassa longuement, avant de s'allonger à côté d'elle.
Le regard du Gardien du Feu se perdit alors dans la cheminée où ronflait un feu orange. Un feu normal...
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Myad


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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 13 Déc 2009 - 16:13


[Hj : et si j'avais pas envie de m'en aller ? Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] Icon_mrgreen]

Marek était très calme, presque ailleurs. Son esprit se détachait petit à petit du réel pour se perdre dans les réflexions plus ou moins pesantes qui l'attendaient. Athor songea qu'il avait rempli sa tâche à merveille. Un nouveau Gardien était révélé ce soir, il avait offert le cadeau à l'ami de sa fille.
Peut-être que son Destin n'avait pas été réellement d'être le Gardien du Diamant noir, mais le père de la nouvelle génération des Gardiens. Le temps retrouvé des premiers espoirs, la renaissance prochaine. Il amènerait chaque pierre à celui qui était né pour elle. Il avait tout le temps pour ça : Myad et Marek étaient immortels, lui aussi. Bientôt ils seraient tous réunis en famille...

- Si jamais une question me trotte dans la tête, je compte sur vous pour connaître la réponse avant même que je vous la pose...

Amusé, le drow lui adressa un sourire qui pourrait passer pour un sourire d'excuse. Genre : désolé d'être omniscient, mais j'adore entendre ce qu'il y a dans ta tête.
Il descendit de son perchoir invisible d'un gracieux bond de fauve, et s'avança vers lui pour poser une main sur son épaule. Une certaine satisfaction se lisait dans ses prunelles de sang.

- Je ne vois qu'une interrogation qui puisse demander mes lumières, et elle concerne mon départ. Départ qui s'annonce immédiat. A très bientôt, Dragonnier.

Le prince tira la lanue et passa l'ongle de son pouce dessus, ses crocs luisant dangereusement sous la lueur de la lune.

- C'est ainsi qu'un Gardien salue un de ses confrères la première fois qu'il le rencontre. La chair mise à nu pour prouver qu'il n'a pas d'intention belliqueuse. Note que cela n'a pas empêché les nôtres de s'entretuer.

Il ajouta en se penchant à son oreille :

- Veille très jalousement sur la petite curieuse qu'est ton épouse. Les femmes ont le don de se mettre dans des ennuis dont nous ne voyons souvent pas l'esquisse... Et nous passons notre existence à regretter de ne pas les avoir près de nous à les aimer. Cela vaut aussi pour elle.

Sur ces entrefaites, il le salua d'un signe de tête, sourit d'un air de celui qui a mijoté quelque chose et s'évapora. Un nuage de poussière noire retomba vers le sol et disparut.
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mer 16 Déc 2009 - 18:29


Hj : Désolée, Myad ^.^'

"Chaudement." déclara Marek non sans humour.

Les sourcils de Leyra se froncèrent sévèrement. Puis elle laissa échapper un léger soupir, tel un préambule à la discussion qui allait suivre. Ses lèvres roses amorcèrent un second mouvement lorsqu'elle fut couper en plein élan.

"Mais ma chérie tu es folle! Tu va attraper froid comme ça! Allez zou, à l'intérieur!"


Elle n'eut pas le temps de protester qu'elle était déjà porté sur l'épaule de son mari. Contrariée, elle maugréa une série de "je ne suis pas aussi faible que ça" et autres. Il l'allongea avec tendresse sur le matelas. Elle lui rendit son baiser, incapable de se révolter d'avantage.
La jeune femme se blottit contre lui avec cette agréable sensation d'être à sa place. Cependant, le regard du Dragonnier semblait égaré dans la voluptueuse danse des flammes dans l'âtre de pierres grises.
Une paire de prunelles azurées se posa un instant sur son visage serein ; si ses traits demeuraient posés, il était tout à fait impossible pour Leyra d'ignorer ses tourmentations intérieures. Attendrie, elle déposa un baiser sur sa joue.

"Marek."

Il ne répondit pas.

"Marek, mon amour. Je sens que tu doutes de toi."

Courte pause.

"Tu sais, je ne crois pas au hasard. Cette entité est née avec toi, elle a grandi à tes côtés tandis que Tenel t'enseignait la magie, elle est devenue plus forte alors que tu te construisais. Elle fait partie de toi."


Elle posa délicatement sa main contre le coeur de son époux.

"Ce soir, le Gardien du Feu s'est réveillé. Tu as seulement découvert ta véritable identité. Ca n'a rien changé."

Leyra rit doucement.

"Quoique ta température me parait légèrement plus élevée." plaisanta-t-elle.

La Dragonnière, dérobant les quelques centimères qui pouvaient les séparer, se pelotena encore un peu plus contre Marek.

"Dis moi ce qui te tracasse vraiment." murmura-t-elle.
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Mer 16 Déc 2009 - 20:38


Le doux son de la voix de son épouse tira peu à peu Marek de sa torpeur, et finit même par le faire sourire.
Sa main gauche, derrière la tête de Leyra, caressait doucement les fins cheveux d'ébène de sa bien-aimée.
Il resta un instant silencieux, son regard gris de lune plongé dans l'azur magnifique de ceux de sa femme.


- Beaucoup de choses me tracassent en ce moment, finit-il par dire en souriant. Perdant son sourire, il continua: Trop de chose à la fois je pense. La Guerre déjà. Cette attaque surprise de l'Empire à Narda, et cette riposte qui se joue en ce moment à Teirm, cette guerre qui s'étend jusqu'au Surda et qui pourrait un jour frapper à la porte de ce manoir. Je me suis toujours demandé si les guerres étaient des parenthèses entourant les périodes de paix, ou si les périodes de paix étaient des parenthèses entre les périodes de guerre [By Clémenceau, merci Call of Duty xD].

Il soupira, et reprit.

- Et puis il y a eu Myad. Myad qui se bat maintenant contre nous. Même si c'est une amie, même si elle est comme une soeur pour moi, elle doit maintenant tuer ses anciens alliés si elle veut rester avec Arkillon. Même si elle reste proche de nous, cela à fait un gros choc pour le peuple de l'Alliance de la voir se retourner contre eux.

Un éclair rouge passa furtivement dans ses yeux gris, alors qu'il faisait apparaître un petit rossignol de feu rouge qui virevolta autour d'eux dans la chambre.

- Et maintenant il y a ça. Cette histoire de Gardien du Feu. D'un côté, ça va me faire de nouveau ennemi à affronter, ça va changer des Ombres et des Pirates. Mais voilà. Encore des responsabilités à foison, encore du stress...

Le rossignol disparut dans une myriade de lumières rouges, et Marek conclut:

- C'est pour cela que j'ai pris une grande décision. Tu es la première à qui je vais le dire tu sais? Voilà: j'ai décidé de démissionner du poste de Chef de l'Alliance. Je vais m'écarter de la vie politique un moment. Samoth prendra les rênes jusqu'aux prochaines élections.
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 20 Déc 2009 - 14:50


Elle l'écoutait, silencieuse et assidue. Il était évident que son mari était surmené, parfois même dépassé par les faits. Il était l'un de ces hommes qui regroupaient à eux seuls une horde de responsabilités à laquelle s'ajoutaient sans cesse différentes implications. Marek pouvait lui paraître si précaire parfois ; d'une fragilité étonnante malgré la puissante vigueur qui le caractérisait. Cependant Leyra était bien trop proche de lui pour méconnaître ses doutes.
Inexorablement, Marek aimait Myad d'un véritable amour fraternel ; il souffrait de son comportement comme si une plaie béante le dardait d'une douleur aigue. La guerre, terrible situation de Mort par excellence, semblait quant à elle sournoisement prospérer sur le continent tandis que son rôle de chef de l'Alliance l'impliquait d'avantage dans de sanglantes batailles. Les soldats du Vanyali étaient ses hommes, ils comptaient sur lui pour les protéger ; il n'avait pas le droit à l'erreur.
Leyra sentit discrètement la colère s'installer en lui. Elle attrapa sa main avec douceur pour la faire fuir.

- C'est pour cela que j'ai pris une grande décision. Tu es la première à qui je vais le dire tu sais? Voilà: j'ai décidé de démissionner du poste de Chef de l'Alliance. Je vais m'écarter de la vie politique un moment. Samoth prendra les rênes jusqu'aux prochaines élections.

La jeune femme lui adressa un léger sourire, observant ses prunelles lunaires avec une grande attention.

"Tu as raison. Je pense que tu as besoin de t'éloigner de...tout ça, de t'occuper d'avantage de toi."


Son doigt dessina le contour de ses lèvres.

"Tu as un trop grand cœur, Marek Krayt" soupira-t-elle "Mais personne n'est capable de tenir face à autant d'obligations."


Ses lèvres roses s'étirèrent en un sourire charmeur.

"Les membres du Vanyali regretteront leur chef, c'est certain. Mais tu as tout à fait raison de faire confiance à Samoth ; il fera sans doutes un très bon meneur."


Courte pause. Son sourire s'évanouit.

"N'oublie pas. Quoi qu'il se passe, quels que soient tes pouvoirs, je suis là. Nous sommes là."
murmura-telle en incluant leurs amis chers.
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Lun 21 Déc 2009 - 21:32


"N'oublie pas. Quoi qu'il se passe, quels que soient tes pouvoirs, je suis là. Nous sommes là."

Marek sourit. Oui il avait beaucoup de chance là dessus...

"Je le sais, et je vous bénie pour cela!"

Il mit sa main sur le ventre de Leyra. Pendant une fraction de seconde, il ressentit quelque chose. Il prit ça pour un frisson de plaisir, et remonta lentement sa main sur le corps de sa femme, jusqu'à esquisser de ses doigts la courbe arrogante de sa poitrine, tout en déposant un baiser sur ses lèvres.
Sa main remonta à nouveau, pour venir se glisser entre la bretelle de la fine nuisette et la peau de Leyra, et commença à retirer le tissus, lentement, mais surement...


[Pas d'inspi ^^']
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Lun 28 Déc 2009 - 12:12


[Moi non plus '--]

La toute nouvelle température de ses doigts n'empêchait en rien les frissons de Leyra. Elle embrassa ses lèvres chaudes avec douceur, égarée dans ses voluptueuses caresses. Il lui sembla alors que chaque lourde charge lui était insignifiante, comparable à un vulgaire grain de poussière lorsqu'elle était contre lui. Ses mains volèrent sur ses puissantes épaules, glissant le long de ses bras, s'y attardant un instant. Une interrogation vint envelopper son esprit : que ferait-elle sans lui ? Elle déposa un nouveau baiser sur la bouche du Dragonnier, un baiser à la fois emprunt d'ardeur et d'une infinie tendresse. Leurs lèvres bougeaient à l'unisson, les entraînant dans un déluge d'émotions. Interrompant un instant leur brulante danse, Leyra chercha de son regard celui de Marek, simplement pour les admirer un peu plus, juste pour ressentir le bonheur qu'elle éprouvait en le regardant ; elle se noya dans les prunelles lunaires de son époux, emplie de bonheur.
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 3 Jan 2010 - 22:56


[Bon ben c'est parti hein...]

[...]

La nuit sans lune commençait à s'achever. Une nuit froide d'hiver, une nuit où le destin d'un homme avait changé. Mais il n'était pas au bout de ses surprises...



Les serviteurs commençaient à se lever, pour aller préparer le petit déjeuner, et commencer un brin de ménage hebdomadaire. Un manoir comme ça, on ne le nettoie pas tous les jours… Mais dans l’ensemble, c’était un silence religieux qui s’était installé dans la bâtisse ancestrale construite par le Dragonnier Fuhala Quel’Danas, dit « Le Druide », au temps où Galbatorix suçait encore son pouce et savait encore être gentil.
Seul habitant du manoir à se rappeler cette époque, Nielas Aran, le Gardien du Manoir et grand ami de feu-Fuhala le Druide au Dragon d’Or, était un de ces personnages qu’on ne sait pas vraiment s’il est mort ou vivant. On savait juste qu’il était puissant, et qu’il fallait l’écouter. Il vivait dans son bureau dans la Bibliothèque. Une pièce qu’on disait presque secrète. Personne ne savait ce qu’il y avait dedans, car personne n’y était jamais entré et le Mage Millénaire y faisait lui-même le ménage. Même Moroes, le majordome du manoir, Celui-Qui-Se-Déplace-Très-Vite comme l’appelle les autres employés, n’y était jamais entré. Oh, il avait déjà essayé. Mais le Bibliothécaire avait rempli la pièce d’enchantements divers destinés à repousser tous les curieux. Si bien que Moroes s’était retrouver dans la crypte, transformé en mouton, au moment où il avait touché la poignée. Étant resté tel quel pendant plus d’un quart d’heure, il s’était résolu à ne plus tenter l’expérience, mais généralement il envoyait les nouveaux au bureau pour qu’ils subissent le même sort. Une sorte de… bizutage si vous voulez.


Dans ce Manoir silencieux marchait un homme. Mais pas n’importe quel homme. Pour le moment, ce Dragonnier à la forte carrure était le propriétaire du Manoir, l’ayant hérité de son défunt oncle Medhiv Krayt, sans savoir que celui-ci avait eu une fille qui avait réclamé son dût sans pouvoir l’obtenir.
L’homme, un dénommé Marek Krayt, venait de passer une lourde nuit. Sa démission à l'Alliance serait immédiate d'ailleurs. Il venait d'apprendre qu'il était Gardien du Feu...
Il marchait donc sans bruit dans les couloirs aux couleurs bleutées de Karazhan. Il était vêtu simplement : un pantalon de lin et une chemise en soie, tous les deux noirs, des bottes en cuir souple noires également. Ses cheveux de jais étaient attachés et la queue de cheval descendait entre les omoplates. Une barbe de quelques jours rongeait son menton musclé, et il avait la flemme de se raser. Bon d’accord, il avait oublié… Ses mains non gantées laissaient apparaître le
Gedweÿ Ignasia sur sa paume gauche, alors qu’il se gratta la nuque. Il passa par les cuisines pour attraper de quoi remplir son estomac. Il avait faim, et après la soirée qu’il avait passé avec Leyra, sa femme, il devait refaire ses forces… Il s'était bien rattraper après la visite de Athor.
L’estomac contenté, il se dirigea vers les écuries. Il avait pris l’habitude de sortir le cheval de son oncle, Midnight. Un bel étalon noir, qui avait une particularité : sa crinière, sa queue et le bout de ses pattes étaient garnis de poil roux, presque rouges, et on aurait dit de loin que c’était du feu. Au début, la bête avait été farouche. Puis au fil du temps, Marek avait réussi à l’approcher, puis à l’apprivoiser, puis à le monter.
Il sella donc Midnight, grimpa dessus, et sortit des écuries au pas. Leyra dormait encore. Il s’était réveillé en sursaut ce matin, et n’avait pas réussi à se rendormir, si bien qu’il avait décidé d’aller voir le lever du soleil sur l’une des falaises entre lesquelles le manoir était placé. Le soleil hivernal n'était pas aussi chaud que l'estival, mais bon... Il avait d’ailleurs laissé un mot à une jeune servante, au cas où Leyra se réveillerait. Si le spectacle valait le coup, il l’emmènerait demain…


[…]


Nielas n’avait pas dormi. De toute façon, il ne dormait jamais. Ou si peu…
Mais cette nuit avait été agitée. Il n’était pas sans savoir le problème de Marek quant aux fonds qui auraient dut être versés au Nomins et que ce dernier n’avait jamais vu la couleur. Marek, de même que Nielas au fond, n’arrivait pas à savoir comment cela avait pu se produire. Comment le Saint Empire Léonien, car tous étaient à peu près sûr de l’implication de cette organisation dans l’attaque, avait pu ainsi savoir le trajet des coffres ?
Et puis il y avait eu le retournement de Myad, qui avait maintenant rejoins l'Empire. L'Ambassadrice et soeur de de coeur de Marek avait porté un rude coup à l'Alliance. Ce que le mage ignorait cependant, c'est que le dragonnier allait démissionner...

Le vieux mage, après de nombreuses heures de réflexion, en était venu à la conclusion que le problème ne venait pas de l’Empire, mais de Marek. Ce jeune homme amoureux, bien que puissant et costaud, était encore trop jeune pour assumer la lourde tâche de Chef du Du Vanyali Ebhritil. Il manquait d’expérience pour ce genre de chose. Nielas ne pouvait le remplacer, ni même le conseiller. Même s’il dirigeait ce manoir en quelque sorte, il ne pouvait appliquer sa science millénaire à grande échelle. Et puis, il ne pouvait pas sortir du manoir. Car ni vraiment mort, ni vraiment vivant, Nielas avait dût faire un sacrifice pour avoir l’immortalité : si jamais il mettait les pieds hors de la bâtisse qu’il avait vu se faire construire, il mourrait.

Non, il fallait quelqu’un d’autre pour aider Marek à son insu. Le regard du Mage s’attarda sur le grand portrait qui était fixé entre deux armoires pleines de livres. Il représentait un elfe blond, sur un dragon doré, et qui portait dans sa main gauche un superbe bâton ouvragé qui avait une lame de chaque côté. Sur le cadre doré, une plaquette indiquait « Fuhala Quel’Danas dit « Le Druide », et son Dragon Kael’Thas ». Nielas se rapprocha et regarda Nordrassil, le bâton. Maintenant, c’était Marek qui se battait avec…

Petit à petit, l’idée germait dans son esprit. Et si justement, Fuhala aidait Marek sans que celui-ci s’en rende compte ? En effet, « Le Druide » avait été reconnu pour sa grande sagesse, et ses qualités de brillant stratège. Si l’esprit du fondateur de Karazhan habitait discrètement le corps du Chef de l’Alliance, celui-ci aurait alors plus les capacités pour diriger…

Déjà, Nielas Aran voyait exactement comment procéder. Mais il ne pourrait pas le faire seul…



[…]

Comme à son habitude, Moroes vagabondait dans le Manoir. Lui, il était le majordome ici. Le chef des serviteurs si vous préférez. Sauf que si quelqu’un frappe à la porte, c’est lui qui ouvre et personne d’autre. De toute façon, personne n’arrivera à la porte avant Moroes, à moins qu’il y soit déjà.
Moroes, qu’on appelle également le Régisseur, était toujours vêtu pareil. Un gilet rouge brodé d’or, un pantalon noir et des bottes et des gants de cuir de la même couleur. A sa ceinture pendaient souvent deux couteaux de cuisine. Son visage blafard était encadré par une chevelure noire qui lui tombait sur les épaules. Ses petits yeux noirs donnaient l’impression qu’il vous épiait où que vous soyez. D’ailleurs tout le monde savait que l’homme pouvait voir dans le noir complet.
De nombreuses rumeurs circulaient dans Karazhan à propos du Régisseur. De lui on disait que c’était un fantôme, ce qui expliquait le fait qu’il se déplace, il faut le dire, relativement vite. On le voit marcher, mais si jamais il quitte votre champ de vision, vous ne le retrouvez plus. Un jour, un serviteur avait voulu faire l’expérience de passer au travers du Majordome, sans succès. Moroes était solide, pas ectoplasmique. Mais alors quel était le secret de cet homme à la voix monotone et lancinante ?
Nielas Aran avait un jour essayé de le percer ce fameux secret. Il avait essayé de pénétrer l’esprit de Moroes, mais n’y avait trouvé aucune trace de magie, avant de se retrouver bloqué contre des protections plus solides que le manoir lui-même. Le secret de Moroes, le Régisseur de Karazhan, restait entier…


Ce jour là, Moroes se trouvait dans les Caves du Manoir. Il essuya ses couteaux sur son pantalon et mit un coup de pied au cadavre de la chauve-souris géante qui vivait ici depuis trop longtemps. Alors qu’il remettait ses armes à sa ceinture, une lueur bleue dans un coin illumina la cave alors plongée dans le noir total. Des rats, éblouis, couinèrent et allèrent se cacher dans un trou. Moroes lui même plissa les yeux, alors que la lueur prenait forme, et qu’une espèce de fantôme en forme de bélier trottina pour se retrouver devant lui.
Moroes sourit. C’était le moyen de communication de Nielas avec lui, vu qu’il ne pouvait pas lui parler par pensées. Le vieux mage envoyait une sorte de fantôme et le faisait parler. Un bélier… Le Gardien de Karazhan avait toujours eu un penchant pour les ovins, comme le montre son bouclier-mouton autour du Manoir…
La voix de Nielas Aran, avec son habituel accent de l’est, résonna alors dans la cave, sortant de la gueule du bélier :


"Viens à la bibliothèque. Je dois te fairrrre parrrt d’un prrrrojet. Fais vite."

Et le bélier disparu, replongeant le majordome dans le noir. Celui-ci sourit à nouveau. « Fait vite »… C’était un peu inutile de le préciser…



Nielas rouvrit les yeux, alors qu’il venait de lancer son message à Moroes, qui était à la cave, c’est à dire presque à l’opposé de la bibliothèque dans le Manoir. Dans sa tête, il commença le décompte…
Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un… Rien. Deux secondes passèrent en plus avant que Moroes arrive dans la Bibliothèque, comme surgis de derrière un rayon.


- Tu as mis plus de temps que je ne le pensais, le taquina le mage.

Moroes haussa les épaules et répondit :


- Il fallait que je mette le cadavre de la chauve-souris au fond du jardin…

Nielas secoua la tête en souriant, et fit signe au Régisseur de le suivre.
Ils arrivèrent devant la porte de son bureau. Nielas ouvrit la porte, et s’effaça pour faire rentrer le majordome, qui ne se fit pas prier.

Moroes regarda autour de lui, alors que le vieux mage refermait la porte derrière lui. La pièce était grande, circulaire, et dans une ambiance dorée, accentuée par l’éclairage sommaire. Des étagères qui épousaient les formes des murs étaient remplies de bouquins,. Au fond, un bureau en ébène se trouvait entre deux chaises identiques, du même bois sombre.
Le Régisseur siffla d’admiration entre ses dents, en apercevant le portrait géant de Fuhala.


- C’est un sacré honneur que tu me fais là en me faisant rentrer ici… La légende dit qu’à part toi, personne n’y a jamais mit les pieds.
- Cette légende est fausse. Fuhala et Medhiv y sont déjà venus.

Le Mage fit s’assoire Moroes sur une chaise et fit de même sur celle d’en face.

- Si je t’ai fait venirrrr ici, c’est parrrrce qu’il faut que je te parrrrle de quelque chose de secrrrret que perrrrrsonne ne doit entendrrre…

Moroes fixa ses yeux noirs sur les iris bleus du mage, captivé…

[…]

Le soleil levant baigna un instant la bibliothèque d’une lumière dorée. Exposée au sud est, ses fenêtres étaient toujours les premières à recevoir la lumière quand le soleil dépassait des falaises. Même ici au sud, le soleil d'hiver se levait aux alentour de sept heure.
Assise en tailleur, une jeune femme profitait de la lumière matinale pour feuilleter un ouvrage ancien. Ses cheveux long tombaient sur son visage, alors que ses yeux d’un bleu éclatant bougeaient lentement au rythme de sa lecture.


- Madame Krayt ? fit une jeune voix féminine devant elle.

Leyra Krayt, la femme de Marek, leva la tête vers la servante qui était devant elle, une jeune et belle femme d’une vingtaine d’année, et répondit avec un sourire, comme à son habitude :


- Oui ?
- Je vous apporte un petit déjeuner.
- Merci, posez-le ici ! fit-elle en approchant une table basse à côté du lourd fauteuil dans lequel elle était installée.

La servante posa le plateau, qui était composé de fruits, de pain, de confitures, et d’un pichet de jus d’orange. La servant recula et s’apprêtait à partir quand elle se souvint d’un détail :


- Ah et Monsieur Krayt m’a demandé également de vous informer qu’il promenait Midnight, et qu’il reviendrait bientôt.

Le sourire de Leyra s’effaça. Qu’était-ce « bientôt » avec un mari comme le sien ? Elle remercia tout de même la servante, qui s’éclipsa, laissant la jeune dragonnière seule avec son livre.




Dinath, la jeune servante, retournait à la cuisine quand, alors qu’elle débouchait d’un rayon de la bibliothèque, elle faillit rentrer dans un homme de petite taille. Étouffant un cri, elle reconnut Moroes, son supérieur hiérarchique, et derrière le puissant mage Nielas Aran.


- Dinath ! s’exclama le Régisseur en reconnaissant la jeune femme. Que fais-tu ici ?

Tremblante devant le regard noir du Majordome, Dinath bredouilla :

- Je… J’apportais son petit déjeuner à Madame Krayt !

Elle pointa du doigt en direction, d’une fenêtre, celle-là même sous laquelle Leyra lisait. Moroes regarda la femme de Marek, puis le Mage. Tout deux eurent un mouvement de tête. Puis Dinath rajouta :

- Je lui ai également livré un message de Monsieur Krayt, qui promène Midnight et qui reviendra bientôt.

La surprise qui s’était soudainement installé dans les yeux des deux hommes se transforma en contentement. Sans explication, Moroes congédia Dinath , et suivit Nielas vers l’extérieur. Refermant la lourde porte de la Bibliothèque, Nielas dit :

- Leyrrrrra occupée ici, Marrrrrek horrrrs du manoirrrrr, tout est bon pourrrrr fairrrre ce qu’on a à fairrrre. De là où il est, Marrrrek ne sentirrra pas la magie, et ce n’est pas une jeune drrrrragonièrrrre comme sa femme qui pourrrrrra le sentirrrr !

Moroes acquiesça d’un signe de tête, et tous deux s’engagèrent dans les couloirs du Manoir…


Dernière édition par Marek Krayt le Dim 3 Jan 2010 - 23:14, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek] | Dim 3 Jan 2010 - 23:06


- Tu es sûr de savoir ce que tu fais? lança Moroes, brisant le silence qui s’était installé entre le mage et lui depuis qu’ils avaient quitté la bibliothèque.
- Non. C’est d’ailleurrrrrs pourrrrr ça que je le fais. Il n’y a aucun rrrrrisque, même si Fuhala prend le contrôle total de Marrrrek, il est trrrrrop générrrreux pourrrrr en prrrrofiter.

Le Régisseur grogna. Visiblement, cette réponse ne le satisfaisait pas.
Ils étaient tous les deux dans la Salle de Rituel, comme l’appelait les divers habitants du manoir. En réalité, c’était plus un fatras de reliques avec un cercle au milieu pour Nielas.
La pièce avait des proportions assez grandes, cubique avec environ dix mètres pour côté, elle se trouvait dans la profondeur du manoir, bien en dessous de la cave. Si bien qu’elle n’était éclairée que par des torches, dont la lumière se reflétait sur les objets fixés aux murs et accentuait les reflets magenta des murs et des tapisseries. Il y avait là des épées, des boucliers, des armures, des lances, tout était finement fabriqué et rutilant, comme si le temps n’avait pas d’emprise dessus.


- C’est une sorte de salle des trophées en fait, lança Moroes en se tournant vers Nielas.
- Ces objets ne sont pas des trrrophées, mais des rrreliques, qui contiennent l’âme des ennemis du manoirrrr. Celle des amis, la VRRRRAIE salle des trrrrophées, est bien plus en haut. Ici tu as Cairrrrrrn le Minotaurrre, dit « Sabot de Sang » (il montra une lance en ébène à la lame rouge comme le sang) connu pour avoirrr tué Lotharrrr le Hautain, prrrroprrriétairrre du manoirrrr le jourrrr de la Chute de Galbatorrrrrix, là c’est Terrrestrrrian Malsabot, dit « L’Elfe Noir des Ténèbrrres » (il désigna un couple d’épées jumelles, entièrement noires, avec une émeraude à chacune des gardes), surrrrement le pirrrre de tous, il a rrréussi à se cacher pendant plus de trrrrrois mois dans le manoirrrr sans que je le trrrrouve, tuant chaque jourrrrr un serrrrviteurrrr !

Il s’arrêta finalement devant un bouclier triangulaire, avec au milieu un œil donc l’iris était un saphir énorme. Pendant un instant, Moroes crut voir une larme sur la joue du mage, avant de se raviser. Le Mage ne pleurait pas…
Mais pourtant, c’est d’une voix presque ému que Nielas dit :


- Je vais te dirrrre quelque chose que tu devrrrras garrrder pour toi d’accorrrd ?

Le Majordome se rapprocha, et opina du chef en silence.

- Ce bouclier… Contient l’âme d’un cerrrrtain Bolvarrrr de Lorrrrdearrrron dit « Le Sanguinairrrre », et ce n’est pas peu dirrrre. C’était un humain sans aucune connaissance magique, mais il était un vérrritable Berrrrserrrrk. Il tuait sans compter, et chaque victime il lui coupait la tête et buvait son sang. Un monstrrrre… Il a vécu durrrrant les prrrremières années du manoirrr. A l’époque j’étais encorrrre… entièrrrrement vivant. J’avais même une femme avec qui parrrtager mes joies et surrrrtout mes peines, alorrrrs que Fuhala venait de décéder. Elle s’appelait… Soana. Une humaine de Belatona…

Il s’arrêta un moment, la voix mourante dans un sanglot incontrôlable face au flux de souvenir qui remontait soudainement. Moroes posa sa main sur l’épaule de Nielas. Cette fois, les larme étaient bien réelles…

- Bolvarrrr… l’a décapitée avant même que je n’arrrrrrive. Il n’a pas eu le temps de boirrre son sang, je l’ai tué avant et enferrrrmé dans son prrrroprrre bouclier. J’aurrrrais du le jeter ce pavois, mais je prrréfèrrre l’avoirrrr en sécurrrrité ici…

Il finit par détourner son regard du rubis géant, se rappelant pourquoi il était là, et regarda le cercle magique dessiné au sol au milieu de la pièce…

[…]

A présent, ils étaient l’un en face de l’autre, le Majordome croisant les bras un air inquiet sur la figure, et Nielas tenant son bâton fermement, son regard bleu luisant d’un éclat résigné.

- J’ai un mauvais pressentiment… finit par lâcher Moroes.
- Aucun rirrrrsque je te dis ! rétorqua le mage, agacé. Bon maintenant je vais avoirrrrr besoin d’un bout de l’âme de Fuhala.
- Et tu va le trouver où ? Seul Marek peut appeler Nordrassil et l’Eldunarì de Fuhala est détruite !

Un sourire élargit un moment les lèvres de Nielas, qui répondit d’un ton supérieur :

- La fausse Eldunarrrrì n’est plus. Je suis le seul qui puisse toucher et amener à moi la vrrrraie ! Une idée de Fuhala juste avant sa morrrrt. Même Marrrek ne pourrrrra pas la toucher.

Devant le regard interloqué du régisseur, Nielas tendit sa main devant, et commença à réciter une incantation. Dans un éclat doré, une boule d’or de trente centimètres de diamètre apparut dans sa main. Sous le poids, il faillit l’échapper, mais la retint de justesse par magie, et la fit léviter au-dessus du centre du cercle.

- Voilà, commençons !

Alors qu’il entamait son invocation, le cercle autour d’eux s’illumina, irradiant l’Eldunarì de lumière magenta. Nielas, en ancien langage, parla de Marek, de sagesse, et de l’âme dans l’objet devant lui.
A ce moment là, un bruit fit se retourner Moroes, qui soutenait Nielas avec son énergie. Même s’il n’était pas magicien, il avait vécu assez longtemps pour avoir de quoi l’aider.
Sur le mur derrière lui, les deux épées jumelles de Malsabot se décrochèrent soudainement, et volèrent pour se placer en croix entre le Cœur des Cœurs de Fuhala le Druide et Nielas, qui, les yeux fermaient, commençait déjà la phase finale de son incantation sans se douter de rien. La lumière magenta irradia alors les épées au lieu de l’Eldunarì.

Affolé, Moroes lâcha le contact énergétique pour prévenir Nielas. Mais c’était trop tard. Les épées retombèrent sur le sol, ainsi que l’Eldunarì, qui par miracle ne se brisa pas. La lumière magenta s’éleva dans les airs, formant une boule lumineuse, qui s’envola à travers le plafond…

Nielas tomba à genoux. Moroes se jeta sur lui et le plaqua violemment au sol.


- QU’EST-CE QUI C’EST PASSE ? vociféra le majordome.
- Un événement imprrrrrévu… répondit lentement Nielas, qui semblait à bout de force et ébahit. Maintenant lâche moi et je tenterrrrais de t’expliquer.

Moroes jura, et se releva, laissant le Gardien du Manoir seul par terre.

- Je t’écoute. lança-t-il d’un ton sec.

Nielas s’éclaircit la gorge, et répondit :

- Les âmes ici sont plus ou moins endorrrrrmies au fil des ans. Malsabot fut le derrrrrnier à avoirrrrr été emprrrrrisonné, il y a une cinquantaine d’années. Il n’était pas encorrrrre totalement banni. C’est pourrrrr ça qu’il a pu entendrrrrre une parrrrrtie de l’incantation, et agirrrr sur l’extérrrrrieurrrrr pour venirrrrr s’interrrrrposer.
- Alors c’est lui et non Fuhala qui va investir le corps de Marek ?
- Une parrrrrtie de l’âme du drrrrruide a quitté le cœurrrrr des cœurrrrrs de Kael’thas son drrrrragon dorrrrré, mais la majeurrrrrre parrrrrrtie de ce que va recevoirrrrr Marrrrrek prrrrrovient de Malsabot…

Moroes jura une nouvelle fois.

- Et tu compte l’annoncer comment à sa femme ?
- Il n’est pas necessairrrre qu’elle le sache. Elle rrrrisquerrrrait de nous en vouloirrrr….
- ET IL Y A DE QUOI ! s’exclama Moroes, sortant de la salle en claquant la porte.

Nielas soupira. Il avait fait une erreur. Une énorme erreur. Mais il savait que Moroes ne dirait rien. Cependant, il craignait le pire pour Marek…
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Un feu entre deux nuits [PV Leyra-Myad-Marek]

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