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Mornié alantië

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Marek

Dirigeant du Cam Serarna

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Marek
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Mornié alantië | Sam 13 Mar 2010 - 18:16


[Une semaine après Un feu entre deux nuits]




La lune dans son premier quartier peinait à éclairer cette nuit d'hiver. La neige, tombée en masse il y a une semaine, s'était retirée alors qu'un redoux s'annonçait à la venu précoce d'un printemps clément.

A ce point-ci, la route atteignait le sommet d'une colline. Chacun sur leur monture, deux hommes regardait le paysage en contrebas. Calé entre deux falaises, le Manoir de Karazhan était illuminé par la lune aussi faiblement qu'une bougie éclairerait le ciel ténébreux...



[///]


Vol'jin commençait à piaffer. Peut-être était-ce à cause de la proximité du manoir... Pour ma part j'étais plutôt serein. Mon plan était presque parfait, et même si je n'avais pas totalement confiance en mon associé, je savais que je pouvais compter sur lui pour entrer dans la bâtisse.

Un hibou hulula, son cri résonnant dans le goulet des falaises.


- Nous y voilà, Cairne murmurais-je à l'homme qui ne m'avait toujours pas donné son nom, et que j'avais finalement appelé Cairne, prenant ce nom dans un vieux compte humain pour enfant. Voici le Manoir de Karazhan.

Je tendis mon bras vers le flan de la falaise à notre gauche.

- Ma vision nocturne est nettement meilleure que la tienne je suppose, aussi je ne suis pas sur que tu puisse voir la grotte là bas. Ce que le vieux fou ne sait pas, c'est que cette cavité contient un passage qui mène directement sous le manoir, contournant l'entrée principale.

J'abaissai mon bras, et continuai:

- Ta mission sera d'entrer par la porte de devant. Tu inventes l'histoire que tu veux, du moment que tu retiennes l'attention de Nielas. On se retrouve à l'intérieur!

Je tirais sur les rennes de Vol'jin et me dirigeait vers la grotte. A cette distance, même Nielas ne pourrait me sentir.
Je n'avais pas tout dit à mon collègue. Et pour cause... Si je passais par la grotte, c'était surtout pour contourner les protections que le mage avait posées autour de son manoir! Et surtout ce fameux bouclier qui transformait quiconque en mouton, et qui, j'en étais sur, ravirait mon associé quand il le passerait...
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Dim 14 Mar 2010 - 16:52


Les ténèbres grandissantes dévoraient véhément le ciel du Surda depuis déjà plusieurs heures ; pourtant, Leyra, anéantie au creux de la bergère au royal tissu pourpre, devinait aisément qu'elle ne trouverait pas encore le sommeil cette nuit là. Voilà plusieurs jours que la jeune femme ne quittait des yeux la colline qui se dressait fièrement face au Manoir de Karazhan ; si bien qu'elle avait beau être Dragonnière, elle se sentait d'une lourde faiblesse.
Parfois elle croyait apercevoir un cheval au loin, galopant vers elle à travers les hautes herbes. Alors elle comprenait qu'il ne s'agissait que d'une illusion,que de ce violent besoin qui faisait naître en elle une douleur accablante. Et le chagrin dont elle était constamment abattue s’éveillait en elle, dans la terrible mélancolie de la nuit noire, la torturant d’un malaise qu’elle n’avait jamais ressenti si violent.
La disparition de son mari ne lui avait laissé aucun indice quant à ce qu'il lui était arrivé ; seule une légère flamme d'espoir subsistait encore. Elle l'attendait, incapable de se résoudre à son abandon.
Leyra, fataliste, se demanda si la vie ne lui avait pas volontairement réservé un triste destin. Était-ce ainsi que sa propre mère était morte ? Impuissante face à son infortune, laissant derrière elle une petite orpheline ?
A ces pensées la jeune femme retint difficilement un sanglot. Puis elle porta une main tremblante jusqu'à son ventre où fleurissait un innocent petit être, sinon destiné à grandir sans père. Elle ne voulait pas d'enfant sans Marek ; c'était clair.
La jeune servante du manoir entra dans la bibliothèque sans frapper, un plateau garni de nourriture à la main.

"Madame Krayt,
s'annonça-t-elle en s'approchant du fauteuil. Je vous ai apporté de quoi vous restaurer."

Leyra fronça les sourcils en sentant l'odeur du poulet grillé, et adressa néanmoins un sourire à la jeune fille. Cette dernière s'assurait gentiment que Madame Krayt avait tout ce dont elle avait besoin depuis une semaine : elle trouvait d'ailleurs que Madame se nourrissait bien peu. D'après elle, quand on attendait un enfant, il fallait manger comme deux. Elle déposa le plateau sur une table basse de bois foncé.

"Avez vous des nouvelles ?"
risqua la Dragonnière comme à chaque visite, craignant une mauvaise nouvelle.

La servante, d'un air désolé, secoua la tête en signe de négation. Pendant quatre jours et quatre nuits, Leyra avait écumé chaque taverne, chaque écurie, chaque guérisseur dans l'espoir de retrouver une trace de Marek. En vain ; celui-ci s'était littéralement évaporé. Depuis qu'elle s'était retournée de son périple, elle tenait particulièrement à être tenue au courant de tous les décès étranges annoncés, dans sa légendaire inquiétude.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Dim 14 Mar 2010 - 18:18


[Tiens je m'en vais embêter Leyra d'abord <3]

- Ma Reine ?

La sulfureuse demoiselle louvoyée sur son trône scintillant tressaillit de plaisir lorsque, surgissant auprès d'elle, le prince murmura à son oreille. Elle s'était assoupie, bercée par des rêves que d'autres aurait nommé cauchemars, et voilà qu'une bien langoureuse musique la réveillait ! Nyara se redressa d'un mouvement félin, le tissu d'un noir délicatement transparent dégoûlinant sur ses hanches. Elle était petite, même pour une elfe noire, et dût lever les yeux pour plonger ceux d'Athor dans les siens.

- Oui, mon prince ? susurra-t-elle en baissant les paupières.

Cet homme était une friandise délicieusement tentante que depuis six mois elle ne faisait que désirer. Elle aurait bien forcé le frère de la précédente souveraine à l'honorer sous les draps, mais elle craignait autant sa réaction que celle du peuple - peuple qui, derrière la peur et le mépris, adulaient leur prince. Si elle venait à le monter contre elle, Nyara savait qu'elle avait de maigres chances de faire quoi que ce soit ensuite.
Il lui sourit, ourlant ses lèvres finement dessinées d'un sourire charmeur.

- J'aimerais que vous me donniez la permission de partir en mission ce soir. Une mission de toute urgence dont moi seul, bien entendu, puisse être le receveur.

Athor courba la tête en fermant les yeux, comme pour flatter la maîtresse qu'un chien serait heureux de servir.

- Et quelle est telle, cette si délicate épreuve ? demanda Nyara en fronçant les sourcils, mécontente.
- Il y a un dissident qui se promène librement dans les Royaumes sous le Soleil, énonça l'elfe avec un sérieux presque ténébreux.
- Il y en a toujours eu, répliqua la Reine avec un geste dédaigneux. Nous n'avons qu'à attendre qu'ils meurent d'une façon ou d'une autre ! Les traîtres à leur sang font rarement long feu sur les Terres étrangères.

Le prince caressait distraitement le pommeau de la dague noire qu'il portait à la ceinture. Le métal donnait l'impression d'absorber la lumière.

- Celui-là mérite toute votre attention, ô ma Dame, dit-il avec froideur. C'est un exilé, un mage puissant et chevronné dont le coeur est étouffé par la haine et l'orgueil.

Nyara pinça les lères, vexée de se faire ainsi critiquer, mais retint l'information. Si l'elfe y tenait tant, c'est que ce devait être très important.

- Dis m'en plus.
- Je ne me suis plus préoccupé de lui après que son corps ait été brisé et son âme emprisonné dans un objet par des humains. Arget et moi avons senti qu'il avait été libéré d'une façon quelconque, et qu'il se promène à présent dans une enveloppe charnelle toute neuve. Il représente un danger, ma Reine. Un danger pour les êtres du Royaume sous le Soleil et pour nous-mêmes.
- Quel danger ? (sachant que seul le dernier l'intéressait.)

Athor l'observa un instant, l'air à la fois consterné par son ignorance et sur le point de lui arracher la tête, avant de répondre d'un ton glacial :

- Il viendra, réunira des fidèles et sèmera la mort dans le sang royal.

Silence.

- Allez, Arget et toi. Tuez définitivement ce honnis. Que la Déesse veille sur vous.

L'elfe se courba en guise d'adieu, fit demi-tour et disparut dans un discret nuage de fumée noire...

*

- Père !

Un parfum familier envahit ses narines tandis que l'immortel pressait sa fille dans ses bras. Il huma soigneusement ces senteurs brûlantes, caressantes, fraîches et animales qu'il connaissait si bien. Des grondements affectueux leur parvenaient tandis que la mère saluait à côté d'eux son plus jeune dragonneau.

- Père ! répéta Myad en frottant sa joue contre celle de son dernier parent, tel un chat. Cette catin de Nyara a enfin consenti à te laisser côtoyer ton immonde descendance ?

Le drow rit doucement à l'évocation de la maîtresse des drows, tranquillement nommée par sa fille. Il leva une main, caressa ses cheveux. Ils s'échappaient entre ses doigts, soie noire, comme de l'eau parmi les rochers.

- Je ne lui ai pas dit ce que j'allais faire avant de servir ma patrie, expliqua-t-il. Ce qui me permet de te voir. Raconte-moi comment tu te portes dans ce nouveau clan.

La jeune femme perdit de son sourire, reprenant le masque énigmatique qu'elle arborait habituellement. Son interlocuteur pouvait sentir ses craintes, ses doutes et sa répugnance à en parler. Il resta silencieux, patient.

- Les jours les plus sombres de mon existence sont derrière moi, répondit-elle d'un ton neutre.
- Tu t'habitueras.
- Et j'ai peur pour mon frère...

Athor nota le double sens de cette phrase qu'il était seul à connaître, mais resta impassible et lui demanda tranquillement :

- Que crains-tu pour Marek ?
- Je ne le ressens plus. Il a comme... Disparu. Elthanyn est venue nous trouver il y a deux jours pour nous demander si nous ne l'avions pas vu : nous avons cherché avec elle, mais en vain. Elle est retournée auprès de Leyra.

*Elle ne devrait pas faire ça. Toute seule... Tu lui diras d'être plus prudente la prochaine fois, Yenlui.*
*Je te le promets, mère. Mais elle devait être inquiète...*
*Ne le suis-je pas en entendant pareilles choses ?*

Le dragon d'or, si petit en comparaison de sa vénérable génitrice, se tut et se contenta de lécher la mâchoire argentée en guise de baiser. Myad soupira.

- Brexinga m'interdit d'aller plus avant dans mes recherches. Il refuse que je vienne en aide à... A un ennemi, acheva-t-elle avec ironie.
- Ne t'inquiète pas. Je vais le faire revenir dans le monde des vivants.

Ayahantê haussa un sourcil, interloquée. Elle faillit poser une question... Puis, percevant la lueur dans les yeux de son père, elle n'en fit rien.

- Si vous réussissez, fais-le moi savoir. Je vous rejoindrai. Le voir n'est pas un crime, et je n'en parlerai pas à l'Empereur avant. Il est très occupé, en ce moment.

Athor déposa un baiser sur son front, scellant de sa bouche froide leur amour filial, et bondit souplement sur les hanches de sa dragonne. Yenlui salua une dernière fois Arget, recula pour lui laisser la place de s'envoler, et ils regardèrent ensemble s'éloigner le couple millénaire...

*

Le drow savait qu'il aurait pu régler le problème dehors, comme tout le monde. Il aurait extrait l'âme de ce pourri hors de son cocon, l'aurait détruite, examiné l'enveloppe en piteux état et déposé l'humain chez lui. Seulement voilà, ce dissident n'était pas comme les autres. Non qu'il y ait chez lui une envie de le laisser en vie ; mais c'était un cas qu'il lui fallait examiner. Et puis, il ne se laisserait pas gentiment tuer... Athor passait ses doigts sur les murs, songeant à ces gens qui vivaient dans ce château sans se rendre compte de sa présence. Une bonne chose. Ce n'était pas le moment qu'ils s'enfuient tous en courant.
Le mâle s'arrêta devant une porte, contre laquelle il frappa doucement - autant rassurer celle qui attendait derrière. Puis, la porte s'ouvrit sans qu'il l'ait touchée, et l'elfe noir pénétra d'un pas silencieux dans la pièce illuminée. Il plissa les yeux, gêné par la lumière. C'était toujours agaçant, ces immenses fenêtres inondées de soleil.

- Leyra, la salua-t-il en prenant sa main pour mimer un baisemain. Cela fait bien longtemps, dis-moi. S'il ne t'en souvienne, je suis le père de Myad, le prince Athor.

Il avait perçu sa présence éveillée lors de sa dernière discussion, censée être confidentielle, avec son époux. Néanmoins ils n'avaient jamais réellement parlé ensemble.
L'odeur douce et légère de la jeune humaine caressait ses poumons. Il nota sa minceur, ses traits tirés... La vie en elle, aussi.

- Ne le dis à personne, chuchota-t-il comme pour faire une confidence, mais je suis venu sauver ton mari.
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Raphaël


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Raphaël
Dirigeant de l'Umettelig Jeger
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Dim 14 Mar 2010 - 21:12


Krystale vivait un sommeil agité au deuxième étage, elle n'était pas confortable même dans le lit luxueux où elle était. C'était une chambre alléatoire pour invité, la décoration y était assez poussée. Ce n'était cependant pas aussi beau que la chambre de Dinath la servante, mais cette chambre n'avait pas de fenêtre, tandis que la sienne oui. Au milieu de son sommeil, Krystale se réveilla et ouvrit les yeux. La noirceur était totale, elle ne voyait rien, mais elle entendait les tic-tac constant de l'horloge accrochée près de la porte. Elle se tourna, reposa les couvertures sur elle même et referma doucement ses yeux.

Cela ne suffisait pas, elle ne dormait juste pas, et il devait être 2 ou 3 heures du matin. Sans doute avait-elle eut trop d'émotion la journée précédente. La vue lui revenait peu à peu, elle était capable de discerner une bougie sur une table de chevet proche de la tête du lit. Toujours assise, elle posa un doigt sur la mèche et tenta de l'allumer en pensant a l'ancien mot désignant le feu... Sans résultat. L'elfe fronça les sourcils, un peu inquiète de ce qui lui arrivait, elle ressaya. Toujours en vain. Serrant les dents, elle regarda sa main et jura intérieurement, ce n'était pas possible!


- Brisingr!

Chuchota-t-elle avec désespérance. Cette fois ci fut la bonne, une flammèche apparue au bout de son doigt et suffit à allumer la bougie. Cette expérience avait été fort désagréable...

L'elfe se leva en faisant très peu de bruit, sa légèreté lui permettant un silence complet, puis enfila une chemise de nuit mi-longue, d'un pâle violet. Avec le manche a ballet qui lui permettait de marcher d'elle-même, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit, puis se dirigea vers les escaliers. Elle était un peu comme une fillette qui ne pouvait pas dormir et qui cherchait sa maman, seulement, Krystale ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait. Peut-être pourrait-elle trouver quelqu'un de garde qui pourrait lui tenir compagnie..?

Alors qu'elle marchait au hasard des luxueux couloirs, en regardant de gauche à droite ces merveilleuses décorations, la jeune prisonnière entendit du bruit à sa droite, des voix. Elle suivit son sens de l'ouïe qui l'amena devant la bibliothèque. Il y avait un garde Urgal devant, mais il ne semblait pas être très attentif. Cependant elle n'allait pas briser les lois dans un manoir qui l'hébergeait sans demander rien. Elle se contenta de passer sa tête près de l'embrasure du portail, le Urgal la surveillait mais il l'avait déjà vue durant l'après-midi alors qu'elle était avec Dinath, il ne prêtait donc pas beaucoup attention, de plus qu'elle semblait d'avoir douze ou treize ans.
Elle entendait certes des voix, mais ce n'était pas clair, sans doute loins dans la bibliothèque. Elle avait discerner la voix d'une jeune femme et d'une autre plus vieille, puis ensuite une voix masculine. C'était dommage car elle n'entendait pas ce qu'ils disaient, et elle ne les voyait pas à cause de l'obscurité.

Elle se demandait ce qui se passait...


[Détectez moi quelqu'un =3]
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mar 16 Mar 2010 - 14:31


Enfin nous étions arrivés à destination après un voyage qui n'avait rien eu de mémorable. Pas le moindre pillard, pas la moindre surprise capable de troubler la monotonie du trajet. Il ne me restait plus qu'à espérer que la suite le fut davantage...

"Magnifique !", répondis-je en étouffant un bâillement. " J'imagine que c'est plus imposant la journée..."

Parce que là, ce que je voyais aurait aisément pu se résumer à un truc noir au milieu d'autres trucs noirs. En me forçant un peu, je distinguais vaguement des contours là où les rayons de la lune jouaient paresseusement sur la pierre. Rien de plus...

" Enter par devant ? Mouais, je devrai être capable de faire ça..."

Je le regardai partir au galop vers la grotte dont il m'avait parler sans piper mot, même si jouer le rôle d'appât ne m'enchantait pas spécialement. Mais s'il fallait le faire...

Je tirai sur les rênes de ma monture et la fit descendre la pente au petit trot tout en réfléchissant à l'excuse que j'allais servir au dénommé Nielas. D'ailleurs, en songeant à lui, je me rendis compte que j'aurai peut-être du demander plus de renseignements à son sujet auprès de mon très cher conspirateur en chef. Qui sait s'il ne s'agissait pas du genre de paranoïaque prompt à jeter des sorts sur le moindre truc qui bouge dès que la nuit est tombée ?

Plus le manoir se rapprochait et plus ce genre de questions avait tendance à se multiplier. J'avais l'impression d'avancer au bord du gouffre et l'imposant silhouette sombre du manoir ne faisait que renforcer cette impression tout en y rajoutant une nuance subtile. Une gigantesque masse rocheuse en équilibre instable surplombait désormais le bord du gouffre où je me trouvais. La mort serait sans doute plus rapide.
Sur cette note d'optimisme, j'arrivai devant l'entrée et mis pied à terre sans lever les yeux vers la bâtisse qui me dominait de toute sa hauteur. Franchement, quel était l'intérêt de se sentir en plus aussi petit qu'une fourmi ? Aucun...


" Ohé, il y a quelqu'un ?", criai-je en m'avançant prudemment vers la porte. Walsir n'aime pas les portes. Je n'aime pas les portes. Elles cachent bien trop de choses pour être honnêtes. Et celles-ci me semblaient être bien trop épaisses pour que ma voix passe au travers. Une invitation claire et nette à aller toquer contre elles. tout cela ne me disais absolument rien qui vaille et pourtant, c'est ce que je finis par faire avec un bel entrain.

"Ouvrez s'il vous plait !", suppliais-je en prenant ma voix de pauvre hère désespérée. " Je n'ai pas envie de mourir pour ne pas vous avoir transmis le message ! Il va me tuer si je reviens bredouille !!!"

Il y avait maintenant des trémolos de terreur dans ma voix, comme si j'étais coincé entre deux murs qui se rapprochaient et que mon seul espoir résidait dans une téléportation que j'étais incapable d'ouvrir. Le coup de la demoiselle en détresse marchait toujours - même si dans mon cas c'était plus un damoiseau - et peut-être que ce Niélas serait curieux.
Sinon, je n'aurai aucun scrupule à crier tout haut le nom de ce cher Malsa...

DE L'HERBE !!!

J'avais soudainement envie d'herbe. Pas à fumer mais à boulotter, bien que mon estomac soit déjà plein... Curieux, non ?
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Marek

Dirigeant du Cam Serarna

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Mornié alantië Vide

Marek
Dirigeant du Cam Serarna
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mar 16 Mar 2010 - 20:49


[Normalement t'es transformé en mouton dès que tu passe la grille et pas devant la porte mais bon^^]

Je souris en voyant le surnommé Cairne transformé en ovin herbivore. Quel joyeux spectacle, pour rompre la monotonie de la soirée! Nul doute que cet évènement allait attirer le vieux fou hors de sa cachette... me laissant à moi le temps de m'infiltrer par dessous...

Arrivé devant la grotte, je sautai de ma monture. J'attachais Vol'Jin à un des rares arbres à proximité.

Si ma vision nocturne était exemplaire, la nyctalopie nécessitait néanmoins une légère dose de lumière à amplifier. Or, cette grotte était aussi sombre que les pensées d'un Ombre.
Paume en avant je profitais que l'attention du mage serait attirer par le mouton pour allumer une torche avec une vieille branche, et m'avançait d'un pas décidé dans la cavité...


[...]

Dix minutes. Ce fut le temps qu'il me fallut pour atteindre le fond de la grotte. Car oui, malheureusement pour moi, la grotte avait un fond. Une énorme plaque de marbre.
Je reconnus facilement le Gedwëy Ignasia, gravé dans le marbre, faisant bien un mètre cinquante de haut. En son centre, une sorte d'incantation était transcrite:

On veut tous être le meilleurs
Montrer de quoi on est capable.
On veut tous être à la hauteur
D'un destin qui parait incroyable.
Chaque jours qui passe
On s'entraîne et on devient plus fort
On se surpasse
Tous solides devant l'effort.
Le monde change tout autour de nous.
Le monde change et devient flou.
Le monde change c'est tout,
Mais reste le même malgré tout.
Car il faut tout faire bouger,
Être le plus déterminé.

En espérant que personne ne voit la référence...

Ses mots résonnèrent dans ma tête quelques instants... "Le monde change", "Reste le même malgré tout", "Tout faire bouger", "Déterminé"...
Mon regard était irresistiblement attiré par le symbole des dragonniers gravé autour du poème... J'avais l'impression que ses yeux me fixaient... Soudain je compris.

Souriant, je posais ma paume gauche, celle où était le Gedwëy Ignasia du Dragonnier dont j'avais pris le corps, et murmurait:

- Sé orùm Skulblaka hàvr sharjalvì lìfs...

Littérallement: "Puisse ce dragon être animé de vie".

Quelques secondes d'angoisse avant que l'opération ne réussisse. Le Dragon commença à tourner autour du poème, et un grondement sourd s'éleva dans la grotte.
Je reculais vivement, juste à temps alors que la porte de marbre s'effondrait sur le sol troglodite, dévoilant un nouveau tunnel obscure...

Torche en main, je fonçais à nouveau vers l'inconnu...


[///]


Nul repos pour les immortels. Et Nielas Aran ne dérogeait pas à cette règle. De plus que ce soir, il était animé par un sentiment étrange. Le sentiment que ce soir était décisif, que ce soir l'avenir de certaines personnes allait changer à jamais.
Il ruminait ses pensées dans son bureau, assit sur son siège, son bâton posé à côté de lui, quand le bouclier-mouton se déclancha. Il s'en voulu de ne pas avoir sentir l'arrivée de l'inconnu.
Il attrapa son bâton, et dans une lueure bleutée, il disparu du bureau...

[...]


La nuit à l'entrée du manoir se déchira dans un éclair bleuté, lorsqu'apparut le vieux mage. Il était vêtu de sa sempiternelle robe mauve et or, tenant dans sa main droite son bâton noir sertit d'un saphir énorme.
Son regard bleuté ne laissait paraître la vieillesse qui pourtant se lisait sur son visage, aux cheveux mi-long grisonnant et à la courte barbe de même couleur.
A la lueur du saphir, il éclairait le pauvre mouton qui bêlait devant la porte.
Un nouvel éclair, et le mouton redevint homme.

De son fort accent de l'Est, Nielas Aran déclara d'une voix forte qui résonna autour d'eux:


- Et bien, que signifie cette intrusion à une heure si tardive? Qui êtes-vous?

Si le bouclier c'était déclanché, c'est que l'homme était un être doué de magie, et ne faisant pas partie de l'Alliance...
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Leyra


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Mornié alantië Vide

Leyra
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mer 17 Mar 2010 - 15:16


L'attente perdurait longuement, acide et interminable, rongeant le peu de liesse qui subsistait dans le cœur de la Dragonnière. Son allégresse semblait s'être évaporée dans le feu de ses sentiments, aussi bien que son enthousiasme.
Par mégarde, Leyra avait froncé ses fins sourcils, renforçant d'avantage l'inflexibilité de ses traits ; par ailleurs son teint de porcelaine tirait inlassablement sur les blafardes couleurs d'une femme épuisée. Elle remonta lentement ses genoux contre sa poitrine, n'ayant que pour désir que tout s'arrête ; son espérance, sa douleur, peut-être même sa vie si elle était condamnée à passer la fin de ses jours ainsi.
De légers coups retentirent sur la robuste porte de bois, ce qui eu le don de la faire réagir. D'ordinaire, Dinath ne frappait pas avant d'entrer, ne voyant plus l'utilité de s'annoncer de cette manière alors qu'elle seule paraissait ne pas déranger Leyra dans sa sombre solitude (- mot d'ailleurs qu'elle ne comprenait pas dans la situation de Madame : elle attendait un enfant, qui pouvait parler d'isolement ?).
La jeune femme se redressa sur son fauteuil, tournant la tête de sorte à découvrir qui attisait ainsi sa curiosité. Le visiteur pénétra dans la pièce d'un pas souple et allongé ; tout en lui respirait la grâce et la royauté. Si Leyra n'avait jamais aperçu le drow, elle aurait assurément fait le rapprochement avec Myad. Pourtant la question ne se posait guère ; en effet elle avait secrètement - hum, d'accord, plus ou moins secrètement - et involontairement - ça reste à voir Mr. Green - surpris Athor révèlant un lourd secret à Marek, il y avait une semaine de cela.
Cela va sans dire que jamais Leyra n'aurait imaginé un seul instant que le prince lui rende visite.

- Leyra, la salua-t-il en prenant sa main pour mimer un baisemain. Cela fait bien longtemps, dis-moi. S'il ne t'en souvienne, je suis le père de Myad, le prince Athor.

La jeune femme, abasourdie ne répondit pas immédiatement. (je change de couleur sinon on comprend rien Mornié alantië Icon_rolleyes )

- Bienvenue au Manoir,
murmura-t-elle sans grande conviction, bien trop troublée.

Elle eut un instant la redoutable anxiété qu'il soit venu lui annoncer un drame.

- Ne le dis à personne, mais je suis venu sauver ton mari.


Cette ombre de confidence lui fit l'effet d'un éléctrochoc ; soudainement, Leyra s'anima à nouveau, emplie d'une confiance sans borne, son visage illuminé d'un brin d'espérance.
En un geste peu solennel, la jeune femme attrapa de ses deux mains celle mauve du drow, implorante.

- Je vous en prie,
souffla-t-elle. Je vous en supplie, laissez moi venir avec vous.

Puis (logiquement après la réponse d'Athorje te laisse gérer Myad Mr.Red (?)) , Leyra détourna son regard azuré des yeux drows du prince, attirée ne serait-ce que par son instinct. Sans doute Athor avait lui aussi remarqué une présence près de l'entrée de la bibliothèque, néanmoins la jeune femme se leva de son fauteuil avec une vivacité tout juste retrouvée, et tira la porte en grand. Inutile de préciser qu'encore une fois, elle ne s'attendait pas à découvrir une jeune elfe aux grands yeux bleus.

[technique "comment raconter de la merde pour remplir un post" complètement acquise ]
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mer 17 Mar 2010 - 17:31


" Mèèèèèèèè !!"

Qu'est-ce que je faisais encore à bêler stupidement moi ? Avais-je passé tant de temps que ça dans la peau de cette charmante boule de laine frisée ? Non, il devait s'être écoulé moins d'une minute entre la prise de conscience de mon état de mouton et celle de mon retour en mode bipède. Un petit peu déstabilisant l'accueil tout de même.

" Et un petit bonsoir ça vous écorcherai la gorge peut-être ?!", fis-je en foudroyant l'autre du regard. J'aurai pu me faire tuer devant sa porte qu'il n'aurait même pas bougé le petit doigt celui là ! Et en plus, j'avais comme l'impression que ce Malsabot savait ce qui allait m'arriver mais qu'il ne m'en avait pas parlé. Inutile de dire que l'irritation m'avait gagnée, d'autant plus facilement que Walsir n'y allait pas mollo derrière moi.

Il m'encourageait à lui sauter dessus comme un barbare, à lui faire bouffer son bâton, à l'éventrer, à le carboniser à petit feu pour enfin disperser ses cendres au vent. Un programme à la hauteur de l'humiliation qu'était celle de Walsir de...


" Arghl !"

La douleur explosa dans ma poitrine comme si quelqu'un y avait subitement placé un fer porté à blanc. Le monde vacilla devant mes yeux tandis qu'un gout métallique envahissait en bouche? Je n'eus pas conscience de porter la main gauche à mes lèvres mais lorsque je regardai mes doigts, il étaient tachés d'un liquide sombre et chaud qui ressemblait indubitablement à du sang. Le mien en l'occurrence...

* Et merde...*

Je pouvais sentir la fureur de Walsir battre en même temps que le sang contre mes tempes. Cet homme, ce vieillard, c'était lui le responsable de mon état, cela ne faisait aucun doute.

" Je..."

Ma piètre tentative de fournir une réponse convenable fut noyée dans une toux qui me donna l'impression de devoir cracher mes poumons sous peu. Un voile noir commença à se former devant mes yeux et avant que le rideau ne tombe, deux choses me vinrent à l'esprit. La première au sujet des différences de morphologies internes entre l'homme et le mouton, qui pouvaient s'avérer fatales pour quelqu'un rafistolé comme je l'avais été. La deuxième, c'est que c'était la meilleure diversion qu'il ne m'ait jamais été de réaliser par moi même - bien qu'elle fusse complètement contre mon gré.
Je ne sentis pas mes jambes me lâcher pas plus que que je ne sentis la douceur du contact entre le sol et ma personne. J'étais déjà dans le doux néant de l'inconscient.

Walsir ne tenta même pas de stopper la chute de Garnyiss. A quoi cela aurait-il servi de lui épargner quelques bleus s'il devait par la suite mourir ? Au lieu de cela, il préféra se concentrer à rétablir tant bien que mal l'écheveau de magie avec lequel les protections du manoir avait interféré...


* Tu parles d'une diversion !*, fit-il pour lui même, toujours dissimulé à qui et à quoi que ce soit mais prêt à faire étalage de sa présence si jamais le vieillard essayait de faire quoi que ce soit de dommageable...
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mer 17 Mar 2010 - 18:27


Nielas jura. A quoi servait un potentiel allié s'il venait à mourir? C'était bien la première fois que quelqu'un ne supportait pas la transformation!

Une lueur bleue, plus pâle, enveloppa l'homme à terre. Les derniers effets de la transformation s'effacèrent, et son sang arrêta de couler.

Le vieux mage attrapa l'inconnu par le col, le forçant à se redresser. Au même moment, la lourde porte du manoir s'ouvrit, laissant paraître Moroes le Majordome, son air toujours aussi blasé.


- Entrons. fit seulement le mage en entraînant l'homme à l'intérieur, avant d'ajouter: Moroes, conduit son cheval à l'écurie.

Grognant, le majordome émacié s'exécuta.

[Walsir c'est quoi? Ton cheval?]


[///]


Après quelque minutes de marche dans les couloirs obscurs, j'arrivais enfin à un escalier, qui donnait sur une porte en bois. Pas de lumière de l'autre côté, c'était peut-être un bon signe...

Je faisais grincé de vieillesse les marches en bois en marchant dessus. Ma main allait se poser sur l'huis quand celui-ci coulissa de lui-même, dévoilant... un mur de pierre. Je soupirais. Le passage avait-t-il était condamné?

A la lueur de la torche, augmenté par ma nyctalopie, j'inspectais la roche. Épaisse, dure. Et surtout... poussiéreuse. Un geste de la main enleva la poussière, m'arrachant une quinte de toux que j'eus du mal à dissimuler.

Lorsque la poussière se dissipa, je fus heureux de constater que le Gedwëy Ignasia était à nouveau gravé sur une pierre, aussi noir que celui qui ornait ma main.
Ma paume se posa sur la pierre, qui s'enfonça légèrement. Dans un cliquetis, un mécanisme dut s'enclencher car le mur coulissa à son tour pour me laisser le passage.

J'écrasai ma torche et la jetai dans le passage souterrain, ne me fiant maintenant plus qu'à mes sens pour me guider. Un pas en avant, et le passage derrière moi se referma.

Où étais-je? Je ne le savais que trop bien... J'avais atterris dans les caves du manoir. Déjà le chemin se traçait de lui-même dans ma tête. Pour avoir errer un moment dans ce manoir, j'en connaissais parfaitement l'architecture. Un étage au-dessus, c'était l'Echiquier. Puis la Bibliothèque... et le bureau du mage. J'attendrais patiemment que Nielas revienne et je m'occuperais de lui dans sa propre bibliothèque...
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mer 17 Mar 2010 - 22:08


La toute jeune créature devait être bien perdue dans son brouillard de désespoir, pour réagir aussi violemment à une phrase aussi simple ; l'illumination qui naquit sur ses traits, redonnant vie à ses yeux d'un bleu d'abyssale tristesse et un semblant de sourire empli d'espoir... L'émotivité des mortels le laissait parfois un peu abasourdi. Ils étaient tellement vivants, tellement chaleureux, qu'à côté d'eux les drows ressemblaient plus ou moins à des statues sans coeur ni âme. Mais eux avaient des centaines d'années devant eux pour s'endurcir, se blaser, et des milliers de coutumes, de frustrations et d'obscurités. Les créatures rosées et chaudes qui gigotaient sans cesse sur la terre n'avaient même pas un siècle devant eux : ils exaltaient chaque joie, chaque déception avec la fougue que leur conféraient leurs coeurs éphémères.
Celle-ci aurait assurément une existence beaucoup plus longue en vertu de la magie et du dragon qui partageaient cette charmante petite tête. Elle n'en gardait pas moins son émotivité touchante.


- Je vous en prie... Je vous en supplie, laissez moi venir avec vous.

Athor réfléchit à cette demande pour le moins prévisible. Cela pouvait se faire, mais... Mais. Il y a toujours un mais, n'est-ce pas ? Leyra ne courrait aucun risque en venant, puisqu'il était à même de la protéger même en plein cataclysme et ce avec deux doigts. Le souci n'était pas là. Ce qu'il craignait, c'est qu'elle ne le gene dans son entreprise. Il ignorait s'il libèrerait Marek aujourd'hui... Pour dire vrai, il pensait attendre un peu. Certaines choses devaient être dites, et le drow voulait absolument que les personnes concernées les entendent. En souffrent, y pensent, aussi. Pour cela, la liberté du Dragonnier attendrait. Après tout, il n'était pas à quelques jours près...
Le prince laissa à la jeune femme le soin d'ouvrir la porte à la pauvre hère qui hésitait à les rejoindre. Il sentait sa force derrière la faiblesse de son corps... Les doutes et les dilemmes qui agitaient cet esprit encore si vulnérable. Il resta immobile, se redressa d'un mouvement gracieux uniquement quand la jeune fille se fut avancée. Il se glissa silencieusement derrière la maîtresse de maison, jaugea d'un oeil froid la nouvelle-venue et reprit la parole d'une voix basse... Mais qui paraissait transpercer le silence.


- Le manoir est en train d'être attaqué, dit-il doucement. Restez calmes, ajouta-t-il d'un ton réfrigérant en les voyant se raidir. C'est pour cela que je suis ici. Pour sauver de jolies damoiselles en détresse et ôter quelques vies, aussi, pourquoi pas.

Il sourit, ironique, en se rappelant comment il s'occupait des jolies dames en question dans sa jeunesse. Il se tourna vers l'enfant à peine éclose, la dévisageant d'un air indéchiffrable.

- Il serait préférable que tu ne meures pas, à ce qu'il semble, fragile Krystale ? Je veillerai à ce que ça n'arrive pas.

Le prince médita une seconde. Il percevait l'escalade de sa proie, sa montée progressive vers lui. Une occasion qu'il ne pouvait pas se permettre de rater.

- Petite fille, ton mari n'est pas en ces lieux, ajouta-t-il à l'intention de l'épouse (ce qui, techniquement, était vrai : elle ne reconnaitrait pas Marek et le moment de le réveiller n'était pas venu). Je te promets de te mener à lui lorsqu'il sera possible et envisageable que tu sois là. Ne crois pas que j'agis ainsi par caprice. Vous devrez être au moins deux pour le sortir de là.

Le drow se glissa hors de la pièce, coulant entre les deux femmes comme de l'eau entre le pierres. Il s'immobilisa à l'entrée, conscient qu'il y avait de grandes chances qu'elles le suivent... Et fassent des bêtises.

*'Cest même certain.* ajouta, amusée, Arget.

Athor poussa un soupir théâtral, avant de faire un signe aux femelles derrière lui.

- Si je vous abandonne, vous allez réussir par vous perdre. Suivez-moi. Si vous voulez communiquez, pensez à vous adressant à moi, je vous entendrai. Pas un mot, pas un acte stupide. Celui vers qui nous allons n'aura aucune indulgence pour vous les pardonner.

Et il s'avança d'un pas vif, s'évanouissant presque dans l'obscurité des escaliers.

(vous me dites si ça vous va)
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Raphaël


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Raphaël
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Jeu 18 Mar 2010 - 0:37


Il était plutôt tard, et cela expliqua la surprise qu'eut Krystale en voyant arriver vers elle les deux individus a qui appartenait les voix. D'abord la jeune femme, puis l'homme.. Mais quel homme bizarre était-ce! D'après la fillette, c'était sans doute un drow, la couleur de sa peau et la forme de ses oreilles le confirmait. La présence féminine à ses côtés semblait plutôt perturbée, et surprise de la voir.

Elle hésita à s'avancer, mais eut à le faire, sans doute d'instinct. L'heure semblait grave, tout comme le regard que le drow posait sur elle. Qu'avait-elle fait? Elle n'avait même pas franchie le portail et n'avais rien entendu! Une peur envahie le corps de la petite fille qui se fit petite, c'était indéfinissable, un simple frisson dans l'échine. L'autoritaire personnage parla alors, indiquant que la place était en ce moment pris d'assaut, Krystale leva un sourcil, se demandant par réflexe si Brexinga avait un lien avec cela, elle déglutit mais resta calme, comme demandé. C'était plutôt hasardeux que la nuit seulement où elle était atterrit dans cet endroit paradisiaque, il se produisait quelque chose d'important, de sérieux. Et comment se faisait-il qu'elle s'était réveillée comme ça, au beau milieu de la nuit? Avait-elle été appelée? Il y avait bien trop de question, et une autre s'en ajouta fort bientôt ;

- Il serait préférable que tu ne meures pas, à ce qu'il semble, fragile Krystale ? Je veillerai à ce que ça n'arrive pas.

Ces mots sortirent de la bouche de l'elfe noir, et donna la chaire de poule à la petite. Qui était-ce? Aucun souvenir de lui ne submergeait de sa mémoire, elle ne l'avait jamais vu. Comment diantre savait-il son nom? Sans doute avait-il lu dans son esprit... À l'écoute des mots ''Petite fille'', Krystale croyait être interpellée, mais c'est à l'humaine à sa droite que les paroles étaient dédiées, et elle ne comprenait pas. Krystale aurait aimé dire un mot, poser des questions, mais la droiture de l'elfe la gardait silencieuse, bouche bée et apeurée en même temps.

Celui-ci quitta la pièce avec une célérité belle et bien elfique, ses mouvements étaient gracieux et sveltes, tout comme sa silhouette. Il invitait les deux filles à suivre, ce que Krystale fit sans vraiment se demander si c'était la bonne option. Elle était trop naïve pour y penser, et elle s'interrogeait beaucoup trop pour juste tout laisser en suspens.

Sortant de la pièce elle allait enfin parler quand Arthor la coupa, disant justement de ne pas parler, de rester silencieux. Il parla aussi d'une personne sur qui ils allaient, qui était dangereux. Krystale souhaita de tout son intérieur qu'il n'y ait aucun combat, elle ne se sentait juste pas prête à cela maintenant... Tout soudainement, l'elfe noir se fondit dans l'obscurité, avançant d'un pas très rapide, Krystale le perdit de vue et eu peur, elle se dépêcha de le rattraper en le suivant de près. La différence de grandeur était bien là, Krystale avait à faire deux pas pour que lui n'en fasse qu'un, de plus que la petite elfe peinait légèrement à marcher.


*Arthor* Attendez... S'il vous plait... J'ai tant de question mais je ne sais pas comment les poser..*

Soufflant bruyamment tandis qu'elle peinait à suivre le drow, elle essaya de le questionner à propos de son identité

*Arthor* Qui êtes vous donc..? J'ai été là toute la journée mais je ne vous ai même pas aperçu.*
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Jeu 18 Mar 2010 - 19:23


Un muscle se contracta sur la joue de Garnyiss lorsque son corps fut auréolé de lumière bleue, signe que Walsir n'était pas de la meilleure humeur qui soit. Un bref moment, il en vint à croire que ce tour de passe de pacotille - l'humilité de Walsir mériterait de faire partie des plus grandes légendes - ne ferait qu'empirer l'état de son très un-petit-peu-plus-que-colocataire. Après tout n'était-ce pas déjà lui le responsable de cette malencontreuse expérience de métamorphose ? Et l'interférence venait de la manière dont il tournait ses sorts ?
En proie à toutes ces inquiétudes, Walsir se tint prêt à prendre les commandes, au cas où leur vie à tous les deux serait réellement à la balance. Quitte à devoir essuyer par la suite des dommages collatéraux peu enviables. Heureusement, tant pour les membres de Garnyiss que pour ceux de l'autre magicien, les craintes Walsir se révélèrent infondées. L'état de Garnyiss alla même jusqu'à s'améliorer, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Etait-il pour autant sorti d'affaire ? Physiquement oui mais mentalement, c'était une toute autre chose. Le dragon souffla dans les bronches de Garnyiss, lui signifiant avec des termes bien à lui qu'il était peut-être temps qu'il sorte du doux oubli de l'inconscience mais cela n'eut guère d'effet.


* Peut-être le choc de s'être retrouvé dans la peau d'un mouton.*, songea-t-il en sentant monter une nouvelle bouffée de colère. C'était traumatisant de se retrouver rétrogradé au rang de quadrupède bête comme ses sabots, humiliant même. N'importe quel esprit humain aurait besoin d'une pause pour surmonter cette terrible expérience, d'où l'inconscience...

Restait tout le fait fort ennuyeux que ce Nielas n'allait pas laisser Garnyiss inconscient sur le sol comme une vieille chaussette trouée. Non, s'il l'avait soigné, il devait sans doute se sentir coupable d'une certaine façon, et donc éprouver le besoin de réparer son erreur. Les humains étaient experts dans ce genre de raisonnements qui au fond ne menait à rien, surtout quand la personne a aider avait des motivations que bon nombre de ses pairs obtus auraient considérés comme parfaitement pas louables.

Ah, tous pareils en fin de compte, songea Walsir lorsque Garnyiss se retrouva remis sur ses pattes sans plus de cérémonie. Ses yeux clignèrent un bref instant, le temps que Walsir se synchronise avec le corps de son colocataire. Il sentait une douleur lancinante quelque part sur le coté de la patte avant gauche là où sa chute l'avait fait rencontrer le sol un peu trop durement. Tout cela ne serait jamais arrivé si on l'avait laissé faire ! Mais ce qui était fait était fait et il ne servirait à rien de rendre cela complètement inutile n'est-ce pas ? Garnyiss aurait tout le temps de mesurer l'ampleur de son erreur lorsque il sortira de son inconscience et sentira tous les bleues qui commençaient à fleurir un peu partout.

Sans plus de cérémonie, Walsir força les jambes de Garnyiss à emboiter le pas de Nielas et entrer ainsi dans ce fameux manoir. Il commença à franchir la porte puis se ravisa. Dire qu'il avait faillit oublier cette proie alléchante qui ne devait sa survie qu'à son utilité de monture.


" Et avisez vous qu'il ne lui arrive rien de dommageable !"

Même si rien n'égalait le rendu d'une voix de dragon, Walsir avait réussi à imprimer dans ces quelques mots une menace sous-jacente à l'encontre de celui qu'il estimait dorénavant responsable du bien être du cheval pendant son séjour au manoir. L'hospitalité devait bien s'applique à tous, fut-ce à un simple équidé comme on en croisait par dizaines.

" Cela vous arrive-il souvent de transformer les gens en mouton ?", demanda-t-il avec une pointe de rancœur dans la voie. Il lui faudrait sans doute des siècles pour parvenir à digérer l'affront, voire plus s'il y avait d'autres mauvaises surprises de cet acabit en réserves. " Enfin, j'imagine que c'est mieux quand le gibier se présente directement à votre porte. Ca vous évite de trop vous fatiguer !"

Sur cette remarque assassine, Walsir observa l'endroit où il se trouvait et en conçu une grande déception. Avec un extérieur aussi imposant, il s'était attendu à trouver un intérieur qui lui en mettrait plein la vue, pas à un grand truc vide empestant la prétention à dix lieues à la ronde. Des dragons copiés sur de la toile, rabaissés ainsi au même niveau que leur dragonnier dans le but de faire croire qu'ils pouvaient être sur un pied d'égalité. Une manifestation de pure vanité qui fit regretter à Walsir de s'être retourné pour conseiller à l'autre de traiter convenablement le cheval.
Il repoussa cependant l'envie de déchirer les peintures et de les carboniser avec la première torche qui arriverait à sa portée. Que cela soit de nature à le hérisser ou pas, il devait faire montre de retenue, quitte à se retourner dans le sens de la marche pour ne plus avoir affaire à cette peinture dégradante - ce qu'il fit avec humff quasi inaudible.


" Et vous m'emmenez vous là ?", finit-il par demander parce que les humains savaient se montrer tordus en matière d'architecture et que le concepteur du manoir semblait être un magnifique spécimen en la matière, ne serait-ce que par la démesure de l'endroit... " Un endroit protégé de la téléportation, j'espère. Je n'ai pas envie que l'autre sabot maléfique ne débarque pour me régler ses comptes avec moi. Il m'a l'air trop buté et imbu de lui même pour comprendre les leçons infligées par une épée et moi je n'aurai sans doute pas la patience de ne pas lui planter la mienne dans le coeur, cette fois ci..."
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Jeu 18 Mar 2010 - 20:19


La lourde porte se referma derrière Nielas et l'homme, dont le ton avait légèrement changé.

" Cela vous arrive-il souvent de transformer les gens en mouton ?"

Nielas réprima un petit rire avant de répondre:

- Lorsqu'on a plus d'ennemi que d'ami, il faut savoir se protéger. Chaque être doué de magie et n'étant pas référencé comme "ami" de ce manoir et qui s'en approche se retrouve instantanément dans le même état que vous.

Sans bouger, il écouta l'homme déblatérer un monologue engagé, quand soudain une partie retînt son attention. "Sabot maléfique"... Et si c'était...

Il pointa son bâton sur la poitrine de l'homme et dit:


- Qui êtes vous? Qui vous envoie?

Le saphir brilla au bout du bâton, alors que le sol vibra, de mince filet rocheux s'enroulant autour des chevilles de l'inconnu...

Nielas commençait à s'inquiéter... Et si Malsabot était déjà dans le manoir? Il savait qu'il ne pouvait sentir son aura, l'elfe noir était expert dans le camouflage...


Moroes quant à lui revenait des écuries par l'entrée qui menait directement dans le manoir. Il arriva dans le hall et vit Nielas tenir l'inconnu de loin avec son bâton. Il dégaina ses couteaux de cuisine et se rapprocha du mage.


- Un problème peut-être? dit-il de sa voix blasante et blasée.
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Ven 19 Mar 2010 - 17:16


[En espérant que le bout du bâton de Nielas ne soit pas à 3km sinon j'éditerai Mr. Green ]

" Vous allez me faire croire que vous connaissez tout le monde ?", ricana doucement Walsir sans pour le moment sembler prêter le moindre intérêt à ce qui se passait autour de lui." Allons donc, admettez le. vous dirai-je mon nom que vous n'en connaitrez pas plus sur moi... Et si vous pourriez ..."

Dans son gant, la main droite de Garnyiss se referma autour du saphir qui formait l'extrémité du bâton et le repoussa nonchalamment vers une autre direction que sa poitrine.

"... Eviter de pointer votre truc sur moi, ce serait fort aimable à vous. Nous ne voulons pas que votre corps finisse comme votre piètre tentative de retenir mes pieds, n'est-ce pas ?"

Des craquements ponctuèrent ses mots tandis qu'il se dégageait des fins filets rocheux sans trop de problèmes. Heureusement pour lui, il ne s'était pas suffisamment écoulé de temps pour que la roche soit trop épaisse - enfin, à quelques secondes près sans doute...
Cette petite broutille expédiée, il se retourna vers l'autre humain à la quincaillerie si avenante puis haussa les épaules, un sourire bizarre flottant sur ses lèvres.


" Non, j'étais juste en train d'expliquer à votre ami que je n'aime guère voir des armes pointées sur moi. Et que connaître mon nom ne ferait en rien avancer les choses... Mais je suppose que des hommes comme vous son parfaitement conscience de la chose et que ce n'était qu'une simple question de formalité histoire d'ajouter un peu de... tragique à la situation. Après si vous tenez à me découper en rondelles, libre à vous d'essayer mais ce serait grandement réduire vos chances de survies."

Walsir observa un court silence histoire de voir si les autres allaient comprendre ce que ses mots impliquaient. A en juger par sa réaction fort imprudente, ce Nielas semblait avoir parfaitement compris qu'il y avait du Malsabot là dessous et pour autant que Walsir puisse en juger cela ne lui plaisait pas outre mesure. Il avait même cru y percevoir de la peur ou tout du moins une appréhension. Ce Malsabot était-il donc puissant au point d'effrayer un magicien dans son propre manoir ? Ou y avait-il encore de belles anguilles bien juteuses sous roches ? Pour Walsir, tout cela méritait qu'il consentisse à quelques efforts. Ils oublia donc la possibilité de faire main basse sur tout ce qui dans le manoir était en agent et rutilait pour essayer d'en savoir un petit peu plus. Quitte à faire dans le coup fourré ou le raisonnement vicieux...

" Si déjà vous n'êtes pas capables de sentir une présence qui si j'ai bien compris devrait vous être familière et qu'en plus vous traitez ainsi vos potentiels alliés, je ne donne pas cher de votre peau. Après je dis ça mais vu que je n'ai rien à voir avec vos histoires, libre à vous de penser ce que vous souhaitez, mais n'allez pas dire que je ne vous aurais pas prévenu...", fit-il d'un ton totalement détaché.

Il y avait bien une part de vérité dans ce qu'il disait. Certes, il avait un croc contre chacune des deux parties mais dans le fond cela revenait à équilibrer les plateaux de la balance. Nul n'avait son allégeance après tout...
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Ven 19 Mar 2010 - 23:05


[Leyra, je poste et tu réponds ensuite, comme ça cette fois tu auras de quoi remplir le tien xDD]

Athor progressait à pas vifs dans le couloir, se glissant entre les ombres tel un fantôme dans la brume - invisible, fondu dans l'obscurité, ne faisant qu'un avec elle... Et réapparaissant dans un rai de lumière timide coulant d'une pièce faiblement éclairée. Ses cheveux argentés se mouvaient très doucement dans son dos, délicats fils blancs d'argent dansant avec lui. L'elfe réfléchissait à l'altercation des humains entre eux, plusieurs étages plus bas. Ils ne pouvaient pas descendre sans leur passer devant, et même s'il ne pouvait en faire qu'une bouchée - ou laisser Arget s'en charger, au sens propre, et lui demander de les dévorer - mais cela n'avait pas grand intérêt. Il n'avait pas envie de faire de grabuge. Enfin, le moins possible. Un drow a beau aimer la grandeur, la magnificence, le spectaculaire, il n'en reste pas moins un être discret.
S'il devait, en plus d'éliminer les mortels gigotant sur son passage, il allait devoir supporter la réaction des filles qu'il protégeait... Et de sa propre fille, quand son père lui dirait avoir tué trois personnes pour s'épargner une justification ennuyeuse. Trois personnes... Ce n'était rien, rien du tout...


*Attendez... S'il vous plait... J'ai tant de question mais je ne sais pas comment les poser..*

Suivant son conseil (ou son ordre, selon la manière dont on voulait le prendre) Krystale pensa en se concentrant sur lui. Le message, ainsi que le méli mélo de ses émotions lui apparut aussi clairement que s'il lui avait été peint sur le mur d'en face. Inquiétude, peur, curiosité également. Elle était troublée par le fait qu'il avait deviné son prénom, et se demandait jusqu'ou allaient ses sources. Qu'elle cesse donc de poser cette question : il savait d'elle presque plus que l'enfant elle-même.
Le prince attendit que la mortelle s'exprime, s'arrêtant en douceur dans une mare d'ombres enchevêtrées. On entendait (lui, en tout cas) des bruits de voix et des sons divers qui ne laissaient pas de doute sur la nature des activités. Ses doigts coururent distraitement sur un cadre, appréciant la texture, la solidité de la matière...


*Qui êtes vous donc..? J'ai été là toute la journée mais je ne vous ai même pas aperçu.*

Le prince aurait volontiers ri, amusé par la candeur de cette mortelle, mais, curieusement, il avait un goût amer dans la bouche. Pinçant les lèvres, il ne se détourna pas pour lui répondre, rencontrant simplement son esprit.

*Je vais, je viens... Qui suis-je ?... Tellement de choses, en vérité. Tu connais les démons noirs que l'on appelle les elfes de la nuit ? Ils sont mon peuple, mes sujets... Mon âge échappe même à ma propre conscience. Tu ne me connais pas, et je te souhaite que cela dure.*

Il hésita à poursuivre, agacé par le trouble que cette personnalité fraîche faisait naître en lui ; un sourire éblouissant, un rire cristallin dans l'hiver, un beau matin... Le drow referma froidement sa mémoire à double tour. Ce n'était pas le moment.

*Très bientôt, tu rencontreras une personne qui portera le nom de Myad, ou d'Ayahantê. Elle est ma fille... Et beaucoup plus que cela. Tu comprendras.*

Le drow fit brusquement demi-tour, se retournant dans un souffle vers ces dames. S'approchant d'elle avec une fluidité toute courtoise, il enveloppa chaque femme dans un bras, leur chaleur sur sa peau froide l'irradiant de leur vie. L'elfe bien entendu était moins démonstrative dans sa manière d'être, son corps émanant cet arôme doux et fleuri reconnaissable entre tous, celui de son espèce. Elle aussi sentait si bon, son parfum caressant sa gorge même quand elle s'était éloignée...

- Ayez confiance, leur souffla-t-il dans un murmure.

La situation aurait pu paraitre franchement ironique : le meurtrier, violeur, tourmenteur de miliers de femmes (entre autres) prenant délicatement celles-ci contre lui en leur demandant leur aveugle consentiment.
Il y eut un flottement étrange, où leurs esprits parurent dépourvus de corps et de sensations, Athor ne percevant plus que les émotions et le ressenti de sa dragonne volant au-dessus du manoir. Il sentait le vent sur ses écailles, la fraîcheur piquante de l'air sur la langue quand elle ouvrait la gueule...
Il ouvrit les yeux, se redressa, les lâcha. Comme si de rien n'était.


- L'Echiquier, annonça-t-il avec un sourire moqueur, tel ce qu'on appèlerait plus tard une voix commerciale dans un ascenceur.

L'elfe s'approcha de l'énorme jeu, ses pieds frôlant le marbre comme s'il glissait dessus.

- Mesdemoiselles, vous allez me faire le plaisir de rester gentiment où vous êtes, c'est à dire derrière moi... Et de continuer à observer les règles de tout à l'heure. Cela m'ennuierait de devoir aller trouver vos amants et de leur expliquer pourquoi vous êtes mortes.

Le drow bondit souplement, s'élevant dans les airs d'un mouvement nonchalant ; il atterrit au sommet du Cavalier noir, accroupi tel un faucon prêt à fondre sur sa proie. Quoiqu'un faucon aurait été moins terrifiant, et sûrement plus prévisible.
Ils attendirent un long moment.
Des bruits de pas...
Athor resta immobile, ses narines palpitant en percevant l'odeur qu'il n'avait pas oubliée.
Des doigts sur la porte...
Sa présence, son esprit bourdonnant, sa magie.
Le drow ouvrit d'un grand geste et se raidit.


Athor ne retint pas un sourire goguenard. Il n'avait vraiment, vraiment pas changé... Son attitude hautaine s'était dégonflée à sa vue comme un vieux ballon percé. Quel panache ! Le prince observa d'un rapide coup d'oeil celui qui le haïssait avec tant de violence. Il n'avait plus la carrure d'un drow, et le mélange de stature humaine et de physique elfique était plutôt monstrueux. Ses yeux lui étaient doublement familiers. Le prince savoura à l'avance ce qu'il préparait depuis de longues années. Puis, parlant à voix haute de sa voix grave et veloutée, il s'adressa directement à lui :

- Ne serait-ce pas notre mal-aimé Vadrael ? (il pencha la tête de côté, les yeux mi-clos) Et moi qui te croyais mort... C'est pour moi, n'est-ce pas ? C'est pour me faire plaisir que tu es là <3

Et oui Athor resterait toujours un bon vieux salaud.
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Sam 20 Mar 2010 - 18:31


[Zut, à cause de toi j'ai plus d'excuse pour mal écrire... :heu: Just kidding of course. (Enfin j'espère Mr. Green )]

La jeune femme scruta les traits ancestraux du drow, espérant y déceler ne serait-ce qu'une expression futile qui lui permît d'interpréter sa réfutation. Il faisant néanmoins partie d'une illustre espèce dont l'expression faciale laissait sur la faim des êtres humains ; c'était là un détail à ne pas négliger de la part de Leyra, qui s'obstinait pourtant à dévisager Athor, avide de l'entendre accepter son souhait. Avide de comprendre aussi, quels secrets immémoriaux ses yeux sombres pouvaient voiler.
Sa voix d’outre-tombe s’éleva dans la bibliothèque, d’une funeste froideur aux oreilles de la jeune Dragonnière.

« Le manoir est en train d'être attaqué. Restez calmes. C'est pour cela que je suis ici. Pour sauver de jolies damoiselles en détresse et ôter quelques vies, aussi, pourquoi pas. »

Leyra se tendit brusquement. Si le prince ne lui faisait pas part de ces connaissances quant au devenir de Marek, il était d’une évidence cristalline qu’il demeurait au courant de tout ; pourquoi le manoir était encerclé, par qui, mais surtout où était détenu le Dragonnier disparu.

- Petite fille, ton mari n'est pas en ces lieux, ajouta-t-il. Je te promets de te mener à lui lorsqu'il sera possible et envisageable que tu sois là.

Pendant un instant, les prunelles limpides de la jeune femme s’illuminèrent d’un éclat de reconnaissance. Si Athor n’était pas là, et bien il est vrai que jamais Leyra n’aurait su quoi faire, en proie à son désespoir.

Ne crois pas que j'agis ainsi par caprice. Vous devrez être au moins deux pour le sortir de là.

Les mots du drow attirèrent d’autant plus l’attention de la future mère, dont les sourcils se froncèrent légèrement. Instinctivement, elle avait songé que le drow citait son unique et non moins incroyable fille ; mais pourquoi donc parlerait-il d’unir les forces de Myad et de Leyra ? En quoi la présence de la demie elfe était nécessaire, puisqu’Athor était sans doute le plus apte à libérer Marek ? Cependant la jeune femme ne se doutait guère que la prison dans laquelle son époux perpétuait demeurait celle de sa propre chair. Le prince ne parut pas se rendre compte de son trouble et se dirigea d’un pas délié vers le couloir. Puis il revint sur ces pas. Bien qu’il fût étrangement difficile de déchiffrer ses pensées, Leyra aurait juré qu’il semblait agacé.

Si je vous abandonne, vous allez réussir par vous perdre. Suivez-moi. Si vous voulez communiquez, pensez à vous adressant à moi, je vous entendrai. Pas un mot, pas un acte stupide. Celui vers qui nous allons n'aura aucune indulgence pour vous les pardonner.

Leyra rattrapa Athor d’un pas rapide, tout comme ladite Krystale, dont elle ne n’assimilait que le prénom. Etrange situation pour faire connaissance, pas vrai ? La jeune fille se précipita aux côtés du drow, et, insatiable de ses réponses, tenta d’en savoir plus sur ce pittoresque personnage.

[…]

La porte de l’Echiquier leur faisait désormais face de sa silhouette imposante, jetant sur les trois créatures une ombre menaçante.
Le naturel imprévisible du drow se manifesta une nouvelle fois lorsque, leur murmurant des paroles rassurantes, il serra contre lui les deux humaines. Sa peau mauve était à la fois d’une fraîcheur étonnante et détenait la dureté du marbre ; ce fut pourtant avec douceur que le prince les relâcha. Pour la première fois depuis leur rencontre un peu plus tôt, Leyra se souvint – tardivement et honteusement – que Athor était, en plus d’un prince strict et d’un être majestueux, un père ; il tenait à Myad comme à la prunelle de ses yeux, il avait donc un cœur, qui, malgré sa sévérité, battait tout de même comme celui d’un humain.
Leurs pas résonnèrent dans l’Echiquier. Leyra avait beau connaître la totalité des pièces du manoir, l’Echiquier était sous doute celle qui déclenchait en elle le plus de frissons.
Il planait ici toute une symbolique angoissante ; comme si sur cet infini plateau se jouait la vie de chaque participant, mettant en jeu magie blanche et magie noire, amour et désespoir…
Suivant l’ordre sans appel de Athor, la jeune femme demeura immobile sur le marbre glacial de la pièce.
Puis, elle aperçut enfin l’objet réel de leur visite. Il était monstrueux ; de ses yeux noirs ( ?) émanaient toute la noirceur de son âme. Leyra eut un mauvais préssentiment…
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Sam 20 Mar 2010 - 19:41




Calme. Un silence assourdissant. Une étrange nappe de silence enveloppait les pas de l'Elfe Noir qui marchait dans l'obscurité du manoir.
Ses sens en éveil, il masquait sa présence aux yeux du monde, aussi bien physiquement que magiquement. Terestian Malsabot, maître de l'obscurité...



Une grande porte. Voilà ce qui me faisait face. J'avais plus de mal à cacher ce nouveau corps, beaucoup plus musclé que le mien. Je savais ce qu'il y avait derrière cette porte... L'Échiquier. Et... deux femmes. Une humaine et une elfe sylvaine. Toute deux inconnus par moi, mais l'humaine me semblant familière, je supposais que c'était une connaissance du dragonnier chez qui j'habitais.
Posant la main sur la poignée, je sentis comme une décharge. Les filles n'étaient pas seules... Une présence très familière, mais cette fois la familiarité venait des deux partis de mon être. Le corps et l'esprit... L'appréhension commença à me guettait, mais je me fendis d'un sourire en ouvrant la porte, pour paraître plus décontracté...




La porte de derrière s'ouvrit en claquant. Dans l'encadrement se trouvait un être étrange. Son corps était reconnaissable de part sa carrure: il s'agissait bien de Marek Krayt. Mais son aspect était plus... elfique. Drow même. Ses yeux jaunes (=D) brillait dans le noir et sa chevelure bleu-nuit cascadait dans son dos. Habillé de noir, il croisait les bras en toisant les jeunes femmes, de l'autre côté de l'échiquier.


Je regardais les deux jeunes femmes avec intérêt. Très jeunes, surtout l'elfe. Elle semblait presque apeurée d'être là. L'humaine elle avait l'air à peine plus sereine.
Je remarquais alors que le regard de l'humaine s'était dévié de moi pour désigner quelque chose sur ma droite, du côté des pièces noirs de l'échiquier. Je tournais également la tête... et je reçus comme un choc.
Assit sur le cavalier noir, même dans la pénombre je l'avais reconnu...


- Ne serait-ce pas notre mal-aimé Vadrael ? Et moi qui te croyais mort... C'est pour moi, n'est-ce pas ? C'est pour me faire plaisir que tu es là?

- Athor... murmura le dénommé Vadrael, la peur se mêlant à la colère sur son visage...

Vadrael, car tel était son vrai nom drow, dégaina ses deux épées, faisant tomber sa cape.



Lui... LUI!... Athor... Vous vous demandez peut-être comment je le connais? Je vais vous raconter...
Imaginez, vous vivez seul avec votre mère. Vous ne savez rien de votre père, vous ne savez même pas qu'il existe. Puis un jour vous posez la question à celle qui vous a élevé. "Qui est mon père?". Et cette femme vous réponds, d'un ton qui se veut aussi neutre qu'un ton naturel d'elfe noir (et pas un thon naturel) malgré une brève hésitation: "Mort. Tué par... son propre frère."
Vous grandissez. Tout en sachant que votre père, vous ne le reverrez plus. Puis vous découvrez un nom. Celui de votre oncle. Celui qui a tué votre père. Athor... Et là vous décidez de vous venger. Vous le traquez, mais cet homme est un prince. Très bien entouré... Trop bien.
Vous vous retrouvez l'ennemi public numéro 1, obligé de fuir la nuit pour mieux la retrouver dehors...
Vous imaginez alors? C'est ça ma vie. Ma vie foutue en l'air par la faute d'un seul homme. Un homme qui se tenait à présent devant moi...



Vadrael tremblait de rage. Une rage si intense que des fumeroles noires sortait de ses épées, signe qu'il commençait à perdre le contrôle de son corps...

- Tu vas payer... Pour ce que tu as fait à mon père!

Hurlant de rage, il saut droit sur Athor, arme aux poings...


[///]


L'inconnu parlait dans le vide. Nielas n'écoutait plus rien si ce n'est l'écho de sa magie qui se répercutait au sein du même au Manoir. Nielas était le Gardien de Karazhan. Il "était" le manoir. Il pouvait dire qui était où, toujours.... du moins c'est ce qu'il avait toujours cru.
Il y avait un problème avec les elfes noirs. Généralité? Peut-être pas. Les Elfes Noirs furent la seul race qui n'avait jamais habitée dans ce lieu. Il y avait eu des elfes blancs, des demi-elfe, des nains, des humains, des semi-nain-semi-homme, et même des Urgals. Mais aucun elfe noir. A part Malsabot, et Athor, le père de la soeur de coeur de Marek.

Nielas savait que le Prince était très puissant, que c'était certainement pour cela qu'il n'arrivait pas à le localiser précisément. Mais quelque chose clochait avec Malsabot. C'était pire encore! Il le sentait absolument partout, sans savoir où il était exactement. Quelque chose liait les deux elfes noirs, c'était une évidence à laquelle le mage commençait à se plier.

Sondant profondément sa demeure, il capta Leyra Krayt, et la jeune elfe Krystale, dans la salle d'échec. Il sentait l'aura de Malsabot partout, et celle d'Athor un peu plus précisément, le localisant en bas autour de la même salle.

Sans préter attention à ce que disait l'inconnu, il se tourna vers Moroes et jura:


- L'Echiquier... Ils sont tous dans l'échiquier!
- Il faut y aller aussi. Que faisons-nous de lui? ajouta le Majordome en désignant leur visiteur.

Le mage ramena son bâton vers lui et plongea ses deux yeux bleu clair dans ceux de l'autre:


- De quel côté êtes vous? Du côté des Dragonniers, ou d'un elfe noir traître à son peuple et à son sang?


Derrière lui, Moroes avait disparu. Il était simplement sortit du champs de vision des hommes en passant derrière la porte des écuries... Il était déjà loin.


Dernière édition par Marek Krayt le Sam 20 Mar 2010 - 21:04, édité 1 fois
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Raphaël


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Raphaël
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Sam 20 Mar 2010 - 20:37


L'esprit du prince effleura le sien, ses paroles s'introduisirent dans la tête de Krystale. Arthor dévoila qu'il était un Elfe de la nuit, un drow, puis confirma à Krystale qu'ils ne se connaissaient pas. Toujours en continuant de marcher, il lui dit ensuite qu'elle rencontrerais une dénommée Myad, sa fille... Elle ne comprenait pas pourquoi, c'était un autre mystère. Seulement, elle avait entendu ce prénom dans la journée, elle ne s'en rappelait pas tellement. Krystale se souvenait que cette fille avait un lien avec Brexinga.

C'est alors que le grand Elfe à la peau violet se retourna de manière svelte.. Il s'approcha des deux filles et les enlaça de ses deux puissants bras. Krystale ne savait que faire, bouche bée. Il se passait, ou allait se passer quelque chose d'important, c'était évident, l'atmosphère était très lourde. L'elfe ferma les yeux, respectant le silence que ce moment devait porter. La texture de la peau du drow était froide, mais agréable au toucher, c'était des êtres très charismatiques et très beaux généralement, elle en avait vu très peu dans sa courte vie.


- Ayez confiance, leur souffla-t-il, ignorant son propre commandement de parler par pensée.

C'était la phrase qui indiqua a Krystale qu'elle allait peut-être sortir de cette nuit différente. Cet être était loin d'être n'importe qui, elle le sentait de pas son aura majestueuse.

Les trois personnages entrèrent alors dans une vaste salle. Leur guide leur parla de l'Échiquier, un endroit plutôt lugubre. C'était vraiment un échiquier d'une taille immense. Krystale regardant les pièces du jeu avec un air craintif, elle avait froid dans sa tenue légère, de plus que le plancher de pierre n'était pas confortable pour ses pieds nus. Le Roi Noir semblait la fixer, Krystale ne soutenait pas ce regard et détourna la tête vers Arthor qui s'avançait, en totale possession de ses moyens. À ses côtés, la jeune femme semblait plus ou moins du même état qu'elle.

Le silence reignait, un silence lourd. Krystale et Leyra furent commandée de rester sur place, et seul l'autorité qui émanait d'Arthor avait suffit à les faire obéir. Elle restèrent là. Des bruits de pas résonnèrent, quelqu'un approchait, il ferait bientôt son entrée dans l'Échiquier, il allait participer au jeu.

La première chose que la petite elfe aperçut fut des yeux jaunes, dont les bord étaient rouges. Un être sans doute empli de hargne et de reproche, il connaissait le prince. Il s'approcha, laissant voir son apparence aux trois créatures. Vadrael scruta les deux filles, et la plus jeune ne réussit pas a tenir, son regard se déroba et elle baissa la tête, regardant le sol. Arthor interpella le nouveau venu, et le regard des deux créatures elfiques se croisèrent... Le plus jeune commença à trembler, il rageait profondément, une haine très ancienne se manifestait du plus profond de son être.
Un combat commençait, Krystale n'en ferait pas partie.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Lun 22 Mar 2010 - 10:30


*Ta fille.*

La drow n'en montra rien, mais durant une fraction de seconde un léger trouble l'envahit. Une sorte de flottement, une hésitation désagréable qui ne lui étaient pas coutumiers. Il avait été tellement attentif à la progression de Vadrael, à ce qu'il allait lui révéler, à la présence des deux femmes qui l'accompagnaient qu'il en avait oublié le reste du monde. Cela lui arrivait quelque fois - le reste du temps, c'était le monde qui l'habitait. Le drow en conclut qu'il ne pouvait pas être sans cesse omniscient sans y laisser son individualité, et trouva que cela était une bonne chose.
Il interrogea machinalement Arget, celle-ci insufflant à son esprit l'image qu'elle venait de percevoir, un cheval galopant ventre à terre vers le manoir. Il avait l'air épuisé, et elle ne l'avait jamais vu. La dragonne en conclut que, s'étant libérée discrètement de son maître, la jeune femme avait enchaîné les jours de voyage en changeant chaque fois de monture, sans prendre repos ou réflexion. Athor se plongea un instant dans cette contemplation, fut d'accord avec elle pour que le reptile gigantesque s'occupe de la demi-drow et revint à ses oignons.
Des oignons qui prenaient feu, comme qui dirait.
En le voyant, en l'écoutant - que voulez-vous, la provocation était un délice que le prince ne pouvait tout simplement pas se refuser - l'elfe noir se mit à frémir, le dégoût et la haine, étroitement mêlés, prenant naissance dans ses veines. Son coeur suintait presque de cette colère qui l'avait maintenu en vie au-delà de la mort, cette haine viscérale envers la famille royale qui lui avait tout pris... Et tout refusé. Le prince trouva cela bien pitoyable mais ne s'en apitoya pas. Il n'y avait pas de place pour la pitié pour les traîtres (entre autres).


- Athor...
- Comme c'est touchant ! Je t'avoue être ému. Tu te souviens même de mon nom ?
souffla-t-il en essuyant une larme imaginaire.

Le drow à la carrure humaine (vraiment, c'était d'un mauvais goût) dégaina d'un geste sec, le tintement agressif qui retentit rebondissant sur les murs de la pièce. Il n'avait pas l'air content. D'un autre côté, c'était mieux comme ça. Ce n'aurait pas été drôle de venir briser sa volonté s'il avait été placide et avenant comme Djenka. Oh non, pas drôle du tout.


- Tu vas payer... Pour ce que tu as fait à mon père!

Le cri déchira la salle en un écho sinistre, écho encore, écho toujours. Il y eut un feulement de rage, manifestation animale d'une émotion noble - la haine... Puis, un gémissement de métal déchira le silence. Vadrael était immobile, ses épées figées. Emmêlées dans un fouet constitué d'une chaîne ensorcelée. Celui qui la tenait était descendu de son perchoir, et s'avançait d'un air tranquille.

- Mais je n'ai rien fait, dit-il paisiblement.

Il relâcha la pression sur le fil, qui libéra les deux lames. Le drow esquiva l'attaque portée aussitôt, son adversaire aussi agressif qu'un troll affamé, dans un mouvement paresseux.

- Je ne ferai jamais rien à ma personne, ajouta-t-il en souriant lentement. Tu connais les drows, peu de choses nous sont plus précieuses que le pouvoir, et c'est bien nous-mêmes... Non ?

Silence.
Il ajouta, faisant glisser le fouet sur le sol dans un étrange bruit de grelot.

- Ta mère était une idiote et une insolente. Elle a fait de toi un monstre à l'image de celui qui l'a engendré ! Quoique je suis déçu. Tu n'as pris de moi que la carnation et quelques vagues traits. Tu aurais pu au moins me remercier en me...

Ce fut le moment que choisit la porte pour s'ouvrir en claquant, faisant trembler les murs.
Athor haussa un sourcil, puis fit signe à la nouvelle-venue d'approcher.

- Ayahantê, mon enfant. Tu arrives à point nommé !

La femme qui venait d'entrer avait repris son souffle au cours de sa descente dans le manoir - esquivant rapidement les questions de Moroes et de Nielas en fonçant tête baissée dans les escaliers. Elle était de taille moyenne, vêtue d'une longue cape mauve à capuche pleine de poussière ; ses bottes noires à boucles étaient tâchées de boue. Néanmoins son visage était d'une propreté immaculé, ses joues au velouté doré ne laissant poindre aucune autre expression que la méfiance. Myad avait les cheveux détachés, la cascade de cheveux noirs tombant en désordre sur ses épaules. Elle observa d'un coup d'oeil attentif la situation, découvrant avec consternation Leyra contre le mur, une personne humant l'elfe - elfe ? demi-elfe ? - très jeune à ses côtés, la présence de son père... Et d'un drow qu'elle ne connaissait pas.

- Leyra, la salua-t-elle d'un murmure en frôlant son épaule. *Je suis là. Je vais t'aider. Nous le sauverons ensemble...*

Elle salua d'un signe de tête bref celle qu'elle ne connaissait pas puis s'en désintéressa. Avançant jusqu'au prince, la jeune femme examina avec rancoeur cet individu qui, curieusement, ne lui inspirait aucune sympathie.

- Qui est-ce ?
- Pour l'instant, Vadrael, surnommé Terestrian Malsabot. Un fils de catin, un traître à notre peuple et accessoirement, ton demi-frère.

Myad accusa le coup, arrondissant les yeux mais ne hurlant pas, ne pleurant pas, ne disant rien.
Elle leva la tête pour examiner froidement son géniteur.

- C'était avant ta naissance, S'Jielnaba, expliqua-t-il en s'étirant nonchalamment. J'ai mené une razzia dans les bas quartiers, sa mère m'agaçait... Quand elle a eu son môme, je me suis proposé de l'éliminer, mais elle n'a pas voulu. Je suppose qu'elle voulait s'en servir pour se venger. (Il soupira, l'air fataliste). Le plus drôle, c'est qu'elle est morte avant. Tu l'as tuée en pulvérisant Ogêliah.

Il ajouta, lui faisant un clin d'oeil.

- C'est en partie pour ça qu'il te déteste aussi.

Myad toisa son père, incrédule. Parfois, le prince échappait à toute explication rationnelle, et seule sa dragonne devait réussir à peu près à le suivre...
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Garnyiss


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Garnyiss
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mer 24 Mar 2010 - 14:58


"Vous le dîtes si je dérange, hein ?", fit notre charmant admirateur des trucs qui brillent, pour l'instant quelque peu vexé de se voir ignoré comme le dernier des moucherons. Il fut d'ailleurs tenté de manifester son irritation en bougeant autre chose que la langue. Un genou par exemple, ou un pied. Voire mes les deux, bien que la difficulté de la chose s'en retrouverait nettement augmentée. En y réfléchissant bien, cela devenait même carrément impossible, à moins de se livrer à un acrobatie compliquée, ce qui n'était pas pour plaire à Walsir. Heureusement pour tout le monde, il finit par se raviser et se contenta de regarder Nielas dans le blanc des yeux sans sourciller. En tant que dragon, il était expert dans ces longs duels qui parfois ne s'achevaient que par le besoin de remplir son estomac et encore et si le vieillard voulait jouer à cela, il perdrait inévitablement, dut-il en couter à Garnyiss des picotements insistants au niveau du met préféré des corbeaux...

" Parce qu'il y a une différence entre les deux ? Dragonniers ou traitres, c'est du pareil au même., répliqua-t-il, méprisant. " Mais puisque je dois choisir, et que votre ami Malsabot m'intrigue fort, autant choisir le camp qui m'en apprendra le plus à son sujet... Le votre en l'occurrence."

Le sourire qui se peignit alors sur son visage indiqua clairement qu'il n'y avait pas d'autres raisons à son choix qu'une froide logique, dénuée de la moindre once de moralité...

" Ceci dit... si ce traitre à son peuple et à son sang - comme vous dîtes si bien - venait à être tué, quels sont donc les trois autres qui mourront avec lui ?.... Simple curiosité, bien sûr. Histoire de savoir si oui ou non je devrai retenir mes coups en cas d'affrontement..."
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mer 24 Mar 2010 - 20:51


Nielas soupira. Cet homme était bizarre, très bizarre. Pouvait-il vraiment lui faire confiance? Le temps lui manquait.

- Malsabot est seul ici. Seul contre au moins cinq personnes, six si vous êtes des nôtres...

Sans laisser à l'homme le temps de répondre, il lui attrapa le bras et les téléporta tout les deux à l'Échiquier, où se jouait une scène des plus troublante...


Le choc avait rendu Vadrael complètement mutique. Toute sa vie s'écroulait devant lui, découvrant que l'homme qu'il détestait le plus était en réalité son père, et que la demi-elfe qui avait tué sa mère n'était autre que sa demie-sœur.

Il parvint cependant à réagir lorsqu'une lame siffla dans son dos. Son pied virevolta plus vite que la dague du Majordome, et Moroes, qui venait d'apparaître, se retrouva propulsé contre la tour blanche. Sa tête cogna et il s'effondra inconscient sur le sol dallé.


L'elfe noir était devenu fou, c'était un fait avéré. La colère, mêlé au choc de la révélation d'Athor avait finit par lui retourner le cerveau.
Ses épées lui échappèrent, tintant sur le sol en tombant. Lentement, la fumée noire accumulée dans les lames s'envolèrent pour s'enrouler autour des bras de Vadrael. Celui-ci, avec une voix comme sortit d'outre-tombe, lança:


- Je ne partirais pas d'ici sans emporter avec moi de la compagnie pour l'enfer...

Il tendit sa main vers Krystale. Un long filet de fumée noire alla attraper l'elfe et allait la tirer vers lui quand dans une explosion de lumière bleu, le fil se rompit.

Vadrael se retourna vivement, sa chevelure bleu nuit volant derrière lui.

Nielas Aran, son bâton pointé entre le drow et l'elfe, venait d'apparaître accompagné du surnommé Cairne.

Fulminant, Vadrael lança à nouveau:


- Toi... J'aurais du te tuer plus tôt!

Ce message s'adressait à la fois à Nielas et à l'homme qui l'accompagnait.
La main tendu vers eux, il lança:

- Sundavar Kveykva!

Un éclair noir frappa la tour à côté de laquelle les deux hommes se trouvait, la faisant s'effondrer sur eux.

Le mage recula vivement, entraînant l'autre avec lui.

Dans la fumée qui s'échappa, Vadrael en profita pour sauter sur Leyra et Myad... mais il n'atteint jamais son but.


[///]

- Fuhalla? Fuhalla vous êtes là?
- Je t'ai déjà dit de me tutoyer Marek. Je suis ton arrière-arrière-arrière-[...]-grand-père quand même!
- Excuse-moi. Que ce passe-t-il dehors? J'ai l'impression que l'esprit de Malsabot de fissure peu à peu...
- Concentre toi et tu comprendra.

Silence...

- On est au manoir non?
- Bien vu. Si tu te concentre mieux, tu pourras sentir qui est près de nous.

Re-silence... L'esprit de Marek bouillonnait.

- Athor! Leyra et Myad!

Silencieusement, Fuhalla acquiesça. Plus puissant que Marek, il suivait la scène presque à travers les yeux du traitre, sans se faire remarquer.
Puis il vit Malsabot se propulser vers la femme et la sœur de Marek...


- Maintenant.

En même temps, l'esprit du Druide et du Dragonnier s'unirent pour tenter de forcer les barrières maintenant fragiles de Vadrael....

[///]


L'elfe noir se retrouva propulser au sol, la tête en feu, hurlant de douleur... Le dragonnier à l'intérieur de lui était plus puissant qu'il le pensait, et commençait à reprendre le dessus...
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Leyra


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Leyra
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Sam 3 Avr 2010 - 13:19


Puis, elle aperçut enfin l’objet réel de leur visite. Il était monstrueux ; de ses yeux JAUNES émanaient toute la noirceur de son âme. Leyra eut un mauvais pressentiment…
Enfin, elle comprit.
Ses yeux bleus s'écarquillèrent ; ses jambes vacillèrent sous elle, incapables de soutenir le poids de son ébranlement. Elle se cala fermement contre le mur, le souffle court, les mains moites d'affolement. Sa peau fut parcouru d'un frisson terrible, enlevant avec lui toute chaleur de son corps tremblant.
Non. NON. C'était IMPOSSIBLE.
Elle était accablée ; c'était une vision d'horreur, un cauchemar, une nuit noire en plein jour qu'il lui était impensable d'assimiler. Sa poitrine opprimée cherchait un peu d'air, tandis que les méandres de son esprit l'égaraient peu à peu dans l'opacité de ses pensées. Elle aurait voulu crier, hurler sa douleur, quitte à s'arracher le coeur de ses propres mains ; pourtant elle demeurait muette, effrayée.
La jeune femme venait certes de retrouver celui pour lequel elle avait passé de longues nuits dehors, à la recherche d'un disparu. Mais dans quel état.
L'attirance que Leyra avait éprouvée pour les yeux flavescents du drow était révolue. Mais pour découvrir quoi.
Elle le connaissait par coeur, corps et âme ; jamais elle n'aurait pu ignorer sa puissante silhouette que le drow avait visiblement tenté de diversifier.
C'était donc ça que Athor lui cachait ?? C'était donc pour cette raison qu'il était resté secret, dans le mystère du destin de Marek ?? Une bouffée de rage asservit la jeune femme. Il avait dérobé ce qu'elle était en droit de savoir ; il l'avait empêché d'agir plus rapidement.
Il lui avait dissimulé que son mari était un ombre, prisonnier mentalement d'un elfe noir.
Un esprit familier fit son entré dans l'Échiquier ; c'était une présence à la fois douce et persuasive, que Leyra identifia dès que celle-ci s'approcha. La demi-drow salua solennellement la jeune femme, inondant de ses prunelles apaisantes la tourmente de ses pensées.

*Je suis là. Je vais t'aider. Nous le sauverons ensemble...*


La Dragonnière lui adressa un regard alerté.

*Je ne peux plus attendre, Myad.*


Le sentiment de peur s'était maintenant installé en elle, dévorant avec des dents acérées ses entrailles. Comment Myad pouvait-elle être si confiante ?
Elle observa vivement la courte discussion qui eue lieu entre les trois drow, sans pour autant avoir la force de comprendre. Ses sens étaient embourbés dans une masse noire, dense et lourde d'émotions déchirantes ; elle n'écoutait plus vraiment, elle ne voyait plus vraiment non plus.
Brusquement, avec une rapidité effarante, le drow, - ou Marek, il y avait peu de différences maintenant- , se jeta sur Leyra et la jeune Krystale. Mais il fut stoppé en plein élan et s'étala de tout son long, beuglant d'affliction une plainte perçante.
Ne pouvant plus contenir son frémissement intérieur, la jeune femme hurla le nom de son mari, et son cri résonna dans l'Échiquier, ricochant sur les murs de pierre et le sol de marbre épais.
Elle voulait sentir sa présence, l'aider, faire quelque chose, pour que tout s'arrête.
Ses paupières se fermèrent d'elles mêmes. Elle porta ses mains sur ses tempes, et prit mentalement parti dans le combat qui opposait les deux esprits. Elle sentait le flux de sa propre magie dévaler les cascades de son sang, envelopper chacun de ses muscles d'une chaleur rassurante et la projeter sur le corps agité de l'elfe noir.
Certes, elle n'était qu'une humaine, une jeune Dragonnière. Mais elle avait toujours été douée en combats mentaux, et elle était à présent animée d'une étrange force.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Mornié alantië | Sam 3 Avr 2010 - 20:00


Athor perçut avec une netteté de glace ciselée le flamboiement haineux qui embrasa Leyra à son encontre ; la rage qu'elle éprouvait de découvrir ce qu'il avait tu, le désarroi face à une situation aussi complexe, la fureur de découvrir l'être aimé possédé. Il faillit lever les yeux au ciel devant une telle puérilité, le calme et le contrôle de soi étant normalement des qualités excitées très tôt chez les Dragonniers. Il se rappela que c'était une humaine, amoureuse qui plus est, et se dit que cela était inévitable. Il glissa un regard à côté de lui, rencontrant les prunelles jumelles des siennes en un miroir de sang. Si le trouble de sa fille était au moins aussi puissant que celui de l'épouse Krayt, la colère froide, la détermination métallique qui protégeaient son coeur de l'emportement dénotaient sa maturité. Elle toisait son père avec une intensité mordante, hésitant intérieurement sur le sentiment à laisser dominer ; entre l'incompréhension, la vexation, l'horreur, la curiosité, l'inquiétude, l'amusement ironique, la demi-elfe ne savait que faire de l'enchevêtrement d'émotions qui se présentaient à elle.
Le fait qu'elle était perturbée se vit nettement lorsque l'Ombre lança son attaque vers les deux femmes, et qu'elle resta immobile. Qu'elle ne sauve pas une parfaite inconnue n'était pas étonnant, mais son amie ?... Athor attendit l'intervention du maître du manoir pour chercher Krystale et vérifier de ses propres sens qu'elle était saine et sauve. Etant donné sa valeur, c'était primordial. Le prince nota, très intéressé, la naissance d'une opposition dans l'esprit double de Vadreael...
Et l'intervention de la Dragonnière du vent, qui transperça l'atmosphère de sa lame douloureuse.
Et la projection en avant du drow à carrure humaine, le visage défiguré par la folie, vers elles...
Ayahantê glissa d'un pas sur le côté, son corps coulant d'un mouvement gracieux, et actionna les griffes de métal qui jaillirent de ses gantelets. Elle leva les bras, prête à combattre... Combattre Marek, combattre son demi-frère, combattre un humain qu'elle chérissait tellement, combattre un honni dont elle avait presque pitié à présent. Le peu de famille qui lui restait allait, en quelques minutes, passer d'agrandie à amenuie. Quelle ironie...

Tressautant, grimaçant, Vadrael perdit tout à coup sa vigueur et jusqu'au contrôle de ses gestes. Il tomba avec fracas sur le marbre froid, émettant des cris horribles et gesticulant dans tous les sens. Ayahantê l'observa, silencieuse, durant quelques secondes. Elle sentait l'émergence de son frère de coeur sous ces cheveux d'elfe.
Son frère.
Lequel ? Les deux.
Frère de sang, frère de coeur.
Un ami si proche, un Gardien à peine éclos, un sauveur à protéger, un ancien chef à respecter.
Un inconnu partageant un passé douloureux et solitaire, sans famille et sans avenir, un autre individu à réparer comme un diamant brisé.

*Tu n'as pas à faire de choix. Sauve-les, l'un d'une emprise d'un autre, le second de sa propre folie.*
*Qu'allons-nous faire de lui ?*

Une image s'imposa à son esprit, un collier qui lui était plus familier que nulle autre chose.

*Enferme-le dans le Diamant noir. Il y a mille âmes mauvaises ou maudites là-dedans, et si tu le voulais, tu pourrais en invoquer autant. Tu pourras lui donner corps un jour, si tu le souhaites... Voire simplement converser avec lui.*

Myad s'accroupit, s'approchant de l'Ombre gémissant, et caressa sa joue fraîche. Un courant électrique puissant, à la fois connu - Marek - et nouveau frôla sa peau. Elle ôta sa main et laissa cette fois son esprit s'étendre, l'âme insidieuse d'un serpent déterminé s'inflitrant dans ce combat qui commençait...
Elle sentait Leyra auprès d'elle, son âme légère, murmurante frôlant la sienne dans leur commune intrusion. Leur assurance n'avait d'égale que leur infaillibilité. Ce fut comme si elles forçaient une porte blindée, brisant les panneaux de bois sombre. Une salle immense s'offrait à elles, une salle où se trouveraient deux silhouettes troubles...
Elle s'avancèrent plus en avant...

Athor avait reculé, confiant en la manoeuvre utilisée par les deux femmes, jusqu'à la demi-elfe à qui il fit un clin d'oeil.

- L'Ombre est en vérité le mari de la Dragonnière, et le propriétaire des lieux. Son épouse et ma fille sont en train de chasser l'intrus de son esprit. (Il s'étira, satisfait.) Je suis bien content d'avoir pu dire la vérité à ce sale garnement avant qu'il ne retourne à sa forme evanescente...
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Marek

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Marek
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Lun 5 Avr 2010 - 21:48




Vadrael gémissait, assaillit de tout les côtés. Il sentit sa demi-soeur lui effleurer la peau.
Il attrapa le poignet de Myad et la regarda de ses yeux fous, la bave aux lèvres:


- Ne me touche pas sale... mais sa phrase se finit en un râle.

Sous l'emprise de la douleur il lâcha la main d'Ayahantë et se retrouva sur le dos, gémissant de plus belle. Son esprit luttait, mais à quatre contre un la lutte était inégale.

Déjà ses cheveux étaient redevenus noirs. Sa peau violette commençait à pâlir et même ses yeux perdaient de leur éclat. Une épaisse fumée noir commençait à sortir de son corps, par tout les trous possibles [Je sais c'est fin =D].


[///]


Alors que Marek sentait les deux femmes les plus importantes de sa vie s'acharner à percer les défenses extérieur de l'elfe noir, son propre esprit, aidé par celui de son ancêtre le Druide, repoussait l'intrus de l'intérieur.

L'esprit du renégat était coriace. Une âme puissante qui luttait pour sa survie et se battait sur deux fronts à la fois.

L'amour qu'éprouvait Marek pour Leyra, et la puissante amitié qui le liait à Myad, tout cela se mêlait à l'espoir de retrouver son corps. Face à cela, Malsabot envoyait le doute. La peur. Le Dragonnier ne sentait plus son dragon, et le drow jouait là dessus pour le déstabiliser.



[///]


La fumée noire se dirigeait vers le cou de la demi-elfe, se logeant dans le Diamant Noir. Malsabot savait qu'il avait perdu. Ses vaines tentatives ne débouchaient plus à rien. Seul trace de son passage en Marek à présent, ses iris jaunes qui fixait le plafond de marbre. Il ferma les yeux.

Sa voix forte résonna une dernière fois:


- C'est finit je le sais... Mais j'emporte avec moi un être cher... On se retrouvera, père!

Puis le silence. Plus de convulsions. Plus rien. Le corps de Marek restait inerte sur le sol...



[///]


Le calme régnait dans l'esprit de Marek.

- Est-ce... terminé?
- Oui, mon enfant. Malsabot est parti, et toi tu retrouves ton corps.
- Tout ça grâce à v... toi.
- Il est de mon devoir de protéger mes descendants. Je me suis retrouvé dans ton esprit par magie, en même temps que Malsabot.
- Nous reverrons nous un jour? Va tu rester dans mon esprit comme un deuxième dragon?
- Non. Nous ne sommes déjà plus qu'un...


Marek ouvrit les yeux. La lune avait remplacé le soleil sur ses iris. Il ne sentait plus rien. Ni le froid du marbre, ni la chaleur du corps de sa femme et de sa soeur près de lui. Plus rien... Était-ce ça là mort? Mais alors pourquoi voyait-il le monde?...
Il sentit alors une brûlure sur sa main gauche, provenant du Gedweÿ Ignasia...
Sa gorge était sèche, il dégoulinait de sueur. Néanmoins il articula:


- Je me sens... vide... ma main... elle me brûle...

Il referma les yeux, et replongea dans l'inconscience...
La paume de sa main gauche était tourné vers le plafond, laissant apparaître le Gedweÿ Ignasia.... complètement noir.



[///]


Un bruit de pierre se fit retentir alors que Nielas utilisait sa magie pour réparer les dégâts du manoir. C'était ça, sa vraie magie: ne faisant qu'un avec le manoir, il reconstituait la bâtisse comme il le voulait.
La tour de l'Échiquier détruite par Malsabot se reforma dans une lumière bleue étrange.
Le mage s'approcha du majordome qui gisait à côté. Il pointa le saphir de son bâton sur lui et murmura quelque mot. Une douce lumière l'enveloppa un instant.
Quelque secondes plus tard, Moroes ouvrait les yeux. Dix de plus, et il était en train de se relever.


- Ça va?
- Ça pourrait aller mieux, grogna le Majordome.

Nielas se tourna vers l'inconnu qui l'accompagnait, et lui posa la même question muette.

De son côté, Moroes se dirigea d'un pas lent vers le reste du groupe. Il vit la jeune elfe qu'il avait pris en otage, Athor, Lady Krayt, la soeur de Marek, et Marek, gisant sur le sol. Aucune trace de Malsabot.
Il se mit à genou à côté de son employeur et dit:


- Malsabot est partit... Et Marek est toujours vivant... Mais je propose qu'on ne le laisse pas dormir ici le marbre est inconfortable.

Il tourna ses yeux noirs vers le prince drow et ajouta:

- Je ne pourrais pas le porter tout seul!
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Raphaël
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Message Sujet: Re: Mornié alantië | Mar 6 Avr 2010 - 19:00


L'Échiquier hein..? Qu'un autre énorme champ de bataille sans vie que Krystale recommencerait sans doute à fréquenter même dans sa deuxième vie. Un autre de ces lieux comme le sommet des montagnes, comme Carvahall. L'elfe malaimé de tout le monde avait un comportement étrange, il ne se comprenait plus. Se levant, de la fumée noire commença a enrouler ses mains, Vadrael pointa la jeune elfe en disant quelque chose qu'elle ne capta pas. La fumée s'approchait d'elle rapidement... Un réflexe? Krystale ferma les yeux en se recullant et une sorte de bouclier de lumière apparut devant elle, bloquant les filets d'ombre. Elle crut avoir à se battre contre l'entité démoniaque, mais quelque chose vint interompre la danse...

Nielas était maintenant présent, une autre elfe noire également, ainsi que Moroes, il y avait beaucoup de monde. Krystale n'avait pas tout compris, Vadrael était au sol et tous le regardait. Ils se battaient pour briser ses barrières mentales. L'elfe se demandait quel avait été son rôle dans cette histoire... Tout le monde ici semblait être important sauf elle. C'était un chapitre dans lequel elle aurait aimé être impliquée...

Tout redevenait calme, l'action était derrière, enfin. Krystale eut un pincement au coeur, en même temps qu'à la tête, mais ne le laissa pas paraître. Elle sentait que quelque chose se produirait dans quelques minutes, quelqu'un arriverait, mais elle se tut. Restant silencieuse dans son coin, elle resta invisible et s'assit tranquillement, respirant lentement. Son regard fixe était dirigé vers le sol, elle pensait...



[Ne me demandez pas plus long hein? J'avais TELLEMENT rien à écrire XD]
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