La nuit était clair au bord de la mer, malgré le mince croissant de lune qui luisait faiblement dans le ciel étoilé. Pas un nuage dans le ciel, cela annonçait déjà une froide journée demain. Un hululement retentit alors et vint percer le silence nocturne.
Le Manoir de Karazhan était comme une ombre gigantesque entre les deux falaises. Oh, tout le monde n'y dormait pas. Mais il était... calme.

Torse nu, Marek était accoudé sur le balcon de sa chambre, contemplant la vue. Derrière lui dormait sa petite famille. Leyra, sa femme, évidemment, qu'il avait laisser dans le lit dans un sommeil profond. Mais surtout -et heureusement pour lui-, ses deux nouveaux nés, Morgan et Siana. Les jumeaux pour une fois ne pleuraient pas, n'avaient pas faim... Bref ils dormaient.

Depuis plusieurs jours, le sommeil de Marek était perturbé. Les récents évènement -accouchements en série, Myad impératrice, et plus anciennement, son combat contre cette même impératrice- l'avaient affectés bien plus qu'il ne le laissait paraître à son entourage. Il était fatigué, et ne trouvait pas le sommeil. Un comble...
Il était donc aller prendre l'air sur le balcon, comme il avait coutume de le faire. Il ne craignait pas le froid depuis sa révélation de Gardien, mais avait pris soin de fermer la porte-fenêtre derrière lui, pour préserver la chaleur de la chambre pour sa famille.

Ses pensées divaguaient. Son regard s'attarda sur le sépulture de Hathir faite par Nielas. Hathir... Cela faisait combien de temps à présent que le dragon les avaient quittés? Trois mois? Six mois? Un an? Difficile à dire à vrai dire...
Il se souvenait de Vadrael. Du combat mental contre lui avec Myad et Leyra. Et de sa décision, pour se changer les idées, d'emmener lui même Krystale chez Brexinga. Krystale... Cette jeune fille, recueillit avec gentillesse, qui faisait le bonheur d'un Ombre qui avait à présent disparu. D'ailleurs qu'était-elle devenu? Il n'avait pas pensé à demander des nouvelles de l'elfe à Myad, trop étonné d'apprendre que cette dernière avait récupéré la place de son maître.
Il se souvenait de ce voyage, entrepris à cheval, entre la Manoir et Dras Leona. Un long voyage, durant lequel ils avaient eu l'occasion de discuter longtemps. Il avait ainsi appris que Krystale avait elle aussi perdu son dragon il y a un moment... Cela c'était passé lors d'une escale à la frontière du Surda, au coin du feu...



[Ce jour là...]


Le ciel se couvrait. Il n'annonçait pas de pluie, non. Juste de quoi garder la chaleur nocturne. Assis au coin du feu, à quelques heures de marches du Surda, Marek et Krystale se partageaient un maigre repas, fait de bouts de viande sèche et de quelques fruits.
D'un geste, Marek raviva la flamme qui commençait à faiblir. Cela eu pour effet de lui donner une couleur rubis, caractéristique de la magie du jeune homme. Un problème en soi, il ne pouvait pas manipuler de feu déjà existant sans le recolorer...
Il mâcha sa viande, avala et dit à Krystale:

- Parle moi un peu de toi tiens. Et de... celui ou celle que tu as perdu.

Il faisait référence au Gedweÿ Ignasia noir qu'il avait aperçu sur la paume de la jeune elfe. Ainsi, elle aussi était une ex-dragonnière?

Le sable du sud avait laissé place aux collines sèches et au gazon jaune en cette location. Surda n'était plus devant eux et ils allaient bientôt franchir la frontière Léonienne. La scène était fort jolie ; on apercevait loin à l'est le calme Tüdosten qui berçait les territoires violets, bleus et oranges en lui offrant sa sérénité. On pouvait également remarquer que le terrain du Saint Empire était plus humide ; on y voyait des conifères.

Krystale mâchonna son propre bout de viande sans vraiment penser à quoi que ce soit. Elle fixait le feu rougeoyant. Il n'était pas nécessairement très tard ; pas encore 18 heures, mais l'obscurité la fatiguait. Après avoir prit une gorgée d'eau, elle se rapprocha de Marek et laissa reposer son dos contre le thorax de l'homme, se disant qu'elle avait besoin de chaleur humaine en ces temps d'inquiétude. De plus, elle admirait Marek ; elle l'aimait comme s'il serait son père, un père qu'elle n'avait pas vraiment eu dans sa propre jeunesse. Il n'y avait pas là une attirance amoureuse de type sexuel, comme avec l'Empereur, mais elle aimait Marek et ne se gêna pas de se lover contre lui. Elle cherchait inconsciemment du réconfort, de la part d'un gentil papa. Après tout, c'était lui qui lui avait sauvé la vie ...

Elle soupira et leva sa main gauche en regardant sa paume, Marek put la voir également. La même marque noire sans éclat.

- Ma relation avec Aëstdiam, qui était un mâle argenté, n'était pas stable. Lorsqu'il est né, j'étais pure comme toute autre Elfe qui vit en réclusion dans la Forêt Gardienne. Du coup, lui-même était pur et bon. Il n'a jamais changé, alors que moi...

Elle marqua une pause en rabaissant sa main et en avalant une autre gorgée d'eau. Elle buvait tranquillement pour ne pas en renverser sur l'homme.

- Je ne me rappelle plus ce qui m'est arrivé, et je ne veux pas m'en rappeler. Je suis devenue une créature maléfique et meurtrière, du type de ceux qui s'amuse à prélever des vies pour le plaisir, se nourrissant de souffrance. Aëstdiam m'a quitté, préférant aider les gens mourant que les nuire. Lorsque je me suis débarrassé de mes mauvais plis, nous nous sommes réconcilié et avons recommencé à travailler ensemble, nous étions très fort.

Marquant une seconde pause

- Il mourut à la guerre, tu connais la suite de l'histoire.

Elle gardait en mémoire de bons souvenirs de la majestueuse créature qui avait partagé sa vie. Son premier contact mental, son premier vol. Elle gardait un petit sourire nostalgique. Sans regarder Marek - étant contre lui, elle ne pouvait pas le faire- elle lui demanda

- Je n'ai qu'entendu parlé brièvement d'Hathir... Il était comment?

[En parlant de chaleur humaine... Marek a 45°C de température corporelle (ou 113°F je sais pas comment tu comptes) ]


Les premiers rayons de lune traversaient les nuages. Le lent clapotis des vagues du non loin s'ajoutait au crépitement du bois que les flammes couleurs rubis de Marek dévoraient avidement sur le feu de camps.
Krystale, à la grande surprise de Marek, était venu se blottir contre lui, comme une enfant qui avait besoin de la présence d'une figure paternelle. Marek l'accueillit sans arrière pensée. La jeune fille était très jeune, elle pourrait aussi bien être sa petite soeur -il était lui même trop jeune pour qu'elle soit sa fille-. Et même si elle était très jolie (après tout c'était une jeune elfe), il était éperdument amoureux de Leyra, et rien ni personne ne pourrait interférer à cela.
Lui même ne craignait pas le froid depuis qu'il avait été révélé comme Gardien du Feu. Sa température corporelle étant élevé, il craignait que la jeune fille ne prenne froid du fait de la différence de température entre son ventre et son dos. Aussi, il quitta sa cape et la mit sur les genoux et le torse de Krystale, alors qu'il l'écoutait parler de son dragon. Un dragon d'argent. C'était la deuxième fois que Marek entendait parler d'un dragon de cette couleur. Une couleur rare, et noble. Même si le dragon de Krystale n'avait surement rien avoir avec Arget, la dragonne d'Athor, père de Myad, et son millier d'années d'existence.

Ainsi donc, tout comme lui, Krystale avait eu une part de sombre en elle. A la différence qu'elle n'était pas sous l'influence d'un esprit maléfique. Ce qui avait surement sauver sa relation avec son dragon d'ailleurs.

D'un geste de la main, il fit léviter deux pommes. Une pour lui, une pour Krystale. De son bras musclé, il trancha net en deux la pomme de l'elfe, pour que sa petite mâchoire puisse croquer le fruit sans effort.

- Je n'ai qu'entendu parlé brièvement d'Hathir... Il était comment?

Marek resta silencieux un moment. Plutôt que d'utiliser les mots, il envoya son esprit frôler celui de la jeune elfe, et partagea avec elle les images de son dragon.
La découverte de l'oeuf sur la Crête. Son éclosion dans la taverne du dragon vert à Carvahall. Différents souvenirs qui lui passait à travers l'esprit. Et pour finir, une image d'Hathir dans toute sa splendeur: en armure. Une armure quasi intégrale, de la même couleur que ses écailles: noire. Il faisait onze mètre de haut, sans la queue. Un air féroce, dût tant par la couleur de ses écailles que par les pics rouge sang qui parsemaient son cou, son dos, sa queue, et sa gueule. Fait marquant, sur lequel il accentua particulièrement: les yeux. Les yeux de Hathir était couleur améthyste. Un couleur peu commune.

Il retira doucement son esprit de celui de Krystale, et continua oralement:

- Hathir était très amoureux de Dark, une dragonne de l'Alliance. Ils avaient d'ailleurs quatre oeufs. La pauvre a été anéantie en apprenant la mort de mon compagnon. Nielas, le gardien du manoir -je ne sais pas si tu l'a rencontré- à conserver l'Eldunarì de Hathir, et la placer dans une des épaulières de mon armure. Ainsi, lorsque que je combat, j'ai une part de lui avec moi, et je me sens plus fort. Plus... résistant.

Il enchaina sur l'arrivée de Faeryl dans sa vie. Sa pygargue géante des Beors, qui lui servait de monture volante. Le lien était bien sur moins tenu qu'avec un dragon, mais l'animal lui obéissait sans retenu, et il s'occupait bien d'elle.

Il jeta son trognon de pomme dans le feu. Après un moment de silence, pendant lequel Krystale finissait sa pomme -oui, Marek mange vite-, il demanda:

Comment as-tu rencontré Brexinga?

La petite se laissa emmitouflée dans la cape chaude. Elle entendait derrière elle la respiration de Marek et ça la rassurait, son corps était chaud. Elle refusa cependant le fruit avec une délicate politesse, n'appréciant pas mélanger le salé de la viande avec le sucré de la pomme. Elle en fit la remarque a Marek en échappant un rire timide. Lorsque l'image du dragon d'ébène lui traversa la tête, Krystale eut comme première réaction de s'étonner devant sa taille. Onze mètres, c'était ridicule comme taille. Ça lui faisait presque peur à quel point c'était une créature noble et majestueuse, et le regard violet la transperçait de l'intérieur, elle garda ceci sous silence. Alors que Marek fit référence à son épaule, Krystale tenta de lever la tête pour voir mais ses propre cheveux l'en empêchait, et même, elle n'aurait rien vu car Marek ne portait pas la pièce. La petite retourna donc son attention vers le feu, distraite. Elle se concentra sur la question posée a moitié, ne sachant pas vraiment comment aborder ce point. C'était tout de même plutôt loin comme souvenir, et elle devait se concentrer pour se souvenir des détails. Malheureusement, la totalité ne lui revint pas, alors elle resta honnête à sa réponse.

- Votre pire ennemi, à ce que j'ai entendu dire... Je ne sais pas pourquoi ça vous intéresse, affirma-t-elle avec neutralité. Je ne me rappelle pas de tous les détails, mais je me souviens que nous nous détestions, c'était en lien avec un certain Svean. D'ailleurs, moi et l'Empereur nous sommes battus dans les régions des Beors, sur les monts.

Elle marqua une pause en fermant les yeux, elle reposa sa tête contre son torse, l'air fatiguée. La noirceur lui mordait les yeux en cette semaine sèche, elle bailla.

- Il m'a empalé, j'ai a peine survécu. Si vous avez vu mon corps, sans doute avez-vous remarqué l'immense cicatrice juste sous ma poitrine. C'est lorsque je suis tombée qu'on s'est rendu compte de nos sentiments. Lui, qui a le plus grand égo au monde et l'un des plus gros sens de l'honneur, n'a pas été capable de m'achever. Il savait qu'il m'aimait, je m'en suis rendu compte aussi par la suite. Après avoir tout fait pour me soigner, nous avons parlé, et je n'ai pu que m'incliner devant son amabilité, je suis tombée dans ses bras.

Elle sourit, se rappelant qu'elle parlait à Marek de son pire ennemi.

- Quel est votre rapport avec Brexinga? J'ose croire que vous avez foi en la puissance de l'amour, mais on parle quand même de l'Empereur... d'Alagaësia? N'est-il pas votre ennemi a tous? Je me demande encore également pourquoi vous n'avez pas cru que je suis moi même votre ennemi. Je l'accorde, c'est évident que je ne le suis pas, mais même pas une petite méfiance? Regardez moi, qui est pratiquement couchée sur toi comme si je serais une courtisane...

Elle rigola alors qu'elle affirma sa dernière phrase. Krystale savait très bien qu'elle n'était pas une courtisane pour Marek, ni une ennemie, et il le savait encore plus.

- Vous savez, je n'ai jamais connu mon vrai père. C'est pour cette raison que j'éprouve ce type d'amour envers vous. Je sais que vous êtes fidèle à votre épouse, et vous savez que je suis fidèle à Brexinga, mais nous deux partageons la même mélancolie, les mêmes problèmes, le même deuil. Nous savons profiter de la chaleur de l'autre car nous sommes pareil, corrigez-moi si je me trompe. De plus, vous m'avez sauvé de la mort alors que je n'avais jamais été aussi faible. Je me sens en sécurité, et je suis certaine que vous êtes le meilleur père que ce monde aura porté.

Elle serra le bras de l'homme contre elle, de la manière qu'une petite pourrait serrer son ourson en peluche. De tout son coeur, elle voulait qu'il ressente sa reconnaissance.

- Brexinga me manque, laissa-t-elle alors échappé. Un large sourire lui fendit les lèvres. J'ai tellement hâte de le revoir, ça fait des années!

Ainsi donc, Brexinga et Krystale s'étaient connus sur le champs de bataille. Intéressant. Un amour né d'un combat qui avait bien faillit être meurtrier. Il se rappelait lui même son combat contre Myad. Oh ce n'était pas le même amour qu'il y avait entre Myad et lui. C'était un amour beaucoup plus fraternel. Comme un frère et une soeur non pas le sang mais par le coeur. Tiens, ça rime. Tout ça pour dire que le combat qui l'avait opposé à la nouvelle Impératrice -à l'époque seulement apprentie de Brexinga- avait été très dur pour lui. Surtout quand il avait dût la blesser gravement... Il se souvenait encore du corps de Myad, ensanglantée, un énorme X dans le dos, là où ses lames avaient frappé. Il se rappelait du sentiment de honte et de douleur qui l'avait envahit à ce moment là. Heureusement, la demi-elfe demi-drow ne lui en avait pas trop trop voulu. Même si à ce moment de l'histoire, Marek ne l'a pas encore revu, à vrai dire. Je crois même que la bataille de Dras Leona n'a pas eu lieu en fait. Donc en fait, Marek ne se souvenait pas du tout de ce combat contre Myad, puisqu'il n'avait pas encore eu lieu. C'est le Marek qui se rappelle de cette discussion au coin du feu, ce Marek qui est au manoir là, qui se souvient du combat contre Myad alors qu'il se souvient de la discussion qu'il a eu avec Krystale. Ouais, c'est tordu. Mais bon, on comprend... non?

Bref. Revenons à nos moutons.

- Quel est votre rapport avec Brexinga? J'ose croire que vous avez foi en la puissance de l'amour, mais on parle quand même de l'Empereur... d'Alagaësia? N'est-il pas votre ennemi a tous? Je me demande encore également pourquoi vous n'avez pas cru que je suis moi même votre ennemi. Je l'accorde, c'est évident que je ne le suis pas, mais même pas une petite méfiance? Regardez moi, qui est pratiquement couchée sur toi comme si je serais une courtisane...

Marek marqua un silence avant de répondre.

- Je suis trop gentil. C'est là un de mes défauts. Et peut-être utopiste. Je rêve que le monde puisse changé. Depuis que je suis tombé amoureux, que je me suis marié, je me dis que l'amour est la plus puissante des magie. Brexinga est peut-être mon pire ennemi (enfin presque y'a Kaylan aussi), mais tu es la preuve vivante qu'il a un coeur. Qu'il sait ce que c'est que l'amour. Il n'est donc pas perdu à jamais. Je ne sais pas comment Brexinga m'accueillera à Dras avec toi. J'espère qu'il fera abstraction de nos ressentiment, même si je t'avoue, j'en doute un peu. Quant à savoir si tu es une ennemie... Et bien disons que je te garde à l'oeil, même si je te fais confiance. Et puis, ta magie a été grandement affaiblie depuis le temps. Tu ne me représente pas vraiment une menace, je peux me permettre de sympathiser avec toi en toute bonne foi.

- Vous savez, je n'ai jamais connu mon vrai père. C'est pour cette raison que j'éprouve ce type d'amour envers vous. Je sais que vous êtes fidèle à votre épouse, et vous savez que je suis fidèle à Brexinga, mais nous deux partageons la même mélancolie, les mêmes problèmes, le même deuil. Nous savons profiter de la chaleur de l'autre car nous sommes pareil, corrigez-moi si je me trompe. De plus, vous m'avez sauvé de la mort alors que je n'avais jamais été aussi faible. Je me sens en sécurité, et je suis certaine que vous êtes le meilleur père que ce monde aura porté.

Marek ne savait pas quoi dire. C'est vrai que Krystale et lui avait perdu tout les deux leur dragon.

- Merci. dit-il simplement. Sache que tu seras toujours la bienvenue au Manoir, mais... seule. Je suis désolé, mais je veux pas qu'on me prenne pour un traitre parce que j'accueille Brexinga chez moi. De plus, cela pourrait être dangereux pour moi comme pour lui. Je ne sais pas comment pourraient réagir les protections que Nielas a posé autour du manoir en présence d'un Ombre de son niveau.

La jeune elfe se mit à lui serrer le bras. On aurait dit une jeune enfant et son père... Cela fit sourire Marek: si ses enfants pouvaient être aussi gentil que l'elfe, il serait le père le plus heureux du monde...


- Brexinga me manque. J'ai tellement hâte de le revoir, ça fait des années!
- Oh moi je suis désolé, mais je ne peux pas dire la même chose! répondit-il en souriant. La dernière fois que je l'ai vu, je me suis laissé battre par lui pour rejoindre Tenel Ka à la prison de Dras.

Puis ils s'étaient évadés grâce à Laïaga. Aaaaah... De vieux souvenirs tout ça.

Krystale le sentait, Marek était pensif. Ainsi donc, il était trop gentil, c'était un fait plausible. La petite Elfe n'en apprenait pas réellement au sujet de son interlocuteur. Elle aurait bien aimé lui dire comment il allait être accueillit mais elle l'ignorait ; elle ne savait pas comment était Brexinga, elle ne l'avait pas vu ni senti depuis plus de deux ans. Pour dire vrai cependant, elle avait surtout hâte de le revoir, le reste ne l'importait pas beaucoup, bien qu'elle espérait de tout son coeur qu'il n'y aurais de combat futile.

Encore, elle sourit légèrement à la réponse de Marek. Évidemment que Brexinga n'était pas le bienvenue au Manoir, elle s'en doutait. La petite avait fermement l'intention de revenir passer, pour voir tout le monde. Elle ne gardait que de bons souvenirs des sympathiques Dinath, Belvoth et Nielas, et même si Moroës semblait un peu gredu, il l'avait quand même laissé entrer en premier lieu dans le Manoir. Pour tout dire, Krystale avait déjà hâte de revenir, même si elle aurait aimé pouvoir y retourner avec un amant calme, accepté et reposé. Ça n'allait pas arriver.

- Je comprend, Marek.

Fournit-elle comme réponse, avec simplicité et neutralité.

- Je vais revenir, c'est sûr. De plus j'ai une dette envers vous tous.

La nuit faisait tranquillement progrès sur la soirée. Il était maintenant dix-neuf heures quinze. Krystale laissa échapper un autre long bâillement. Il fallait se rappeler qu'elle avait eu une nuit précédente très mouvementée au Manoir, avec toute l'histoire de l'Elfe noir, de Myad et etc. Cela amplifiait sa fatigue déjà présente. Sans doute serait-elle au lit d'ici deux heures. C'était tôt pour dormir.

Tenel Ka fut un nom qui la surprit. Elle la connaissait, cette fille.

- J'ai enseigné des trucs à cette Tenel Ka... C'est une bonne amie à moi si je me souviens bien.

Avoua-t-elle avec un sourire nostalgique. Elle essayait de se rappeler d'autres détails mais en vain.

- Raconte moi cette histoire! S'exclama-t-elle en souriant, les yeux toujours rivés sur le feu magique et rougeoyant