[Je ne sais pas si y a eu un post aussi long que celui-là dans toute l'histoire du forum, en tout cas moi c'est la première fois que j'en fais un aussi balèze ! La preuve, j'ai été obligée de couper, sinon ça rentrait pas. Bon courage et merchii pour ceux qui relèveront le défi, je compatis avec ceux qui s'endormiront sur leur clavier ! Allez, zou]


Un goût de sang dans sa bouche irrita Myad. Elle déglutit, passa une langue tremblante sur ses lèvres, se crispa. Elles étaient craquelées et fendues. D’où cet arôme sur son palais. La jeune femme guetta un bruit suspect. Rien qu’un silence lourd. Ses narines palpitèrent. Elle connaissait cette odeur… Concentrée sur l’odeur de ce lieu, la jeune femme réfléchit aussi vite qu’elle put. Une moiteur poussiéreuse. Le sang, oui, mais la sueur aussi. La saleté. Des petits animaux nuisibles. Du métal… De la vieille pierre. Myad ouvrit les yeux et se redressa avec brusquerie. Une geôle.

Elle était déjà venue ici. Il y a quinze ans.

La prisonnière s’accroupit, les paumes posées sur le sol, bout des doigts collés à la pierre. Prudemment, elle explora la pièce sombre, tapie comme un fauve. Ses yeux rouges fouillaient les moindres recoins de la petite pièce malodorante. Son examen achevé, elle se redressa, toujours accroupie, pencha la tête en arrière, toisa le plafond. Ce qu’elle y vit la fit gronder sourdement. Ses lèvres se retroussèrent sur ses dents, et ses mâchoires firent claquer les canines pointues que lui avait légué son père.

Une épaisse grille de fer donnait sur une rue. Et cette rue était bondée. L’agressivité de la jeune femme fit reculer certains curieux, avancer d’autres. Furieuse, Myad gronda de nouveau. Elle était retombée dans cet état presque animal de ses premières années suivant l’amnésie. Ses observateurs avaient tous la peau mauve, nuancée plus ou moins foncée, et des cheveux pâles. Blancs, argentés, ou gris. Leurs yeux avaient des couleurs magnifiques, du rouge pâle au orange doré, en passant par le violet et le bleu électrique. Et elle qui croyait qu’ils avaient tous les prunelles rubis ! Il semblait qu’on méconnaissait encore cette espèce.



- Alors, c’est elle, Ayahante ? dit une voix.

- Je ne la voyais pas du tout comme ça, dit une autre.

- Et comment tu t’imaginais un truc pareil ?

- Je l’ignore. Une elfe. Une elfe civilisée et calme.

- Elle est aussi de notre sang, souviens-toi. Ne vois-tu pas ses yeux ?

- Ces yeux ! Superbes.

- Un chat. Ou une panthère.

- Un serpent, même.

- Quelle teigne ! s’exclama quelqu’un lorsque Myad feula à leur encontre.

- Vous croyez que c’est vrai ? Que cette gamine a rasé Ogeliah ? Je n’arrive pas à y croire. Un monstre contre nature, d’accord. Mais pas un être ultime.



Myad en aurait pleuré de rage. Seulement, la colère dominait. Elle rugit, furieuse, et essaya de bondir vers la grille. Ses doigts n’eurent pas frôlé le métal qu’une brûlure aiguë lui mordit la peau. Retenant un cri, elle retomba au sol, tapie, et fusilla ses spectateurs du regard.



- Tu vois, reprit la voix. Une sale bête, je te dis. Pas la Gardienne Absolue.

- La description correspond. Cheveux noirs, yeux rouges, silhouette parfaite, tatouages, cicatrices.

- Et le collier.

- Oui, le collier… Une merveille, vous ne trouvez pas ? Le Diamant noir n’a pas perdu de son éclat. Athor a sublimé la pierre de notre art. Ce bijou nous honore.

- Quelle folie lui a pris de sceller les deux Diamants ! Aucun d’entre nous ne peut le toucher à présent.

- Le Diamant blanc nous tuerait.

- Cela prouve bien que c’est elle. Les humains, les elfes et les nains seraient morts sous la coupe du Mal.

- Vous avez sans doute raison. N’empêche, je l’imaginais plus…

- Belle.

- C’est cela. Elle est trop drow pour les elfes et trop elfe pour nous. C’est un hybride voué à la solitude d’un membre d’une espèce qui n’existe pas.



Ces paroles résonnèrent dans la tête de Myad comme une sentence durant de longues heures. Ils avaient raison. Mais elle allait leur donner tort, s’ils pensaient qu’elle allait se laisser faire.



Neuvième jour.

Les elfes noirs ont perdu leur curiosité critique. A présent, ce sont des décharges électriques, des langues de flamme, des scorpions, qu’ils lui lancent entre les trous de la grille. Ils essaient tout ce qu’ils trouvent, et jamais ne retentirent autant de paroles magiques en si peu de temps. Le concours était lancé. Ce serait à celui qui ferait craquer la bête en cage. Les petits venaient regarder. Les femelles adoraient ce jeu, et s’y prenaient, et ce n’est que devant l’impuissance de leurs sorts qu’elles s’énervaient et perdaient patience. Les mâles participaient, bien entendu. Chaque tressautement du corps doré au fond de la geôle était accueilli avec enthousiasme. Certains pariaient sur l’efficacité de tel sort si on l’utilisait à tel endroit. Et c’étaient des grommellements de déception qui résonnaient contre les murs si Myad ne réagissait pas. Alors, quelqu’un faisait remarquer que c’était parce qu’elle était évanouie. Un « Aaah » général accueillait cette phrase, et on tâchait de la réanimer à grands coups de joyeux courants électriques.

Myad était dans un état pitoyable. Sa peau si douce, si propre, si tendre, ne se ressemblait plus ; des hématomes, des plaies, une couleur grisâtre. Les tatouages eux-mêmes s’étaient ternis, alors que les cicatrices de la précédente torture de ce genre paraissait ressortir. On l’avait tondue ; en effet, cela apitoyait un peu les femelles, qui trouvaient qu’il était dommage de sacrifier pareille chevelure, et puis cela la rendait plus animale encore, et enfin c’était une souffrance supplémentaire, alors pourquoi pas ? Parfois, elle passait une main squelettique sur son crâne, par réflexe. Et seul le vide, seule de la peau sale, et plus trace de la soie noire qu’elle arborait autrefois. Un des jeux des jeunes drows étaient de nommer les os qu’ils apercevaient nettement sous la peau. Son corps n’était plus vivant. Elle se traînait avec l’apparence d’un cadavre.

Mais un cadavre vivant.

C’était cela qui exaspérait ses geôliers. Elle vivait. Elle résistait à tout. Rompue à la douleur, à la soif, à la faim, elle n’était vaincue par aucun des moyens utilisés contre elle. Malgré des séances au contact de machines horribles, son visage restait lointain, moqueur parfois, et ses yeux rouges brûlaient plus que jamais, et défiaient son bourreau impuissant. Son esprit était inflexible, et les attaques mentales ne réussirent jamais à briser la protection qu’une puissance imprévue avait érigé là. Le Diamant blanc. Si le noir était une force d’attaque, celle-là était défensive. Myad n’aurait pas pu résister ; l’instinct avait donc agi à sa place, et elle vivait envers et contre tout, et personne ne pouvait la plier.

Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il n’y ait une fin à cette horreur ; soit ils réussiraient, soit ils la laisseraient partir, vaincus. Et la tueraient par dépit.

- Ayahante. Je te rencontre enfin.



Myad eut du mal à redresser la tête. Ce qu’elle vit la fit gronder, mais bas. La force lui manquait. Sa voix elle-même n’était qu’un murmure.



- Kaltendâ. Ravie, ma tante. Comment se porte mon père ? chuchota-t-elle.



Le visage royal se crispa sous l’ironie. Elle paraissait aussi prompte à la colère que des braises à se faire brasier. Myad la fixa sans faillir de ses iris rubis.



- Il est surveillé. Et il a interdiction de l’approcher, bien entendu.

- Bien entendu.

- Il a trahi son peuple en ne t’amenant pas à ta naissance, siffla la Reine. Il ne mérite pas de vivre. Mais il est mon meilleur combattant.



Cela voulait dire que personne ne pourrait le tuer. Et qu’il était utile. Le cœur épuisé de la jeune femme eut un élan de gratitude envers son père. Ainsi, il n’était peut-être pas le monstre qu’elle avait craint. Il était un elfe noir modéré. Comme ce Dragonnier, Charlie. Myad dut paraître soulagée car Kaltendâ ricana.



- C’est la fin, Gardienne.

- En effet, souffla l’hybride. Et toute fin annonce un début.

- Le début d’une grande prospérité pour les nôtres, assura la Reine. Grâce à toi, nous allons écraser tous nos ennemis.



Myad finit par sentir qu’elle ne pouvait plus parler. Elle poursuivit pas la pensée, et sa voix avait cette fois la force de celle d’avant. Le contraste fit tressaillir Kaltendâ.



*Je préférerai mourir !*



- Très bien, alors tu périras. Cela serait bien dommage. Et puis, en fait, non. Cela ne serait qu’un prêté pour un rendu, finalement. Tu as assassiné des centaines de mes sujets, et rasé ma capitale. Ta mort ne sera qu’une réparation.



Myad regarda sans bouger trois guerriers ouvrir la grille, se laisser tomber auprès d’elle et la soulever entre leurs bras puissants. Plus molle qu’une poupée, la jeune femme fut portée sans peine en-dehors. L’air frais lui brûla les poumons. Le soleil lui agressa les yeux. Pourtant, l’aube pointait à peine. La jeune femme cligna des yeux, regarda autour d’elle. Une cité de pierre.

Ainsi, ils avaient dû reconstruire en vitesse une ville à l’air libre lorsqu’elle avait anéanti la dernière.

Les guerriers transportèrent leur précieuse chose jusqu’à une plateforme en marbre noir. Ils l’y déposèrent. Leurs gestes étaient doux, respectueux. Malgré l’ironie et la cruauté, ils savaient qu’elle était de leur sang, et sa résistance ne les laissait pas si indifférents. L’un d’eux baissa le regard. Myad, couchée sur le ventre, redressait la tête, mains plaquées contre la pierre glacée. Il faisait froid. Elle était nue. Elle frémit.

La foule s’amassa autour d’elle, et des murmures d’excitation s’en élevèrent. Myad claqua des mâchoires, montra les dents. Ses pupilles étaient contractés par la détermination. S’il fallait mourir, elle mourrait. Elle ne servirait pas d’arme.

Des prisonniers furent amenés devant elle, entre le trône de la Reine et le centre de l’attention. Une adolescente, un petit garçon, un elfe aux yeux d’un noir intense, un nourrisson serré dans les bras de sa mère. Ils avaient pioché un peu partout. Myad siffla, méprisante. Ils cherchaient la faille.

Le premier fut l’elfe. Il fut frappé, hué, et, finalement, mis à mort ; juste avant que ses yeux ne s’éteignent, il envoya une pensée à Myad.



*Nous sommes fiers de toi, Elirionasy.*



Et il mourut. La jeune femme contrôla le flux de haine qui asséchait sa gorge. Il ne fallait pas qu’elle cède.

Vint la jeune fille. Son cri transperça les tympans de la demi-elfe. C’était terrible. Un reproche terrible fut le dernier regard qu’elle lui lança.

Le petit garçon pleurait. Myad eut beaucoup plus de mal à ne pas se jeter sur les bourreaux.

La mère et le bébé furent plus difficiles à voir que tout le reste. La femme appelait à l’aide, suppliait les drows, puis Myad, l’insulta, l’accusa de tout ce qui lui arrivait. La jeune femme ne put démentir. C’était bien de sa faute, et sa peine s’en accrut. Le bébé ne poussa pas un cri. Sa petite tête chauve rebondit sur le sol avec un bruit mat. Myad crut qu’elle allait vomir. Une pulsion plus forte que les autres faillit briser ses défenses. Mais elle réussit à garder son calme.

Les drows, impressionnés, exaspérés et furieux, excités par l’odeur du sang, en appelèrent en un grand raffut à une autre victime. Kaltendâ dit quelque chose, et les bourreaux filèrent. Ce qu’ils amenèrent arracha un cri désespéré à la jeune femme. Pas ça.

Le dragon était encore jeune, et il avait la couleur du métal. Gris foncé. Il gesticulait dans tous les sens, et ses rugissements étaient pires que les cris de l’humaine. C’était insupportable. Cette couleur d’écailles… Ce dragon… Myad adorait ces créatures. Et l’un d’eux allait mourir par sa faute. Elle ignorait que c’était un petit d’Arget, la dragonne de son père, et que son Dragonnier était enfermé bien solidement. Après tout, seul le dragon devait mourir.

La colère. Le désespoir. La haine.

Myad luttait.

Des larmes rouges fusaient de ses yeux, et tâchaient le marbre noir de perles rubis.

L’onde, oppressante, montait, montait, montait…

Une main leva une lame. Le dragon gémit. Myad n’en put plus. Elle laissa la puissance déborder.



- NOOOOOOOOOOOOOOOOON !



Chacun hurla de surprise. Une silhouette d’un noir profond, absorbant la lumière, s’était relevée au centre de l’autel. Le marbre paraissait fragile et gris en comparaison. Sa tête était nimbée de mèches noires, qui ondulaient sous un vent invisible, et ses yeux… Ses yeux…

De grands yeux d’un blanc livide, sans iris et sans pupille.

Pas de bouche.

L’Arme absolue. Une partie de la foule s’agenouilla, d’autres reculèrent. Fascinée, Kaltendâ s’approcha.

Le dragon grogna. Il regardait l’être avec une terreur contenue.



- Laissez-le partir, dit une voix.



Un écho plutôt. Sorti de nulle part. Beaucoup tressaillirent. La Reine donna un ordre. Le guerrier hésita, elle le menaça. Il céda, et releva la main.

L’être redressa la tête. Un sifflement énorme, menaçant, éclata. Elle – Myad ? Leva lentement un bras, et sa main s’ouvrit.

Plus personne ne bougea. L’Arme n’était pas contrôlable. Elle n’agissait que selon sa volonté propre. La provoquer, c’était périr.

Kaltendâ, exaspérée, se leva, s’empara de la lame, et attrapa le cou du dragon. Un cri suraigu, infernal, explosa.

A la seconde où l’arme entama la peau du dragon, l’enfer se déchaîna.

L’être se ramassa sur lui-même, et se détendit d’un seul coup, en poussant ce hurlement inhumain qui tenait du requiem. Le souffle mortel avait la noirceur de l’encre ; l’onde circulaire dévala la clairière avec la vitesse d’une lame de fond, ni feu, ni eau, ni air, mais brûlant, noyant, brisant tout sur son passage. Les corps furent décomposés, les constructions démembrés, les pierres réduites en poussières. Le sol s’envola, une colonne de fumée de gaz et de chair brûlée s’éleva en un énorme nuage sombre.

Et puis, aussi brusquement que cela avait commencé, l’onde s’évanouit.

Le cri se tut.

Un corps chuta avec grâce sur le sol, et ne bougea plus.



Le cratère était plus gigantesque encore que la première fois. Myad était la seule survivante. Ou bien était-elle morte aussi ?... Non. Elle vivait. Le Diamant blanc la gardait en vie. Il faisait mieux même. Petit à petit, alors qu’un vent de deuil balayait le sol brûlé, il modifia son apparence.

En quelques minutes, Myad retrouva une magnifique chevelure. Une peau sublime. Des formes musclées et savoureuses. Toute plaie fut soignée. Les tatouages disparurent. Ses yeux prirent lentement une teinte d’un vert éclatant. Le corps était le même. Mais quiconque ne savait pas que c’était elle, ne la reconnaîtrait pas.



Là-haut, sur une hauteur, un gigantesque dragon pleurait son petit mort. Son cavalier à la peau mauve partageait sa douleur. Athor contempla sa fille, conscient qu’elle courrait de grands dangers, mais se résigna à s’envoler. Il allait devoir annoncer à son peuple la perte de sa Reine et d’une autre de ses cités.



Ne restait que Myad, l’Arme, le bourreau et la victime de ce peuple qu’elle avait brisé.

Kaylan était sur Evridal, le magnifique cheval. Avez vous déjà entendu parler de lui ? Non ? Alors je vais vous le présentez. Evridal est une majestueuse créature, on pourrait presque dire d'elle qu'elle est parfaitement conformée. Sa robe d'un nur pur et laiteux laisse entrevoir sa personnalité. Son poil est luisant et l'on pourrait croire avec les rayons de la lune qu'elle est entourée d'une aura blanche. Défaut de vision? Son arrière train est d'une très grande puissance et assure un beau coup de saut. Sa tête est digne d'être comparée à une sculpture tant elle est raffinée. Sa peau fine laisse voir les reliefs des vaisseaux sanguins qui parcourent sous la peau. Son souffle chaud est d'un grand réconfort lorsqu'il fait froid. Une magnifique corne au milieu de son chanfrein permet sans faire douter un instant qu'il s'agit bien d'une licorne. Sa beauté égale celle dune princesse et son panache fait des envieux. L'élégance lui est tout à fait naturelle et l'on peut se demander à juste titre comme une si gracieuse créature a pu venir au monde sur ses terres. Et pour rajouté autre chose, cette licorne peut voler en effet, de magnifique aile orne son dos, de grandes ailes qui peuvent être cacher sous sa magnifique robe. En la voyant, l'on comprend très vite la nature, le caractère de cette superbe créature. Sa présence est réconfortante, reposante. Elle aspire à la sérénité. Son regard démontre une très grande sagesse et une intelligence justifiée. Elle est un peu comme tout ces êtres légendaires, si extraordinaires que l'on peut douter de leur réelle existence. Evridal aide sans rien demander en retour. Cependant, elle décide si elle doit rester. Elle seule est capable de juger si quelqu'un à besoin oui ou non d'aide. Pour Kaylan, Evridall est juste sa monture mais il la traite comme un compagnon de route et qui n'a aucunement besoin d'un maître pour mener sa vie à bien. C'est une créature noble et loyale.

Donc, assis sur son flanc, il volait au grès de ses désirs; allant parfois vers le nord et d'autre fois vers l'Ouest. Soudain, une déflagration d'énergie qui se fit sentir à près d'une cinq centaine de mètre autour de l'épicentre. Kaylan fila le plus haut possible pour pas que celle-ci l'atteigne ! L'Ombre était sûr que cette énergie libéré venait d'un certain village drow avec lequel les concilliens ne sont pas toujours d'accord. Au sol, il distingua un corps nu; il piqua vers le sol sa curiosité éveillé ! Son cheval continua d'avancer vers le corps inerte au pas, arrivé à cette hauteur, il descendit majestueusement de son pégase et posa un genoux à terre. Le tueur en était certain, c'était une divinité descendu du ciel venu à sa rencontre. Elle avait une belle chevelure blonde, et lorsqu'il lui ouvrit une paupière, il rencontra de magnifique yeux émeraude. Le joueur de la mort posa sa main sur le front de celle-ci, elle était en vie. Il lui mit une main en dessous de la tête et une autre en dessous des genoux et la souleva. Son poids était étrangement léger. Il l'allongea de travers sur son cheval, savourant ses belle forme avec les yeux suivit d'une main. En moins de deux, ils arrivèrent près d'un repère du jeune ombre, une cachette près d'une colline, elle avait l'allure d'une caverne. Il prononça deux ou trois mots et la porte s'ouvrit donnant sur une chambre, composait d'un couchage, une armoire où se trouvait quelque arme et potion. Il allongea Myad sur le couchage et mit une couverture sur elle, il l'a regarda d'un amour à peine naissent et décida de la faire manger en attendant son réveilla, de la viande et quelque fruit.

* Elle me rappelle quelqu'un mais je ne sais pas qui, étrange *

L'univers était tout noir. Et vide. Il n'y avait ni vent, ni ciel, ni terre, ni océan. Myad flottait au coeur d'une immensité au silence oppressant.
Au début, elle ne sentit rien. Seul, son esprit émergeait de l'inconscience, et s'étirait, encore fripé, tel un jeune oiseau qui viendrait d'éclore. Car la renaissance était longue à mettre en place. L'âme devait s'accoutumer au corps qu'elle habitait, sinon le risque était la folie... Et la mort.
Puis, ses sens, lentement, s'éveillèrent.
Une odeur de pierre, d'humidité, chatouilla ses narines. Sans savoir pourquoi, cet arôme ne lui plut pas. Et puis, sa peau frémit de vie ; elle perçut la douceur d'un drap, le moelleux d'un soutien, la chaleur de quelque tissu au-dessus d'elle. Cela, était agréable. Le goût de sa bouche lui déplut : sèche, assoiffée, elle réclamait à boire. De la pomme. Elle avait mangé de la pomme. Peut-être. Qu'en savait-elle ?
Son esprit était à présent alerte. Et l'horreur la submergea.
Elle ne pouvait pas dire si elle avait mangé, ou pas. Pourquoi elle avait si soif.
Elle ne pouvait même pas dire qui elle était.
Quel était son nom ?
...
Désespérée, elle força sa mémoire à s'activer, comme on essore un linge déjà entortillé dans l'espoir d'en faire tomber une seule goutte, mais celle qui suffira. Un mot, un seul, lui parvint.

*Lenea.*

Son nom ? Impossible à dire. Il fallait qu'elle trouve quelqu'un et le lui demande. Oui. C'était la meilleure chose à faire. Résolue, la jeune femme ouvrit les yeux. Et les referma aussitôt, aveuglée par la lumière. Elle cligna des paupières, plusieurs fois, et remarqua une présence. La Gardienne Absolue leva ses yeux tous neufs vers lui. Ils avaient la couleur de l'émeraude, de longs cils noirs, une expression douce ; de plus, un détail crucial permettait de reconnaître Myad : même si la couleur avait changé, c'étaient toujours des pupilles de serpent. Et son visage... Etait le même. Son corps. Aussi. Et son collier... Les deux Diamants ne luisaient plus que faiblement, épuisés. La jeune femme fixa Kaylan durant une bonne minute avant de dire d'une voix reconnaissable entre toutes :

- Que s'est-il passé ?

Sa voix ! Quelle voix ! Kaylan la reconnut immédiatement, apparemment elle non ! Tant mieux, Kaylan lui sourit une nouvelle fois et ramena une carafe d'eau qu'il fit couler sur les lèvres de la nouvelle Myad. Il lui caressa la joue, cherchant les bon mots avant de commencer son mensonge.

- Et bien Myad, nous avons était attaqué par des dragonniers qui ont voulu nous tuer sous prétexte que notre mariage sera une union trop puissante. Ils voulaient te séparer de moi, heureusement nous avons tenu tête mais à un moment nous avons fléchi et les dragonniers de l'Alliance ont était rejoint par des mercenaires drow et ils t'ont capturé. Quelque jours plus tard, j'ai repéré ta trace tout juste après qu'ils ont voulu te séquestré. Et grâce à notre amour, nous les avons tous éliminé mais tu as perdu connaissance et je t'ai amené ici, dans l'un de mes multiples repère !

Il était à genoux, près de la couche de la jeune femme, il se baissa et passa ses lèvres sur celles de l'hybride. Depuis le temps qu'il avait voulu le faire, à présent, il le savait, Myad était pour lui et même Mumak ne pourra la séparer de lui. Ce baiser procura à Kaylan, un sentiment tout à fait naissant. A présent, il voulait voir les réactions de la demi-drow. L'Ombre lui caressa une nouvelle fois la joue avec ses doigt fin, un sourire charmeur aux lèvres. Kaylan se leva, et sortit par l'ouverture de la grotte en envoyant une pensée réconfortante à Myad; il revint deux minutes plus tard avec des habits de femme en main en un assez bon état et les donna à Myad.

- Enfile cela pour ne pas rester nu, en attendons que l'on revienne à la Forteresse !

En même temps qu'il parlait, il envoya une image de la forteresse à Myad par pensée. Il attendait à présent qu'elle enfile ses habits, pas du tout gêné de sa nudité, les habits étaient un simple pantalon coupé un peu avant les genoux ( ya avait pas de short à l'époque ) et d'un haut moulant. Il resta debout, un sourire coquin aux lèvres.

- Oui, d'ailleurs on allait se marier en Janvier. Et tu m'avais dit un jour que tu voudrais avoir un jour un fils et qu'il aura la même couleur de yeux que toi.

Il se tût un instant, lui laissant le temps de réfléchir et de s'habiller. Lorsque qu'elle se leva pour se faire, elle révéla un corps tout aussi magnifique que Kaylan aura aimé voir et revoir. Il fit pénétrer une nouvelle fois quelque chose dans l'esprit de la nouvelle Myad. Une chaleur. Une fois qu'elle fût habillé, Kaylan se rapprocha d'elle et lui chuchota à l'oreille.

- Que dirais-tu que nous nous en allions vers notre demeure. On pourrai remettre les choses au clair, tu ne pense pas ?

Le tueur de l'ombre regarda par l'ouverture de la colline et appela Evridal. Le cheval ailé arriva en galopant près de l'ouverture. Il attrapa par la main et l'amena près du pégase, le joueur de la mort l'aida à la faire monter dessus. Et lui fit enrouler ses mains autour de sa taille à lui. Il murmura quelque chose et le cheval marcha un peu avant de prendre son envol théâtrale. Le grand cheval alla presque aussi vite qu'un dragon et de là où ils étaient, le désert n'était plus très loin au vol. Le jeune ombre demanda par pensée à Myad.

* Est ce que ça va, ma chérie ?*

Myad ouvrit des yeux ronds au fur et à mesure que Kaylan édifiait un passé beau et rassurant qu'elle pouvait adopter. Les ardeurs de l'Ombre étaient touchantes. Ce qui ne l'empêcha pas de lui lancer un regard de femme-qui-sait-ce-qu'il-mijote. La magnifique créature blanche les rejoignit. La jeune femme avait l'impression de la reconnaître. Normal, se dit-elle. Après tout, n'était-elle pas la compagne de l'Ombre ?

Elle ne se souvenait que de quelques images hétérogènes. Des yeux gris et des cheveux noirs qui la regardaient avec affection. Un reptile qui court. Du sang. Une immense dragonne émeraude, et son cavalier, flou, qui la regardait. D'autres, encore, mais tous nimbés de brouillard.

La question de Kaylan était teintée de triomphe. Elle ne comprit pas pourquoi il mettait autant de fierté. Peut-être parce qu'il avait eu peur pour sa vie ?

*Mais tout va bien, mon amour !*

Ainsi, le destin de Myad prenait un chemin brumeux, où personne ne pouvait prévoir ce qui l'attendait.

[Plus tard]

Deux grandes ombres passèrent au dessus de ce qui restait de l'apocalypse. Deux ombre immense dût à la hauteur peu élevé du soleil de l'aube, qui diffusait sa lueur orangée sur la scène de désastre, allongeant mystérieusement les ombres des débris calciné.

Les deux dragons amorcèrent une décente. Une fois Hathir posé, Marek se détacha et sauta au sol. Il s'approcha de ce qui semblait être le point de départ d'une explosion. Posant la main au sol, il ferma les yeux un instant avant de déclarer aux autres:

Le sol est encore chaud. On est arrivé trop tard pour la récupéré ici. Mais cela n'a pas du se passer il y a bien longtemps.

Faisant tourné son regard autour de lui, il fut attiré par une lueur blanche sur le sol noire. S'approchant, il ramassa ce qui resemblait à une plume. Une plume trop grande pour être celle d'un simple oiseau...
Marek savait que Kaylan possédait un cheval ailé. Il les trouvait d'ailleurs complètement différent l'un de l'autre... La noirceur et le manque de civilité de l'un, face à la grace et la blancheur de l'autre... Cela lui rapelait le pendentif de Myad...
Il ne pu s'empêcher de regarder une énième fois le bijou que sa soeur de coeur lui avait offert. Il redoutait à chaque instant que sa couleur, alors d'un rouge sombre, ne devienne gris comme la mort. Mais non. Myad était envie, il le savait.

Marek retourna près de Hathir. Posant sa main sur le dragon, il respira un grand coup avant de déclarer:

Kaylan l'a surement ammené chez lui. On y va?

Hally trouva que l'atterrissage était arrivé trop vite. Cependant, elle savait que l'heure n'était pas a plaisir de voler, mais aux recherches de Myad. Quand ils atterrirent, elle comprit immediatement que c'était trop tard. La ville dans laquelle ils avaient atterri n'était plus rien, et l'endroit d'où semblait venir cette explosion était vide. Sans compter sur une plume blanche. Elle ne devait pas être là au moment de l'explosion car cette blancheur jurait avec la noirceur de la scène qui se tenait devant les quatre compagnons. Après avoir ramassé la plume, Marek revint vers eux, et expliqua qu'il devait s'agir de Kaylan, et qu'il l'avait surement ammenée chez lui. Il proposa d'aller directement chez lui. Hally fit un grimace, et repondit :

- Moi je suis d'accord, mais j'espère vraiment que cette fois ci nous arriverons à faire un pas ...

Le souvenir de leur voyage du côté de chez l'Ombre était toujours encré dans la tête de Hally, et ce souvenir faisait parti du genre qu'on préfère oublier ... Elle attendit la repose de ses amis et regardant le carnage que Myad avait fait lors de cette explosion. Il ne restait vraiment plus rien du tout !

A son tour, la jeune femme se laissa glisser à terre, contemplant avec incrédulité le désastre que l'explosion avait causée. La terre formait maintenant comme un cratère, désert de toute forme vivante ; seuls quelques pierres et la terre elle-même subsistaient. Leyra, intriguée, vint à la même conclusion que tous les êtres logiques présents : Myad avait, peu de temps auparavant, déserté le lieu.
D'une voix mystérieuse, Marek avoua une partie de son plan, et cita la forteresse de Kaylan. Un vertige envahi la jeune femme. Elle ferma les yeux, se tenant la tête, ne parvenant pas à oublier le souvenir de la fois précédente où ils avaient tenté de pénétrer dans la forteresse, chance qu'ils avaient abandonné suite à plusieurs membres blessés. Dont elle-même.
Pour se donner une contenance, la belle humaine demanda d'une voix légèrement affaiblie, en posant une main sur l'épaule du dragonnier :

"Comment comptes-tu t'y prendre, Marek ? Kaylan sera constamment avec elle. Ne crois-tu pas que Myad aura peur de nous ?"

Les choses se compliquaient grandement. Le fourbe ombre avait étendu son influences ténébreuses sur Myad, et il serait alors bien difficile de l'en défaire. Habituellement, Samoth n'était pas contre un combat à mort contre un ennemi, mais les circonstance rendait véritablement les choses difficiles. Le dragonnier marchait dans la zone dévastée par le feu, il n'avait pas pris la parole depuis l'atterrissage de Jarzahl. Il s'était en fait concentré sur l'air qui portait de nombreux aspect magique. Depuis qu'il avait emprunter à la bibliothèque du manoir de Marek, des livres concernant l'ouranomancie, Samoth s'était entrainé, et il parvenait de plus en plus à ressentir ce qui l'entourait. C'était bien différents des sens magiques ou des cinq sens primaires du corps. Tout en fermant les yeux, le dragonnier percevait en effet tout ce qui l'entourait, tous les reliefs du paysages, toutes les couleurs et leurs teintes, et plus important encore, tout ce qui constitua les mouvements en cette zone. En fait - pour utiliser des termes plus conventionnels -, il voyait ce qui s'était passé dans la zone comme s'il s'y était trouvé. La connaissance de l'ouranomancie, bien que très difficile à assimilé, même pour un elfe érudit dragonnier et guerrier tel que Samoth, se révélait extrêmement pratique. Cependant, connaissant son ennemis, ce qu'il vit ne fit que confirmer ce que tous redoutaient.
Il se concentra, à présent revenu dans le présent de la situation, sur la façon d'aider Marek à procéder. Il savait que la demeure de Kaylan était protégée par la magie et qu'ils seraient inéluctablement repérés s'ils s'approchaient de trop près, ce qui pourrait faire faire à l'ombre des actions plus noire encore. Malheureusement, les facultés mentales de tous ceux qui se trouvaient là étaient limitées. Elles ne pouvaient projeter la conscience par magie au delà d'une certaine limite. Cependant, sans savoir exactement comment ni si cela pouvait être fait par la nouvelle discipline d'apprentissage de Samoth, ce dernier était convaincu de pouvoir combiner son esprit avec celui de Marek pour intensifier la portée de l'action magique. Communiquant à son ami sa réflexion par l'esprit, il s'approcha de celui-ci et accompagna son message mental de ses mots.

- Un peu d'aide ?

[Hally, je crois qu'il est grand temps de remplir notre fonction d'apprentie dragonnière (bien que j'ai déjà oublié la plupart des propositions de nom de Marek =/ ) ]

Aidée par Marek, Leyra remonta souplement sur le dos de Hathir. Alors que ses précédentes tentatives avaient été complètement désastreuses, la jeune femme prenait le coup de main, comme on disait. Depuis qu'elle était partie de chez elle, il y a maintenant longtemps, la magicienne s'était améliorée dans de nombreux domaines, notamment en magie, bien sûr, mais ses compétences physiques étaient désormais plus grandes également. Auparavant de taille plutôt petite, elle avait grandit, lui offrant une silhouette fine et élancée ; quant à ses membres, ils avait fini par se muscler légèrement, tout en préservant son allure frêle et douce.
Ses sens eux aussi avaient été récompensés par la petite expérience que Leyra détenait : sa sensibilité, déjà développée caractériellement, en était devenue encore plus importante lors de son apprentissage en magie. Mais tous ces progrès n'étaient en rien dans l'instinct étrange que la jeune femme découvrit.
Assise confortablement sur la selle de cuir de Hathir, elle regardait le triste paysage, démuni de toute végétation. La poussière et ce désert de forme vivante étaient exaspérants ; elle ne doutait pas que, avant l'explosion qui avait ravagé le terrain, cet endroit contenait autant de couleur que les beaux alentours de sa ville natale, Teirm.
Soudainement, une lumière à la fois douce et puissante interpela le regard bleu de la jeune humaine. Attirée par un si bel éclat à un endroit si dévasté, Leyra vérifia d'un coup d'œil que Samoth et Marek lui tournaient le dos ; elle ferma hermétiquement son esprit, et avec des yeux suppliants, supplia Hathir de se taire. Le danger ne serait pas présent. Elle le savait.

Elle le sentait.

Silencieuse et discrète comme un félin, elle se glissa à terre, et entama sa marche légère vers la lumière. Leyra ne pouvait le nier : une nouvelle flamme brillait dans ses yeux redevenus bleu ciel. La flamme de la certitude, et celle de l'aventure.
Bizarrement, la magicienne ne se retourna même pas vers Hally qui, de la où elle était, pouvait parfaitement la voir s'échapper. Alors que la jeune femme aurait pu être impatiente de découvrir l'objet qui dégageait pour elle tant de lumière, elle ne pressa pas le pas, et poursuivit lentement sa route.
Plus elle s'approchait de l'éclat, plus celui-ci s'intensifiait. Mais son regard ne se détournait pas ; au lieu de bruler ses pupilles, la lumière apaisait son esprit, la rendant d'autant plus bienveillante, et , miracle, un peu clémente envers son père.
Alors qu'elle se trouvait éloignée de la source d'environ deux mètres, la jeune femme s'arrêta et, droite comme un i, ferma les yeux et laissa cette étrange magie l'apaiser.

[bon, en gros, j'attends Hally avant de découvrir nos œufs :D:D]

Samoth suit les paroles d'Hathir, et se tourna vers Jarzahl, lui aussi acquiesça. Samoth, poussé par une nouvelle curiosité, étendit son esprit vers ces éléments ovales et étincelant. La première fois qu'il en avait vu, il n'avait pas vraiment pris la peine de le sonder magiquement, mais à présent, il pouvait ressentir pleinement l'énergie qui s'y référait. La providence de la toute puissance magique était de toute évidence mystérieuse pour le dragonnier qui n'arrivait toujours pas à comprendre comment les choses arrivaient lorsqu'elles devaient arriver sans qu'elles y soient poussée. Une sorte de providence qu'il était bien difficile de contourner, et à laquelle on pouvait rarement échapper.

[Au passage, je comprend toujours pas pourquoi ceux qui deviennent apprenti dragonnier ont pas le droit à une cérémonie (comme pour les chevalier de la table ronde ) où on leur remettrait par la même occasion un œuf de dragon . Ce serait plus logique, parce qu'avec tous les dragonniers du forum, ça fait beaucoup d'œufs qui trainent parterre en Alagaësia ^^ ]

[ On est un peu en retard avec Leyra, et on a toujours pas les noms définitifs pour nos dragonnes xD
J'attends sa réponse pour voir si je dois éditer, donc pour l'instant, ma dragonne ne s'appelle pas Eluna ! Enfin, c'est pas officielement officiel ]


Leyra se rapprocha d'elle, et s'accroupit à ses côtés. Elle fut la première à toucher l'œuf. Alors qu'une spirale se dessinait sur la paume de la main de Leyra, Hally effleura à son tour le deuxième œuf. Le même craquement, que celui de l'oeuf de son amie retentit, mais celui ci était different. Le même bruit, mais dans le coeur de Hally, ce craquement ci était totalement different. Il changerait sa vie, sa destinée. Enfin, un museau sortit de l'oeuf brisé, suivit d'une petite aile. Enfin, quand la coque fut totalement brisée, le dragonneau se tourna vers Hally, et la regarda dans les yeux. Ils étaient d'un bleu eclatant. Plus clair que ceux du dragonneau à coté, mais tout aussi beau. Hally sourit. Elle tendit sa main vers lui, et la posa au dessus de sa tête. Le dragonneau avait suivit la main du regard, et avait maintenant les yeux fermé. Au contact entre la main et les ecailles du dragon, Hally sentit la paume de sa main bruler. Elle resta la main sur le dragon sans broncher. Elle savait que cette brulure ne durerait pas longtemps, et que c'était tout à fait normal. Si on était dragonnier, on devait le porter sur soi. Alors que le dragonneau ouvrait de nouveau les yeux, Hally le regarda de nouveau dans les yeux, mais sentit cette fois ci le lien qui les unnissait. Et comprit que ce n'était un dragon qu'elle avait devant elle, mais une dragonne. En même temps, un mon apparut devant ses yeux, comme si ca avait toujours était une evidence. Elle le chuchota pour sa dragonne :

- Eluna.

Ce qu'on appelait un sourire chez les dragons se dessina sur le visage de la dragonne. Hally lui sourit à son tour, et lui tendit la main pour qu'elle monte dessus. La dragonne saute en avant pour se degager de sa coquille, et avec un second saut, monta sur le bras de Hally. La jeune humaine se leva; et attendit que Leyra ne bouge. Ce moment était vraiment unique, mais Myad était quand même en danger...

La jeune dragonnière était plongée dans le regard de la petite dragonne. Une lueur à la fois curieuse et douce brillait dans ses yeux de saphir ; ses yeux étaient si limpides que son âme pure apparaissait d'une grande sagesse, malgré sa toute récente naissance.
De son côté, Elthanyn, si tel était son nom, observait attentivement sa dragonnière, qui semblait si heureuse qu'elle en était au bord des larmes. La petite dragonne la savait fragile et sensible.

*C'est comme si on se connaissait déjà par cœur.* songea Leyra

Une série images traversa brusquement l'esprit de la belle jeune femme ; tout d'abord son Gedwey Ignasia, aussi brillante que les étoiles un soir sans lune. Puis les grands yeux de Elthanyn. Et une autre image, un son, une odeur...
Leyra comprit rapidement que était pour le moment leur seul moyen de communication. Mais elles s'en accomoderaient, bien évidemment.
Un sourire flottait sur ses lèvres, elle regarda Hally, dont sa dragonne Eluna était posée sur son bras.
Leyra prit Elthanyn dans ses bras, et se releva.
Se rapprochant de Samoth, Marek, Hathir et Jarzahl, la belle humaine planta ses yeux bleus dans chacune des pupilles grandes ouvertes, y compris celles d'Eluna, et prononça, à la fois fière et...dotée d'une sensation indescriptible :

"Je vous présente Elthanyn."

Elle s'arrêta un instant, et, savourant ses mots, poursuivit :

"Ma dragonne."