Passage vers le monde des morts [protégé par bouclier]

Le truc avec la mort qui fascine tellement, c'est à la fois le mystère et la puissance qu'elle représente, personne ne sait ce qu'est réellement la mort, personne à part les morts eux-même, il est même peu probable qu'Ellenwen et Pierrot le sachent, ils n'en ont vu qu'une facette, et encore... infime. Mais surtout, son pouvoir... son absolu pouvoir sur quiconque, personne n'est à l'abri de la mort, même les elfes et leur longévité exceptionnelle finissent par mourir un jour d'une manière ou d'une autre. Et ça, ça à forcément tendances à captiver ceux qui ont été si souvent en contact avec la mort, qui l'ont vu de loin prête à les emmener avant de finalement lui échapper, qui ont dû tuer pour continuer à vivre.
On passe sa vie à fuir la mort essayant de laisser notre empreinte sur le monde avant qu'elle ne nous rattrape, alors l'idée de venir à sa rencontre de notre propre chef avait un certain gout de suicide... l'idée était dérangeante.

Sombral méditait en regardant le voile, quand akkan fut soudain pris d'une crise de Questionite aigu... Ses premières question s'adressait au dragon, mais Sombral laissa d'abord les autres répondre, réfléchissant à comment il allait bien pouvoir répondre à l'apprenti d'Ellen... une fois que la Reine, puis Laiaga eurent fini leur récit Sombral entama le sien

* et bien... ça va te faire beaucoup de chose à assimiler d'un coup. Tout d'abord sache que ta première question n'a pas de sens, "comment et pourquoi les dragons pensent?" et bien demande toi d'abord pourquoi et comment toi tu penses et ensuite tu auras la réponse. Les deux pattes n'ont pas le monopole de la pensée ne l'oublis jamais. Un jour Ellenwen t'apprendras à ouvrir ton esprit, à l'étendre vers l'extérieur et à comprendre par la même occasion que tout être vivant en ce monde pense, et que les seules choses qui vous différencie d'un écureuil ou d'un arbre c'est le fait de pouvoir mettre des mots sur ces pensées et qu'elles sont plus nombreuses et complexes.
Ce qui nous amène à ta deuxième question. Ce qui différencie la magie des dragons de celle des deux pattes ce sont en partie les mots. les dragons sont des êtres de magie, elle est ancrée en nous, dans notre sang , dans nos muscles, malgré toute la puissance de nos ailes elles auraient bien du mal à nous porter sans l'aide de la magie. le feu que nous crachons lui aussi est magique. en faites, chez les dragons la magie est purement instinctive, innée, nous la maitrisons parfaitement pour certaines actions, le feu , voler etc... mais pour le reste nous ne pouvons pas l'appeler sur demande, c'est un ensemble de sentiments, de circonstance, de sensations qui vont finir par éveiller en nous des actes magiques unique et certainement impossible à reproduire . Vous les deux-pattes, la majeur partie de vos magiciens se contente d'utiliser des mots en ancien langage, qui donne des directives assez précises à la magie, il y a cependant des cas à part, la magie du temps de Laiaga et le pouvoir de métamorphose d'Ellenwen sont des formes de magie plus proche de la magie des dragons car ils n'utilisent pas les mots pour s'en servir.

Sombral prit une pause, réfléchissant à un moyen de résumé assez rapidement l'histoire des dragons

* pour ce qui de notre histoire, je dois t'avouer que je ne suis pas le plus sage ni le plus érudit des dragons, d'autres dragon seraient bien plus amène de te répondre correctement, je peux toutefois te dire que nous étions en Alagaësia bien avant les nains , les elfes, ou les hommes. et que les évènements et les noms de cette époque sont presque impossible à retranscrire dans vos langues... toutefois l'histoire des dragonnier et de leurs origines est assez répandue, il y bien longtemps une guerre éclata entre les dragon et les elfe parce qu'un jour un chasseur elfe fut pris par l'idée de tuer un dragon. Cette guerre fut un désastre pour les deux camps, semant la mort en alagaësia. C'est dans ces circonstance qu'Eragon, un jeune elfe orphelin, découvrit un oeuf de dragon et qu'il décida de garder. Une profonde amitié lia Eragon et le dragon qu'il nomma Bid'Daum, et aprés quelques années Eragon décida de le monter, et de montrer aux elfes et aux dragons qu'une amitié entre leur deux peuples était possible, il mit ainsi fin à la guerre. S'en vient le pacte, pour que plus jamais une guerre entre les elfes et les dragons ne voit le jour, ils se lièrent par un pacte magique d'une puissance inouïe. De ce pacte naquirent les dragonniers, les dragons obtinrent des traits plus affiné et l'usage des mots, les elfes furent lié à la magie presque comme les dragons, et en gagnèrent leur longévité. Eeeet oui akkan, si notre chere Ellen et notre cher Laiaga ont eu une vie aussi longue, c'est grâce au pacte avec les dragons, a l'origine seule les dragons ne craignait pas le temps.*

Sombral observa akkan, se demandant comment il allait pouvoir encaisser tout ce flot d'information d'un coup. Puis il se détourna à nouveau de lui pour en revenir à sa contemplation du portail. Il se tint exactement au même endroit que précédemment, et resta ainsi quelques minutes, il fixait le voile ondulant, tentant d'y trouver une réponse, une indication sur quoi faire... une indication sur ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur... D'après ce qu'il avait put comprendre, une des choses qui risquait de les retenir la dedans ces la visions de leur proches. Des amis, de la famille, des amours défunt... Or lors de sa longue vie nombre des proches d'Ellen ont dû quitter ce monde, c'était une évidence. Sombral avait un mauvais pressentiment... Il sentait que s'il laissait Ellen entrer seule la dedans, elle n'en sortirait jamais.

* Non...* dit-il simplement, sur le ton d'une décision prise... irrévocable...

Il quitta le voile du regard et se tourna vers la Reine. Même si ça taille actuelle avait tendance à faire rire Ellen, l'air que le dragon arbora en parlant ne pouvait que laisser place au sérieux et à l'attention.

* C'est hors de question. Tu ne traverseras pas ce voile, pas seule. Ton dernier sort ta grandement affaiblie et... Trop de choses t'attache à leur monde. Si tu dois aller la-bas, ce sera avec moi.*

le regard perçant du Dragon plongea dans celui de la reine, lui indiquant clairement que Sombral ne changerait pas d'avis. Il l'assommera s'il le faut, lui lancera un assaut mentale de toute sa volonté de Dragon, mais il ne la laissera pas passer sans qu'elle ne l'emmène avec elle.

Akkan avait eu plus d'information qu'il n'avait pu lire en plusieurs dizaine d'année .. De plus raconté par des personnes présentes lors des faits.

Il aimerait avoir plus de temps pour s'imprégner surtout sur l'histoire des dragons, il réfléchit a l'histoire des dragonniers et réfléchit aux différentes implications de ce que chacun lui avait dit. Il ouvrit son esprit sur les possibilités induite par les nouveaux éléments que lui apportait l'expérience et les connaissances de chacun, c'était formidable ... et effroyable, il repensait à sa cicatrice et comprenait mieux les implications.

Il avait déjà parcouru un long chemin et avait sans nul doute un chemin encore plus long à parcourir.

Il fit de son mieux pour dissimuler son intérêt, mais autant demander a un éléphant d'être discret sur un marché. Il était passionné et si la situation n'était pas urgente, il aurait sans nul doute passer une bonne partie de son temps en question et il aurait même tenter de trouver plusieurs maître afin de développer plein de compétences, il avait des envies et des espoirs. Il se retrouvait comme un enfant a qui l'on apprend la vie.

Il reprit ses esprit quand Ellenwen se déplaça pour passer par le chemin. Apparemment, le dragon-lézard ne l'entendait pas de cette oreille. J'aimais beaucoup le fait de voir le dragon modèle réduit s'interposer entre la porte et Ellenwen.

Akkan se préparait mentalement à la suite des évènements. Il allait devoir retrouver la créature ou l'être humain qui se déplaçait aux alentours. Il faut donc retrouver une piste. Il avait une idée de là où il avait été repéré et espérait que les traces serait encore relativement fraîche.

Ellenwen s'était assise sur le sol pour écouter les récits des autres. Après tout, elle n'était pas vraiment pas pressée et en apprendre un peu plus était toujours intéressant. En plus, elle commençait à récupérer doucement l'énergie qu'elle avait perdu. Surtout qu'elle ne connaissait pas cette partie de l'histoire de son neveu. C'était quand il était encore dans l'Empire. Quand il avait tourné le dos à sa famille et à son humanité, qu'elle n'avait plus aucune nouvelle de lui. La seule chose qu'elle savait sur lui à cette époque c'était les vagues rumeurs qui lui parvenaient sur sa puissance et sa façon de diriger l'Empire. Des on-dit qu'elle n'avait jamais vraiment écouté, de peur qu'ils contiennent une grande part de vérité. Elle n'aimait pas se souvenir de cette époque. Ni de la guerre qu'elle avait mené des deux côtés. Une fois trompée, une fois par revanche. Ils ne s'étaient pas croisés dans cette guerre. Elle ne l'avait pas voulu. Elle avait tout fait pour. Et son histoire lui fit courir un frisson dans le dos. C'était bien digne de lui ça, de fricoter avec les morts pour essayer de tromper sa peur et sa tristesse. De n'en rien dire à personne, de ne pas se confier, mais de se souler avec un esprit, une pâle imitation de ce qu'avait été la personne disparue. Et par le même coup, elle en apprenait plus sur Dandelo, le golem qu'elle avait croisé et à qui elle avait accordé son affection en souvenir de son neveu qu'elle croyait mort. C'était à la fois un peu effrayant et bouleversant. Elle aussi avait beaucoup aimé Shaka. C'était à l'époque où tout était heureux, ou presque. Où chacun passait son temps à courir après l'aventure, quand l'aventure se dérobait encore et n'encombrait pas votre vie. A l'époque où ils avaient encore le temps de prendre un verre tous ensemble, sans se préoccuper des préoccupations politiques des uns ou des autres.

*Ca te manque hein ?*
*Oui... Le monde a tellement changé. Ca me manque cette époque là. Je me souviens de soir de beuverie, juste pour le plaisir d'être ensemble. Quand on ne s'entendait pas, on se foutait un bon coup sur la gueule et c'était fini. Maintenant...*
*Oui, je sais. Mais tu aimes bien ce monde quand même... Tu aimes être la reine des elfes et être plus libre que personne d'autre. Tu aimes les intrigues politiques, tous les avoir, les piéger, les entortiller dans ta toile diabolique.*

Ellen esquissa un sourire, convaincue, et continua d'écouter l'histoire. Elle se demandait ce que ressentait réellement son neveu derrière son visage impassible. Elle le sentait légèrement gêné, comme Akkan lorsqu'il devait se mettre nu devant elle. Pas vraiment honteux mais peu à l'aise. C'était assez étrange. Elle le connaissait depuis si longtemps, et si bien. Et en même temps pas du tout, elle s'en rendait brutalement compte. Elle n'avait même jamais osé lui demandé ce qu'il avait ressenti après la disparition d'Althéa. Elle n'avait pas été là pour le réconforter ou pour se souler et oublier leur chagrin ensemble. Elle n'avait même aucune idée de ce qu'avait bien pu faire sa nièce. Ni d'où elle était partie. Et elle n'avait jamais osé lui demander si lui le savait. C'était vraiment frustrant. Elle croisa le regard de son neveu et grimaça. Il attendait quelque chose d'elle. Quelque chose qu'elle n'était pas sûre de pouvoir cerner ni de pouvoir lui donner. Elle se leva pour cacher sa gêne. Elle ne voulait croiser personne dans le monde des morts. Aucune personne qu'elle connaissait et qui pourrait la retenir là-bas. Elle ne voulait même pas y penser.

- Je ne connaissais pas toute cette histoire, petit cachotier. Elle sourit. Mais faudrait creuser cette histoire d'imprégnation... C'est assez particulier, je n'ai jamais entendu parler d'une histoire semblable. Et Sombral, ne tire pas toute la gloire à toi. Malgré tout, je suis encore plus vieille que toi ! Enfin ! Laïaga, tu as raison... parlons de ce qui nous amène. Pour me ramener...

*Disons que s'il t'arrive vraiment malheur, il ne pourra rien faire...*
*Parle pas de malheur !*

- Normalement, je devrais être capable de revenir seule tant que je sens ta présence. Je me guiderai sur ton esprit. Pour ça j'ai besoin que tu penses à moi... Pas forcément en continu, je sais que ça serait un sujet monotone. Juste que tu gardes une partie de tes pensées vers moi. Avant de partir je créerai un fort lien mental entre nous deux. Si à un moment tu le sens faiblir anormalement, c'est que je risque de m'éloigner de toi et de me perdre. Dans ce cas, appelle moi. De toutes tes forces et de toutes les façons possibles.

*Même mon vrai nom si tu le dois. Ca devrait marcher à tout coup normalement*

Elle s'approcha du lit et tira de sous le matelas une grosse boite métallique. Elle allait l'ouvrir quand Sombral tenta de se planter devant elle et lui annonça qu'il refusait de la laisser partir. Pendant quelques secondes, elle resta muette. Puis elle sourit. Une image venait de lui apparaitre, aussi clairement que si cela c'était passé la veille. Elle faisait la même scène à Pierrot, des dizaines d'années plus tôt. Elle avait exactement le même ton que lui. Et elle avait eu gain de cause. De toute façon, s'il avait fallu, elle se serait accroché à la jambe de son ami pour qu'il ne parte pas. Elle savait d'avance que, cette fois, elle ne pourrait jamais dissuader le dragon. Elle soupira, pour le principe.

- D'accord. Mais tu ne me lâches pas d'une semelle !

Elle regarda Laïaga et s'excusa rapidement. Elle savait qu'il aurait aimé venir. Mais lui, elle savait qu'il y avait de grandes probabilités pour qu'il reste fasciner et qu'elle ne puisse jamais le faire revenir. Un jour, lui promit-elle, elle l'emmènerait. Quand il serait plus stable d'esprit. Puis elle retourna à ses affaires et ouvrit la boite qui contenait une une matière gélatineuse et argentée. Elle se déshabilla et s'en enduisit le plus entièrement possible.

- Cette matière va faire écran entre moi qui suis vivante et le monde des morts. Encore une fois, je ne peux pas expliquer pourquoi.

Elle barbouilla également Sombral, qu'elle percha sur son épaule. Puis elle se retourna vers Laïaga et Akkan, leur adressa un sourire et traversa le voile. Elle ne voulait pas s'attarder.

Sombral et elle arrivèrent dans un monde entièrement composé de nuances de noir, de gris et de blanc. Tout autour d'eux, le paysage étalait ses lits de rivières déséchées, ses arbres morts, son herbe brûlée. Les murmures, aux oreilles de l'elfe, étaient devenus des hurlements. Mais elle ne voyait rien aux alentours. Aucun esprit, aucun fantôme... Pourtant elle se sentait épiée. Et elle était sûre qu'elle l'était.

- Bienvenue dans le monde des morts, Sombral. Nous sommes attendus. J'espère que personne n'aura l'idée de venir nous voir.

[Akkan va normalement partir à la chasse de son "homme-bête". Alex toi tu as le choix entre l'accompagner ou jouer des esprits venus nous pourrir notre petite visite]

Delyanwel, c'était son nom. Delyanwel c'était aussi un poème en langue elfique, mais j'avais récemment découvert qu'Ellenwen était une quintessence de tout ce que recouvrait ce mot. Un mince sourire se dessina sur mon visage en formulant le vrai nom de la vieille elfe au fond de mon esprit.
Je sentais le lien ténu entre nos esprits, tissé si fort pourtant qu'il traversait les mondes. Elle doutait de moi ? Très certainement, elle ne m'avait pas laissé le ressentir clairement, mais ses excuses avaient valeur d'aveu, d'une certaine façon. Pourtant elle m'avait confié la charge de la remmener parmi nous, j'étais son ancre dans notre monde. Une petite contradiction ici ? On dirait bien que je n'étais pas le seul à ne pas toujours agir rationnellement.

-Alors Akkan, lançai-je en direction du jeune homme, qu'est-ce qu'on fait en les attendant ?

D'une main distraite, je pris une poignée de la matière argentée, une sorte de vif-argent en gelée, dont s'étaient tartinés ma tante et le dragon. Elle coula paresseusement entre mes doigts, parcourue de reflets changeants et totalement surréalistes. Comme beaucoup de choses ici, elle était imprégnée d'une forte magie.
Une magie brute, pas vraiment comme un sortilège banal, plutôt – je frissonnai en y repensant – comme la camisole que m'avaient enfilé les nominsiens pour me retenir prisonnier.
Comme de la volonté concentrée, matérialisée, et toute entière tendue vers un unique but : repousser. Repousser le monde alentour et l'empêcher d'entrer en contact avec ce qu'elle entourait. Et j'avais beau me concentrer, impossible d'appliquer ma magie dessus.

-Ça risque de durer un moment, je peux t'apprendre un peu la magie en attendant si tu veux ?

Cela faisait longtemps que je n'avais plus rien enseigné à personne, mais je devrais m'en sortir. Nous n'avions rien de particulier à faire, et je n'avais aucune idée de l'écoulement du temps dans le monde des morts. Identique au nôtre, plus rapide, moins ?
En attendant la réponse d'Akkan, je m'allongeai sur une des couchettes miteuses. Un coin de mon esprit était toujours accaparé par Ellenwen. « Si tu sens le lien faiblir, appelle-moi » avait-elle dit. Pour l'instant tout allait bien, mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter.
Ca pourrait aller si vite... Si je remontais le temps ici, est-ce que cela aurait un effet sur le monde des morts ? Dans le doute, autant considérer que je n'avais pas le droit à l'erreur... Je me sentais de plus en plus nerveux.
Du bout de l'indexe je traçai des cercles en l'air. Des anneaux rougeoyant suivant la circuit de mon doigt se mirent à apparaître près du sol, répandant une douce chaleur dans la grotte. Je reposai la main. Le sortilège continua de tourner et de dégager sa chaleur.

- D'accord. Mais tu ne me lâches pas d'une semelle !

ce fut sa réponse. Sombral était surpris, il ne s'attendait pas à ce qu'elle l'accepte si facilement alors qu'elle avait tant insisté sur le fait qu'elle devait y aller seule. M'enfin c'était mieux ainsi, même si Sombral aurait préféré avoir une taille normale pour aller se promener dans le monde des morts, mais bon il ferait avec.
Ellenwen retourna vers ses affaires d'où elle tira une étrange boite, la reine des elfes commença à se déshabiller, laissant sombral un peu perplexe, puis elle s'enduisit d'un espèce de produit gélatineux à la texture désagréable comme pu le remarquer le dragon lorsque ses écailles furent également souiller par la dite mixture

* yerk! mais qu'est-ce que c'est que ça?*

- Cette matière va faire écran entre moi qui suis vivante et le monde des morts. Encore une fois, je ne peux pas expliquer pourquoi.

*bon... j'espère au moins que tu as bien vérifier que c'était ininflammable avant de m'en mettre partout !*

Ellen se contenta de replacer le mini-dragon sur son épaule, la crème bizarre le fit glisser et quelque gouttes du sang de la reine commencèrent à perler le long d'une griffure, Sombral s'accrocha comme il put

* AaaaAAaAh ! ouf... désolé, tu en as mis partout ça glisse!*

Sombral s'apprêtait à lécher la petite plaie, comme le fond les dragons, mais il préféra s'abstenir à cause de l'espèce de gel. Ellen se contenta d'un sourire en guise d'aurevoir, le dragon lui salua leurs compagnons avec sa queue, puis ils traversèrent le voile...

...

* ah ouais, quand même.*

...

Le paysage qui apparut devant ses yeux était des plus déstabilisant. Aucune couleur. les arbres mort, le sol terreux parcourut de touffes d'herbes desséchées ainsi que la voute se contentaient d'arborer une infinité de nuances de gris et de noir, donnant à la scène un aspect irréel, comme si ce monde avait été entièrement dessiné au crayon gris. Les yeux de Sombral parcoururent toute la zone aussi loin qu'ils le pouvaient, avides de découvrir ce monde qui fais tant parler les deux pattes.

- Bienvenue dans le monde des morts, Sombral. Nous sommes attendus. J'espère que personne n'aura l'idée de venir nous voir.

* je crois qu'il y a bien longtemps que les êtres de ce monde ont arrêté d'attendre quoi que ce soit Ellen...*

Sombral étant trop petit, il resta sur l'épaule de la reine pour avoir une meilleure vue, ce monde était celui des morts mais pour l'instant ces derniers avait l'air d'être bien à leur place sous terre dans les cercueils d'Eldeen & cie , pas âme qui vive (façon de parler) aussi loin que pouvait voir le dragon. S'il avait l'affreuse sensation d'être constamment surveillé, il lui était impossible de trouver la source de ces regards.

*allons-y , avance en paix, je surveille tes arrières*

Le dragon noir se repositionna différemment sur les épaules de la reine, de sorte qu'il puisse voir derrière eux et au dessus, et ainsi éviter qu'on les prennent par surprise. Il se mit à réfléchir à ce qu'il pourrait faire si un fantôme agressif apparaissait soudain... lui mettre des coup de griffes ou de dents ne lui ferait surement rien, mais certaines légendes humaines prétendaient que les fantômes craignaient le feu. Non pas que ça puisse les tuer, on ne tue pas un mort, mais cela était sensé les faire fuir. Sombral pria pour que ces légendes soit vraies, dans le cas contraire il n'aurait pas de quoi se défendre ou défendre ellen.

* comment compte-tu trouver celui que nous cherchons? si toute les âme défunte de l'histoire vivent ici, ça doit faire un paquet de monde*

Ellenwen ne sentait pas sourde douleur de son épaule, égratignée par le dragon qu'elle portait sur son dos. Rien que de se retrouver dans le monde suffisait à lui donner la chaire de poule et lui faisait oublier tout le reste. Elle sentait les petits poils de la nuque se hérisser légèrement et les battements de son coeur se ralentir progressivement. Elle inspira profondément et fit quelques pas en avant. Ses pieds nus laissaient une empreinte presque invisible dans la poussière du sol. Elle ne reconnaissait pas l'endroit. Elle n'y était encore jamais venu. Ou alors, le lieu avait changé. Elle n'avait jamais pu réellement se repérer dans ce monde. Elle perdait tous ses repères, toutes ses notions les plus instinctives. Elle s'arrêta quelques instants pour laisser Sombral se repositionner sur son épaule. Elle sourit en le sentant tenter de scruter l'horizon, comme s'il se préparait à les défendre. Si les esprits voulaient vraiment venir, ce n'était pas une surveillance, aussi précise soit-elle, qui les en empêcherait. Et s'ils voulaient vraiment les attaquer, les crocs et les griffes - pour le moment miniaturisés - du dragon n'y pourraient rien. Avisant un immense rocher noir, elle s'y dirigea.

*Tu te trompes Sombral. Ce n'est pas parce que leurs corps sont morts que leurs esprits sont morts... Tu vas en avoir la preuve. Beaucoup regrettent leur vie et tentent de la récupérer par tous les moyens. Comment crois-tu que les ombres se créent ? Il s'agit uniquement d'esprits puissants qui prennent possession du corps d'un sorcier. Ils perdent ainsi une partie de leur humanité. Mais ici, ils gardent leur âme. Beaucoup étaient des fous ou des assassins. Et ils n'ont pas changé. Beaucoup veulent aussi se venger des humains. Là, ils ont parfaitement saisi que des intrus étaient arrivés. Ca perturbe l'équilibre. Le seul avantage que nous ayons, c'est notre force. Notre esprit pourra résister à leur assaut.*

Elle avançait maintenant d'un bon pas, sans regarder autour d'elle. De toute façon, pour le moment, ils étaient coincés. Et trop regarder autour d'elle aurait pu la rendre folle. Elle savait que la rumeur de leur venue se propageait. Elle entendait trop de voix qui bruissaient, qui murmuraient et qui s'affolaient. Bien plus que lorsqu'elle était de l'autre côté du voile. Et certains semblaient la reconnaitre. Elle parvenait parfois à saisir son nom. Elle avait du venir trop de fois. Elle était devenue trop connue. Ce n'était pas très bon signe.

*Ce n'est pas nous qui iront à lui, c'est lui qui viendra à nous, s'il le veut. Il doit déjà être au courant de notre venue. Et s'il n'est pas totalement idiot, il doit savoir pour quoi nous venons.*

Arrivée au rocher, elle regarda autour d'elle. Quelques reflets argentés l'avertirent que les esprits commençaient à se rassembler autour d'eux. Elle s'assit tranquillement, posant Sombral à ses côtés. Elle lui adressa un sourire crispé.

*Il va venir... Essaye de ne rien laisser transparaitre. Ni dans tes pensées, ni dans tes gestes ou ton attitude. Reste le plus neutre possible. La moindre émotion que tu laisseras transparaitre leur donnerait une prise sur toi. C'est pour ça qu'il est dangereux de croiser des personnes que l'on a connu. On marque notre émotion et nous sommes vulnérables. Très vulnérables.*

Elle inspira tranquille et lança d'une voix forte :

- Nous sommes venus voir un maître d'armes. Il a eu comme apprenti un demi-elfe appelé Akkan et qui l'a tué pendant l'une de ses crises de colère. Nous désirons parler du sort qu'il lui a lancé. De la raison de son acte et de la façon de lui retirer cette malédiction.

*Maintenant, il nous faut attendre. La rumeur va se propager et il saura pourquoi nous sommes là. Il viendra.*

Akkan suivit le cérémoniel avec intérêt juste avant qu'ils ne comprennent ou cela menait, et il détourna le regard de son maître qui est "accessoirement" une femme et très séduisante de surcroit. il suivit leur départ avec une pointe d'amertume, après tout il risquait leur vie pour la sienne et son histoire.

Il reprit ses esprit quand Laïaga s'adressa à lui :

- Je te remercie pour ton offre mais Ellenwen est déjà mon maître en magie et je craint qu'elle ne le voit d'un mauvais oeil même si pour ma part je suis ouvert à toute forme de magie.

- Pour ce qui est de la suite, je compte bien allez voir ce qui se passe dans le nord de la ville que nous avons traversé après tout il est censé si trouver un homme-bête et soit c'est un Urgal, soit c'est un berserk et la ça m'intéresse.

Les esprits formaient une masse grise, plus ou moins indistincte et fluctuante, autour des deux vivants. Ils les regardaient, ces vivants, ils les enviaient aussi. Les vivants... Pour nombre de ces morts, la vie n'était même plus un souvenir, tout juste un mot vide de sens pour ceux qui n'avaient pas tout perdu encore.
Mais devant ces deux êtres rendus presque mystiques par le souffle qui soulevait leur poitrine, un sombre instinct prenait place, et qu'ils le comprennent ou pas, d'une manière profondément malsaine, ils les désiraient.
Ils parlaient entre eux, des chuchotis inintelligibles, une rumeur de fond exaspérante, les murmures des morts devaient sonner comme le crissement d'un ongle sur un tableau d'ardoise aux oreilles vivantes. Ils murmuraient inlassablement d'indicibles choses entre eux, leurs envies, leurs plans, ce qu'ils feraient s'ils pouvaient arracher ce petit bout de vie. Comme ils désiraient ce petit bout de vie...
Et s'ils ne pouvaient rien en tirer ? Au moins cela ferait-il deux êtres de moins à en profiter tandis qu'ils se morfondaient ici. L'éternité, c'est long, pour un spectre. Bien plus que pour un vivant...
Un maître d'armes, ils cherchaient un maître d'armes ? Quelle impudence, les vivants qui venaient imposer ici leur vigueur, leur souffle, leur ignominie tout ça pour parler à quelqu'un ?
Et de quel droit est-ce qu'ils les narguaient ainsi ?
Les spectres chuchotaient et chuchotaient, condensant leur haine, l'attisant, leur rancœur était un incroyable catalyseur et au fur et à mesure que la brume gris argent se densifiait autour d'Ellenwen et de Sombral, l'atmosphère semblait s’alourdir de cette sourde colère mesquine, emplie des chuchotements qui disaient « comment ça, nous sommes morts et pas eux, quelle est cette injustice ? ».
Comme si l'air de ce monde qui n'était qu'une vaste fresque figée, un ersatz inanimé de la réalité devenait visqueux, qu'il s'accrochait à vous, à vos bronches, essayait de vous tuer.
Tout ici ne respirait que la mort, une mort passive, insidieuse, mais la mort néanmoins, et cette sensation allait croissant.
Et puis soudain, le murmure devint un cri :
« VIVANTS ! »
Le rugissement enfla et culmina, et l'attaque commença, désordonnée, barbare et pourtant dangereuse : tous les esprits mus par cette haine qu'ils partageaient frappèrent en même temps, venant se jeter dans des chuchotis inarticulés contre les défenses mentales des deux vivants.
Qu'ils meurent qu'ils meurent bon sang qu'ils meurent tous les deux, on veut leur vie cette saleté de vie qu'ils trimbalent en eux, attraper leur cœur et le presser jusqu'à ce qu'il cesse de battre, saisir leur cou et le serrer tant qu'il restera le moindre souffle en eux, qu'ils meurent et nous rejoignent !

le monde des morts, quel endroit étrange pour aller faire une balade hein? Le dragon noir se contenta d'attendre qu'ellen trouve ce qu'elle cherchait, il restait sur son épaule, à se poser plein de question sur ce monde... Cherchant des réponses qui n'existaient pas. Quel était la nature de l'air qu'ils respiraient? et si c'était bien de l'air, pourquoi donc en disposer dans le monde d'être qui n'en ont pas l'utilité? Et les couleur, pourquoi n'y avait-il aucune couleur? et puis où étaient donc les morts? Avant d'entrer le Sombral s'attendait à trouver un monde plein à craquer de deux pattes transparents qui voudraient s'en prendre à eux, mais non rien, pas le moindre fluide volatile se baladant dans les airs en gesticulant, pas le moindre son à l'oreille du Dragon, rien. N'y tenant plus il décida de retenir son souffle, au bout d'une bonne minute il commença a ressentir l'habituelle gêne du manque d'air, comme dans leur monde, mais attribuant cela plus à une habitude de son esprit qu'à une réelle nécessité il continua... Et fut soudainement forcé de reprendre son souffle, d'une manière brusque presque brutale, comme si quelque chose l'avait soudainement forcé à ressentir la vie en lui. Décidant qu'il valait mieux ne pas tenter le diable, il ne renouvela pas l'expérience. Le plus dérangeant pour Sombral en ce lieu s'était le parfait silence, contrairement à Ellenwen qui était assaillit par des chuchotements d'une densité colossale, Sombral lui n'entendait rien... rien du tout...seul les sons de son corps et de celui de la reine lui parvenait, il n'entendait nul chuchotement nul infime vibration de l'air comparable à un son. Seulement, l'attitude d'Ellenwen tendait à lui faire penser qu'elle entendait bel et bien des choses elle, peut-être que le fait d'être déjà venue lui donnait ce privilège... en tout cas pour le moment, plus que les sons inexistants, c'était les petit reflet argenté qui apparaissaient petit à petit autour d'eux, c'était encore faible presque imperceptible, mais il sembla à Sombral que c'était de plus en plus fréquent.

*Ce n'est pas nous qui iront à lui, c'est lui qui viendra à nous, s'il le veut. Il doit déjà être au courant de notre venue. Et s'il n'est pas totalement idiot, il doit savoir pour quoi nous venons.*

Ellen se dirigeait vers un rocher noir d'une taille imposante, du moins paraissait-il imposant dans la situation actuelle de Sombral, faisait-elle cela par hasard ou avait-elle une idée précise en tête? Une fois arrivé, elle s'y assit et déposa le dragon à côté d'elle. Sombral marcha autour de la reine en décrivant un cercle, comme une sentinelle, pour faire circuler le sang dans ses pattes engourdies. Il identifia un peu plus les reflets argentés, ceux-ci ne s'était que légèrement densifiés mais suffisamment pour que les yeux du dragon y repère un mouvement, ces reflets tournaient autour d'eux, Sombral lui tournait dans le sens inverse et plus lentement il les observait, soupçonneux.

*Il va venir... Essaye de ne rien laisser transparaitre. Ni dans tes pensées, ni dans tes gestes ou ton attitude. Reste le plus neutre possible. La moindre émotion que tu laisseras transparaitre leur donnerait une prise sur toi. C'est pour ça qu'il est dangereux de croiser des personnes que l'on a connu. On marque notre émotion et nous sommes vulnérables. Très vulnérables.*

*je n'ai aucune connaissance résidant en ce monde, et ne t'inquiète pas pour moi, je suis un dragon, je me débrouillerais. Prend garde à ton esprit à toi, ne te perds jamais dans la brume. Maela un vakna Ellenwen svit-kona

Maela un vakna, calme et éveillée, cela suffirait-il alors que les quelques reflets étaient devenus une brume de plus en plus dense et tournoyante.

- Nous sommes venus voir un maître d'armes. Il a eu comme apprenti un demi-elfe appelé Akkan et qui l'a tué pendant l'une de ses crises de colère. Nous désirons parler du sort qu'il lui a lancé. De la raison de son acte et de la façon de lui retirer cette malédiction.

*Maintenant, il nous faut attendre. La rumeur va se propager et il saura pourquoi nous sommes là. Il viendra.*

* malheureusement il est possible que ceux-là ne désirent pas nous laisser le loisir d'attendre*

l'épaisse brume argentée s'était resserrée autour d'eux. Si Sombral avait eu encore des doutes, ils s'étaient dissipés , car maintenant il était certain que cette brume n'était rien de moins qu'une bande d'esprit hargneux au tendances agressive. Sombral continua sa ronde, tournant toujours autour de la reine, les esprits n'avaient pas encore oser s'avancer au delà pour s'approcher d'elle, ils se contentaient pour le moment de gagner en opacité, leur masquant presque totalement le paysage, mais toujours sans le moindre son aux oreilles du dragon, peut-être un infîme chuchotement mais tellement faible qu'il n'en était pas sûr.
Il se passa encore quelques secondes lorsque qu'un cri au voix multiple raisonna soudainement au oreilles du dragon suivit par le son d'une foule rugissante tendis que la brume s'abattait sur eux, et sur leur esprit, la creme poisseuse dont ils s'étaient enduis semblait faire son effet pour l'attaque physique mais leur esprit subissait une pression phénoménale

Lorsque les spectres fondirent sur eux le premier reflex de Sombral fut de les inonder de flammes, c'était pas forcément la meilleure idée mais cela semblait toutefois avoir un effet, même si la brume trop dense ne permettait pas de préciser quel type d'effet et a quelle ampleur. Le problème c'est que l'assaut mentale des esprits était d'une puissance inouïe, même un dragon ne pouvait se contenter de le bloquer naturellement comme il fait d'habitude avec des esprit inférieurs au sien, cette fois il lui fallut utiliser la bonne vieille technique d'école, se concentrer sur un point, un objet, ou une action, comme cracher du feu. C'est donc sur cette action qu'il se concentra, un dragon entraîné peut maintenir un jet de flammes pendant plusieurs heures, il continua donc sa ronde autour d'ellen crachant un flot de flammes ininterrompu sur lequel il fit focus de son esprit, tout ce que les morts pouvait voir en approchant son esprit c'est un mur de flammes infranchissable. Malheureusement il en était de même pour Ellen, ils ne pourraient plus communiquer tant que ces esprits ne les laisserait pas respirer

Danakil était plongé dans une transe, seul moyen pour lui de pouvoir observer les actions des vivants, il avait appris cette technique d'esprit malfaisant et faisait de son mieux pour tenter de remédier à ce qu'il ressentait comme sa faute, c'est le dernier élément dont il se souvenait de sa vie juste avant qu'il soit frappé à mort.

Il suivait un des animaux à qui il avait essayé de sauver la vie et il se concentrait sur sur l'esprit de son meurtrier pour créer un lien même tenu, de façon à ce que les 2 êtres se rencontre, il ne pouvait pas influer sur leur destiné, juste le forcer à faire des rencontres. Son dernier acte dans le monde des vivants l'avait beaucoup affaibli et il ne pensait pas qu'il faille autant d'énergie pour attirer son ancien apprenti. Seulement, ils n'étaient pas prêt et ce qui devait être une rencontre avait finit en aggression car les morts ne pouvaient agir à leur guise et les seuls morts cherchant à interagir avec les vivants étaient ceux qui voulait reprendre pied dans la réalité.

Il était donc dans l'instant crucial de la création du lien quand il sentit une onde de choc violente, comme si une porte avaient été ouverte et qu'une bourrasque s'y était engouffrée. Il ressenti une esprit vaguement familier et un autre complètement inconnu.

Il ressenti l'appel et se prépara à rejoindre les "vivants". Il semblait que son apprenti ait finit par trouver quelqu'un ayant les capacités de l'aider. Il se dématérialisa de son espace habituel et se dirigea dans les courants d'esprit naviguant dans ce monde jusqu'au lieu ou l'attendait l'elfe et la créature.

Il se matérialisa en périphérie et observa la zone. Les "Lehta-Vilissë" ou "Âme perdue" frappait désespérément les vivants tentant d'arracher la vie de leur corps-esprit. Il s'approcha du rocher et entra dans la brume formé par les esprit.

Il sentit directement la puissance de leur haine et de leur colère, ils n'avaient plus de personnalité, c'est à peine s'il reconnaissait les autres défunts. Il s'engouffra dans leur Maelström et se concentra sur le calme et la sérénité, il diffusa son étant d'esprit comme un parfum dans l'air, les esprit redoublèrent de violence avant de se calmer et de s'éloigner, cela ne durerait pas longtemps et il s'était à nouveau épuisé, mais ce court laps de temps lui était nécessaire pour communiquer l'essentiel.

La brume s'était dissiper lorsqu'il recouvra ce qu'on pourrait appeler la vue, il se concentra sur les deux êtres :

*Bienvenu à vous, Elfe et à vous Dragon, vous m'avez appeler et je répond à votre appel, je ne pourrais rester que peu de temps car ces esprits sont affamés et il ne tarderont pas à revenir.* - Sa bouche bougeait en rythme sans qu'aucun son n'en sorte.

*Vous venez concernant mon ancien apprenti, sachez que je suis heureux qu'il ait trouvé des compagnons si valeureux.
Suivez-moi, écartons-nous le temps de la discussion, les "Lehta-Vilissë" mettront plus de temps à nous retrouver.*

Sachant pourquoi ils étaient venu, il rentra au cœur du sujet :

*Je ne peux pas retirer la marque sur son épaule. Premièrement, je ne le souhaite pas et deuxièmement, je ne le pourrais pas, ce n'est pas aussi simple.

Je suis désolé pour lui que cela ce soit terminé ainsi, mais je ne souhaitais que l'avertir, hors vous n'êtes pas sans savoir que seul les esprit maléfique parvienne a intervenir sur le monde des vivants. J'ai donc usé des mêmes moyens pour interagir, seulement, la personne viser ne peut s'en sortir indemne et cela m'a couté bien plus que prévu, le message à donc été déformé.*

Il s’apprêtait à poursuivre lorsqu'il sentit une masse fondre sur eux, il n'eut que le temps de les prévenir avant qu'il ne subisse l'assaut de plein fouet. Il semblait qu'un esprit plus puissant les aient rejoint. Il ne pouvait simplement les repousser, il n'avait plus qu'a espérer que ces êtres était suffisamment puissant pour résister et les repousser.

Ellenwen sentait sa peur augmenter. Les battements de son coeur s'étaient accélérés, de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'elle sente ses doigts se crisper tout seuls. Les murmures autour d'elle s'intensifiaient et les cris devenaient des hurlements. Elle devinait une rage confuse, à peine distincte, qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Toutes les fois où elle était venue, les esprits s'étaient tenus relativement éloignés et seuls ceux qui avaient des raisons d'en vouloir aux vivants l'avaient harcelé. Quelques assassins, fous ou détraqués qui n'avaient pas eu leur dose de sang sur terre ou des victimes d'accident ou de meurtre dont la vie avait été tranché trop brutalement et qui réclamait une justice. Mais là... ce qu'elle sentait dépassait tout cela. C'était une forme de conscience collective, instinctive. Comme si les esprits avaient brusquement perdu de leur humanité pour développer un sentiment collectif de colère contenue et de rancoeur. Un phénomène de masse. Elle s'efforça au calme et, effleurant le lien qu'elle gardait avec Laïaga, s'apaisa progressivement. Sentir des lambeaux de sa présence près d'elle, savoir qu'il était resté assis à attendre son retour, à espérer son retour réussit à ralentir les battements de son coeur. Après tout, ils allaient partir vite. Et elle avait moins peur de cette masse indistincte que de revoir des êtres qui lui avaient été chers. Rien que d'évoquer le souvenir de Shaka que Laïaga avait réussi à réanimer manqua une nouvelle fois de la faire déraper vers la peur panique. Elle sourit légèrement à Sombral, veillant à préserver ses émotions réelles.

*Ne t'inquiète pas non plus pour mon esprit. Il est trop vieux, trop complexe et trop étrange pour que quiconque puisse le violer sans se trouver immédiatement anéanti. Mais je m'inquiète justement parce que tu es un dragon. Tu représentes une source de pouvoir, de savoir et de rêve qui ne laisse personne indifférent. Pas même des âmes mortes.*

Elle se leva, les jambes légèrement engourdies par l'attente et effectua quelques étirements. Elle surveillait du coup de l'oeil la masse argentée qui se réunissait autour d'eux. Par moment, elle distinguait quelques visages, une main ou une jambe, un bras tendu ou un oeil crevé. Tous était humain et gardait les traits qu'avait eu leur corps dans la vie. Mais tous semblait légèrement déformé, comme vus à travers une fine couche de buée, et leur corps immatériels tremblaient légèrement à chacun de leurs gestes. Et ils se rassemblaient. C'était indéniable. Cela non plus, elle ne l'avait jamais vu. C'était comme s'ils s'étaient tellement habitués à leur présence, qu'ils avaient vraiment compris son pouvoir, sa vitalité et qu'ils ne pouvaient se retenir. Comme si tous étaient plongés dans une transe berseker à son contact. Pas à celui de Sombral, elle sentait que le dragon n'avait pas grand chose à craindre. C'était elle qu'ils voulaient saisir, qu'ils voulaient tuer. Aussi, lorsqu'elle sentit que le dragon commençait à son tour à entendre leurs paroles, s'éloigna-t-elle de quelques pas, pour l'épargner. Elle le regarda cracher des flammes, regardant fixement les silhouettes autour d'elle. Se raccrochant à l'esprit de son neveu, elle s'astreignit à un calme parfait. Sa respiration et les battements de son coeur s'étaient ralentis. Elle évoqua l'image de Laïaga, s'imaginant tour à tour ses traits brûlés et la beauté de ses yeux, leur tristesse et leur souffrance ainsi que la joie qu'ils pouvaient refléter. Autour d'elle, les esprits se calmèrent peu à peu.Sans doute avaient-ils senti sa peur et avait réagi à l'instinct, la plus part à peine conscience de leur déchainement. Le phénomène s'amplifia lorsqu'une silhouette se détacha du lot, semblait irradier la sérénité. Sans surprise, Ellenwen regarda s'avancer celui que les descriptions de son apprenti lui permirent d'identifier comme le maitre d'arme.

- Je me nomme Ellenwen, et comme vous devez le savoir, je suis la maitresse de votre ancien élève.

Tout en parlant, elle reprit Sombral, qui peinait à marcher sur ses courtes pattes, et le reposa doucement sur son épaule, s'arrangeant cette fois pour qu'il ne soit pas incommodé par sa marche. Puis elle se mit en route d'un pas lent, suivant le maitre d'arme. Ce qu'elle entendait était doux-amer. L'homme ne semblait pas leur vouloir du mal, non plus qu'à Akkan. Mais il avait avoué lui-même avoir eu recours à des procédés maléfiques pour "transmettre" un message à son élève. Elle interrogea Sombral, prenant garde de ne dire que quelques mots tout en répondant à voix haute.

* Tu en penses quoi ? Me semble sincère mais inquiétant. N'arrive pas à le cerner.*

- Pourriez-vous nous indiquer quels messages vous souhaitiez lui faire passer ? Et pourquoi avoir recours à des procédés aussi noir pour une simple transmission ? Qu'y avait-il de si urgent et important ?

Pendant qu'elle parlait et qu'elle tentait d'analyser toutes les conséquences de ses paroles, dont le fait qu'il semblait qu'Akkan soit condamné, son esprit balayait les environs. Les esprits semblaient toujours perdus, bien différents de ce qu'elle avait connu. Ils avaient perdu leur identité et demeurait encore en troupeau brutal et violent. Mais la paix qu'elle parvenait à garder, le visage de son neveu en arrière plan de ses souvenirs, semblaient les avoir calmer. Pour un moment.

La masse grouillante des esprits se laissa apaiser, dompter par le calme posé de cette entité plus grande. Dans ce monde des morts, l'empire sur ses émotions était un indicateur de puissance, et tandis qu'eux devant cette créature vivante qui narquoisement revenait sans cesse chez eux se laissaient aller à la haine aveugle, Danakil était intervenu avec calme et fermeté.
D'une certaine façon, il les avait balayés, éparpillés aux quatre vents si tant est que le vent existe dans ce monde incroyable.
Les flammes du petit dragon, elles, avaient fait plus de peur que de mal, mais encore une fois c'était plus sa détermination implacable, si propre à ces être surnaturels à la volonté de fer, que les flammes elles-mêmes, qui avaient provoqué tout d'abord un mouvement de recul. Mais de toute façon de cet être ci ils n'avaient cure : les esprits désiraient la femme, cette envahisseuse qui jamais ne se décidait à les oublier.
Pourtant ils s'étaient heurtés au lac étal de son impassibilité, bien incapables de trouver la moindre faille dans un bastion de sérénité. A un monde de là Laïaga ne s'était pas douté qu'il aidait sa tante à sauver sa peau. Il avait ressenti un tiraillement diffus qui avait recentré ses pensées sur la reine des elfes. Comme si elle tirait ses pensées à elle.
Et puis maintenant ils étaient dispersés, et les vivants parlaient avec l'esprit.
Pourtant leur rancœur n'avait pas disparu, ils avaient simplement été mis en déroute, mais les morts ont fini par comprendre qu'à la longue ils finiraient toujours par gagner. Il suffisait d'attendre le bon moment, le petit instant d’inattention où ne serait plus parfaite la carapace de calme.
Pour l'instant elle tenait, mais la brume argentée et menaçante se reformait autour des vivants. Les murmures étaient plus discrets, la rancœur se teintait maintenant d'une étrange attente. Ils ne voulaient pas laisser passer une occasion, et sans même tous se rendre réellement compte de ce qu'ils faisaient, ils guettaient.
Rien ne bronchait pourtant. Leurs murmures étaient moins audibles. Ils réfléchissaient, se concertaient. Qui est-ce qu'elle aimait ? Qui est-ce qu'elle avait vu les fois d'avant ? La rumeur de leur venue, effectivement, se répandait comme une traînée de poudre, et les morts affluaient, regardaient et partaient ou parfois restaient, et se mettaient à chuchoter de concert.
Pourtant les morts étaient impatients, et il était encore trop tôt quand les plus nerveux d'entre eux lancèrent leur seconde attaque. La frappe vint mais fut plus subtile que la première, encore une fois elle visait Ellenwen plus que le dragon sur qui les morts n'avaient presque aucune prise, et quasiment d'autre espoir que celui de se brûler sur les défenses de son esprit.
Les consciences tournaient autour des esprits, aux aguets, cherchant la moindre défaillance, et les murmures répétaient leur complainte « Rejoins nous rejoins nous », disaient les chuchotements, « rejoins les êtres chers, les amis défunts, rejoins-nous », et de temps en temps un nom qui émergeait de ce chaos de voix feutrées et irritantes, des noms qu'Ellenwen connaissait bien, ceux des personnes qu'elle avait vues déjà lors de ses précédentes visites... des noms comme Islazandi.
« Je ne suis pas là en ennemie. »
Le ton était claire et les mots raisonnaient et vibraient. Nulle émotion, que l'expression de la volonté, et le tournoiement des morts qui harcelaient les vivants vacilla.
« Je ne vous veux pas de mal.... Et vous n'avez rien à gagner à nous tuer. »
Ils ne savaient plus que faire, ils hésitaient. Les mots de la reine des elfes résonnaient entre eux, et les influençait. Ils se sentaient dépassés par cet esprit plus que millénaire, complexe et retranché dans sa gangue de calme. Comment faire pour traverser ces défenses ? Elles semblaient même devenir une forme d'attaque !
Les esprits des morts, doucement, perdirent leur volonté de s'emparer des vivants, et doucement refluèrent. Quel intérêt de se battre contre ça ? De toute façon, ils n'avaient rien à y gagner, elle leur avait rappelé qu'ils avaient eu une vraie nature, profonde et pas forcément mauvaise, et qu'ils l'avaient toujours.
Les esprits belliqueux se dissipaient comme fumée au vent mais ils n'étaient pas les plus redoutables des périls...

HRPG: alors, comme alex et marc ont fini de manière complètement opposées et que je savais pas laquelle prendre, j'ai fait un mix des deux et je me suis pas trop avancé (alex dit que les esprit se sont calmé, tandis que marc dis qu'ils sont revenus à la charge accompagné d'une entité plus forte...) faut vous décider les gar
s Mr. Green

parce que si les esprits partent, je peux poser des question aux maitre d'akkan, mais s'il revienne je peux pas ! Mr.Gold

dîtes moi si vous avez convenu d'un truc et que je dois modifier ma fin ^^
Alex : nan mais les esprits dont parlent marc attaquent dans mon post c tout Razz

ia pas d'incohérence je suis juste allé plus loin que lui =)

Les flammes rugissantes qui s'échappaient de la petite gueule du dragon témoignaient d'un âge et d'une puissance bien plus avancés que le laissait prétendre son corps actuel. Les multiples reflet rouges qui parcouraient habituellement les écailles noires de Sombral scintillaient comme des braises, illuminés par les flammes qui venaient lécher ses crocs sans même les noircir. Pas la moindre trace de carbone sur les crocs blanc du dragon, mais pas la moindre poussières visible sur la masse des esprits défunts. C'est à peine si cela les perturbaient légèrement. L'assaut mentale que recevait le dragon, comme il s'en doutait, se tarit bien vite. Les esprits lui préférant celui de la Reine. Mais il ne baissa pas sa garde pour autant, et les flammes coururent de plus belle après la fumée.

Cependant, une force différente, une entité plus forte que les autres, défunte certes, mais toujours lucide, dispersa la foule d'esprits d'une manière que Sombral ne put ressentir, étant concentré sur ses défenses. Observant les âme s'éparpiller ça et là, il cessa de déverser des flammes dans le vide, et tendit son esprit vers celui d'Ellen, prêt à l'englober avec ses défenses pour la protéger en cas d'un nouvel assaut.

* tu parles d'une source de pouvoir ! Ils s'en foutent complètement de moi, c'est toi qui les intéresse. S'il revienne ils brûleront, et pour de bon cette fois!

oh oui, ils brûleront cette fois! Car Sombral les forceraient à se heurter à ses propres barrières avant d'atteindre celles d'Ellen.

Après quelques secondes ils s'intéressa enfin à l'âme qui avait calmé les autres, une forme humanoïde se dressait devant eux, constituer de la même essence que les précédentes, mais plus précise. On pouvait encore discerner les traits qui avaient appartenu à cet homme de son vivant.

*Bienvenu à vous, Elfe et à vous Dragon, vous m'avez appeler et je répond à votre appel, je ne pourrais rester que peu de temps car ces esprits sont affamés et il ne tarderont pas à revenir.*

Bienvenu...Cela sonnait étrangement faux après une telle attaque.

*Vous venez concernant mon ancien apprenti, sachez que je suis heureux qu'il ait trouvé des compagnons si valeureux.
Suivez-moi, écartons-nous le temps de la discussion, les "Lehta-Vilissë" mettront plus de temps à nous retrouver.*

à ce rythme la il va pas les garder très longtemps ses compagnons valeureux. Ainsi les âmes qui les avaient attaquées étaient des "Lehta-Vilissë" . Au moins cela signifiait clairement que toutes les âmes défuntes n'étaient pas comme ça, et qu'il s'agissait la d'une classe à part.

Tandis que l'ancien maître d'Akkan s'écartait, Ellen attrapa Sombral et le posa une nouvelle fois sur ses épaules mais cette fois-ci elle prit soin de l'installé correctement et le dragon put s'y caler sans la blesser, puis elle suivit l'esprit.

*Je ne peux pas retirer la marque sur son épaule. Premièrement, je ne le souhaite pas et deuxièmement, je ne le pourrais pas, ce n'est pas aussi simple.

Je suis désolé pour lui que cela ce soit terminé ainsi, mais je ne souhaitais que l'avertir, hors vous n'êtes pas sans savoir que seul les esprit maléfique parvienne a intervenir sur le monde des vivants. J'ai donc usé des mêmes moyens pour interagir, seulement, la personne viser ne peut s'en sortir indemne et cela m'a couté bien plus que prévu, le message à donc été déformé.*

Le dragon fronça ce qui lui servait de sourcil, les explications du maitre étaient plus que douteuses... Il aurait utilisé un stratagème d'esprit maléfique, prenant le risque de tuer son apprenti, juste pour lui transmettre un message? quel genre de fou faut-il être pour faire un truc pareil, et surtout quel messages si important avait-il à transmettre ?
Tandis qu'elle énonçait ces même questions à haute voie, la Reine s'adressa a Sombral par le biais de leur esprits.

* Tu en penses quoi ? Me semble sincère mais inquiétant. N'arrive pas à le cerner.*

* je pense surtout que les années passées dans ce monde lui ont faire perdre la tête, oh pas autant que ceux de tout à l'heure, il garde un certain contrôle sur lui, et possède toujours son identité, mais... c'est presque pire, il pourrait nous aider comme il pourrait faire semblant et nous poignarder dans le dos. Cependant, je ne sais pas comment ça s'est passé pour toi les fois précédentes, mais pour l'instant c'est le seul esprit qui n'ai pas tenté de me tuer, alors je n'ai pas trop le choix. écoutons le, mais ne traitons pas ses paroles comme vérité immuable. De toute façon on est venu pour ça.*

Sombral laissa à Ellen le soin d'écouter ce que le maitre avait à dire, il sondait les alentours, surveillant les Letha-vilissë. Ceux-ci semblait s'être apaisés et avoir renoncé, mais ça pouvait tout aussi bien être une ruse pour les prendre par surprise. Sombral resta sur ses gardes, prêt à protéger l'esprit d'ellen par ses propres barrières si une autre attaque venait les surprendres.

Danakil fut surpris qu'une personne de sa race repousse si facilement les esprits qu'il avait convoqué et que ceux-ci ait des réactions si violentes. Il n'avait fait que les unir pour tester la puissance des nouveaux venus... Il n'avait pas vraiment voulu une attaque en règle. Qui pouvait-elle être ? Il ne restait plus qu'à savoir si son apprenti avait fait confiance à la bonne personne. Il expliqua donc les grandes lignes aux vivants sans s'attarder sur leurs expressions, lui-même ne se rappelait que peu leur signification.

* Merci de les avoir éloigné, il semblerait qu'avec la mort, je n'ai plus les capacités d'antan. Pour revenir au sujet, Akkan est un esprit borné et il refuse depuis longtemps son héritage. Qu'il le veuille ou non il est un berserker, il souffre de la même anomalie que mon fils défunt. J'ai découvert cette anomalie il y a 3 siècles, avec l'arrivé de mon petit Eiriel à l'adolescence. Il souffrait de crises de folies passagères et ne se contrôlait plus. Dans ces moments, nous ne savions avec ma femme si nous avions eu un enfant ou une bête. Il agressait le premier venu.

J'ai fait mon possible pour chercher un remède et je lui ai appris a canaliser ses émotions pour qu'il puisse éviter de rentrer en transe et durant ce laps de temps j'ai continuer mes recherches avec l'herboriste du village. Seulement, sans crise, il lui était impossible de comprendre le fonctionnement et l'évolution de cette maladie, ni même son origine. Je ne pouvais me résoudre à forcer mon fils a faire une crise, il se portait bien depuis quelques années et avec le passage de l'adolescence, je me suis dit que c'était finit.

Il advient donc que lors de la cérémonie elfique, il tomba amoureux d'une elfe et cet amour fut si fort qu'il brisa toutes ses barrières petit à petit, il refit des crises de plus en plus fréquentes et violentes jusqu’à ce qu'il se donne lui même la mort, le jour où il aurait dû demander sa future femme en mariage.

Depuis je n'ai pu oublier son expression lors de son geste et j'ai tout mis en œuvre pour découvrir l'origine de cette maladie.

J'ai donc chercher une équipe prête a m'aider, humain, elfe, nain, chat-garou, peut importait tant qu’ils avaient les connaissances qui pouvait m'aider.

Ce qu'ils découvrirent fut mince et il me fallut trouver d'autres personnes atteinte du même mal. C'est à cette période que nous procédâmes à "diverses sélection" afin de trouver des "potentiels" et nous fîmes quelques... tests dans le but de trouver un moyen de guérir de cette maladie.

Nous avons alors voguer d'espoir en échec. Nos trouvailles ne nous apportaient aucune solution de guérison mais nous commençâmes à découvrir d'autres caractéristiques de la maladie. En effet, tous les patients ne se suicidait pas, loin de là, la plupart devenait plus ou moins partiellement animal.

De ce qu'on avait découvert, la maladie était lié à la capacité unique que nous avons, les Elfes, pour prendre une apparence animale qui correspond à notre personnalité profonde. Si le sujet ne subissait que des accès de violence au départ, il en suivait des modifications physiques de l'apparence, dents qui s'allongeaient, pilosité accrue, yeux d'animaux, oreilles velues, etc ... Jusqu'à disparition complète de l'apparence humaine et conjointement de la capacité à réfléchir et penser comme un être conscient. Pire, il ne se comportait pas non plus comme des animaux, sauf dans leur capacité à réaliser les besoins primaire.

Akkan est sans nul doute l'élève le plus doué, mais aussi celui dont les crises était les plus dangereuses, ce n'est pas pour rien que cela m'a couté la vie.

Avec la mort, j'ai appris beaucoup de choses sur la vie et ses méandres. A y réfléchir, c'est surprenant vu l'ambiance et au vu du peu d'utilité pour nous... Et aujourd'hui, ce que je vois en Akkan me fait espérer autant que cela m'effraie.

J'ai appris récemment que certains de mes anciens... élèves avaient massacré plusieurs personnes. Les battues n'ont apparemment rien donné puisque aucun d'eux ne nous a rejoint. Des centaines d'innocents qui deviendront peut-être des milliers parce qu'Akkan m'a tué trop tôt, avant que je ne parvienne à mon but. C'est pour cela que je lui ai mis cette marque... Elle accélère sa transformation en bête jusqu'à sa mort et le rend sensible à ses semblables. Son instinct va se développer et il n'aura d'autre choix que de les tuer. C'est eux ou lui. Ainsi, je pourrais au moins enrayer la terreur que ces bêtes pourraient répandre.*

*Je suis... désolé de m'en être pris à Akkan mais il est le seul moyen de réparer mes erreurs et d'éliminer, lui compris, les bersekers les plus dangereux..*

Il regarda la femme. Il sentait l’excitation des morts à son contact. Le dragon ne comptait pas vraiment. C'était une friandise délicate, mais rien de plus. Il se surprit aussi à penser que leur retour allait être des plus compliqué, mais après tout il n'y pouvait rien, on entrait pas dans le monde des morts sans conséquences et il avait une dette dont il devait s'acquitter...

*Et vous, qui êtes vous ? Pourquoi bravez-vous la mort pour Akkan ?

Elle avait réussi... Les esprits s'étaient lentement dissipés, comme s'ils avaient retrouvé toute leur raison et qu'ils s'étaient eux-même demandé ce qu'ils étaient en train de faire. Ellenwen eut un petit sourire de contentement. Invoquer à elle l'esprit de son neveu avait réussi à la calmer elle-même. C'était agréable de se sentir soutenue... Même de loin... Et même si un fourmillement au bout de ses doigts lui indiquaient que quelque chose clochait. Quelque chose de pas net et de franchement inquiétant. Mais elle ne parvenait pas à cerner ce qui l'inquiétait autant. Tout semblait calme, tout était redevenu à la normale et à part cette singulière agression, rien ne semblait vraiment mal se passer...

* tu parles d'une source de pouvoir ! Ils s'en foutent complètement de moi, c'est toi qui les intéresse. S'il revienne ils brûleront, et pour de bon cette fois!
*Oui, je ne sais pas pourquoi ils réagissent comme ça. On aurait dit qu'ils s'attendaient à ma venue. Qu'ils me cherchaient. C'est possible qu'ils aient reconnu mon esprit et se soient sentis agresser par mon retour. Mais je ne sais pas... ils avaient perdu toute leur humanité. D'habitude, quand des esprits voulaient me tuer c'était tous des esprits corrompus par la haine et le chagrin, là, c'était n'importe quel esprit qui se trouvait pas loin... Comme si un catalyseur les avait fait perdre l'esprit... C'est étrange mais bon... ça a l'air de se calmer, donc rien à craindre.*

Elle inspira tranquillement en suivant le maitre d'armes. Elle se sentait en paix, pour une fois. Sa peur - sa terreur - n'était qu'un souvenir un peu lointain, qu'elle ne ressentait plus que lorsque son coeur manquait parfois un battement. Cela la changeait agréablement. Elle avait cru que, privée du soutient et du réconfort de Pierrot, l'épreuve aurait été bien plus pénible. Que seul l'esprit de son vieil ami avait assez d'influence sur elle pour la retenir et empêcher l'attirance morbide qu'elle éprouvait pour la mort de la tuer. Mais l'esprit de Laïaga lui semblait plus reposant. Elle n'avait à craindre de lui aucun reproche pour le moindre de ses gestes - là où elle entendait déjà Pierrot la traiter de folle et d'inconsciente d'être retournée dans ce monde. Elle avait senti, quoique fugacement, son inquiétude lorsqu'elle avait rappelé à elle ses pensées. C'était, en quelque sorte, agréable. Elle en était presque venue à considérer son voyage comme une promenade de santé lorsque quelques mots de l'elfe, l'ancien maitre d'Akkan, la firent tressaillir intérieurement. Jusqu'à là, elle n'avait guère prêter attention à ses expressions, trop occupées à essayer de repousser les esprits... Mais là... ces paroles lui rappelaient étrangement une expérience que Laïaga avait tenté de lui expliquer un jour. Comment vaincre la mort. Comment se débarrasser du vieillissement. Une quête qui, selon lui, agitait l'Empire et les résurrectionnistes depuis des siècles. Oh, bien sûr, Danakil ne semblait pas avoir voulu vaincre la mort. Mais ses "tests", ses "sélections" lui évoquaient irrésistiblement quelque machination secrète, quelque expérience honteuse. Surtout qu'Akkan ne lui avait jamais parlé de ça... Une nouvelle vague d'inquiétude lui tordit les entrailles et, cette fois, le souvenir de son compagnon ne réussit pas à la calmer.

*Il ne nous dit pas tout... Je ne pense pas qu'il soit fou, bien au contraire. Je pense qu'il est parfaitement conscience de ce qu'il fait, de ce qu'il a fait... et de ce qu'il fera. J'ai l'impression qu'il nous ment sur beaucoup de choses. Il parle de potentiel, de test... mais il ne nous dit pas comment il a recruté ces "élèves". Si l'on se fie aux souvenirs d'Akkan, il ne souffrait d'aucune maladie lorsqu'il est arrivé là-bas. Et il n'était absolument pas au courant qu'il s'agissait d'un centre d'expérimentation. Il parle toujours d'une école d'armes ou il a appris à manier l'épée... Je le sens mal, je le sens vraiment mal...*

Elle s'enfonça nerveusement les ongles dans la paume de la main, s'apaisant légèrement en sentant la douleur fugace qui la traversa. Son visage demeura impassible mais elle ne put s'empêcher de détailler l'elfe translucide qui lui faisait face. Il semblait calme et posé. Sûr de lui, légèrement repentant et absolument désolé de les avoir attiré dans les ennuis. Mais son visage, lorsqu'il croisa son regard, révélait une inquiétude, une surprise, qui n'avait rien à voir avec l'objet de leur venue. Mais elle se faisait peut-être des idées... L'elfe pouvait n'être inquiet que de révéler qu'il avait menti à ses élèves pour ne pas leur révéler à quel point ils étaient dangereux. Peut-être. Mais sa singulière impression ne la lâchait pas. Et lorsqu'il leur révéla enfin l'origine de sa malédiction, les poils fins de ses bras se hérissèrent en un frisson d'horreur. C'était à la fois... non, c'était juste incroyablement terrifiant. Si le geste en lui-même avait un côté rédempteur, comme si l'homme c'était rendu compte d'une erreur - mais quelle erreur ? à l'entendre, il n'avait fait que recueillir des elfes déjà victimes du mal - et avait voulu la réparer. Mais réparer quoi ? Oh, Ellenwen était loin d'être une sainte et cela ne la choquait pas qu'un homme ait pu prendre des mesures radicales pour se débarrasser d'une menace. Surtout si, comme il le disait, des innocents avaient déjà été tué. Mais c'était la froideur du ton, l'absence de remord de devoir imposer une telle tâche à un homme qu'il semblait considérer comme une simple bête. Un pion à manipuler. Mais tout en étant apparemment réellement soucieux de préserver des vies innocentes. L'ambivalence qu'elle ressentait chez cet homme était effrayante. Elle lui rappelait ce qu'elle-même avait pu ressentir lorsque, ayant perdu la mémoire, elle avait été manipulée par l'Empire pour servir leur cause. Et comment, à son "réveil", elle s'était sentie affreusement coupable et en même temps totalement étrangère à ce qu'elle avait fait. Après tout, elle avait été manipulé...

- Mais pourquoi vous occupez de ça ? Des vivants se seraient à coup sûr rendu compte du problème et l'aurait éliminé d'eux-mêmes ! Vous sacrifiez la vie d'un innocent pour détruire d'autres innocents qui pourraient peut-être être sauvés. Ou enfermés. Ou mis hors d'état de nuire ! Il existe bien des moyens pour contrôler son esprit et si votre fils a pu y parvenir - au moins pendant un temps - d'autres auraient pu le faire ! Akkan y arrivait presque, avant que vous ne vous mêliez aux affaires d'un monde qui n'est plus le vôtre !

Sa voix avait monté en puissance. L'être qu'elle avait en face d'elle lui inspirait une répulsion instinctive, comme si elle avait eu en face d'elle un animal d'une espace particulièrement gluante ou immonde. Une araignée géante ! Son arachnophobie lui revint comme un soufflet au visage. Pendant une seconde, elle se revit, hurlante et gémissante, pendant qu'une myriade de petites pattes velues et noires parcourraient son corps sans relâche. Pendant une seconde, elle perdit pied avec la réalité et se détacha du monde des vivants. Tous ces souvenirs étaient morts. Et tout ceux avaient qui elle les avait vécu était mort. Elle expira longuement, douloureusement et chassa ses pensées. Elle invoqua une nouvelle fois l'image de son neveu, bénissant sa présence non loin d'elle. Elle songea à tous les amis qu'elle avait laissé derrière eux. Ceux à qui elle manquerait vraiment et qui lui manquerait si elle décidait de se laisser mourir. Ils n'étaient pas nombreux. Akkan, dont elle se rendait compte maintenant qu'elle l'avait adopté comme compagnon de route, Finwë, bien sûr, Pierrot, dont les insupportables ronchonnements lui étaient devenus si familier et qu'elle connaissait depuis presque un millénaire. Laïaga qui avait bravé l'Empire tout entier pour la sauver et pour lequel elle se serait fait hacher menu. Et Sombral qui n'avait pas hésiter à partager le sort de sa reine. Sombral... le seul dragon qu'elle ait jamais vraiment supporté. De qui elle n'avait pas peur même s'il avait un aspect bien plus terrifiant que tous ceux qu'elle connaissait. Un ami très incongru, sous bien des rapports. Elle sentit alors son inquiétude et le rassura d'une pensée.

*De mauvais souvenirs, désolée. Rien de grave. Mais ce maître d'armes me fait irrésistiblement penser à une grosse araignée au centre de sa toile et qui guette quelques moucherons. Et je n'arrive pas à savoir si nous ne sommes pas des moucherons à ses yeux...*

Pour s'en assurer, elle se retourna vers le maitre d'arme, guettant son esprit et son visage.

- Je suis Ellenwen, je vous l'ai dit. Je suis le maitre d'Akkan, maitre de magie et d'armes. C'est la seule chose qui doit vous importez non ? Je suis assez puissante pour être venue dans le royaume des morts et pour vous défiez... Maintenant écoutez moi bien. Je suis ici parce que j'aime Akkan comme le fils que je n'ai jamais eu et que je n'aurais jamais. Il est innocent, bête et affreusement timide mais il est aussi droit, loyal et possède un solide sens de l'humour. Et je refuse de le voir régresser lentement à l'état de bête sauvage sans rien d'autre que son instinct pour le guider. Je trouve vos machinations à la fois idiotes et dangereuses. Vous allez le libérer. Ces hommes-bêtes que vous avez laissez partir, je m'en occuperai. Il se trouve que j'ai aussi la puissance pour faire cela. Et je vous fais le serment que je m'en occuperai. Alors libérez-le !

Les derniers mots avaient claqué, prononcer en ancien langage. La reine ne mentait pas. Elle était trop furieuse pour cela. Son esprit bouillonnait maintenant et, tout autant que le calme qu'elle lui avait imposé auparavant, cette fureur et la puissance qu'elle faisait naitre repoussaient les quelques esprits qui s'étaient attardés autour d'elle. Elle posa une main sur Sombral, pour sentir sa présence. Elle sentait son esprit, contre le sien, qui approuvait à ses paroles. Et ce fut à cet instant qu'elle sentit que quelque chose d'autre clochait. Quelque chose qui allait leur valoir de gros ennuis. Le sort qu'elle avait appliqué au dragon pour diminuer sa taille commençait à faiblir... Il tenait encore, et pourrait tenir quelques dizaines de minutes encore, mais la magie du dragon, cumulée à l'absence de magie du royaume des morts, commençait à lutter pour le faire redevenir à sa taille initiale. Or, à sa taille initiale, il n'aurait pu assez de crème grise pour le protéger du contact du monde des morts.

La masse informe des esprits anonymes s’était dissipée, apaisée et libérée de cette influence qu’ils ne comprenaient pas. Ils avaient laissé tranquille les visiteurs. Quelle importance au demeurant si les vivants venaient leur rendre visite de loin en loin ? Ce n’était pas en les tuant qu’ils recouvraient une existance perdue. Les esprits doucement reprenaient une forme d’humanité qui avait été brouillée et biaisée.
Ils s’en allaient.
C’eut été le seul danger qui guettait les explorateurs qu’ils auraient pu retourner d’où ils venaient sans trop de problèmes, mais malheureusement ce n’était pas le cas. Et loin de là... enfin, métaphoriquement loin, quelque chose de bien plus dangereux guettait. Sept être infâmes, puisque le nombre est magique, qui guettaient et attendaient leur heure. Il savait qu’elle viendrait forcément : ils avaient conclu un pacte avec le félon qui avait emmené les vivants, et leur dû leur serait donné sous peu. Et, bon sang, au vu de qui leur « associé » avait su attirer ici, tout cela allait être très, très intéressant. Les sept infâmes s’en frottaient déjà les mains.
Bien plus près de Sombral et Ellenwen, d’autres esprits encore s’approchaient, ceux-là que le nuage de haine animale qui les entourait auparavant avait repoussés, soit qu’ils ne soient pas assez forts pour le traverser, soit qu’ils n’en aient juste pas l’envie.

-...alors libérez-le !

La voix de la reine des elfes avait claqué, sans violence, mais avec une fermeté séche. L’Ancien Langage dans ces terres sans vie raisonnait étrangement ; privé de son pouvoir il n’avait pas les mêmes résonnances surnaturelles que dans le monde des vivants. Il n’était pas sans force pour autant, pour les oreilles de tous ceux qui y avaient touché de leur existence.

-Hey Ellenwen !

La voix était joyeuse et claire.

-Comme ça faisait longtemps...

L’esprit avait un sourire et son corps diaphane d’une armure était paré, que l’on imaginait un peu clinquante, pas totalement inutile loin de là, mais pas tout à fait fonctionelle non plus.

-Tu es venue nous rejoindre ? fit Shaka. Remarque, depuis le temps que tu bourlingues dans le monde des vivants... En plus on est pas si mal ici !

Il partit d’un petit rire amusé, ignorant totalement Danakil. Shaka n’avait jamais rien perdu de son orgeuil. Le genre de détails qui expliquaient qu’ils se soient toujours si bien entendu, avec Laïaga... ou qu’ils avaient fini par s’entretuer, à voir. Le regard du jeune homme dériva sur le dragonneau que portait la reine des elfes :

-Et lui qui t’accompagne, je ne crois pas le connaître... Tu serais devenue dragonnière, Ellenwen ?

Il n’avait pas parlé directement au dragon, mais au vu de sa taille il était trop jeune pour parler, encore un dragonneau. Il avait un sourire sur le visage aussi, le genre de sourires francs et sereins qu’on pourrait avoir quand on retrouve un très vieil ami, et qu’on se rend compte que finalement rien n’a changé.
Shaka n’avait jamais été très proche d’Ellenwen ; disons, jamais autant que son presque-frère qu’était Laïaga, mais plus que nombre des défunts il était resté proche de son existence d’avant, et Ellenwen, qui était un reliquat de ce qu’il avait perdu, était aussi une lueur d’espoir dans sa nuit. Un phare sublime. Il ne savait pas si elle était là définitivement – qu’était donc alors cette drôle de substance sur son corps nu ? – ou pas, mais il était bien décidé, au moins, à ne pas la laisser repartir de suite ! Il avait quelques questions à lui poser.

Les esprits qui avaient peu à peu recommencé à s'intéresser à eux repartirent presque aussitôt, Sombral ne comprit pas pourquoi, alors qu'ils semblaient revenir en force prêts à leur faire subir un assaut plus lourd que le précédent, ils avaient soudainement perdu toute agressivité et s'étaient dispersés au loin... il supposa qu'Ellen avait du trouver un moyen de les faire fuir, et n'insista pas plus.
Revenant à la conversation actuelle, il continuait d'observer le maitre d'arme d'un air sceptique. Les motivations du dénommé Danakil étaient plus que douteuse et le dragon s'y perdait un peu, ayant du mal à joindre l'histoire de Danakil à celle d'akkan.
Ce dernier avait juste parlé d'un maitre d'arme qui lui avait appris à maitriser l'épée, sans plus. L'autre parlait d'une sorte d'école des berserker, de refuge, ou il étudiait les berserker et tentait d'éradiquer ce qu'il appelait une maladie, il parlait de son fils s'étant tuer lors d'une crise, du fait que akkan fut surement le meilleur élève qu'il ai eut... enfin, tout ça pour dire qu'on était bien loin du simple apprentissage du maniement de l'épée. Seulement qui croire?

*Il ne nous dit pas tout... Je ne pense pas qu'il soit fou, bien au contraire. Je pense qu'il est parfaitement conscience de ce qu'il fait, de ce qu'il a fait... et de ce qu'il fera. J'ai l'impression qu'il nous ment sur beaucoup de choses. Il parle de potentiel, de test... mais il ne nous dit pas comment il a recruté ces "élèves". Si l'on se fie aux souvenirs d'Akkan, il ne souffrait d'aucune maladie lorsqu'il est arrivé là-bas. Et il n'était absolument pas au courant qu'il s'agissait d'un centre d'expérimentation. Il parle toujours d'une école d'armes ou il a appris à manier l'épée... Je le sens mal, je le sens vraiment mal...*

*c'est ce qu'il me semblait aussi, akkan ne nous à jamais parlé d'un centre de ce genre, d'où est-ce que ça sort cette histoire? bon, si tu le sens si mal que ça on ferait peut-être mieux de partir et de chercher un autre moyen, en plus il l'a dit lui même, il ne veut pas retirer la malédiction, et même s'il le voulait il ne le pourrait pas *

Si Sombral proposait de partir, c'est qu'il ressentait qu'Ellen bouillonnait intérieurement, pour l'instant elle restait maitresse de ses emotions mais cela durerait-il indéfiniment? Sombral n'écouta qu'à moitié la suite du récit de l'esprit, concentré sur les émotions d'ellenwen. Elle devenait nerveuse, il le ressentait, le dragon tenta de la calmer en enveloppant l'esprit de la reine d'une aura apaisante. Il ne fallait surtout pas qu'Ellen perde sont sang froid, les esprit défunt ne manqueraient pas une telle occasions.
Malgrés cela la tension continuait de monter et cela se ressentait dans sa voix

- Mais pourquoi vous occupez de ça ? Des vivants se seraient à coup sûr rendu compte du problème et l'aurait éliminé d'eux-mêmes ! Vous sacrifiez la vie d'un innocent pour détruire d'autres innocents qui pourraient peut-être être sauvés. Ou enfermés. Ou mis hors d'état de nuire ! Il existe bien des moyens pour contrôler son esprit et si votre fils a pu y parvenir - au moins pendant un temps - d'autres auraient pu le faire ! Akkan y arrivait presque, avant que vous ne vous mêliez aux affaires d'un monde qui n'est plus le vôtre !

*Ellen...*

Sombral sentit la reine perdre pied pendant une seconde, comme si elle n'était plus ici avec lui mais perdue dans un souvenir trop lointain et peu rassurant. Ellen inspira profondément, cherchant à retrouver ses esprits, Sombral ne put s'empêcher de penser qu'il fallait qu'il la fasse sortir d'ici, ça devenait trop dangereux... il songea à un moyen expéditif d'en finir et d'obtenir l'information qu'ils recherchaient pour pouvoir enfin retrouver les vivants et l'air pur. Ellenwen sembla ressentir son inquiétude et elle tenta de le rassurer

*De mauvais souvenirs, désolée. Rien de grave. Mais ce maître d'armes me fait irrésistiblement penser à une grosse araignée au centre de sa toile et qui guette quelques moucherons. Et je n'arrive pas à savoir si nous ne sommes pas des moucherons à ses yeux...*

*rien de grave hein? t'en es bien sur?*

le léger plongeon dans les vieux souvenirs d'ellen semblait avoir attiré quelque chose... Sombral avait un mauvais pressentiments, comme si quelque chose de bien plus dangereux que les Letha-Vilissé allait arriver... Pour ne rien arranger, ellenwen commença à parler en Ancien langage, et sans vraiment comprendre pourquoi il lui sembla que cela ne fit qu'aggraver les choses. L'ancien langage n'a aucune force dans le monde des morts, on ne peut mentir en ancien langage car cela nous coûterait la vie, mais dans un monde sans vie en quoi l'ancien langage aurait-il un poids particulier?... si ce n'est pour attirer les esprits les plus puissants, ceux qui ont eu une certaine affinité avec cette langue.
Pendant qu'Ellen parlait Sombral le sentit arriver... le problème.

-Hey Ellenwen ! Comme ça faisait longtemps...

* et merde ...*

c'était ce qu'il pouvait leur arriver de pire... la rencontre avec un esprit qu'ellen aurait connut de son vivant. Sombral resta figé, ne sachant pas que faire ou que dire pour les sortir de cette impasse.

-Tu es venue nous rejoindre ? Remarque, depuis le temps que tu bourlingues dans le monde des vivants... En plus on est pas si mal ici !

* raaah c'était pas vraiment la chose à dire crétin !* pensa Sombral pour lui même

L'esprit transparent comme Danakil ignorait totalement ce dernier et se tenait là regardant Ellenwen. Le visage de l'esprit parut étonnamment familier à Sombral, pourtant il était certain de n'avoir jamais vu cette homme par le passé... Il avait peut-être vu son visage dans les souvenirs de charlie, bien que la encore ça restait très flou

-Et lui qui t’accompagne, je ne crois pas le connaître... Tu serais devenue dragonnière, Ellenwen ?

En voyant que l'homme ne s'adressait pas directement à lui, Sombral comprit que l'esprit l'avait pris pour jeune dragonneau à peine sortit de l'oeuf, ce qui n'est pas étonnant vu la taille qu'ellenwen lui avait imposé... Désireux d'imposer sa présence dans la conversation, de sorte qu'ellenwen puisses constamment se rappeler ses devoirs dans le monde des vivants, Sombral se tourna vers le nouveau venu.

* ne te fis jamais aux apparences, et non Ellenwen n'est pas ma dragonnière*

l'esprit puissant qui parla dans le petit corps de dragon, indiquait clairement que Sombral était tout sauf un nouveau né. Sombral fouilla dans sa mémoire pour tenter de se rappeler à qui appartenait ce visage, mais rien à faire ça ne venait pas. Il tenta également de demander à Charlie mais depuis le monde des morts c'était impossible le lien était trop mince

*Ellen, bon on pouvait espérer pire... mais reste avec moi, pense à Laïaga, pense à ce qu'on doit faire, ce pourquoi on est venu*

Sombral approcha son esprit de celui de la reine, pour qu'elle aie un truc en plus auquel se raccrocher... il ne fallait pas qu'elle pense à ceux qui étaient mort, il fallait qu'elle continue de penser à ceux qui vivaient encore. Tâche ardue maintenant qu'un ami défunt se présentait à elle. Décidant qu'il valait mieux ne pas demandé à ellen, Sombral d'adressa à l'esprit

* Mon nom est Sombral, et toi, qui es-tu?*

Danakil suivit l'évolution des émotions de la vivante par son regard. Il sentait croitre en elle des émotions et des passions qu'il ne connaissait plus depuis longtemps. Elle avait finit par dire et presque même cracher les mots suivants :

- Mais pourquoi vous occupez de ça ? Des vivants se seraient à coup sûr rendu compte du problème et l'aurait éliminé d'eux-mêmes ! Vous sacrifiez la vie d'un innocent pour détruire d'autres innocents qui pourraient peut-être être sauvés. Ou enfermés. Ou mis hors d'état de nuire ! Il existe bien des moyens pour contrôler son esprit et si votre fils a pu y parvenir - au moins pendant un temps - d'autres auraient pu le faire ! Akkan y arrivait presque, avant que vous ne vous mêliez aux affaires d'un monde qui n'est plus le vôtre !

Danakil répondit patiemment à l'elfe :

*Les vivants n'ont pas créé ce danger, je me sens responsable de mon erreur, j'ai créé ces "bêtes" et je les détruirait par le seul moyen en ma possession, Akkan. *Il avait prononcé cette dernière phrase de façon sèche alors qu'il ressentait une profonde amertume. Il avait beau assumé la noirceur de ces actes, il aurait aimé que tout se passe différemment. Seulement on ne revient pas sur ses actes.

Cette fois, il prit un ton mélancolique :

* Mon fils n'a jamais complètement contrôlé sa rage, c'est ce qui l'a tué. Il faut arrêter la folie que j'ai engendré et cela quelque soit les moyens.* Son ton était devenu catégorique.

- Je suis Ellenwen, je vous l'ai dit. Je suis le maitre d'Akkan, maitre de magie et d'armes. C'est la seule chose qui doit vous importez non ? Je suis assez puissante pour être venue dans le royaume des morts et pour vous défiez... Maintenant écoutez moi bien. Je suis ici parce que j'aime Akkan comme le fils que je n'ai jamais eu et que je n'aurais jamais. Il est innocent, bête et affreusement timide mais il est aussi droit, loyal et possède un solide sens de l'humour. Et je refuse de le voir régresser lentement à l'état de bête sauvage sans rien d'autre que son instinct pour le guider. Je trouve vos machinations à la fois idiotes et dangereuses. Vous allez le libérer. Ces hommes-bêtes que vous avez laissez partir, je m'en occuperai. Il se trouve que j'ai aussi la puissance pour faire cela. Et je vous fais le serment que je m'en occuperai. Alors libérez-le !

Elle avait enfin finit par se présenter, et quel ne fut pas le choc d'apprendre l'identité de la femme. Ellenwen, la nouvelle reine des elfes, l'exilée. Elle disposait d'un pouvoir au moins équivalent à Islanzadi. Si elle est aussi puissante, elle pourra sans doute changer les choses. Il hésitait encore sur la conduite à tenir quand une "voix" le rappela à l'ordre :

*Acceptez ! Son crétin d'apprenti se débrouillera bien sans vous.*

Si son visage avait pu exprimé une émotion à cet instant, on aurait pu y lire, la surprise, mais aussi la tristesse ou le remord. Sa reine. Il avait vendu sa reine. Il l'avait vendu pour la capacité de réparer son erreur. Seulement on ne lui laissait pas vraiment le choix, il venait d'être cruellement rappelé à l'ordre par un des esprits. Ils avaient pris possession de sa femme, le seul être qu'il avait jamais aimé. Suite à sa mort, elle avait voué un culte aux esprits, sachant pertinemment qu'elle y risquait sa vie pour la possibilité de revoir son mari. Au final, elle avait perdu l'esprit et aujourd'hui, il menaçait sa vie et celle de sa famille encore en vie.

Il se résolu donc à proposer ce marché et glissa des mots d'avertissement :

*Ce que je vous propose, dans ce cas, c'est de me prouver la véracité de vos paroles, bien que je me doute que vous ne soyez pas femme à mentir. Pour ce faire, Akkan devra éliminer la bête qu'il s'apprête a rencontrer. Il approche d'elle et se trouve à quelques heures derrières elle. Il lui suffit alors de l'éliminer et de faire serment de réparer mes fautes, quel qu'en soit la manière douce ou forte. Quant à moi, je ne pourrais pas effacer la malédiction. Je peux juste la.. stopper définitivement. La marque s'effacera et, avec elle, tout le mal qu'elle lui aurait apporté. Mais je ne pourrais pas effacer ce qui lui est déjà arrivé. Il va devoir apprendre à vivre avec la part d'animalité qui s'est développé en lui et qu'il doit encore ignorer. Ce qui sera dur. Dans un choix comme dans l'autre, sa vie ne sera pas simple. Je vous laisse le choix. Mais je vous fais le serment d'un elfe à sa reine légitime que, quoi que vous choisissiez, je tiendrais ma promesse.*

Il avait parlé, lui aussi, en ancien langage. Même dans le royaume des morts, et surtout dans le royaume des morts où toute magie avait disparu, le poids des mots avait valeur de loi.

*Oblige-la à rester. Elle et elle seule ! Le dragonnet doit rentrer !*

L'ordre était impérieux. Danakil sentit son esprit frémir se tordre sous la pression qu'il ressentait.

*En contrepartie et pour me prouver votre bonne foi, vous resterez au royaume des morts le temps nécessaire à l'accomplissement de cette tâche. Le dragonnet ira annoncer la nouvelle à votre apprenti. Après cela je vous laisserais partir, si vous le souhaitez toujours, bien sûr. Cela vous convient-il ?*

Ellenwen fixait le maître d'Akkan, bien déterminée à avoir gain de cause. Malgré toutes ses protestations et son manque évident de motivation face à son nouveau statut, acquérir le rang de reine lui avait au moins enseigné à ne jamais céder. Elle était devenue habituée à ce que le moindre de ses désirs ait force de loi et, aujourd'hui plus que jamais, elle était déterminée à ce que sa volonté soit respectée, même au sein du royaume des morts. Même si elle se sentait fondamentalement inquiète et qu'elle sentait que, quelque part, il y avait un morceau de viande dans sa salade elfique. Même si apparemment Sombral ressentait exactement la même chose. Le maître d'Akkan ne semblait pas être quelqu'un de très recommandable...

*Je pense qu'il n'a pas "recruté" des gens à problèmes. Il a dû vouloir monter une sorte de... laboratoire et essayé de leur inoculer la maladie. C'est pour ça qu'Akkan n'était au courant de rien et que pour lui ce n'était qu'une école d'armes. Ça devait être une sorte de couverture et un moyen de canaliser les rages qui naissaient chez les "sujets". Il parle de ses erreurs, des bêtes qu'il a créé... Oui, il a vraiment du construire des bersekers de toutes pièces, à défaut de trouver des elfes qui avaient déjà ce défaut. C'est un phénomène très rare. En un millénaire d'existence je n'en ai pas rencontré plus de deux ou trois - dont Akkan - et n'ai entendu parler que d'une dizaine de cas au total... Et aucun à ma connaissance n'a fait partie de cette école d'armes. En général ils étaient très surveillés et protégés par la reine. Ce qui m'inquiète, c'est que le maître d'armes ne semble pas se rendre compte que la seule erreur qu'il ait vraiment commise c'est d'avoir manipulé des gens comme de simples pions juste en mémoire de son fils. Je pense qu'il est sincèrement repentant... de ne pas avoir pu aller jusqu'au bout de l'expérience et d'avoir du lâché des "monstres" dans la nature. Mais pas de les avoir créé... Enfin, le point positif, c'est qu'il a l'air au moins d'être repentant d'une chose.*

Ellenwen grimaça mentalement. Elle n'aimait vraiment pas l'elfe qu'elle avait en face de lui. Aurait-il été vivant qu'elle lui aurait probablement botté son postérieur de son pied royal, histoire de lui faire comprendre qu'il était devenu totalement fou. Mais, dans ce monde-ci, elle n'avait pas vraiment le choix. Malgré son dégoût, elle allait devoir négocier avec lui pour qu'il enlève cette marque dont personne ne comprenait le fonctionnement. Elle continuait donc de regarder l'elfe, une moue ennuyée sur le visage alors que son coeur battait la chamade. Elle. Voulait. Sortir. De là. Tout de suite ! Mais la partie semblait en bonne voie. En entendant son nom, elle avait vu l'esprit tressaillir légèrement. Sans doute était-il au courant qu'elle était devenue reine des elfes. Dans un monde tel que celui-ci tout se sait et tout s'apprend et la mort d'Islanzadi ne devait pas être spécialement passée inaperçu. Et vu la manière dont il la regardait à présent, elle perçut en lui des restes d'attachement aux valeurs elfiques. Il la reconnaissait - au moins en partie - comme sa reine. Elle était si concentrée sur le résultat, si concentrée sur le visage de l'elfe qui lui faisait face, qu'elle n'entendit ni ne vit Shaka apparaître. Elle sentit vaguement Sombral s'agiter sur son épaule et rapprocher son esprit du sien, comme s'il craignait pour elle. Elle le rassura d'une pensée et lui effleura les écailles du bout des doigts. Se concentrer sur le combat verbal qui l'opposait à Danakil avait stimulé sa réactivité et sa vivacité. Elle se sentait plus vivante que jamais. Plus puissante aussi et n'avait aucune intention de céder. Seule le problème de Sombral tournait encore en boucle au fond de son esprit.

Aussi fût-elle surprise quand, soudainement, Danakil - qui semblait plongé dans son propre esprit et qui n'avait pas non plus perçu le présence intruse de Shaka - accepta sa demande et lui proposa un marché. Un marché qui, de plus, était totalement valable mais le privait de sa chance de réparer lui-même ses erreurs. La sensation d'un danger proche mais qu'elle ne parvenait pas à cerner se mit à clignoter dans l'esprit de la reine. Si les boutons de danger avaient été inventé, elle aurait pu le voir briller, rouge sur noir, dans le fond de sa pensée. Cette fois-ci, quelque chose clochait sérieusement. Peut-être n'avait-ce été qu'un frémissement parmi la masse des esprits qu'elle sentait et entendait chuchoter autour d'elle, mais elle savait que quelque chose n'allait pas. Quelque chose qui, cette fois, n'avait rien à voir avec le maître d'armes lui-même. Sombral ne semblait avoir rien aperçu. Elle le sentait absorber par un autre problème dont, pour l'instant, elle ne se souciait pas. Ellenwen se sentait frustrée. Malgré le danger, malgré l'incertitude sur ce qui allait se passer, elle n'avait pas le choix. Aussi, même lorsque Danakil rajouta une dernière condition, parfaitement inutile au demeurant, ne pût-elle pas refuser bien que cette fois elle ressentit le danger de façon physiquement. La dernière petite phrase "si vous le souhaitez toujours" sonnait comme un avertissement. Elle hocha la tête.

- J'accepte. En contrepartie, sitôt que le dragon aura quitté le royaume des morts, vous ferez devant moi l'incantation qui permettra à Akkan d'être libéré de sa malédiction.

Elle se sentait relativement confiante. Avec l'esprit de Sombral non loin d'elle et l'esprit de son neveu - dont elle sentait quelque chose quelque vague de calme qui lui provenait - elle ne craignait pas de rester coincée dans le royaume. D'ailleurs, ses amis proches, ceux pour lesquels elle aurait pu rester - savaient très bien qu'il fallait se tenir loin d'elle. Et elle ne voyait aucun véritable ennemi qui aurait pu souhaiter sa mort. Sa sensation devait venir de quelque chose d'autre. Le maître d'armes n'était probablement pas le seul dans le complot voilà tout. Peut-être que son fils ou sa femme l'avaient aidé et que, moins fou que leur père ou leur mari, ils l'avaient supplié d'accepter. Oui, ce devait être cela... Mais elle oubliait quelqu'un. Ce fut lorsqu'elle retourna enfin ses pensées vers Sombral - dont elle savait qu'il n'accepterait jamais de la laisser seule ici - qu'elle prit enfin conscience qu'ils n'étaient plus seuls.

Elle poussa un cri de surprise, ses ongles s'enfonçant brièvement dans la paume de ses mains. Elle reconnaissait parfaitement l'esprit qui lui faisait face même si elle ne l'avait jamais connu aussi bien que Laïaga... Laïaga qui avait partagé sa vie et ses pensées depuis qu'ils s'étaient évadés ensemble et qui avait réussi à lui communiquer son chagrin d'avoir perdu son presque frère. Elle expira lentement. Elle ne savait pas trop si elle devait le bénir ou l'assassiner. Lui avoir remis Shaka en mémoire la rendait à la fois plus vulnérable - elle ne pouvait s'empêcher de se souvenir de la lueur de tristesse qui avait illuminé les yeux de Laïaga à la mention de Shaka - mais la protégeait en partie de la surprise qu'elle aurait pu ressentir à le voir apparaitre - si elle ne s'était pas souvenue de lui juste avant, elle aurait probablement fait une crise cardiaque.

- Nom de nom ! Shaka ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Ne me dis pas que tu as à voir avec ce sombre type ici présent ?! Si non... Elle soupira. Elle sentait le lien mental qui l'unissait à Sombral et à Laïaga et n'aimait pas suffisamment Shaka pour vouloir absolument le rejoindre dans le monde des morts. Néanmoins sa présence la fragilisait - même si elle aurait juré le contraire à Sombral pour le voir quitter le royaume des morts sain et sauf. Et, pour une fois, pour une rare fois, elle préférait jouer la carte de la sécurité. Une belle preuve pour le dragon qui l'accompagnait qu'elle commençait à devenir totalement raisonnable - une première ! Si non, je préfèrerai que tu partes. Je ne suis pas morte vois-tu... Tout au plus de passage et j'ai peur que ta présence à mes côtés n'attirent d'autres esprits qui eux ne seraient pas particulièrement indulgents à mon égard. Elle sourit légèrement et brusquement, comme si son ami avait tiré son esprit vers lui, elle ressentit le besoin d'ajouter quelque chose pour lui. Dis moi juste, avant... Je crois... Je crois que Laïaga aimerait savoir si tu étais là, vraiment là, lorsqu'il a vaincu Dandelo et acquit son nouveau don.

Maintenant, elle n'attendait plus que l'explosion de colère de Sombral à l'idée qu'il la laisse seule parmi les morts. Mais elle avait l'argument parfait. Argument dont, si elle ne lui disait pas rapidement, il pourrait vérifier la véracité sous peu.

*Ne te fie pas aux apparences, et non Ellenwen n'est pas ma dragonnière, fit une voix inattendue dans l'esprit de Shaka.*

Il lui fallut une petite seconde pour comprendre que cette voix était celle du dragonneau, qui en fait, à son timbre, était loin d'être la faible créature tout juste sortie de l’œuf qu'il avait imaginée. En fait, ça avait plutôt l'air d'être un dragon tout à fait mature. Shaka eut un petit rire à cette pensée.

*Il faut avouer que l'illusion est de taille, sire dragon ! se moqua-t-il gentiment. Je me demande bien ce que fait un esprit si puissant, dans un corps si frêle... Qu'est-ce qui a pu t'arriver ?*

Shaka était sincèrement curieux, après de longues années dans ce monde sans vie et sans magie, ce petit prodige l'intriguait. Il aurait voulu toucher le dragon pour s'assurer qu'il soit bien réel. Mais est-ce que quelque chose était réel en ces lieux? C'était somme toute difficile à dire quand on n'était qu'un esprit qui prenait vaguement corps en une silhouette aussi consistante qu'un nuage de fumée.

*Mon nom est Sombral, et toi qui es-tu ?*

Une conscience qui erre, un reste de ce qui fut grand autrefois, la quintessence des regrets et des remords, je suis par orgueil et par défi, je suis... Shaka avait eu tout le temps de se demander qui il était, et ce qu'il était. Il n'avait pas encore trouvé de réponse alors il opta pour quelque chose qui n'était plus tout à fait vrai :

*Je suis Shaka, fit-il dans l'esprit du dragon. Mais t'as pas dû entendre parler de moi...*

Ils en avaient parlé avec Laïaga, à Teirm, du plus ou moins bon vieux temps. Leurs frasques, leurs idiotes, leurs combats aussi... Maintenant on ne parlait plus de lui. Ni de Nadyssim ; les vieilles guerres étaient oubliées. Les vieux guerriers aussi, fallait-il croire.

*Dis-moi, qu'est-ce qu'il s'est...*
-Nom de nom ! Shaka ! fit Ellenwen dans un cri de surprise.

Shaka partit d'un grand rire amusé en écoutant Ellenwen parler. Il n'était pourtant pas tout à fait insouciant. Ici il n'était pas impuissant, et les esprits pas particulièrement indulgents, il les sentait qui s'agitaient. De sombres créatures avec de sombres desseins s'intéressaient à la scène, et leurs desseins s'articulaient autour de l'elfe, et ici privée de ses pouvoirs, elle n'avait que son esprit millénaire pour la défendre. Le rire de Shaka s'éteint et il secoua la tête d'un air désabusé. Mais je pars maintenant, qui est-ce qu'il restera pour te protéger, hein ? Le drago? pensa-t-il. Je peux bien faire ça, pour un vieil ami...
Mais il ne le dit pas.

-Son nouveau don ? demanda plutôt l'esprit.De quoi est-ce que tu parles ? Et d'ailleurs c'est quoi cette histoire de rester dans le monde des morts ? Je croyais que tu étais encore en vie...

Il avait volontairement éludé la question d'Ellenwen. Shaka n'était pas pressé de partir. En revanche il s'étonnait qu'Ellenwen ne le soit pas non plus. Il ne connaissait absolument pas l'elfe à qui elle parlait, mais il ne lui inspirait pas la moindre confiance. On demandait rarement à quelqu'un de rester dans le royaume des morts quand on avait de bonnes intentions.
*Tu sais, fit-il, directement dans l'esprit d'Ellenwen et d'un ton bien plus sérieux, je serais toi je l'enverrais se faire voir...*
Le jeune homme était un peu inquiet sous des dehors guillerets, Ellenwen n'était pas une amie intime mais il ne voulait pas la voir se faire piéger ici pour autant.
Au-delà de la conscience de Shaka les esprits s'agitaient. Il les sentait qui essayaient de s'approcher, et il les repoussait. Les morts appréhendaient mieux le monde des morts que les vivants, et il pouvait renvoyer sans trop d'efforts ces deux enfants elfes qui voulaient toucher la reine comme on voudrait toucher une déesse du doigt, ce demi-elfe puéril qui pensait qu'il pourrait venir et détruire son esprit, ou encore ces quelques âmes errantes qui comme lui – mais sans succès – tentaient de se ruer vers les vivants par simple nostalgie.
Il les repoussait tous, sans distinction, autant qu'il le pouvait.

Sombral ne savait plus trop ou donner de la tête. Ne sachant qui écouter, à qui parler, quoi faire. La discussion d'Ellen et Danakil devenait de plus en plus importante mais d'un autre côté ellen ne semblait pas avoir encore remarqué l'arrivé du deuxième esprit, il pourrait tenter de l'occuper et de le faire partir avant qu'Ellen ne le reconnaisse.

*Je suis Shaka. Mais t'as pas dû entendre parler de moi...*

Le regard du dragon se fit plus dure. Ce qu'il savait de ce nom venait des connaissances de charlie, qui n'en savait pas beaucoup, mais Sombral entendit très souvent ce nom lorsqu'il était encore un nouveau né

* Pas depuis longtemps... Mais ce nom à souvent résonné à mes oreilles lorsque cette taille était réellement la mienne. Il revenait souvent dans la bouche de mon dragonnier à l'époque, c'était le nom d'un ombre...*

Vu le comportement de Shaka avec Ellen, c'est qu'ils avaient du être en bon terme, il devait se cacher autre chose qu'un ombre derrière cette personne, seulement c'était la seule face que Sombral connaissait. Le dragon s'apprêtait à lui dire de s'en aller... mais une phrase de la conversation d'à côté attira son attention

*En contrepartie et pour me prouver votre bonne foi, vous resterez au royaume des morts le temps nécessaire à l'accomplissement de cette tâche. Le dragonnet ira annoncer la nouvelle à votre apprenti. Après cela je vous laisserais partir, si vous le souhaitez toujours, bien sûr. Cela vous convient-il ?*

Sombral aurait arraché la tête de l'ancien elfe s'il l'avait pu. Agacé, la puissance de son esprit résonna sur une large zone tandis qu'il répondait à Danakil

* je ne suis PAS un dragonnet ! Et il est hors de question qu'elle reste ici seule, je ne sais pas ce que vous cherchez à faire mais vous avez intérêt à cesser d'essayer de vous jouer ne nous !*

- J'accepte. En contrepartie, sitôt que le dragon aura quitté le royaume des morts, vous ferez devant moi l'incantation qui permettra à Akkan d'être libéré de sa malédiction.

* QUOI?!*

Sombral descendit des épaules de la reine, et se plaça devant elle

* es-tu devenu folle ? Chaque secondes passées dans ce monde sont plus dangereuses pour toi que pour quiconque ! comment peux-tu accepter un marché pareil ? comment peux-tu accepter de rester plus longtemps ici ! J'ai exigé de pouvoir entrer avec toi, ce n'est pas pour repartir en te laissant là ! Il te demande sciemment de rester dans le monde des morts plus longtemps, et toi tu accepte comme ça, sans rien dire? Si il te demandait de te planter une dague dans le coeur tu le ferais?

Sombral n'en revenait pas qu'elle ai pût accepter un truc pareil. Il en vint même à ce demander si elle ne ce sentait pas mieux morte qu'en vie pour en venir à ça !

*Là ce qu'il vient de te demander c'est clairement de préparer la dague et commencer à percer la peau ! Et toi tu t'exécutes ! A quoi sert-il qu'on essaye de te protéger si tu nous met à l'écart et que tu te met en danger toute seule...*

Enragé, il la contourna et se dirigea vers Shaka.

* Je crois qu'il vaudrait mieux que tu ...*
-Nom de nom ! Shaka !

Sombral poussa un soupir désespéré, elle avait finalement reconnut shaka... Sombral s'écarta un petit peu et s'allongea sur le sol, la tête sur les pattes en regardant la scène sans écouter ce qu'ils se disaient. il avait l'impression qu'il n'y avait plus rien à faire et que les évènements faisaient tous en sortent que lui s'en aille et qu'ellen restent définitivement ici, ce sentiments d'impuissance face aux évènements le déprimait. Il sentit qu'un esprit défunt faible s'était approché de lui, attiré par ses émotions, Sombral le broya de sa force mentale pour le faire fuir, avant de reprendre le contrôle de lui même. La situation était assez mauvaise comme ça.

Suivre trois conversations de front étaient déjà difficilement possible en temps normal. Suivre trois conversations totalement différentes avec trois personnes totalement différentes dans le monde des morts se révéla être de trop pour Ellenwen. D'un geste de la main elle fit signe à Danakil de se taire et de la laisser se débrouiller seule quelques instants. De toute façon l'esprit n'avait pas l'air très pressé ni très inquiet. Elle le vit du coin de l'oeil qui acquiesçait, probablement pour montrer qu'il ne se mêlerait pas des deux autres discussions tant que celles-ci ne seraient pas finies. Elle se retourna vers Shaka et l'observation d'un oeil de moins en moins serein. Elle commençait à en avoir soupé de s'occuper des affaires des autres... Et même si, de son vivant, elle avait beaucoup aimé le jeune homme et qu'il était l'ami le plus fidèle de Laïaga, elle n'arrivait pas à trouver drôle son grand éclat de rire et sa désinvolture. Sans compter qu'elle se sentait frustrée pour son ami de ne pas avoir reçu de réponse à ses questions. Aussi soupira-t-elle doucement :

- Attend un peu Shaka... Je ne tiens à parler de toute la vie de Laïaga même si je me doute que tu en meures d'envie... Mais, comme tu le fais remarquer toi-même, je ne serais pas là et je n'accepterai pas de rester sans de bonnes raisons. Laisse moi finir cette histoire et après je te raconterai tout. Et encore après tu me laisseras tranquille.

Cette question ainsi tranchée elle se retourna vers Sombral qui, comme prévu, tenta de la toiser du haut de ses courtes pattes. Ellen en sentit un petit pincement au coeur, ainsi qu'une immense envie d'éclater de rire à son tour. Chose qui n'aurait fait qu'aggraver la situation, elle le savait.Et puis, elle se sentait vraiment touchée par sa sollicitude. A part Laïaga et peut-être Pierrot - mais rien n'était moins sûre, elle n'avait jamais su déterminer ce que pensait cette tête de lard au grand coeur - personne ne s'était inquiété pour elle de cette façon depuis bien longtemps. Et sa façon de se coucher, l'air dépité, lui faisait mal au coeur pour lui. Aussi s'approcha-t-elle de lui, s'accroupissant pour être à sa hauteur. Elle prit délicatement sa petite tête du bout de ses doigts et le regarda dans les yeux.

*Je te suis vraiment reconnaissante de t'inquiéter pour moi Sombral. Je n'ai pas l'habitude. Mais je crois que tu n'as pas besoin de me protéger. Je ne risque pas grand chose quoique tu dises et même si je ne suis moi-même pas totalement tranquille*

*Tu sais, je serais toi je l'enverrais se faire voir...*

*Ah non ! Ne t'y mets pas toi aussi ! Si j'avais le choix tu crois que je m'amuserai à rester à me geler les miches toute nue dans le royaume des morts ? Réfléchis trente secondes !*

Elle se retourna de nouveau vers Sombral.

*D'une part, je n'ai aucune envie de mourir. Sincèrement aucune. Je sais que ça te rendrait malheureux et ça m'en ôte tout envie. Et puis je ne me suis pas évadée en sauvant la vie à Laïaga, je n'ai pas résisté à l'attraction de la mort pour le sauver, pour disparaître comme ça, bêtement. D'autre part je ne vois pas quel esprit réussirait à briser le mien. Je suis entraînée pour me défendre depuis mon enfance. Et crois moi j'ai eu un entraînement particulièrement intensif. Tu as bien vu avec quelle facilité j'ai repoussé la deuxième attaque... La seule chose qui pourrait me déstabiliser c'est de rencontrer quelqu'un que j'ai très très bien connu. Mais à part mes parents, Nelthor et Islanzadi, je ne vois personne d'autre. Et eux savent qu'il ne faut pas m'approcher quand je viens ici. Je suis déjà venue plusieurs fois et il ne m'est jamais rien arrivé...*

Elle le regarda et lui adressa un sourire et un clin d'oeil. Elle se calmait elle-même à lui expliquer toutes les raisons qu'elle avait de ne pas s'en faire.

*En plus, je ne crains pas grand chose. Danakil me garde comme semi-otage pour être sûr que la mission qu'il veut soit effectuée. Il a donc tout intérêt à me garder en vie. Si je meure vous ne ferez pas ce qu'il veut et il sera autant perdant que moi. Et je suppose que Shaka ici présent,* elle lui retourna un regard et un sourire ironique, *peut bien se dévouer pour sauver la peau de la meilleure amie de son presque frère d'arme. Je suis donc bien entourée et absolument pas seule. Dans le pire des cas, toi et Laïaga pourrez toujours venir me chercher. Et ne t'inquiète pas qu'en cas d'emmerdes, vengeance ou pas vengeance, je me barrais d'ici sans tarder et tant pis pour l'affreux maitre d'armes.*

Elle lui posa un bisou sur le nez, se réjouissant de l'embarras qu'elle allait causer au dragon - dont elle trouvait la nouvelle taille somme toute très agréable. Plus elle se rembrunit. Il ne lui restait pas beaucoup de temps. Elle cloisonna leur conversation mentale et le regarda une nouvelle fois dans les yeux.

*Et j'ai une autre raison de te demander cette faveur qui, je le sais va te coûter. Le sort que je t'ai jeté pour diminuer ta taille ne tiendra pas très longtemps. Le royaume des morts et ta propre magie se combine pour l'affaiblir. D'ici une dizaine de minutes tu reprendras ta taille d'adulte. Et la crème censée te protéger ne te couvrira plus assez... Tu es bien plus en danger que moi mon ami. Et je ne veux pas risquer ta vie pour hypothétiquement sauver la mienne. En plus tu ne pourrais rien pour moi, une fois mort. Et pense à la tronche que va me faire Charlie ! Et puis, j'ai besoin que tu ailles prévenir Akkan, que tu lui apprennes toute l'histoire. Si tu restes ici il pourrait encore passer des jours avant de chasser cette bête... voire même oublier de la chasser. Et nous resterions tous les deux coincés ici comme des andouilles. Va lui apprendre toute la vérité, moi je vais m'assurer qu'il ne lui arrivera rien.*

Elle se retourna vers Shaka et lui adressa un petit sourire un peu las. Elle espérait les avoir convaincu tous les deux. De toute façon, même s'il n'avait fondamentalement aucune envie de rester dans ce monde, elle n'avait pas le choix. Mais au moins, elle continuait de sentir, au fond de son esprit, celui de Laïaga qui bourdonnait doucement et qui, de temps en temps, semblait tendre ses pensées vers elle - probablement lorsque de son côté il sentait les siennes tendre vers lui.

*Ah non ! Ne t'y mets pas toi aussi ! Si j'avais le choix tu crois que je m'amuserai à rester à me geler les miches toute nue dans le royaume des morts ? Réfléchis trente secondes !*

Shaka resta silencieux. Si elle avait le choix ? Shaka ne rit pas cette fois-ci. Il pensait qu'Ellenwen avait le choix justement, mais elle elle ne le croyait pas. Il pensait qu'il lui suffisait de le vouloir pour disparaître de ce monde-pâle copie de celui des vivants. Mais elle n'était pas d'accord.
Il avait envie de la traiter d'idiote, il aurait voulu le lui crier, mais il la laissait parler et parler, elle parlait trop, à croire qu'elle cherchait à se rassurer elle-même plutôt que Sombral et Shaka. Ce dernier lui fit un clin d’œil quand elle parla de la protéger.
C'était ce qu'elle attendait de lui, un peu de crédulité et beaucoup de dévotion ? Oh, sans doute pas, ou en tout cas ce n'était pas ainsi qu'elle le pensait... Mais ça revenait à ça non ? Shaka rendit à la reine des elfes sont petit sourire, en plus franc et joyeux. Il était doué pour donner le change, Shaka.

*D'accord d'accord, je retire ce que j'ai dit, tu sais ce que tu fais ! s'excusa-t-il auprès d'Ellenwen. Et puis tant que je surveille ses miches, elle craint rien, continua l'esprit, à l'adresse du dragon cette fois. Tu peux partir tranquille.*

Ce n'était pas vrai en fait. Ceci dit, beaucoup de choses étaient fausses dans ce qui venait d'être dit. Alors un petit mensonge de plus ou de moins ? D'autant que Shaka ne pourrait peut-être même pas intervenir. Dans ce monde où il n'était qu'un amas de pensées qui prenait forme humaine, il se sentait se déliter.
Il forçait et forçait pour rester ici, garder consistance, et pourtant il perdait pied. Pourquoi ? Impossible à dire. A cause de qui ? Quelqu'un qui ne voulait pas qu'un ancien dragonnier ne soit là pour filer un coup de main à Ellenwen le moment venu ? Très certainement.
Mais il allait se battre. Shaka s'était toujours battu. Et pour l'instant il ne cédait pas un pouce de terrain.

-Si j'ai bien compris alors, reprit Shaka à voix haute, et de son ton enjoué, il n'y a plus qu'à attendre c'est ça ? Qu'un mec, dans le monde des vivants, en envoie un autre nous rejoindre ici...

Shaka s'assit en tailleur. Pour la première fois il reporta son attention sur le spectre d'elfe que les vivants étaient venus voir. Ici il n'avait plus ni magie ni épée, il n'avait plus que son esprit et il ne pourrait pas lutter indéfiniment contre ce qui essayait de le détruire. Ou au moins de le faire disparaître. C'était trop puissant.
Mais il avait quand même le temps, avant, de mettre son grain de sel dans toute cette affaire. Histoire de ne pas être venu pour rien, en quelque sorte.

-Mais si j'ai bien entendu, même si je n'écoutais pas très attentivement, il me semble que vous tenez déjà la vie de quelqu'un entre vos mains... comme garantie... je veux dire à part Ellenwen... c'est bien ça ?

Il était à peu près convaincu qu'il y avait anguille sous roche en fait, mais si Ellenwen refusait de l'écouter, lui ou le dragon, il pouvait toujours essayer de piéger l'esprit de l'elfe. En attendant, s'il s'était montré si confiant et avait fait mine d'être d'accord avec Ellenwen, c'est qu'il était convaincu que voir se remmener Laïaga était un moyen assez sûr pour garder Ellenwen en vie.
Et Laïaga ne manquerait pas de se remmener en sachant son amie coincée ici. Shaka connaissait très bien Laïaga, il n'en doutait pas...
Après tout, Laïaga l'avait bien remmené dans le monde des vivants, le soir de la bataille de Teirm, non ?

Hrpg: désolé pour les fautes que je fais un peu partout dans mes post là, je répond a des heures pas possible du coup je fais des fautes partout avec la fatigue x) la je m'endormais carrément en écrivant xD je me relirais demain pour voir si j'ai pas dis des truc qui veulent rien dire Mr. Green

*Je te suis vraiment reconnaissante de t'inquiéter pour moi Sombral. Je n'ai pas l'habitude. Mais je crois que tu n'as pas besoin de me protéger. Je ne risque pas grand chose quoique tu dises et même si je ne suis moi-même pas totalement tranquille*

Sombral regarda ellen sans comprendre. Pourquoi faisait-elle semblant de ne prendre aucun risque, pour se rassurer elle même? Pour le faire partir? il n'était pas si dupe quand même... Il ne répondit rien, gardant son air actuel il dégagea quand même sa tête des doigts d'ellen. Même si elle l'avait transformé en modèle réduit, il n'était pas un dragonneau, et pour le moment ça ne l'amusait pas du tout.

*D'une part, je n'ai aucune envie de mourir. Sincèrement aucune. Je sais que ça te rendrait malheureux et ça m'en ôte tout envie. Et puis je ne me suis pas évadée en sauvant la vie à Laïaga, je n'ai pas résisté à l'attraction de la mort pour le sauver, pour disparaître comme ça, bêtement. D'autre part je ne vois pas quel esprit réussirait à briser le mien. Je suis entraînée pour me défendre depuis mon enfance. Et crois moi j'ai eu un entraînement particulièrement intensif. Tu as bien vu avec quelle facilité j'ai repoussé la deuxième attaque... La seule chose qui pourrait me déstabiliser c'est de rencontrer quelqu'un que j'ai très très bien connu. Mais à part mes parents, Nelthor et Islanzadi, je ne vois personne d'autre. Et eux savent qu'il ne faut pas m'approcher quand je viens ici. Je suis déjà venue plusieurs fois et il ne m'est jamais rien arrivé...*

* Un esprit seul n'arriverait surement pas à te vaincre mais justement le problème ici, c'est pas tant la puissance que le nombre, les esprits qui nous ont attaqué étaient faibles, d'une faiblesse presque navrante, grâce à leur nombre regarde la force qu'ils ont réussit à déployer . Imagine-en le même nombre mais de sa puissance à lui * dit-il en désignant Danakil. * ou à lui ! * désignant cette fois shaka.
* et tu sais qu'il existe largement assez d'esprits corrompus dans ce monde pour vaincre le tiens s'ils le voulaient. Ici les esprits ne sont jamais seul, d'ailleurs qui te dit que Danakil a fait tout ça tout seul, ses techniques d'esprits maléfiques pour communiquer, il ne les a surement pas apprises tout seul, il y a donc forcément un esprit plus puissant que le sien et purement mauvais qui les lui a apprises, qui te dis que cet esprit n"est pas au courant que nous sommes là? et qui te dit que shaka n'a pas également des intentions douteuses, j'ai put remarquer qu'une fois avoir rejoint ce monde on avait tendance à perdre un peu les bons sentiments qui nous habitaient. et puis, je sais pas toi mais moi la seul chose que m'évoque le nom de Shaka c'est un ombre.*

Ellen arborait un air amusé, comme si l'inquiétude de Sombral n'avait d'autre effet que de la faire rire, elle lui attrapa à nouveau la tête et lui fit un bisou sur le museau. Sombral s'ébroua en secouant la tête. Elle se moquait encore de la taille qu'elle lui avait imposé ! il se vengerait un jour ou l'autre ... Il avait bien envie de retrouver sa taille normale et de réduire ce monde en charpie, possible ou non !

*Et j'ai une autre raison de te demander cette faveur qui, je le sais va te coûter. Le sort que je t'ai jeté pour diminuer ta taille ne tiendra pas très longtemps. Le royaume des morts et ta propre magie se combine pour l'affaiblir. D'ici une dizaine de minutes tu reprendras ta taille d'adulte*

Le dragon se réjouissait déjà à l'idée de piétiner tout ces sordides esprits, comme s'il le pouvait...

* Et la crème censée te protéger ne te couvrira plus assez... Tu es bien plus en danger que moi mon ami. Et je ne veux pas risquer ta vie pour hypothétiquement sauver la mienne. En plus tu ne pourrais rien pour moi, une fois mort. Et pense à la tronche que va me faire Charlie ! Et puis, j'ai besoin que tu ailles prévenir Akkan, que tu lui apprennes toute l'histoire. Si tu restes ici il pourrait encore passer des jours avant de chasser cette bête... voire même oublier de la chasser. Et nous resterions tous les deux coincés ici comme des andouilles. Va lui apprendre toute la vérité, moi je vais m'assurer qu'il ne lui arrivera rien.*

évidemment ! c'était trop beau pour être vrai ! maintenant il n'avait plus aucun argument plausible pour rester, dans tout les cas s'il reste il meurt, et s'il meurt il sera encore plus inutile ... décidément il semblait que les évènements étaient contre lui , il n'y avait plus rien à faire

* apparemment je n'ai plus le choix... puisqu'il le faut je m'en irais, mais si jamais il t'arrive quelque chose quand je ne suis pas là... le moindre truc... crème visqueuse ou pas je reviendrais dans ce monde et je le détruirais, j'en brûlerais chaque centimètre, j'en ferais fondre chaque pierre ce monde ne sera plus que fournaise, terre noire comme l'ébène, immenses fleuves de lave, l'air lui même ne sera plus que brasier ardent, d'immenses incendies parcourant le sol comme si mille dragons déversaient leur flots de flammes à l'infini ... plus aucun être vivant ne pourra s'y risquer, et les esprits souffriront mille autres morts en ce monde maudit par mes déflagrations de fureur et ma rage en fusion ...*

Des mots durs et bien violents dans l'esprit du dragon, celui-ci ne les avait d'ailleurs pas caché au reste du monde des morts. Son regard était aussi noir que ses écailles, il le ferait. Il reviendrait ici et ferait de ce monde l'image de sa colère, et si l'absence de crème anti monde des mort lui faisait perdre sa vitalité en ce monde et y rejoindre les esprits, il deviendrait ainsi plus puissant encore, et il les écraserait tous... tous ! jusqu'à devenir maitre de ce monde qu'il baptiserait enfer.

Sombral se releva et se tint face à ellen, elle avait raison il sentait que chaque fibres de son corps commençaient a vibrer, le sort de rétrécissement étant sur le point de lacher.

*Si les esprits défunts ne veulent pas voir leur dernier refuge devenir leur dernier cauchemar ils ont intérêt à faire en sorte qu'il ne t'arrive rien. Soit ! j'irais rejoindre ton apprenti et lui ferait bien comprendre qu'il a intérêt à se dépêcher. Indique moi comment quitter ce monde et je le quitterais*

HRPG 2 : après Henry Poséidon, Sombral Hadès ? Mr. Green

Ellenwen se sentait mal de provoquer ainsi la colère du dragon. Elle le sentait réellement furieux, furieux et dégouté de ne pouvoir rester pour lui porter secours... Il devait prendre son rôle de cathdein trop au sérieux... Elle avait tenté de le convaincre qu'elle ne craignait rien, ce qui était en partie vrai, et n'avait fait que lui donner l'impression qu'elle le considérait comme inutile. Plusieurs fois elle ouvrit la bouche pour reprendre le dragon, lui dire de ne pas s'en faire, qu'elle était déjà venue plusieurs fois, dont une fois assez longtemps, et que sa puissance avait dissuadé les esprits de s'approcher d'elle. Mais rien n'aurait pu convaincre le dragon. Il en avait assez et resterait hermétique à tout raisonnement. Et les preuves d'affection qu'elle lui avait donné - et qui lui semblait à elle totalement naturelles - lui avait, semble-t-il, donné l'impression qu'elle le traitait comme un petit chien ou un animal de compagnie. Elle soupira doucement, fit signe à Shaka d'attendre qu'elle ai fini et s'excusa.

* Je suis désolée Sombral, je ne voulais pas suggérer que je ne te faisais pas confiance ou que cette situation m'amusait. Je n'ai pas l'habitude d'être amie avec un dragon. En général je ne m'entends pas très bien avec ceux de ta race. Ils me mettent très mal à l'aise. Alors, je ne sais pas trop bien me comporter face à toi et je me comporte souvent comme si tu étais un humain.*

Elle se mordilla les lèvres, tiraillée entre l'envie de continuer à s'expliquer et à rassurer le dragon et le sentiment que son sortilège n'allait vraiment pas tarder à lâcher. Elle ne releva même pas la contradiction du dragon qui voulait détruire et faire régner la peur dans le monde des morts... lorsqu'elle serait morte. Ce qui au final reviendrait à la torturer, elle avec les autres. Elle nota juste dans un coin de son esprit que jamais, jamais ! elle ne mettrait le dragon en colère. Et malgré toute son expérience et sa puissance, le contact l'esprit en fureur de Sombral était extrêmement douloureux. Elle avait l'impression que quelqu'un faisait crisser une craie sur son esprit comme s'il s'était agit d'un tableau noir.

*Ecoute, si jamais toi ou Laïaga sentez que quelque chose se passe mal, revenez ici me chercher. Disons que Laïaga a quelques cartes dans sa manche...*

Il connaissait son vrai nom. Atout indéniable.

*Mais je te promet que je botterai les fesses du moindre petit esprit qui essayera de me piéger. Maintenant pars... Tu n'as plus beaucoup de temps. Le retour marche comme la téléportation. Pense très fort au monde des vivants, à ton désir de le revoir et vas-y.*

Elle résista à l'envie de lui adresser un dernier geste d'affection et regarda le dragon, consciente que, dans quelques instants, elle allait se retrouver seule. Aussi, lorsque son ami disparu, elle ressentit douloureusement le vide que laissait son départ. Se reprenant en main rapidement, elle se retourna vers Danakil, qui s'était fait oublié et s'adressa à lui autant qu'à Shaka.

- Oh non, on ne va pas simplement attendre ! Aucune chance. Le monsieur qui est là va maintenant retirer tout de suite la malédiction qu'il a jeté sur mon apprenti ! Tout de suite sinon je quitte le royaume des morts dans la seconde ! Quand elle sera retirée, alors on attendra. Et je serais sa seule garantie puisqu'il aura libéré l'autre personne.

*Fais le ! Elle se sentira plus en sécurité. Elle sera plus vulnérable après que tu ais libéré son cloporte d'apprenti.*

Si Danakil sursauta en entendant la voix aigre et mauvaise de l'esprit, il n'en montra rien. Il regarda la femme qui lui faisait face et acquiesça.

*Un marché est un marché, non ? Je vais libérer Akkan.*

Sans même s'apercevoir qu'Ellen retenait un soupir de soulagement, l'esprit se mit en travail. Du bout de l'index gauche, il traça dans l'air des signes semblables aux runes utilisées pour invoquer des esprits tout en marmonnant des paroles à peine audibles. Chaque fois qu'un signe était terminé, il se mettait à briller d'une lumière bleuté, comme suspendu un instant dans le temps et l'espace.

Le reste, Ellenwen ne le vit pas. Elle avait fermé les yeux, par mesure de sécurité. Elle ne tenait pas à être choquée ou déséquilibrée par le sortilège mis en route. Et elle ne tenait pas non plus à l'apprendre. Tant pis pour Laïaga qui serait probablement curieux d'en savoir plus. Elle ne tenait pas à prendre de risque. Cependant, elle disposait encore de temps. L'incantation avait l'air d'être longue... Elle se tourna vers Shaka, les yeux toujours fermés.

- Bien, je suppose que tu disposes de quelques minutes pour me harceler de questions avant que tu ne repartes. Mais avant tout, répond à celle que je t'ai posé. Je crois qu'elle ronge vraiment Laïaga.

(charlie, si ça te gêne que g fait partir ton dragon hésite pas à le dire j'éditerai. Mais je me suis dit que comme ça j'avais un peu avancé et que ça m'éviterait de devoir poster directement après tout pour dire que ah ça y est tu es parti... Par contre on te laisse répondre juste après moi pour que tu puisses indiquer les dernières paroles de Sombral avant qu'il ne parte)