Noïmanor et Nicta, accompagné de Krystale et d'Eïfir, descendirent en flèche vers une clairière, au centre d'un petit bosquet touffu, après un voyage relativement long en provenance de la Crête. Noïmanor se posa au centre de la clairière, et entreprit de la rendre un peu plus grande. Le petit bosquet, à présent, ne répondait en rien à l'épithète "touffu". Mais c’était nécessaire pour que les deux dragons puissent se poser, ne serait-ce qu’en entourant la clairière. En effet, Noïmanor faisait plus de cinquante mètres de long, pour environ le quart de hauteur. Autant dire que non content de devoir se mettre en cercle pour tenir dans la clairière, il dépassait du bosquet. Mais le grand dragon y était habitué, rien de tout celà n’était nouveau.

Quand il eût fini son œuvre, il invita Nicta à venir le rejoindre, Krystale sur son dos. Pendant ce temps, Eïfir se téléporta en bas de Noïmanor, sur le sol. Nicta put atterit en toute tranquillité, bien que pour loger allongée, elle dut glisser sa queue entre les arbres et mettre sa tête sur le poitrail de Noïmanor - chose qu’elle accepta de bon gré.

Quand Krystale fut descendit à terre à son tour, Eïfir put l’interroger au sujet de la Guilde et de Dras.

“Bon. Je dois t’expliquer certaine choses. Pendant un an, je me suis réfugié dans le Nord glacée du Du Weldenvarden. Pendant cette année, j’ai essayé de développer ma sagesse pour comprendre mieux le monde. Mais j’était totalement coupé de ce dernier : ainsi, à mon départ, le Concile des Ombres et la Guilde des Tenèbres venaient juste d’être créés, et étaient, il me semble, deux “Clans” bien distincts. Maintenant, j’ai cru comprendre que ce n’est plus du tout le cas. Mais vous devez m’expliquer pourquoi Brexinga a enlevé Tenel Ka, et pourquoi l’a-t-il retenu ici. J’aimerais aussi savoir quelques détails entre les rapports de la Guilde et du Concile. Et enfin, où...”

Le Dragonnier traça magiquement sur le sol une vue grossière de la ville, comprenant uniquement les murailles.

“...se trouve le Concile. Il me semble, Krystale, que tu le sais fort bien. Si tu acceptes, j’aimerais que tu me guides...”

-Laisse tomber Eïfir, je serai ton guide…

J’écartai d’une main les derniers fourrés qui me séparaient du mage. Mon manteau, que j’avais acheté récemment, après que le dernier ne s’en fut allé, s’accrocha plusieurs fois à des ronces, mais s’en tira fort honorablement.
La clairière aurait été un endroit adéquat pour se cacher, mais ça ne marchait visiblement pas pour des dragons gigantesques. Je jetai un œil à Noïmanor, le grand dragon avait encore prit des mètres depuis la dernière fois. Bref, il était fabuleusement grand, j’en conçus un pincement au cœur. Yarrock me manquait. Je me sentais furieusement diminué.
J ne savais pas exactement pourquoi Eïfir était venu ici. Cependant je m’en doutais un peu. Le fait qu’il soit avec Krystale n’étayait pas mes suppositions, mais Nicta les confirmait allégrement. Alors il était temps de remmener Tenel Ka à la liberté hein ? Depuis la cession du Concile, il y avait deux trois choses que je voulais faire là-bas de toute façon, de gré ou de force. Et laisser celle qui fut mon élève aux mains des Conciliens n’entrait pas dans mes projets. La Guilde, c’était une autre histoire…

-Ça faisait longtemps que l’on ne t’avait pas vu, au fait. Qu’est-ce que tu as fait tout ce temps ? demandai-je à Eïfir.

Je pensais ne plus le revoir depuis le temps. Il me restait donc encore quelques amis qui n’étaient pas morts, disparus ou amnésiques. Ça me fit chaud au cœur. En même temps je me rappelai que nous étions maintenant dans deux camps différents. Eïfir ne trahirait pas les siens. Nous nous retrouverions donc forcés de combattre s’il décidait de participer à la guerre. Sauf s’il m’étonnait et changeait de camp, mais j’en doutais sérieusement.
Je saluai brièvement les dragons et Krystale, que je n’avais plus vue depuis bien longtemps aussi.

-Je suppose que tu es là pour Tenel Ka ? Ça tombe bien, on dirait que nos objectifs coïncident. Si tu le veux bien je vais vous aider à la sortir de là. En fait, au départ, je venais ici pour récupérer un ressortissant Guildéen et un prisonnier politique, un certain Marek Krayt de l’Alliance, mais on dirait bien que le hasard fait bien les choses. En tout cas, vous n’êtes vraiment pas discrets, heureusement que les gardes sont loin et pas magiciens…

J’eus un petit sourire en pensant à ces pauvres hères qui faisaient la statue devant les portes précieuses. Il restait une question de taille. Comment deux des mages parmi les plus puissants du monde connu allaient pouvoir entrer sans se faire repérer ? La question était aisée tant que l’on n’arrivait pas aux bâtiments du Concile…Au-delà, il allait falloir user de magie pour passer.
Et en plus, les boucliers du Concile n’avaient rien à envier à ceux de chez Pierrot, mais nous n’avions pas des heures à perdre en bouclier d’énergie vide ici. En fait, une petite sphère devrait faire l’affaire, il n’empêchait qu’il allait falloir se dévoiler.
Ou un projectile d’air condensé chemisé d’énergie ? On verrait quand on y serait.

Eïfir tourna la tête au bruit des branches et des brindilles qui craquaient. Instincitivement, à ce bruit, le Dragonnier sonda les environs, pour évidemment ressentir l'aura magique impressionnante d'un ami très cher, qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps. Aussitôt qu'il le vit, Eïfir fit une chaude accolade au nouveau venu.

"Laïaga ! Cela fait si longtemps !"

En effet, Eïfir n'avait pas vu son ami depuis plus d'un an. La dernière fois que les deux hommes s'étaient vu, c'était sur un champ de bataille, lors de la Première Guerre du Surda, et à cette époque, les deux amis se trouvaient être chacun d'un côté de l'échiquier...Grâce à son récent exil qui lui avait permis de regarder d'une manière différente le monde, Eïfir n'en voulait pas à son ami, car c'était uniquement une divergence d'opinion entre les deux hommes qu'il y avait eu ; et c'est seulement leurs qualités qui les avaient propulsés au rang de généraux-en-chefs. Et Eïfir était loin de se doutait que Laïaga était, encore aujourd'hui, un ennemi potentiel, fervant partisan de la Guilde des Tenèbres. Un an d'exil qui lui avait caché bien des choses...

Le Dragonnier regarda au delà du bosquet, vers un point qui n'existait pas.
"Je me suis...exilé. Un an. Dans le Nord du Du Weldenvarden, dans le froid glacial de la Forêt des Pins...Un an pour faire le point, regarder le monde avec sagesse...Un an de repos, loin des guerres, loin de tout, où je fus complétement coupé du monde et de... de Tenel Ka..."

Eïfir baissa le regard. Plus le temps passait, plus il culpabilisait. En effet, il ne pouvait s'empêcher de penser que si il avait été là, Tenel Ka et lui serait sans doute bien sagement allongé dans la Demeure des Larmes, et sa fiancée aurait toujours ses souvenirs... Et puis, cela commençait à être frustrant de ne plus rien comprendre à ce qui se passait... Il s'était exilé pour comprendre le monde en profondeur, et voilà qu'à présent, même la surface lui échappait...

"Je viens effectivement tenter de récuperer Tenel Ka. On s'est pas vraiment bien cachés, parce que en fait...Je m'en fous d'être repérés. Le lien qui nous unit, Tenel Ka et moi, fait à présent office de fil d'Ariane. Je le suis, je poursuit mon chemin jusqu'à elle, et quicquonque se mettre entre moi et elle périra... Après tout, peu importe si il m'a vu avant.
Puisque tu es là...Raconte-moi ce qui s'est passé pendant cette année..."

[J'attends Claire pour savoir ce qu'elle veut faire, y'avait quelqu'un d'autre qu'était prisonnier...Mais je préférerais libérer Tenel Ka d'abord...]

[L'autre personne prisonnière c'était Marek. Les deux Rp peuvent parfaitement se mélanger.]

Nicta devait faire de sérieux efforts pour rester au sol et ne pas trop dépasser des buissons. La dragonne souri, en fait de bruissons elle se dismulait avec difficultés derrière une parcelle de forêt. Décidément avoir une grande taille pouvait se réveller bien handicapant dans certaines situations.
Poser sa tête sur le potrail de noimanor n'était certes pas une corvée. De toutes les manières, elle l'aurait fait sans qu'on ne lui suggère. La présence physique du grand dragon vert lui avait manqué, bien plus qu'elle ne pouvait le montrer en cet instant. Eïfir avait commencé à dessiner un plan de la cité de Dras et demandait de l'aide à Krystale pour repérer et infiltrer le Concile. Nicta se concentra sur ce qui allait être dit.

Ue voix masculine et famillière s'élevant du feuillage et laissa la place à une silhouette sombre. Nicta redressa la tête en reconnaissant l'homme qui s'avançait. Mais Laïaga avait bien changé, il n'était plus le dragonnier qui avait donné des cours de magie à Tenel Ka. Il semblait recourir à la magie avec de sombres intentions. De plus il était venu sans Yarrock, dragon aux écailles vertes dont Nicta n'avait aucune nouvelle depuis de longs mois.
Plus par réflexe que par respect, Nicta répondit d'un signe de tête au salut de Laïaga.
L'échange entre les deux hommes commença et mis en lumière certains aspects de la politique intérieure de la Guilde des ténèbres et du Concile des ombres. La dragonne se senti amusée de cette distension qui arrivait juste à point nommé pour leur projet. De plus Laïaga connaissait le Concile et pourrait guider Eïfir. Le fiancé de Tenel Ka expliqua brièvement la raison de sa longue absence. Nicta compris qu'il se sentait coupable de ne pas être revenu à temps pour aider Tenel Ka.

Nicta voulait garder le silence mais un détail du discours de Laïaga la fis réagir. Il avait parlé d'un second prisonnier.
*Un instant Laïaga. Tu as dis vouloir aider un second prisonnier. Marek a été capturé? Depuis quand?*

La dragonne s'en voulait de ne pas s'être tenue informée des derniers détails relatifs à l'Alliance. Ne pas savoir que le nouveau chef du Clan avait été fait prisonnier l'emplissait de honte. Son regard ambré se riva à celui de Laïaga.

[L’autre prisonnier est effectivement Marek, et je suis entrain de le libérer avec un PNJ. Je pensais utiliser un chemin dérobé qui permettait de direct rallier le QG de la Guilde, et aller ailleurs de là-bas…Bref un truc torturé mais vu qu’on va passer en force la question se pose plus^^]

Je rendis son accolade à Eïfir, un large sourire sur le visage, mais j’étais troublé, au fond. Eïfir ne savait pas. Définitivement, il n’était pas au courant de ma nouvelle allégeance.

-Bien trop de mois oui, répondis-je. C’est le genre de séparations que je déteste vivre.

Je suivis le regard de mon ami quand il me parla de son exil, cependant bien entendu, il n’y avait rien à voir par là-bas. Je n’avais jamais dépassé les limites de l’Alagaësia. Ou presque pas, j’avais poussé jusqu’aux limites du Hadarac, mais l’exploration n’était pas de mes préoccupations, j’avais entendu parler de quelques vastes royaumes orientaux dont certains très anciens, mais je m’étais arrêté à la cité de Terminus en bordure de ce qu’ils appelaient là-bas la mer de sable. L’océan de l’oubli.
Je me rendis compte qu’Eïfir avait l’air abattu, apparemment, il s’en voulait de s’être ainsi exilé. A cause de l’enlèvement de Tenel Ka sans doute. Ce qui me laissait penser que ceux qui allaient essuyer sa rancune allaient s’en mordre les doigts.

-Voir le monde avec sagesse, c’est une grande ambition mon vieux…

Je laissai passer quelques secondes en me rappelant mon pope exile. Il n’avait été nullement question de regarder le monde avec sagesse, mais d’une certaine façon, mes raisons avaient quand même été les mêmes que les siennes. Simplement, il n’y avait rien de sage en moi, rien de posé.

-Hé bien, moi, je me suis aussi exilé longtemps durant. Dans le Vallon Perdu du désert, j’ai finalement rebâti ma maison, mais je me demandais simplement si je devais continuer à me battre ou pas. J’avais des doutes sur les motivations de mes combats, et la continuité que je devais imprimer à ma vie. Ça m’a pris des mois de refaire mon passé récent, c’était comme un théâtre, je représentais mes souvenirs devant mes yeux, et j’essayais de me souvenir de mes souvenirs, mais en fait, tout se perd avec le temps. Enfin finalement, j’ai décidé de revenir en Alagaësia. Et ma vie là-bas continue de se jouer et rejouer…

Je laissai de nouveau passer un silence en me remémorant les mois de quasi-solitude dans mon manoir. C’avait été une période tranquille, j’avais toujours aimé ce désert, c’était l’endroit où le destin du monde avait basculé, il devait bien y avoir une raison à ça. Le bout de tout…
Il n’y avait aussi nul meilleur endroit pour réfléchir tranquillement, et j’avais pris ma décision de rejoindre la Guilde là-bas. C’avait été dur à décider, c’avait résulté sur ma brouille avec Yarrock, et il était aussi fier que moi, je doutais que nous ne nous réconcilions jamais. Ça reviendrait pour l’un de nous à abandonner les principes qu’il avait adoptés en dernier lieu.

-Est-ce que tu crois que j’aurais dû rester là-bas ? demandai-je soudain.

J’étais revenu pour tuer encore plus de gens. Héros de guerre, en somme, et je sentais que c’était là ma nature, mais ne valait-il pas mieux, en ce cas, me retirer ?
Je haussai les épaules. Ce genre d’interrogations m’avaient tenu en éveil pendant des mois et des mois, il ne servait à rien de les ressasser ici et maintenant.
La réplique de mon ami me tira un léger sourire. Décidément oui, mieux valait ne pas être l’objet de la rancune qui semblait l’animer.

-J’aime ton sens de la stratégie mon ami, vraiment…Ça vaut ce que ça vaut, mais je t’aiderai, alors.

Je réfléchis quelques instants pour savoir par quel bout prendre le récit que j’allais lui déballer. Finalement je décidai de commencer peu avant mon retour d’exile à moi, avec la rumeur que le Surda avait une reine.

-Bon alors…Il y a de cela quelques mois, la rumeur a commencé à se répandre que le Surda avait trouvé fessier à son trône. Il était question d’une reine qui avait vécu en se tenant éloigné du monde, et après la guerre, il apparut que…

Ainsi lui racontai-je tout ce que je savais, l’enlèvement et la séquestration de Mirwen, ainsi que ceux de Pierrot, sa tentative de s’échapper, et l’assaut massif que ses alliés les plus puissants avaient lancé sur le Concile des Ombres, assaut qui en substance n’avait guère servi puisque finalement Pierrot réussit à s’enfuir [de manière très suspecte…], comment il emporta la reine Mirwen avec lui, et la fin des combats, puis comment les Guildéens lancèrent un assaut sur la demeure prétendument inexpugnable du vieux mage, et finalement, les premiers mouvements de troupes à la Dras, et les attaques côtières sur le Surda, la prise de Petrovya, et les quelques rixes qui avaient eu lieu dans les Plaines Ondoyantes, et ce que je savais de la guerre, que c’était un certain Feu-follet qui prenait le commandement suprême au Surda, l’attaque du Concile su Teirm, bien entendu, le schisme entre Concile et Guilde, et aussi la reddition de Marek puis son emprisonnement, les mouvements de troupes du Nomins, Teirm et dans les Beors, les cent mille Alliés passés sous commandement Surdan, et l’évasion de Marek qu’un homme au service de la Guilde – je faillis dire « à mon service » - était entrain de réaliser.
Tout du long je ne mentionnai pas mon rôle, racontant comme un narrateur omniscient, laissant supposer que j’avais bien participé, mais que je n’avais pas eu un rôle spécialement décisif, ce qui était loin d’être le cas, mais il était des choses qui n’étaient pas bonnes à dire.
L’intervention de Nicta me fit de nouveau hausser les épaules, en signe d’impuissance.

*Je ne sais pas exactement comment ça s’est passé, lui répondis-je, mais c’est Brexinga qui l’a capturé, sauf qu’apparemment, il a accepté de les suivre, je ne sais pas dans quelles circonstances, peut-être espérait-il retrouver Tenel Ka dans sa cellule. Il a été un peu naïf si c’est bien ça. C’était pendant la bataille de Petrovya, Marek se battait avec les Surdans, mais ils avaient perdu d’avance. Je compte l’aider à sortir de là cependant, et nous ferons ainsi d’une pierre deux coups. *

[J'aurai pas le temps de répondre, mais soyez sûr que je lis vos post ^^', au pire Laïaga et Tenel Ka, vous connaissez bien mon perso, vous pouvez la faire agir comme bon vous semble]

Laïaga jouait parfaitement son rôle. Rien, dans la manière dont il parlait, ne pouvait laisser présager le rôle qu'il avait eu dans les événement, tout du moins si on avait pas de soupçon. Mais le sujet n'était pas là. Ce que disait le Dragonnier intéressait Eïfir sur le fond. S'exiler, partir, bien des Dragonniers l'avaient fait. Etait-ce vraiment utile ? A la question que lui posa Laiäga, le mage réfléchit. Longuement. Avant de lui répondre :

"Je ne sais pas... Personnellement, dans mon esprit deux questions se bousculent... Est-ce que j'aurais dû partir, et est-ce que j'aurais dû y rester... En ce qui me concerne, j'ignore la réponse de la première question et je dirais non à la deuxième, évidemment pour sauver Tenel Ka. Pour toi... Je ne sais pas."

Eïfir, pourtant, essayait de savoir. En effet, son exil à lui lui avait réellement permis de développer sa sagesse. Alors, conscient de sa réponse, il en fit part à son ami :

"Quand on part, on réfléchit. On essaye de regarder sa vie, son passé, son présent, son avenir. Ce fut mon cas, je suis sûr que ce fut le tien. On réfléchit mais on est seul. Pas de personnes autour de toi. En général, on ne fait pas attention à ce qui existe encore, la nature, la vie, autour de nous. Et alors, notre réflexion n'a plus de guide, plus de point de mire. Elle est libre, parfois trop libre. Si on ne canalise pas notre réflexion, elle suis son propre chemin. Et alors, on n'a plus conscience de ce qu'on pense. On peut se convaincre de choses dangereuses...Très dangereuses. C'est comme ça que la plupart des Parjures sont devenus parjures. Après un échec, une contrainte, ils s'exilent. S'en vont. Ils réfléchissent, seuls, et leur ce n'est plus eux qui guident leur réflexion, mais leur réflexion qui les guide. C'est dangereux. Pendant mon exil, j'ai essayé de regarder le monde qui m'entourait, les arbres, les êtres vivants. Je continuais à penser à mes amis, et surtout à Tenel Ka. J'étais avec Noïmanor et mon cheval. Le désert...".

Eïfir se caressa la barbe doucement.

"... Le désert est aride, sec, mort. La réflexion est plus libre que jamais. Un long séjour comme le tien, peut se révéler beaucoup plus dangereux. Si dangereux que l'on commet des erreurs, des choix qui conduiront ton destin. Tout les parjures ont une très haute opinion d'eux, de leurs capacités, de leur puissance, mais ils n'ont plus maîtrise d'eux même. C'est cette réflexion qui dictent leurs actes, et même si ils en ont l'impression, ils ne maîtrisent plus rien..."

Pendant un instant infime, le yeux glacés d'Eïfir se posa sur ceux de son ami. Puis il revint au sujet du moment : la libération de Tenel Ka. Il écouta Laïaga, qui lui proposait son aide.

"J'accepte de bon cœur. Nous ne serons pas trop de deux."

Puis Eïfir écouta avec attention ce que Laïaga racontait. Il s'était passé tant de choses pendant son exil... Ainsi, une autre guerre du Surda avait commencé. Qu'allait-il faire ? Cette question viendrait après. Laïaga parlait avec un point de vue étrange, ils connaissait visiblement les actions des deux camps. Mais le Dragonnier ne s'attarda pas sur ce point précis. Il réfléchissait. Son esprit était en fait détourné de ce que lui racontait son ami. Une question lui revenait. Toujours...A lui et surtout à Noïmanor.


Puis quand Laïaga exposa le programme, Eïfir déclara :

"Je dois, avant d'aller au Concile, faire quelque chose. Je ne suis pas venu ici par hasard. Je dois me recueillir sur la stèle d'Ayendril..."

Puis Noïmanor posa la question qui les taraudait tant.

*Où est Yarrock ?*

[Beuh, j’suis sûr que si j’avais pas été un parjure t’aurais même pas pensé à me demander pour Yarrock >.< ]

Je haussai les épaules. Je n’avais personne à sauver. C’en était presque dépriment, j’avais coupé tous les ponts avec tous, y compris Althéa, et maintenant, je me sentais seul. Pourtant mes amis restaient mes amis. Mais voilà, rien n’avait la simplicité d’avant, que je combattais les Ombres avec ceux qui étaient encore maîtres de leur corps. Non, maintenant, il s’agissait de décisions qui avaient été faites. Par des personnes en pleine possession de leurs moyens.
L’analyse de mon ami me fit sourire, un sourire en biais qui ne ressemblait sans doute pas au Laïaga qu’il connaissait depuis bien longtemps déjà. Le Laïaga qu’Eïfir avait sauvé de l’esprit rancunier d’un Ombre tenace existait-il encore ? Le temps avait fait son œuvre. Si je n’avais pas été parjure moi-même, j’aurais sans doute abondé en son sens, d’autant que ses paroles semblaient provenir d’une longue réflexion qu’il s’était tenu. Mais le fait est que je n’étais pas d’accord, quant à dire si c’était à cause de cette fameuse opinion de moi que j’avais si haute ou bien parce qu’intellectuellement je n’étais réellement pas d’accord…

-Le monde se porterait mieux s’il n’y avait jamais eu de parjures, concédai-je. Ils sont un mal. Mais ils sont là, ils existent. Peut-être que tu as raison, pour ce dont je me souviens, tu as souvent eu raison. Peut-être pas, cette fois-ci, Eïfir, mon ami. N’est-ce donc pas pour ça que nous nous exilons ? Pour que notre réflexion vagabonde à son aise ? Sans les contraintes que nous impose la vie en communauté ? Est-ce que ce n’est pas la sagesse que de se faire guider par sa réflexion plutôt que de guider sa réflexion ? Suivre ses idées plutôt que de les agencer en bon ordre pour les conformer ? Il est bien sûr des choses qui se sont avérées dangereuses. J’ai eu dans ce désert que j’aime tant des idées effrayantes. Mais nous sommes dangereux, nous-mêmes, moi comme toi ou encore Noïmanor. Si la réflexion dicte les actes, on est en accord avec sa conscience, on est libre.

Je me tus. Je haussai les épaules. J’étais avec Yarrock moi-même. Yarrock qui me manquait tellement que j’en concevais presque une douleur physique. Je savais qu’il était ce qu’il y avait de plus important pour moi. Je n’avais jamais réalisé à quel point il pouvait éclipser tout le reste. Face à tant de douleur il en devenait pénible de continuer à tenir cette fameuse réflexion. Mais moi aussi, j’avais continué à penser à mes amis. C’était stupide, mais j’avais convenu avec moi-même que le mieux qui puisse leur arriver était un monde sans guerre. Il fallait bien qu’un des camps gagnent non ?

-On n’est jamais trop libres, ajoutai-je finalement.

Les yeux glacés d’Eïfir me firent mal. Qu’il sache ou pas ce que j’étais devenu aujourd’hui, il méprisait les parjures. Ce simple constat suffisait à me blesser. Mais si je commençais à renier la voie que je m’étais choisie, je n’irais nulle part. Je ne laissai rien paraître de mon trouble, et hochai la tête à son assentiment. Je n’en attendais pas moins.
Le nom de l’esprit me fit frissonner. Je me rappelai les circonstances de sa fin. La fin de Nadyssim. La fin du cycle de Shaka et du renouveau des Ombres. Le début des temps de la Guilde des Ténèbres et de l’ère nouvelle des parjures. L’exultation et la joie qui m’avaient envahi, à des centaines de kilomètres de la Dras, sous un arbre de l’Ecole des Dragonniers, quand j’avais senti la fin de Nadyssim. « J’ai gagné », avais-je alors naïvement pensé. Un sourire bien plus chaleureux que celui d’un instant plus tôt se dessina alors apparemment sans raison sur mon visage. Ben non. T’as gagné en fait, Shaka. La pensée revenait sans cesse. Shaka était perdu dans les ombres. Il n’y avait qu’en m’enfonçant profondément dans la nuit que je pourrais espérer le revoir un jour. Ça aussi, ça justifiait mon combat pour la Guilde. Je hochai la tête.

-Moi qui pensais naïvement que tu venais sauver ta dulcinée, lui rétorquai-je d’un ton amusé, je me rends compte que tu te retrouves dans la même ville qu’elle par un caprice du hasard…

Et vint la question du grand dragon. Qui fit mourir dans ma gorge mes envies de me fendre d’un rire gentiment taquin. Je dus pâlir très perceptiblement, en tout cas, j’en eus l’impression. Quelle question, Noïmanor, penses-tu donc que Yarrock pourrait suivre un parjure ? Non bien sûr que non. Il est trop fondamentalement bon pour ça. Mon bon côté, mon foutu bon côté, le chevalier. Yarrock était tout ce qu’il y avait eu d’inconditionnellement bon en moi, ce qu’avait aimé Althéa, ce qu’avait sauvé un vieux magicien huit siècles plus tôt, ce qui était devenu dragonnier quelques années auparavant.

*Yarrock a suivi sa voie, il n’a pas pu se résoudre à accepter les conclusions que j’ai tirées de ma versatile réflexion.*

Je me mordis la lèvre en cherchant mes mots. Je pouvais mentir, et à ce point-là, Eïfir le verrait : des larmes roulaient sur mes joues sans que je puisse les contenir. De plus je ne voulais pas lui mentir. Cacher que nous étions ennemis était suffisamment irrespectueux en soi.

-En fait, il m’a quitté quand j’ai décidé de rejoindre Svean et la Guilde, repris-je à vois haute, avant de me taire.

Restait à voir la réaction des autres. Je venais de lâcher ma révélation qui tue…Mais, non, Eïfir, ne te méprends pas, je ne suis pas un parjure, je pense que tu en conviendras, les parjures sont dragonniers. Je n’étais plus qu’un vagabond. Un mage errant. Un bon mage. Mais une feuille au vent.

Nicta ferma brièvement les paupières.
*C'était donc vrai.*

La dragonne se sentait mal à l'aise de se trouver aux côtés d'un Parjure. Nicta avait longtemps rejeté les rumeurs de changement de camps de Laïaga par respect envers le dragonnier. Les faits s'ajoutant aux rumeurs, elle avait commencé à douter, maintenant la vérité était dite. La dragonne aux écailles couleur soleil comprenait que Yarrock n'ai pas accepté de rester en compagnie de son dragonnier. Pourtant un détail lui redonna courage.
*Pourtant tu as accepté de nous aider à libérer Tenel Ka et Marek. Mais je me demande jusqu'où ira notre amitié si nos objectifs divergent.*

[Ben, si, peut-être
Au fait Claire, tu étais sensé savoir que Laïaga était Dark ? Ou pas ?
Je réponds dialogue par dialogue, hein.]

Le Dragonnier écouta la réponse de LaÏaga. La vision des choses de ce dernier troublait Eïfir. Non, décidemment, non. Laïaga se trompait du tout au tout.

“L’exil ne doit pas être une fin en soi. Il nous faut garder une vision du monde dans son ensemble. Telle est la clé de la sagesse. Que notre regard, seul notre regard, soit plus haut que le monde, pour voir et comprendre. Tel fut le but de mon exil. Se couper de la communauté, oui, mais pas du monde. Regarder la vie qui m’entourait, pas une vie humaine, une vie inconnue, mais une vie quand même. La sagesse, c’est laisser vagabonder sa réflexion en lui imposant des limites et un but. Comme un cheval, on doit mettre des oeillères à notre réflexion. Elle doit regarder devant elle et voir quelque chose, tout au bout du chemin. Si elle n’a pas de limites, qu’elle n’a pas de but, alors c’est elle-même qui se crééra un but et qui pour cela nous mettra des limites. Le but des parjures, qu’ils croient au-dessus de tout, et un but que leur réflexion leur a imposé. Non, Laïaga. La réflexion est quelque chose de trop dangereux pour la laisser entièrement libre. Libre, oui, mais sur un chemin.”

Car il en était ainsi. Eïfir avait appris à poser des limites à sa réflexion. Cela se vérifiait dès à présent : quand il était revenu de la Forêt, quelques heures plus tôt, et qu’il avait reppris l’épée de Tenel Ka, il n’avait pas foncé vers Dras pour tuer les tortionnaires de sa fiancée. Il avait réflechit. Et alors, sa réfléxion avait fait son œuvre. Non pas cloîtrée comme Laïaga semblait le comprendre, mais guidée. Un guidage qui lui avait permis de retrouver Nicta, qui l’avait ammené ici.

La réflexion de Laïaga quant à ce que ce serait le hasard qui aurait ammené Eïfir à sauver Tenel Ka blessa se dernier. Il était venu ici pour aider sa fiancée. Mais c’est à Ayendril qu’Eïfir devait sa vie et la fin de Nadyssim. Il se devait d’aller se reccueillir, comme il lui avait promis. Tout comme il se devait d’aider Tenel Ka. Même si le ton de la phrase de Laïaga était amusé, Eïfir ne savait pas trop si il était sérieux. Dans le doute, il chargea :

“Je viens ici pour Tenel Ka. Sa présence à elle et à Ayendril dans la même ville est le fruit du hasard. Nullement ma présence à moi. Même si c’est une blague, je ne veux pas qu’on plaisante au sujet du lien qui nous unit, surtout quand un de nous est en danger.”

Et Yarrock. Une réponse énigmatique. Ma “versatile réflexion...”Oui, effectivement...ainsi, le Dragonnier et son dragon avait été en désaccord. Rare. Et Eïfir commença à souter sérieusement. Là aussi, il réfléchit. Seul un désaccord majeur pouvait pousser un Dragonnier à se séparer de son dragon. Un désaccord...Non, plutôt deux point de vue totalement différent. Et Eïfir et surtout Noïmanor savait que Yarrock n’avait rien d’un dragon de parjure...Et si ce n’était lui...

Puis vint l’heure de vérité. Enfin. La vérité sur l’absence de Yarrock, sur le ton parfois arrogant de Laïaga, sur les points de vues étranges et les sourires sans joies. Ainsi Laïaga était membre de la Guilde. La Guilde...Quand Eïfir était parti, elle se crééait juste. Guilde des Tenèbres...Un clan à part, un clan arrogant, qui maîtrisait tout une ville. Arrogant...En vérité, Eïfir n’en savait rien. Il ne conaissait pas assez la Guilde pour la juger. En revanche il connaissait Laïaga. Laïaga, qui confirmait le point de vue d’Eïfir sur leur débat sur la réflexion. Seul dans le désert, la réflexion de Laïaga avait guidé le Dragonnier.

C’était son point de vue. L’adhésion à la Guilde. Une adhésion qui lui avait coûté Yarrock, et sûrement Althéa...Eïfir regarda son ami froidement. Pas du regard glacial quelques instants auparavant, mais d’un regard froid, explorateur. A son ennemi. Ennemi ? Tout dépendait du point de vue. Ils allaient combattre ensemble...

“Tu as choisi. Tu as choisi ton camp. L’avenir te dira si tu as eu raison... Tu as toujours aimé tuer, là tu le revendiques. Tu avais le choix de pouvoir tuer, régner. Mais tu n’es pas encore convaincu, Laïaga...Une part de ton âme regrette, regrette Yarrock, regrette tes autres amis, regrette Althéa...Regrette tes choix.
Je ne veux pas discuter de ça. Pour ma part, j’ai encore une fiancée. J’irais. Suis-moi si tu le veux.”

Krystale s'ennuyait un peu alors que tout ces beaux gens discutait. Elle était bien contente de revoir Laïaga, mais finalement, il n'avait pas changé du tout. L'elfe s'était tranquillement assise dans un coin, de toute façon on ne chercha pas à l'introduire dans la conversation (sans rancune, c'est moi qui vous l'à dmander ^^) Cependant, elle écoutait le moindre mot qui se disait, surtout ceux venant de Laïaga. Comme elle le connaissait, ce petit énérgumène semblait toujours trouver le bon mot et parler honnêtement. Bien sur, il semblait bien avoir changé, de plus, il sentait la guilde à plein nez... Peut-être était-il allé l'attaquer ou autre chose...?

La dragonnière haussa un sourcil lorsqu'elle entendit son vieil ami parler des parjures, disant qu'ils étaient mauvais et tout. Cela l'intéressait particulièrement, car elle en était une à 50%... Pourtant, elle trouvait que tout ce que Laïaga disait était du baratin. Ses idéaux semblaient bien différents de ceux de la jeune fille blonde.

Puis vien une discution sur Yarrock, le dragon vert. Krystale l'avait connu personnellement, mais bon... Elle n'avait pas eu le temps de s'attacher à lui. Cependant elle se demandait fort bien ce que... le dragonnier? allait dire.

La phrase de punch! ''En fait, il m’a quitté quand j’ai décidé de rejoindre Svean et la Guilde''. Krystale en eut un sourire. Eifir avait semblé confirmé ses dires tout le long, elle ne s'occupa pas de lui. Assise, les yeux ayant l'air bien sérieux, fixés sur lui, le petit sourire énygmatique aux lèvres, Krystale parla ;

- De quoi te plains-tu, mon cher ami... Nous sommes dans le même bateau après tout. Moi aussi j'ai rejoins la guilde et peut m'affirmer comme une parjure, mais pourtant, je garde ceux qui me sont cher...

Elle disait ça aussi pour l'apprendre à Eifir, s'il ne le savait pas déjà. Elle continua en retirant ce sourire

-Ne fais pas cette tête, je comprends ce que tu ressens.

[Bon moi je saute le début du message pour éviter que chaque message relate quinze scènes séparées dans le temps, mais si tu veux savoir, j’aurais répondu que la liberté n’existe qu’exempte de balises et que borner la réflexion à un chemin précis c’est comme dire à un prisonnier qu’il est libre de se rendre à la potence tout seul. ]

*Pour l’instant ils ne divergent pas, répondis-je à la dragonne. J’aide Tenel Ka parce que c’est une amie, quelque voie que j’emprunte, et j’aide Marek parce que j’ai à y gagner. Je suis un parjure. Pas un Ombre. Je n’ai pas oublié qui j’étais et qui vous êtes tous.*

Il n’y avait pas pire sort que de devenir un Ombre. Quoi qu’en pense Eïfir, moi j’étais convaincu d’avoir choisi ma voie, j’avais réfléchi, certes j’avais laissé vagabonder ma réflexion, mais elle portait au départ sur mon rôle et mon utilité. Je ne m’étais pas assis en tailleur pour réfléchir sans savoir à quoi réfléchir.
L’eau avait coulé sur les ponts pendant que je réfléchissais comme jamais je n’avais réfléchi, ce qui me permet aujourd’hui de penser que j’ai pesé le pour et le contre avant de m’engager. Je savais ce qu’il adviendrait, et que ça me blesserait, j’étais peut-être un imbécile, mais pas un ignorant.
Eïfir décrivait très précisément ce que je ressentais. Mais mon choix était arrêté, contrairement à ce qu’il pensait peut-être, il ne me ferait pas changer d’avis. Je ne changerais pas. Plus maintenant, fi des trahisons. J’en avais trahis assez.

-Je n’ai jamais voulu régner. J’ai pris la tête de l’Empire parce que je pensais pouvoir me rendre utile ainsi, et je me suis rendu compte que je n’étais pas fait pour diriger. Tu as raison, je regrette mon choix, d’une certaine façon, mais il n’en est pas moins immuable. Et il n’est pas celui de régner. Je ne veux pas régner. Peut-être que l’avenir montrera que j’ai eu raison, mais toi-même n’y crois pas. Ça ne change rien à l’instant présent, je te l’ai dit, je te guiderai et je t’aiderai à secourir Tenel Ka, je le veux.

Je me mis en marche en passant entre Noïmanor et Nicta quand la voix de Krystale se fit entendre, me rappelant que la jeune elfe était ici. Je souris à sa réplique. Pas faux, petite elfe, pas faux…

-Je garde aussi ceux qui me sont chers. J’espère. Quoi qu’ils en pensent.

L’image d’Ellenwen s’imposa à mon esprit. Qu’est-ce qu’elle s’était dit ? Que je l’avais trahie ? Que quelqu’un aurait dû m’empêcher de m’exiler ainsi ? Eïfir pensait que je me fourvoyais. Yarrock me haïssait pour ce que je faisais. Et Mumak m’avait rejoint. Etrange non ? Personne n’est aussi intègre qu’il n’y paraît en fin de compte.

-Allez en route, dis-je en faisant un moulinet du bras.

J’écartai les buissons et pris la direction de la ville. Nous arriverions par une grande porte, apparemment, il ne s’agissait pas d’être discrets. Je ne savais pas où était la tombe de l’esprit qui avait combattu à nos côtés dans le temps, mais ensuite, je saurais me diriger vers et à l’intérieur du Concile. Il faudrait cependant qu’Eïfir et Krystale me fassent confiance, totalement confiance, s’ils entendaient passer, est-ce qu’ils sauraient ? Krystale était aussi parjure que moi ou peut s’en fallait, quant à Eïfir…

[On continue en ville ? Sur la tombe d'Ayendril ?]

[Bon je dois t'avouer que j'ai la flemme de répondre, parce que de toute façon y'a pas besoin de réponses, et que j'ai envie d'aller vite au Concile.
Donc allons dans la ville : un nouveau topic ou pas ? Tu as l'honneur de faire le premier message.
Claire, Krys, vous nous suivez ?]
Laïaga : Bon ben, ce soir ou demain, dans la ville, mais ca devrait pas durer longtemps, et on pourra commencer à tout faire péter.
Tenel Ka: Faites vite. Svean a fait un post bizzare au Concile. Dès que le topic est fait envoyez-moi un MP.
Suite

[Bon ben moi j'arrive voir les dragons ici]

Voilà un moment que Hathir volait, avec ses deux passagères. Enfin deux et demi si on comptait la petite dragonne Niltraya. Le collier de Hally servait beaucoup, mais le dragon noir fut soulager de voir pointer Dras Leona à l'horizon.
Il fit part de leur arrivée quasi imminente à Leyra et Hally:

*Votre attention s'il vous plait. Le vol Hathir-air line en partance de Teirm pour Dras-Leona arrive bientôt à destination. Veuillez attacher vos ceinture et vous préparer à l'attérissage.* [désolé pas pu résisté^^]

Alors qu'il survolait une clairière, Hathir sentit une présence très familière, sans pourtant savoir qui c'était. Cherchant dans l'esprit de Marek, du moins les souvenirs que celui-ci lui avait laisser avoir, il découvrit qu'il s'agissait de Nicta, la dragonne de Tenel Ka. Avec elle un autre dragon. Il baissa la tête et vit les écaillles dorées de la dragonne reflété le clair de lune.

*Nous informons nos passager que nous allons procédé un arrêt imprévu à une clairière peuplée deux dragons. Nous vous demandons d'éviter d'exprimer vivement votre surprise car si nous jugeons bien, ils sont tout bonnement très très grand.*

Il attérit en douceur, son armure luisant à la lumière lunaire. Il se posa devant la dragonne et se baissa pour permettre à ses passagère de décendre.
Une fois ceci fait, il alla s'incliner devant les dragons. Il se sentait vraiment tout petit tout à coup. Il se tourna alors vers Nicta et dit:

*Bonjour Nicta. Je suis Hathir, le dragon de Marek. Voici Leyra et Hally ses deux apprenties, et Niltraya, petite dragonne confiée au bon soin de Hally.*

[xD]

La jeune femme savoura encore une fois le vol à dos de dragon. Observant toutes ces minuscules habitations qu'ils survolaient, Leyra songea qu'aucun spectacle n'était aussi splendide que celui-ci.
Puis, du ciel, elle remarqua de grands dragons à la taille imposante ; encore une fois, la jeune femme fut impressionnée par la taille que pouvaient avoir certains dragons.
Ils se posèrent, et les deux amies descendirent. Si le dragon de Marek s'était sentit petit aux côtés de ses confrères, Leyra se trouvait minuscule...
Impressionnée, elle laissa à Hathir le bon soin de les présenter, et resta silencieuse.

Yarrock fendit la couche de nuages au-dessus de la ville. Il la traversa non comme un projectile instopable, ce qui était en quelque sorte son péché mignon, mais comme un gros oiseau paisible. Il battait lentement des ailes, comme à contrecœur, quoi qu’il fût bien obligé pour ne pas s’écraser comme une pierre.
Yarrock avait réfléchi très longuement. Il avait vu le Surda et ça lui avait déplu. Il avait écouté les rumeurs et percé les esprits, et ce qu’il avait appris lui avait déplu. Mais il fallait bien reconnaître quelque chose. Laïaga foutait le bordel monstre qu’il avait toujours rêvé de foutre, secrètement. Il n’était plus un Petrovyen qui ne les connaissent pas, lui et Taya, même si pas tous ne savaient son nom.
Tuer des centaines et des centaines d’hommes vous rendait forcément célèbre. Surtout quand vous le faisiez en quelques minutes. Yarrock descendait lentement en cercles concentriques au-dessus de la clairière où se trouvaient Noïmanor et Nicta, ainsi que des êtres qu’il ne connaissait pas. Noïmanor avait grandi, bien sûr, il frisait maintenant avec les cinquante mètres de la tête à la queue. Yarrock n’atteignait pas encore les trente. Une petite colline et une grosse colline…
On pouvait le pouvoir, tant de la cité fortifiée que de la clairière. Les personnes en-dessous de lui devaient commencer à le reconnaître, ou se demander qui il était. Il accéléra sa descente et se posa sur les arbres qu’il écrasa. La clairière n’était pas assez grande pour tous les accueillir.

*Salut, Noïmanor, Nicta, jeunes gens, dit-il dans l’esprit de tous. Ça faisait bien longtemps…*

Si sa tête avait pu afficher un sourire, il en aurait arboré un. Il retrouvait des amis. Mais il l’aurait vite perdu. Bientôt il retrouverait Laïaga aussi. Leur lien était brisé. Rien ne serait plus jamais comme avant. Mais Laïaga était avec Eïfir et maintenant Tenel Ka. Peut-être qu’il pourrait lui faire entendre raison ? Lui faire admettre la futilité de ces carnages, l’hérésie de sa quête de destruction. Et peut-être pas.

*Je crois savoir que Laïaga m’a précédé, dit le grand dragon, qui se sentait tout de même petit devant son ainé.*

Il laissa passer un temps. Il sentait la magie de son dragonnier – de celui qui l’avait été, en tout cas – prendre effet dans la ville. Il ne chercha pas à savoir. Si Laïaga ne regardait pas, il ne le verrait pas, tant qu’il était discret. Il ne voulait pas presser leur rencontre.

*Comment était-il ?*

Il promena son regard sur toutes les personnes présentes. Il attendait une réponse. Il se fichait de savoir qui étaient les deux femmes et le dragon noir, et l'autre, tout petit. Qu'est-ce qu'ils foutaient là d'ailleurs ?

Lorsqu'un autre dragon se posa sur le sol, Leyra put constater que, Hathir, qui lui semblait très grand, était en fait très petit à côtés des autres dragons.
La jeune femme se demanda alors ce que faisaient là le dragon de Marek, HAlly et elle même ; n'étaient-ils pas censé aller retrouver Marek ?
Quoi qu'il en soit, Hathir finit par répondre à un bout de sa question.

*Bonne nouvelle !* songea-t-elle lorsqu'il leur transmettait les nouvelles de Marek.

Puis elle se tourna vers Hally, qui, tout comme Leyra d'ailleurs, n'avait pas prononcé une parole depuis leur arrivée.

C'était deuxième fois que Hally montait sur Hathir, et cette fois ci, elle adora le voyage. Il avait duré un petit moment, et elle avait donc pu admirer le paysage, vu du ciel. C'était tout simplement magnifique.
Enfin, Hatir leur annonca leur futur attérissage d'une manière bien à lui, dans une clairière où des dragons -que Hathir connaissais apparement - étaient present. Celui ou -plutôt celle- aux reflets dorés, elle la connaissait, c'était Nicta, la belle dragonne de Tenel Ka. Elle l'avait déjà vue à Carvahall quand l'ancienne chef de l'Alliance avait accepté de l'aider à trouver son ami. L'autre par contre, elle ne le connaissais pas. Enfin, une chose en laquelle personne ne pouvait douter, ils était impressionament immense ! Hathir était tout petit à côté d'eux, alors Hally et Leyra, n'en parlons pas ! Mais le pire ca devait être pour la jeune Niltraya...
Enfin bref, Hally était tout bonnement impressionnée par ces magnifiques créatures. Ca, c'était avant l'arrivé d'un troisième dragon. Peut etre un peu plus petit, mais d'une bonne trentaine de mètres quand même !
A ce moment là, elle se sentit vraiment idiote petit comme elle était...
Hathur leur annonça que Marek était sain et sauf. Hally d'un grand sourire répondit également par pensée :

* Parfait ! Mais on était pas censée le rejoindre ? Parce que c'est pas que je me sens minuscule au milieu de vous tous, mais juste à peine ! Et je pense que pour Niltraya et Leyra c'est pareil... *

Niltraya se sentait un peu drôle.Faire un voyage sur le dos d'un dragon alors qu'elle même en est un!Celui-ci leur annonça l'atterrissage avec une manière un peu particulière.Elle descendit du dos de Hathir et vit deux dragons qui étaient grand même très grand et un troisième qui arrivait...Niltraya pensa "Ils sont super grands je vais finir par en avoir la nausée!"Ensuite Hathir leur dit que Marek était sein et sauf alors la jeune dragonne ne s'empêcha pas de dire:

"Parfait, alors on peut partir le rejoindre"

C'était qu'après une dizaines de minutes qu'elle comprit que c'était pas très "cool" de sa part et rajouta:

"Enfin, vous faites ce qui vous plait!"

Elle ne rajouta pas un mot de plus et alla grimpait sur l'épaule de Hally.

* D'accord. Bon ben dans ce cas...*

Après un petit hochement de tête pour chacun des dragons pour les saluer, Hally s'assit à même le sol, accentuant encore plus sa toute petite taille. Elle se dit qu'il valait mieux qu'elle reste debout, mais bon, tant qu'à faire, assumer sa toute petite taille, et ne pas trop se fatiguer. Quand elle fut assises, elle mit sa main à son cou, geste qui lui était devenu automatique depuis que Ritos lui avait offert son cilloer, et remarqua qu'elle ne l'avait plus. Elle se releva, s'approcha de l'écaille ou elle avait deposé son collier, et avant de le prendre demanda à Hathir :

* Je peux le recuperer ? *

Hathir tourna sa lourde tête cuirassé d'acier vers Hally:

*Bien sur. Et encore merci il m'a beaucoup aidé.*

Puis il tourna la tête vers Nicta et les deux autres dragons, les regardant de ses yeux d'améthyste. Il rêvait déjà d'être aussi grand qu'eux mais pour le moment il ne pouvait que rêver...

[désolé des cours post mais suis pas inspiré^^]

Hally avec un sourire recupera son collier, et avec un peu de difficulté le remis à son cou. Ca faisait du bien de le retrouver. Ce bijou la rassurait. Tant qu'elle l'avait à son cou, elle savait qu'elle aurait autant d'énergie qu'elle voudrait.
Après avoir mit sa main dessus comme à son habitude, elle se rassit, et dit à Hathir avec un petit sourire :

* De rien, si ca t'a servit, j'en suis enchantée ! *