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Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée)

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Oryon

Dirigeant de l'Equilibrium

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Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) - Page 2 Vide

Oryon
Dirigeant de l'Equilibrium
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mer 7 Juil 2010 - 23:24


N'avait-elle donc aucune morale ? Aucun respect ? Pas la moindre humanité ? Stoïque, elle ne semblait même pas compatir avec ce jeune couple en souffrance. Elle ne montrait pas le moindre signe de doute, comme si elle ne comprenait pas cette réaction. Et Oryon enrageait de se trouver face à une telle injustice, impuissant. Et ne cessait de se remémorer les raisons pour lesquelles il se devait de rester là. Car il s'agissaient des ordres de l'empereur. Et les souhaits de l'empereur étaient ceux de Rasapa. Il se devait donc de les respecter.

Sans attendre, sans même fléchir un instant, et sans même leur laisser un instant de répit, l'elfe revint à la charge. Non pour s'excuser ou pour lui accorder une petite pause dont ils auraient sans doute fait bon profit, mais d'ors et déjà pour les mettre en garde contre l'exercice suivant. Pour le prévenir qu'une fois de plus, leur apprentissage se ferait dans la douleur. Pour lui dire qu'elle comptait, une fois de plus, le mettre en souffrance pour le faire prendre conscience du lien qui le liait à son nouveau compagnon.
Autant le dragonneau, que l'humain dirigèrent alors vers l'elfe un regard tant haineux que furieux.

" Non ! Il n'en est pas question ! Je refuse de jouer à tes petits jeux démoniaques.
JE décide de faire une pause. Et du vas devoir... "

Il se tut alors, réalisant que quelques images s'imposaient déjà à son esprit telles des souvenirs tenace. Face à ces horreurs, qu'il supporta néanmoins relativement bien, il frémit et s'approcha d'un pas décidé vers l'elfe, aux côtés de son dragon qui alors grognait aussi fort que son petit poitrail le lui autorisait.

" Arrête ! Je t'ordonne d'arrêter !
Si tu crois pouvoir m'impressionner avec des cadavres, tu te trompes ! "


Sans attendre, et toujours face à un mur d'impassibilité, de nouvelles images envahirent le jeune homme. Encore un cadavre, c'était désagréable, mais c'est plutôt ce qu'il voyait autour qui sembla l'émouvoir. Cette foule, ces gens, leurs cris, leurs visages. Le jeune homme tressaillit, recula d'un pas, le regard dans le vide et l'air soudainement passif, comme s'il observait la scène sur le sol et tout autour de lui.
Cependant, dans un moment de lucidité, il sembla soudainement reprendre le contrôle de son corps, en se tournant soudain vers l'elfe, il s'écria.

" Arrrrêêêête ! " Il faisait peine à voir. Imposant de colère et pourtant emplis de souffrances, on pouvait voir fléchir une à une les barrières qui protégeaient son esprit. Ces gens, le bébé... Il se sentait imprégné de la scène, surtout lorsque se mêlaient à ces images certains de ses propres souvenirs.

" Arrête avec cette magie !
Sttttoooopp ! "


Il semblait impuissant. Ses cris perçaient l'air du haut de cette tour, audibles depuis les murailles, mais comme tout le reste laissaient l'elfe de glace.

La suite fut soudain plus catégorique. Ne se contenant plus seulement des images, redoublant d'énergie, la dragonnière joint soudain à de nouvelles images des sensations qui ne furent pas sans rappeler les souvenirs que lui avaient communiqué Ellenwen lors de leur dernière rencontre. Rapidement, sous les claquements de douleur qui envahissaient son esprit, il cria à plusieurs reprise, avant de s'effondrer sur le sol. Aussitôt le jeune dragon, partagé entre l'idée de sauter au cou de la dragonnière et de venir auprès d'Oryon, accourut vers lui en feulant de douleur.

" Arrête, je t'en supplie... " Articula le jeune homme au bord des larmes, se demandant un peu plus à chaque instant si tout ce qu'il ressentait étaient d'avantage ses souvenirs, que les siens, ou bien des sensations réelles.

" Tu n'as pas le droit... Tu ne peux pas... Pas encore ! " Il faisait référence à ce que lui avait fait subir Ellenwen. Des souvenirs, pas les siens, qui pourtant venaient se mêler soudain à leur petite séance de torture.

Sur le sol, l'humain se consumait. Sa détresse se lisait sur son visage et la douleur perçait les coeurs au travers de ses cris... De telles douleurs, il en avait déjà vécues, ou tout du moins, il avait vécu quelques expériences qui s'en approchaient. Mais cela ne suffisait pas à l'en protéger. Bientôt, à bout de force, il cessa de s'agiter, et un lourd silence remplaça les cris. La détresse du dragon était au moins aussi grande que celle de son humain. Il avait écouté les conseilles de Myad en supposant qu'après tout, il devait bien y avoir quelques chose d'honnête dans ce qui sortait de la bouche de ce monstre. Il s'était donc allongé sur le corps d'Oryon, en tentant, impuissant, d'alléger sa souffrance.

Et si le résultat fut présent, ni l'un ni l'autre ne purent le remarquer tant la différence fut niaise comparée à la douleur qu'il subissait, tant se concentrer sur les conseils de l'elfe semblait impossible dans de telles conditions... Tant l'expérience qu'elle avait tenue à lui communiquer avaient complètement ruiné toute ses capacités.

Lorsque l'exercice cessa enfin, tout sembla soudain plus calme, plus sereins. Nul ne pouvait alors sentir l'état de détresse d'Oryon et de Yawë, tout deux immobiles, allongés contre le sol. La douleur physique s'en était allée, mais l'esprit du jeune homme restait profondément martyrisé. Elle l'avait mis en garde contre des images, contre des expériences douloureuses, pas contre une séance de torture. Comment avait-elle osée ? Comment avait-elle put ? D'autant plus que les conseils qu'elle avait prodigué ne semblaient pas avoir été d'une grande aide. D'autant plus que tout ça, ne semblait finalement avoir servit à rien.

Lorsqu'Oryon releva enfin les yeux, ils étaient recouvert de larmes. Le dragonneau, toujours allongé contre Oryon, ne bougea même pas. C'est alors d'une voix hésitante et roque qu'il s'adressa à l'elfe.

" Monstre... Monstre...
Tu n'as pas... Tu n'es qu'un monstre. "


Il patienta ensuite quelques secondes, puis se releva doucement. La douleur se fit alors chagrin, le chagrin se fit colère et la colère devint de la haine... Une haine primaire, véritable. Une haine originelle d'une simplicité effrayante. Il voulait la faire payer. Il voulait la tuer.

" Crève. " Lança-t'il doucement.

Il se jeta alors d'un pas faibril, à corps perdu, dans un combat qu'il était pourtant certains de perdre. Fatigué, choqué, désarmé, il ne pouvait rien, mais sa haine le guidait... Elle le rendait plus fort et lui donnait le courage de combattre.
Son petit dragon, dans un premier temps surpris, ne tarda pas à le rejoindre dans la mêlée. Prêt à venir lui prêter main forte si jamais cela s'avérait nécessaire.

Alors, il frappait, griffait, mordait, criait, grognait, enrageait... Avec une énergie que seul la jeunesse pouvait procurer. Ou bien était-ce la colère...
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Lun 12 Juil 2010 - 19:27


" Arrête ! Je t'ordonne d'arrêter ! Si tu crois pouvoir m'impressionner avec des cadavres, tu te trompes ! "

En vérité, c'est rarement le cadavre qui effraie un guerrier. C'est plutôt le brasier glacé d'émotions, de sensations, un ressenti horrible et imposant qui écrase de tout son poids le pauvre spectateur malmené. Myad, impassible, poursuivit. Elle n'en avait pas fini.


" Arrrrêêêête ! "

Ordre ou supplication ? Sans doute la volonté de l'un avec le second en résultat. Oryon ne pouvait tout simplement pas exiger calmement de sa tortionnaire qu'elle cesse de le déranger avec ses souvenirs... Parce qu'ils étaient comme les siens. Le déluge vibrant de perceptions se confondait avec celui qu'il possédait dans sa mémoire en un magma vicieux, rouvrant les plaies anciennes, attisant les peurs terrées...


" Arrête avec cette magie !
Sttttoooopp ! "


Une tête apparut au niveau de la trappe, suivie de deux autres, chaussées de casques métalliques ; la pointe de leurs armes fit des étincelles dans la lumière. Ils aperçurent tout d'abord l'homme hurlant, se tortillant vainement dans les airs, puis une silhouette aisément reconnaissable. Yenlui était connu par les Léoniens, et même dans la plupart du royaume et à travers l'Alagaesia, en tant que dragon et ici en tant que serviteur de l'Empereur. La personne immobile, enveloppée de noir, qui se trouvait près de lui confirma leurs soupçons. Retournant à leurs postes, les gardes avalèrent la bile qui acidifiait leurs bouches, avec une pensée pour l'humain qu'on entendait se déchirer jusque dans les étages inférieurs...

Oryon s'écroula au sol, pantin pitoyable. Yawë n'était pas plus solide ; aveuglé par la douleur de son Dragonnier, il tremblait comme une feuille, laissant échapper de temps à autre un long piaulement plaintif.

" Arrête, je t'en supplie... "

La supplication, à présent, qui annonçait là le désespoir le plus brutal. Bientôt voyant cette méthode vouée à l'échec, il passerait à l'autre, la menace. Ou alors sauterait-il ce stade en commençant doucement à perdre la raison en perdant tout espoir d'échapper à la torture qu'il subissait.

" Tu n'as pas le droit... Tu ne peux pas... Pas encore ! "

*Il semblerait que quelqu'un lui ai déjà fait vivre ça.*
*Peut-être sentira-t-il la différence...*
*Ou peut-être ne supportera-t-il pas ce que tu lui fais subir, enfant du néant.*


Lorsque Myad relâcha son étreinte sur l'esprit d'Oryon, le laissant seul avec lui-même comme une sangsue abandonne un corps vidé de sa substance, un silence étrange tomba lourdement sur eux.
Cette espèce d'atmosphère douloureuse pour les tympans, résonnant encore des cris de l'âme, ceux qui transpercent les coeurs en leur faisant si mal... Cette poix invisible qui englue les poumons et épaissit le sang... Ce curieux vide de bruits qui semble siffler d'hostilité... Le prélude à de nouveaux versements de colère.


*C'est un échec, je le crains* fit remarquer Yenlui, tendu devant l'immobilité inquiétante de l'humain.
*Pourquoi dis-tu cela ? Il est encore vivant et il a toute sa tête.*
*Crois-tu qu'il aura progressé ou qu'il trouvera là une autre occasion de te haîr ?*

Myad sourit, une grimace ironique et désabusée.

*Les deux, cher ami. Les deux.*

Percevant le bruit léger du tissu qui se froisse, accompagné du grincement discret des articulations en mouvement, Ayahantê comprit qu'Oryon se levait et se retourna gracieusement pour lui faire face. Il était dans un piteux état.
Au moins était-on assuré qu'il avait une sensibilité, si c'était à prouver ; son visage était marqué, ses yeux bouffis de larmes et des tressautements secouaient nerveusement ses muscles. La demi-drow plongea dans ses prunelles dilatées de son regard calme et attentif.


" Monstre... Monstre...
Tu n'as pas... Tu n'es qu'un monstre. "

- Tu ne m'apprends rien, dit-elle doucement.

Un bref silence reprit, durant lequel le dragon et sa Dragonnière observèrent le jeune homme tendre lentement de la stupeur horrifiée à la haine exacerbée. Yenlui se crispa, prêt à intervenir ; il comptait immobiliser le duo, évitant que quiconque se blesse.


*Non, n'interviens pas.*

Le mâle lui fit parvenir son interrogation, mêlée de répugnance. Il n'aimait pas la laisser à découvert.

*Il lui faut se défouler. C'est naturel, de vouloir exorciser cette colère, cette peur, cette chose sale et poisseuse qui lui colle à la peau. Laisse-le m'attaquer. Il ne peut me faire aucun mal, et lui ne peut se faire que du bien.*
*Et Yawë ?*
*Je te demanderai de bien vouloir t'en occuper.*

Acceptant sans discuter cette explication, le dragon se redressa, ses profonds yeux rouges détaillant attentivement le bébé émeraude qu'il s'apprêtait à neutraliser en douceur.

" Crève. "

Et il se précipita vers elle.


Myad ne bougea pas, ne feinta pas, ne cria pas de surprise. La jeune femme se contenta d'accueillir Oryon en étendant les bras, son visage prenant une étrange forme de statue tandis qu'elle se concentrait. Il allait lui falloir laisser l'humain se défouler, sans qu'il ne l'atteigne et sans qu'il ne se blesse, sinon ce serait difficile de lui apprendre quoi que ce soit avec des morceaux en moins.
Elle contournait ses poings pour les faire frapper dans le vide, ses doigts glissaient hors de portée de sa bouche béante, ses pieds volaient dans le vide qu'elle laissait en se courbant gracieusement. C'était un ballet, un ballet entre le tortionnaire et le torturé, l'attaquant et l'attaqué, un ballet de choses qui souffrent. Yenlui avait simplement attrapé Yawë dans sa gueule avant de le caler au sol de ses pattes antérieures. Il le tint sans appuyer ni le secouer, regardant sa Dragonnière en le laissant s'agiter comme un beau diable.


Au bout d'une quinzaine de minutes, voyant Oryon mêler frustration et lassitude devant ses échecs répétés, Myad changea brusquement de tactique. Elle porta furtivement la main à sa hanche, y prenant là le fouet d'ébène qui y était resté sagement jusqu'ici. La mèche noire prit vie sous sa paume, frémissant d'impatience ; ses doigts le manièrent avec une habileté presque nonchalante, le faisant siffler à l'oreille de l'humain en lui coupant légèrement la joue - avertissement - puis tout en bondissant sur le côté, elle l'enroula autour de ses jambes. L'arme obéit en claquant, faisant perdre l'équilibre au Dragonnier. Sans plus attendre, la jeune femme ramena la mèche sifflante à elle, la fit danser, celle-ci claquant sur un doigt, une hanche, un genou, sans laisser rien d'autre que des coupures précises. Le but était de montrer son infaillibilité sans l'abîmer. Enfin, Myad s'avança, un pied de chaque côté du jeune homme, s'agenouilla et immobilisa l'humain en le faisant prisonnier de la corde noirâtre. Le redressant d'une main, elle porta son visage auprès du sien avant de l'examiner froidement, puis de susurrer :

- Il ne faut pas attaquer son professeur, le sais-tu ? Désormais, en châtiment, tu devras m'appeler Maîtresse.


Plaisantait-elle ? En tout cas, elle sourit. Avant de poser son front contre celui d'Oryon.

- Cette souffrance ne t'ai pas donnée gratuitement. J'essaie de t'instruire, pas de te détruire. Garde cela à l'esprit. Je n'ai rien à gagner dans ce dont tu m'accuses.


Plus, elle se leva, rangea son fouet et s'avança vers Yenlui pour le caresser. Celui-ci libéra le dragonneau pour se frotter contre elle.


- Apaise ton esprit et dis-moi si tu as réussi à te réfugier en Yawë.
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Oryon

Dirigeant de l'Equilibrium

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Oryon
Dirigeant de l'Equilibrium
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Lun 12 Juil 2010 - 23:26


Oryon avait beau frapper, grogner, crier, rien n'y faisait. L'elfe restait désespérément insaisissable, à croire qu'elle vivait dans un monde ou le temps s'écoulait plus lentement. Pourtant, le jeune homme ne manquait pas d'y mettre de la bonne volonté ! Voir une volonté de fer, comme si sa vie en dépendait, pour faire payer à cette elfe maléfique au moins la moitié de ce qu'elle lui avait fait subir. Ces souvenirs, ces images, ces sensations, qu'elle lui avait fait revivre comme au premier jour, cette séance de torture. Elle devait payer.

Les mouvements d'Oryon restaient rapides et précis,mais sa haine, ses cris, sa rage, n'étaient plus contrôlables. Il ne pouvait rien faire. Il était trop faible, impuissant, et en cela, il s'enrageait encore d'avantage. Ou comment la colère de ne pouvoir assouvir cette triste vengeance nourrissait sans cesse le désir de la voir crever sous ses yeux.

" Arrête de m'esquiver et bas toi ! " S'écria-t'il en espérant qu'elle lui présente un point faible en voulant le frapper.

Mais rien ne changeait, rien ne bougeait. Face à elle, il ne pouvait rien, et avec les minutes qui passaient, il s'épuisait. Il s'essoufflait. Tandis que Yawë, de son côté, l'écaille blessée par les crocs du grand dragon, se sentait épuisé par ce combat dans lequel, lui aussi, ne pouvait rien. Et finalement, ce n'est que lorsqu'Orlon sentit son compagnon au bord de l'abandon, il se décida à partir à son secours, bien conscient, cette fois, que face à Yenlui, il ne pourrait rien.

" Sale lâche ! Repose le... " Lança-t'il au dragon avant de se laisser interrompre par le claquement du fouet que l'elfe venait de brandir.

Ainsi elle passait à la vitesse supérieure. Peut-être fatiguait-elle un peu... Peut-être Oryon avait-il une chance à présent. Ou bien, au contraire, avait-elle à présent décidé d'en finir. D'autant plus que dans son état, Oryon ne pouvait plus grand chose dorénavant.

Il s'immobilisa à quelques mètres de l'elfe, tâchant d'esquiver les quelques coups de fouets qu'elle lui envoyait. Sans succès. Il tenta même à plusieurs reprises de la surprendre en la frappant à nouveau, mais rien n'y fit. De cinglants coups de fouets venaient à chaque fois briser ses espoirs. Et pourtant, il les encaissait sans broncher, comme si la volonté de vaincre le rendait insensible à la douleur que procurait ces petites plaies ensanglantées.

* Mais qu'est ce que je fais ici... * Se demandait-il alors.

A raison ou à tord, il était en droit de douter de ses choix. Pourquoi se retrouvait-il à se battre, alors que tout ce qu'il avait demandé, c'était de pouvoir profiter d'un véritable entraînement ? Pourquoi devait-il supporter toute cette souffrance, toute ses blessures, toute cette peur ? Et son dragon qui ne cessait de geindre, de crier, de couiner, comme s'il l'appelait à l'aide. Le jeune homme n'en pouvait plus. Dans un dernière élan de courage, il la chargea. Mais à nouveau, la tentative ne donna aucun résultat.

Avant même qu'il ne s'en aperçoive, il était à terre, à subir les foudres de l'elfe sadique dont il encaissait les coups sans broncher, sans montrer le moindre signe de faiblesse. Il voulut ensuite se relever, mais l'elfe ne le lui permis pas. Elle l'avait d'ors et déjà immobilisé à l'aide de son fouet, puis relevé de force, de sorte que les deux bipèdes se firent face un instant.

Alors elle dit quelques mots, mais Oryon n'en écouta pas le moindre, aveuglé par la rage qui l'envahissait encore. Il la haïssait. Pour ce qu'elle avait fait, il voulait la tuer. Elle le méritait. Non moins par ce qu'elle l'avait torturé que parce qu'elle s'en était prise à un petit dragonneau encore innocent dont les gémissement ne cessaient de briser le silence ambiant. Face à face, Oryon la dévisagea encore quelques instant, avant de lui renvoyer pour seule réponse un crachat en pleine figure.

Un peu plus tard, Oryon et Yawë furent libérés de leurs étreintes respectives. Sans attendre, ils se dirigèrent l'un vers l'autre pour retrouver cette présence rassurante dont, petit à petit, ils avaient de plus en plus de mal de se défaire. Oryon s'accroupis ensuite. Caressa la croupe du dragonneau. Puis constata, une expression de dégoût sur le visage, les traces de dents que Yenlui y avaient laissé.

" Vous êtes pitoyables.
Affligeants... "
Dit-il à ses deux ennemis.

" Que j'apaise mon esprit ? Que je me calme ? Si j'ai réussi à me réfugier dans... Yawë ? "
Le jeune homme semblait s'être calmé tant l'émotion était grande, mais son corps, ainsi que celui du jeune dragon, restaient tremblotants, comme si l'image qu'elle lui avait imposée ne s'en était pas tout à fait allée.

" C'est un blagues ? J'ai tout senti... Les liens qui entaillent les poignets. Les coups de fouet qui coupent la chair. Les morsures du cuir, l'odeur de sang. Les cris, les larmes.
Ces monstres, ces tortionnaires, leurs tortures, leurs cris, leurs rires. "
Tout semblait flous. Les souvenir d'Ellenwen semblaient s'être mêlés à la fête pour compléter le tout. Il faut dire qu'ils étaient suffisamment proche pour qu'en ces occasion, le souvenir de l'un rappelle celui d'un autre.
" J'ai sentit la douleur, je me suis entendu crier...
Et Yawë... Yawë...
Il n'a rien put faire d'autre que de sentir toutes ces souffrances. Il n'a rien put faire d'autre que de pleurer de me voir mourir ainsi...
Et moi, j'ai sentit sa douleur, j'ai senti sa peine... Et elle était au moins aussi terrible que les souffrances que tu as voulu m'infliger.

Regarde le, sale monstre. Regarde ce que tu lui a fait. "
Dit-il en se tournant vers le dragonneau, qui depuis qu'il parlait n'avait cessé de se frotter contre Oryon pour s'assurer de sa présence. Le corps tremblotant et le regard livide, comme s'il vivait encore et encore le même cauchemar.

" Regarde ce que tu lui as fais... Je ne sais même pas... S'il va pouvoir oublier.
Pour rien...
Pour rien du tout...
Monstres... Vous n'êtes que des monstres...
...
Regardez le...
Regardez le...
...
Osez soutenir son regard... "


L'elfe et son dragon se tenaient face à la sortie, empêchant Oryon de fuir s'il en avait ressentit l'envie. Alors, assit auprès de Yawë, il eut pour dernier mots.

" Maintenant,
laisse nous partir. "


Finalement, c'était peut-être Charlie qui avait raison. C'était peut-être Szanghai qui avait raison... Ha ! si Szanghai avait été là, elle aurait put l'aider, le protéger...
Maintenant, il fallait partir. Yawë... Ils l'avaient... Qui sait.
Qui sait s'il pourrait s'en remettre un jour.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 13 Juil 2010 - 14:28


" Vous êtes pitoyables.
Affligeants... "


*Pas autant que celui qui prononce ces paroles...*

" Que j'apaise mon esprit ? Que je me calme ? Si j'ai réussi à me réfugier dans... Yawë ? "

Répéter ainsi ses phrases dénotaient une incompréhension, une colère, une exaspération horrifiée qui n'allaient pas tarder à exploser.

" C'est un blagues ? J'ai tout
senti... Les liens qui entaillent les poignets. Les coups de fouet qui
coupent la chair. Les morsures du cuir, l'odeur de sang. Les cris, les
larmes.
Ces monstres, ces tortionnaires, leurs tortures, leurs cris, leurs rires. "



Elle eut envie de lui dire que c'était la vie (la sienne, du moins) mais le laissa terminer son discours.

" J'ai sentit la douleur, je me suis entendu crier...
Et Yawë... Yawë...
Il
n'a rien put faire d'autre que de sentir toutes ces souffrances. Il n'a
rien put faire d'autre que de pleurer de me voir mourir ainsi...
Et
moi, j'ai sentit sa douleur, j'ai senti sa peine... Et elle était au
moins aussi terrible que les souffrances que tu as voulu m'infliger.

Regarde le, sale monstre. Regarde ce que tu lui a fait. "



Yawë était éprouvé. En fait, ils l'étaient tous les deux. Aucun des deux ne trouvant la force de se calmer et de calmer l'autres, ils mêlaient leurs désarroi et s'y perdaient complètement.


" Regarde ce que tu lui as fais... Je ne sais même pas... S'il va pouvoir oublier.
Pour rien...
Pour rien du tout...
Monstres... Vous n'êtes que des monstres...
...
Regardez le...
Regardez le...
...
Osez soutenir son regard... "


Myad haussa un sourcil.

- Si tu espères me faire culpabiliser, tu n'es pas le premier à essayer, et sache que tu es condamné à échouer. Quand tu auras mon âge, si tu l'atteins un jour, tu comprendras peut-être.

Ce n'était pas à plus de soixante-cinq ans, après avoir tué, démembré, eviscéré, bu le sang d'innocents, qu'Ayahantê, fille d'Athor, allait trembler de honte devant le regard horrifié d'une jeune créature. Surtout si elle savait ses actes justifiés. La dose avait peut-être été violente, mais en agissant ainsi elle avait pensé qu'ils la comprendraient à travers ses souvenirs, pas qu'ils se braqueraient.

" Maintenant,
laisse nous partir. "


Yenlui redressa la tête, qu'il avait gardée près de sa compagne jusqu'ici, attentif à ce qui allait se passer.

- Non.

Court silence, durant lequel la jeune femme se mit à dessiner un cercle très large autour du duo, sa foulée rapide et gracieuse rappelant le flottement délicat d'un vol d'oiseau.


- J'ai reçu des ordres que je n'ai pas l'intention de rejeter pour le caprice d'un humain, ajouta-t-elle calmement.

Elle l'observa un moment, tout en avançant, ses iris tranchants découpant de leur regard aigu les êtres fragiles qu'elle venait de martyriser. Yenlui s'était assis, le bout pointu de sa queue dorée remuait de façon machinale sur le sol lisse. Des étincelles d'un jaune vif dansèrent sur les égratignures qui avaient blessé le dragonneau lorsqu'il s'était agité dans tous les sens.


*Tu ne soigneras pas sa peur ainsi.*
*Je peux au moins faire cela.*
*... En effet.*


Ayahantê croisa ses longs doigts fins dans son dos, s'arrêta et examina Oryon en silence avant de reprendre :


- Yawë est peut-être un bébé, mais c'est un dragon. Une créature surnaturelle née pour tuer, faire saigner, détruire et régner. Il s'en remettra. Bientôt c'est peut-être lui qui te traumatisera. Un Skulblaka adulte n'a pas la même notion de bien, de mal, de proies et de meurtre qu'un être humain.


*Si ça ne tenait qu'à moi, je le planterais là et je laisserais l'Empereur se charger de lui. Nous ne sommes pa faits pour nous entendre, c'est évident.*
*Tu ne t'entends pas avec grand-monde, Elirionaesy* fit remarquer Yenlui en choisissant sciemment son surnom elfique.
*Là n'est pas la question ; un maître et son élève qui ne se supportent pas n'ont qu'une seule raison de s'harmoniser, le goût d'apprendre pour l'un, d'enseigner pour l'autre. S'il ne désire même pas cela, que veux-tu que je fasse ?*
*Sois gentille.*
*Je l'ai été.*


Yenlui fut obligé de reconnaître qu'elle avait raison ; tout à l'heure, la demi-drow avait adouci sa figure et ses paroles pour apprivoiser l'humain. Cela n'avait pas suffit. C'était comme jeter de l'eau sur un rocher. L'eau éclaboussait, ruisselait sur la surface, sans l'endommager ni laisser aucune trace. Il paraissait ne s'être rien passé.

- Je suppose que la différence était trop faible, et que Yawë était trop sensible pour que tu puisses la sentir. Nous pouvons essayer autre chose. Ou bien nous pouvons passer notre temps à nous toiser indéfiniment jusqu'à ce que mon Seigneur vienne nous trouver et nous demande la raison de notre stagnation. Je ne m'ingénierai pas à t'enseigner quelque chose que tu refuses en bloc. Ôte tes œillères, elles t'aveuglent et attisent ta colère.
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Oryon

Dirigeant de l'Equilibrium

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Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) - Page 2 Vide

Oryon
Dirigeant de l'Equilibrium
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 13 Juil 2010 - 15:10


Alors elle voulait continuer. Elle n'en avait pas assez de lui. Les ordres de Brexinga avaient apparemment d'avantage d'influence sur elle que la haine, ou plutôt l'indifférence, qu'elle éprouvait envers le petit humain. Comment pourraient-ils se comprendre, de toute façon, ils étaient trop différents. Le jeune homme avait voulu lui montrer ce qu'il avait ressentit. Il avait voulu lui faire comprendre. Mais cela n'avait servis à rien. Bien au contraire, cela n'avait qu'attiser l'animosité qui régnait entre eux deux. Pourtant il y avait eut un espoir. Ils ne s'étaient pas si mal entendus, l'espace d'un instant, lorsqu'ils avaient discuté quelques minutes plus tôt. Avant qu'elle ne commence à lui faire subir tout ces tourments.

Inquiet de se voir ainsi piégé, Oryon se releva pour parer à tout danger éventuel. Qui sait quel genre de plan l'elfe pouvait encore préparer ? Il s'était déjà laissé surprendre deux fois. Une troisième serait peut-être de trop. Yawë semblait se calmer doucement alors que la douleur de ses petites blessures disparaissait, même s'il ne voulait toujours pas quitter les pieds d'Oryon.

L'humain ne quitta pas l'elfe des yeux, la suivant d'un regard rancunier alors qu'elle tournait autour d'eux. Il l'écouta, puis hésita longuement. Encore une fois, elle le mettait au pied du mur, car il ne savait pas vraiment comment elle réagirait à un nouveau refus.

" Autre chose ?" Dit-il doucement, laissant paraître quelques signes d'hésitation.
" Je ne veux pas laisser tomber... Et ce que tu m'as fais... "

Au fond, il voulait apprendre. Mais il ne savait pas vraiment si cet entraînement serait bénéfique. Il se souvenait des mises en gardes de Szanghai... Il se rappelait de tout le mal qu'elle avait dit au sujet des Léoniens, des ombres. Elle lui avait dit de ne pas les laisser s'en prendre au dragonneau. Et s'il hésitait, c'était qu'il n'avait pas confiance. Comment pouvait-il avoir confiance en quelqu'un capable d'infliger autant de souffrance sans laisser paraître le moindre signe de compassion.

" J'ai déjà pas mal souffert... Tu sais ? " Disait-il pour ne pas passer pour plus faible que ce qu'il était. Il avait déjà été seul, et s'était déjà vu mourir... Deux fois. Combien de tourments pourrait-il encore subir avant de devenir comme elle. Cette monstruosité, cette créature sans âme, sans pitié... Comment pouvait-il être certains de ne pas finir, lui ou son dragon, comme elle.
Il voulait apprendre, mais il ne pouvaient continuer sur cette voix.

" Arrête de t'en prendre à Yawë...
Si tu veux m'entraîner, alors fait le. Mais ne lui fait plus de mal. Et ne le laisse pas voir ce que je vois.
Il est trop jeune...

Et je ne veux pas qu'il devienne ce que tu dis. "

Ce petit dragon l'avait protégé. Il l'avait sauvé. C'était à lui, maintenant, de l'aider. Il devait le protéger de la folie de cette elfe, de tout ce qu'elle voudrait lui faire subir.

" Je peux supporter beaucoup plus que ce que tu crois.
Mais pas lui... Pas encore.
Il sera peut-être bientôt comme tu l'as dit. Mais pour le moment, il n'a que quelques jours... "


Il semblait prêt à continuer. Mais son regard avait changé par rapport à celui qu'il avait affiché lors du premier exercice. Il n'avait plus confiance. Elle l'avait trahit par deux fois déjà, et il ne voudrait pas que son compagnon subisse d'avantage de tourments à cause de lui.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Lun 19 Juil 2010 - 14:37


Oryon resta longtemps silencieux, pesant sans doute le pour et le contre, les bonnes et les mauvaises choses qu'il lui fallait choisir ou repousser. Il n'y avait pas réellement de choix à faire, puisque dans tous les cas, Myad et Yenlui ne les laisseraient pas partir comme ça - s'ils échouaient dans la garde de ces nouveaux chevaliers du ciel à Leona, alors l'Empereur se chargerait de réparer leurs erreurs. Cela serait un argument supplémentaire pour agrandir le fossé qui séparait le maître de son apprentie ; le froid notable qui s'était cristallisé entre eux étant assez peu perceptible pour les autres... Mais énorme, évident pour elle. La jeune femme se sentait cruellement trahie, abandonnée, délaissée par son mentor, lui sur qui elle se reposait à l'instar de son père ou de Marek. Qu'il lui échappe, qu'il ne soit plus si proche de la demi-drow était une donnée ingérable dans l'équation de son existence...

" Arrête de t'en prendre à Yawë...
Si tu veux
m'entraîner, alors fait le. Mais ne lui fait plus de mal. Et ne le
laisse pas voir ce que je vois.
Il est trop jeune...

Et je ne
veux pas qu'il devienne ce que tu dis. "

Myad ne répondit rien, le laissant continuer sur sa lancée cette fois encore. Il ne pourrait pas empêcher que son dragon devienne ce qu'il est, c'est-à-dire une créature au sommet de la chaîne alimentaire, avec une morale et des principes parfois en drôle de contradiction avec ceux des bipèdes courants.

*Il aura le temps de s'en rendre compte, en douceur, quand Yawë grandira.*
*Sans doute.*

Le fait que le jeune homme ne se soit pas enfui, qu'il n'ai pas tenté de se suicider, qu'il ne se soit pas de nouveau jeté sur elle pour la tuer était de bonne augure. Il n'avait donc pas l'idée stupide et immédiate de lui tourner le dos (dans tous les sens du terme). C'était déjà ça. Même s'il ne le faisait pas de gaieté de coeur, ce qui, de sa part et après ce qu'il venait de vivre, aurait été surprenant.

" Je peux
supporter beaucoup plus que ce que tu crois.
Mais pas lui... Pas
encore.
Il sera peut-être bientôt comme tu l'as dit. Mais pour le
moment, il n'a que quelques jours... "


Ils se toisèrent un moment, silencieux, jusqu'à ce qu'Ayahantê hoche la tête en signe d'accord.

- Je comprends. Très bien, nous laisserons ton compagnon en-dehors de l'entraînement pour le moment.

*Il est en effet très jeune. Si tu as été habitué à une éducation violente dès l'âge le plus tendre, il n'en est pas ainsi de tous.*

*Je m'en doutais un peu, vois-tu.*
*Mais tu reproduis le même modèle. Ne refais pas les mêmes erreurs que ceux qui ont brisé ta vie.*

La sexagénaire mâchonna intérieurement ces pensées quelque peu désagréables avant de reprendre la parole, l'air à la fois sérieux et rêveur.

- Tu as découvert le lien que tu entretiens avec ton compagnon, vous avez pris conscience du domaine de l'esprit, de ce qui pouvait vous être fait et par conséquent ce qu'un jour vous pourrez faire. C'est un commencement.

S'il fallait tenir Yawë à distance pour le moment, ils allaient pouvoir (ou devoir, selon le point de vue) se concentrer sur le Dragonnier.

- Maintenant, je vais te faire découvrir le monde que nous partageons désormais.

*Devons-nous prévenir le maître ?*
*S'il veut nous trouver, il le fera aisément. S'il nous fait confiance, il ne s'offusquera pas de notre absence.*
*Bien.*

La jeune femme bondit gracieusement sur le coude, puis sur les épaules puissantes de son compagnon, qui se dressa sur ses pattes puissantes.

- Reste ici et ressens
, dit-elle doucement.

Etendant brusquement les ailes, Yenlui déclencha une bourrasque bruyante qui rasa la terrasse toute lisse. D'une poussée de ses postérieurs musclés, il se propulsa en l'air, fusant dans l'air frais comme un projectile d'or. Le sifflement familier de la vitesse, la morsure délicieuse de l'atmosphère violée, le ronflement du vent envahirent le duo en une explosion de sensations. Touchant l'esprit d'Oryon du leur, en douceur, ils partagèrent leur vision, leurs sensations, leur joie immense tandis qu'ils tourbillonnaient en s'éloignant du sol. De plus en plus. De plus en plus...
Puis Myad, délibérément, repoussa les épaules brûlantes qui la soutenaient pour se laisser tomber.
Comme une pierre.
Une pierre qui tombe, qui tombe, vite, très vite, les yeux clos, un sourire aux lèvres, chantant presque tant cette expérience l'exaltait.
Quand elle ouvrit les paupières, elle était sur le point d'atterrir sur Oryon. Elle eut le temps de voir son visage, étonnamment proche, et encore si loin à la fois. Elle n'aurait jamais le temps de s'arrêter. Elle allait se prendre l'humain de plein fouet...
Brusquement, tout s'arrêta. Une pression très légère, sans douleur, une simple étreinte, picota son corps et l'empêcha de plonger plus avant. La gueule énorme la retint avec assurance, Yenlui ayant ouvert soudainement les ailes pour stopper en plein vol. Il les battit, s'éloignant un peu de l'humain et reposant sa compagne sur le sol. Celle-ci le caressa distraitement, nullement perturbée par sa chute d'une centaine de mètres de haut.


- La confiance la plus parfaite. La plus belle harmonie.

Elle l'examina un instant, puis lui demanda :

- Si je te proposais de faire la même chose, le ferais-tu ? Si oui, si non, pourquoi ?


C'était une question curieuse et sérieuse à la fois. Un renseignement et un enseignement.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Lun 19 Juil 2010 - 15:49


[ Pas relu parce qu'il est tard...
Mais le contenu y est Wink ]

Ainsi commençait-elle enfin à comprendre. Ou tout du moins concédait-elle quelques points qui semblaient tant tenir à coeur au petit bipède. Peut-être le pensait-elle vraiment, ou bien ne disait-elle cela que dans le but de le faire se tenir tranquille. Ou bien, pire encore, n'était-ce là qu'un nouveau mensonge, une nouvelle manipulation, qui ne laissait entrevoir qu'un mauvais coup. C'est cette dernière option qu'Oryon craignait le plus. D'avantage pour Yawë que pour lui même, il espérait que tout cela ne soit pas une nouvelle mascarade. Et c'est donc d'un air suspicieux qu'il toisait l'elfe continuellement, à l'afut d'un nouveau mauvais coup.

Après quelques mot, le jeune homme fut enfin rassuré en la voyant s'éloigner dans le ciel. Cette fois-ci, elle ne lui ferait rien. Enfin... A priori non. Alors, un instant, il songea à s'enfuir. S'aurait été le moment ou jamais. Mais s'aurait surtout été idiot. Maintenant qu'elle ne lui faisait plus le moindre mal, il n'avait plus aucune raison de partir. Alors il resta immobile, légèrement surpris lorsqu'une courte tempête sembla se lever sur le balcon lorsque le grand reptile se libéra du sol, puis il observa calmement le duo, l'ésprit ouvert à ce qu'elle voulait lui monter.

" Pas mal. " Dit-il doucement, alors que les sensations de la dragonnière lui parvenait à peine.

Oryon avait rarement ressentit une telle sensation, si ce n'était à la chasse, lorsque parfois, il goûtait à la satisfaction d'avoir vaincu une grosse proie. Oui, en fait, elles étaient assez proche... Sur le fond en tout cas. Car au final, bien que toutes deux très agréables, ces deux sensations étaient bien différentes. En forêt, il n'y avait pas le vent, il n'y avait pas la vitesse, et ce bonheur ne durait que quelques secondes, tandis que là, tout semblait se prolongeait, comme si le temps s'était figé le temps de ce plaisir.

Le petit dragon, lui aussi, partagea cet enthousiasme. Peut-être Myad avait-elle, cette fois, préféré ne pas partager ses sens avec lui, mais quant bien même elle ne le ferait pas, voir le duo voltiger ainsi suffisait à réveiller son instant de dragon. Galopant, vers la barrière, il ne tarda pas à se appuyer pour, sur ses pattes arrières, observer le spéctacle. Il lui arriva même, à quelques reprises, et pris dans cet élan de plaisir, de machinalement épanouir ses ailes afin de les mouvoir maladroitement... Sans effet, bien évidemment.

" C'est sympa ton truc ! " Dit-il tout haut avant de murmurer à son dragon d'un ton ironique et plaisantin,
" Frimeuse... "

Sur le coup, il se dit qu'il voudrait bien être à sa place. Et même s'il avait déjà eu l'immense honneur de voler à dos de dragon, sur le coup, il put ressentir en lui un désir qu'il n'avait que rarement ressentit auparavant. Etait-ce là le désir de son dragon qu'il ressentait ? Ou bien sa nouvelle nature qui doucement prenait le dessus sur ses anciennes habitudes.

Oui, il l'enviait, enfin... Jusqu'à ce qu'elle ne chutte tout du moins.
" Attention ! " Cria-t'il alors. Mais il était trop tard.

Choqué, le jeune garçon l'observa tomber, tel un corps inerte, en direction de la terrasse. Ainsi ? Si bêtement ? Tout allait finir ? Elle qui semblait si forte ! Mourir si bêtement !
Et elle s'approchait, encore et encore. Oryon n'y croyait pas. Tout allait si vite, trop vite, et il ne pouvait rien. Tellement vite qu'il ne s'aperçu que trop tard que ce corps arrivait droit sur lui. Il devait l'esquivait... Trop tard.

Tout s'arrêta net... Elle était sauve. Le dragon et le jeunot reprirent alors leur souffle alors que la jeune femme remettait pied à terre. Oryon semblait ravi... Et bouleversé. Le grand sourire qu'il esquissait masquait parfaitement l'anxiété que la scène avait produite chez lui, ainsi que chez son dragon.

" Mais ! T'es complètement folle !Tu l'as fais éxprès c'est ça ?
C'est stupide !
C'est...
C'est géniale ! "


Il s'emballait, il s'emballait. Mais son visage devint soudain plus tendu lorsqu'elle lui proposa de faire de même. Enfin, c'était tout comme. Elle voulait savoir s'il voulait le faire.

" Moi ? Heu...
Yenlui est ton dragon. Cela ne marchera pas avec moi. Je pourrait faire une bêtise et...
Ca risque de foirer. "


Il lui revint alors à l'esprit le souvenir de sa chute depuis le dragon de Charlie. Alors que ce dernier avait eu l'étrange idée de l'amener à Ellesmera, Oryon avait decidé de l'assassiner. Entreprise courageuse mais néanmoins suicidaire qui l'avait conduit, après une belle chute, sur le plancher des vaches, au beau milieu de la forêt, avec plus d'une côte de fêlée.

" Heu...
Tu sais. J'ai déjà fais ça. Je suis déjà tombé de dragon et... Pour le coup, il a eut beau essayer. Il n'a pas put me rattraper.
...
Et, même si c'est grâce à ça que j'ai rencontré Yawë, j'aurais préféré me passer des blessures occasionnée. "


C'était donc cela un dragonnier ? Un froussard ? Un peureux ? Un faible ?
Dans l'ésprit du jeune homme, d'étranges pensées venaient cotoyer celles qu'il aurait eut en temps normal. Du temps où il aurait refusé. Du temps ou ce dragon, et cet instinct de dragonnier, n'étaient pas encore apparus en lui.

Car non, il n'était pas peureux, il n'était pas... Un faible ! Et quiconque lui avait mis ces idées en tête devait être aveugle. Alors le jeune homme hésita quelques secondes, soupira, puis leva la tête vers le ciel. Il était haut... Mais il s'en souvenait. Voir le sol s'approcher n'était pas la plus agréable des sensations.

" Bon...
Si tu veux bien... Je suis d'accord. Mais...
Mais... "


Ca y est, il regrettait déjà ses paroles. Seul son dragon semblait le soutenir, et de toute façon, il était trop tard à présent.

" Soit sûr de ton coup ! "
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Jeu 22 Juil 2010 - 17:45


*Quand voleras-tu réellement avec moi ?*
*Bientôt, Yenlui Sh'Dayanti. Bientôt.*

Le duo n'avait pas encore eu droit à une véritable escapade aérienne, et ce pour plusieurs raisons ; ils étaient demandés sans cesse, séparément parfois, discrètement souvent, et ne pouvaient profiter de ce droit merveilleux qui leur était offert que de s'envoyer en l'air ensemble. Yenlui n'était pas le dragon le plus amoureux du ciel - il avait eu beaucoup de mal à maîtriser ses ailes étant petit - il restait un dragon, et n'avait qu'une hâte... Partir avec elle en un voyage solitaire, rejoindre leurs parents pourquoi pas, s'autoriser mille péripéties et crever les nuages de leurs silhouettes réunies...
Mais ce n'était pas encore l'heure. Le grand mâle souffla bruyamment par les naseaux, visiblement déçu, avant de relever la tête pour s'intéresser à Oryon. Ils tournèrent tous deux leur regard sanglant vers le Dragonnier, qui avait l'air partagé entre désapprobation, exaltation, enthousiasme et effroi. C'était amusant ; la demi-drow rit, un son bref et cristallin avidement avalé par le vent.


" Mais ! T'es complètement folle !Tu l'as fais éxprès c'est ça ?
C'est stupide !
C'est...
C'est géniale ! "


Ah, c'était effectivement stupide. S'amuser à repousser leurs limites, à jouer avec la mort, cela pouvait paraître inutile et dangereux. Mais se faire confiance aussi aveuglément, pousser plus loin encore ce lien qui les unissait, n'était-ce pas d'une délicieuse utilité ? Myad qui n'avait confiance qu'en très peu de personnes savourait comme un suprême plaisir cette vulnérabilité qu'elle pouvait se permettre, se laissant toute entière dévorer d'amour, protégée et certaine de l'être. Yenlui la prenait pour une petite chose fragile, et si une part de lui désapprouvait cette prise de risques, il l'adorait tout autant, car elle prouvait sa confiance, et lui donnait l'occasion de prendre soin d'elle... De prouver ses capacités, aussi.

" Moi ? Heu...
Yenlui est ton dragon. Cela ne marchera pas avec moi. Je pourrait faire une bêtise et...
Ca risque de foirer. "


Oryon avait l'air légèrement refroidi à l'idée de voler, proposition que Myad avait faite sans réfléchir, cependant qu'elle ne doutait pas de Yenlui. Il était d'accord, et ne voyait aucun inconvénient à porter l'humain sur son dos - même s'il redoutait bien sûr de mal faire, de tout rater, seul reflet de sa modestie naturelle.
La façon dont il dévisagea, un peu horrifié, les épaules puissantes du reptile intriguèrent la jeune femme. Des ombres de souvenir dansèrent dans ses yeux. On aurait dit un cavalier ayant mal chuté que l'on voulait faire remonter à cheval.


*Il serait déjà monté sur un dragon ?* s'étonna-t-elle.
*Ce n'est pas si étonnant, quand on sait quelles personnalités il affronte et fréquente. Tu avais déjà chevauché Vanyali, Fundoor, Dark et maman avant que je n'éclose.*
*Jaloux ?*
*Pas du tout.*


Il était à moitié sincère. S'il était vexé que Myad n'ait pas découvert cette merveille avec lui, il n'allait pas lui en vouloir ; il était un peu comme un nouvel amant, qui s'il sait être aimé, apprécie moyennement les ex-compagnons remémorés.

" Heu...
Tu sais. J'ai déjà fais ça. Je suis déjà tombé de dragon et... Pour le coup, il a eut beau essayer. Il n'a pas put me rattraper.
...
Et, même si c'est grâce à ça que j'ai rencontré Yawë, j'aurais préféré me passer des blessures occasionnée. "


Le duo le laisser réfléchir. Oryon avait tendance à penser à voix haute, suivant le fil de ses pensées sans prendre garde à les taire ; cela permettait de suivre précisément son cheminement. Myad prenait cependant garde à ne pas l'interrompre, à moins que ce ne soit nécessaire. Elle attendit la conclusion de sa réflexion.

" Bon...
Si tu veux bien... Je suis d'accord. Mais...
Mais..."

- Mais ? l'encouragea la jeune femme, haussant les sourcils en se demandant ce qu'il allait pouvoir lui sortir.
" Soit sûr de ton coup ! "

Yenlui émit un grognement saccadé, secouant sa tête dans un éclat de rire reptilien assez impressionnant. Sa compagne sourit, amusée elle aussi, et serra brièvement son cou entre ses bras minuscules.


- Tu peux douter d'une vilaine chose comme moi, mais de Yenlui, surtout pas ! C'est une personne digne de confiance.
*Elle est folle, ne prends pas garde à ce qu'elle dit.* plaisanta le mâle.
*Je le suis peut-être, mais écoute ce qui va suivre si tu tiens à la vie* rétorqua-t-elle en donnant un coup de coude à son dragon, taquine.

Elle lui fit signe de s'approcher. Une fois qu'il fut près d'elle, sans prévenir, la demi-drow l'attrapa sous les aisselles et le souleva.

- Tu es un peu plus lourd que moi. Ce ne devrait pas être bien difficile.
*Je suis déçu. Et moi qui m'attendais à un challenge...*

La jeune femme aida Oryon à se hisser sur le dos du reptile, entre deux des énormes pics ornant son épine dorsale, là où les écailles brûlantes mordent les cuisses non habituées. Elle lui expliqua comment se tenir, de se pencher en avant s'il montait à la verticale, en arrière s'il descendait, de serrer bien les cuisses comme à cheval, et surtout de ne pas craindre de serrer le pic osseux pour se tenir.

- Afin de tout faire en sécurité, Yenlui va en partie mêler son esprit au tien. Cela lui permettra de savoir quand tu compteras lâcher et quand tu le feras. Tu es prêt ?

Un instant, un sourire de requin, puis la demi-elfe s'éloigna de deux pas et leur fit signe.


- J'ai été heureuse de te rencontrer, Oryon, dit-elle en essuyant une larme imaginaire.

Et Yenlui s'élança d'un saut puissant.
Ils décollèrent plus doucement que précédemment, le dragon prenant le temps de s'élever, de tourner en cercles au-dessus des bâtiments minuscules, de bifurquer, de planer. Il revint finalement au-dessus de la terrasse et attendit le signal.
Il vint.
L'humain échappant à son emprise, le dragon se concentra. Il attendit, attendit, avant de plonger en avant, les ailes pliées contre son flanc. La silhouette dorée transperça le ciel, faucon gigantesque, vers la proie qui filait, minuscule flocon, vers le sol si lisse. Yenlui savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. Myad n'avait même pas imaginé qu'il puisse échouer. Il se devait de le faire.
Gnap.


*Je te tiens, petit homme !*

A trente centimètres près, on aurait eu de la bouillie d'homme. Le dragon battit des ailes, rasant le sol puis s'élevant légèrement, avant de reposer le jeune humain par terre. Il lui donna un coup de museau en guise de claque virile dans le dos avant de prendre Myad entre ses pattes et de jouer avec ses cheveux.

- Je te félicite, Dragonnier, dit-elle avec douceur. Pour ton courage et ta confiance.

Elle sourit à Yawë :

- En espérant que bientôt, vous puissiez jouer avec nous à ce genre de stupidités...
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Ven 23 Juil 2010 - 8:28


[ Je relis de nouveau pas. C'est mal.
Si c'est torp mal écrit, hésite pas à le dire, je relirais.
Mais là, j'ai la flemme. ]

Mais pourquoi est-ce qu'il avait dit ça ? C'est tout de même dingue ! Jamais il n'aurait put avoir une idée aussi débile ! Jamais il ne lui serait venu à l'idée de... Se suicider ! Lui même ne comprenait pas. Il ne trouvait plus la raison pour laquelle il avait accepté de jouer à ce petit jeu. Un défi, peu-être... Ou bien pour ne pas sembler faible face à Myad. Tout ce qu'il savait sur le moment, c'était que ses giboles tremblaient d'avantage qu'un animal pris dans un piège à loup et que son coeur allait sans doute mourir d'épuisement d'ici quelques secondes. Il avait peur, très peur. Mais ne dit rien. Il n'osait plus. Il était trop tard pour revenir en arrière. Lorsqu'elle le pris sous les esselles, en temps normal, il aurait reculé. Mais il avait si peur qu'il ne broncha pas.

Son corps était crispé, mais son visage, lui, restait figé, ne laissant paraître qu'un léger rictus de crainte. Il ne voulait rien laisser deviner. Il ne voulait rien montrer. Sans grande réussite. D'autant plus que Myad devait dors et déjà se douter qu'une telle expérience était bien peu rassurante... Notamment pour quelqu'un qui avait déjà faillis mourir suite à une telle chute, et qui par la suite avait bien faillit trépasser de ses blessures.

Yawë, pour sa part, resta tranquille. Il était sans doute la cause de tout ces soucis. Bien que quelques peu inquiet, voir terrifié, c'était sans aucun doute de sa faute si le jeune garçon avait accepté de jouer à une telle idiotie. Jamais, du temps qu'il n'était qu'un simple rôdeur, il n'aurait accepté une telle chose. Jamais il n'aurait même voulu faire une quelconque acrobatie dans les airs. Il devenait dragonnier, voilà tout. Oryon partageait ses craintes, ses doutes, et le dragon lui donnait son courage, sa fougue et ses désirs de voler librement. Un désir si puissant que même la peur de mourir n'avait put aller à son encontre.

Yenlui plaisanta. Bien qu'étonné un instant d'entendre ses pensées, il ne broncha pas, puis esquissa un léger sourire dubitatif. C'était une blague, certes. Enfin... Il espérait. Il espérait... Et ça y est. Il était déjà temps de monter. Si vite, si tôt. Trop jeune pour mourir. Oryon se rassurait comme il pouvait, se disant que si Yenlui avait put le faire pour la dragonnière, il n'y avait pas de raison qu'il n'y arrive pas.

- Afin de tout faire en sécurité, Yenlui va en partie mêler son esprit au tien. Cela lui permettra de savoir quand tu compteras lâcher et quand tu le feras. Tu es prêt ?

Oryon n'aimait pas qu'un être humain vienne pénétrer son esprit. Un dragon, c'était un peu différent. D'autant que Yenlui avait donné à Oryon bien moins de raisons d'être détesté que sa dragonnière... Quoique... C'était une question de vie ou de mort. Alors, sans surprise, cela se passa sans la moindre encontre. Rapidement, Oryon ressentit une nouvelle présence en son propre sain, celle de Yenlui, qui lui même, peut-être, put sentir celle du jeune dragon. Une ombre, une silhouette, un intrus ancré au plus profond du petit humain. Discrètement, il surveillait.

Sans un mot, le jeune homme ravala sa salive, puis ils décolèrent. Le décollage, bien que tranquille, sembla bien mouvementé. En fait, il ne l'avait pas dit, mais il n'avait jamais été un excellent cavalier. Les gens comme lui n'avaient pas beaucoup l'occasion de monter sur ses bêtes là, alors garder son équilibre à crue, c'était loin d'être évident. Mais bon... C'était le but, de toute façon... Tomber.

Dans le ciel, Oryon prit son temps. Beaucoup de temps. Le dragon impatient tournait en rond, tandis que l'humain, malgré les encouragement, ne semblait vouloir se décider. Il restait là, les yeux rivés sur le sol... Si lointain... Et pourtant si proche. Il savait que quelques secondes suffirait pour qu'il le rejoigne. Et il savait à quel point cela pouvait faire mal.

* C'est haut... * Dit-il à Yenlui, tandis que le petit dragon semblait faire de son mieux pour encourager son dragonnier en laissant émaner dans son esprit un léger et presque imperceptible bien-être.
* Je compte sur toi... * Dit-il ensuite.

Quelques pensées lui vinrent ensuite. Quelques questions qu'il aurait voulu poser au dragon tant qu'il le pouvait encore. Quelques mots qu'ils aurait voulu lui confier en toute intimités. Des questions telles que "Pourquoi est-elle ainsi ?", "Pourquoi fait-elle souffrir les autres ?", ou encore "Si tu retouche à Yawë je te démonte la tête à coups de pioche.", mais même si quelques pensées pénétrèrent sans doute l'esprit du dragon, le jeune homme préféra se taire. Considérant à raison qu'il n'était pas l'heure d'énerver la bête.

Enfin... Beaucoup trop de temps était déjà passé. Et Oryon pouvait sentir l'impatience du dragon. " On redescend, je le ferais pas. " Faillit-il dire alors, à l'instant même ou son corps lui même sembla lui échapper.
Il se redressa puis, tenant fermement une des pointes dorsale, se leva maladroitement sur le dos du dragon.

Ca y est. Il volait. Et ne pensait plus à rien.
Son coeur battait, ses vêtements flottaient, et le sol se rapprochait. Mince marionnette en plein vol. Il semblait immobile.
Une seconde.
Deux secondes.
...
Trois secondes.
Le temps semblait ralentit. Et pourtant le sol approchait bien vite.

* Grouille ! * Cria Oryon en cherchant désespérément des yeux la présence du reptile.
* J'avais confiance ! * Dit-il enfin, tel un épitaphe, en observant le sol à quelques mètres à peine.
" Nooon. " Un cri, coupé sec par un puissant écrasement qui, de justesse, le sauva d'une mort certaine.

Au sol, enfin, face à l'elfe, il n'en revenait pas. La bouche grande ouverte, il avait bien cru y rester. Yawë accourut vers l'humain. Il n'avait jamais douté, lui. Enfin, presque jamais. Mais il ne voulait pas manquer une occasion d'avoir un gros câlin, d'autant qu'Oryon, lui aussi, avait bien besoin d'être rassuré, à la limite de fondre en larme tant l'expérience l'avait secoué.

Longuement, Oryon enserra la bête aux écailles vertes, n'écoutant que d'une oreille se que l'elfe lui dit ensuite, puis il se releva. Il allait mieux, beaucoup mieux, même si son coeur ne s'en était pas encore complètement remis et qu'une bonne dose d'adrénaline continuait à circuler dans ses veines.

" Confiance... Heu...
Pas toujours hun... "


Au moins, maintenant, il était certains que le dragon ne voulait pas sa mort. C'était déjà ça. Pour ce qui était de l'elfe, et bien, rien n'était moins sûr au final.

" Je ne sais pas si je jouerais à ce genre de jeux plus tard...
...
Et c'est donc comme tu disais. Un dragonnier, sa passe sa vie à tuer, à faire souffrir, et sa joue ensuite à des jeux idiots pour oublier... "

C'était dit un peu directement, sans grand tacte, sans doute, mais c'était vrai. Et elle même l'avait dit.
Oryon soupira. Il aurait bien aimé passer à autre chose. Des activités plus calmes, peut-être... Mais il apprenait vite. Et il savait bien que Myad n'aimerait pas s'il continuait à critiquer ses enseignements... Et que sa colère finirait par lui retomber dessus. Alors il se contenta d'un petit.
" Tu pourrais nous apprendre des chose... Qui ne nous font ni mal et qui ne nous mettent pas en danger. "

Non... Sans doute. Tant pis. Il aurait essayé.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Ven 23 Juil 2010 - 15:53


Oryon mit quelque temps à se remettre de ses émotions, cherchant dans son compagnon nullement décontenancé un réconfort attendrissant. Il ne jouait pas les fiers à bras, ni les durs qui n'ont jamais douté, c'était une bonne chose, car personne ne l'aurait cru. Une fois plus calme, il se redressa et osa se tourner vers eux, l'air toujours un peu déstabilisé. Myad s'était pendue par les pieds au cou de Yenlui, se balançant dans le vide en repoussant la gueule du dragon en riant.

" Confiance... Heu...
Pas toujours hun... "


L'entendant parler, la demi-drow cessa de jouer, se redressa et se laissa retomber au sol, avant de s'avancer vers lui. Le grand mâle ramena ses ailes contre lui, le soleil même caché au-dessus des nuages faisant naître de petites étoiles dans ses écailles épaisses.


" Je ne sais pas si je jouerais à ce genre de jeux plus tard...
...
Et
c'est donc comme tu disais. Un dragonnier, sa passe sa vie à tuer, à
faire souffrir, et sa joue ensuite à des jeux idiots pour oublier... "

*Un vrai défaitiste !*
*Vous avez au moins un point commun.*


Myad lui lança un regard mi-amusé, mi-menaçant, le reptile surnaturel lui répondant d'un grognement affectueux et d'un léger coup de langue sur son dos.

*Peut-être devrions-nous passer à autre chose, Ayahantê. Cela fait beaucoup pour une première journée d'entraînement, et il est à peine midi.*

La jeune femme admit intérieurement qu'il avait raison. Il leur fallait une pause, qu'elle soit fatiguée ou pas, pour laisser à l'humain l'occasion de trier les événements et de se reposer.


" Tu pourrais nous apprendre des chose... Qui ne nous font ni mal et qui ne nous mettent pas en danger. "

Elle sourit lentement.

- Il existe ce genre de choses ? ironisa-t-elle, avant de parler sérieusement. Que dirais-tu de manger ? Cela n'est pas trop douloureux ?

Se tournant vers Yenlui, elle frôla son museau des doigts d'un air pensif.

*Je n'ai pas envie de te quitter.*
*Moi non plus, enfant du néant, mais tu sais bien que la plupart des couloirs me sont inaccessibles.*
*Et si nous sortions ?*
*Tu veux manger dans la rue ?*
*Pas dans la rue, idiot. Allons dans les bois, dans les champs, à l'extérieur.*

Le dragon, enthousiaste, secoua vigoureusement sa gueule énorme en piétinant le sol. Une sortie. Oh que oui, voilà qui lui donnait envie.

*Nous irons chasser !*
*Avec Yawë et Oryon ?* hésita Myad.

Elle avait une manière de chasser bestiale et prédatrice, buvant le sang de ses victimes et tuant parfois les chasseurs eux-mêmes. Ce n'était pas un réjouissant spectacle. Aucun de ses proches à l'Alliance n'y avait eu droit - seulement son retour baignée de sang, que Djenka avait très bien interprété. Les drows ne rechignaient pas à se nourrir du sang de leurs proies, et Myad y trouvait une source d'énergie et de violence à double tranchant.
Yenlui, lui, trouvait que c'était une bonne idée.

*C'est une occasion de nous détendre ensemble ! Tu n'auras qu'à lui montrer comment faire. Je montrerai à Yawë.*
*Il me prend déjà pour un monstre.*

*Je croyais que tu te fichais de ce qu'il pouvait penser de toi ?*

Silence, puis.


*Qu'il en soit ainsi.*


- Oryon ? Yenlui vient de me soumettre une idée. Nous allons te prendre une arme, des vêtements propres, une monture et...

Une idée lui vint, mais elle la mit de côté pour plus tard.

- ... Nous allons chasser ensemble.

Ses yeux de chat étincelèrent d'une lueur avide à la pensée de cette partie de plaisir, avant qu'elle ne plonge dans l'escalier qui lui permettait de retourner dans le bâtiment.
Ils avancèrent rapidement, au fil de la foulée féline de la demi-drow qui les mena jusqu'à l'armurerie.


- Ganel ? dit-elle en entrant.

Le dénommé Ganel sursauta, avant de se raidir et de la saluer rapidement en lâchant son marteau.

- Ma Dame, répondit-il. Que puis-je pour vous ?

Elle s'avança assez pour qu'Oryon vienne à ses côtés.


- Une tenue pour chasser, solide, facile à nettoyer, discrète et qui laisse libre de ses mouvements.


L'homme hocha la tête, s'éloigna, fouilla dans les étagères et en revint avec des vêtements propres, renforcés de cuir brun. Il les montra à la demi-drow, qui acquiesça. Il les donna donc à son congénère humain et interrogea Myad du regard.


- Est-ce tout ce qu'il vous faut ?
- Appelle-moi ton maître et aide Oryon à choisir une nouvelle arme.
- Bien, ma Dame.

Il s'évanouit dans les dédales d'étagères et de matériel empilé avant d'en revenir avec son supérieur, un homme imposant à la barbe non moins fournie qui s'inclina en accueillant la guerrière.

- Est-ce au sujet de votre commande ?
- Est-elle prête ?
- Pas encore, je le crains.

Myad le laissa repartir au travail, secrètement déçue, et s'approcha des jeunes hommes pour jeter un coup d'oeil.

- Un arc ? Intéressant. Allez, allons-y.

Ils quittèrent l'armurerie et s'enfoncèrent dans les couloirs, les escaliers, les salles bondées et les bibliothèques vides, jusqu'à arriver dans le hall immense où régnait un silence paresseux.
Dehors, devant la porte, se tenait un dragon doré que la foule regardait avec des yeux ronds. Certains reculaient doucement, comme s'ils craignaient que la bête se jète sur eux pour les dévorer, d'autres bavaient presque devant le créature merveilleuse.


*En route !*

Myad monta habilement, debout un pied de chaque côté de la colonne vertébrale du dragon en laissant sa place à Oryon. En effet, il n'y avait pas assez de place entre les pics pour deux. Elle le laissa cette fois monter seul, et l'aida à caler Yawë.
Lorsque Yenlui décolla, elle oscilla une seconde, puis se concentra, s'aidant des impressions et des signaux de l'esprit du dragon.
Ils volaient au-dessus d'une plaine verdoyante, Dras Leona derrière eux, quand elle poussa un cri de joie.

*Tu seras fier de moi, père.* songea-t-elle avec emphase.
*Qui te dit que je ne le suis pas déjà ?* lui répondit la voix grave, puissante et vibrante de son dernier parent.
*Ou qu'il nous en faut plus que ça ?* ajouta Arget, sa dragonne.
*Nous donnerons le meilleur de nous, nous vaincrons, nous ferons le pire si c'est qui nous fera grandir. Vous n'aurez plus le choix, alors !* renchérit Yenlui.

Ils volèrent en douceur, le dragon prenant son temps pour fendre le ciel et ne prenant pas la peine de se cacher. Dans le coin, tout le monde connaissait sa silhouette.
Il se posa très délicatement, rebondissant à peine sur le sol herbeux.
Myad sauta à terre, fit une roulade et se redressa en bondissant, pleine de vigueur.


- Parfait ! Bien, nous allons faire une nouvelle leçon. Tu verras, on va bien s'amuser.
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Ven 23 Juil 2010 - 16:27


Myad se croyait drôle, sans doute, en ironisant sur la situation. Elle se croyait une bonne tutrice en ayant soumis le jeune dragonnier à ses petits jeux tant pervers que pédagogiquement inefficaces. Oryon, ne put retenir un rictus. C'était amusant, mais au fond, il lui en voulait encore. Et ses attentes étaient des plus sérieuses. Il avait eu une dure semaine, et ne tenait pas à affronter de nouvelles épreuves.

L'elfe eut cependant un éclair de génie. Une proposition, qui sans doute la fit remonter d'un bond dans l'estime d'une jeune homme. Car qui veut atteindre le coeur d'un homme, commence par son estomac. Et la réponse fut sans appel.

- Oui ! Je meurs de faim. Dit-il d'un air des plus enthousiastes.

L'elfe lui soumis ensuite une nouvelle idée, qui elle aussi, et après une petite seconde d'hésitation, sembla ravir le jeune homme. Il avait faim, et une partie de chasse reculerait sans doute de beaucoup l'heure du repas. Mais bien au delà de cela, il adorait la chasse et avait toujours pris beaucoup de plaisir à la pratiquer, autant pour se nourrir que pour se distraire. D'autant plus qu'il était loin d'être mauvais.

- Ca ! C'est une bonne idée ! S'écria-t'il, un large sourire sur le visage, en envisageant dans un coin de son ésprit les milles et unes façons dont elle pourrait à nouveau faire cet entraînement une nouvelle torture. Eux, seuls, dans la forêt... Elle pourrait inventer...
Cela lui faisait froid dans le dos, mais soit, cela ne gâcherait pas son plaisir. Pas pour le moment. D'autant que Yawë, lui aussi, semblait apprécier l'idée.

Alors ils se mirent en route, puis arrivèrent bientôt à l'armurerie. Le jeune homme enfila de nouveau vêtements, puis se mis en quête d'une arme. Non, de deux armes. Il lui fallait un arc, certes. Comme à son habitude, il pris un arc long en bois, de bonne facture, ainsi qu'un carquois de dix flèches, elles aussi d'excellente manutention, placé à la ceinture. Il y avait cela de bon d'être dragonnier au service de l'empereur que le meilleur matériel leur était ouvert. Alors, bon, pour un arc, cela ne se voyait pas trop, mais Oryon lorgnait déjà secrètement autant de merveilles qu'il put apercevoir du coin de l'oeil. Son père était forgeron, de talent même, mais il savait que jamais il n'aurait put concevoir de telles pièces.
Une fois l'arc choisis, il pris un couteau de chasse. C'était important, notamment pour achever la souffrance des animaux mourant avant de les découper. Il n'était guère amusant de devoir dévorer une bête encore vivante... Il était humain, après tout... Et puis, en cas d'attaque, cela pouvait servir aussi. Cela relevait du minimum vital.

Ainsi sapé et équipé, ils s'en allèrent. Le vol se passa sans encombre. Oryon, après avoir vécu tant de choses sur le dos d'un dragon, n'était guère plus trop impressionné. Cela devenait une habitude finalement, même si la vue restait toujours aussi exceptionnelle.

Enfin, ils arrivèrent. Pied à terre, des un champs d'herbes hautes, la forêt n'était pas bien loin. Oryon était chez lui, dans son élément. C'était une belle journée. Quelques nuages masquaient le soleil, la température était agréable, et le vent ne soufflait pas bien fort. Alors, le jeune homme, l'arc en main, s'abaissa. Il arracha une touffe d'herbe pour observer dans quel sens allait le vent. Oui, la chasse, il connaissait. Et comme il n'avait pas bien envie de se rouler dans une bouse de dragon, cette fois ci, il avait tout intérêt à avancer contre le vent, qui d'ailleurs venait justement de la forêt. Bonne chose.

- Parfait... Dit-il, un léger sourire aux lèvres, en se tournant vers Yawë.

Ils n'avaient pas fait grand chose ensemble, pour le moment. Oryon ne savait pas vraiment comme s'y prendre... Il n'avait pas eut un très bon modèle parental. Mais cela semblait convenir au petit dragon, qui se contentait la plupart du temps de suivre son dragonnier.

Le jeune homme se tourna alors vers l'elfe.
- Une nouvelle leçon ?
Tu crois vraiment avoir quelques chose à m'apprendre sur la chasse ?


Il était dans son élément. Son truc à lui. Et pour le coup, il avait bien l'intention de le montrer à celle qui se prétendait meilleure dans tout les domaines. Au moins n'allaient-ils pas avoir besoin de se foutre sur la gueule pour rivaliser l'un avec l'autre.

- Bon, on y va ?
Conclut-il avant d'avancer doucement vers la lisière de la forêt. Il ne comptait pas partir sans elle. Il s'arrêterait si elle ne le suivait pas. Mais il semblait impatient, et bien décidé à lancer le mouvement.

Et puis, il avait faim !

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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mar 27 Juil 2010 - 23:32


*On dirait que la partie de chasse lui est plus agréable que le ressenti de tes plus beaux souvenirs* ironisa Yenlui en voyant l'air ravi du jeune homme.
*En effet. Tant mieux, parce que je n'aimerais pas le confondre avec ma proie.*

La demi-drow s'avança encore un peu, les sens en éveil ; étendant son esprit tel un sixième sens, elle embrassa à l'instar de son compagnon la nature qui s'offrait à eux.
Outre la myriade d'insectes qui vaquaient à leurs existences minuscules, ignorants du monde qui les dominait de son mépris, il y avait de nombreux petits animaux : des rongeurs dans leurs terriers, des oiseaux perchés aux arbres qui les guettaient avec appréhension, un renard plus loin qui dormait dans un buisson. Rien de tout cela ne les intéressait assez pour qu'ils ne se mettent en chasse ; il leur fallut l'odeur âpre, forte, musquée d'un sanglier pour qu'un ronronnement de plaisir fasse vibrer un instant la gorge du dragon mâle.


*Toute une harde juste pour nous !* se réjouit-il.
*Peut-être est-ce un peu osé pour commencer...*

En effet, la jeune femme aurait plutôt vu un gibier inoffensif pour initier Yawë à la tuerie, et Oryon à la même chose - en plus subtil, peut-être.

- Parfait...

*Tu crois ? Il n'a pas l'air d'en être à ses premiers essais.*

La magicienne réfléchir un instant, pesant le pour et le contre tout en ôtant sa cape épaisse pour la nouer habilement entre les épines dorsales de Yenlui.

- Une nouvelle leçon ?
Tu crois vraiment avoir quelques chose à m'apprendre sur la chasse ?


La sexagénaire termina son oeuvre avant de dégainer son poignard à la lame noire, la garde incrustée d'un rubis. On aurait dit qu'elle allait s'entraîner au combat, ou se promener en ville. Pas traquer, blesser puis tuer une bête qui faisait plusieurs fois son poids.

- On ne cesse jamais d'apprendre, Oryon, répondit-elle simplement.

Même son vénérable père, aux milliers accumulés, ne se lassait pas des découvertes qu'il faisait chaque jour autour de lui. Sinon, il serait las de la vie, et il aurait demandé à sa fille de lui rendre sa mort... Comme elle devrait le faire un jour.

- Bon, on y va ?

A peine eut-il formulé sa question qu'une silhouette parut se matérialiser à côté de lui, la jeune femme s'étant subtilement glissée à ses côtés ; durant un instant, côte à côte, ils se dévisagèrent, la proximité soudaine et inhabituelle piquant l'atmosphère d'une étincelle prédatrice. Yenlui toucha Yawë du museau avant de le prendre délicatement par les flancs dans sa gueule, comme une mère son petit, tout en lui expliquant mentalement que c'était pour aller plus vite et qu'il le poserait ensuite. Ils iraient plus vite ainsi et n'oublions pas qu'un sanglier, c'était dangereux pour lui.

- J'allais te le proposer,
susurra la demi-drow. Montre-moi comment tu chasses, je te dirai qui tu es.

N'était-ce pas, en effet, très révélateur ?
N'attendant pas outre mesure, la jeune femme bondit en avant, ses pieds la portant à toute vitesse dans le sous-bois - tout en étant étonnamment silencieuse, ses gestes paraissant couler entre les arbres et sur les feuilles sans jamais les toucher. Elle oublia un peu Oryon, ne se préoccupant plus de le surveiller, seulement consciente de sa présence. Suivant son odorat, elle sinua entre les arbres jusqu'à s'approcher assez près de la harde... Et de se faire panthère, avançant avec une lenteur gracieuse qui l'amena à quelques mètres de ses proies.


*Tue le gros mâle, je m'occuperai de la laie sans petits. Laissons le reste.*


Myad accepta et tourna ses prunelles rubis vers sa prochaine victime, une énorme masse poilue et malodorante qui fouissait le sol de son groin impatient. Elle n'utilisa pas un instant la magie.
Seuls ses instincts de drow, la faisant vibrer d'excitation, sa soif de sang, sa langue avide titillant ses canines pointues.
Seule son expérience, son corps, ses gestes, ses réflexes.
Elle jaillit de son coin telle la mort sur le monde, imprévue et imprévisible ; elle atterrit sur le dos du sanglier, qui se cabra, rua, couinait de toutes ses forces tandis qu'enveloppant son cou, la demi-elfe s'immobilisait sur sa monture de fortune... Et glissait son poignard sous sa gorge. Elle fut cependant tant secouée qu'un rocher cogna son poignet, la faisant presque lâcher son arme ; avec un sifflement agacé, la chasseuse le reprit en main, mais le gros mâle c'était déjà roulé par terre en essayant de l'écraser de tout son poids. Bien mal lui en prit : Myad se dégagea tel un serpent, évita les coups de sabot et profita qu'il soit à terre pour le poignarder.
Une fois. Deux fois. Ouvrir la gorge.
Le sang gicla, éclaboussant son visage et sa gorge ; la proie hystérique gesticulait dans tous les sens, cependant elle n'en avait rien à faire. Elle écarta violemment les antérieurs, se pencha et plongea le visage dans la chair brûlante, mouillée et rougeoyante, buvant avidement, croquant goulûment ; elle arracha le coeur encore chaud pour le sucer, le croquer. Le tenant par une artère, elle le coinça entre ses mâchoires et se redressa pour toiser les environs. Yenlui avait laissé Yawë tuer un ou deux marcassins tandis qu'il avait bonnement et simplement tranché en deux son propre sanglier. Il avait d'abord esquivé les attaques, coupé toute retraite et achevé la bête. Sa belle gueule forée se leva pour la regarder, aussi salie de sang que la sienne ; les dragons se repaissaient paisiblement.
Et Oryon ?
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mer 28 Juil 2010 - 10:23


[ Un peu fort sur le grosbill je trouve. J'essaye d'être un minimum réaliste alors c'est pas drôle :s ]

Oryon grimaça en observant l'imposant dragon. Il n'aimait pas voir ainsi Yawë prit dans sa gueule. Il aurait préféré qu'il reste à ses côtés. Et il lui aurait ordonné de le reposer de suite, d'ailleurs, si à l'instant même où il allait articuler un mot l'elfe et le dragon ne s'étaient pas mis en route à toute allure. De suite, Oryon partit à leur poursuite. Elle était rapide. Très rapide. Non pas qu'Oryon avait du mal à la suivre, mais courir ainsi pendant une partie de chasse était très inhabituel ! Elle risquait de faire fuir le gibier et ne prenait même pas le temps de repérer une trace ! Une seule explication vint à l'esprit du jeune homme, elle devait déjà avoir une piste. Et tel un chien de chasse, elle était partie à sa poursuite.

Oryon serait bien resté en retrait, mais Yawë était devant, et il n'était pas question qu'il ne l'y abandonne. L'idée d'une nouvelle sournoiserie lui avait à nouveau traversé l'esprit. Peut-être comptaient-ils à nouveau abuser de leurs crédulité pour lui retirer son dragon ! Peut-être était-ce une nouvelle épreuve ! Pas question de les laisser prendre de la distance. D'autant que le jeune dragon, lui aussi, n'était pas rassuré de se voir ainsi éloigné de son compagnon. Alors, quitte à faire du bruit, le jeune homme préféra les suivre.

Un peu plus loin, l'elfe s'arrêta, suivie du dragon, puis du jeune homme qui lui aussi se mis à marcher plus discrètement en approchant de leur cible. C'était donc bien cela ! Elle n'avait fait que suivre une piste ! Normalement, il fallait bien plusieurs heures pour dénicher un gibier. Une demi-heure, pour un chanceux ! Oryon se demandait quel genre de sortilège elle avait bien put utiliser pour y parvenir... Un coup du dragon, peut être...
Une fois à terre, Yawë rejoint Oryon d'un pas hâtif et maladroit en s'abstenant de pousser quelques petits cris qui auraient sans doute fait fuir les proies.

La cible n'était pas loin. Il le sentait à la démarche de l'elfe. Il saisit donc une flèche, la déposa sur l'arc, puis avança doucement, pas à pas, sans un bruit. Les battements de son coeur ralentissaient. Il s'apaisait. Il était bien, seul dans cette forêt. Il n'y avait plus que lui, ignorant l'elfe et son dragon, ne conservant que toute juste assez d'attention pour son jeune compagnon. C'était 'ça', son truc. Il était bien...

L'elfe passa alors à l'action. Oryon, qui la suivait de quelques mètre, n'entendit que quelques cris, et compris alors qu'il avaient à faire à plusieurs sangliers. Elle visait gros, mais cela ne surpris le jeune homme qu'à moitié. Il commençait à être habitué, avec le temps.

Le jeune homme et son dragon accoururent rapidement et alors que la bataille entre l'elfe et sa proie faisait rage, un puissant mâle apparu sous les yeux du jeune homme. S'il chargeait, ils étaient mal. Une flèche entre les deux yeux, voilà ce qui pouvait le calmer.
" Reste derrière moi ! " Dit-il à Yawë, qui ne se fit pas prier pour obéir.

Alors, le coeur soudain réveillé, il banda son arc à l'attention du gros sanglier qui déjà chargeait dans leur direction.

" Recule Yawë ! " S'écria-t'il à nouveau. "
Oryon était capable de l'esquiver au dernier moment, mais ce ne serait sans doute pas le cas de Yawë. Pourtant, cette fois, il n'obéit pas. Se plaçant au côté d'Oryon, il rugit tel un lionceau furieux prenant l'allure un félin prêt à bondir.
" Dégage ! " Exhorta-t'il à nouveau, sans succès.

Il était trop tard ! Le sanglier était tout proche. Il devait tirait. Il était prêt. Ue flèche bien placée suffirait. Mais lorsqu'il fut sur le point de décocher, c'est Yenlui qui se trouva soudain dans sa ligne de mire. Oryon débanda immédiatement son arc, et assista impuissant à ce qu'on pourrait appeler littéralement "l'explosion d'un sanglier dans un presse agrume géant".

Au loin, les cris avaient cessée. Myad avait terrassé la bête. Le plus gros du travail était fait, et pourtant Oryon comme Yawë restaient sur leur faim. Heureusement pour eux, et pour Myad, deux marcassin sortirent à toute allure d'un buisson pour s'enfuir d'un pas maladroit.

" Chope celui de droite ! " S'écria Oryon, alors que Yawë s'en était déjà allé à sa poursuite, et que son arc était déjà prêt à décocher en direction du marcassin de gauche.

Petite cible en mouvement rapide à quinze mètre. C'était difficile, et de part son expérience, Oryon savait n'avoir que peu de chances de l'avoir. Alors il se calma un instant, faisant le vide dans son esprit, anticipa le mouvement de l'animal, puis décocha une flèche.

Touché !

Le petit animal s'effondra au sol, une imposante flèche enfoncée au travers de ses côte. Il s'agita ensuite tel un forcené sur le sol en poussant des cris strident. D'habitude, Oryon ne tuait pas les petits. Mais cette fois, frustré de n'avoir sut se montrer utile, il n'avait pas hésité une seconde. Il devait se montrer à la hauteur face à l'elfe. Et toucher une petite cible à cette distance restait une belle performance.

Le jeune dragon, courant à vive allure, n'eut pas besoin de plus de cinquante mètres pour rattraper sa proie. Un coup de mâchoire bien placé suffit alors à arracher la gorges de l'animal. Fier de lui, il traîna la petite bête, qui tout de même devait faire à peu près son poids, jusqu'au reste du groupe tandis qu'Oryon, après avoir égorgé l'animal avec son couteau de chasse, le porta pour le déposer non loin de l'elfe.

La voyant ainsi couverte de sang, il sembla surpris... Mais pas très longtemps. Lui aussi avait du sang sur les main. Egorger un animal n'était jamais propre. Pourtant, c'était sans doute le mieux à faire pour une consommation immédiate. Après, si elle aimait foutre sa tête dans les entrailles de la bêtes pour lui boire son sang... Se comporter comme un vulgaire animal. C'était son problème.

Oryon s'adressa alors à l'elfe. Il n'était pas de très bonne humeur.
" Bien merci !
C'est chouette de ne me laisser que le petit gibier ! "


Car tuer deux petits n'avait rien de bien glorieux. Surtout qu'ils n'allaient certainement pas tout manger. Normalement, il n'aurait tué que le père.

Il s'approcha ensuite du grand dragon, le poignard à la main.

" Et toi ! Yenlui.
Ne touche plus à Yawë sans mon autorisation ! C'est compris ?
Que tu sois un dragon ne te donne pas tout les droits. "


Il avait du culot de parler ainsi à un dragon, même s'il était persuadé de ne courir aucun risque.... Persuadé... Persuadé... Enfin, disons. Il était certains à 99% de ne pas mourir.
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Myad


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Myad
Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mer 28 Juil 2010 - 10:49


[Ce qu'il faut que tu saches, c'est qu'un elfe court beaucoup plus vite qu'un humain, avec des sens bien plus aiguisés (et je n'invente pas, c'est du livre lui-même) et une agilité meilleure. Ce qui explique la traque rapide, la course zélée et la facilité de la mise à mort. Quand à sa bestialité... Et bien je te rappelle ses origines, son mode de vie, et qu'elle a l'habitude de croquer ce genre de gros steaks x)]

Yenlui rugit doucement à l'adresse du dragonneau, l'air content de lui après qu'il soit venu à bout de cette proie pourtant rapide et agile. Il frotta son museau à son petit corps chaud en guise de félicitations tandis que Myad, se pourléchant encore les babines, dépeçait rapidement le sanglier gisant.


" Bien merci !
C'est chouette de ne me laisser que le
petit gibier ! "


Myad ne le regardait pas, occupée à ôter les pattes de la peau en prenant le moins de chair possible avec celle-ci.


- Il y avait deux laies, dont la mère des marcassins que vous avez tués. Si vous n'aviez pas essayé d'attaquer nos proies en premier, vous les auriez peut-être entendues fuir. Si tu écoutes bien, elles sont encore en train de galoper pour nous échapper.

Peut-être qu'il ne pourrait pas les entendre, son ouïe n'étant pas la même que la sienne, mais au fond l'elfe s'en fichait. Qu'Oryon ait ses humeurs n'était pas son problème.

" Et
toi ! Yenlui.
Ne touche plus à Yawë sans mon autorisation ! C'est
compris ?
Que tu sois un dragon ne te donne pas tout les droits. "


*Ce n'est pas parce que nous sommes aimables avec toi que tu dois te croire verni, petit homme* rétorqua froidement le dragon.

Un feulement souffla d'entre ses crocs tandis que ses lèvres d'écailles découvraient ceux-ci, poignards ensanglantés dégoulinantes de bave. Myad, silencieuse, creusait un trou dans la terre à l'aide de la magie, comme si elle n'avait rien à voir dans la discussion.


*Je suis le maître de ce dragonneau au même titre que Myad est le tien, que tu le veuilles ou non. Tu es trop jeune et beaucoup trop inexpérimenté pour juger s'il a besoin de ma protection ou pas. On ne parle pas sur ce ton à son égal, alors évite de t'adresser ainsi à tes aînés. Je n'aime pas les gens qui contestent tout parce qu'ils ne savent pas profiter du peu qu'ils ont, alors que c'est ce que nous devrions tous faire.*


Il s'avança alors, bousculant expressément l'humain d'une épaule afin de rejoindre sa compagne et de s'allonger à côté d'elle.

*Les humains sont-ils tous ainsi ?*
*Non. Celui-là est particulier.*
*J'espère que Brexinga lui apprendra à se calmer...*
*Je l'espère aussi. Sinon à chaque fois qu'il parlera, il risquera sa vie.*

- Nous ramènerons les carcasses à Dras Leona, si c'est le gâchis qui te chiffonne, dit-elle tranquillement en essuyant son poignard. En attendant, je te conseille d'allumer un feu si tu veux cuire ta viande.

Pour sa part, elle était rassasiée. Boire du sang allait la rendre instable dans les jours à venir, mais c'était une formidable source d'énergie. Yenlui, lui, se léchait les griffes.

- Tu as bien agi, Oryon,
reprit-elle. Mais tu as agi comme un humain. Tu n'es plus un humain, maintenant. Tu es Dragonnier.

Ayahantê se leva pour étendre la peau fumante sur une branche afin qu'elle commence à sécher, puis se rassit pour vider le corps de ses entrailles.


- Si j'ai su où se trouvaient les sangliers, combien il y en avait et s'il y en avait, c'est certes parce que nous les avons perçus - et à nous deux nous possédons une très large perception - mais aussi parce que nous avons étendu nos esprits. Ainsi, il nous a été possible de sentir leurs auras, leurs âmes si tu veux, de les compter, de les repérer précisément.

Yenlui engloutit les viscères chaudes sans demander son reste tandis qu'elle repoussait la bête et s'asseyait en tailleur, face à son élève.

- Tu te débrouilles à l'arc, mais ce que j'aurais aimé, c'est que tu nous montres ce que tu avais dans les tripes. Autrement dit, que tu tues ta proie en un combat seul à seul. Un affrontement où tu devrais être vainqueur grâce à ta force, ton agilité, tes réflexes... Ton instinct. Celui de Yawë, aussi, inconsciemment. Penses-tu pouvoir le faire ?
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Oryon

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Oryon
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Message Sujet: Re: Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée) | Mer 28 Juil 2010 - 14:23


C'est vrai, il avait dépassé les bornes. Les derniers jours avaient été durs, les dernières heures aussi, et sa réaction était normale du fait qu'il avait encore du mal à savoir s'il avait en face de lui un ami ou un ennemi. Mais s'il était têtu, effronté, insupportable, il savait le reconnaître. Face au dragon, il ne put donc que baisser les yeux, et lui répondre silencieusement, par l'esprit, en supposant qu'il entendrait ses pensées.

* Désolé, je n'aurait pas dut le dire comme ça.
Mais ne le touche plus sans mon accord, vraiment.
Je n'aime pas sa. Et je n'ai pas confiance.
S'il te plaît. *
Désolé, il l'était. Mais vexé, aussi. Il avait eut peur, à nouveau, d'être séparé de Yäwe. Il avait eu peur, à nouveau, d'être impuissant... Tout comme il l'était. Au pire, si le dragon n'acceptait pas, Oryon pourrait toujours partir...

Après quelques pesantes secondes, il soupira, puis s'écarta du chemin du dragon avant d'aller rejoindre Myad en compagnie de Yäwe. Alors il s'assit face à Myad puis, calmé par les réprimande du dragon, se contenta d'écouter silencieusement ce qu'elle lui dit, avant de lui répondre.

" De la magie, donc... Je ne sais pas faire ce que tu dit. " Il avait essayé, mais les méthodes de l'elfes... Mauvais souvenirs. Il n'avait pas vraiment envie de retenter l'expérience.

" Pour ce qui est des laies, elles sont parties dans une autre direction. Tu les as fait fuir car tu ne m'as pas attendu. Si nous y étions allés ensemble, je les aurait vues et j'en aurait abattue une facilement.
Sur ce coup, ce n'est pas que de ma faute. "


Le jeune homme sorti ensuite de sa poche une petite pierre servant à allumer un feu. Il l'avait prise pensant bien qu'une partie de chasse sans feu ne serait pas vraiment complète. Il rassembla alors quelques brindilles et herbes sèches, les disposa méticuleusement sur une pierre, puis commença à frotter énergiquement son couteau de chasse avec la pierre, créant de vives étincelles à l'efficacité... Très relative...
Alors il continua, toujours aussi calmement, les yeux tourné vers le feu qu'il tentait de faire.

" Bien sûr que je sais faire ce que tu dis. J'ai battu un loup à mains nues ! " Oui, ça, il n'était pas près de l'oublier. Raison de plus pour s'en vanter un peu d'ailleurs. C'était une belle victoire dont peu de chasseurs pouvaient se vanter.
" Je l'ai frappé avec une pierre avant de le noyer dans un trou d'eau... " Un léger sourire apparu sur son visage.
" En échange, il m'a prit un morceau de jambe... C'était pas très agréable. Heureusement, la magie fait des miracles. " Et s'il n'avait pas été sauvé, l'infection ne lui aurait même pas laissé le plaisir de vivre avec une jambe de bois.

Il leva alors les yeux vers l'elfe.

" L'agilité, les réflexes, je les utilise en tirant à l'arc. Il en faut. Et si le mâle m'avait chargé, j'aurais bien dût me débrouiller au corps à corps... Je serais mort, sans doute. Les sangliers sont des costauds.
Et pour ce qui est des... tripes... Ne t'inquiète pas. "


Il réfléchit un instant, puis repris doucement en observant le feu qui, malgré ses efforts, ne prenait pas.

" Je suis un chasseur, tu sais. L'instinct, je connais. Et d'après ce que j'ai vu, ce que tu as fais, aucun humain ne peut le faire.
L'instinct, ce n'est pas sauter sauvagement sur un animal en faisant jouer sa force contre la sienne. Le chasseur, humain, réfléchis. Les sangliers sont plus forts que nous. Il faut les pister, les attendre, parfois plusieurs heures. Et lorsqu'ils se présentent, il faut tirer au bon endroit. L'instinct du chasseur, c'est être capable de rester plusieurs heures à attendre, tapis dans les feuillages. Avancer plus lentement que ce que l'oeil animal peut percevoir. "


Il en disait beaucoup... D'autant qu'il en avait passé du temps à chasser. Suivis du vol, ce devait être ce en quoi il était le plus doué, et il ne comptait pas laisser l'elfe mettre en doute ses compétences sans même tenter de les lui démontrer.

" Des tripes... Comme tu dis. J'en ai. Mais elles ne servent qu'en dernier recours.
A la chasse, je suis calme. Inutile de s'énerver. "
Vu son caractère, ce devait sans doute être le seul moment où il pouvait être calme.

Puis, après quelques essais supplémentaires d'allumer le feu, il cessa puis s'adressa à nouveau à l'elfe, un petit sourire en coin.
" J'aurais put courir après les marcassins... Mais s'aurait été plus pitoyable qu'autre chose. Vu comment tu les as effarouchés, je n'aurait jamais put rattraper un adulte.

Sinon, tu veux du feu... On risque d'en avoir pour un moment. C'est humide ici.
Tu ne connais pas un sort pour ça ? Allumer un feu ? Cela ne dois pas être trop dur non ? "


[ suite ici ]
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Une entrevue impériale (Suite de l'arrivée remarquée)

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