Pasiphaé eut un sourire sans être joyeuse. Elle eut les yeux qui brillent de bonheur sans l'être au fond. Elle eut le visage rougit alors qu'elle ne croyait pas aux paroles de Gil' même si ça la touchait. En fait, elle mentait en disant qu'elle ne savait pas mentir. C'était constament ce qu'elle faisait. Mentir pour paraitre bien et normal, encore une fois. Pour ne pas être seule mais ça ne marchait pas. Tout ça ne lui rapportait jamais rien.

*Et bien si dans un an je vous revoie, nous verrons bien qui se souviendra de l'autre, Gil'. Et peut-être que je ne me mésestime pour mais que c'est vous qui me surestimez. D'ailleurs, je ne pense pas que ma présence changera grand chose à la guerre, même avec la magie à mes côtés. Quand à manger et bien je ne pense pas que ce soit vraiment vous qui m'ayez coupé l'appétit.*

*Mais bien la réalité..* pensa-t-elle.

Puis à la phrase de Sabretran sur fuir pour ne pas se faire tuer facilement, elle se retint de dire ce qu'elle pensait parce que là ça aurait fait vraiment trop protectrice. Elle aurait voulut dire qu'elle n'aurait pas laisser les autres le tuer si facilement mais elle aurait mentit. Elle ne pouvait pas savoir ce qui se passerait, ni si ils se verront dans tout les combattants. Quand son apprenti commença à manger, Pasiphaé reperra une chose... étrange. Il avait des dents pointus. Alors, elle se rendait compte que chaque personne avec qui elle voyageait, elle ne les connaissait pas. Et d'abord, il y avait une chose qu'elle devait faire vis-à-vis de Gil'. Le premier pas vers le rapprochement.

*Au fait, Gil'. Je peux vous, enfin "te" selon votre réponse, tutoyer ?*

Un grondement s'éleva du ventre de Galeï quand il vit Sabré sortir un poulet rôti. Puis les discours de chaque lui coupèrent l'appétit, bien qu'il se dépêcha de manger une pomme prélevée sur un arbre bordant la route. Le vieux l'avait rembarré. Il le sentait bien mais ne dit rien. Il avait raison, il avait lâché ça comme ça sans vraiment savoir de quoi il en retournait. Enfin, il aurait toujours l'occasion de se faire pardonner. Quand le chat garou le regarda avec des yeux ronds au moment où il exhibait son poulet, il eut un sourire en coin. Tout le monde s'imaginait que les elfes mangeaient de l'herbe et des feuilles. Heureusement, ce n'était pas le cas de tous. Certains, comme Galeï, pouvaient manger autre chose que ce que leur donnait la nature. Ce régime végétarien l'exaspérait au plus au point.
La Guilde, le Concile, l'Empire.. Tout cela l'énervait. Trop de fatigue s'accumulait au fil des heures qui passaient. Bientôt, le crépuscule arrivait. Quand Pasiphaé l'appela, il dormait déjà. La suite il l'oublia et tomba comme une pierre de son cheval avant de s'endormir.

*Pas de bain ce soir, fut sa dernière pensée avant de sombrer dans le néant, de tomber dans les bras de Morphée..*

Ghillem hocha la tête. Bien, au moins avait-il l’intention de survivre, ce chat-garou. Peut-être qu’il y réussirait. Vraiment, que Sabretran meure serait un drame à tous les égards. Mais le jeune homme semblait avisé. En même temps, si comme le laissait présager la position de Cithri, un siège se préparait, entamer le combat avec une épée aurait été de la dernière imbécilité. Cependant, il craignait que les mages n’entrent dans la danse bien plus vite que ne l’escomptait le chat-garou.

-Il n’y aura pas de première ligne à Cithri, répondit-il. A mon sens, il va y avoir quelqu’un comme Svean Aydin ou bien Laïaga Sin’Saïan qui va harceler les défenseurs avec des sorts qui les épuiseront, tout en restant caché pour éviter une riposte. Ainsi ils forceront les mages à contrer, diminuant leurs ressources, et peut-être même pousseront-ils les défenseurs à la faute, car il faudra bien qu’ils réagissent, ils ne pourront pas rester à regarder un adversaire invisible épuiser leurs mages. Sinon, quand le nombre sera suffisamment bas, tous les mages adverses frapperont en même temps. Si ça se passe ainsi, Sabré, tu as intérêt à courir plus vite que la magie. En fait, la seule chose qui puisse sauver les Surdans, là, je pense que c’est d’avoir des troupes assez proches pour lancer une attaque à revers rapidement. La bataille sera courte sans ça. ‘pis on dit qu’ils engagent des docteurs comme généraux dans le Concile. Ça doit cacher quelque chose, méfies-toi de ça aussi, sait-on jamais.

L’allusion à la vulnérabilité de Sabretran lui rappela qu’il était un chat-garou. Son esprit devait briller sur la toile de fond des humains. Il regrettait en ces moments de ne pas être formé à la magie de l’esprit. Il aurait tant aimé observer celui du jeune homme. A quoi ressemblait donc l’esprit d’un chat-garou ? A quoi ressemblait l’esprit d’un être humain, d’ailleurs ?
Ghillem observa l’itinéraire que proposait Sabré. Les deux itinéraires en fait. Le premier impliquait un immense détour qui les faisait passer par la cité-forteresse de Gil’ead, et après, il s’agissait de suivre le cours d’un fleuve jusqu’à la capitale. Le trajet était envisageable par péniche, mais le fleuve n’était pas navigable jusqu’à la grande ville. L’idée de rallier Urû’baen à la section navigable du fleuve avec un canal avait été soulevée, mais apparemment oubliée avec la disparition de l’Empire. Ce qui était dommage, l’ancienne capitale impérial aurait été gagnante, d’autant que la population ne cessait de croitre, dépassant aux derniers recensements un million deux cent cinquante mille habitants. Ensuite, il y avait encore beaucoup à marcher, et ce n’était pas une bonne solution. Il fallait envisager la possibilité que Cithri soit tombée avant leur arrivée, et un si long chemin rendait cette possibilité bien trop importante. Bordel ! Mais il ne désirait que ça, que Cithri tombe vite. Les jeunes gens qu’il accompagnait (ou qui l’accompagnaient, au choix) se retrancheraient ainsi probablement sur Aberon. Or Ghillem avait déjà pu observer l’efficacité de la garde royale d’Aberon. Il avait aussi visité le Conglomérat et avait vu les fabuleuses inventions des chercheurs de par ici. Aberon ne tomberait pas. Et si Aberon tombait, il faudrait la prendre chèrement, et ses jeunes compagnons de route auraient tout loisir de se faire la belle avant que ce ne soit le cas. On ne prendrait pas Aberon avec une bataille de magiciens, le terrain devait déjà être bellement miné. Entre mages et sorciers, quelque armée qui s’approcherait y laisserait des plumes…Oui, c’était le plus sécuritaire, et il aurait pu trouver mille raisons pour convaincre n’importe qui qui s’y serait opposé. Mais pour une fois il décida de jouer la carte de la franchise.

-Voyager jusqu’à Gil’ead puis plein sud, c’est au mieux deux mois de voyage, je dirais. Facilement. Peut-être un mois et demie si on se presse. Si l’on passe par Dras Leona, ce sera plus dangereux, mais on peut faire la quasi-totalité du trajet par voie fluviale. Alors ça peut s’avaler en deux ou trois semaines, et on a une chance d’arriver avant la fin de la guerre…

Il se tut quelques secondes en méditant ce qu’il venait de dire. Ça lui serrait le cœur. Il imaginait les voyageurs gisant, morts, sur les remparts d’une ville inconnu, loin de chez eux, au milieu de monticules de cadavre, et personne ne célébrerait leur mémoire tant les morts seraient légion. Peut-être auraient-ils une pierre commémorative quelque part, et voila.

-J’ai toujours espoir de vous voir oublier cette idée d’aller guerroyer, mais ce serait vous induire en erreur que de vous emmener à passer par Gil’ead. Ce qu’on peut faire…

Il prit la care des mains de Sabretran, posa l’indexe sur la position de Teirm, et se décala un tout petit peu :

-Nous sommes ici. On a un fleuve qui passe juste à l’ouest, et descend jusqu’à Dras Leona. On pourrait bifurquer vers ce fleuve, rallier le village de pêcheurs le plus proche, et embarquer sur une péniche. J’ai menti, j’ai de l’argent, s’il en faut, je pourrai payer notre voyage. On continuera jusqu’au lac Leona. Là-bas, je vous montrerai des choses qu’il me plairait de vous montrer, si jamais ça peut vous dissuader d’aller combattre là-bas. Mais Dras Leona a besoin de commerce pour survivre, elle n’est pas autonome, bien que le Concile ait ça dans ses objectifs. Ainsi on pourra rentrer, les portes ne sont pas fermées, faudra juste faire profil bas. Très bas.

En disant cela, il pensait à Sabretran, bien qu’il ne le dise pas : si un mage s’intéressait à eux, ils auraient de sérieux ennuis. La venue d’un chat-garou était assez exceptionnelle pour attirer une insane attention sur leurs petits êtres.

-On achète ce dont on a besoin, j’avais antan des contacts là-bas, s’ils ont survécu à la purge du Concile, ils pourront nous avoir des vivres à bas prix, et des armes si vous tenez encore à vous préparer à combattre. On reprend place sur une péniche partant du lac Leona, ou bien on s’amuse un peu et un vole une galère Drasois. Je suppose qu’avec trois mages, on pourra faire naviguer ces rafiots sur eau douce, j’ai l’expérience nécessaire pour ça. Mais ça c’est si on trouve pas de péniche. On tire jusqu’au coude que forme le fleuve à l’ouest de Cithri. On descend là, vous vous rendez à Cithri, ou bien à Aberon avec moi, si j’ai réussi à changer vos desseins. Comme je l’ai dit, j’estime ce voyage à deux ou trois semaines, deux idéalement, si rien ne vient nous ralentir et que tout se goupille.

En attendant la réponse de Sabretran, il écouta celle de Pasiphaé. La jeune femme rougit, un petit sourire sur les lèvres. Gil’ fut heureux de la voir se dérider un tout petit peu, même si elle ne semblait pas encore avoir décidé de changer ses desseins. Bon sang, têtue !
Par ailleurs, il ne savait pas s’il la surestimait, mais elle le sous-estimait. Il avait une mémoire d’éléphant, comme on dit, d’autant plus quand il s’agissait d’une magicienne accompagnant un chat-garou, qui plus est fort joliment faite, et qui en plus le mettait quasiment au défi de ne pas l’oublier. Dans ces conditions, il y avait peu de chances qu’il l’oubliât jamais.

*Hé bien, si tu n’y peux rien changer, n’y vas pas ! rebondit le vieil homme. Il n’y a pas bien d’autres choses à faire ? Vaincre ou périr, c’est bien beau, mais il n’y a pas que la guerre qui soit importante. Ou au moins, ne vas pas à Cithri, tenta-t-il en dernier recours. Ça va pas être gai, c’est une ville importante pour les deux camps, et les deux camps vont mettre le paquet sur ce coup-ci. Il y aura des tonnes d’échauffourées dans les plaines de ce pays, certaines ou une mage expérimentée de plus pourra faire pencher la balance, mais pas à Cithri.
Oh, et puis, heureux que mes sombres présages ne t’aient pas coupé l’appétit, je m’en serais voulu…*

Alors Sabretran se mit à manger, déchiquetant le poulet avec une ardeur bien étonnante pour un humain. Bien entendu, Ghillem se rendit tout de suite compte qu’il avait des dents longues et pointues de prédateur, pas une dentition humaine. Quelle force est-ce que ses muscles pouvaient développer ? Les chats étaient de petites créatures, mais il s’agissait là d’une créature de plus d’un mètre soixante-dix à vue de nez.
Il lui suffit de jeter un regard à Pasiphaé pour voir qu’elle avait remarqué aussi. Est-ce qu’elle savait ? Il crut voir de l’étonnement dans ses yeux bleu océan, et en déduisit que non. Il semblait qu’il y ait quelques non-dits parmi ce groupe. La question de la jeune femme le prit un peu au dépourvu. Il ne vouvoyait jamais longtemps les gens, et jugeait cela naturel, aussi haussa-t-il les épaules avec désinvolture, faisant bruisser sa cape noire.

*Bien sûr ma Dame, répondit-il. Tu me rajeuniras un peu, ça me fera pas de mal tiens.*

Ben oui, bientôt il voyagerait avec une canne. Il porta les mains à son cou et défit les attaches de sa cape, qu’il attrapa avant qu’elle ne file au vent, et la plia.

-Je peux ranger ma cape dans les bats de Veinndor ?

Il n’allait pas se la trimballer tout le long, il commençait à faire chaud. Il semblait d’autant plus extravagant maintenant qu’il ne portait plus son sobre vêtement, avec son manteau arc-en-ciel et son chapeau dépareillé.

[Galeï, j’ai pas tout capté, si tu étais tombé de fatigue ou simplement descendu pour faire dodo, donc j’éditerai si jamais tu veux m’expliquer, mais là je préfère dire rien plutôt qu’une connerie. ]

(Là je crois qu'il est carrément tombé de son cheval. Il a le sommeil lourd XD)

Pasiphaé entendit le bruit d'un corps qui tombait mais au début ne réagit pas, elle s'imaginait ça comme une création de son esprit... Penser à la mort et entendre le bruit d'un corps qui tombe, belle coincidence. Pourtant, quand elle tourna la tête vers Galeï qui semblait avoir perdu sa langue, elle ne vit rien que son cheval.

*Galeï !*

Elle tira sur les rennes de son cheval et le fit faire marche arrière, et, une fois trouvé le corps de son ami, elle se penchant souplement, serrant les jambes pour ne pas tomber et réussit à bout de bras à attraper le dormeur.

*Il n'a rien, il s'est juste endormi...*

La jeune femme plaça le corps inconscient devant elle sur le même cheval pour pouvoir le maintenir en équilibre et alla vers le cheval de Galeï pour le prendre par la bride. Comme ça, son cheval rejoignit les autres, avec deux personnes sur son dos mais plutôt légères. Pasiphaé en rit presque, dans cette discution si pessimiste, un elf avait réussit à s'endormir...

*Au moins, il sera reposé...*

Elle, elle n'avait pas encore sommeil, aussi continua-t-elle la discution.

*Crois-tu qu'il y a une guerre meilleur qu'une autre ?* fut sa seule réponse aux persuasions de Gil.

De plus, maintenant Pasiphaé évitait de dire trop de choses à Gil... Il avait menti pour l'argent, certe, ce n'était pas une faute grave mais quand elle avait repéré les dans de Sabretran, elle avait aussi croisé le regard du vieillard qui lui, semblait savoir. Qu'est-ce qui était le mensonge ou la vérité dans tout ça ? Etait-elle la seule à ne pas savoir des choses sur ses amis... Attristée par cette constatation, elle se tut. Son humeur n'était plus à bavarder maintenant. Dans un unique effort pour paraitre à peu près présentable, elle arrangea les plis de sa robe noir pour qu'elle soit répendue également autour d'elle, sur le cheval et de ses mains gantées, elle passa ses doigts dans ses cheveux.Tout ça ne servait à rien mais tant pis, ça passait le temps (et ça augmentait le nombre de ligne )

[J'ai coulé comme une pierre, bien vu Pasiphaé ]

L'elfe ne sentit pas le cahot du cheval. Quand il se réveillerait, si un jour il se réveille, il penserait que quelqu'un l'aurait porté. Peut-être aussi irait-il fouiller dans les bâts de Löhrin pour y dénicher quelque chose de mangeable. Mais pour le moment, il rêvait. Des voix retentissaient dans sa tête, de vagues voix qui parlaient de manière animée.

*Un débat.. en déduisit-il, à demi éveillé.*

Ces conversations l'ennuyait. Il voulait seulement changeait cet épée rouillée et aller à la guerre. Il devait y aller, peu importe qui seraient ses alliés et ses ennemis. Y aller pour se prouver qu'il avait sa place dans ce monde de brutes. Et puis, peut-être en apprendrait-il plus sur leur clan, à lui et à Sabré. Le chat garou l'intriguait. Certes, ils avaient fait connaissance dans le repaire du Nomins mais il restait des zones d'ombre que l'elfe ne pouvait éclaircir. Soudain, le calme soudain le réveilla. S'étant endormi avec le bruit des voix en fond sonore, le brusque changement le fit se lever d'un bond. Il observa autour de lui. Ils étaient dans une petite clairière bordée d'arbre, éclairée par l'aube naissante. Il se tourna pour observer ses compagnons endormis. Le vieux avait installé des couvertures sous lui et sur lui.

*Sûrement pour son dos, pensa Galeï.*

Gil n'avait pas vraiment l'air jeune. Il avait sûrement évoqué son âge la veille, mais l'elfe n'avait pas écouté. A ce moment, rien d'autre ne comptait pour son pauvre ventre affamé. Mais maintenant, sa curiosité était éveillée. Puis il scruta Pasiphaé et Sabrétran. Quelque chose lui fit penser qu'ils se connaissaient, mais ce n'était qu'une supposition. Galeï regarda Löhrin. Son cheval avait été descellé. Il remercia intérieurement la personne s'étant acquittée de cette tâche fastidieuse puis se dirigea vers un bosquet d'arbre. Ce petit groupe de sapin semblait jeune. Il dégagea quelques branches du sol et emménagea un petit espace, ni trop grand ni trop petit. Il se plaça au centre et commença à pratiquer le Rimgar..

Pasiphaé se réveilla et s'apperçut qu'elle n'avait plus le mal de tête de la veille. Au moins, c'était déjà ça de moins. Elle ne vit pas Galeï et paniqua une seconde avant de s'appercevoir que chaque fois, il s'endormait tôt mais se levait tôt. Elle lança un regard circulaire et décida d'aller se préparer un peu plus loin pour avoir un peu d'intimité. Elle passa à l'opposé de l'endroit où Galeï était et marcha un peu puis elle trouva une petite rivière dont elle se servit pour se laver. Ensuite, elle revêtit sa longue robe noire de la veille et arrangea ses cheveux. Alors qu'elle était enfin prête, elle repartit vers le camps. C'est alors qu'elle trébucha sur quelque chose et s'étala tout du long sur le sol.

*Il faut toujours que ça arrive à moi. Je viends de me laver et je suis déjà pleine de terre... Tant pis.*

Alors qu'elle allait se relever et repartir vers les autres, elle regarda sur qui elle avait trébuché... Une pierre ovale... Assez grande...

*Etrange...*

Sans vraiment savoir ce qu'elle faisait, elle se positionna assise et effleura du bout du doigt cet objet... Il était chaud.

*Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'est encore que ça...*

La jeune femme prit la "pierre" dans ses bras et la serra contre sa poitrine, comprenant qu'elle était peut-être importante. Interrieurement, elle avait compris, avec toutes les histoires des voyageurs qu'elle avait entendu sur les dragons et leurs oeufs, mais elle ne voulait pas se réjouir ou en pleurer trop tôt. Le coeur à cent à l'heure, elle fit le bout de chemin qu'il restait pour revenir au campement improvisé et réveilla ceux qui dormaient encore.

*J'ai un problème...*

Elle mit en évidence la pierre chaude qui n'était autre qu'un oeuf de dragon... Mais elle voulait confirmation.

*Je suis tombée là-dessus... Qu'est-ce que j'en fais ?*

Pasiphaé n'était pas encore consciente de tout celà et aurait agit machinalement si un de ses compagnons auraient répondus : "tu le laisse là" ou "donne-le moi.". Elle ne savait pas encore que cette pierre était pour elle. Elle n'avait rien demandé de tel. Personne ne l'avait prévenu. Elle n'avait pas put se préparer à une découverte pareil. C'est un peu comme accoucher sans avoir été enceinte... (oui j'ai de supers comparaisons ^^) Et puis, pour l'instant elle ne voyait que la coquille qui n'était pas vivante, alors il était dur de s'imaginer une vie à l'interieur.

Galeï se releva subitement. Il avait perçut un fin bruit de pas dans le doux silence du matin. Malgré son tempérament feignant, il se dirigea silencieusement parmi les sapins épineux. Ce qu'il vit le pétrifia. Pasiphaé tenait un œuf de dragon dans ses mains! Car l'elfe ne pouvait s'y tromper, il en avait vu et redessiné beaucoup depuis les livres narrant les exploits des dragonniers. Que l'humaine en trouve un le satisfaisait intérieurement. Si il y avait une personne qu'il connaissait et qui le méritait, c'était bien elle. Il tenta de voir la couleur mais n'y parvint pas. Pasiphaé s'était déjà retourné et partait vers le camp. Il la suivit, sautant d'arbre en arbre sans trop se faire de soucis quant à la discrétion. Il avait grandi avec les arbres. Il pouvait sans trop d'efforts marcher sans se faire remarquer. Quand la jeune femme arriva à destination et qu'elle posa la question, il sourit. Purement rhétorique. Elle allait bien sûr le garder, quitte à prendre des risques en faisant cela. En tout cas, il ferait tout pour.

"- Tu le gardes, répondit l'elfe en sortant du couvert des sapins. Tu le gardes et tu attends de voir ce qui en sortira, de cet œuf. Car c'est bien un oeuf. Et savez vous de quoi?"

Il avait posé la question aux deux dormeurs qui s'étaient brutalement éveillés, quand bien même il savait que le vieux avait déjà deviné, au vu de son regard pétillant.

[Ptdrrr...Ca me fera toujours triper comme tout le monde tombe sur un œuf providentiel ]

Ils montèrent le camp dans une petite clairière déboisée non loin de la route principale qu’ils avaient suivi jusque là. Le soleil s’était couché bien vite, Ghillem aurait pensé qu’il restait encore du temps avant que le soir ne vienne. Il avait dû abréger ses discutions avec Pasiphaé, quoi qu’il aurait eu tout un tas d’arguments à avancer pour justifier qu’aucune guerre n’était meilleure que les autres, même si elles étaient parfois inévitables. Il ne l’avait pas fait. Ils s’étaient arrêtés, il n’avait rien trouvé à objecter à leur clairière. Dégagée sur un périmètre assez vaste pour quatre vagabonds, mais tout de même invisible depuis la route, et à cette distance de la ville, ils n’avaient pas spécialement à craindre des attaques de bandits, raison pour laquelle il n’avait pas proposé des tours de garde. Par ailleurs, il voyageait avec deux, peut-être trois magiciens. Il se disait que s’il y avait un problème, ils pourraient le sentir venir. Et si c’était quelque chose qui dépassait leurs compétences, c’est que c’était un Ombre ou autre chose plus agréable encore, et à ce moment-là, les tours de gardes revêtaient l’utilité d’une robe de lin face à une Morgenstern de disruption +5 enflammée.
Le lendemain, Gil’ se leva quand il entendit des pas feutrés dans l’herbe rase. Il n’ouvrit cependant pas les yeux, profitant du confort de sa couche après une journée à cheval qui l’avait laissé moulu. Il avait été bon cavalier antan, mais c’était de l’histoire ancienne maintenant. Le vieil homme ne courait plus après le savoir, il attendait qu’il lui tombe entre les mains, sous forme d’un livre. Ou bien qu’il coule de la bouche de ses pairs.
Il entendit un froissement moins discret que le premier, et des pas de nouveau, il jugea d’après la provenance du son que c’était Pasiphaé qui allait probablement se toiletter. Il grogna intérieurement. Le soleil dardait tout juste ses premiers rayons sur la cime des arbres. Pourquoi est-ce qu’ils se levaient aussi tôt ?
Quand Pasiphaé revint, Gil’ entendit sa voix dans sa tête. Il se leva lestement, sa curiosité piquée au vif. Quel problème avait-elle ? Sa « voix » ne trahissait pas la tension qu’aurait provoquée un problème qui pourrait attenter à leur vie. Elle était tombée là-dessus ? Ghillem regarda avec des yeux émerveillés la pierre que tenait la jeune femme contre sa poitrine. Il prit d’une main son couvre-chef et le posa sur sa tête, recouvrant ses oreilles arrondies qui dépassaient de ses cheveux argent. Qu’est-ce qu’elle en faisait ? Bon sang, la question ne se posait même pas ! Un sourire se dessina sur son visage ridé, c’était un bel œuf. Il se leva en lissant de la main ses vêtements. Il chercha du regard son manteau bigarré et fut rassuré de le trouver où il l’avait laissé.

-Comme il dit, tu le gardes, tu le protèges comme la prunelle de tes yeux, jeune femme. Mais tu fais aussi attention que ça ne se voit pas. Comme beaucoup de créatures magiques, ce genre d’œuf attire les regards...Et les questions dérangeantes.

Il ne jeta pas un regard en pensant cela, bien qu’il pensât très fort à Sabretran. Est-ce que les gardes de Dras Leona étaient magiciens ? Sans doute pas. Ils ne devraient pas avoir de problèmes. Encore fallait-il qu’ils acceptent de passer par la Dras, mais il pensait qu’il avait su les convaincre. Il ne faudrait cependant pas attendre.
Ghillem essaya de s’imaginer à quoi ressemblerait le dragon une fois sorti de la coquille épaisse. Il ne pouvait le savoir, comme les humains, ils étaient très dissemblables. Mâle ou femelle ?

-Un œuf de dragon, Globe-trotter, répondit-il d’une voix tout à fait réveillée malgré l’heure matinale. Un œuf de dragon, bon sang, je n’en avais plus vu depuis au moins cinquante ans ! Je peux le toucher ? demanda-t-il.

Il cherchait déjà des yeux une écritoire, mais il n’en vit pas, bien entendu. Il serra les dents. Il avait bonne mémoire mais il ne valait pas un livre. Il se promit d’acheter du vélin, de l’encre et une plume à la prochaine ville qu’ils verraient.

*Un magnifique œuf, Pasiphaé…*

(Bah quand on a pas d'idée on fait avec... )

Pasiphaé serra encore plus l'œuf blanc et par endroit grisâtre contre son cœur. Celui-ci semblait plus chaud que quand elle l'avait trouvé, mais après tout, ça pouvait n'être qu'une impression. Le dragon pouvait-il entendre les battements de son cœur ? Car maintenant, elle était sure que c'était ça, vu la réaction de Galeï. Bizarrement, cela lui faisait plus peur qu'autre chose. Elle avait maintenant une chose qui la retenait à la vie ou alors ce serait une seconde vie qui mourrait... La jeune femme venait de recevoir une chose pour laquelle elle allait devoir survivre... Triste signe du destin car avant, elle aurait été mourir sereinement sur le champ de bataille. Maintenant tout changeait, encore et encore des complications... Pourquoi fallait-il que cette créature tombe sur elle ? Ou plutôt qu'elle tombe littéralement sur son œuf. Répondant à la question de Galeï, elle baissa les yeux sur son nouveau boulet fardeau.

*Un œuf de dragon.* pensa-t-elle...

Elle releva les yeux sur ses compagnons. Ses yeux bleus devinrent ronds un peu comme l'œuf de dragon si on le positionne dans l'autre sens. Quelle fantaisie la nature faisait encore ? Pourquoi elle ?

*Il faut toujours que ça m’arrive les trucs comme ça. C’est super mais... Pas maintenant !* continua-t-elle à songer.

Puis, elle aquiesça à la question de Gil... Bien sur qu'il pouvait le toucher... Elle serra son trésor moins fort et le tendit vers le vieil homme. L'oeuf se trouva alors à un endroit où les rayons du soleil se reflettaient dans le blanc. Puis quand Gil' l'eut toucher, elle tira son violon d'un sac en bandollière improvisée qu'elle avait fait avec des vieux vêtements et jeta l'instrument derrière elle. La future dragonnière plaça alors l'oeuf dans ce sac qui était heureusement de la bonne taille et qui le cachait entièrement. Tant pis pour le violon, elle en rachetterait un plus tard, car maintenant qu'elle n'avait plus d'autres sac, c'était beaucoups trop encombrant. Puis elle posa son regard sur Gil'. La veille au soir, elle avait remarqué qu'il fallait mieu se méfier de lui mais maintenant, Pasiphaé ne le voyait plus comme ça. Quand elle entendit par pensée qu'il lui disait que c'était un bel oeuf, elle ne trouva qu'à lui sourire. Tout à coup, elle devenait responsable de ça.

L'emerveillement de Galeï se refletait dans les yeux de Gil. Apres avoir sagement écouté les pensées et paroles de chacun, il sortit de ses bâts son necessaire pour écrre et dessiner. Il reproduit l'oeuf, hachurant les zones d'ombres et laissant vide le blanc. L'elfe aurait tant aimé avoir le pouvoir de faire un faithr. Il se demanda si la lame de son épée serait, comme le voulait la coutume, blanche comme la coquille de l'oeuf, de ce blanc pure et dénué de toutes traces d'impuretés. L'elfe soupira. La guerre les attendait et un oeuf de dragon venait d'arriver. Il esperait vraiment pouvoir faire ses preuves durant cette terrible guerre.. Quant il eut finit de reproduire l'oeuf dans son integralité, il tendit de quoi noter le tout à Gil.

"- Vous raconterez ça à vos futurs, futurs, futurs bambins, dit-il.]"

L'elfe sentait que le vieux en avait besoin, de ce materiel.

Pasiphaé ferma une seconde les yeux. Elle était sur que Sabretran lui tiendrait ce discours... Quelle idiote de l'avoir montré ! Elle avait perdue ses esprits et maintenant elle en payait le prix. Et puis non, elle n'allait pas se laisser faire par son apprenti !

*Tu es qui pour me faire la morale ? Tu crois que je ne me suis pas apperçu de l'enjeu ? Tu crois que j'ai choisi ce... dragon ! Des dragonniers vont bien sur les champs de bataille à combattre vaillamant avec leur créature à leur côté ! Ils ont encore plus à perdre que moi car ils auront surement plus connus leurs dragons... Alors franchement, je ne crois pas que tu puisses m'obliger à ne pas aller faire la guerre.*

La jeune femme s'apperçut de ses propos méchants et blessants. Elle se laissa glisser contre l'arbre où elle appuyait son dos pour attérir en position assise. Elle se passa ensuite les deux mains sur son visage le temps de choisir. Toutes les choses arrivaient trop vite, et surtout, au mauvais moment. Alors, elle décida de continuer la conversation en privé avec seulement son apprenti, car, en même temps, elle venait de tilter une chose qu'il venait de dire.

*Désolé... Je suis désolé. Je ne voulais pas te parler sur ce ton... Je ne suis en colère que contre moi. Je... J'ai honte de ne pas pouvoir aller comme tout le monde à la guerre. Mais maintenant je ne peux plus. En tout cas pas maintenant. Et je t'ai aussi menti. Je débute juste dans le maniement de l'épée. Mais il y a une chose que je dois savoir. Tes oreiles pointues, tes dents pointues aussi, une rapidité et une agilité hors norme. Et maintenant tu me dis que tu seras repéré le premier par les magiciens. Alors je veux t'entendre dire la réponse, s'il te plait. Qui es-tu, Sabretran ? Ou du moins, qu'est-ce que tu es ?*

La jeune femme essaya de sonder ses yeux pour voir son émotion. Elle ne voulait pas l'obliger à parler mais tout ça était étrange. Pasiphaé sortit son oeuf de sa sacoche et le posa à terre... Quelque chose bougeait. L'éclosion était pour bientôt...

[Oui oui je comprends^^Ia pas trop le choix, c’est ça ou l’intuition subite qui te pousse à aller à la Clairière…
Zoli pack au fait ]

Ghillem se tint peu ou prou la même réflexion que tout le monde dans le campement : si Pasiphaé allait se faire ouvrir le bide sur un champ de bataille, elle mettrait deux vies en jeu, et si elle ne se sentait pas responsable de la sienne, elle devrait bien faire attention à celle du dragon. Un dragon nouveau né n’avait aucun moyen de survie par lui-même. Il lui faudrait des semaines avant de pouvoir se défendre, des mois pour cracher le feu. Après des années, seuls les fous se lèveraient devant lui, mais il y avait un peu de chemin à abattre avant ça…
Gil’ sourit quand elle accepta sa demande. Il posa un indexe sur la coquille laiteuse, frissonna, puis le caressa du plat de la main. Lisse, il n percevait pas d’imperfections. Pasiphaé l’avait trouvé dans la forêt. Comment est-ce qu’il avait bien pu arriver là ce brave œuf ? Le vieil homme voyait mal une dragonne pondre en plein vol, d’autant qu’une telle chute serait sans doute venue à bout de la coquille qui semblait bien frêle. Il fut pris du stupide désir d’éprouver la résistance de la coquille, mais se retint. Ce serait inconvenant, et surtout, s’il brisait la coquille, il se ferait meurtrier.
Ghillem observa le violon qui volait avant de tomber au sol, et alla le récupérer avec son archet. Il l’épousseta du revers de la main, et le prit avec lui.

*Ce serait dommage de jeter un tel instrument Pasi’, dit-il dans son esprit. Si ça te dérange pas, je le prendrai avec moi jusqu’à la prochaine ville, et on trouvera bien un autre sac pour l’y mettre là-bas.*

L’elfe lui tendit alors un nécessaire à écriture à Ghillem. Le vieil homme observa l’elfe sans bouger, avant de finalement prendre l’écritoire. Il jeta un œil à la plume, il y avait des feuilles, des cornes avec tout ce qu’il fallait d’encre.

-Merci, répondit-il au Globe-trotter. Ça me soulage d’un poids !

Bon, bien sûr, il avait passé l’âge d’avoir des bambins, mais le prêt de l’écritoire lui faisait tout de même chaud au cœur. Il croqua l’œuf ovoïde, avec beaucoup moins de détails que l’elfe carnivore, mais en notant les dimensions sur le bord de la feuille et en représentant l’objet de son dessin sous plusieurs angles.
Ghillem écouta ce que disait Sabretran d’une oreille distraite. Bien entendu, il serait le premier à se faire repérer, le désavantage d’appartenir à une race presque disparue (les chats-garous étaient fantastiques en ça qu’ils n’avaient jamais complètement disparu bien qu’ils n’aient jamais été plus d’une poignée). Sa mort certaine ? Il n’aimait pas le ton qu’employait le jeune homme. On aurait dit qu’il avait déjà prévu d’y passer, et qu’il tentait de limiter les dégâts de son mieux. Il ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma, le temps de rajouter quelques mots sur une seconde feuille. La teinte de l’œuf, et est-ce qu’il avait un quelconque point commun avec sa dragonnière ? Bien sûr que non c’était un œuf. Enfin, il y avait bien la pâleur de la peau de la jeune femme et la blancheur de l’œuf.
Il prit aussi le temps de noter les circonstances. Il se demanda s’il ne devrait pas tenir une chronique de leur voyage jusqu’à l’éclosion de l’œuf, au moins.
Finalement, il se décida à parler :

-Tu es un imbécile, Sabretran, lâcha-t-il sur le ton de la conversation. Faut-il être con pour planifier à l’avance sa mort. Ne penses-tu pas qu’il serait plus intéressant de te pencher sur ta survie que sur ta fin ? « Tenter de fuir avant que ce ne soi trop tard », ce n’est pas une idée lumineuse.

Il poussa un petit soupir en se relevant de nouveau. Pasiphaé semblait, pour sa part, en colère de la réaction du chat-garou, mais pour sa part il était d’accord avec lui, elle devrait penser à la survie de son dragon.

*On ne choisit pas son dragon, Pasi’, jamais personne n’a eu cette prétention. Mais tu n’es pas encore liée à lui. Tu peux tout aussi bien l’abandonner à la Clairière des Dragons, il s’en remettra peut-être, et peut-être trouvera-t-il un autre dragonnier. Peut-être que cet œuf est là à t’attendre depuis mille ans, alors un peu plus ou un peu moins…
Mais as-tu déjà vu des dragons combattre pendant les guerres ? Ce sont des créatures de plusieurs mètres, et tu crois que le dragon qui va sortir de cet œuf va faire combien ? Trente centimètres peut-être, avec la dentition pour manger de la soupe pas trop épaisse et la force nécessaire pour soulever son poids, à tout casser…Il y a des humains qui se battent comme des demi-dieux, des maîtres d’armes impressionnants, est-ce que tu emmènerais pour autant un bébé sur un champ de bataille ? *

Il passa une main dans sa barbe grise. Il espérait sincèrement que la jeune femme ne se rende pas sur les champs de bataille. Mais elle pouvait tout aussi bien confier son dragon à quelqu’un de confiance et aller combattre seule, ce qui représentait la solution la « moins pire ».
Il restait le problème de Sabretran. Il avait entendu dire que les dragonniers savaient se téléporter. Hors Pasiphaé en était une. Sauf cas exceptionnel, c’était un acte qui demandait le concours de deux esprits, celui du lanceur de sorts, et celui du dragon, pour le soutenir. En l’occurrence, ils étaient quatre et un dragon en devenir, une dragonnière. Ce qui représentait bien assez d’énergie.

-Je dis ça en passant, mais Pasiphaé pourrait réaliser un sort de téléportation pour Sabretran, et le fixer sur un objet quelconque, un pendentif, une arme, un caillou même…Sabré, tu n’aurais plus qu’à l’utiliser pour disparaître dés que la situation se corserait, et ça t’éviterait peut-être de te faire écharper par un magicien belliqueux, qu’est-ce que t’en dis ?

(Merci.)

Pasiphaé hocha la tête sur la question de l'instrument... En ce moment il ne lui servait pas beaucoups en fait... et puis sa vie avait beaucoup changé... Puis Sabretran se décida à dire ce qu'il était. Un chat-garou. Elle en avait vaguement entendu parlé et ne s'était douté de ça qu'à la fin. Mais ça ne changeait rien. Il était toujours Sabretran, son apprenti. Elle sentit la colère de son apprenti quand Gil' le traita d'imbécil. Elle trouva cette accusation injuste, car elle l'était au moins autant que lui. Et une évidence s'imposait à elle : elle ne pouvait abandonner son oeuf ni participer à la bataille. Puis le vieu parla de téléportation sur un objet pour Sabretran.

*Comment je suis sensé faire ?* demanda-t-elle.

Elle retira de son cou un pendentif simple en forme de dragon et le passa au cou de Sabretran.

*Comme ça, tu seras obligé de revenir pour me le donner.*

Maintenant, elle avait sa garanti qu'il repasserait un jour la voir après ce voyage.

Galeï avait assisté à ces échanges sans vraiment comprendre. Un objet de téléportation..? C'était sûrement de la magie. Il soupira de soulagement. Sabré n'allait pas mourir. Maintenant, il avait tout loisir de penser à son propre stratagème. Tournant le dos au petit groupe, il prit un bout de bois parterre et dessina un champ. Puis une vingtaine de petits points de chaque coté. il prit une gourde et mouilla deux trous du camp coté droit. Lui et le chat garou. L'elfe fit le tour de son champ de bataille puis l'effaça.

*Quel idiot, se dit-il, je sais même pas à quoi ressemble le Surda ni où se déroulera la bataille, si jamais elle se déroule..*

Aux environs de midi, au moment où le soleil atteignit son zénith, l'elfe sella son cheval et grimpa dessus.

"- On décolle, cria-t-il au petit groupe qui discutait, si on veut arriver au Surda avant la fin du conflit!"

Sur ce, il fit faire demi-tour à Löhrin et partit en éclaireur, au cas où quelques urgals les attendaient au détour du chemin terreux..

Pasiphaé monta souplement sur son cheval et fit un signe aux autres de les rejoindre.

*C'est vrai, on peut toujours continuer à parler en route.*

La future dragonnière remarqua de la terre fraichement remuée... Elle comprit que Galeï pensait aussi à la bataille. Galeï et Sabré étaient les deux personnes qui comptait le plus pour elle et ils allaient tout deux partir se battre et elle non. La jeune femme rapprocha son cheval de celui de Galeï pour commencer encore une autre discution privée.

*Et toi ce n'est pas parce que je ne t'ai rien donné que tu seras débarrassé de moi après la bataille. Essaie de rester en vie, ce serait sympa.* dit-elle ironiquement.

Son oeuf toujours dans ses bras, elle le regarda ensuite jusqu'à ce qu'elle se perde dans un endroit où la coquille était d'une blancheur uniforme. Elle eut un frisson : elle avait sentit un mouvement dans l'oeuf.

*Les gars j'ai un problème...*

Boum... Boum...
Deux autres mouvement du dragon à l'interieur de l'oeuf. Deux mouvements du dragon qui frappait au même endroit de la coquille.
Boum... Boum...
Bientôt la coquille cèderait...
Crac...
Une partie de la coquille commence à se détacher du reste par une fissure.
Boum... Crac.
La fissure s'agrandit encore...

*Non, pas maintenant... Pas déjà...*

La créature dans l'oeuf ne sembla alors plus bouger... Attendant surement comme sa dragonnière les réactions des personnes autour...

Ils se mirent en route. Dans son fort intérieur, Sabré appréciait de plus en plus la compagnie de Gil' qui était assis derrière lui. Et d'ailleurs, ils formaient un bon petit groupe lié par les mêmes intention. Tandis qu'il divaguait à ses pensé. Il entendit comme un battement de cœur, mais en plus intense.Puis il eut un craquement. Sabré dégaina son épée. Mais quand il s'appercut que le bruit provenait du dragon, il baissa la lame, se sentant tout bête. ^^

"Regardez...Il éclos. C'est merveilleux, regarde comme il est petit, tout mignon tout blanc. N'est ce pas magnifique ?"

Impressionné par la beauté du dragon, il eut du mal à détourner les yeux pour voir leur chemin. Comment imaginer qu'un être si petit va devenir si grand qu'il pourrait l'écraser sous sa griffe ? En tout cas, les gens ne s'étaient pas tromper à propos de la beauté du dragon.

"Pasiphaé, regarde le...Tu as de la chance !"

Ghillem sentit la peur le glacer au sifflement du chat-garou. Celui-ci se contenta de parler avec colère, mais il ne fit pas un geste. Le vieil homme en fut soulagé, bien qu’il n’ait rien laissé voir de sa frayeur récente. Le jeune homme n’avait pas l’air violent, mais il était impossible de l’affirmer sans le connaitre, et il ne le connaissait pas. Or il n’avait pas spécialement envie de finir sa vie les bras en croix dans la poussière à la suite d’un duel perdu d’avance.

-Tu devrais te soucier de ta vie plus que de ton nom, répondit-il cependant sans se démonter. Mais je crois que je radote un peu. Enfin, tant que tu gardes la tête froide, je suppose que tu te débrouilleras pour survivre. J’espère. Puisqu’il est impossible de te convaincre d’abandonner cette idée…Dis-moi Sabretran, sais-tu commander des hommes ?

La question pouvait sembler déplacée, mais le chat-garou se révélerait bien plus utile s’il pouvait commander à des troupes que s’il se contentait de flécher ses adversaires. Les Surdans manquaient d’officiers compétents.
A la question de Pasiphaé, Ghillem prépara sa réponse, rassemblant ses vieux souvenirs. Il avait les connaissances nécessaires, il lui manquait la maie, mais Pasiphaé l’avait. Il observa le pendentif qu’elle donnait au chat-garou. En forme de dragon, il était tout simple, mais d’excellente facture apparemment. Il serait sans doute parfait.

*S’il y a une quelconque pierre précieuse ou semi-précieuse sur le pendentif que tu viens de donner à Sabré, c’est super, sinon, ça fera également l’affaire, bien que ce soit moins bien. Le principe, c’est de graver ton sortilège dans l’objet. Il te suffit d’insuffler ton énergie à un objet inanimé, puis la canaliser pour qu’elle réalise le sortilège de téléportation. Tu utilises tout d’abord ta magie pour graver les mots de pouvoir sur la surface de l’objet à enchanter, une rune pour retenir l’énergie, une rune pour la libérer dans un contexte particulier, par exemple, quand Sabretran pense à fuir, et tu lances le sort sur la pierre. Pour peu que tu saches lancer un sort de téléportation, ça marche, mais ça aussi, je peux te l’expliquer, le cas échéant. *

Il avait déjà expliqué ce genre de choses. Sauf que la dernière fois c’était dans un tout autre contexte. C’était un Ombre, et il lui avait expliqué comment, non sceller un sort dans un objet, mais comment sceller tout ce qu’il avait de magie en lui dans un objet inanimé. Une épée, pour faire original. Au vu de ce qu’était devenu cet Ombre par la suite, ça n’avait pas servi à grand chose. Une complexe histoire que celle-là. Il faudrait bien qu’il retrouve l’Ombre en question pour lui demander quelques précisions, il était des choses qui ne s’étaient pas déroulées comme il l’avait prévu.
Ils passèrent plusieurs heures à discuter de tout et de rien, avant de finalement se mettre en marche vers midi. Ghillem grimpa sur le cheval de Sabretran, se plaçant derrière lui. Il était encore parti pour une journée éprouvante, cette fois chargé d’un violon qu’il avait ceint dans son dos avec une cordelette et d’une écritoire qui pendait en bandoulière sur ses épaules.
La voix de la future dragonnière retentit dans sa tête. Elle avait un problème…Gil’ comprit tout de suite ce qui devait se passer. Comme d’habitude, ce qui lui procurait une certaine fierté, il avait vu juste, il pouvait entendre les pulsations sourdes comme des battements de cœur que provoquait l’œuf. Il y eut un craquement, et la coquille se fendilla, suivi d’un nouveau craquement, et d’un élargissement de la fissure. Ghillem notait, tout en jetant des coups d’œil rapides à l’éclosion. A la différence de Sabretran, il détachait aisément son regard du jeune dragon, mais son esprit n’en était pas moins accaparé. Encore une fois, il ne l’écouta que d’une oreille, enregistrant ce qu’il disait sans y répondre, plongé dans son observation.
En soi, c’était un honneur que d’observer l’éclosion d’un dragon, a fortiori pour un non-dragonnier tel que lui.

*Hé oui, maintenant, dit-il dans l’esprit de la jeune femme aux cheveux ébène. Aide-le à sortir, Pasiphaé, ou bien il va s’épuiser. Prends bien garde à être la toute première à le toucher, sans quoi il ne pourra te marquer. Et, écoute Sabré, tu as de la chance. *

Il sentit son estomac se nouer tandis que la petite créature finissait de s’extirper des débris de coquille. Beau, peut-être, majestueux, assurément…

Qui veut de l'action ? Genre , se faire attaquer par des bandits...Ca donne de l'inspiration ces scéne d'action ^^ Et j'en ai pas beaucoup en ce moment ><
Laïaga : Fais-toi plaisir, c'est toujours marrant, mais pour le coup Ghillem va être un gros boulet à votre pied xD Ca va me changer, de regarder sans me battre, pour une fois

[Je peux toujours faire un groupe de bandits sanguinaires si vous voulez ]
Laïaga : 'tin mais t'es à l'affut dis-moi^^Si ca gêne personne, pourquoi pas, ce sera marrant si c'est un tiers qui les contrôle je pense.
On m'appelle Tigrou dans le milieu.]

[Bah tiens je voulais faire mais j'avais effacé, jugeant que ça serait inconvenant. Bon je pars sur un peu d'action alors. ]

Löhrin trottinait quand il s'arrêta. Galeï mit pied à terre et se coucha sur le sol poussiéreux. Fermant les yeux, il tâcha d'écouter ce que pouvait lui communiquer la terre. Ce qu'il perçut le fit frissonner jusqu'à la moelle. Un battement sourd, bientôt suivi d'un second. Il grimpa en vitesse sur son cheval et partit au triple galop vers l'endroit où se trouvaient ses amis. Ce qu'il vit lui glaça le sang. Le dragon était en train d'éclore.

*Oh non, pas maintenant.. se dit l'elfe.*

Il n'en croyait pas ses yeux. Il éclorait déjà?
L'elfe soupira et lâcha d'un ton monocorde, surprenant ses amis qui ne s'étaient pas doutés de sa présence:

"- Avec un chat garou et un dragon, ça va être compliqué de passer inaperçue.. Bon, faut pas traîner. J'ai repéré quelques traces récentes. Moins d'une journée. Si on nous suit, on va avoir du mal.. On fait quoi?"

L'elfe se rapprocha du petit groupe et posa son arc et son carquois sur l'encolure de cheval.

*Au cas où, se dit-il.*

A cette pensée, une explosion déchira l'air.

Eh merde -_-' moi qui voyait notre victoire assuré, y a un docteur qui rentre dans la partie. Les femmes et les enfant d'abord !! ^^
Non mais c'est vrai, ca serait bien si Jest rentrait en jeu (Et ca serait bien aussi si elle nous laisse arriver vivant à Cithri ^^)

(Ouai je veux bien de l'action XD)

Pasiphaé en oublia pour l'instant complètement la téléportation. Elle n'entendait pour l'instant que la voix de Gil' dans sa tête. Il fallait qu'elle l'aide à sortir. Il fallait qu'il sorte. Elle l'aida comme elle le pouvais en décrochant des morceaux de coquilles de sa main tremblante. Elle prit au début bien soin de ne pas toucher directement le dragon, puis il sortit enfin, montrant sa magnifique couleur blanche et ses ailes grises. La dragonnière essaya de calmer sa respiration. Ses amis avaient l'air plus excité qu'elle... C'était très étrange. Elle, elle avait plutôt peur. Une terrible peur de la responsabilité de cette petite chose. Puis elle n'entendit plus rien et tendit sa main tremblantes vers le dragon.

*Birg.*

Pasiphaé posa sa main sur la tête de Birg. Au moment où elle allait poser sa main sur la créature, elle ferma ses yeux... et posa sa main. Alors, elle n'entendit pas les paroles de Galeï comme quoi il y avait un danger ni l'explosion.

Laïaga, encore et toujours : Bon, Jest se charge des brigands ? Ou quelqu'un y voit une objection ?