Le temps que sa majesté Marek Krayt joigne ses mains avec ce qui semblait être de la noblesse, Philosère jeta un œil à la décoration de cette pièce-ci. C'était d'un goût tout aussi navrant que ce qu'il avait traversé jusque là, un ocre aux nuances de fèces donnaient l'impression de baigner dans une fosse septique plutôt que dans une salle de réception. Le diplomate détestait plus que tout cette couleur qui lui rappelait de biens mauvais souvenirs, souvent émétiques, qu'il préférait tasser dans un petit coin de sa cervelle. Mais là, il ne pouvait rien faire contre ce que ses yeux prenaient dans la rétine, c'était juste dégueulasse. Pire encore ! Une table ronde lui faisait face et cachait ses jambes d'homme assis ; tout cela immergeait l'endroit dans un flot de doux rêves égalitaires, de chevaliers un peu fantasques et de souverains qui se revendiquaient bons et justes. En fait ce n'était qu'un ramassis de connerie qui se cachait sous ce bout de bois circulaire et qui atteignait Philosère au plus profond de son âme, encore une fois. Pour lui, l'égalité ça n'existait pas. Il y avait les forts et les faibles -béni soit ce sacripant de Mastaï-, les riches et les pauvres, ce qui étaient Ch... Bref, il y avait ceux, dont il faisait partie, qui pouvaient demander aux autres de leur nettoyer les pieds et ces autres qui ne le pouvaient pas. L'auraient-ils essayé qu'ils seraient morts fouettés : une fin bien peu enviable. Enfin, seul élément qui ramenait à Philosère son indulgence naturelle, comme le pâtre ramène à lui ses ouailles, une carte sans nul doute magique était sise sur le mur d'en face. En face de quelle face, il ne le savait pas, mais elle était jolie car couverte du pourpre -prune pour les mauvaises langues- majestueux de l'empire. Et ce naïf qui disait, je cite :

« Vous venez donc pour la paix? C'est une bien bonne nouvelle. Je suis las de toutes ses guerres sans fin, qui ruine la belle terre de l'Alagaësia. Ce qui m'étonne le plus, c'est de voir que ce cher Brexinga, car je sais qu'il est votre empereur, préfère la paix. »

ne devait guère se douter qu'il devrait modifier sa carte incessamment sous peu. Quand Philosère se serait arrogé le pouvoir il partirait à la conquête du Surda et de son armée de bleus, marcherait sur le Nord et le referait passer sous la coupe bienveillante de l'empire, et enfin il donnerait le coup de grâce aux Vardens et au vieil empire qui agonisaient à l'Est. Et alors...

« Suis-je dans l'erreur ou quelque chose me dit que tout ses sujets ne sont pas de cet avis? » acheva le finaud. Il était sagace, mais pas suffisamment pour savoir que sa question était stupide. Il n'en obtiendrait jamais une seule réponde et instaurait un climat de méfiance dans la conversation. Si tant est que Philosère ait jamais été en confiance depuis qu'il avait débarqué, et depuis qu'il était né, il ne l'était plus. Il se tiendrait sur ses gardes et mordrait avec violence si on venait à souiller les bornes allègrement urinées de son territoire...

« J'espère que je ne vous ferai pas offense en vous disant que non. L'Empereur est l'élu des dieux, il a défait la faiblesse pour être à la place qu'il occupe, et jamais nous ne saurions remettre en cause la pertinence divine ! Jamais ! » Philosère se tortilla imperceptiblement sur son fauteuil car il était gêné par un coussin, puis reprit « Cependant, j'ai été comme vous étonné par sa décision de paix. Mais j'ai vite compris que cette décision était celle de la sagesse, et j'espère que vous l'accepterez vous aussi. Je l'espère sincèrement car je ne suis venu que pour cela : je suis venu pour vous faire, vous et votre alliance, ami de l'empire. »

C'était un discours somme toute sympathique et inattaquable qu'avait concocté là Philosère. Qui aurait pu aller à l'encontre d'une telle grandeur d'âme ? D'une telle sagesse ? Personne.

Leyra montait jusqu'à la bibliothèque du manoir. Dans un large couloir aux pierres grises, elle passa devant un miroir. Mettant fin à sa marche, un éclaire de tristesse ternie les prunelles bleues de la jeune femme. L'absence d'Elthanyn lui pesait terriblement. C'était la première fois qu'elles se séparaient, et le vide angoissement qui peuplait maintenant l'esprit de la Dragonnière était frustrant : mais il la mettait surtout dans une sorte de dépression regrettable. Elle posa une main légère sur la surface lisse et brillante du miroir et passa une main dans ses cheveux. Sa voix de velours se fit entendre en chuchotis lorsqu'elle prononça les mots adéquats en ancien langage. Leur résonance profonde répercuta sur les murs de roche, tandis que l'image de sa petite boule d'écailles blanches apparaissait au centre de la glace, d'abord floue, puis enfin d'une netteté surprenante.
Etant donné que Leyra était déjà venue à cet endroit précis de la Crête, le paysage de la mer se dessinait parfaitement derrière les jumelles. Toutes deux chassaient des mouettes...
Sentant ses forces vitales se vider, la jeune femme s'empressa de murmurer :

*Je reviendrais très vite, Eltha'.* promit-elle.

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Confortablement installée dans la bibliothèque, assise dans un vieux fauteuils aux coussins moelleux, un livre épais et poussièreux sur les genoux, Leyra ne tarda pas à s'endormir, roulée en boule...

Le chef de l'alliance avec la prétention de manœuvrer habilement. Il faisait tout ce qui se faisait habituellement pour amollir son adversaire, le faire suer à grosses gouttes pour finalement l'étouffer sans résistance. Cela aurait fonctionné sur un homme normal, de ceux qui ne pouvaient pas mentir effrontément à Brexinga si cela leur chantait, de ceux qui n'avaient croisé le verbe qu'avec quelque pécore menant mal ses bœufs, de ceux qui ni ne se nommaient Philosère ni n'étaient les plus habiles diplomate de l'Empire. Philosère était celui-ci, ce Philosère qui tenait tête aux géants et broyait les insectes. Un homme qui ne ployait pas devant un procédé psychologique aussi bas que l'imitation du prédateur guettant sa proie. Il resta marmoréen face, ou plutôt dos, aux circonvolutions de Marek. Cela ne l'impressionnait guère qu'un dragonnier vienne lui reluquer les omoplates lors d'une entrevue. Qui plus est, non contente d'être inefficace, cette stratégie était particulièrement discourtoise et pouvait servir de prétexte à toute contre-offensive violente. Philosère avait un atout de plus dans son jeu.

"Doutez-en si cela vous chante, mais ce que je vous dis est réel. Brexinga veut la paix, et sa décision est sage."

La suite serait un peu plus délicate à enrober. Allez apaiser un homme dont on a saccagé la maison, aussi laide soit-elle, pour lui demander la paix. Les ombres étaient décidément des imbéciles : toujours à détruire, provoquer, jouer à combattre en toute insouciance. Peu d'actes restaient sans conséquences dans ce petit microcosme redoutable qu'était le monde diplomatique, et l'impunité était une chose dont seulement une poignée d'hommes dans l'histoire avaient pu se vanter. Pas même les sbires de l'empire, pourtant au faîte de sa puissance, ne pouvaient revendiquer cette impunité. En somme, Marek l'avait de travers et très profondément, et l'affront serait difficile à extraire. Il faudrait lui administrer une dose de sirop titanesque, et le consoler, le choyer encore !

"Soyez-en sûr, ces saccages seront sévèrement punis. L'empereur ne tolère pas que ses sujets se conduisent en sauvages : les temps obscurs sont révolus, et maintenant vient le temps de la lumière et de la paix. Veuillez excuser l'empereur en personne pour le tort causé à votre demeure, et puisse cet incident ne pas nous écarter de cette paix. Car c'est ce que nous voulons, la paix, non ? "

Philosère songea qu'il s'ennuyait. Cette entrevue était, selon lui, tout aussi prévisible que l'étron d'un jeune enfant ayant bien mangé. Il n'en laisse rien paraître, bien sûr, mais erra quelques instants dans les courbes visqueuses de son esprit, cherchant quelque chose qui aurait pu le distraire un instant ; une qui se serait appelée un souvenir, une anecdote ou même une plaisanterie à se raconter à lui-même. Mais de souvenirs il n'en avait aucun d'heureux, d'anecdote aucune qui n'ait rien à voir, de près ou de loin, avec une mission diplomatique et de plaisanterie, rien qui ne concernait pas directement un petit hobereaux qu'il avait fait pendre pour son outrecuidance. En somme, il se rendit compte que sa vie se résumait à l'empire et que cela l'amusait de moins en moins, il s'aperçut aussi que lui avaient échappés les paroles de Marek. Il l'entendit tout de même divaguer sur un certain dîner dans son hall, mais rien de plus.

Faute de pouvoir éructer un "plaît-il ?" du plus mauvais effet, il se contenta de s'extirper du puits poussiéreux qu'était son passé et tenta de raccrocher les morceaux. Marek avait parlé d'un dîner mondain où il avait observé Arkillon et Tenel Ka se battre, sûrement en référence aux événements qui avaient agité sa demeure au kitsch si émétique... A la réflexion, ce ne devait pas être un dîner mondain, mais plutôt quelque chose de simple, frugal et pittoresque, une sorte de petit déjeuner sur marbre. En fait ce n'était pas intéressant du tout, mais il fallait au moins faire mine d'écouter pour que le dragonnier ne se vexe point. En fait, il était grand, plutôt bien charpenté, mais c'est tout ce qu'il y avait de remarquable en lui. Il n'était même pas tentant de le vexer. Cela dit, il amusait Philosère. En regardant la carte, il faisait doucement jubiler le diplomate impérial. Qu'il la regarde, sa carte, et qu'il voie que l'empire pouvait d'un instant à l'autre étouffer son pays, son peuple... Dans une taverne, on aurait dit que l'empire "lui tenait les couilles", dans un salon, on n'osait même pas le penser et on le disait encore moins. La partie d'en face pouvait en prendre conscience et se décomposer subitement, ou alors être trop obtuse pour le voir et en devenir une victime facile. En l'occurrence, la partie adverse s'en rendit compte et adopta une attitude plutôt neutre. Soit Marek ne se rendait pas compte du danger qui pesait sur lui, soit il avait, à bien y réfléchir, certains talents pour la dissimulation.


"Je pense en effet qu'une paix (même fragile soit-elle, pensa Marek) serait utile à nos clan. Pour nous, elle ouvrirait les portes vers le Surda et la capitale, et vous, vous permetterais d'explorer les contrées plus au nord de l'Alagaësia. Cependant j'ai une faveur à vous demander à propos d'un Ombre en particulier... J'aimerais savoir si cet Ombre est à l'Empire, et sinon, est-ce qu'on a le droit de lui casser la figure pour parler poliment?"

Philosère élabora rapidement une réponse, la routine quoi.

"Bien sûr qu'elle le serait. La moindre paix et préférable à la plus noble des guerres. C'est dans cette optique que l'on m'a envoyé ici vous faire Baron, ami de l'empire" Ce titre n'était que purement honorifique, une qualité que l'on offrait à n'importe quel dirigeant avec qui on souhaitait avoir une relation pacifique. En pratique, cela obligeait à certains menus devoirs, comme ouvrir ses frontières aux marchands et, dans une moindre mesure, s'exposer à des représailles sanglantes en cas d'escarmouche.

"Quand à votre ombre, il s'est installé sur la rive ouest du lac Leona, faites en ce que vous voulez." Philosère n'aimait guère inciter à ce que l'on passe en territoire impérial pour régler ses petits contentieux, mais si c'était le prix de la paix qu'il demandait, alors il était prêt à le payer.

La règle la plus indétrônable, en diplomatie, était de respecter les traditions d'autrui. Si ses brefs se résumaient à un simple protocole ou même à une cérémonie particulière, il fallait le respecter. Or, Marek ne respectait pas la plus simple des volontés de l'empire : cristalliser la paix au moyen d'un titre dont le seul défaut était d'être pompeux. Philosère manqua de se lever brutalement, de jeter un pruneau sur Marek et de s'en repartir. Mais cela n'aurait pas été très diplomatique non plus, aussi donc il se renfrogna simplement, ne touchant pas à la nourriture qu'on lui proposait. Pour ne finalement laisser affleurer qu'un peu de vexation sur son visage. Il lui fallait à tout prix convaincre le chef de l'alliance de respecter le folklore impérial.

"Je le crois, et vous seriez très obligeant de l'accepter. C'est un moyen, pour nous gens de l'empire, de nommer et concrétiser un pacte. Rien ne saurait aboutir sans une nomination en bonne et due forme." Quoique moderne par son organisation, les populations de l'empire ne semblaient jamais vouloir abandonner les anciennes traditions féodales, les rites auxquels ils étaient coutumiers et les titres qui en découlaient. La noblesse n'avait plus de noble que le nom, ses prérogatives avaient été abolies, mais elle s'accrochait comme une sangsue à ses titres. Soit, avait dit l'empereur, cela pouvait flatter l'étranger... Sauf lui. Ce chef de l'alliance ne se sentait pas flatté et, pire encore, il n'était pas inondé par une vague écumante de respect et d'admiration à l'entente du mot "Baron". Mais il lui faudrait se plier à la situation ou plonger l'Alagaësia dans une tension insupportable.

Philosère prit bien soin de noter l'impudence de Marek, gardant ses petites remarques dans un coin de sa tête si cela s'avérait utile un jour. Qui plus est, le chef de l'alliance semblait oublier que la majeure partie de son territoire appartenait, à peine quelques mois de cela, à l'empire, avant... Et qu'il n'avait pu investir ces possessions que par la bonne volonté impériale.

"Ne vous en faites pas pour le peuple, il ne vous haïra pas. Dois-je vous rappeler que ces terres furent nôtres, et que nous y fûmes, contrairement à ce que veut la rumeur, tout à fait bons ? Ne vous méprenez pas sur nos intentions, loin de nous l'idée de vous discréditer auprès de votre peuple."

Il se décida finalement à gober une olive -dénoyautée, évidemment, et attendit qu'elle tombe au fond de son estomac... De là, il se mit en devoir de satisfaire la curiosité de son interlocuteur.

"Simplement Baron de l'Empire, ou d'Honneur, si cela vous convient plus."

[inutile de penser qu'on est des gros fumiers avec le bon peuple, l'empire apporte à ses contrées une certaine opulence, un commerce prospère et une sécurité quasi-absolue. Sans compter les travaux typés "égouts" et "jolie route pavée bordée de fleurs" entrepris. Le peuple nous aiiiime ]

[Je le sais bien, et je suis sur que les pires dictature ont apporté au moins quelque chose de bons^^ Regarde, Hitler aura fait quelque chose de bien dans sa vie (à part se suicider): il a réformer l'écriture allemande, il parait que ça l'a simplifié. Bon c'est toujours aussi nase l'allemand, mais je me dis que si c'est simplifié, bah je sais pas ce que c'était avant :o]

Baron d'Honneur... ça faisait plutôt "Baroude d'honneur" dans l'oreille légèrement pointue du dragonnier géant.
Une fois de plus, il tourna le dos à tout le monde et regarda la carte. Enfin il fit semblant de la regarder, et jeta un coup d'œil discret à la Pierre des Âmes que lui avait offerte Myad, sa chère sœur de cœur, et qui était dissimulé sous sa ceinture, entre le cuir et le pantalon. La couleur de la pierre changeait et "disait la vérité" selon les dires de l'ambassadrice de l'Alliance. Plus la couleur était clair, et plus c'était bon paraissait-il. Et là, la pierre était d'un couleur bleuté plutôt clair, mais oscillait parfois dans le plus foncé. En gros, Marek prenait la bonne décision, mais il y aurait surement un coup à payer un jour...
Le Chef du Vanyali fit un pas en arrière en se retournant, sa cape volant derrière lui.
Souriant, il étendit ses bras autour de lui, paume vers le plafond, et déclara de sa voix grave et puissante:

Bien! Qu'il en soit ainsi! J'accepte votre titre de baron si cela vous chante, et la paix qui va avec! Que nos frontières soient un peu moins dangereuses, de même que le passage de nos hommes chez l'autre!

Il s'avança, pris un gobelet qu'il remplis de vin, le fit glisser sur la grande table, se remplit son propre gobelet, qu'il leva:

Buvons à la paix retrouvée donc!

[Tu m'excuseras, mais j'ai aucune ineptie à débiter, donc ça va être court]

Philosère accorda à Marek l'un de ces grands sourires dont il avait le secret, bien qu'il n'ait pas du tout envie de sourire, cela était de bon ton. Il se leva, jeta un regard approbateur à cet hurluberlu qui écartait les bras, et déclara avec un air ravi.

"Bien ! Alors vous serez adoubé à Dras-Leona dans les jours qui suivent. Nous vous contacterons dans peu de temps."

Il fit quelques pas en arrière, murmura un "baron" alors qu'il effectuait une courbette d'au-revoir et déclara qu'il avait des affaires urgents auxquelles s'intéresser, mais ce n'était bien sûr pas vrai. Le même domestique qui l'avait guidé à l'aller fit exactement la même chose au retour, et bientôt la délégation impériale n'était qu'un souvenir. Il était hors de question de rester en ces murs hideux plus longtemps, bien que la route fut affreusement longue et le repos désiré.

[Et à la tienne!]

Marek eut un petit rire en voyant l'homme se courber devant lui, et les regarda partir. Il rebut un verre d'une traite, alors que Nielas eu un petit signe de tête et s'en alla à son tour. Seul dans la pièce, il savait que Moroes reviendrait bientôt faire le ménage.
Il étendit donc son esprit au Manoir pour retrouver sa chère et tendre. Elle dormait paisiblement dans la bibliothèque. Sourire au lèvre, Marek se téléporta dans sa chambre, enleva ses habits de cérémonie pour remettre sa chemise et son pantalon noirs plus décontracté, et puisant dans la chaleur ambiante, il apparut discrètement dans la bibliothèque. Assise dans un large fauteuil, Leyra dormait en boule dans une posture qui fit sourire le dragonnier.
Sans la réveiller, il se cala dans le fauteuil, et reposa la tête de la jeune femme sur ses genoux. Il fallait dire qu'elle avait le sommeil lourd sa femme.
Puis il lui caressa tendrement les cheveux, le simple fait de la regarder dormir d'un paisible sommeil suffisant à alléger ses pensées.

[à la va-vite. I'm sorry.]

Leyra dormait en effet d'un paisible sommeil. Lourd, reposant, elle était complètement coupés du monde extérieur. Complètement, sauf que... malgré la douceur et le silence de Marek lorsqu'il vint la rejoindre, la conscience de Leyra sentit celle de son futur mari s'approcher, et ce simple contact suffit à la ramener au monde réel.
Pourtant, elle garda tout de même les yeux clos, un léger sourire progressant sur ses lèvres, juste bercée par la respiration régulière de Marek et ses légères caresses sur ses cheveux bruns.
Au bout d'un certain moment, comme la Dragonnière savait très bien qu'il n'était pas dupe et que ses pensées n'avaient plus de secrets pour lui, elle alla chercher de sa main gauche celle libre de son bien-aimé afin d'entrelacer leurs doigts.
Elle posa délicatement l'ouvrage qu'elle avait sur les genoux par terre, se retenant de ne pas le télétransporter. Après tout, moins Marek penserait aux déplacements par magie, moins Leyra serait obligée de lui avouer sa motivation pour sa toute récente expérience dans ce manoir.

La jeune femme laissa son bien-aimé l'embrasser avec amour, puis elle lui rendit son baiser avec passion. Passant ses bras derrière la nuque de Marek, Leyra l'attira contre elle avant de lui passer une main caressante sur son visage. Il y avait dans ce geste simple toute la tendresse qu'elle lui réservait, si bien que la douceur de sa caresse ressemblait d'avantage à celle d'une plume. Elle la laissa glisser le long de sa mâchoire puis de son cou, jusqu'à suivre lentement les contours des muscles de son torse à travers ses vêtements.
Les boutons de sa chemise cédèrent un à un sous les doigts experts (xD) de Leyra. Elle chercha ses lèvres pour les effleurer d'un baiser questionneur.

Marek s'enivrait du parfum que dégageait sa jeune et tendre femme. Il aimait sentir le contact de ses doigts fins et délicats sur sa peau et frémit lorsqu'il sentit les boutons de sa chemise céder un à un et que les douces mimines de sa compagne parcouraient les muscles puissants de son corps de dragonnier.
Il couvrait le cou de Leyra de baisers passionnés, alors que ses mains se posaient sur la naissance de ses épaules, et doucement ôtaient les bretelles de la robe gris perle de la dragonnière. Un seul mouvement et le tissus tomba à terre, dévoilant le corps presque nue de Leyra. Seul restait une fine culotte de dentelle pour recouvrir l'intimité de la jeune femme.
Marek posa ses mains sur la poitrine de sa femme et couvrit de baiser cette partie presque intime de son corps, alors que la jeune femme venait de lui enlever sa ceinture, et s'attaquait maintenant à son pantalon...

[...]

La communion de deux êtres, leur esprit ouvert fusionné l'un l'autre, alors que leur corps se livraient à un jeu sans pareil. Telle avait été l'impression de Marek durant ce moment qui dura presque une demi heure.
Il était épuisé. Épuisé, mais heureux. Il regarda Leyra allongé dans le lit à côté de lui.
Comment étaient-ils arrivés dans leur lit? Il ne s'en souvenait pas. Il se rappelait seulement avoir pensé à un moment que le lit serait mieux, et les voilà ici, sous les couvertures.
Il caressa le corps à présent entièrement nu de Leyra. Tout deux, dans le plus simple appareil, blottis, l'un contre l'autre. Sa main s'arrêta là ou, quelque minute plus tard, leurs corps et leurs esprit n'avaient fait plus qu'un.
Puis sa main revint dans les cheveux de la jeune femme et il commença à caressé cette belle et douce chevelure, tout en déposant un baiser sur le front de la femme qui partageait sa vie.

[j'adoooooore cette musique *-* elle est magnifique, quand même, non ?]

Jamais les deux jeunes gens se s'étaient sentis aussi proches. Bien que leurs esprits soient naturellement mêlés par la force de leur amour, rien ne pouvait égaler les instants qu'ils venaient de passer ensemble. Cette fois-ci, ils n'avaient fait qu'un.
Elle était épuisée. Épuisée, mais heureuse. Elle couvrait du regard l'homme qui partageait sa vie, ensorcelée par le sentiment qu'elle éprouvait à son égard.
Blottie contre lui, Leyra chercha ses lèvres pour y déposer un tendre baiser.
Il caressa ses cheveux avec une douceur infinie. Elle ferma un instant les yeux, se livrant à ses mains caressantes. Puis, envoutée par l'étincelle qui luisait dans son regard acier, la Dragonnière porta sa main délicate au visage de son époux :

"Je t'aime, tu sais ?" murmura-t-elle sans le quitter des yeux.

[Moi aussi je m'aime *o*

nan c'est vrai la chanson est joli, sinon je l'aurais pas mise hein =D]

Marek continua de caresser la douce chevelure de sa femme, se délectant de son parfum fruité et florale, se plongeant avec amour dans son regard couleur de l'océan, se réconfortant dans cet amour qu'il voyait briller dans les yeux qu'il aimait tant.

Je t'aime, tu sais? lui murmura sa dragonnière adorée.

[i]Marek déposa un doux baiser sur les lèvres pulpeuses de Leyra et répondit d'une voix douce:

Moi aussi, je t'aime. De tout mon cœur...

Délicatement, il pris la main de sa choupinette en sucre d'orge et la posa sur sa poitrine pour qu'elle sente son cœur qui battait pour elle. Il couvrit alors la main de baiser, puis ses épaules, et enfin sa bouche.

[on recommence? nan je plaisante^^ pas sur qu'elle tienne le coup la pauvre Leyra... ]

Moroes rattrapa de justesse la jeune femme, qui de plus près ressemblait plus à une jeune fille qu'à une jeune femme!
Le Régisseur maugréa. Du sang maculait encore le sol de ce manoir. Mais pour une fois ce n'était pas un combat!

- Oui ben ça je m'en serais douté vu ton état! grogna-t-il quand la demoiselle lui fit part de l'état de son estomac.

Il posa l'inconnu sur une chaise et sa voix résonna dans tout le hall:

- DINATH!

La jeune servante, d'une vingtaine d'année, à la chevelure d'un roux presque blond, s'approcha timidement. Elle était toujours impressionnée par Moroes, et ses yeux verts luisait d'une lueur apeurée tandis qu'elle répondit:

- Oui maître?
- Emmène la demoiselle aux cuisines. Je ne sais pas depuis combien de temps elle n'a pas mangé, mais j'ai entendu son ventre gargouillé depuis des kilomètres!
- Bien monsieur. Tout de suite monsieur.

Dinath se demanda quelques secondes quelle mouche avait piqué le Majordome pour qu'il fasse par de compassion... Elle s'approcha de la jeune inconnue, l'attrapa sous l'épaule pour l'aider à marcher, et commença de l'emmener vers les cuisine... Qui se trouvait à l'étage du dessus.

En chemin, elle lui murmura:

- Je m'appelle Dinath. Et toi?


[...]

Moroes nettoyait le sang de l'entrée. Il avait bien lu la surprise dans les yeux de Dinath. Pourquoi était-il si gentil tout à coup? Il faut croire que ce qui était arrivé à Marek lui avait ouvert les yeux...

[J'ai 10 minutes pour ce message, je fais vite ^^]

Krystale se releva après sa chutte, reprenant sur elle même. Son regard était fixé vers l'intérieur de la maison et elle avait l'air d'un zombie. Elle leva les yeux vers le régisseur lorsqu'il cria un nom et constata l'arrivée d'une jeune servante. L'elfe continua d'avancer puis accepta l'aide de Dinath, sans dire un mot. Elle marchèrent un peu puis fut posée d'une question. Son cerveau prit de longues minutes à l'analyser, et de plus, il fallait qu'elle pense à ce qu'elle allait répondre... Son nom? C'était quoi son nom? La piteuse jeune fille ouvrit la bouche ;

- Je sais plus...

Elle regardait un peu partout les couloirs d'une couleur bleuté, un bleu qui lui disait quelque chose. Peut-être un indice. L'elfe creusa au fond de sa mémoire, et le nom lui revint peu à peu.

- Krystale... Je m'appelle Krystale.

Toujours en avançant, quelques fragments de mémoire semblaient lui revenir. Toujours en regardant tout droit, elle bredouilla un remerciement à l'attention de la servante qui l'aidait. Le nom du continent lui revint soudainement, mais très vaguement. Elle se demanda soudainement où elle était ;

- Est-ce que je suis encore en Ala... ga... Le continent avec un désert et des villes, des montagnes... Alaga... Vous savez?

La pauvre semblait avoir beaucoup de difficulté a parler, ainsi qu'a se mouvoir. On aurait dit une fillette qui n'avait jamais vieillit

Elles avaient passé le grand escalier gardé par les statues de deux elfes gigantesque, et marchaient maintenant dans la salle de réception, passage obligé pour rejoindre les cuisines. Le soleil hivernale peinait à éclairer la grande pièce à travers les vitraux orangés.

- Krystale? C'est joli comme prénom... murmura Dinath à la jeune fille, la gratifiant d'un jolie sourire pour lui redonner le moral.

- Est-ce que je suis encore en Ala... ga... Le continent avec un désert et des villes, des montagnes... Alaga... Vous savez?

*Elle est vraiment en piteux état* pensa la servante.

Nonobstant, elle lui répondit patiemment:

- Alagaësia? Oui, nous sommes à l'extrême sud du continent, au Surda. Ici c'est le manoir de Karazhan, appartenant à Marek Krayt, Chef de l'Alliance, qui a démissionné il y a peu je crois...

Elles passèrent enfin la porte des cuisines. Des cuisines très grandes d'ailleurs, à la hauteur du manoir. Trois grands feux ronflaient aux fourneaux, et une dizaine d'employés s'y affairaient.
Dinath déposa Krystale sur une chaise devant une table.

- Belvoth? dit-elle d'une voix forte.

Un homme d'environ cinquante ans, au ventre bien rond, se retourna en souriant. Son tablier était constellé de taches, tellement incrustées dans le tissus qu'elles ne partiraient jamais. Le Cuisinier de Karazhan [note pour les joueurs de WoW: Oui je sais c'est le Concierge dans WoW pas le cuistot^^] posa son couteau de cuisine et s'approcha des deux jeunes femmes.

- Dinath ma jolie qu'est-ce qui t'amène ici? demanda-t-il, avant d'aviser Krystale. Hoho! Mais qui est donc cette jeune demoiselle? Elle m'a l'air dans un piteux état!
- Elle s'appelle Krystale. C'est tout ce que je sais d'elle. Elle est affamée aussi si tu pouvais lui servir quelque chose...
- Mais bien sûr! Tout de suite même!

Il se tourna vers ses cuistots:

- Un Plat du Jour pour la table 9 un! Nogait, dresse la table pour la demoiselle!

Dinath releva la tête en entendant le nom de l'homme qu'elle aimait en secret. Enfin un secret c'est vite dit, la rumeur circulait dans tout le manoir sur leurs idylle, caché dans les recoins sombres du manoir! Mais bon, Nogait était fils d'un fermier de la Banlieue d'Aberon, et Dinath... et bien on ne savait pas. Elle était arrivée ici, comme Krystale, seule et abandonnée. Le ventre juste un peu plus remplit... Bref cela faisait jaser tout le monde, le père de Nogait ne voulant pas voir son fils avec une fille d'inconnu.
Le jeune homme qui s'approchait donc avec des couverts, une serviette, une miche de pain et un pichet d'eau, était ce qu'on pouvait appelé un bellâtre. Le mètre quatre-vingt, le cheveux courts et bruns, des yeux bleus profond, et des muscles qui savaient magner le couteau de boucher.
Il échangea un long sourire avec Dinath et lui adressa un clin d'oeil, faisant rougir la jeune femme.

Il posa sur la table devant Krystale son chargement, et retourna aux fourneaux.
Une minute plus tard, Belvoth arriva avec une assiette rempli d'un ragout appétissant agrémenté de pomme de terre.

- Boeuf Bourguignon! La recette nous viens de notre chef Marek! [Oui on ne renie pas ses origines je suis désolé ^^']

Dinath s'assit à côté de Krystale pour lui tenir compagnie.

- Et toi ma belle, je te serre quelque chose?
- Oh une pomme suffira merci.
- Nogait?

Il y eu un sifflement, et une pomme atterrit dans la main que tendait Belvoth.
Ce dernier tendit le fruit à Dinath, et retourna à son poste.

La jeune servante se pencha alors vers Krystale et lui dit:

- Alors tu viens d'où comme ça?


[Oui, c'est ce qu'on appel "L'Art de Dire N'importe QUoi pour Remplir Son Post" =D]