[ptdr ]
J'éclatais de rire. Me tournant vers la Soeur à terre, je déclarai.

"Es-tu prête à nous répondre ? Veux-tu que je repète la question ?

-Non, non ! Surtout pas !

-Alors ? Réponds-moi !

-Ou...Oui..."

Un éclair de frustration passa dans les yeux des deux dragons. Ils ne mangeraient peut-être pas de Soeur finalement aujourd'hui.

Nicta montra sa déception à la phrase d'Eïfir. En revanche la lenteur de la sorcière lui remonta le moral et elle s'exprima de manière à être entendue de tous.

*Si elles se montrent aussi rapides nous avons de l'espoir Noimanor! Barbeccue ou on joue dans les airs?*

Tenel Ka garda un visage impassible, mais elle se retenait grandement pour ne pas rire. La Soeur de la Nuit terrorisée, se jeta aux pieds du dragonnier et dit précipitament:

"Plus de cinquante d'entre nous protègent La Grande, nous ne somme que des serviteurs pour Elle. Pour les gardes, plusieures compagnies sont à ses ordres près de trois milles soldats dans le Palais. Ses Complices sont assez peu nombreux mais puissants. J'ignore exactement qui Ils sont mais certains sont nobles d'autres importants par leur travail et leur place dans la socièté."

Tenel Ka demanda:
"Des chefs d'industrie?"

"Oui, il n'y a pas de faibles avec nous." dit la sorcière avec un regard dégouté vers les magiciennes et les Alliés du Clan de la Montagne qui Chante.

Je souris.

"Je crois qu'elle a tout dit...

Mais malheuresement, ce dernier regard ne me convient pas... Je crois que la Barbecue party est ouverte !"

Tenel Ka éclata de rire en s'écartant des deux dragons. La dragonnière dressa un bouclier empêchant les Soeurs de la Nuit de se fondre dans la foule rassemblée derrière elles et se plaça aux côtés d'Eïfir. Un coup de vent fis passer les cheveux de la jeune femme devant ses yeux comme une langue de flamme. La fraicheur de la nuit discipant la chaleur de la journée, Tenel Ka se blotti contre son Aimé.
Nicta réagit rapidement à l'annonce d'Eïfir et saisi la femme qui avait traité Noimanor de monstre dans sa gueule avant de la projeter dans les airs en direction du dragon émeraude. Puis alors que les autres Soeurs sombres courraient pour fuir le village, Nicta décrocha une belle flamme dans leur direction, tuant la dernière du groupe et faisant trèbucher les autres. La dragonne dorée s'envola et saisi l'une des femmes dans ses griffes avant de prendre de l'altitude.

*Noimanor, il y a des régles à ce jeu ou on les invente?*

La dragonne semblait apprécier les gesticulations de sa proie et le fait que le reste des Soeurs de la Nuit prennent la direction du désert.

Nicta compta les Soeurs restantes, elles étaient quatres. La dragonne serra celle présente dans ses griffes et sentis la cage toracique de cette dernière céder.

*C'est bien ce que je pensais. Pour les quatres dernières on se les revoie ou on les tue le plus vite possible? Je dois avouer que leurs tentatives pour nous éviter son risibles.*

La dragonne envoya une nouvelle flamme, une des sorcières disparu dans un hurlement de douleur. Les autres accéléraient leur course pour éviter le sort de leur camarade.

*Bon, les trois dernières...*

Tenel Ka se réfugia dans les bras de son fiancé. La jeune femme souriait.

"Tu leur donne combien de temps?"

Moi, je ne souriais pas. Quelque part, je pensais que ce qu'elle faisait, le sort qu'elles faisaient subir aux autres, elles n'avaient pas à le subir elles. Car celà voudraient dire que nous étions comme elles, voir pire, car plus cruel. Nicta, Noïmanor et Tenel Ka semblait prendre du plaisir à les voir souffrir. Au début, je pensais le faire aussi, mais le contraire se passait ; c'était la pitié qui m'envahissait. Je tendis la main devant moi, une sphère d'énérgie partit vers les trois Soeurs restantes. Les mourrurent toute les trois sur le coup.

Laissant ma main tendu devant moi, les yeux rivés sur le cadavre des Soeurs, je déclarai :

"Peut-être que j'ignore ce qu'elles ont fait au peuple d'Hapès. Peut-être suis-je injuste envers ce qu'elles ont fait. Mais j'ai connu la souffrance autour de moi, la souffrance de perdre quelqu'un, la souffrance physique. Je n'aime pas voir les gens la subir. Ces Soeurs mérittaient de mourir, mais pas de souffrir..."

Peut-être pour la première fois depuis que nous nous étions recontrés, je n'étais pas d'accord avec Tenel Ka. Mais je savais qu'elle me comprenait.

Tenel Ka vis Eïfir tuer les trois Soeurs de la Nuit restantes. Elle se senti étrangement frustrée et profondément soulagée, les mots de son fiancé ravivant le soulagement.

"Tu as la chance de ne pas connaitre leurs méfaits dans toute notre histoire. Les souvenirs d'Ochéron m'ont influencée et dans les deux ou trois prochains jours nous devrons nous rendre au Palais."

La dragonnière regarda derrière eux, Allya parlait avec Booster et Augwynne.
*L'usurpatrice affaibli ma mère en la droguant. J'ignore combien de temps elle restera en vie.*

Un frisson parcouru la jeune femme, le visage émacié de la Reine resurgit des souvenirs venant de la Soeur de la Nuit. Les rires de l'Usurpatrice, d'Ochéron et de leurs compagnes accompangaient les images.

Nicta eut un léger grondement de dépit, puis elle pris de l'altitude et salua les membres du Clan et leurs alliés.

*Noimanor, je crois qu'on peux retourner à nos occupations!*
La dragonne fis un virage dans le ciel, effleurant les ailes de son compagnon. Après un clin d'oeil, Nicta pris un peu d'avance.

Noïmanor n'éprouvait pas de ranceur, comprenant son Dragonnier. Il s'élança, tentant de rattraper Nicta, mais bien sûr en vain, elle volait beaucoup mieux et plus vite que lui...

*Je t'aurais je t'aurais je t'aurais *

Je remerciai Tenel Ka du regard. Elle m'avait compris...Comme toujours.

*C'est pour cela que nous devons faire vite...Dès que l'armée Vardenne arrivera, nous devrons partir. Dès demain, nous nous préparerons, et en fin de journée, nous partirons...Nous n'avons plus le choix désormais.*

Je tentis Tenel Ka frémir, son corps se rafraîchir légèrement. Je la blottis encore plus contre moi.

*Nous en aurons bientôt fini avec tout ça, crois-moi...*

Je hochai la tête en guise d'aqcuièscement.

*Tu as raison...*

Après avoir salué Augwynne, Allya, Booster et la foule, nous montâmes nous coucher.

Nicta s'amusa à se rapprocher puis s'éloigner de Noimanor pendant plusieures minutes. La dragonne dorée repéra du ciel un ravin suffisament large pour qu'ils puissent attérir sans risques et assez profond pour que les humains ne s'y avanturent pas. Sur une zone un immense rocher coincé entre les deux parois du ravin couvrait une centaine de mètres, créant un abri.
A cette vue Nicta oublia momentanément le jeu et cessa ses accrobaties.


Tenel Ka se dévêtit avant de se coucher, la soirée avait été fertile en émotions et la dragonnière était fatiguée. La présence de son fiancé atténuait les tensions de la jeune femme.

Noïmanor ouvrit grand la gueule, crachant une longue langue de flammes vers le roc. Il serait trop grand pour s'y abriter complétement, mais peut-être sa tête serait-elle à l'abri. Avec précaution, il atterit près du ravin, s'y engouffra, et passa sa tête sous le rocher.

*Quel charmant petit nid d'amour !* s'exclama-t-il, hilare.

Je retirai également mes habits, m'allongeait au côté de Tenel Ka. Au delà de fatiguant, j'aurais qualifié cette journée de déplaisante : à plusieurs reprises, je m'étais contredit, j'avais supris dragons et fiancée, et je m'était presque montré faible dans le cachot. Une journée à oublier. Donc, forcément, je savais que je ne l'oublierais pas.

Après avoir souhaité une bonne nuit à Tenel Ka et l'avoir délicatement embrassé, je m'endormis. Pour la première fois depuis des mois, je fermais l'oeil, ce que je remplassais par la méditation, d'habitude. Là, je dormais. Mais mes rêves furent bien agités. Plusieurs fois en un instant, je me tournai et me retournait. De la sueur coulait sur mon front. Soudain, je me réveillai en sursaut, m'emparant du poignard de Vrael posé à mes côtés.

Le souffle haletant, j'enfilai un caleçon, un pantalon et une chemise, et je sortis sur le balcon. Un nom me revenait, inlassablement. Allya. Toujours ce prénom. J'essayais de chercher pourquoi ce nom avait hanté mes rêves, pourquoi il m'obsédait, maintenant. Je cherchais dans mes souvenirs, un indice pouvant me mettre sur la voie...

Sans succès.

Nicta ris également et se posa à moins d'un mettre de Noimanor. S'avançant lentement elle frolla les flancs du dragon aux écailles émeraudes et lui offrit son regard ambré plein de promesses.

*Tu trouve aussi?*
Le ravin lui semblait encore plus interressant que précédement.


Tenel Ka ouvrit soudain les yeux, quelque chose l'avait éveillée mais elle en ignorait la nature exacte. Se retrounant, la jeune femme compris d'où venait sa sensation de manque: Eïfir ne se trouvait plus à ses côtés. Passant rapidement une tunique, Tenel Ka s'apprêta à sortir de la chambre quand elle perçu la présence de son fiancé. Laissant ses sens diriger ses pas, la dragonnière s'avança vers le balcon.
Approchant silencieusement, la guerrière se figea en reconnaissant le poignard de Vrael dans le poing fermé du jeune homme. Eïfir semblait perdu dans ses pensées, Tenel Ka préféra ne pas l'interrompre.

(Je suis content La digue a résisté !)



Noïmanor se frotta également aux écailles rugeuses de la magnifique dragonne dorée. Leur différentes pointes, cornes ou arêtes s'entrochoquaient, sans pourtant éprouver quelconque douleur à l'un ou l'autre.

Il cracha une longue langue de flammes dans le ravin, donnant un peu plus d'ardeur au lieu déjà exceptionelle.
D'un geste de la patte, il invita Nicta à entrer. Puis il inclina la tête.

*Entrez, gente demoiselle....*


J'entendis soudain un léger bruit de respiration. Sursautant, je me levai, le poignard de Vrael à la main. Reconaissant Tenel Ka, je tombai à la renverse, lâchant le poignard de Vrael. La lame d'émeraude richocha sur le sol, avant de s'arrêter net.

A genoux, je haletais, toussant à plusieurs reprises.

"Escuse-moi..."

De grosses gouttes de sueur perlaient sur mon front. Mes regard était affolé, mes yeux se fermaient de temps à autre...

Nicta répondis avec ferveur aux solicitations de Noimanor, elle produisi également une légère flamme. La flamme était brillante, tiède et caresante en parcourant le cou du dragon émeraude. Les griffes de la dragonne cherchèrent les flancs de Noimanor, ils se rapprochaient de plus en plus.


Tenel Ka ferma les yeux en se souvenant du sang que son fiancé venait de cracher. Quelque chose de différent état entré en jeu et dans la situation actuelle un problème supplémentaire n'était pas nécessaire. Essayant de disciper au mieux les frissons d'Eïfir, la jeune femme lui demanda d'une voix douce.
"Que ce passe-t-il?"

Puis elle ajouta une tentative d'humour, le dragonnier semblait en avoir besoin.
"J'espère que tu n'es pas allergique à l'air d'ici, ça va être difficile d'être discrets si tu éternue!"

Plus que tout, les larmes d'Eïfir affectaient Tenel Ka. Elle ne l'avait jamais vu pleurer, pas même quand il souffrait de blessures graves. Ni même le jour où il était mort de la main de Nadyssim.

Les deux dragons continuaient à se caresser, se mordre, s'effleurer. Soudain, Noïmanor ouvrit grand la gueule, très grand. Une unique flammèche, verte émeraude, sortir de sa gueule. Elle toucha Nicta, mais sembla glisser sur sa peau sans l'atteindre, sans lui faire de mal. Elle continua, faisant le tour des moindre formes, des la moindre arrêtre, de la moindre écaille, avant de se perdre dans les profondeurs de la grotte.

Un légér sourire prit place sur mes lèvres. Fugace, il disparut bien vite, mais il était là. Dans ce moment là, cela signfiait que dans un moment normal, j'aurais éclaté de rire. Mais ce sourire me coûta de nombreuses respirations, plus haletantes encore. Cependant, Tenel Ka m'avait rammené à la vie, si je puis dire. Je ne crachais plus, je ne toussais plus. Je reprenais petit à petit mon souffle.

Mais mes larmes continuaient à couler, plus abondantes que jamais. La tristesse avait prit le dessus sur la terreur. Une tristesse sans précédant. Sans fin. Un océan de larme, dans laquelle même Tenel Ka, même l'amour, n'était qu'un îlot, tentant déspèrement de revenir à la surface...


(Que c'est beau )

[Très beau, mais tu me fais quoi là?]

Nicta frissona quand la flamme fis le tour de ses formes, elle n'avait jamais vu de telle flamme. Grognant de contentement, elle fis glisser ses pattes le long des muscles de Noimanor, détaillant le tonus et la texture des écailles de son compagnon.
La dragonne dorée continua à produire des flammes plus modestes mais tout aussi dirigées le long du corps de Noimanor.


Tenel Ka se senti légèrement soulagée du sourire de son fiancé. Au moins il réagissait, même si ce qu'il venait de vivre le touchait si profondément que la jeune femme pouvait à peine l'atteindre. La respiration précipitée d'Eïfir devenait douloureuse pour la dragonnière, chaque souffle durement pris devenait un coup de poignard dans son coeur.
La tristesse qui émanait de son fiancé la touchait profondément, les larmes de ce dernier commençaient à couler le long de son dos. Les tremblements d'Eïfir étaient plus espacés mais Tenel Ka respirait profondément et lentement pour éviter de flancher. Les menaces pesant sur leurs têtes avaient juste été momentannément écartées, pas éliminées.
Pourtant, aussi étrange que ce soit Tenel Ka se demanda si l'agition de son fiancé était due aux évènements récents ou à autre chose. Quelque chose de plus profond, de personnel.

[Loool tu vas bientôt voir ]

La température à l'intérieur de l'abri commençait à augmenter dangereusement. Les caresses des deux dragons s'accentuaient, les flammes étaient de plus en plus chaudes et grosses.
Noïmanor se plaça devant Nicta. Il la regarda, s'avança, leurs deux yeux se confondirent presque. Il tenta d'avancer une aile dans l'abri, mais la taille ne le permettait pas. Il cracha donc une longue langue de flammes, affaiblissant une partie de la roche, et donna un coup de tête dedans ; la roche se fractura, tombant à côté du ravin.

*Ça nous laisse plus de place....*

Je commençais à reprendre mon souffle. Mes tremblements s'étaient espacés, puis avaient disparus au profit de frissons contrôlés. Le battement de mon coeur s'était calmé, je ne toussais plus, je ne crachais plus. Mes larmes elles-mêmes commençaient à s'estomper. Elles avaient toute suivi le même trajet, coulant le long de mes joues, sur mon cou, mon dos, mes jambes, et enfin sur le sol. Une petite flaque de larme se tenait devant mes pieds, brillantes, sans que je ne l'apercoive.

Mes yeux ne pleuraient plus, mes mon regard, oui. M'asseyant sur le balcon, je regardais loin, loin, à travers un col, au nord-ouest, ou les premières lueurs de l'aube commençait à apparaître. Perdu dans mes pensées, j'essayais de comprendre. Passant un bras autour du cou de Tenel Ka, je tentais de saisir. Je baissai la tête, fermait les yeux. Puis les rouvrit.

Dans la flaque de larme, un visage rayonnait. Rire au lèvres déclarant un "Bon anniversaire, Eïfir !"...
Je déglutis. J'avais soudainement compris pourquoi le prénom d'Allya me hantait tant. Une autre personne s'appellait Allya. Une personne que j'aimais. Qui avait été tué le jour de mon anniversaire de quatre ans, par Fyrn.

La scène où j'avais perdu ma famille, je ne m'en était jamais rappelé les détails. Ils étaient morts, tués par Fyrn, quand j'étais petit, voilà tout ce que je me rappellais. Mais la Soeur de Tenel Ka s'appellait Allya. Et le prénom de ma mère avait changé la done ; je me rappellais soudainement de tout, des moindres détails.

Je hurlais de tristesse. Mon cri se répercuta à des dizaines de kilomètres à la ronde, amplifiée d'une magie de rage, de tristesse.

Fyrn avait tué mes parents. Je l'avais tué avec le poignard de Vrael. Et son âme était resté dans l'arme.
Cette arme qui était à mes pieds.

[Je le savais! Je l'ai compris dans la journée et j'ai édité, regarde la dernière phrase.]

Nicta se rapprocha encore plus de Noimanor la température était presque idéale. L'abri génait les mouvements des deux dragons, la dragonne apprécia la fraicheur de la nuit qui commençait à se faire sentir.

*Heureusement, nous sommes isolés. Ca faisait longtemps que j'avais envie de poursuivre notre 'discution' commencée là où je suis née.*

La dragonne dorée se faufilla vers l'entrée de l'abri, permettant une plus grande liberté de gestes à Noimanor. Nicta avait son front collé à celui du dragon émeraude sa queue frolla à plusieures reprises les pattes avant de son compagnon.


Tenel Ka serrait toujours Eïfir dans ses bras, les larmes de ce dernier avaient formé une flaque. Il se déplaça lentement, s'asseyant sur le bord du blacon sans lâcher la jeune femme. Le regard tourné vers le col de Samahrre, la dragonnière attendait une réaction de son Aimé. Tenel Ka sursauta à l'instant où Eïfir se mis à crier, la tristesse et la rage qui émanaient de lui avait une puissance incroyable.
Le souffle coupé et les larmes aux yeux, la jeune femme se racrocha au bras de son fiancé. Elle ne comprennait pas l'origine ni la raison de cette tristesse mais devait aider Eïfir à ne pas sombrer.

[J'ai hésité à dire que t'avais presque deviné avec le "quelque chose de plus personnel " ]

Noïmanor ouvrit la gueule, crachant une langue de flamme en guise de rire.

*Quelle belle discution !*

L'immense dragon émeraude mordilla légèrement une pointe du dos de Nicta, en évitant de se faire empaler, parce que c'est pas cool de se faire empaler. Leur caresse, physiques, auraient pu impressionner n'importe quel humain. C'est d'ailleurs entre autre pour cette raison qu'aucun humain n'était présent. Ce n'était cependant pas la seule, de raison.

Je ne pleurais plus. Plus du tout. Mon regard était plus empli de haine que de tristesse, à présent. Mes muscles, mon corps, mon coeur, tout mon être avait besoin de vengeance. Tout les parties de mon corps étaient tendus, tendus à l'extreme, par cette haine sans précédent. Pointant mes deux mains vers le poignard de Vrael, il s'éleva dans les airs. Par dessus le balcon. Dans l'air. Puis un immense rayon d'énérgie, d'une puissance colosale, jaillit de mes mains vers le poignard. Il fut projeté à plusieurs centaines de mètres. Détruit ou pas. Je m'en foutais royalement. L'esprit de Fyrn devait lui être mort. Et le poignard, loin. Très loin. Hors d'atteinte.

Me levant, j'ouvrais enfin mon esprit à Tenel Ka. Je n'avais aucune envie de parler de ces évènements, c'est pourquoi je laissais mon âme, tout mes souvenirs, tout, à Tenel Ka. Je n'étais pas prêt pour parler de ça. Pas du tout. Mais mon bras était toujours autour du cou de ma fiancée. C'était le principal. Tournant le dos à la plaine, je me dirigeais à nouveau vers la chambre, accompagné de Tenel Ka.

Quand soudain, je ressentis une vive douleur dans le dos. Très vive. Beaucoup trop pour un simple choc. Tombant à nouveaux à genoux, j'éttoufais un cri de douleur. Sans même regarder, je savais que le poignard de Vrael était revenu vers moi, planté profondément dans ma chair. C'était un fardeau. Ce poignard prenait les âmes de ceux qu'il tuait, et j'étais celui qui devait les garder. En un sens, un gardien d'âmes immortelles. Je ne le voulais pas. Mais je n'avais pas le choix.

Je sentis ma tête tourner. Le sang me monter au cerveau. Ma vue se voiler. Puis, sans crier gare, je m'évanouis.

Nicta frissona de plaisir, les choses s'annonçaient de plus en plus interressantes. Par jeu et d'une manière mutine, la dragonne mordilla le cou de son compagnon. Les prochaines étapes seraient passionnantes.


Tenel Ka senti Eïfir ouvrir son esprit, lui révellant l'origine de ce trouble. La mère de son fiancé se nommait Allya, cela avait ouvert des portes closes depuis bien longtemps dans la mémoire du jeune homme. Le dragonnier utilisa la magie pour projeter au loin le poignard de Vrael, cette arme était très dangereuse. Pourtant la jeune femme se demanda qui serait le prochain utilisateur du poignard, la puissance à laquelle il aura accès.
Elle le réconforta en se serrant contre Eïfir et l'embrassa sur la joue pendant qu'ils revenaient dans leur chambre. Concentrée sur l'esprit de son Aimé, la dragonnière perçu au dernier moment le sifflement. La douleur déferla quand Tenel Ka réalisa qu'il s'agissait du son caractéristique d'un poignard fondant l'air. Eïfir tomba à genoux, le poignard de Vrael planté dans son omoplate droite.
Affolée, Tenel Ka retira l'arme au plus vite et tenta d'aider son fiancé à se relever pour atteindre le lit. Le jeune homme s'évanouit avant même de s'être redressé, la dragonnière posa rapidement le poignard sur la comode à côté de son lit. Puis Tenel Ka souleva Eïfir et le déposa sur le lit, laissant la blessure apparente et attrapa le baquet d'eau présent dans la chambre. La blessure fus rapidement nettoyée, la jeune femme vérifia l'absence de débris dans la plaie avant de la refermer par magie.
Tenel Ka passa ensuite un linge humidifié sur le front de l'homme de sa vie et l'embrassa.
La jeune femme entendis des bruits de pas de l'autre côté de la porte et alla ouvrir avant qu'on ne frappe. Allya sembla surprise mais Tenel Ka posa un doigt sur ses lèvres, s'habilla et la suivi en silence jusqu'à la salle de réunion. Juste devant la salle, la dragonnière fis signe à une adolescente du clan de s'approcher.

"Dès que mon fiancé sera réveillé et me demandera, amène-le ici."
La jeune fille acquiessa et parti au pas de course. La guerrière espéra qu'Eïfir penserait à se nourir avant de venir au conseil. Puis Tenel Ka passa la porte et découvrit le nombre important d'alliés dont elle allati disposer pour revenir à la capitale.
Certains faisaient partie des forces régulière et de l'armée de la Confédération, d'autres représentaient les guildes de marchands, ou encore les chefs des guildes rarement en accord avec l'ordre public. Chaque groupe avait ses forces et ses faiblesses, pourtant les autres groupes couvraient les faiblesses pendant qu'ils les protégeait par sa force.
Avec une telle mozaique de capacités, une armée entière pourait être rassemblée et amenée par petits groupes à la capitale. En un temps record, ils seraient prêts à agir et disposeraient de nombreuses informations vitales.
Debout au centre de la pièce et cible de tous les regards, Tenel Ka Ta'a Chume Djo souri.

Des naseaux de Noïmanor jaillirent quelques flammes. Le plaisir qu'éprouvaient les deux dragons augmentaient en intensité à chaque seconde, à chaque instant, pour le plus grand bonheur de ces derniers. Le contact restait physique, chaud, mais doux en même temps...




Quand je me réveilla, je sentis que ma blessure était soigné, que je n'avais plus mal. Mais yeux, embués des larmes qui avaient coulés, me faisait de plus en plus mal. Je me demandais ce qui c'était passé. C'est en tournant la tête vers le poignard de Vrael que tout me revint soudain en mémoire, tel une onde de choc. Tenel Ka était partit.

Une jeune femme était présente dans la salle. Je ne pouvais me douter qu'elle n'avait même pas seize ans ; comme tout les membres du clan, elle portait une arme, un arc, et surtout un visage de guerrière. D'une voix parfaitement assuré, elle déclara :

"Tenel Ka vous attend dans la salle du Conseil."

Après un sourire, elle s'inclina respectueusement et rejoignit le couloir. Recoiffant mes cheveux en désordre, je tâchai de m'essuyer les yeux, et surtout d'éviter mes larmes de couler de nouveau.

Je sentais que ce qui se préparait dans le salle du conseil était important. Je décidai de m'habiller non pas en temps qu'Eïfir, mais en temps que Chef de l'armée qui n'allait pas tarder à venir. En temps que chef diplomatique. De général...

J'enfilai ma cotte de maille, une armure dorée. Par-dessus le tout, je m'habillai de ma cape émeraude, sur laquelle je cousu par magie non pas mon blason, mais celui des Vardens. Je passai une ceinture autour de ma taille, placant trois fourreaux, de mes deux dagues et de mon épée, Du Knìfr Eldvarya. Je plaçai deux de mes sept poignard, puis répartissait les cinq autres à différentes parties de mon corps. Tout cet équipement pesait lourd, mais ma musculature et ma magie me permettait de pouvoir me déplacer aisément. Enfilant jambières, jenouillères, et chassures, je relevai la capuche de ma cape, me préparant à partir.

Mais dans tous cet attirail taillé pour la guerre, j'avais oublier quelque chose. D'indispensable. Que je craignais, mais que je respectais tout autant.
Sans le regarder, j'attirais par magie le poignard de Vrael. Il était absolument magnifique, sous tout les regard : sa lame en émeraude, incrusté de pyroxène, renforcé d'acier ; le coeur de sa poignée en fer, bordé d'argent, de filaments d'or, incrusté d'un rubis et d'un poignard. Je m'en emparai, le plaçant dans ma ceinture. Tout ceci était au-dessus de ma cape, me permettant de les prendre rapidement. Je laissai mon gros morgenstern et mon arc dans la chambre.

Je me dirgeais vers la porte, parcourant le couloir et le château jusqu'à la salle du conseil. La poussant, j'entrai. Tenel Ka, au centre, semblait trôner au-dessus des regard. Je la rejoignat. Rarement elle m'avait vu comme ça, en Chef de Guerre, habillé d'armes et d'armures.

Mais ce n'est pas ça, à mon avis, qu'elle remarquait. C'était surtout une arme en particulier. Le poignard de Vrael.