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![[Taverne tenue par Druss et Lagin] L'Antre des Nicbriqueux - Page 7 Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) | |  Sujet: Re: [Taverne tenue par Druss et Lagin] L'Antre des Nicbriqueux | Mar 9 Mar 2010 - 19:19
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| Je reposais mon verre d’un geste un peu trop brusque. Le pied se brisa en laissant choir la coupe sur la table. Une estafilade sanglante marqua mon index tandis qu’une entêtante douleur envahissait le doigt en même temps que le sang. Le pouvoir afflua aussitôt, aussi plaisant qu’une d’endorphine. Le fond de vin dégoulina sur la table, formant une petite flaque au milieu des aspérités du bois.
Ils n’étaient pas venus.
Un soupire de frustration m’échappa tandis que je me levais de la table. Les bruits entendus tout à l’heure n’étaient que le fait d’un ivrogne qui s’était trompé d’étage, brouillé par les vapeurs de l’alcool. Je m’étais rassise, déçue, mais toujours attentive aux bruits des escaliers. Et j’avais patienté, une bonne partie de l’après midi, repensant au temps que nous avions passés ensemble avant de m’imaginer ce qui avait pu les retenir l’un et l’autre tout en vidant peu à peu la carafe. Mais j’avais fini par me faire une raison, rien ne servait de perdre son temps.
Je dévalai les escaliers quatre à quatre, manquant de renverser un moustachu porteur de trois pichets de bière rousse. Arrivée au rez-de-chaussée, je m’approchai du comptoir, m’excusai pour le verre et déposai un pourboire conséquent.
*Avec ça il n’aura qu’à en prendre en cristal* raillais-je intérieurement, surprise par ma propre générosité. Mais bon, après mes derniers travaux, je me baladais avec une somme conséquente et je ne risquais pas de mourir de faim.
J’étais lasse mais l’idée de passer la nuit à l’auberge ne m’attirait pas particulièrement. Il me fallait donc trouver un moyen de locomotion pour échapper aux kilomètres de marche qui me séparaient de Melian. Je devais trouver là-bas un homme qui avait des informations inédites à me communiquer sur les affaires de chimères de Kartine. Ça sentait le traquenard à plein nez, mais le jeu en valait la chandelle, et je ne tolérai rien sur ces histoires, mes histoires, mon passé. Si cette piste n’avait pas de suite, je pourrais toujours continuer à chercher Dandelo. Nous avions des choses à finir…
Avisant un charretier, je le hélai en agitant la main. L’homme s’arrêta, bourru de devoir s’arrêter mais charmé par la cause de son stop.
« Vous allez par où ? Lâchais-je simplement.
- En Léonie, ne vous en déplaise, à Dras, la capitale.
- Je vais à Melian, pourriez-vous m’emmener et me déposer en passant, je payerai s’il faut.
- Pour sûr, claironna-t-il avant d’ajouter avec un sourire, mais on verra le prix à l’arrivée, faut voir si ta conduite attire les bonus ou les malus.
- Ça me va, répondis-je en souriant également. »
Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, j’étais allongée sur la paille, la tête callée sur mon sac et le masque de mon arc-en-ciel vivant posé en décalé sur mon visage pour ne pas être éblouie par le soleil de la fin d’après midi. Laissant mes pensée vagabonder…
Une tension impalpable envahissait peu à peu le monde, perceptible mais inavouable. On sentait que quelque chose allait se produire, mais on ne savait pas quoi, ni comment. La seule chose dont on était sûr c’est que ce serait gros, et que chaque jour passé nous rapprochait de l’échéance.
Peut être serait-ce demain, qui sait ?
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