Erelia fut très surprise lorsqu'une fille se présentant comme, apparemment, la soeur d'Al, fit irruption dans la pièce avec un homme, et plaqua Al contre le mur, très en colère.

- S'il vous plait, pourriez-vous lâcher mon mari ? Je crois que vous lui faites mal !

Elle se mit en devoir de faire lâcher prise, gentiment, à la jeune fille en lui mettant une main sur l'épaule.

- S'il vous plait ... répéta-t-elle

Altira n'en avait pas fini avec Al, aussi elle garda son frère appuyé contre le mur d'une main, et se tourna vers celle qui se disait être sa femme.

- Alors c'est vous ! Hum... Vous êtes jolie j'admets ! Mais j'imagine que dès que vous serez mariés, vous en profiterez pour le dépouiller de tous ses biens, puis vous disparaitrez...

-Euh... non elle est pas comme...

- Tais toi, toi, j'essaye de te protéger ! Oui donc vous disparaitrez en brisant le coeur de mon pauvre frère ! Il est vraiment trop sentimental... J'imagine qu'il a déjà commencé, je me trompe, Al?

-Bah... En fait elle est pas comme tu cr...

- Oui oui, c'est ça ! Ton seul oeil qui voit encore est aveuglé par l'amour que tu éprouves, mais la plupart des femmes sont comme ça, tu les gâtes, elles te dépouillent, pouis elles s'en vont en te laissant même pas un sou pour te nourrir !

- Je te le répète, elle n'est pas comme tu crois qu'elle est !

- Tu verras, tu verras ! Et en plus, alors que tu penses qu'elle est la femme de ta vie, tu ne m'invites même pas au mariage?! Non mais ! Oublier ta propre soeur ! Et je ne la connais même pas ! Ah les hommes...

- Eh bien c'est le moment d'apprendre à vous connaître ! Et tu as intérêt à l'apprécier, car je passerai ma vie avec elle, je sais qu'elle n'est pas comme tu penses !

Altira semblait sceptique, mais lâcha son fère au bout de quelques instants. Al se plaça près des deux femmes, et dit :

- Erelia, je te présente ma soeur adoptive, Altira. Altira, voici Erelia, la femme de ma vie.

Il avait beaucoup insisté sur ces derniers mots. Il déposa un baiser dans le coup de sa bien-aimée, et en profita pour lui sussurrer:

- Excuse la, elle n'est pas comme ça d'habitude... C'est qu'elle a vu tant de manipulations, à cause de son ancien statut de princesse... Et ce n'est pas eller qui m'empêchera de t'aimer.

Avant même qu'Altira n'est put en placer une, Erelia pris "le teaurau par les cornes":

- Avant que vous ne vous remettiez à débiter des sornettes plus vite que deux lapins qui copulent, sachez qu'Al à été la seule personne à m'aider lors de mon accouchement, Hormis la tavernière. Sans lui, je serais probablement morte, ou enchaînée dans une cellule obscure du "château" de Kaylan ! Je lui dois la vie, et bien plus encore: la joie de vivre ! Aussi je vous prierais de ne pas me juger avant de me connaître ! Je n'ai cure de la richesse ! Je suis une prêtresse de Mitra ! J'ai fait voeu de pauvreté et d'assistance ! Alors ne venez surtout pas me balancer au visage que je ne suis qu'une vipère rodant auprès de mon époux !

Elle était en colère elle aussi. Qu'on ose ainsi remettre en doute les sentiments qu'elle éprouvait pour Al, c'était quelque chose d'inadmissible.

Al soupira et dit * Ah les femmes...* dans sa tête. Il imaginait la scène, Altira et Erelia se battant pour avoir le dernier mot, et tout ça finissait dans un bain de sang. Il ne s'attendait pas à ce qui se passait. Altira ne répliquait pas, semblait s'être calmée.

- Oui voilà. Euh... maintenant que tu es calmée tu... On pourrait oublier cette histoire et... s'amuser, non? tenta Al, sans grand espoir.

- Euh... Je... Je suis désolée... J'étais... en colère qu'il ne m'ai pas prévenue... Je n'aurais pas du m'énerver... Excusez moi... Vous avez raison, je n'ai en aucun cas le droit d'empêcher votre bonheur...

Altira, honteuse, alla s'asseoir, le rouge aux joues.

- Désolé, elle ne sait pas maitriser sa colère... Je peux t'assurer qu'elle n'est pas ainsi d'habitude. Vous devriez même bien vous entendre, si elle arrive à me pardonner... dit Al à sa bien-aimée.

Sawer s'apprêta a rejoindre sa bien aimée dès que la conversation commença a s'envenimer mais elle se calma et elle alla s'asseoir. Il alla la rejoindre et lui passa son bras autour de son épaule.

- Tu sais, depuis que je t'est rencontrer, il y a plein de chose que j'oublie. L'amour m'aveugle et je pense que c'est la raison pour laquelle ton frère a omis de te prévenir. Et en plus vous n'étiez pas dans la même ville alors il état plus dur de communiquer ... lui murmura-t-il a l'oreille.

Erelia se calma elle-même bien vite lorsqu'elle vit qu'Altira semblait honteuse de ce qui venait de se passer.

"Elle cherche seulement à protéger son frère" se dit-elle.

L'homme dit bonjour à Al et se présenta à Erelia. Il se nommait Sawer et était apparemment l'époux d'Altira. Un homme charmant d'ailleurs.

- Enchantée, Sir Sawer. Je me prénomme Erelia. Erelia Piderme pour le moment, mais plus pour très longtemps... Al et moi-même nous marrions dans deux jours. Serez-vous des nôtres ?

Elle avait ajoutée cette dernière phrase à la fois pour Sawer, et pour Altira dont elle attendait maintenant la réponse. Elle espérait que la soeur d'Al accepterait, et qu'elle ne lui tiendrait pas rigueur de l'avoir remise à sa place.

Pasiphaé avait chevauché quelques jours sans trop savoir où allait, puis avait appris qu'Erelia et Al' se marriaient. Elle apprit aussi où ils étaient en ce moment. Elle espérait bien féliciter les marriés avant le marriage.
C'est ainsi qu'elle arriva devant une taverne qu'elle ne connaissait pas... L'antre des Nicbriqueux.

*Quel nom étrange.* se dit Pasi' avant d'entrer.

Elle ouvrit la porte puis pénétra dans la pièce où pas mal de monde discutait. Mais seulement deux personnes l'interraissait... C'est alors qu'elle les vit.
La jeune femme se précipita vers Erelia pour l'enlacer amicalement. Puis elle salua Al' d'un signe de la main.

*Félicitation à vous deux, je suis venu dès que j'ai pu. Vous allez bien ?*

Pasi' salua d'un bref signe de la tête les personne qui entouraient le couple puis attendit la réponse.

La jeune femme semblait vraiment prête à suivre le forgeron.

"Dans ce cas, on remonte vers le Nord-Ouest. On trouvera bien un petit village où s'arrêter quelques temps. J'ai des objets à forger, on y sera tranquille là bas."

Robhue mit son âne en route, et la charrette démarra.

Al était bien surpris de revoir tant de gens.

-Euh... Ma chérie, hum... Comment dire... Je me demande si tu vas vraiment changer de nom, comme... Moi je n'ai pas de nom de famille...

Il était embarrassé. Il n'avait jamais cru que ne pas porter de nom de famille lui apporterait un quelconque problème. Mais maintenant...
A la vue de tout ce monde il essaya de répondre à tous:

- Merci beaucoup Sawer. Soyez heureux aussi, Altira et toi. D'ailleurs, j'aurais une faveur à te demander... Pourrais-tu être mon témoin? Nous sommes amis depuis longtemps, et j'aimerai énormément. dit-il avec un regard de chien battu.

- Bonjour Pasi' ! Merci, j'espère que tu viendras à notre mariage !

Puis, il s'adressa à al jeune femme qui était entré, mais n'avait salué que Pasi', et qu'il ne connaissait pas.

- Bonjour mademoiselle ! Qui êtes vous donc?

Altira se leva, s'approcha de Cynthya, et la présenta à son frère.

- Voici Cynthya. D'après ce que j'ai cru comprendre, elle serait la cousine d'Ilianna.

-Ah ! Bonjour à toi Cynthya ! Tu as manqué de très peu ta cousine ! Il me semble qu'elle est partie un peu plus tôt avec un homme s'appelant Töt... mais je ne sais pas vers où ils se dirigent.

Pasiphaé se retourna vivement vers la femme qu'elle ne connaissait pas qui lui avait répondu si froidement. La jeune femme sourit à l'inconnu chaleureusement.

*Excusez-moi si j'ai fait quelque chose de mal...* lui dit-elle par pensée protégée.

Puis elle en revint à Al'.

*Bien sûre que je serais là au mariage. Et puis, maintenant je suis obligée.*

Elle adressa un clin d'oeil à Erelia puis sourit à Sawer. Puis une femme qu'elle n'avait jamais vu non plus présenta la femme qui lui avait parlé un peu plus tôt.

*Alors comme ça c'est la cousine à Illianna...* pensa la dragonnière tout en protégeant son esprit.

D'ailleurs, où était son dragon ?

*Birg ?!* appela-t-elle par pensée.

Sa voix se fit entendre dans son esprit.

*Tu sais très bien que maintenant j'ai du mal à passer les portes alors je reste dehors.*

*Bien...*

La dragonnière avait du faire beaucoup de chemin pour retrouver son dragon. Celui-ci en avait marre de l'autorité de Pasi' et était donc parti en solitaire mais il s'était blessé à la patte et à l'aile dans un coin désert. Evidemment, la dragonnière lui était venue en aide. Depuis lors, leur relation s'était amélioré.

Erelia était radieuse ! Cette taverne si froide prenait vie petit à petit. Elle se dit en son fort intérieur qu'il n'avait jamais dû y avoir autant de personnes dans cette taverne qu'en cet instant ! Elle dit d'ailleurs à la personne qui semblait attendre une commande:

- Hydromel pour tout le monde ! Et faites rôtir un porcelet ! Il y a des ventres à foison à nourrir en ce jour !

Lorsqu'Al Soahn lui rappela qu'il ne portait pas de nom, elle se sentit idiote d'avoir oublier un tel détail, qui au fond, n'avait pas une si grande importance, malgré que ce fut une occasion manquée d'être un peu plus en "communion" avec son mari.

- Oh ! Je ne me souvenais plus Al ! Qu'importe le nom, je t'épouse pour ta personne, et rien d'autre. Peut-être pourrais-je abandonné mon propre Nom ?

Elle était prête à tout pour lui prouver son amour indéfectible.

- Pasiphaé ! Je suis très heureuse de te voir ! Ainsi donc, tu as reçus mon pigeon-voyageur ?

Elle loucha sur une dame qui avait parler assez sèchement à Pasiphaé, mais ne dit rien. Apparemment, elle ne savait pas que Pasi' était muette... et ce n'était pas à elle de l'en informer.

- Mais dis moi, je ne vois pas Seigneur Birg ! Où se cache-t-il donc ?

Pasiphaé rendit son sourire à Erelia.

*Oui j'ai eut ton pigeon. J'espère que ma réponse est aussi arrivée... Je serais bien sure heureuse de l'être !*

Puis elle se tourna vers la porte et l'indiqua de son doigt.

*Birg est resté dehors, il a bien grandi et a maintenant du mal à passer une porte sans la casser.*

Le dragon passa néanmoins sa tête par l'ouverture et salua respectueusement Erelia et Al'. Pasi' suivit le regard d'Erelia vers la femme qui lui avait répondu.

*Surement une mauvaise journée pour elle.* l'excusa-t-elle.

La jeune femme ne voulait pas créer d'histoire, du moins pas maintenant, si près de l'heureux évènement.

Al fut surpris et totalement amadoué à la fois.

- Eh bien, si tel est ton souhait... Mais cela ne risque-t-il pas de vexer tes parents?

D'ailleurs, il ne les avait pas encore rencontré... Un nouvel arrivant le stoppa dans ses réflexions, un dragonneau qu'il connaissait et qu'il n'avait pas revu depuis longtemps.

- Bigre Birg ! Content de te revoir ! Tu as beaucoup grandi !

Il se dit qu'il aurait l'occasion de revoir tous ses amis bientôt, à l'occasion de son mariage, et cela l'enchantait, mais encore moins que de pouvoir se marier avec la personne qu'il aime le plus au monde.

- Une salade également pour moi je vous prie !

En effet, Erelia ne mangeait pas non plus de viande, mais comme elle ne voulait pas privé ses amis d'un bon repas, il lui avait sembler plus judicieux de commander un porcelet.

- Et ajoutez un porcelet et un petit tonneau de bière pour nôtre ami Birg ! Vous servez en terrasse j'espère ? ajouta-t-elle avec une pointe d'humour.

Elle pensa ensuite en elle-même: "Passer une mauvaise journée n'excuse pas tout..."
Puis s'approchant de la porte, elle s'inclina devant le jeune dragon.

- Messire Birg, vôtre élégance ne fais que croitre avec votre taille ! Je vous revois encore petit, chevauchant la monture de Pasiphaé ! Comme le temps passe !

Birg eut une grimace traduisible par un sourire.

*Et vous vous avez beaucoup raptissé.* plaisanta-t-il.

Puis il passa un peu plus de son coup dans la taverne.

*Moi aussi, heureux de vous voir tous les deux. Quand au cheval de Pasi', j'espère bien qu'un jour il ne soit plus utile.*

Pasiphaé sourit à cette phrase. Son dragon avait toujours été un peu jaloux du temps qu'elle passait avec son cheval. Celui-ci poussa un petit rugissement à la commande qu'Erelia passa pour lui.

*Merci.* ajouta-t-il.

Pasi' décida quant à elle de prendre juste une boisson sans alcool, histoire de faire quelque chose.